ANALYSES ET
COMPTES-RENDU S
An Anthology of metlieval Latin
chosen by Stephen GASELE13 . Mac-millan and Co ., London, 1925, 1-xu,
pp .
A Primer of
IYledieoalLatin,
an Anthology of Prose and Poetr y by CharlesH .
BEESON, the University of Chicago . Scott, Fore-saran and Co ., Chicago, Atlanta, New York, 1-389 pp .
La publication presque simultanée en GrandeBretagne et aux États -Unis de ces deux anthologies du latin médiéval est une preuve manifeste de l ' intérét de plus en plus vif qui s' attache à un ordre d ' études où l'o n voit à bon droit la clef du trésor des langues et littératures romanes . l) e plus, comme c ' est dans le latin du moyen âge, suite et développement d u latin antique, que se trouve la source de toute la littérature moderne, i l est indispensable de connaître, au moins dans leurs caractères essentiels , les genres littéraires qui se sont produits et exprimés dans cette langue . C ' est dans cette intention spéciale que MM . St . Gaselee et Charles H . Beeson ont composé leurs recueils et il convient de les en féliciter .
Toutefois, le premier s ' est employé à réaliser ce dessein avec plus d e liberté et moins de sérieux que le second . M . Gaselee, en effet, nous ap-prend, au début de sa préface, que les textes qu ' il va mettre sous no s yeux ont été recueillis par lui au cours de lectures faites à bâtons rom -pus, et il semble bien que la plupart de ses choix lui aient été dictés pa r le désir de faire connattre à ses lecteurs des curiosités plutôt que (le s textes vraiment précieux . Son recueil s ' ouvre par des inscriptions e n langue vulgaire empruntées à Pompez et se termine par une lettre d u 30 juillet 1910 de l'abbé d ' Einsiedeln au cardinal Gasquet . Le but d e l'auteur, c ' est donc de montrer la perpétuité du latin, non pas du lati n littéraire, mais du latin parlé ou vulgaire . Il aurait réalisé un véritabl e tour de force en faisant tenir en 133 pages la matière de vingt siècles , s 'il avait été guidé dans ses extraits par des préoccupations un peu plu s scientifiques . Parmi les quarante-cinq textes qu ' il a réunis, il y en a à peine dix ou douze { qui aient un intérêt littéraire ou historique . Le s 1 . Par exemple : n° 3, Velus (tala ; n° 4, saint Ambroise ; n° 5, Etheria ; n° 6 , Gildas ; n° 7, une formule mérovingienne ; n° 8, The Bangor Antiphonary ; n° 9, l e Vénérable Bede ; n° 10, Paul Diacre ; n° 11, Asser, ami et biographe du roi Alfre d n° 12, o admirabile Veneri., ydolum ;n°' 13 et 14, Luitprand, etc .
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autres ne peuvent avoir que l ' attrait de la curiosité, comme lorsque l'au-teur s'amuse, par exemple, à nous rappeler les vers latins de Baudelair e « Franciscae meae laudes n dans les Fleurs du Mal ou le toast de Lor d Dufferin en latin macaronique à Reykjavik, en 1857 . La conclusion qu i vient à l' esprit, quand on a lu ces passages et d ' autres semblables, c' es t qu'on aurait bien tort de s ' épuiser à créer une langue nouvelle
interna-tionale,
alors q u 'on a le latin à sa disposition . Ce me parait être d ' ailleur s la conclusion de M . Gaselee et c ' est parce qu' il l 'avait déjà dans l ' espri t en recueillant ses morceaux choisis qu ' il a un peu perdu de vue l ' obje t qu ' il s ' était proposé au début de son travail .On ne sera pas tenté de faire la même observation à M . Charles H . Bee -son . Son livre est vraiment ce qu ' il a voulu qu' il soit : un recueil destin é aux commençants, à ceux qui veulent s ' initier à la connaissance du lati n médiéval, en un mot quelque chose d ' analogue à ce que nos pères appe-laient leur « Croix de par Dieu » pour désigner les commencements tou t à fait élémentaires de la science qu ' ils voulaient apprendre .
