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L’INSTITUTFOURIER DE ANNALES

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Academic year: 2022

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(1)

A L

E S

E D L ’IN IT ST T U

F O U R

ANNALES

DE

L’INSTITUT FOURIER

Olivier BRINON

Représentations cristallines dans le cas d’un corps résiduel imparfait Tome 56, no4 (2006), p. 919-999.

<http://aif.cedram.org/item?id=AIF_2006__56_4_919_0>

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Article mis en ligne dans le cadre du

(2)

REPRÉSENTATIONS CRISTALLINES DANS LE CAS D’UN CORPS RÉSIDUEL IMPARFAIT

par Olivier BRINON

Résumé. — SoitKun corps de valuation discrète complet de caractéristique0, dont le corps résiduel kK est de caractéristique p. On suppose que kK admet unep-base finie. SoientK une clôture algébrique deKetGK = Gal K/K

. On construit et étudie des anneaux de périodesp-adiquesBcrisBdRqui généralisent ceux définis par J.-M. Fontaine dans le cas où le corps résiduel kK est parfait.

Ces anneaux sont munis des structures supplémentaires habituelles ainsi que d’une connexion. Ils permettent d’étendre les notions de représentationp-adique cristal- line et de représentationp-adique de Rham deGK au cas oùkK n’est pas parfait.

Le résultat principal de ce travail est le fait que la catégorie des représentations p-adiques cristallines de GK est équivalente à la catégorie desF-isocristaux fil- trés sur K faiblement admissibles, ce qui généralise un théorème de P. Colmez et J.-M. Fontaine.

Abstract. — LetKbe a complete discrete valuation field of characteristic0, with residue field kK of characteristic p. We assume that kK admits a finitep- basis. LetKbe an algebraic closure ofKandGK= Gal K/K

. We construct and studyp-adic periods ringsBcrisBdRgeneralizing those defined by J.-M. Fontaine whenkK is perfect. Those rings are endowed with the usual extra structures plus a connection. They allow to extend the notions of crystalline and de Rham p- adic representations ofGK to the case of non perfectkK. The main result of this work, generalizing a theorem of P. Colmez and J.-M. Fontaine, is the fact that the category of crystallinep-adic representations ofGK is equivalent to the category of weakly admissibleF-isocrystals filtered overK.

Introduction

Dans tout ce travail,pest un nombre premier etKun corps de valuation discrète de caractéristique 0 complet, de corps résiduel kK de caractéris- tiquep. On suppose[kK:kKp]fini. On fixe une clôture algébriqueKdeKet

Mots-clés :Corps locaux, périodesp-adiques, représentations galoisiennes.

Classification math. :11F80, 11F85, 11S15, 11S20, 11S25.

(3)

on poseGK = Gal(K /K). L’objet de ce travail est l’introduction et l’étude des représentationsp-adiques de de Rham et des représentationsp-adiques cristallines(1) du groupe GK (par représentationp-adique, on entendQp- espace vectoriel de dimension finie muni d’une action linéaire et continue deGK).

Dans le cas où le corps résiduelkKest parfait, J.-M. Fontaine a construit (cf. [15]) des anneaux de périodesBcris⊂Bst⊂BdR et établi (cf. [16]) une hiérarchie dans la catégorie des représentations p-adiques de GK en défi- nissant les notions de représentation cristalline, semi-stable et de de Rham.

Rappelons que les applications les plus importantes de ces dernières sont les isomorphismes de comparaison entre la cohomologie étalep-adique et la cohomologie de de Rham des variétés propres et lisses sur K, démon- trés en toute généralité par G. Faltings [10], [11], [12] et T. Tsuji [25]. Par ailleurs, un théorème de P. Colmez et J.-M. Fontaine [7, th. 4.3] implique une équivalence de catégories entre la catégorie des représentations semi- stables (et en particulier cristallines) et la catégorie des «(ϕ, N)-modules filtrés admissibles », ramenant l’étude de ces représentations à de l’algèbre (semi-)linéaire.

Revenons au cas général. On construit une Qp-algèbre topologique Bmax,K= Amax,K[t−1]

(cf. [5, III.2]), oùtest l’élément habituel (cf. section 2.3). Cette dernière est une K-algèbre munie d’une action de GK. Les représentations p-adiques qui sontBmax,K-admissibles (cf. section 3.1) sont dites cristallines. Les re- présentations cristallines forment une sous-catégorie tannakienne de la ca- tégorie des représentationsp-adiques deGK.

Par ailleurs, on dispose de la catégorie des F-isocristaux sur kK. Un objetD de cette catégorie est dit filtré sur K si l’évaluation de D en un (OK,(p), s) (avec s: kK → OK/pOK), qui est un K-espace vectoriel de dimension finie, est munie d’une filtration (indexée parZ) séparée décrois- sante et exhaustive. Comme D est un isocristal, c’est alors le cas pour toutes les évaluations enOK et lesK-espaces vectoriels filtrés qui s’en dé- duisent sont deux à deux isomorphes. Un tel objet est appeléF-isocristal filtré sur K. On définit deux fonctions additives sur la catégorie des F- isocristaux filtrés surK. La première,tN, associe auF-isocristalD la va- luation du déterminant du Frobenius sur l’évaluation deDen tout corps de

(1)Le cas semi-stable, très semblable, sera traité dans un article ultérieur, dans un cadre plus général.

