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Étude de semiconducteurs par des techniques de spectroscopie quantique

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Academic year: 2021

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´

Etude de semiconducteurs par des techniques de spectroscopie quantique

par Jimmy Leroux

D´epartement Physique Facult´e des arts et des sciences

M´emoire pr´esent´e `a la Facult´e des ´etudes sup´erieures en vue de l’obtention du grade de Maˆıtre `es sciences (M.Sc.)

en Physique

D´ecembre, 2017

c

(2)

Universit´e de Montr´eal Facult´e des ´etudes sup´erieures

Ce m´emoire intitul´e: ´

Etude de semiconducteurs par des techniques de spectroscopie quantique

pr´esent´e par: Jimmy Leroux

a ´et´e ´evalu´e par un jury compos´e des personnes suivantes: Sjoerd Roorda, pr´esident-rapporteur

Carlos Silva, directeur de recherche Richard Leonelli, codirecteur

Andrea Bianchi, membre du jury

(3)

Ce m´emoire de maˆıtrise est consacr´e `a la mise en place d’une technique de spectrosco-pie quantique comme nouvel outil de caract´erisation. La spectroscospectrosco-pie quantique, tout comme la spectroscopie classique, consiste en l’´etude des mat´eriaux avec la lumi`ere. La diff´erence est le type de lumi`ere utilis´e. Dans le cas pr´esent, on utilise comme sonde des paires de photons qui partagent une propri´et´e tr`es int´eressante, soit l’intrication. Les propri´et´es quantiques que nous promet l’intrication peuvent ˆetre utilis´ees pour donner un net avantage `a la lumi`ere quantique sur la lumi`ere dite classique, d’un point de vue spectroscopique. Dans un premier temps, les nombreux avantages qu’offre la spectrosco-pie quantique seront revus, en explorant les diff´erentes techniques que propose la commu-naut´e. En second lieu, les outils th´eoriques n´ecessaires `a la bonne compr´ehension du ph´enom`ene de g´en´eration de photons intriqu´es, soit la conversion param´etrique sponta-n´ee, seront expos´es. Ensuite, l’importance de la fonction de corr´elation de second ordre dans le formalisme qui d´ecrit la d´etection de photons intriqu´es sera discut´ee. De plus, les propri´et´es spectrales non classiques du biphoton, soit une paire de photons intriqu´es, seront expos´ees. On d´ecrira ensuite les d´etails exp´erimentaux portant sur la mise en place d’un interf´erom`etre de type Hong-Ou-Mandel, o`u l’un des bras contient un mat´eriau `a caract´eriser. L’interaction avec le mat´eriau modifiera les propri´et´es du biphoton, ce qui sera visible dans le creux d’anti-corr´elation caus´e par l’interf´erence quantique `a deux photons. Malgr´e l’impossibilit´e d’observer ce creux d’anti-corr´elation `a cause du trop faible couplage de la source dans l’interf´erom`etre, la g´en´eration de paires de photons intriqu´es a tout de mˆeme ´et´e observ´ee. De plus, la possibilit´e d’observer de l’interf´erence `a deux photons a ´et´e montr´ee en mesurant des oscillations quantiques issues d’interf´eren-ces `a un photon. Cela valide la possibilit´e d’utiliser cette technique spectroscopique comme nouvel outil de caract´erisation.

Mots cl´es : spectroscopie quantique, conversion param´etrique spontan´ee, intrication, interf´erence quantique, biphoton

(4)

ABSTRACT

This master’s thesis purpose is the implementation of a novel quantum spectroscopy technique for material characterisation. Quantum spectroscopy, like classical spectro-scopy, is the study of materials using light. What differs is the type of light which is used. In the present case, photon pairs who share entanglement are used as a probe. From a spectroscopic point of view, the quantum properties of the entanglement can be used to offer a net advantage to quantum light over classical light. First, while exploring the different techniques proposed by the community, we will discuss many advantages offered by the quantum spectroscopy. Next, we will offer the theoritical tools required to the understanding of the entangled photons generation phenomenom, which is the spontaneous parametric down convertion. Then, we will discuss important features of the second order correlation function which are present in the entangled photons detection formalism. Important non classical spectral properties of the biphoton field will also be exposed. In addition, the experimental details about the building of a Hong-Ou-Mandel like interferometer, with a material to characterise in one of the arms, will be given. The interaction with the material will modify the biphoton properties, which will be visible in the anticorrelation dip caused by two-photon quantum interference. Despite the impossibility to measure the anticorrelation dip, because of the too low coupling of the photons in the interferometer, we observed entangled photon generation. Nevertheless, the possibility to observe two-photon interference as been shown by measuring quantum oscillations caused by one photon interference. This validate the possibility to use this technique as a material characterisation spectroscopic tool.

Keywords: quantum spectroscopy, spontaneous parametric down conversion, entanglement, quantum interference, biphoton

(5)

R ´ESUM ´E . . . iii

ABSTRACT . . . iv

TABLE DES MATI `ERES . . . v

LISTE DES FIGURES . . . vii

LISTE DES ABBR ´EVIATIONS . . . ix

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION ET MOTIVATION . . . 1

1.1 Mise en contexte . . . 1

CHAPITRE 2 : SPECTROSCOPIE QUANTIQUE . . . 3

2.1 Avantages de la spectroscopie quantique . . . 3

2.2 Absorption lin´eaire . . . 4

2.3 Absorption `a deux photons . . . 6

2.4 Pompe-sonde avec d´etection en co¨ıncidence . . . 8

2.5 Spectroscopie coh´erente `a deux quantas . . . 12

2.6 Conclusions . . . 14

CHAPITRE 3 : SOURCE DE LUMI `ERE QUANTIQUE . . . 15

3.1 Optique et polarisation non lin´eaire . . . 15

3.2 Conversion param´etrique spontan´ee . . . 16

3.2.1 Conversion de type I . . . 18

3.3 Conclusions . . . 20

CHAPITRE 4 : OPTIQUE QUANTIQUE . . . 21

4.1 Description quantique de la CPS . . . 22

(6)

vi

4.1.2 Champs quantiques . . . 24

4.1.3 Repr´esentation d’interaction et th´eorie des perturbations . . . . 26

4.1.4 Etat quantique de la CPS . . . .´ 28

4.2 Propri´et´es spectrales de l’amplitude du biphoton . . . 31

4.2.1 Propri´et´es spectrales pour la conversion type I . . . 32

4.2.2 Propri´et´es spectrales pour la conversion type II . . . 36

4.3 Th´eorie de photod´etection de Glauber . . . 37

4.4 Effet d’un s´eparateur de faisceau . . . 41

4.5 Interf´erence `a un photon . . . 42

4.6 Interf´erence `a deux photons . . . 43

4.7 Interf´erence en pr´esence d’un milieu dispersif . . . 47

4.8 Conclusions . . . 49

CHAPITRE 5 : M ´ETHODE EXP ´ERIMENTALE . . . 51

5.1 Le but de la d´emarche . . . 51 5.2 Choix du cristal . . . 51 5.3 Montage . . . 52 5.4 Alignement . . . 54 5.5 R´esultats . . . 56 5.5.1 Imagerie du cˆone de CPS . . . 56

5.5.2 Compte simple et en co¨ıncidence . . . 57

5.5.3 Interf´erence `a un photon . . . 61

5.5.4 Interf´erence `a deux photons . . . 62

5.6 Am´eliorations possibles . . . 62

5.7 Conclusions . . . 64

CHAPITRE 6 : CONCLUSION . . . 66

(7)

2.1 Absorption lin´eaire classique et par co¨ıncidence pour l’ion Er3+ . 5 2.2 Creux de HOM sans et avec un cristal de Nd :YAG dans l’un des

bras. . . 6

2.3 Diagramme d’absorption `a deux photons et variation de la fluorescence du bis(18)annulene en fonction du d´elai . . . 9

2.4 Sch´ema de l’exp´erience pompe-sonde et diagramme ´energ´etique du mod`ele . . . 9

2.5 Signal de pompe-sonde classique . . . 10

2.6 Signal de pompe-sonde quantique . . . 11

2.7 Sch´ema de l’exp´erience `a deux quantas . . . 12

2.8 Signal coh´erent `a deux quantas . . . 13

3.1 Conversion param´etrique spontan´ee de type I . . . 18

3.2 Projection de la surface des vecteurs k dans le plan y-z . . . 19

4.1 Spectre joint, exp´erimental et simul´e, pour la CPS colin´eaire d´eg´en´er´e de type I . . . 33

4.2 Spectre joint exp´erimental pour la CPS non colin´eaire d´eg´en´er´e de type I . . . 34

4.4 Spectre joint exp´erimental pour la CPS colin´eaire non d´eg´en´er´e de type I pomp´e par une source puls´ee . . . 35

4.3 Spectre joint exp´erimental pour la CPS colin´eaire non d´eg´en´er´e de type I pomp´e par une source continue . . . 36

4.5 Spectre joint exp´erimental pour la CPS non colin´eaire d´eg´en´er´e de type II pomp´e par une source continue et puls´ee . . . 37

4.6 Sch´ema des quatre termes de l’´equation 4.58 . . . 44

4.7 Creux de HOM simul´e . . . 47

(8)

viii 5.1 Montage de spectroscopie quantique . . . 53 5.2 Montage utilis´e pour l’imagerie et cˆone de CPS . . . 57 5.3 Montage pour les mesures de d´ependance en puissance . . . 58 5.4 D´ependance en puissance de la CPS pour un d´etecteur simple et

en co¨ıncidence . . . 59 5.5 Mesure de G(2)(t1− t2) . . . 60

(9)

BBO Barium BOrate

CPS Conversion Param´etrique Spontan´ee

HOM Hong-Ou-Mandel

(10)

CHAPITRE 1

INTRODUCTION ET MOTIVATION

1.1 Mise en contexte

L’interaction entre la lumi`ere et la mati`ere est un sujet tr`es important pour comprendre plusieurs propri´et´es des mat´eriaux. La spectroscopie est une technique efficace pour extraire de l’information de plusieurs syst`emes diff´erents, que ce soit une r´eponse lin´eaire ou non lin´eaire [1]. Certaines propri´et´es comme l’absorption d’un mat´eriau sont des propri´et´es qui sont mesurables avec la spectroscopie lin´eaire, puisque la polarisation induite mesur´ee est du premier ordre en terme des champs ´electriques. La spectroscopie nous renseigne sur la structure ´electronique d’un syst`eme en utilisant la lumi`ere comme outils de mesure. Lorsque les syst`emes deviennent plus complexes, l’information obtenue par la spectroscopie lin´eaire devient assez limit´ee, puisqu’elle ne donne aucune informa-tion sur les corr´elainforma-tions entre les diff´erents ´etats du syst`eme. Il faut alors se tourner vers la spectroscopie non lin´eaire o`u ce type d’information est accessible plus facilement.

