ANALYSES ET
COMPTES-RENDU S
Bruno MIGLIORINI . Naupaktos = Lepanto . (Estratto da Studi bi-zantini, II, 1927, p . 305-311 . )
II Nligliorini va alla ricerea di quella evoluzione per la quale dall a forma classica Naúsaxtioç si é passati in Occidente a quella di Lepant o che domina sola dopo la vittoria di Don Giovanni d ' Austria e Marcan-tonio Colonna nel 1571 . La serie cronologica greca sarebbe Na.úscassroç ,
Nâravioç, Nésayioç, °B,vaxsoç, alla penultima delle quali corrispondereb
-hero le basso-latineNeopantus, Neopantus, Nepantuse più frequentemente
Lepantuse le italianeNepantoeLepanto promiscue nei documenti vene-ziani . Lepanto e Lepantus sono nate da Neopantus e Nepantus per un a
dissimilazione regressiva . La terminazione ital . anto, latina -antusrap -presenterebbe un adattamento della terminazione -atto -antus a un tip o di toponimi col suffisse -anto testimoniato ancora in Italia dai nomi d i
Taranto, Otranto, Levanto .
V . U .
Arrigo SoLnu . La a bragania a nei documenti lombardi, in Nuov i Studi Medievali, III, , p . 78-92 .
Nei documenti lombardi del secolo xii ricorre spesso la parola bra-gania a indicare accordi e contratti che si riferiscono ad immobili . Anche nel diritto inglese con la formula bargain and sale si indica u n modo di trasferimento della proprietà clic ci riconduce alle forme de i documenti lombardi . Il Solmi nella prima parte dell ' articolo, la quale qui ci interessa, studia l ' etimo latino della parola inglese e lombarda e ne segue l ' evoluzione semantica attraverso una tradizione che risale a i diploma carolingi dei sec . vni e Ix,alle leggi anglosassoni del . sec . x ; in Italia a documenti Iombardi dei sec . xii e xltl e agli statuti verones i del sec. xul . In questi testi ricorrono le forme verbali bracannare, bra-caniare, bracagnare, bragagnarenel significato di e contrattare » e nego-ziare » a trattare per acquisto » e quelle nominali di bareaniaticum, bra-gagnaticunznel senso di « tassa o tributo di contrattazione, di vendita o d ' acquisto e barcaneum, bragagnunz, bragagna e trattativa ~~ «
contrat-ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
8 3 tazione » o anche « acquisto a . Nei documenti lombardi (relativi alla
bragania) come nel diritto inglese si introduce una particolare determi-nazione della parola nel senso di un patto anteriore alla vendita ch e sancisce un diritto di riscatto e quasi di un prestito su pegno .
La braganiadei documenti lombardi serve altresì a spiegare la voc e
fraganarius nel senso di « prodigo », a dissipatore », che s'incontr a nella cos' detta LexRomana Curiensis, e serve forse a confermare l ' ori-gine lombarda di questo testo . Colui che ricorre più spesse alla bragani a (braganarius, fraganarius)mette in pericolo con questo velato prestito s u pegno la sua proprietà immobiliare, è un cattivo amministratore de l sue, un dissipatore .
Quanto all ' etimologia della parola, passando al di sopra del Meyer -Lübke, il Solmi si attiene col Kiirting al latino barca indicato già dal Du Gange : però in un senso allato nuovo . Cioé barganeare, barganeun z
attraverso barcaneare, barcaneum, significherebbere in origine « bilan-ciare » e equilibrare » a equilibrio » e si riconnetterebbero alla parol a e all ' idea della barca, in quanto le vecchie bilancie presentavano du e piatti a forma di barca .
V . U .