(4)

valuation discrète complet, absolument non ramifié de corps résiduelkK. La deuxième,tH, associe au F-isocristal filtréD l’entier

X

r∈Z

rdimK GrrD(OK,(p),s)

oùGrD(OK,(p),s)est le gradué de l’évaluation deDen(OK,(p), s). Comme D est un F-isocristal, les entiers tN(D) et tH(D) ne dépendent pas du choix du corps absolument non ramifié et de s respectivement, et sont donc bien définis. Un F-isocristal filtré D est dit faiblement admissible si tN(D) =tH(D) et tN(D0) > tH(D0) pour tout sous-F-isocristal fil- tréD0deD. LesF-isocristaux filtrés surKqui sont faiblement admissibles forment une sous-catégorie de la catégorie deF-isocristaux surkK.

Le résultat principal de cet article, généralisant le théorème de Colmez et Fontaine (évoqué plus haut) dans le cas cristallin, est que les catégo- ries des représentations cristallines et celle desF-isocristaux filtrés surK faiblement admissibles sont équivalentes (théorème 4.34).

Le degré[kK :kpK]est fini, de la formepd pour un entierd>0. Choisis- sons un sous-corps ferméK0 deK, de même corps résiduel kK et admet- tant ppour uniformisante (i.e. absolument non ramifié). Son anneau des entiers est un anneau de Cohen pourkK. Soitt1, . . . , td unep-base dekK et t1, . . . , td des relèvements de t1, . . . , td dans l’anneau des entiers OK0

deK0.

L’extension K/K0 est de degré eK où eK est l’indice de ramification absolu de K. Remarquons que, contrairement au cas où kK est parfait, sieK 6= 1, le corpsK0n’est pas unique. L’anneaukK est muni d’un Frobe- nius. On choisit un FrobeniusσsurK0qui relève ce dernier. Remarquons aussi queσn’est pas unique.

Le foncteur d’évaluation en(OK0,(p))induit une équivalence de catégo- ries (cf. [3], [22]) entre la catégorie desF-isocristaux filtrés surKet la caté- gorie des(ϕ,∇)-modules filtrés surKrelativement àK0. Les objets de cette dernière sont les K0-espaces vectoriels D de dimension finie munis d’une connexion quasi-nilpotente ∇: D → D ⊗K0 Ωb (où Ωb ' Ld

i=1K0dti est le module des différentielles continues deK0), d’un Frobenius (σ-linéaire) ϕ:D → D horizontal, et d’une filtration indexée par Z décroissante, sé- parée et exhaustive sur K⊗K0 D qui vérifie la transversalité de Griffith (cf. section 4.1). Dans ce qui suit, on utilise cette description explicite de la catégorie desF-isocristaux filtrés surK.

(5)

On construit deux Qp-algèbres topologiques Bcris ⊂BdR, munies d’une action deGK. L’anneauBdR est uneK-algèbre munie d’une filtration dé- croissante séparée et exhaustive et d’une connexion intégrable∇: BdR → Ld

i=1BdR dti. L’anneauBcrisest uneK0-algèbre munie d’un Frobenius (σ- linéaire)ϕet la connexion∇ induit une connexion surBcris, pour laquelle le Frobenius est horizontal. Comme dans le cas classique (kK parfait), on aBGdRK =K,BGcrisK =K0, et l’homomorphisme naturel K⊗K0Bcris→BdR

est injectif. SiV est une représentation p-adique, on pose

DdR(V) = (BdRQpV)GK et Dcris(V) = (BcrisQpV)GK et on dit queV est de de Rham (resp. cristalline(2)) si dimK(DdR(V)) = dimQp(V)(resp.dimK0(Dcris(V)) = dimQp(V)). On obtient ainsi des sous- catégories (pleines) de la catégorie des représentations p-adiques. Par ailleurs, le K-espace vectoriel DdR(V) est naturellement muni d’une fil- tration décroissante séparée et exhaustive, ainsi que d’une connexion in- tégrable. De même, leK0-espace vectoriel Dcris(V) est muni d’un Frobe- niusϕqui estσ-linéaire et d’une connexion intégrable quasi-nilpotente tels queϕ∇=∇ϕ. On a un homomorphisme injectifK⊗K0Dcris(V)→DdR(V) induisant une filtration surK⊗K0Dcris(V)et compatible aux connexions.

LeK0-espace vectorielDcris(V)muni de ses structures supplémentaires est donc un(ϕ,∇)-module filtré surK relativement à K0 (il définit donc un F-isocristal filtré surK).

Comme dans le cas classique, la restriction du foncteur Dcris à la caté- gorie des représentationsp-adiques cristallines est à valeurs dans la sous- catégorie de la catégorie des (ϕ,∇)-modules filtrés sur K constituée de ceux qui sont « faiblement admissibles » (maintenant, on dit plutôt « ad- missibles »). L’existence d’une « suite exacte fondamentale » (comme dans le cas classique) assure que ce foncteur est pleinement fidèle. Finalement, on montre (en utilisant, bien sûr, le théorème de Colmez et Fontaine de façon essentielle) que c’est une équivalence de catégories (« faiblement admissible implique admissible »).