M . Beeson a divisé son recueil en deux parties, la première consacré e aux oeuvres en prose et la seconde à la poésie . Les extraits qui le com-posent se répartissent sur sept siècles seulement (du v ie au xir re), de Cassiodore à Roger Bacon . Mais les prosateurs représentés par des passages carac -téristiques sont, entre autres, Cassiodore, Jordanès, Fortunat, Grégoir e de Tours, Grégoire le Grand, Isidore, Jonas, Bede,
Willibald,
Pau l Diacre, Charlemagne, l ginhard, Notker, Alcuin, Hraban Maur, Loup d e Ferrières, Luitprand, Gerbert, Hugues de Saint-Victor, Guibert de No- . gent, Orderic Vital, Abélard, saint Bernard, Guillaume de Maltnesbury , Jean de Salisbury, Pierre de Blois, Bonaventure, Vincent de Beauvais e t Roger Bacon . Quant aux poètes, ils se nomment Fortunat, Isidore d e Séville, Eugène de Tolède, Alcuin, Hraban Maur, Ermold le Noir, Walahfrid Strabo, Ekkehart, Gerbert, Bernard de Cluny, Bernard de Clair -vaux, etc . Tous les textes cités sont transcrits sur les meilleures édi-tions connues et, de préférence, empruntés aux Monumenta Germania e /tistorica, sans que l ' auteur s ' en porte absolument garant partout et tou-jours ; il va sans dire qu ' à défaut des Monuntenta, M . Beeson ne s ' es t pas interdit de recourir à la Patrologie latine de Aligne ; mais il ne l ' a fait qu'avec réserve et pour des passages que Migne avait imprimés lui-mêm e d ' après les meilleurs travaux des Bénédictins . Chacun des textes est ac-compagné d ' une annotation substantielle, où sont résolues les difficulté s insurmontables à des débutants, et qui, à l'occasion, renvoie à l'introduc-tion consacrée à des nol'introduc-tions précises mais sobres sur le vocabulaire , l ' orthographe, la morphologie et la syntaxe du latin médiéval . Enfin u n court lexique, placé à la fin du volume, permet au lecteur de trouve r l ' acception des néologismes ou des mots anciens détournés de leur sens .104
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Voilà, grâce à M . Beeson, les États-Unis d ' Amérique dotés d ' un livr e qui rendra de grands services et qui est appelé à prendre une place honorable à côté de recueils analogues, comme ceux d' Alfonse Ililka, Samm -1una mittellalterischee Texte (Heidelberg, Carl Winter) ; de C . Pascal , Poesia latina nzedievale ; Litteratura latina medievale (Catane, 1907 e t 1909), et de P . Thomas, Morceaux choisis de prosateurs latins et de s temps modernes (Gand, 1902) .
Pauline TAYLOR .
The Latiníty of the
aLiber Historiae Franco
-ranz », a plzonological, nzorpholoi'ical and syntacticall
Study .
New York, 1924, 138 pp .