G´en´eralement, lorsque l’on parle de technique de spectroscopie non lin´eaire, on pense automatiquement `a l’utilisation du laser, puisqu’il permet une grande versatilit´e ainsi que de tr`es grandes puissances. Par contre, pour des syst`emes plus fragiles, les grandes puissances peuvent ˆetre dommageables, c’est pourquoi il peut ˆetre favorable d’aller dans le r´egime du photon unique. Avec les r´ecents d´eveloppements de l’optique quantique, les chercheurs ont d´evelopp´e de nouvelles m´ethodes de spectroscopie. Parmi celles-ci, il y a les techniques de spectroscopie quantique. Ces techniques ont tous un ´el´ement en commun, l’utilisation de lumi`ere intriqu´ee comme sonde pour les mat´eriaux. La g´en´eration de photons intri-qu´es se fait g´en´eralement par un processus non lin´eaire qui est la conversion param´etrique spontan´ee (CPS). Ce processus tr`es inefficace g´en`ere deux photons de fr´equence ωs et ωc tel que ωs+ ωc = ωp, o`u ωp est la fr´equence de

la lumi`ere qui enclenche le processus. Malgr´e son inefficacit´e, l’utilisation de lumi`ere intriqu´ee comme sonde est tr`es prometteuse. Par exemple, le processus de CPS assure,

(11)

par conservation d’´energie, que la somme des ´energies est distribu´ee dans la largeur de bande du photon pompe, ce qui permet l’excitation multiple plus efficacement. Les corr´elations contenues dans le processus de conversion param´etrique spontan´ee perme-ttent alors de faire ressortir des ´el´ements peu visibles, ou mˆeme invisibles avec les techniques de spectroscopie conventionnelles[2]. De plus, le faible flux de photons intri-qu´es peut ˆetre tr`es favorable lorsque l’on ´etudie des syst`emes fragiles comme les syst`emes biologiques. Ce qui rend la spectroscopie quantique encore plus unique est sa possibilit´e d’obtenir `a la fois une grande r´esolution spectrale et temporelle, ce qui n’est pas r´ealisable classi-quement.

Ce m´emoire consistera d’une tentative de mise en place d’une technique de spectro-scopie quantique permettant de valider l’efficacit´e des techniques et th´eories d´ej`a en place, tout en se renseignant sur l’effet de l’intrication dans l’interaction lumi`ere mati`ere. En un premier temps, les travaux de Kalashnikov et coll.[3] tenteront d’ˆetre reproduis. Leur technique repose sur l’extraction du temps de d´ephasage d’un mat´eriau r´esonnant par des mesures interf´erom´etrique avec des photons intriqu´es. Cette technique, qui sera r´epliqu´ee, nous permettra d’extraire la r´eponse mat´erielle d’un ´echantillon, nous donnant ainsi de l’information sur l’interaction entre la lumi`ere et la mati`ere. La r´eponse du mat´eriau sera encod´ee dans la probabilit´e de co¨ıncidence, qui est proportionnelle `a la fonction de corr´elation de second ordre des champs. Les principaux r´esultats obtenues consiste en la g´en´eration de paires de photons intriqu´es et de la possibilit´e d’observer de l’interf´erence `a deux photons avec le montage mis en place. Ces r´esultats ont permis de confirmer la possibilit´e d’utiliser cette technique spectroscopique comme nouvel outil de caract´erisation. On commencera ce m´emoire avec les avantages que la lumi`ere quantique peut apporter sur la lumi`ere classique d’un point de vue spectroscopique. Les diff´erentes techniques de spectroscopie quantique d´ej`a en place, ou propos´ees dans la litt´erature, seront discut´ees sommairement. Par la suite, les diff´erents outils th´eoriques n´ecessaires `a la bonne compr´ehension de ce m´emoire seront discut´es. Finalement, les d´etails exp´erimentaux de l’exp´erience mise en place seront pr´esent´es avant de terminer avec les r´esultats obtenus.

(12)

CHAPITRE 2

SPECTROSCOPIE QUANTIQUE

La th´eorie de l’optique non lin´eaire connaˆıt beaucoup de succ`es depuis l’arriv´ee du laser optique en 1960[4]. `A cause des grandes intensit´es que permettent d’atteindre ces lasers, cela a permis d’observer certains effets non lin´eaires dans les mat´eriaux qui n’avaient pas ´et´e observ´es auparavant. Dans le cadre de cette th´eorie, une approche semi-classique pour expliquer l’interaction lumi`ere-mati`ere est justifi´ee, `a cause de ces intensit´es extrˆemes. G´en´eralement, la lumi`ere est trait´ee classiquement et la partie mat´e-rielle du syst`eme est trait´ee quantiquement. Par contre, lorsque l’on descend dans le r´egime des tr`es basses intensit´es, ou dans la limite du photon unique, une description quantique des champs devient n´ecessaire pour bien d´ecrire le syst`eme lumi`ere-mati`ere. La spectroscopie quantique consiste en l’utilisation de lumi`ere dite quantique comme source pour ´etudier les propri´et´es des mat´eriaux. Ces techniques promettent plusieurs avantages sur leurs contreparties classiques en utilisant les corr´elations fr´equentielles et temporelles que nous offre la CPS. Ce chapitre pr´esente les diff´erentes techniques propos´ees par la communaut´e, ainsi que les avantages que ce type de source a par rapport aux sources classiques.

2.1 Avantages de la spectroscopie quantique

G´en´eralement, un montage de spectroscopie quantique requiert une source de photons corr´el´es o`u un photon de la paire passe par le milieu `a ´etudier et est d´etect´e en co¨ıncidence avec l’autre, parfois de fac¸on interf´erom´etrique, parfois non. Par contre, d’autres exp´erien-ces propos´ees par la communaut´e utilisent les deux photons de la paire pour exciter le mat´eriau afin d’atteindre des niveaux `a plusieurs quantas. Les corr´elations fr´equentielles permettent d’atteindre les niveaux `a deux quantas plus efficacement que la lumi`ere classique, puisque la somme des ´energies des deux photons peut ˆetre distribu´ee dans une fine gamme spectrale, mˆeme si les photons individuels peuvent ˆetre `a assez large

(13)

bande. L’utilisation de photons intriqu´es d´etect´es en co¨ıncidence permet d’augmenter le ratio signal sur bruit, permettant ainsi d’´etudier des syst`emes qui sont tr`es sensibles sans les endommager. La CPS peut ˆetre dans le r´egime non d´eg´en´er´e, ce qui signifie que les corr´elations peuvent ˆetre exploit´ees pour ´etudier deux r´egions spectrales diff´erentes. Par exemple, il a ´et´e montr´e qu’il est possible d’utiliser des photons intriqu´es non d´eg´en´er´es, o`u un photon de la paire est dans le visible et l’autre dans l’infrarouge, pour ´etudier l’absorption de gaz dans l’infrarouge[5]. Cette technique permet de s’affranchir d’utiliser des d´etecteurs infrarouges inefficaces et dispendieux. Les corr´elations temporelles, dans l’arriv´ee des deux photons, permettent aussi d’avoir une r´esolution de l’ordre de la femtoseconde en utilisant des lasers continus plutˆot que puls´es. Cette r´esolution tempo-relle peut permettre de mesurer les temps de d´ephasages de certains ´etats quantiques. Un des plus grands avantages de la spectroscopie quantique est que la fonction de corr´elation du second ordre pour le biphoton varie lin´eairement avec l’intensit´e. En d’autres mots, toute mesure de signal optique provenant de l’interaction avec un biphoton et d´etect´ee par co¨ıncidence variera lin´eairement par rapport `a l’intensit´e.