La plupart des démonstrations sont très parallèles à celles du cas clas- sique, mais certaines difficultés apparaissent, notamment liées à l’existence d’une connexion et à la non unicité deK0. C’est en particulier le cas pour la proposition 2.9, où l’on voit que, contrairement au cas d = 0, l’an- neau BdR n’est pas un corps si d > 0, la proposition 2.16 où on calcule

(2)Bien qu’en général il n’y ait pas d’inclusion entreKK0Bcris etBmax,K et que l’anneauBcrisdépende du choix deK0, cette définition coïncide avec celle du début de cette introduction (c’est l’objet de la section 3.6).

(6)

les invariants deBdR sousGK, la section 2.2 où on construit la connexion, la proposition 2.39 où on explicite les anneaux Acris et Amax en termes des coordonnées ti, la proposition 3.33 où on classifie les représentations cristallines et de de Rham de dimension1et bien sûr la section 3.6.

Ce travail n’est que la première étape d’un programme visant à mettre en place la théorie des représentations semi-stables sur une base qui ne serait pas nécessairement affine, et à l’introduction de coefficients. Une partie importante de ce qui suit est contenue implicitement ou explicitement dans les travaux de J.-P. Wintenberger [26], G. Faltings [10], [11], [12] et dans un travail en préparation de T. Tsuji.

Une grande partie de cet article est contenue dans ma thèse. Je remer- cie J.-M. Fontaine pour l’aide et les conseils qu’il m’a apportés. J’ai aussi bénéficié de nombreuses discussions avec A. Abbès : je lui en suis très recon- naissant. Enfin, j’exprime ma profonde gratitude envers T. Tsuji, pour son aide et de nombreuses remarques, qui m’ont été très utiles, ainsi qu’envers K. Kato pour m’avoir signalé un problème dans une version antérieure de ce travail. Enfin, je remercie le rapporteur pour sa lecture minutieuse et ses nombreuses suggestions.

1. Notations

On note C le complété deK pour la topologie p-adique. C’est un corps algébriquement clos et l’action deGKs’étend par continuité àC. Il est muni de la valuationp-adiquev, normalisée parv(p) = 1. SiF est un sous-corps deC, on noteOF l’anneau des entiers de F (i.e.{x∈F, v(x)>0}).

Notons kK le corps résiduel deOK, c’est une clôture algébrique dekK. On notek la clôture radicielle dekK dans kK. Le choix du relèvement σ de Frobenius détermine un plongementiσ:OK0 ,→W(k)compatible aux Frobenius (que N. Katz appelle le « pointσ-Teichmuller » universel deOK0, cf. [22, 2.4]). On peut le voir par approximations successives : pournentier non nul, et x ∈ OK0, notons iσ,n(x) le vecteur de Witt obtenu à partir de iσ(x) en remplaçant par 0 ses composantes d’indice > n. On a bien sûriσ,1(x) = [x]oùxdésigne l’image dexdanskK. On a

iσ(x) =iσ,n(x) +pnz

avecz∈W(k). Comme iσ est compatible aux Frobenius, on a iσ(σ(x)) = σ(iσ,n(x)) +pnσ(z), d’où

iσ σ(x)−xp

=σ iσ,n(x)

+pnσ(z)− iσ,n(x) +pnzp

.

(7)

Il existey∈ OK0tel queσ(x)−xp=py. On a donciσ(σ(x)−xp)≡piσ,n(y) modpn+1W(k), d’où

pnσ(z)≡piσ,n(y) +iσ,n(x)p−σ iσ,n(x)

modpn+1W(k), ce qui détermine l’image dez dansket donciσ,n+1(x)de façon unique.

Fixons une clôture algébriqueKdu corps des fractionsK0deW(k)etCle complété deKpour la topologiep-adique. L’applicationiσse prolonge en un morphisme injectif deK dansK, d’image dense et donc en un isomorphisme deC surC, qu’on note encore iσ. On noteKl’extension composée deK0

et iσ(K) dans K. son corps résiduel étant parfait (c’est k), on peut lui associer des anneaux de périodesB+dR ⊆BdR,Acris ⊆B+cris⊆Bcris (cf. [15, II]) etAmax⊆B+max⊆Bmax (cf. [5, III]).

Posons

R= lim

x7→x←−p

OK/pOK.

C’est un anneau parfait de caractéristiquep(le Frobenius deOK/pOK est surjectif). Il est en bijection avec l’ensemble des suites x(n)

n∈N ∈ ONC telles que x(n+1)p

=x(n)pour toutn∈N: six= (xn)n∈N∈R, alors x(n)= lim

m→∞bxpn+mm ,

où bxn+m désigne un relèvement quelconque de xn+m (la limite est indé- pendante des choix, cf. [15, II 1.2.2]). Le Frobenius deOK/pOK étant sur- jectif, l’applicationR→ OC;x7→x(0) est surjective. CommeOK/pOK = OC/pOC ' OC/pOC, l’anneauR est de valuation, de corps des fractions algébriquement clos. C’est unekK-algèbre par l’homomorphisme

α7−→ α, σ−1(α), σ−2(α), . . . .