Cette dissertation substantielle a valu à Miss Pauline Taylor le grad e de docteur en philosophie de l'Université Columbia et témoigne de la fa-veur dont jouissent, aux États-Unis, les études relatives au latin médié-val . Entreprises sous la direction du professeur Henri François Muller , de l'Université Columbia, les recherches de Miss Taylor lui ont permi s de présenter à ses juges un travail qui a le mérite d ' âtre complet, mais qui, sur la qualité du latin écrit par le moine de Saint-Denis à qui nou s devons vraisemblablement le livre de l'Histoire des Francs, ne nous ap-prend pas grand'chose de plus que l ' ouvrage renommé de Max Bonne t sur le latin de Grégoire de Tours : ce sont les mêmes particularités d e phonétique, de morphologie et de syntaxe, avec cette différence toutefoi s que, dans le Liber Flistoriae l+'rancorum, les changements phonétiques , les perturbations morphologiques et syntactiques, tout en étant de mêm e nature, sont peut-âtre encore plus fréquents et plus étendus que dan s Grégoire de Tours . L'auteur de la dissertation n'a eu qu'à introduir e dans les cadres de Max Bonnet les observations que ses lectures lui on t suggérées pour nous présenter un ensemble instructif. Je n ' ai guère d e réserves à faire . Miss Taylor a eu recours, pour écrire son petit livre , aux guides les plus estimés, et elle avoue elle-même tout ce qu'elle doi t aux Max Bonnet, A . Boucherie, d 'Arbois de Jubainville, W . M . Lindsay , W . Meyer-Lübke, etc ., bref à tous les pionniers de la science qu'ell e cultive à son tour' . Peut-âtre accorde-t-elle trop d'imvortance à cer-tains faits phonétiques dont elle impute la responsabilité à l'auteur e t non à ses copistes ; peut-âtre aussi n'a-t-elle pas assez insisté sur cer-taines particularités syntactiques ; je note enfin que, suivant un usage qu i me parait fâcheux, Miss Taylor confond parmi les faits de syntaxe de s 1 . Me sera-t-il permis de lui dire que j'ai publié à Paris, chez l'éditeur Garnier , un Dictionnaire latin-français, où elle aurait trouvé très développée la partie d u vocabulaire latin en usage dans le haut moyen âge ?
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i.05
emplois qui relèvent plutôt de la stylistique, ceux des parties du dis -cours, par exemple .
Quoi qu ' il en suit, M ue Taylor me paraît appelée à rendre des service s signalés à la cause du latin médiéval . Postérieurement à la dissertatio n dont je viens de rendre compte, elle a publié dans la Remanie Reviere , 1924 (pp . 123-127), des remarques sur la constructiond' habere avec l ' in-finitif chez Alcuin corme expression du futur . Il me semble qu ' elle n e peut manquer de s ' intéresser à notre entreprise internationale et je n e doute pas que le Comité américain n ' ait songé à s ' assurer son utile col-laboration .
U . G .
!;l manuscrit de lie Vld alti (le la Catedral cl'U,
gell,
per le Pèr ePuJOL, Pvre . Barcelona, Institut d'Estudis Catalans , 1925 .
(Baillai
de la 13ibloteca de Catalunya,VI, p .
98-145 . )Il s ' agit d ' une Bible en deux volumes, écrite au x e siècle en minuscul e carolingienne, sur parchemin de chèvre . C'est le plus ancien texte de l a Bible conservé en Catalogne . Il se trouve aux archives de la cathédral e d ' Urgell, la vieille cité que l ' auteur De Gestis Karoli Magni chantai t ainsi :
Celsa Pym-ami supra iuga condita monti s Urbs est Orgellis .
De l ' examen approfondi auquel l ' abbé Pujol a soumis chacun de s livres de la Bible d ' Urgell se dégage une conclusion évidente : elle es t urne copie du texte de saint Jérôme restitué par Alcuin . Elle est d ' accor d ordinairement avec le manuscrit que Berger qualifie de chef-d'oeuvre d e l'école franco-saxonne, la Bible de saint Denis ou Deuxième Bible d e Charles le Chauve (13 . N . P ., lat . 2) . Sa première autorité, après le Codex Amiatinus, c ' est le Vallicellanas . On est donc loin de l ' autre Bible cata-lane du xe siècle, celle de Sant Pere de Roda — appelée aussi de Noailles
(B . N . P ., lat . 6) .
Le texte d' Urgell a été « corrigé n à la fin du xuc siècle et au
com-mencement du xru e . Mais ces prétendues u corrections n n 'ont fait qu e
gâter le bon texte alcuinien pour y introduire des variantes prises à l a tradition méridionale représentée par le Tolctanus et par la Bible d e Thédulphe .
Le Capitulare Euanbeliorut, placé en tete de 1 ' Isvangile de saint Ma-thieu après son sommaire, confirme le caractère carolingien de la Bibl e d 'Urgell : le Capitulare y est pris d'un texte très ancien, car il lu i manque la fête de la Toussaint, introduite dans l 'empire franc, comm e on le sait, en 835 .