2.2 Absorption lin´eaire

Lorsque l’on parle de spectroscopie, que ce soit classique ou quantique, on ne peut pas s’empˆecher de parler de spectroscopie par absorption. L’absorption est une technique de spectroscopie lin´eaire qui permet de nous renseigner sur les diff´erents ´etats d’´energie d’un syst`eme. Il est important, avant de se pencher sur des exp´eriences plus exotiques, de se convaincre que la technique spectroscopique la plus simple est r´ealisable, mˆeme avec des photons intriqu´es. La technique d’absorption lin´eaire d´etect´ee par co¨ıncidence consiste `a g´en´erer un biphoton, c’est-`a-dire une paire de photons intriqu´es, pour ensuite faire passer un photon de la paire dans le milieu `a ´etudier. Le signal est alors d´etect´e par co¨ıncidence avec des d´etecteurs ultra rapides sensibles aux photons uniques. Cette technique a d’ailleurs ´et´e utilis´e pour mesurer les propri´et´es spectroscopiques de cristaux de YAG :Er3+ et un peu plus tard de structures plasmoniques [6, 7]. Sur la figure 2.1 on peut voir le spectre d’absorption de l’ion Er3+ dans le cristal de YAG que Kalachev

(14)

5 et coll.[6] on mesur´e pour diff´erents rapports de signal sur bruit. Le montage qu’ils ont utilis´e consiste en une source de photons intriqu´es o`u l’on des photons passe par un ´echantillon et l’autre par un monochromateur. Par la suite, les co¨ıncidences ont ´et´e mesur´ees pour diff´erentes longueurs d’onde et donc, un spectre d’absorption a pu ˆetre construit.

Figure 2.1 – Absorption lin´eaire mesur´ee par co¨ıncidence pour l’ion Er3+ dans un cristal de YAG pour diff´erent rapport de signal sur bruit (1/2, 1/5, 1/30). Les points bleus sont les comptes simples (et donc classique) et les rouges les co¨ıncidences [6]. La figure 2.1 montre clairement la

r´esonnance de l’ion Er3+. On peut aussi voir que lorsque l’on r´eduit le rapport de signal sur bruit, la r´esonnance reste toujours visible pour la d´etection en coincidence et disparaˆıt au complet pour la m´ethode classique. Les mˆemes chercheurs ont perfectionn´e leurs m´ethodes et ont pu, `a l’aide d’une m´ethode interf´erom´etrique cette fois, d´eterminer le temps de d´ephasage de raies d’´emission d’un cristal de Nd :YAG [8]. Ils ont utilis´e une source de photons intriqu´es de type I dans le r´egime d´eg´en´er´e pomp´e par un laser continu. Ils ont d’abord fait passer un des deux photons de la paire dans le cristal avant de le recombiner avec son jumeau et de le faire interf´erer sur un cube s´eparateur de faisceau polarisant. Le signal mesur´e est le creux d’anti-corr´elation caus´e par l’interf´erom`etre d’ Hong-Ou-Mandel (HOM), qui est proportionnel `a la fonction de corr´elation du second ordre. Sans entrer dans les d´etails (d´etails disponibles `a la section

(15)

4.7), l’interaction d’un photon de la paire avec le milieu va modifier le spectre du biphoton, ce qui va ensuite modifier l’interf´erogramme. Ils en ont aussi conclu que le changement de phase qui est acquis lors de l’interaction jouait un rˆole dans le changement de la forme du creux d’interf´erence. `A l’aide de leur mod`ele pour la probabilit´e de co¨ıncidence, ils sont arriv´es `a mesurer assez pr´ecis´ement le temps de d´ephasage d’une raie bien connue du Nd :YAG. Sur la figure 2.2, on peut voir `a gauche le creux de HOM sans ´echantillon et `a droite celui avec ´echantillon. Le cristal de Nd :YAG contient 5 raies d’´emission dans la largeur de bande du biphoton, soit 815 ± 10 nm. Il ont alors mod´elis´e chaque raie d’absorption comme un syst`eme r´esonnant `a deux niveaux ayant une forme lorentzienne, o`u le temps de d´ephasage est le param`etre `a ajuster. Leur mod`ele assez simple a donn´e des r´esultats coh´erents avec d’autres mesures du temps de d´ephasage de la litt´erature.

Figure 2.2 – Creux de HOM sans ´echantillon (`a gauche) et avec un cristal de Nd :YAG dans un des bras de l’interf´erom`etre (`a droite). Les points noirs sont les donn´ees exp´erimentales et la courbe rouge leur mod`ele[8].

2.3 Absorption `a deux photons

L’absorption `a deux photons est un processus dans lequel, comme le dit le nom, deux photons sont absorb´es par le syst`eme. Ce processus non lin´eaire a une tr`es basse section efficace et donc, une probabilit´e d’occurrence tout aussi faible[9]. Classiquement, il est n´ecessaire d’utiliser de tr`es grandes puissances d’excitation pour d´etecter ce signal, car

(16)

7 l’absorption n´ecessite que deux photons arrivent pratiquement en mˆeme temps. L’absorp-tion des deux photons doit se faire rapidement, car le syst`eme doit passer par un ´etat virtuel. Par contre, l’utilisation de lumi`ere quantique permet de r´eduire drastiquement l’intensit´e n´ecessaire, puisque le temps d’arriv´ee des deux photons est corr´el´e. L’absorp-tion `a deux photons intriqu´es comme outil spectroscopique a ´et´e propos´ee par Saleh et coll. et a aussi ´et´e d´emontr´e pour des syst`emes organiques [9–11].

Les travaux de Varnavski et coll.[11] on d´emontr´e que l’excitation de certains mat´e-riaux organiques par des paires de photons intriqu´es peuvent mener `a la fluorescence de celui-ci. Ils ont mesur´e une d´ependance lin´eaire du taux d’absorption `a deux photons, comparativement `a une d´ependance quadratique pour l’absorption `a deux photons classi-que. Ils proposent ´egalement d’utiliser l’absorption s´elective du biphoton dans les syst`e-mes organiques comme d´etecteur ultra rapide. Le signal non lin´eaire provenant de l’ab-sorption `a deux photons peut ˆetre calcul´e pour ce genre de syst`emes en ´ecrivant un hamiltonien composite, qui est la somme de la contribution de chaque atome ou mol´ecule. En utilisant la th´eorie des perturbations d´ependantes du temps, la section efficace pour l’absorption `a deux photons pour un ensemble de mol´ecules (voir figure 2.3a) s’´ecrit sous la forme[10, 12], σi(Ti, τ) = π ω2p 16AiTi δ (εf− εi− ωp) ×

j Dj ∆j

{2 − exp−i∆j(Ti− τ) − exp −i∆j(Ti+ τ)}

2 , (2.1)

o`u Aiest la surface d’intrication qui d´epend typiquement de la largeur du faisceau pompe

et Ti est le temps d’intrication. Le temps d’intrication est le temps de coh´erence de la

paire intriqu´ee, c’est-`a-dire le temps sur lequel il est impossible de distinguer les deux photons de la paire. En d’autres mots, le temps d’intrication est la largeur temporelle de la fonction de coh´erence du second ordre des champs [13], ou bien le temps de coh´erence du biphoton. La sommation se fait sur tout les ´etats interm´ediaires, Dj est l’´el´ement

de matrice dipolaire, ∆j = εj− εg− ωp/2 est le d´esaccord en ´energie et τ le temps

(17)

2.3a. L’´equation 2.1 permet de l’interf´erence parmi les diff´erents chemins d’excitation, car chaque chemin d’excitation acquiert une phase relative diff´erente, menant `a une modulation de la section efficace en fonction des diff´erents param`etres [13]. C’est ce que Varnavski et al., 2017 on mesur´e pour le bis[18]annulene en utilisant de la CPS de type II comme source d’excitation,voir figure2.3b. Comme le montre ces r´esultats, la section efficace pour l’absorption `a deux photons intriqu´es est restreinte `a une fenˆetre de l’ordre du temps d’intrication s’expliquant par le fait que les photons issus de la CPS perdent leurs corr´elations pour des temps sup´erieurs au temps d’intrication. Il propose alors d’utiliser ce type de mat´eriau comme d´etecteur de co¨ıncidence ultrarapide, puisque la fenˆetre de co¨ıncidence peut ˆetre r´eduite jusqu’`a quelques femtosecondes. Le taux `a laquelle le processus d’absorption `a deux photons se produit contient une partie lin´eaire, provenant de l’absorption de photons intriqu´es et une partie quadratique provenant de l’absorption de deux photons al´eatoire provenant d’autres paires. Le taux peut alors ˆetre ´ecrit comme la somme de la contribution des photons intriqu´es plus celle du processus al´eatoire,

R= Ri+ Ra= σiφ + δaφ2, (2.2) o`u σiest la section efficace pour l’absorp-tion de photon intriqu´e et δacelle pour

l’absorp-tion al´eatoire. ´Etant donn´ee la d´ependance lin´eaire du taux d’absorption pour les photons intriqu´es, celle-ci doit dominer `a faible flux de photons φ . Cette d´ependance lin´eaire `a faible flux et quadratique `a plus grand flux a ´et´e mesur´ee par Upton et al. 2013 et Varnavski et al., 2017[11, 14].

2.4 Pompe-sonde avec d´etection en co¨ıncidence

La technique de pompe-sonde par co¨ıncidence ressemble consid´erablement `a la tech-nique classique, sauf qu’au lieu de d´etecter un changement dans la transmission d’un faisceau sonde, on d´etecte un changement dans les co¨ıncidences. Un sch´ema de l’exp´e-rience propos´e par Schlawin et al.,2016 est repr´esent´e sur la figure 2.4a.

(18)

9

(a) (b)

Figure 2.3 – (a) Diagramme pour l’absorption `a deux photons pour un mat´eriau ayant des niveaux interm´ediaires virtuels.(b) Variation de la fluorescence du bis[18]annulene en fonction du d´elai entre le signal et le compl´ementaire pour une CPS de type II. La courbe en continu repr´esente le signal simul´e avec l’´equation 2.1 en remplac¸ant la fonction delta par une fonction plus repr´esentative de la vrai forme du biphoton dans le domaine temporel [11].