On dispose d’un homomorphisme surjectif deW(kK)-algèbres (cf. loc. cit.) θ: W(R)−→ OC, (x0, x1, . . .)7−→

X

n=0

pnx(n)n .

On choisit des élémentsε,pe∈R tels queε(0)= 1,ε(1)6= 1et pe(0)=p. De même, pouri∈ {1, . . . , d}, on choisiteti∈Rtel queet(0)i =ti. Posons

ξ= [pe]−p∈W(R).

C’est un générateur deKer(θ).

(8)

Posonsk=T

n=0kpKnle plus grand sous-corps parfait dekK, etW= W(k).

L’anneauOK0 étant uneW-algèbre de Cohen, c’est uneW-algèbre formel- lement lisse (cf. [18, th. 19.8.2]). On note

Ω =b lim

n∈←−N

1O

K0/Z/pn1O

K0/Z

OK

0 K0

le module des différentielles continues deK0. C’est unK0-espace vectoriel de dimensiond, dont une base est {d log(ti)}16i6d (cf. [19, prop. 4.2]). Il est muni de la différentielle canonique d :K0→Ω. Sib D est unK0-espace vectoriel, uneconnexionsurD designera ici un homomorphisme

∇: D→D⊗K0Ωb tel que ∇(λx) =λ∇(x) +x⊗dλ pourλ∈K0et x∈D.

2. Anneaux de périodes et leurs propriétés.

2.1. Les anneaux BdR et BdR

Définition 2.1 (cf. [15, II, 1.5]). — On noteB∇+dR le séparé complété deW(R)[p−1]pour la topologieKer(θ)-adique.

C’est une W[p−1]-algèbre qui ne dépend que de C. L’isomorphisme iσ: C→ Cinduit donc un isomorphismeiσ: B∇+dR B+dR. D’après loc. cit., B∇+dR est donc un anneau de valuation discrète admettant l’élément

t= log [ε]

=

X

n=1

(−1)n−1 [ε]−1n n

comme uniformisante (la série converge dansB∇+dR car [ε]−1 ∈ Ker(θ)).

On note

BdR = B∇+dR[t−1]

son corps des fractions. Il est muni (par fonctorialité) d’une action deGK, et d’une filtrationfildécroissante séparée et exhaustive définie parfilrBdR= trB∇+dR pourr∈Z.

L’homomorphisme d’anneauxθ: W(R)→ OCinduit un homomorphisme deOK-algèbresθK: OKZW(R)→ OC. Ce dernier est surjectif.

Définition 2.2. — NotonsAinf(OC/OK)le séparé complété deOKZ W(R) pour la topologie définie par l’idéal θ−1K (pOC) (engendré par p et Ker(θK)), et

θK: Ainf(OC/OK)−→ OC

l’homomorphisme induit(cf.[15, 1.2.2]).

(9)

L’homomorphisme

Ainf(OC/OK)→ OC (resp. Ainf(OC/OK)/Ker(θK)m+1→ OC) est unOK-épaississement pro-infinitésimal (resp. infinitésimal d’ordre6m) formelp-adique universel deOC (cf. loc. cit.). Cela signifie que

Ainf(OC/OK)→ OC (resp. Ainf(OC/OK)/Ker(θK)m+1→ OC) est un objet initial de la catégorie dont les objets sont les homomorphismes de OK-algèbres θA:A → OC tels que A est séparé et complet pour la topologie(Ker(θA) +pA)-adique (resp. et tels que Ker(θA)m+1= 0), avec les morphismes évidents.

Notation 2.3. — Pour i∈ {1, . . . , d}, on pose ui =ti⊗1−1⊗[eti]∈ OKZW(R).

On note encoreui son image dansAinf(OC/OK).

On a un homomorphisme naturelW(R)→Ainf(OC/OK0). Commeui∈ Ker(θK0) pour tout i ∈ {1, . . . , d} et Ainf(OC/OK0) est complet pour la topologie Ker(θK0)-adique, il donne lieu à un homomorphisme de W(R)- algèbres

f: W(R)[[u1, . . . , ud]]−→Ainf(OC/OK0).

Par ailleurs, l’homomorphisme deW-algèbres θ: W(R)→ OC s’étend en un homomorphisme

θ0K: W(R)[[u1, . . . , ud]]−→ OC,

avecθ0K(ui) = 0 pour i∈ {1, . . . , d}. Bien sûr, ce dernier coïncide avec le composéθK0◦f.