Joseph CAHOuB . Petit Lexique pour l ' étude de la a Vita Karol i
d'Éginhard, 62 p . Paris, Éditions de la Pensée latine, 1928 . L ' idée de M . Joseph Cahour était excellente : donner sur les particu-larités que renferme le vocabulaire et la syntaxe d ' Éginhard clos rensei-gnements exacts était une entreprise louable pour deux raisons, d ' abor d parce que des études de ce genre sont toujours fructueuses et ensuit e parce que la tentative, restreinte à un objet limité (la Vie de Charlemagne
par Eginhard), ne risquait pas de s ' égarer à force de s ' étendre, comm e il arrive aux chercheurs qui ne savent pas se borner . Malheureusemen t les résultats obtenus par M . Cahour sont loin de répondre aux espé-rances qu ' on en pouvait concevoir . D ' abord on éprouve une impressio n fâcheuse, dès qu'on ouvre cet opuscule : les coquilles y abondent et on s'aperçoit vite qu'on n'a pas apporté toute l ' attention voulue A la correc-tion des épreuves 1 . De plus, bien que M . Cahour se soit proposé (c'est d u
1 . Voici quelques exemples : p . 13, largitia, lisez largitio ; p . 14, adaequitare ,
lisez adequitare ; ibid ., adscribreretur, lisez adscriberetur ; p . 16, juberit, lisez
ju-beret ; p . 21, copia, lisez copiera ; p . 22, de testament, lisez du testament ; ibid. , Cicérou, lisez Cicéron ; ibid ., conte plativus, lisez comtemplativus ; p . 24, eut, lise z eût ; ibid ., sus cipiendis, lisez sascipiendis ; p . 25, deaurutus, lisez deauratus ; p . 27, obaedientia, lisez obaedientia ; p . 28, ne tient pas compte, lisez ne tint pa s compte ; p . 28, amne diuturnitas, lisez amore diuturnitatis ; p . 29, quoe, lisez quae ;
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ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
moins ce qu'il dit dans sa préface, p . 8) d'extraire de cette 11 ie les mots et
expressions non classiques ou peu conformes à l'usage classique, il n e
s'est pas conformé partout à cette sage résolution, soit qu'il se soi t
trompé dans ses choix, soit qu'il ait été égaré par ses guides1 . En fait ,
mainte expression relevée par M . Cahour comme nouvelle n'a rien qu i ne s'explique par une extension de l'usage ordinaire et plusieurs de se s essais d'explication reposent sur de véritables faux sens . Dans une mêm e page (32), j'en relève trois : exorbitare ne devrait pas être traduit sim-plement paraêtre sortie,mais plutôt par « dévier ; quantà expostulare ,
il ne signifie nullement a menacer e, mais bien « demander ouréclame r satisfaction » ; enfin traduire par « les lettres du motprince » l 'expressio n
lifterae quacprinceps exprimebant (c . 32), c'est négliger complètement l e sens de l'imparfait exprimebant, « reproduisaient, représentaient (le s sons qui donnent le mot princeps) » . Il serait trop facile de multiplie r ces exemples . Mais je regrette de constater qu'en somme la tentative d e M . Cahour n'a pas abouti et qu'il n'y a plus qu'à la reprendre .
H . G . Emil GOLDMANN . Neue Beiträge zur Geschichte des /rdnkische n
Rechts, mit 4 Tafeln und einem Bildnisz, 133 p . Heidelberg ,
Carl Winter' s Universitiitsbuchhandlung, 1928 .
Poursuivant ses recherches sur certains termes du droit franc diffi
-p . 30 . Ecclasiae, lisez Ecclesiae ; ibid ., omnibuis, lisez omnibus : ibid ., Ilide., lise z Hier, (cf . p . 33) ; p . 33, becisset, lisez fecisset ; p . 35, mores, lisez morte ; p . 38 , susceetae, lisez susceptae ; p . 39, faisait, lisez fit ; ibid., cad ., lisez cod . ; p . 39, Ani , Lact ., lisez, Arn . Lact. ; p . 39, roides, lisez roi des ; p . 40, laquearinm, lisez laquearium ; p . 40, proefecti, lisez proefecti ; p . 41, tnanepatus, lisez mancipatus ; p . 42, ministeriumec clesiasticum, lisez uiinisteriurn ecclesiastieum ; p . 43, Pris -eus, lisez Priscien ; p . 45, quoe, lisez quae ; p . 45, rattione, lisez ratione ; p . titi, ci .
Aus, Stat,lisez cf.Aug ., Stat. ;p . 46, vies, lisez vis ; p . 48, pluriuna, lisezplurima ;
p. 49, practerire, lisez praeterire ; p . 51, abruebatur, lisez obruehatur ; p . 52, ratio-nubiles, lisez rationabilis ; ibid ., raisonnade, lisez raisonnable ; ibid ., praepa-parvi, lisez praeparvi ; p . 53, aumonde, lisez au monde ; p . 57, trines, lisez trina ;
p . 19, Isio ., lisez Isid. ; distribués, lisez distribué .
1 . M. Cahour parait s'étre borné à consulter le dictionnaire latin-français d e Quicherat et « parfois » le grand répertoire de Forcellini . Sans insister sur ce que ce s indications ont de vague et sans trop reprocher ù l'auteur de n'avoir pas dit d e quel Quicherat, ni de quel Forcellini il s'était servi, je me permettrai de lui faire re -marquer que ces recueils, pour estimables qu'ils soient, ne représententplus le dernie r mot de la science lexicographique . A défaut du Thesauruslinguaelatinac en cour s
de publication depuis de longues années, M . Cahour aurait trouvé des renseigne-ments plus circonstanciés sur le latin du bas temps dans mon Dictionnaire
latin-franÇais . Je ne pousserai pas la modestie jusqu'au point de laisser ignorer qu' à
chaque nouveau tirage (il y en a déjà dix), j'ai enrichi cet ouvrage de tous les do-cuments que je dois à mes lectures d'abord et aussi à la collaboration bénévol e et amicale de savants spécialistes, comme MM . A . Solder et J . Baxter .
8 5 ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
elles à expliquer, M . E . Goldmann nous apporte aujour d'hui une nou-velle et très intéressante contribution l à ces études .