(a) (b) (c)

Figure 2.4 – (a) Sch´ema de l’exp´erience de pompe-sonde propos´ee par Schlawin et al.,2016. Un photon sonde issue de la CPS (E1) est envoy´e sur un ´echantillon qui a

´et´e excit´e par une impulsion laser classique (Ea) et l’autre (E2) envoy´e vers la d´etection.

La sonde est dispers´ee spectralement et d´etect´e en co¨ıncidence avec E2. (b) Diagramme

´energ´etique du mod`ele utilis´e pour la simulation. La pompe est repr´esent´ee en bleu et les photons intriqu´es en rouge. (c) Diagramme de Feynman repr´esentant le signal de pompe-sonde. Les deux premi`eres interactions proviennent de la pompe en bleu et la troisi`eme de la sonde en rouge[15].

Ils ont simul´e le signal de pompe-sonde combin´e avec une d´etection par co¨ıncidence, ce qui leur a permis de conclure que les corr´elations du biphoton peuvent augmenter ou r´eduire la contribution de diff´erentes composantes du signal en co¨ıncidence, mˆeme

(19)

si celles-ci sont enchevˆetr´ees dans le signal classique. Le mod`ele qu’ils ont utilis´e est un mod`ele `a trois niveaux o`u le niveau fondamental g est coupl´e par une interaction dipolaire `a un ´etat excit´e e connect´e `a deux ´etats de spin ↑ et ↓, voir figure 2.4b. Les deux ´etats de spin sont coupl´es `a l’´etat fondamental par l’interaction avec la pompe Ea. Ils ont

consid´er´e que seulement la d´esint´egration de ↑ vers ↓ est permise. Le signal de pompe-sonde pour le syst`eme `a trois niveaux est calcul´e en utilisant la th´eorie des perturbations en d´eveloppant jusqu’au troisi`eme ordre. Les deux premi`eres interactions proviennent de la pompe et la troisi`eme de la sonde. En supposant que la sonde est hors r´esonnance de la transition g − e, il reste seulement un diagramme contribuant au signal, celui du pompe-sonde (voir figure 2.4c). Il est alors possible de montrer que le signal, c’est-`a-dire le changement de co¨ıncidence, contient exactement la mˆeme information `a propos du mat´eriau que le signal classique. Afin de comparer les deux signaux, soit le signal de pompe-sonde classique et sa contrepartie quantique, ils ont simul´e les deux types de r´eponses. Sur les figures 2.52.6, le signal de pompe-sonde simul´e pour le syst`eme `a trois niveaux du mod`ele est illustr´e. La figure 2.5 repr´esente le signal classique en fonction du temps et de la fr´equence dispers´ee pour deux largeurs de bande de la probe diff´erente.

Figure 2.5 – Signal de pompe-sonde classique en fonction de la fr´equence dispers´e de la sonde et du temps. La figure de gauche est pour une sonde ayant une largeur de bande de σ = 1000 cm−1(5.6 fs) et `a droite pour σ = 200 cm−1(27.8 fs)[15].

(20)

11 Les deux r´esonnances que l’on peut voir sont celles associ´ees aux transitions |e, ↑i → | f i et |e, ↓i → | f i. On peut aussi remarquer que lorsque l’on r´eduit la largeur de bande des impulsions, c’est-`a-dire qu’on augmente leurs dur´ees, le signal provient alors seulement de l’´etat de plus basse ´energie. La cause de cet effet provient du fait que la r´esolution temporelle est r´eduite, `a cause des impulsions plus longues, et donc la d´esint´egration rapide de l’´etat |e, ↑i → |e, ↓i devient impossible `a r´esoudre. La r´eponse pompe-sonde pour les photons corr´el´es montre des r´esultats compl`etement diff´erents, comme on peut le voir sur la figure 2.6.

Figure 2.6 – Signal pompe-sonde pour le cas quantique. Le signal de pompe-sonde en fonction de l’´energie dispers´e de la sonde et du temps. La fr´equence de r´ef´erence est plac´ee `a ωr= 10400 cm−1pr`es de la r´esonnance. La figure de gauche est pour un temps

d’intrication de T = 90 fs et `a droite pour T = 358 fs[15].

Lorsqu’on ajuste la fr´equence de la sonde quantique pr`es de la r´esonnance d’un des ´etats interm´ediaire, on remarque que le signal provient uniquement de celle-ci. Cette s´election des r´esonnances est le r´esultat de la d´etection en co¨ıncidence. Lorsque l’on fixe la fr´equence de r´esonnance, cela fixe automatiquement la fr´equence de l’autre photon qui sera d´etect´e en co¨ıncidence. Cela permet alors de s´electionner tr`es pr´ecis´ement la r´egion spectrale que l’on souhaite ´etudier. On peut aussi voir que lorsqu’on augmente le temps d’intrication, la figure 2.6 `a droite, on perd de la r´esolution temporelle, mais on

(21)

s´electionne une r´egion spectrale plus ´etroite. La technique de pompe-sonde propos´ee se montre alors une bonne technique pour r´esoudre les spectres congestionn´es o`u plusieurs composantes du signal sont superpos´ees. De plus, cette technique permet d’´etudier la dynamique de relaxation des ´etats ind´ependamment.

2.5 Spectroscopie coh´erente `a deux quantas

Une autre technique de spectroscopie quantique propos´ee par la communaut´e est la spectroscopie coh´erente `a deux quantas avec des photons intriqu´es. L’id´ee de base est la mˆeme que dans le cas classique, `a l’exception de la source d’excitation. Dans leur article, Schlawin et Mukamel.,2013 proposent de sonder des ´etats `a deux quantas `a l’aide d’un montage pompe-sonde[2]. L’exp´erience propos´ee est repr´esent´ee sur la figure 2.7

Figure 2.7 – Sch´ema de l’exp´erience propos´ee. Le photon E1sert de pompe et le E2sert

de sonde. Le photon E2est dispers´e spectralement avant d’ˆetre d´etect´e[2].

Contrairement `a l’exp´erience de pompe-sonde que l’on a discut´ee pr´ec´edemment, les deux photons de la paire interagissent avec l’´echantillon. Le mod`ele qu’ils ont utilis´e consiste en deux ´etats `a un exciton e1 = 10000 cm−1 et e2= 11000 cm−1, et de deux

´etats `a deux excitons f1= 20000 cm−1 et f2= 21500 cm−1. La source d’excitation est

produite par CPS d´eg´en´er´ee de type-II. Les photons sont alors intriqu´es en fr´equences, puisque la somme de leurs fr´equences est distribu´ee dans la largeur de bande du photon pompe. Ils ont simul´e le signal coh´erent `a deux quantas pour ce syst`eme, qui correspond au changement de transmission du champ E2 du `a l’interaction avec le mat´eriau. Sur

la figure 2.8, on peut voir le signal simul´e. Lorsque la pompe est r´esonante avec | f2i

(22)

13

Figure 2.8 – Signal coh´erent `a deux quantas simul´e en fonction de la fr´equence de la pompe et de la fr´equence du photon d´etect´e E2. En haut le signal pour le cas avec des

photons intriqu´es et en bas pour le cas classique. (a)+(b) repr´esente la somme des deux diagrammes contribuant au signal[2]. `A droite le sch´ema des ´etats en jeu.

hors-diagonaux. Par exemple, cet ´etat est corr´el´e avec l’´etat |e2i par les pics `a ωge2 = 11000 cm−1 et `a ωe2f2 = 10500 cm

−1. Par contre, lorsque la pompe est r´esonante avec

l’´etat | f1i, on peut voir que les contributions des deux diagrammes s’annulent et que le

signal est pratiquement nul. Cette contribution dans les diagrammes (a) et (b), provient seulement de la transition e1 → f1. Dans le cas classique, l’interf´erence destructive se

produit aussi, mais laisse quand mˆeme un fort signal aux fr´equences de r´esonnances des excitons simples `a 20000 cm−1 et 22000 cm−1. On peut remarquer que dans le cas classique ne permet pas de sonder efficacement l’´etat `a deux excitons | f2i. Un

avantage ´evident de la technique quantique est la possibilit´e de sonder des ´etats qui sont inaccessibles par les techniques classiques. C’est l’intrication fr´equentielle et temporelle qui permet d’atteindre ces ´etats plus facilement et plus efficacement que le cas avec de la lumi`ere classique. On peut facilement s’imaginer pourquoi le signal `a 21500 cm−1est am´elior´e pour le cas quantique. Lorsque la fr´equence centrale de la pompe est r´esonante avec cette transition, cela d´etermine par le fait mˆeme la fr´equence centrale des photons intriqu´es. La conservation d’´energie nous assure qu’un d´esaccordage par rapport `a cette fr´equence d’un des photons va engendrer le d´esaccordage oppos´e pour l’autre (voir ´eq 4.65). Par exemple, si l’un des photons de fr´equence centrale de 21500/2 cm−1=

(23)

10750 cm−1 `a un d´esaccordage de +250 cm−1 l’autre en aura un de −250 cm−1. Les photons auront donc des ´energies de 11000 cm−1 et 10500 cm−1, ce qui correspond exactement au chemin d’excitation |gi → |e2i → | f2i, d’o`u l’am´elioration du signal.

Pour bien exploiter ces corr´elations, il est n´ecessaire que la source de photons intriqu´es soit dans le r´egime de photon unique, sinon les paires commencent `a se chevaucher et la source redevient classique. On perd alors tout avantage des propri´et´es spectrales non classiques.