Lemme 2.4. — Pour toutm∈N, l’homomorphismef induit un isomor- phisme

f: W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1−→Ainf(OC/OK0)/Ker(θK0)m+1. Démonstration. — Tout d’abord, l’anneau

W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1 peut être muni d’une structure deOK0-algèbre de sorte que

W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)n −→ OC

est unOK0-épaississement infinitésimal d’ordre6mformelp-adique deOC et f est un morphisme d’épaississements, i.e. est OK0-linéaire. En effet, cela résulte de ce queOK0 est uneW-algèbre formellement lisse (cf. [18, th. 19.8.2]) : il existe un unique homomorphisme de W-algèbres OK0

(10)

W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1 relevant OK0 → OC et qui envoie ti sur[eti] +ui pour touti∈ {1, . . . , d}.

W

//W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1

θK0

OK0 //44

OC.

L’homomorphismeθ0K est OK0-linéaire par construction etf l’est par uni- cité.

Par universalité deAinf(OC/OK0)/Ker(θK0)m+1, il existe un unique ho- momorphisme deOK0-épaississements infinitésimaux

g: Ainf(OC/OK0)/Ker(θK0)m+1−→W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1. Par unicité, le composé f ◦g est l’identité. Mais g est surjectif vu qu’il estW(R)-linéaire et qu’on aui ∈Ainf(OC/OK0)pour touti∈ {1, . . . , d}.

C’est donc un isomorphisme, et il en est de même def. L’homomorphismeθK: Ainf(OC/OK)→ OCinduit un homomorphisme surjectif

θK: Ainf(OC/OK)[p−1]−→C.

Définition 2.5. —On noteB+dRle séparé complété deAinf(OC/OK)[p−1] pour la topologieKer(θK)-adique.

On obtient ainsi une K-algèbre munie (par fonctorialité) d’une action de GK. L’homomorphisme θK s’étend en un homomorphisme K-linéaire surjectif

θK: B+dR−→C.

L’anneauB+dRest aussi muni d’une filtrationfildécroissante séparée et ex- haustive définie parfilrB+dR= Ker(θK)r. Notons provisoirement parB+dR,K la dépendance enK deB+dR.

Proposition 2.6. — Pour toutm∈N, l’homomorphisme naturel Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1−→Ainf(OC/OK)[p−1]/Ker(θK)m+1 est un isomorphisme. En particulier, l’homomorphisme naturel B+dR,K

0

B+dR,K est un isomorphisme.

Démonstration. — Construisons l’inverse. On dispose de l’homomorph- isme naturel

OKOK0Ainf(OC/OK0)−→Ainf(OC/OK).

(11)

Montrons que c’est un isomorphisme. Par universalité deAinf(OC/OK)→ OC, il suffit de vérifier que l’homomorphisme composé

OKOK

0 Ainf(OC/OK0)−→ OC

(qui n’est autre que 1⊗θK0, déduit de Ainf(OC/OK0) → OC par OK- linéarité) est unOK-épaississement pro-infinitésimal formelp-adique deOC. Pour le voir, il suffit de vérifier que OKOK0Ainf(OC/OK0) est sé- paré et complet pour la topologie définie par l’idéal I engendré par pet Ker(1⊗θK0). Soit $ ∈ OK une uniformisante de K et $e ∈ R tel que

$e(0) = $. Posons ξ$ = $−[$]. Lee Ainf(OC/OK0)-module OKOK

0

Ainf(OC/OK0) est libre de base {ξ$j}06j<e et I est engendré par p, ξ$=$−[$]e et OKOK

0 Ker(θK0). L’assertion résulte alors de ce que ξ$pe∈p(OKOK0 Ainf(OC/OK0)), car$e∈pOK.

Comme Ker(θK0)est nilpotent dans Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1 etK est étale surK0, la structure deK-algèbre de

C= Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)

se relève en une structure surAinf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1 de façon unique :

K

)) //C

K0

OO //Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1

OO

On en déduit un homomorphisme

K⊗K0Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1

−→Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1 i.e.Ainf(OC/OK)[p−1]/Ker(θK)m+1→Ainf(OC/OK0)[p−1]/Ker(θK0)m+1 d’après ce qui précède, qui par unicité est l’inverse recherché.

L’assertion concernantB+dR,K résulte alors de ce que B+dR,K= lim

←−m

Ainf(OC/OK)[p−1]/Ker(θK)m+1.

Proposition 2.7. — L’anneauB+dR est uneK-algèbre.

Démonstration. — L’anneauB+dR/fil1B+dR'Cest uneK-algèbre, comme B+dRest uneK-algèbre etKest ind-étale surK, la structure deK-algèbre se relève de façon unique àB+dR/filrB+dRpour toutr∈N>0et donc àB+dR.

(12)

Notation 2.8. — Pour i ∈ {1, . . . , d}, on note encore ui l’image dans B+dR de

ti⊗1−1⊗[eti]∈ OKZW(R).

On a un homomorphisme naturel B∇+dR → B+dR. Comme ui ∈ Ker(θK) pour tout i ∈ {1, . . . , d} et B+dR est complet pour la topologie Ker(θK)- adique, il donne lieu à un homomorphisme deB∇+dR-algèbres

f: B∇+dR[[u1, . . . , ud]]−→B+dR.

Par ailleurs, l’homomorphisme deW-algèbres θ: B∇+dR →C s’étend en un homomorphisme

θK0 : B∇+dR[[u1, . . . , ud]]−→C,

avecθ0K(ui) = 0pouri∈ {1, . . . , d}, qui coïncide avec le composéθK ◦f. On filtreB∇+dR[[u1, . . . , ud]]par les puissances de l’idéalKer(θ0K).