106
ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
Après la préface de saint Jérôme à Paulinus,
?rater Anzbrosius . . . ,placé à la fin du Nouveau Testament, suivent, sous le nom
desaint
Isi-dore, deux textes :
a) Plenitudo Noui et Veteris Testamenti —énuméra-tion des soixante-douze livres de la Bible avec une brève indicaénuméra-tion d u
sujet de chacun ; b) Ortes
tata nel obitus patrunz —généalogie des
per-sonnages bibliques, au nombre de quatre-vingt-cinq, d'Adam à Tite, l e
disciple de 1'Ap$tre . Serait aussi de saint Jérôme le texte final d e
quelques lignes :
Incipiunt generationes de beato Noe qui in arcafuit . Ce s
textes isidoriens ou pseudo-isidoriens, qui ne se retrouvent pas dans le s
autres Bibles franco-saxonnes, prêtent un caractère tout particulier à
celle d'Urgell .
Je crois qu'on peut affirmer en toute certitude que notre Bible
d'Ur-gell est la copie, faite au pays même, d'une Bible alcuinienne, à laquell e
on ajouta les traités isidoriens qui se trouvaient à la suite de quelqu e
Bible visigothique . La Bible alcuinienne, antérieure elle-rn(!rrre A836, qu i
servit d'original à celle dont nous parlons, entra peut-être à ITrgell a u
moment de la consécration de la nouvelle cathédrale (839) .
La Bible d' Urgell, comme texte scripturistique, est d ' une très grand e
pureté : elle mérite bien la place qu'elle occupe dans l'inventaire de s
manuscrits bibliques dressé par la Commission bénédictine de
revisio nde la Vulgate,
crééeen 1907 par le pape Pie X . Par contre, comme co
pie, elle est très négligée et rnérne parfois barbare . Ses graphies, sou
-vent bizarres, dénoncent quelquefois la prononciation vulgaire (pa r
exemple
ab stadiis, ab scripttcra,etc .) . Des mots bas-latins, tels
que peu-pertaticula, susurrio, tenrporiuum, etc ., yabondent . La Bible d'Urgell. offre
donc beaucoup d'intéret pour notre Dictionnaire .
L .-N . n ' O .
F . VALLS-TABERNER .
El « Liber iudicum popularis »
d'ilosioBONUSd e
Barcelona .
Madrid, 1925 . (Extrait de l'.Anuario de Historia de l
Derecho
espanol,tome II . )
Le lévite barcelonais IIomobonus ou
Bonushomo(il écrit lui-mêm e
son nom des deux façons) apparaît dans plusieurs chartes du comté d e
Barcelone comme notaire depuis 987, et comme juge depuis 988 . Son
activité ne s'éteint qu'en 1024 . Prié par le diacre Sinderedus, fils de
Fructuosus
Camilla, Bonushomoentreprit une compilation
historico-ju-ridique
(Chronicon regunz visigothorum et francorant, sancii Isidori h is-palensis excerpta, Forum iudicum, Martyrologium, Pretitulationes libro runz duodecinz Gothorum, Exorcisma),qu ' il fait précéder d ' une longue
introduction, sous le titre de
Liber iudicum popularis .D'après l'examen minutieux que M . Valls-Taberner en fait, le
Libe r iudicum popularisn'a d'original que la préface, qui est d'Ilornobonus .
ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
10 7 Pour les autres chapitres, les sources principales sont le III° livre Sen-tentia,u,u d' Isidorus (cap . 49_54) et le li a livre de la Geometria de
Gise-mundus (cap . 2 et 6) . Il est à signaler qu'on retrouve aussi parmi le s sources d ' liomobonus les paragraphes que le manuscrit Rivipullensìs 10 6 des archives de Barcelone (du milieu du x° siècle) insère entre les livre s I et II de Gisemundus .
Ilomobonus qui était, en même temps que juge et écrivain, un excel lent calligraphe et dessinateur, a laissé au moins deux manuscrits auto -graphes de sa compilation, écrits tous les deux à Barcelone . L'un, achev é eri septembre 1011, se trouvait h Ripoll, oh il fut brillé en 1835 ; l'autre , achevé en juin 1012, jadis à la cathédrale do Vich (l'ancienne Ausona , en Catalogue), est conservé depuis 1 .585 à l'Escurial, offert pat' l'évêqu e .loan-Baptista Camionna au roi Philippe Il . C'est donc sur ce manuscri t que M . Valls-Taberner fait son étude et publie partiellement le text e d'llornobonus .