2.6 Conclusions

Dans ce chapitre, nous avons explor´e plusieurs techniques de spectroscopie quantique. Nous avons, en premier lieu, discut´e de l’absorption lin´eaire d´etect´ee en co¨ıncidence. Cette technique se montre extrˆemement efficace, mˆeme avec un faible rapport signal sur bruit. C’est la d´etection en co¨ıncidence qui permet de soutirer le signal du bruit plus efficacement que les techniques classiques. Ensuite, on a vu qu’il est possible de d´eterminer le temps de d´ephasage de certaines raies d’´emission `a l’aide d’un interf´erom`e-tre de type HOM, o`u un ´echantillon a ´et´e plac´e dans l’un des bras. Il est possible de d´eterminer cette quantit´e, car l’absorption du mat´eriau et le changement de phase dˆu `a l’interaction vont modifier l’interf´erogramme. On a aussi vu que l’intrication spectrale et temporelle de la CPS permet d’augmenter la section efficace de l’absorption `a deux photons. Tout cela est possible parce que la somme des ´energies des photons doit ˆetre distribu´ee dans la largeur de bande du photon pompe, ce qui permet une grande s´electivit´e fr´equentielle. De plus, les deux photons sont assur´es d’arriver en dedans d’un temps tr`es court, soit le temps d’intrication, ce qui augmente la probabilit´e d’absorption multiple. Ces mˆemes corr´elations peuvent aussi faire croˆıtre ou diminuer le signal de certains ´etats qui sont difficilement visible, ou mˆeme invisible, avec les techniques classiques comme on l’a vu avec la spectroscopie coh´erente `a deux quantas. Finalement, toutes ces techniques utilisent le plus gros avantage de la spectroscopie quantique, c’est-`a-dire la d´ependance lin´eaire de la fonction de corr´elation des champs. Cela assure donc la d´ependance lin´eaire en puissance de tout signal qui d´epend du taux de co¨ıncidence.

(24)

CHAPITRE 3

SOURCE DE LUMI `ERE QUANTIQUE

La g´en´eration de lumi`ere quantique est essentielle pour la r´ealisation de ce projet. Ce chapitre fera une introduction `a l’optique non lin´eaire pour ensuite discuter des diff´erentes configurations possibles pour g´en´erer de la lumi`ere quantique. Le processus qui sera d´ecrit ici est la conversion param´etrique spontan´ee. Ce processus de deuxi`eme ordre (χ(2)), qui g´en`ere deux photons (signal et compl´ementaire) `a partir d’un photon pompe, est tr`es inefficace. C’est pourquoi on doit avoir recours `a des lasers pour permettre d’atteindre les intensit´es n´ecessaires pour observer ce processus. Les deux photons g´en´e-r´es seront corr´el´es en fr´equence et en temps. Ce sont ces corr´elations qui seront exploit´ees dans de ce m´emoire. Un type particulier de CPS est d’int´erˆet pour ce m´emoire et sera discut´e en plus de d´etails, soit la CPS non colin´eaire d´eg´en´er´ee de type I.

3.1 Optique et polarisation non lin´eaire

Lorsqu’une onde ´electromagn´etique se propage dans un milieu, celle-ci entraˆıne avec elle les charges dans la mati`ere dans son oscillation cr´eant ainsi des dipˆoles. La polarisation d’un mat´eriau est d´enot´ee par P(r,t), soit le nombre de dipˆoles induits par unit´e de volume. La quantit´e qui relie le champ ´electrique `a la polarisation est la susceptibilit´e ´electrique. On peut alors ´ecrire,

Pi(r,t) = ε0

j

χi j(1)Ej(r,t), (3.1)

o`u χ, la susceptibilit´e ´electrique, est tenseur de rang deux qui relie chacune des polarisa-tions dans les direcpolarisa-tions i,j={x,y,z} et ε0 est la permittivit´e du vide. Lorsque le champ

´electrique devient tr`es intense, on tombe dans le r´egime de l’optique non lin´eaire et on doit consid´erer les ordres sup´erieurs. La polarisation peut ˆetre ´ecrite en s´eries de

(25)

puissance en fonction des champs ´electriques comme [16], Pi= ε0

i χi j(1)Ej+ ε0

i

j χi jk(2)EjEk+ ε0

i

j

k χi jkl(3)EjEkEl+ . . . (3.2)

Ici, la susceptibilit´e prend une forme plus complexe pour relier les diff´erentes composan-tes de la polarisation, soit un tenseur d’ordre n+1, o`u n est l’ordre des champs ´electriques. Pour les mat´eriaux isotropes, le tenseur χ d’ordre pair se doit d’ˆetre identiquement nul par raison de sym´etrie, car si l’on inverse le sens du champ ´electrique, l’on s’attend `a ce que la polarisation change de direction aussi. Le processus d’int´erˆet ici est un processus d’ordre 2 en champ ´electrique.

3.2 Conversion param´etrique spontan´ee

La g´en´eration de paires de photons intriqu´es peut se r´ealiser de plusieurs fac¸ons. Historiquement, la g´en´eration de ce type de lumi`ere ´etait r´ealis´ee `a l’aide d’une cascade atomique d’atome de calcium[17, 18]. Par la suite, avec les d´eveloppements des lasers et de l’optique non lin´eaire, venu la g´en´eration de photons intriqu´es par conversion param´etrique spontan´ee (CPS). Ce processus se produit dans des cristaux anisotropes ayant certaines propri´et´es, comme la bir´efringence ou un χ(2) non nul. Le milieu non lin´eaire est le m´ediateur de ce type de processus param´etrique (CPS), c’est-`a-dire qu’il n’y a pas d’´echange d’´energie entre le milieu et les photons. Lors de la CPS, un photon pompe de fr´equence ωp est scind´e en deux photons de fr´equence ωs (signal) et ωc

(compl´ementaire) en respectant la conservation d’´energie :

¯hωp= ¯hωs+ ¯hωc. (3.3)

Une autre condition que le processus doit respecter est la conservation de l’impulsion qui s’´ecrit sous la forme suivante,

(26)

17 `

A l’aide de ces deux conditions, on peut aussi ´ecrire,

npk0p= nsk0s+ nck0c. (3.5)

Ici, les indices de r´efraction np, ns et nc sont ceux perc¸us par les photons pompe, sonde

et compl´ementaire. Les vecteurs d’ondes sont ceux dans le vide. Pour les mat´eriaux isotropes, cette condition est impossible `a respecter, puisque l’indice de r´efraction d´ecrois lorsqu’on augmente la longueur d’onde. Par contre, si le mat´eriau est bir´efringent, cette condition peut facilement ˆetre respect´ee pour certai-nes longueurs d’onde. La bir´efrin-gence, c’est-`a-dire la d´ependance de l’indice de r´efrac-tion par rapport `a l’axe de propaga-tion dans le milieu, permet deux types de CSP. Pour la CPS de type I, les photons signal et compl´ementaire on la mˆeme polarisation et pour celle de type II, les polarisations sont orthogonales. Deux configurations sont aussi possibles, la colin´eaire, o`u les deux photons sont ´emis dans la mˆeme direction, et non colin´eaire, o`u ils sont ´emis dans des directions diff´erentes. De plus, la CPS peut permettre l’´emission de photons d´eg´en´er´es, ou non.

Comme nous l’avons vu pr´ec´edemment, lorsque l’interaction entre la lumi`ere et la mati`ere devient tr`es intense, celle-ci peut provoquer des effets non lin´eaires, c’est-`a-dire que la polarisation induite ne varie pas lin´eairement avec les champs ´electriques. Pour observer ces effets, il faut donc maximiser le couplage entre le milieu et la lumi`ere. Pour ce faire, on peut soit augmenter l’intensit´e de la lumi`ere ou bien choisir un milieu particulier dit non lin´eaire qui augmentera l’efficacit´e. Tous les mat´eriaux peuvent mon-trer des effets non lin´eaires si l’on se place dans un r´egime de tr`es haute intensit´e, mais ces intensit´es peuvent souvent ˆetre au-del`a du seuil de d´egˆat du mat´eriau ce qui n’est pas tr`es utile. Par contre, certains mat´eriaux comme les cristaux bir´efringents sont de tr`es bons candidats, puisqu’ils ont de grands coefficients non lin´eaires. L’effet qui nous int´eresse ici est la CPS, ce processus d’ordre deux peut ˆetre produit dans les cristaux de BBO (Barium Borate). Le BBO est un cristal bir´efringent uniaxe, c’est-`a-dire qu’il y a seulement une direction dans lequel l’indice de r´efraction est le mˆeme peu importe la polarisation.

(27)

3.2.1 Conversion de type I

La condition d’accord de phase donn´ee par l’´equation 3.5 peut ˆetre satisfaite de plusieurs fac¸ons dans les cristaux non lin´eaires. Le type d’accord de phase qui sera utilis´e pour ce projet sera de type I, c’est-`a-dire que les photons issus de la CPS ont la mˆeme polarisation [19]. Si les photons ont la mˆeme polarisation, cela signifie qu’ils perc¸oivent le mˆeme indice de r´efraction dans le milieu non lin´eaire. Pour cette mˆeme raison, le photon pompe aura une polarisation orthogonale au signal et au compl´ementaire afin de respecter la condition d’accord de phase. Sur la figure 3.1, on peut voir la CPS non colin´eaire de type I, c’est-`a-dire que les photons signal et compl´ementaire sont ´emis de part et d’autre du cˆone. D´ependamment de la coupe du cristal et de son orientation, les photons ´emis peuvent ˆetre soit d´eg´en´er´es, c’est-`a-dire `a la mˆeme fr´equence, ou non. Le cristal non lin´eaire d’int´erˆet pour ce m´emoire est le BBO. Ce cristal sera pomp´e `a l’aide de photons `a 360nm provenant d’un laser continu (les d´etails exp´erimentaux seront d´ecrits plus tard), ce qui produira la CPS `a 720 nm dans le cas d´eg´en´er´e. Les indices de r´efraction aux longueurs d’onde d’int´erˆet sont repr´esent´es sur la figure 3.2. Les indices de r´efraction aux diff´erentes longueurs d’onde sont d´etermin´es en utilisant l’´equation de Sellmeier pour le BBO [20]. Le BBO est un cristal bir´efringent, cela signifie que son indice de r´efraction diff`ere selon la polarisation de la lumi`ere qui le traverse. Par contre, il y a un axe particulier appel´e axe optique, o`u toute onde se propageant dans cette direction perc¸oit le mˆeme indice de r´efraction, peu importe la polarisation. Le

Figure 3.1 – Conversion param´etrique spontan´ee de type I dans un cristal non lin´eaire de BBO.