Proposition 2.9. — L’homomorphisme f: B∇+dR[[u1, . . . , ud]] → B+dR est un isomorphisme deW[p−1]-algèbres filtrées.

Démonstration. — La compatibilité aux filtrations résulte de l’égalité θ0K = θK ◦f. Comme les anneaux B∇+dR[[u1, . . . , ud]] et B+dR sont séparés et complets pour la topologie définie par leurs filtrations, il suffit de voir (cf. proposition 2.6) que l’application

B∇+dR[[u1, . . . , ud]]/Ker(θ0K)m+1−→B+dR,K

0/Ker(θK)m+1

induite parf est un isomorphisme pour tout m∈N. Il suffit donc de voir que l’homomorphisme naturel

f: W(R)[u1, . . . , ud]/(ξ, u1, . . . , ud)m+1−→Ainf(OC/OK0)/Ker(θK0)m+1 est un isomorphisme, ce qui n’est autre que le lemme 2.4.

Remarque 2.10. — 1) Il résulte de la proposition précédente que l’an- neau B+dR est intègre. Par ailleurs, l’homomomorphisme naturel B∇+dR → B+dR est injectif. Dans ce qui suit, on identifie B∇+dR à un sous-anneau de B+dR et l’ isomorphisme qui précède sera vu comme une égalité.

2) La proposition précédente montre que l’anneauB+dRet inchangé quand on remplace K par une extension finie (ce qui a été démontré dans un cas particulier dans la proposition 2.6), et donc de façon explicite le fait, démontré dans la proposition 2.7, queB+dR est uneK-algèbre.

Proposition 2.11. — (i) On a gr(B∇+dR) ' C[t], la graduation étant donnée par le degré(on note encoretson image dansgr1(B∇+dR)).

(13)

(ii)Pour i∈ {1, . . . , d}, notonsui l’image de ui dansgr1(B+dR). On a gr(B+dR)'C[t, u1, . . . , ud],

la graduation étant donnée par le degré total.

Démonstration. — (i) Comme on a un isomorphismeB∇+dR B+dR, cela résulte de [15, II, 1.5].

(ii) On a B+dR = B∇+dR[[u1, . . . , ud]](proposition 2.9), donc grr(B+dR)'

r

M

j=0

grj(B∇+dR)⊗Wgrr−j W[u1, . . . , ud] .

Commegrr−j(W[u1, . . . , ud]) = Symr−j(W u1⊕ · · · ⊕W ud)(oùuidésigne l’image de ui dans gr1(W[u1, . . . , ud])) et grj(B∇+dR) ' Ctj = Symj(Ct) d’après le 1), on a grr(B+dR) ' Symr(Ct⊕Cu1 ⊕ · · · ⊕Cud) et donc

gr(B+dR)'C[t, u1, . . . , ud].

Remarque 2.12. — Comme l’a observé K. Kato, on ne peut pas, dans la construction deB+dR, remplacerAinf(OC/OK)parA=OKW W(R).

SiJ désigne le noyau de la surjection canoniqueθK:OKWW(R)→ OC, on a en effet la suite exacte

J/J2−→Ω1A/W(R)/JΩ1A/W(R)−→Ω1O

C/W(R)→0.

CommeΩ1O

C/W(R)= 0etΩ1A/W(R)'W(R)⊗W1O

K/W 'A⊗OK1O

K/W

soit

1A/W(R)/JΩ1A/W(R)' OCOK1O

K/W, on a donc une surjection

J/J2−→ OCOK1O

K/W. Mais le moduleOCOK1O

K/W est « trop gros », de sorte queJ/J2 l’est aussi et(J/J2)[p−1] n’est pas le C-espace vectoriel de base {u1, . . . , ud} (cf. proposition 2.11).

Définition 2.13. — On poseBdR= B+dR[t−1].

L’anneau BdR est une K-algèbre. Comme B+dR est intègre (cf. remar- que 2.10), c’est une sous-K-algèbre de BdR. Par ailleurs, B+dR étant une B∇+dR-algèbre,BdR est uneBdR-algèbre. Notons

χ:GK−→Z×p

le caractère cyclotomique. Rappelons (cf. [15, II 1.5.5]) que g(t) = χ(g)t pour tout g ∈ GK. L’action de GK sur B+dR s’étend donc naturellement àBdR. Nous allons calculer les invariants deBdR pour cette action.

(14)

Notation 2.14. — On pose :

K = S

n∈N

K[ε(n)]et Γ0 = Gal K/K

: le groupeΓ0 s’identifie, via le caractère cyclotomique χ, à un sous-groupe ouvert deZ×p ;

K = S

m∈N

K

t(m)1 , . . . , t(m)d

: c’est une extension galoisienne de K;

HK = Gal K /K

et ΓK = Gal K/K

'GK/HK.