L .-N . n ' O .
' I 'R.NNI :Y
F
IIANK .Latin
I)n/lItlt(!6/tve Speech as ct/Pct.erl hgtittntit ,nra-[ion., ' l'ho tlulericau Journal of Philology, YIN, 1924, p . '1 .61 -175 .
In queste non molte pagine il Prank si leva contro la dottrina corrent e specialmente tra i neolatinisti che il Latino popolare dopo Plauto abbi a fatto suo corso sotterra a guisa di Arctusa per sfuggire all' Alfeo &ccro-niano, c poi sia tornato a fiore nelle dolci sorgive degli idiomi romanzi . All' immagine di Aretnsa e di A.lfeo il Frank ne contrappone dunqu e un' altra suggeritagli dalla geografia dei suoi paesi che gli pare megli o rispondente alla realtà : quella del Mississippi che riceve lo spurgo de l canale di Chicago e la flava corrente del Missouri . Come i limacciosi af-fluenti del gran fiume americano ne intorbidano le acque, cosa la disso-luzione del Latino classico si deve, secondo lui, ascrivere a due grand i afflussi di popolazione straniera in Occidente : Greci e Orientali di lingu a greca, nei secoli primo e secondo, schiavi eliberti, il cui linguaggio simil e all ' Inglese degli immigrati butches di Pensilvania o degli Italiani dell e little ltalies è ritratto così al vivo nel romanzo di Petronio : poi, ne l quinto secolo, invasori guerrieri del settentrione . Se ricorrono in Petro-nio, nelle iscrizioni del secondo secolo, o nelle versioni pregeroni-miane della Bibbia alterazioni simili a quelle che si osservano in Plauto , questo non vuol dire all'atto clue tra Plauto c quel basso Latino vi si a continuità : si tratta di coincidenza fortuita .
1)uc obbiezioni contro questa teoria generale : 1 .a l'influsso greco no n sopraggiunge in Roma col primo impero : è alle origini stesse dell a civiltà latina, di cui l'ellenismo appare come un fattore inseparabile
da-108
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gli altri, il che riconosce in troppo ristretti limiti anche il Frank quand o parla di parole provenute attraverso il commercio dalla Sicilia e da Cuma ; 2 .a tra gli elementi eversori dell ' antico e costruttori del nuovo , se la lingua è spirito, non vanno dimenticati i fattori spirituali, la rivo-luzione che nel linguaggio provocò il cristianesimo, preceduto dalla filo-sofia e dalle religioni mistiche . Non si devono a influssi sociali e nazio-nali (social and racial changes) le profonde trasformazioni semasiosolo-giche di alcuni vocaboli quali caro, virtus, gratia,
sans
non meno ch e dei loro corrispondenti greci vccp, &pat , xcípt ;, cù-rrlpia, ma si a influss i filosofici e religiosi . Che se anche questi si volessero ridurre a origin i orientali, per gram parte probabili e sicure, è chiaro che la prima in-terpretazione latina e anche la greca di quei movimenti spirituali ch e veniva a attaccare le lingue classiche nelle fondamenta stesse del loro les-sico, non potè muovere da folle ignoranti si dalle gerarchie mistiche e dalle scuole filosofiche e dalla predicazione evangelica . Per dare u n grande esempio, quello della Latina Vetus non è Latino popolare più ch e sia quello della Vulgata .Messe così a posto le cose per quello che riguarda la questione gene-rale della relazione tra il Latino parlato e gli influssi che esso potè subire dalle immigrazioni prima orientali poi barbariche, io convengo i n quella che è la tesi principale dell' articolo del Frank : cioè l'assoluta ne-gazione che l'accento del quasiversus di Commodiano possa essere con-siderato come la prosecuzione di un antico verso latino che fosse basat o su l ' accento di intensità . Già il Leo dimostrò che il verso Saturnio è u n verso quantitativo e il Lindsay, senza dubbio il maggior conoscitore ogg i di Plauto, ha dichiarato quantitativa la sua metrica, pur con le libert à naturali in una lingua ancora allo stato per tosi dire fluido, in un ' art e che simula il parlare quotidiano . Poi il senso della quantità si andò raf-finando anche nel popolo, finchè ai tempi di Cicerone il pubblico insor-geva in teatro contro un errore di quantità . E il rispetto della quantità è attestàto anche nelle iscrizioni sepolcrali della povera gente nei prim i due secoli dell ' era volgare .