(28)

19

Figure 3.2 – Projection de la surface des vecteurs k dans le plan y-z (k2-k3) pour un

cristal de BBO aux longueurs d’onde d’int´erˆet pour ce m´emoire. La fl`eche noire indique la direction d’accord de phase pour la CPS. L’angle entre l’axe optique (k3) et la direction

d’accord de phase est de 32.6˚. La longueur de la fl`eche repr´esente l’indice de r´efraction perc¸u par les photons pompes.

BBO supporte deux modes de polarisation, un d’eux voit l’indice no (l’onde ordinaire)

peu importe l’angle de propagation et l’autre voit l’indice nθ (l’onde extraordinaire).

L’indice nθ varie de no quand l’onde se propage sur l’axe optique jusqu’a ne quand

elle se propage perpendiculairement `a celui-ci. Pour un cristal uniaxe comme le BBO, l’indice de r´efraction nθ peut-ˆetre ´ecrit en fonction de ne et no en suivant la relation

suivante, 1 n(θ ) = cos2(θ ) n2 o +sin 2(θ ) n2 e . (3.6)

En invoquant la relation d’accord de phase 3.5, comme ωc= ωs= ωp/2, on a donc que

n(θ )@360 nm= no@720 nm, o`u θ est l’angle par rapport `a l’axe optique que l’on doit

couper le cristal afin d’obtenir l’accord de phase (voir figure3.2). On peut alors remplacer n(θ )@360 nm dans l’´equation 3.6, pour trouver l’angle de coupe de θa = 32.6˚. Cet

angle d’accord de phase est pour la CPS colin´eaire, par contre, on peut ajuster l’angle d’´emission de la CPS en augmentant l’angle que fait la pompe avec l’axe optique[21]. Dans le cas du cristal utilis´e pour ce travail, le cristal `a ´et´e couper pour que l’´emission se

(29)

fasse avec un angle de 3˚ par rapport au faisceau pompe. On sait que dans le cristal on doit avoir accord de phase dans toutes les directions tel qu’il est montr´e par l’´equation 3.5. Dans la direction de la pompe, on a que npkp= 2nskscos θc, o`u θcest l’angle des photons

signal et compl´ementaire par rapport `a la pompe dans le cristal. Cette relation peut ˆetre r´e´ecrite comme np= nscos θcdans le cas d´eg´en´er´e. On peut utiliser la relation de

Snell-Descates pour relier l’angle des photons en dehors du cristal `a celui dans le cristal de la fac¸on suivante, sin θ = nssin θc, car l’indice de l’air est 1. Comme les photons signal et

compl´ementaire sont polaris´es selon l’axe ordinaire, ils vont voir l’indice de r´efraction no peut importe leur direction `a cause de la sym´etrie sous rotation de la surface des vecteurs k. C’est pourquoi l’´emission se fait de par et d’autre du cˆone d’´emission. On `a alors tout les ´el´ements pour recalculer l’angle d’accord de phase soit θa= 33˚.

3.3 Conclusions

En r´esum´e, lorsque l’intensit´e de la lumi`ere devient tr`es intense, on peut g´en´erer des polarisations induites d’ordre sup´erieur dans les mat´eriaux. Ces polarisations induites sont `a la base de plusieurs effets lin´eaires comme non lin´eaires. L’un de ces effets non lin´eaires est `a la base de la spectroscopie quantique, soit la conversion param´etrique spontan´ee (CPS). Ce processus de second ordre peut se produire dans des mat´eriaux anisotropes tel que les cristaux de BBO, puisqu’il est bir´efringent. La CPS peut se produire dans plusieurs configurations et r´egimes diff´erents. Il y a la conversion de type I, o`u les photons ´emis ont la mˆeme polarisation, et celle de type II, o`u les polarisations sont orthogonales. L’´energie des photons peut ˆetre dans le r´egime d´eg´en´er´e ou non, puisque tout d´epend de la coupe du cristal et de la condition d’accord de phase. De plus, il est possible d’ajuster l’angle d’´emission des photons `a notre guise en changeant l’angle de coupe du cristal. Finalement, la CPS non colin´eaire d´eg´en´er´e de type I dans un cristal de BBO a ´et´e expliqu´e en plus de d´etails, puisque c’est celui-ci qui sera utilis´e.

(30)

CHAPITRE 4

OPTIQUE QUANTIQUE

L’optique quantique est l’´etude de la lumi`ere, tout comme l’optique classique, sauf que celle-ci est trait´ee comme une particule au lieu d’une onde. La particule qui est d’int´erˆet ici est bien ´evidemment le photon. Au 19th si`ecle, la th´eorie de l’´electromagn´e-tisme de Maxwell semblait bien d´ecrire la lumi`ere comme une onde, sauf que quelques ph´enom`enes comme la nature de la radiation du corps noir et l’effet photo´electrique ´etaient encore inexpliqu´es[22]. Max Planck proposa dans son papier de 1900 sur la radiation du corps noir que les processus d’absorption et d’´emission de lumi`ere thermique se faisaient par quanta d’´energie. Par la suite vient Einstein avec sa th´eorie de l’effet photo´electrique qui d´ecrit l’´ejection d’´electron par un mat´eriau suite `a l’absorption de photons. Einstein poursuivit l’id´ee de Planck que l’´energie du processus d’absorption se fait par quanta, mais associa cette ´energie directement `a la lumi`ere. Avec cette nouvelle fac¸on de voir la lumi`ere, Einstein expliqua comment un ensemble d’atomes excit´es pouvait se rendre `a l’´equilibre en introduisant une nouvelle interaction entre la lumi`ere et la mati`ere, soit l’´emission stimul´ee[23]. Ces avanc´es dans la compr´ehension de la lumi`ere ont men´e au d´eveloppement de la m´ecanique quantique, mais en laissant de cˆot´e la partie optique. Le nouveau concept d’´emission stimul´e `a bien ´evidemment men´e au d´eveloppement du premier laser optique en 1960 [4]. Suite `a cette invention, il ´etait donc n´ecessaire de comprendre plus en profondeur ce ph´enom`ene d’un point de vue microscopique, d’o`u l’´emergence de l’optique quantique. Ce fut Roy Glauber, au d´ebut des ann´ees 1960, qui m´elangea l’optique et la m´ecanique quantique pour d´ecrire des ph´enom`enes bien connus, dont l’exp´erience de Hanbury Brown et Twiss, soit le groupe-ment de photons d’une source thermique, de fac¸on quantique [16]. Ce chapitre consistera principalement `a d´evelopper les outils n´ecessaires `a la description quantique de la conver-sion param´etrique spontan´ee. Comme ce sujet est assez difficile d’approche, j’ai d´ecid´e d’inclure dans ce chapitre tous les outils que j’ai dˆu comprendre lors de ce projet. C’est en faisant une introduction aux ´etats de Fock, en passant par la seconde quantification

(31)

des champs et en utilisant la th´eorie des perturbations que nous arriverons `a bien d´ecrire la CPS. Par la suite, l’´etude des propri´et´es spectrale et temporelle des biphotons nous m`eneront `a expliquer l’interf´erence `a deux photons et l’exp´erience de Hong, Ou et Mandel. Finalement, une introduction `a l’interf´erence en pr´esence d’un milieu dispersif sera discut´ee.

4.1 Description quantique de la CPS

La description compl`ete de la CPS n´ecessite une approche quantique, car le ph´eno-m`ene est bas´e sur l’amplification des fluctuations du vide. Une introduction aux ´etats de Fock nous permettra en premier lieu de d´ecrire les ´etats quantiques en une notation simple et pratique. En ´ecrivant l’hamiltonien du syst`eme pompe, sonde et compl´ementaire en seconde quantification, on peut se rentre contre que l’interaction entre c’est trois ´etats peut g´en´erer un ´etat intriqu´e. C’est en utilisant la th´eorie des perturbations d´ependante du temps sur l’´etat du vide que la CPS apparaˆıt par elle mˆeme.