Son opuscule, dédié à Karl von Amira à l'occasion du 80 e anniversair e de sa naisssance, comprend trois parties :
1 . Zur Interpretation der LexSalicaund derLex Ribuaria .
II. Zu den malbergischen Giessen und zur fränkischen Rechtstermi-nologie .
III. Fränkisches Recht in bildlicher Darstellung .
Il est terminé et complété par un précieux index, où l ' on trouve, par ordre, d ' abord un relevé des matières traitées (questions relatives à l ' histoire du droit et particularités intéressantes), puis la liste alphabé-tique des mots (latins ou germaniques) expliqués et celle des particula-rités de phonétique, de morphologie, de syntaxe ou de style contenue s dans cette série d ' études, et enfin la mention de certains points inté-ressant la paléographie .
L ' érudition de M . Goldmann est de bon aloi et il en fait le meilleu r usage pour défendre son opinion, qui n 'a pas seulement le mérite d e l ' originalité, mais se recommande encore le plus souvent par la vrai -semblance et parfois même par l ' évidence des preuves fournies à l ' appui . Parmi les résultats les plus importants auxquels M . Goldmann me parai t être arrivé (il faudrait tout citer), je me bornerai à signaler :
1° L'explication qu ' il donne de la phrase : a latronis tarnen presenti a aut longe multandus », duDecretus Chlotario(c . vu, 9) ; cette phrase (qu i a exercé en vain la sagacité de savants comme Boretius, R . Behrend , H . O . Lehmann, Geffcken et Junghohn Clement) devient claire, si l'o n voit dans latronis un nominatif analogique (comme raptoris si souven t pris pour raptor dans des textes latins de la même époque), dans pre-sentia l 'équivalent de in praesentia (cf . fr . aà présent ») et enfin dansau t
une graphie fautive pour haud (hypothèse que confirment amplement les
derniers travaux sur le latin vulgaire), d ' où le texte suivant parfaitemen t intelligible, si l ' on restitue la forme qu ' il aurait en vrai latin : « latro(al e délinquant ») in praesentia (a immédiatement, sur-le-champ ») haud (o u
haut) longe (a sur place ») multandus (a doit être puni ») u ;
20 son commentaire de Edict. Chilperici, c . 2 : « ut rebus concedere
-mus omnibus leodibus nostris, ut per modicam rem scandalos no n negetur in regione nostra » ; renonçant à la première interprétation qu'i l avait donnée de cette phrase dans ses Beiträge zur Interpretation der Kapitularienzur Lex Salica (dans Mitteil . d . Instit . f. österr . Geschichtsf . ,
XXXVI, 580-584), il propose de lire : « ut (=quando,cum)rebus omnibu s
(a à tous égards ») concederemus (—concederimus,barbarisme p .concesse -1 . Yoy . dans ALMA, t . II, p . 2-15, le compte-rendu d'un précédent fascicule .
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rimas', a nous avons souscrit à l ' opinion de . . . 2 e)leodihus(enos braves ,
nos fidèles sujets e), ut per ( . propter, « à cause dc, en raison de , poure) scandalosus(al'auteur du scandale, le querelleur, le batailleur e )
non necetur in nostra regione » ;
3° son explication du mot pintes (p . 16-28), expression énigmatique ,
dans laquelle, grâceàdes déductions logiques fort acceptables, il arriv e
à reconnaltre un terme populaire (germanique?) désignant un oiseau d e proie, l'autour, qu'on employait à la chasse aux perdrix ou aux faisans ;
4°demandare(p .67) employé au sens du français e demander e, c .-à-d .
a réclamer, exiger e ;
5° /urtivare (p . 41 et suiv . ), dérivé de/octantet substitut de/urane mi s pour/urari ;etc ., etc .
.1e borne là ces observations, parce glue ce sont les seules qui m e paraissent intéresser le latin du moyen âge ; mais mon abstention ne veut pas dire qu 'il n ' y a rien à tirer de plus de l ' opuscule . Au contraire , les germanistes y trouveront encore mainte remarque dont ils feron t certainement leur profit ; mais ce genre de recherches n ' est pas de mon ressort .
H . G .
1. Le subjonctif (parfait) après ut temporel est un fait de syntaxe propre à l a langue des bas temps (cf . E . Löfstedt, Philol. Konanaent . z . Peregrin . Actheriae, p . U7 , et Beitr . z . Kentnisz d . spdteren Latini.tiit, p . 3-10), mais dont un des premier s exemples se rencontre déjà chez Apulée, Met ., VII, 21 : e Utquemque enim ululo
-rumprospezerit, sine illa scituln roulier sine uirgo nubilis seu tener puellus est ,
ilico disturbato gestamine, nonnumquum etiam ipsis stramentis abiectis, fuma s incurrit s . ,-- Quant au barbarisme concederimus, écrit eoncedercmus, la confusio n entre E et I est trop connue pour qu'il soit nécessaire d'en parler.
2. Sur la confusion de concedere et de consentire (= asscntiri), voy . ThLL . s . v . concedere .