Invece le iscrizioni del terzo secolo mostrano un senso molto debol e della quantità . Il Frank esamina tre, 546, 656, 1339 B dei Carmina de l Buccheler per venire alla conclusione che essi mostrano negli scrittor i una certa conoscenza delle regole della versificazione e della gramma-tica, la consapevolezza anche che la base del verso è nella quantità, m a il rispetto assoluto di questa solo dove l ' accento ormai prevalente gram-maticale aiutava a trovarla, come nel caso dei parossitoni . Dove questa scorta li abbandona, gli autori mostrano la loro incapacità eli scriver e versi quantitativi correttamente . Identico è il caso di Commodiano, che fece quanto poteva per scrivere versi quantitativi, ma non vi riuscì pe r non aver raggiunto lui straniero un sicuro possesso della quantità e
•10 9 ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
neppur dell' accento grammaticale, sicchè tutto fa supporre che egli pro-nunziasse trillatttr, estate . Questa prima degenerazione della metrica sarebbe, secondo il Frank, L' effetto della prima immigrazione, quella greco -orientale in Occidente . Essa fece capo nel quarto secolo ad un ' arte com e quella di S . Ambrogio nei cui inni accenti grammaticali e ictus ritmic i tendono ad armonizzarsi in misura ben maggiore che nella pratica au-gustea . Ma l ' accento grammaticale non poteva trarre e non trasse u n personaggio di tanta levatur a a disconoscere le basi quantitative de l verso : il che avvenne soltanto colla seconda immigrazione straniera , quando le tribù germaniche conquistatrici si furono stabilite in tant e terre d'Italia, di Gallia, di Spagna .
V . T .
Luigi SCHIAPAOELLI . Note paleotira/ehe c dipinnzntirhe .
I .
lin
nuc a longobardo a Pisa . — 2 . L'originalità di una carta pisana lon-gobarda (dell' anno 748), in Archivio Storico Italiano, Disp .II l
ciel 1924
.(serie Vll, vol . II) .
L'A . riprende in esame le 10 pergamene longobarde conservate nell ' archivio Arcivescovile di Pisa, già pubblicate dal Troya nel Codice Di-plomatico Longobardo, e, a proposito di tre di esse, fa interessanti os-servazioni .
Rileva anzitutto che « Pisa conserva la più antica pergamena origi-nale d ' Italia, dell ' anno 720, gennaio 29 » (Troya n . 481), mentre le altre , citatecornele più antiche, sono tutte posteriori a questa data .
Nota, a proposito della carta del gennaio 730 (Troya n . 477), che l e varie letture furono sempre inesatte e che la sottoscrizione del Notai o Benedetto va così restituita : « Beneclictus v(ir) c(larissimus) notar(ius ) dom(ni) Gregorio glo(riosi) doti . . . » Da questa trae la testimonianz a dell' esservi stato in quel tempo un duca Gregorio che, per una serie d i considerazioni, a fino a prova contraria, sarà da ritenere duca di Pisa a .
Per tal dotta ricerca del Prof. Schiaparelli anche Pisa appare tra le città che ebbero un duca longobardo .
Segue l ' esame di un terzo documento : la carta dell ' anno 748, cli c porta la segnatura : n° 29 anno 902 (Troya n . 617) . L ' A . ne fa un' accu rata descrizione paleografica, rie rileva l ' importanza in rapporto alla se -rie dei vescovi pisani, che viene per essa arricchita di un vescovo d i nome Giustino .