Pour i∈ {1, . . . , d}, on note γi l’élément deGal(K/K)⊆ΓK défini par par

γi t(m)j

(m)δi,jt(m)j

pourj∈ {1, . . . , d}et m∈N(δi,j désignant le symbole de Kronecker de i et dej). Le choix desγi détermine un isomorphismeZdp'Gal K/K

.

K(∞)= S

m∈N

K

t(m)1 , . . . , t(m)d . Le groupe Gal K/K(∞)

s’identifie au groupeΓ0. On choisit un géné- rateur topologiqueγ0 de la partie libre deGal K/K(∞)

. Le groupeΓK

est topologiquement engendré par les γi pour i ∈ {0, . . . , d} et le sous- groupe de torsion de Gal K/K(∞)

. Il s’insère dans la suite exacte de groupes

1→Zdp −→ΓK −→Γ0 →1.

Remarquons que le complété du corpsK pour la valuationv s’identifie, viaiσ, au complété de l’extension cyclotomique du corpsK.

Comme Ker(θK) est stable sous l’action de GK, il en est de même de filrB+dR pour tout r∈N. L’action deGK sur B+dR induit donc une action de GK sur gr(B+dR). Nous allons d’abord calculer les invariants sous GK deB+dR et de ses tordus à la Tate.

Pouri∈ {1, . . . , d}, on aui=ti⊗1−1⊗[eti]∈ OK0ZW(R). Sig∈GK, on a

g(ui) =ti⊗1−1⊗ g(eti)

=ti⊗1−1⊗[ε]zi(g)[eti] =ui+ 1⊗ 1−[ε]zi(g) [eti], oùzi(g)∈Zp. L’applicationg7→[ε]zi(g)est un 1-cocycle deGK à valeurs dansZp(1)noté multiplicativement. Comme[ε] = exp(t), on a1−[ε]zi(g)

−zi(g)t modt2B∇+dR. Dans gr1(B+dR), on a donc g(ui) = ui −tizi(g)t.

Le GK-module gr1(B+dR) est donc extension d’un G-module trivial iso- morphe àCd par leG-moduleC(1).

Lemme 2.15. — Sii, j∈Zaveci>0, on a H0 GK, tjgrr(B+dR)

=

(0 sir+j 6= 0, K sir+j = 0.

(15)

Démonstration. — Rappelons que CtnGK

= 0 sin 6= 0 et CGK =K (cf. [19, th. 1]). D’après la proposition 2.11, sir>0, on a

grr(B+dR)'

r

M

n=0

M

|n|=n

Ctr−n

d

Y

i=1

unii . Soit

x=

r

X

n=0

X

|n|=n

xntr+j−n

d

Y

i=1

unii ∈H0 GK, tjgrr(B+dR) ,

avecxn∈Cpour toutn= (n1, . . . , nd)∈Ndtel que|n|=n1+· · ·+nd6r.

L’action de HK étant triviale sur t et ui pour i ∈ {1, . . . , d}, on a xn ∈CHK, pour toutn. Pouri∈ {1, . . . , d}etm∈N, on aγ0 t(m)i

=t(m)i . Siλ∈Z, on a donc

γ0λ−1 x=

r

X

n=0

X

|n|=n

γλ0χ(γ0)(r+j−n)λ−1

(xn)tr+j−n

d

Y

i=1

unii

et donc γ0λχ(γ0)(r+j−n)λ−1

(xn) = 0 pour tout n. Sir+j 6=n, pourλ convenable,γλ0 −χ(γ0)−(r+j−n)λ est injectif surCHK (cela résulte de [24, prop. 2 (d)] appliquée au corpsK). On a doncxn = 0dès quer+j6=n.

Rappelons que si g ∈GK et i ∈ {1, . . . , d}, on a g(ui) =ui−tizi(g)t.

Pour touti∈ {1, . . . , d}, on a γi(x) = X

|n|=r+j

γi(xn)un11· · ·(ui−tit)ni· · ·undd.

Si |n| = r+j, le coefficient de tniun11· · ·udnii· · ·undd dans γi(x) (qui est nul si ni 6= 0 d’après ce qui précède) est γi(xn)(−ti)ni. Comme ti 6= 0, ni6= 0 impliquexn = 0. C’est vrai pour tout i∈ {1, . . . , d}, donc |n| 6= 0 impliquexn= 0. Ainsi,x= 0sir+j6= 0etx∈CGK =Ksir+j= 0.

Proposition 2.16. — On aH0(GK,BdR) =K.

Démonstration. — Comme BdR = S

j∈Z60tjB+dR, il suffit de montrer que l’on aH0 GK, tjB+dR

=K pour toutj ∈Z60. Pour r∈ N, on a la suite exacte

0→tjfilr+1B+dR−→tjfilrB+dR −→tjgrr(B+dR)→0 d’où la suite exacte

0→H0 GK, tjfilr+1B+dR

→H0 GK, tjfilrB+dR

→H0 GK, tjgrr(B+dR) .