4.1.1 Etats de Fock´

Lorsque l’on utilise la seconde quantification, chaque mode de radiation peut ˆetre exprim´e comme un oscillateur harmonique ayant son occupation quantifi´e. L’utilisation des ´etats de radiation comme les ´etats monomode (multimode), c’est-`a-dire des ´etats o`u il y a un (plusieurs) mode accessible, nous demande de trouver une base qui diagonalise l’hamiltonien de l’oscillateur harmonique. Une base qui satisfait cette condition est la base des ´etats nombres, ou ´etat de Fock. On d´efinit les ´etats de Fock comme le produit tensoriel des ´etats nombres `a un mode nk,s [19],

|{n}i =

nk1,s1, nk2,s2, nk3,s3, ... . (4.1)

L’´equation 4.1 repr´esente l’occupation des diff´erents modes de radiation. Comme on assume que chaque oscillateur est d´ecoupl´e, on s’attend `a ce que le nombre total de

(32)

23 photons de l’´etat |{n}i soit la somme de l’occupation de toutes les modes nj. D’o`u,

ˆ n=

k,s

ˆ

nk,s. (4.2)

Sachant comment les op´erateurs de l’oscillateur harmonique ˆak,s aˆ†k,s agissent sur les ´etats monomodes nk,s , on peut g´en´eraliser pour les ´etats multimodes,

ˆ akj,sj nk1,s1, nk2,s2, ..., nkj,sj, ... =pnkj,sj nk1,s1, nk2,s2, ..., nkj,sj− 1, ... (4.3) ˆ a†k j,sj nk1,s1, nk2,s2, ..., nkj,sj, ... = q nkj,sj+ 1 nk1,s1, nk2,s2, ..., nkj,sj+ 1, ... . (4.4) Les op´erateurs ˆakj,sj et ˆa†k

j,sj qui agissent seulement sur le j

iem mode de l’´etat |{n}i.

Les relations 4.3 et 4.4 permettent de retrouver les relations de commutation canoniques usuelles, [ ˆak,s, ˆak0,s0] =[ ˆa† k,s, ˆa † k0,s0] = 0 [ ˆak,s, ˆa†k0,s0] =δkk0δss0. (4.5)

L’´etat g´en´eral multimode |{n}i repr´esente un ´etat quantique avec un nombre arbitraire de photons plac´es dans diff´erents modes. Comme chaque configuration |{n}i d’occupation est orthogonale `a une configuration |{n0}i diff´erente, on peut former un espace complet avec toutes les configurations possibles. On a alors que,

I =

{n}

|{n}i h{n}| . (4.6)

L’´etat quantique le plus g´en´eral est alors ´ecrit comme une combinaison lin´eaire sur toutes les configurations possibles des champs,

|Ψi =

{n}

(33)

Cet ´etat est tout `a fait g´en´eral et la fonction de poids f (n) permet l’introduire des corr´elations entres les diff´erents modes[24]. Ces corr´elations peuvent surgir, par exemple, de l’interaction avec les diff´erents champs en jeu. Pour le cas de la conversion param´etri-que, ces corr´elations sont induites par les conditions d’accord de phase et de conservation d’´energie. On peut aussi v´erifier que l’´energie totale d’un ´etat |{n}i est donn´ee par,

ˆ H |{n}i =

k,s ¯hωk  ˆ nk,s+1 2  |{n}i (4.8) =

k,s ¯hωk  nk,s+1 2  |{n}i (4.9) =E |{n}i . (4.10)

Puisque les modes sont ind´ependants, l’effet de ˆnk,sest de compter le nombre de photons

dans un certain mode seulement. Alors, la somme sur k, s compte le nombre de photons total et donc l’´energie totale de l’´etat.

4.1.2 Champs quantiques

La description quantique des champs nous permet de repr´esenter les champs physi-ques en terme d’op´erateur. Ces op´erateurs, qui sont d´ecrits en termes des op´erateurs de cr´eation et d’annihilation, agissent sur un espace d’Hilbert : l’espace de Fock. On d´ecrira alors tous les ´etats quantiques de cette espace en fonction des ´etats de Fock que nous avons d´efini `a la section pr´ec´edente. Tout d’abord, commenc¸ons par r´e´ecrire l’expression des champs ´electriques et magn´etiques classiques pour des ondes ´electromagn´etiques dans une cavit´e aux conditions fronti`ere p´eriodiques. On se rappelle que les solutions `a ce probl`eme sont des ondes planes tel que [17],

E(r,t) = i

k ˆεkEkαke−iωkt+ik·r+ c.c, (4.11) B(r,t) = i c

k (κ × ˆεk)Ekαke −iωkt+ik·r+ c.c. (4.12)

(34)

25 La sommation sur les vecteurs d’ondes k ≡ (2πnx

L , 2πny

L , 2πnz

L ) est sur les ensembles de

toutes les valeurs discr`etes, ˆεk est un vecteur unitaire qui d´ecrit la polarisation de l’onde

ayant un vecteur d’onde k, αk est l’amplitude du champ sans dimension et κ = k/ |k|.

La quantit´e Ek =  ¯hωk 2ε0V 1/2 , (4.13)

a la dimension d’un champ ´electrique et V = L3 est le volume de quantification. Si l’on veut passer des champs classiques aux champs quantiques on peut remplacer les amplitudes αk et αk∗ par les op´erateurs ˆak et ˆa†k de l’oscillateur harmonique qui ont

´et´e d´efini dans la section pr´ec´edente. Les champs peuvent donc ˆetre ´ecrits sous forme d’op´erateurs, ˆ E(r,t) =i

k,s ˆεk(s)Ekaˆk,se−iωkt+ik·r+ c.h (4.14) = ˆE(+)(r,t) + ˆE(−)(r,t), (4.15) ˆ B(r,t) =i c

k,s(κ × ˆεk)Ekaˆk,se −iωkt+ik·r+ c.h (4.16) = ˆB(+)(r,t) + ˆB(−)(r,t), (4.17)

o`u la polarisation s a ´et´e rajout´e explicitement et c.h signifie conjugu´e hermitique. Comme ce sont des solutions d’ondes plane, on peut exprimer n’importe quelle orientation des champs avec seulement deux polarisations orthogonales. On peut alors ´ecrire l’hamiltonien du champ libre de la fac¸on usuelle,

ˆ H =ε0 2 Z V dV E(r,t)ˆ 2+ c2B(r,t)ˆ 2 . (4.18)

(35)

Si l’on remplace les champs quantiques par leurs expressions 4.14 et 4.16 dans l’hamilto-nien, celui-ci prend la forme suivante,

ˆ H=

k,s ˆ Hk,s=

k,s ¯hωk  ˆ a†k,sk,s+1 2  (4.19) =

k,s ¯hωk  ˆ nk,s+1 2  . (4.20)

o`u ˆnk,s= ˆa†k,sk,sest l’op´erateur d’occupation du mode ayant un vecteur d’onde k et une polarisation s tel quel ˆnk,s

nk,s = nk,s

nk,s . Cette expression pour ˆH est ´equivalente `a

un ensemple d’oscillateurs harmoniques d´ecoupl´es comme nous l’avons vu `a la section pr´ec´edente. En effet, ici on traite chaque mode de la radiation comme un oscillateur harmonique de fr´equence ωket d’´energie ¯hωk. L’hamiltonien du champ libre est exprim´e

dans la base des ´etats de Fock.

4.1.3 Repr´esentation d’interaction et th´eorie des perturbations

Pour plusieurs syst`emes en optique, il peut ˆetre difficile de r´esoudre exactement l’´equation de Schr¨odinger, mais souvent il est possible d’utiliser une approche perturba-tive. La th´eorie des perturbations permet d’approximer les ´etats propres et les ´energies propres du syst`eme interagissant si l’on connaˆıt les solutions du syst`eme non interagissant. On assume donc que l’on est capable de r´esoudre[19],

i¯h∂ ∂ t Ψ (0)(t)E= ˆH 0 Ψ (0)(t)E. (4.21)

Cette ´equation peut ˆetre r´esolue facilement pour Ψ

(0)(t)Esi ˆH

0ne d´epend pas

explicite-ment du temps, Ψ (0)(t)E= ˆU 0(t, 0) Ψ (0)(0)E= e−i ˆH0t/¯h Ψ (0)(0)E. (4.22)

L’op´erateur ˆU0(t, 0) est appel´e op´erateur d’´evolution. Comme le nom le dit, il fait ´evoluer la fonction d’onde pendant un temps t. Lorsque l’on ajoute une perturbation ˆV(t) au

(36)

27 syst`eme, l’´evolution de l’´etat

Ψ

(t)Eest donn´ee par,

i¯h∂ ∂ t Ψ (t)E = ˆH(t) Ψ (t)E = [ ˆH0+ ˆV(t)] Ψ (t)E . (4.23)

On souhaite trouver la solution de cette ´equation de fac¸on approximative, donc l’on souhaite que ˆV(t) soit petit `a comparer de ˆH0. Si cette condition est respect´ee, les

solutions de l’´equation de Schr¨odinger ne devraient pas diff´erer grandement du syst`eme non perturb´e. On pourra donc poser que la solution est une combinaison lin´eaire des ´etats non perturb´es. C’est alors que l’on se place dans la repr´esentation interaction pour simplifier les calculs. Dans cette repr´esentation, l’´evolution du syst`eme n’est plus seulement dominer par le vecteur d’´etat, mais bien par le vecteur d’´etat et les observables. Sommairement, on retire l’´evolution de ˆH0 `a l’´etat perturb´e de sorte qu’il co¨ıncide avec l’´etat non perturb´e `a t = 0 et qu’il ´evolue seulement par rapport `a la perturbation. De cette fac¸on, il est est plus facile de se concentrer sur l’essentielle du probl`eme en ”factorisant” la partie connue de la fac¸on suivante,

|Ψ(t)i = ei ˆH0t/¯h Ψ

(t)E. (4.24)

Ici, l’´etat |Ψ(t)i est dit dans la repr´esentation interaction. En remplac¸ant cette expression dans 4.23 on a une nouvelle ´equation de Schr¨odinger,

i¯h∂ ∂ t|Ψ(t)i = ˆ HI(t) |Ψ(t)i , (4.25) avec ˆ HI(t) = ei ˆH0t/¯hVˆ(t)e−i ˆH0t/¯h. (4.26) Comme l’on voulait, l’´evolution de l’´etat est gouvern´ee par l’hamiltonien d’interaction. Dans la repr´esentation d’interaction, tous les op´erateurs prennent la forme de 4.26, c’est-`a-dire que l’on se place dans le r´ef´erentiel de ˆH0. Par l’´equation 4.25, on tire que

(37)

o`u t0 est le moment o`u la perturbation est appliqu´ee. Comme ˆHI(t) d´epend du temps,

l’expression pour l’op´erateur d’´evolution sera donn´ee sous une forme int´egrale,

ˆ U(t,t0) = 1 + ∞

n=1  −i ¯h nZ t t0 dτn Z τn t0 dτn−1... Z τ2 t0 dτ1HˆI(τn)... ˆHI(τ1). (4.28)

Ayant maintenant une forme pour l’op´erateur d’´evolution du syst`eme, on peut trouver les corrections `a la fonction d’ondes due `a la perturbation. On trouve donc pour les corrections jusqu’au deuxi`eme ordre,

|Ψ(t)i = |Ψ(t)i(0)+ |Ψ(t)i(1)+ |Ψ(t)i(2)+ ... (4.29) = |Ψ(t0)i − i ¯h Z t t0 dt0HˆI(t0) |Ψ(t0)i + 1 (i¯h)2 Z t t0 Z t0 t0 dt0dt00HˆI(t0) ˆHI(t00) |Ψ(t0)i + ...