(16)

D’après le lemme 2.15, on aH0 GK, tjgrr(B+dR)

= 0dès que r+j 6= 0 : on aH0 GK, tjfilr+1B+dR

'H0 GK, tjfilrB+dR

pourr6=−j. On a donc H0 GK, tjfil1−jB+dR

= 0 et H0 GK, tjB+dR

= H0 GK, tjfil−jB+dR . CommeH0 GK, tjgr−j(B+dR)

=K (lemme 2.15), on a H0 GK, tjB+dR

= H0 GK, tjfil−jB+dR

⊆K.

L’inclusion réciproque est triviale.

Rappelons que l’anneauBdR= B∇+dR[[u1, . . . , ud]][t−1]est intègre.

Notation 2.17. — On noteCdR le corps des fractions deBdR. Proposition 2.18. — On aH0(GK,CdR) =K.

Démonstration. — D’après la prop. 2.9, on a B+dR = B∇+dR[[u1, . . . , ud]].

CommeB∇+dR est un anneau de valuation discrète, admettant t pour uni- formisante, B+dR est un anneau local régulier, donc un anneau factoriel (théorème d’Auslander et Buchsbaum, [23, th. 20.3]). Soitx∈CGdRK−{0}.

On peut écrire x = a/b avec a, b ∈ B+dR premiers entre eux, a, b 6= 0.

CommeB+dR est factoriel eta, bsont premiers entre eux, si g∈GK, l’éga- lité g(a)b = ag(b) implique g(a) = vga avec vg ∈ B+dR×

. On a alors g(b) =vgb. Écrivons

b= X

n∈Nd

bnun

avecbn∈B∇+dR et où un désigneun11· · ·undd pour n= (n1, . . . , nd)∈Nd. Montrons que b = tib0 avec b0 ∈ (B+dR)× et i ∈ N. C’est vrai si b0 6∈

fil1B∇+dR, car alorsb0 est inversible dansB∇+dR, et doncb∈ B+dR×

. Supposons que b0 ∈ fil1(B∇+dR). Il existe i > 0 tel que b ∈ filiB+dR et b /∈fili+1B+dR. Notonsb (resp.vg) l’image deb(resp. devg) dansgri(B+dR) (resp. dansgr0(B+dR) =C). Par constructionb, vg6= 0 (vg est inversible).

On agri(B+dR)'Li j=0(L

|n|=jCti−jun)donc une écriture unique b= X

06|n|6i0

cnunti−|n|

aveccn∈Coùi0= max{|n|, cn6= 0}. Sig∈GK, on a vgb=g(b) =χ(g)i−i0ti−i0 X

|n|=i0

g(cn)un + termes dans

i0−1

M

j=0

M

|n|=j

Cti−jun .

(17)

On a donc g(cnti−i0) = vgcnti−i0 dès que |n| = i0. Or parmi les cn tels que |n|=i0, il y en a au moins un, cn0, qui est non nul donc inversible dansC. On a alors

g b cn0ti−i0

= b cn0ti−i0 pour toutg∈GK, i.e. b/(cn

0ti−i0)∈H0(GK,gri0(B+dR)). Sii0>0, on a H0 GK,gri0(B+dR)

= 0

(lemme 2.15) soitb= 0ce qui n’est pas. On a donci0= 0.

Ainsi, b=b0+β avecb0∈ti(B∇+dR)× et β ∈fili+1B+dR. Montrons queb est divisible par ti dans B+dR. Quitte à remplacer b par bti/b0 (c’est un élément de B+dR car b0/ti ∈ B∇+dR ×

), on peut supposer b0 =ti et donc vg≡χ(g)i mod fil1B+dR.

Montrons par récurrence sur N > i que b ∈ tiB+dR+ filNB+dR, le cas N = i+ 1 étant trivial. Supposons donc que b ∈ tiB+dR+ filNB+dR, et posons

MN = tiB+dR+ filN(B+dR)

tiB+dR+ filN+1(B+dR) ' M

N−i<|n|6N

CtN−|n|un. SoitbN =P

N−i<|n|6NcntN−|n|unl’image debdansMN. L’action deB+dR surMN se fait à traversgr0(B+dR)'C. Pourg∈GK, l’image devgb dans MN est doncχ(g)ibN.

SupposonsbN 6= 0. Soit alorsiN = max{|n|, cn 6= 0}. On aiN > N−i.

Pourg∈GK, on a

g(bN) = X

N−i<|n|6iN

g(cn)χ(g)N−|n|tN−|n|g(un).

Mais X

|n|=iN

g(cn)χ(g)N−iNtN−iNg(un)− X

|n|=iN

g(cn)χ(g)N−iNtN−iNun appartient à L

N−i<|n|<iNCN−|n|un. Comme g(b) = vgb pour g ∈ GK, on a

g(cn)χ(g)N−iN =χ(g)icn

soitg(cn) =χ(g)i−N+iNcn dès que |n|=iN. Comme CtN−iN−iGK

= 0 (car N −iN −i 6= 0), on a cn = 0 dès que |n| = iN, ce qui contredit la définition deiN. L’hypothèse bN 6= 0 est donc absurde : on a bN = 0, etb∈tiB+dR+ filN+1(B+dR).

On a bien b = tib0 avec b0 = P

nb0nun et b00 6= 0 i.e. b0 ∈ B+dR×

, ce qu’on voulait.

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