Cette expansion de la fonction d’onde est tr`es utile pour approximer les ´etats des champs suite `a des perturbations.

4.1.4 Etat quantique de la CPS´

Comme il a ´et´e vu au chapitre 3, lorsque la lumi`ere interagit avec un mat´eriau, celle-ci induit des oscelle-cillations de charges qui peuvent ˆetre mesur´ees par la polarisation du milieu. Lorsque la lumi`ere devient plus intense, des ph´enom`enes non lin´eaires peuvent se produire, dont la CPS si le mat´eriau le permet. La CPS, qui est un processus non lin´eaire d’ordre deux, fait alors intervenir le deuxi`eme terme de l’´equation 3.2. La densit´e d’´energie associ´ee `a l’interaction de type dipolaire est donn´ee par ˆP · ˆE. En prenant le d´eveloppement de ˆP sous la forme de 3.2, on a pour l’hamiltonien d’interaction au deuxi`eme ordre, ˆ Hint(2)(t) = ε0 Z V d3rχi, j,k(2) Eˆijk. (4.30)

(38)

29 En exprimant les champs sous la forme int´egrale de l’´equation 4.14 et en utilisant le fait que ∑k,s= 2 R V/(2π)3d3k. On a que, ˆ E(r,t) = Z

d3khEˆ(+)(k)e−i[ω(k)t−k·r]+ ˆE(−)(k)ei[ω(k)t−k·r]i, (4.31)

o`u, ˆ E(+)(k) = 2iEk s V (2π)3a(k) et ˆˆ E (−)(k) = ˆE(+)(k). (4.32)

Les op´erateurs de cr´eation et d’annihilation ˆa(k) et ˆa†(k) ne sont maintenant plus sans dimension comme dans le cas o`u les valeurs de k sont discr`etes, car ils doivent respecter les relations de commutations [ ˆa(k), ˆa†(k0)] = δ3(k − k0). Ils ont donc comme dimension p

V/(2π)3. On peut se convaincre que ce sont les bonnes unit´es en regardant que ε 0 ˆE(r,t) 2

a bien les unit´es de densit´e d’´energie. Comme l’on avait sp´ecifi´e auparavant, la CPS provient des fluctuations du vide ´electromagn´etique. En fait, ce processus est un cas sp´ecifique de la g´en´eration de diff´erence de fr´equence, mais avec l’amplitude du faisceau signal nul. Lorsqu’un photon issu des fluctuations du vide ´electromagn´etique s’adonne `a respecter les conditions d’accord de phase et traverse le milieu non lin´eaire, il a une chance d’initier le processus de CPS. Un autre photon, le compl´ementaire, sera produit au d´epens de la perte d’un photon pompe. En revenant `a l’hamiltonien d’interaction au second ordre, comme l’on sait que le processus de CPS d´etruit un photon pompe pour cr´eer les photons signal et compl´ementaire, peut ˆetre r´e´ecrit, en retenant que les termes qui sont d’importance, sous la forme,

ˆ Hint(2)(t) =ε0 Z V d3r Z d3ksd3kcχlmn(2) × ˆE(+)p,l ei[ωp(kp)t−kp·r]Eˆ(−) s,me−i[ωs(ks)t−ks·r]Eˆ (−) c,n e−i[ωc(kc)t−kc·r]+ c.h =ε0 Z V d3r Z d3ksd3kcχlmn(2) × ˆE(+)p,ls,m(−)Eˆc,n(−)ei[(ωp(kp)−ωs(ks)−ωc(kc))t]e−i[(kp−ks−kc)·r]+ c.h. (4.33)

Comme χ(2) est g´en´eralement tr`es faible, on s’attend aussi a ce que la perturbation soit faible. Cela rend donc la probabilit´e d’initier la CPS tr`es faible. Afin d’augmenter

(39)

l’efficacit´e du processus, on se doit d’augmenter l’intensit´e du laser pompe. C’est pour-quoi il est n´ecessaire que l’intensit´e du faisceau pompe soit tr`es ´elev´ee. La fac¸on la plus simple de faire est d’utiliser les lasers. Le laser pompe peut ˆetre approxim´e par un ´etat coh´erent de tr`es forte intensit´e, que l’on consid`ere ici comme classique et constant. En int´egrant sur r pour un volume infini et en utilisant les propri´et´es des fonctions delta, on peut exprimer l’hamiltonien d’interaction de la fac¸on suivante,

ˆ

Hint(2)(t) =A

Z

d3ksd3kcδ(3)(kp− ks− kc)ei[(ωp−ωs(ks)−ωc(kc))t]aˆs†(ks) ˆa†c(kc) + c.h,

(4.34) o`u A est une constante qui contient la contribution de la pompe et qui sert `a titre de normalisation. Si l’on consid`ere le signal et le compl´ementaire initialement dans l’´etat du vide et que l’on applique l’hamiltonien d’interaction sur cet ´etat, on remarque que l’on retrouve un ´etat `a deux photons. L’´etat total du syst`eme est donn´e par |Ψi = c1|0i + c2|Ψ1i ≈ |0i + ε |Ψ1i o`u |Ψ1i est la fonction d’onde de ce qu’on peut appeler

un biphoton. On obtient cette expression en utilisant la th´eorie des perturbations et en se rappelant que |Ψi ≈ 1 −iε¯h R

dt ˆHint |0i lorsque l’on se met dans la repr´esentation interaction. On a donc [24], |Ψ1i = − i ¯h Z dt ˆHint|0i =N Z d3ksd3kcδ(3)(kp− ks− kc)δ (ωp− ωs(ks)) − ωc(kc)) ˆa†s(ks) ˆa†c(kc) |0si |0ci , (4.35) o`uN est encore une constante de normalisation. Le temps d’interaction a ´et´e consid´er´e comme infini afin de faire l’int´egrale temporelle facilement, ce qui est valide dans le cas d’un laser continu. Le volume du cristal a ´et´e consid´er´e infini, ce qui m`ene `a la fonction delta en k. Ces fonctions delta repr´esentent l’accord de phase et la conservation de l’´energie. L’´equation 4.35 est un ´etat intriqu´e `a deux photons, c’est-`a-dire un cas sp´ecifique de l’´etat multimode de l’´equation 4.7. L’´etat est dit intriqu´e, car l’on ne peut s´eparer les deux fonctions d’ondes l’une de l’autre `a cause des fonctions deltas. Par contre, pour un cas plus physique o`u la pompe n’est pas consid´er´ee constante et que le

(40)

31 cristal n’est pas infini, on peut ´ecrire,

|Ψi =

Z Z

dωsdωcΦ(ωs, ωc) ˆas†(ωs) ˆa†c(ωc) |0i . (4.36)

La fonction Φ(ωs, ωc) est l’amplitude `a deux photons qui joue le rˆole de la fonction

d’onde effective dans le domaine des fr´equences. Cette fonction prend alors la forme suivante[25], Φ(ωs, ωc) = C sinc  ∆zL 2  e−i∆zL/2E p(ωs+ ωc). (4.37)

La fonction en sinus cardinal provient de l’accord de phase pour un cristal ayant un volume fini. L’enveloppe de la pompe est pr´esente afin d’inclure tous les processus accessibles dans la largeur de bande de la pompe. La constante C est le gain param´etrique et contient les param`etres physiques comme la susceptibilit´e du mat´eriau, L est la longueur du cristal et ∆z= kp− ksz− kcz est le d´esaccord de phase dans la direction de la pompe.

L’amplitude `a deux photons contient la physique du biphoton dans ses param`etres. Par exemple, la conservation d’´energie doit ˆetre respect´ee partout dans l’enveloppe de la pompeEp(ωs, ωc) et l’accord de phase modifie la forme du spectre du biphoton par la

fonction en sinus cardinal. On s’attend donc `a ce que plusieurs param`etres jouent un rˆole dans la forme de l’amplitude du biphoton. C’est ce que nous allons explorer dans la section suivante.

4.2 Propri´et´es spectrales de l’amplitude du biphoton

Comme nous l’avons vu `a la section pr´ec´edente, l’´etat quantique de la CPS contient beaucoup d’informations sur les corr´elations dans les champs quantiques. Ces informa-tions sont encod´ees dans l’amplitude `a deux photons Φ(ωs, ωc) que nous caract´eriserons

plus en d´etail dans cette section. Les propri´et´es physiques de la CPS sont d´etermin´ees principa-lement par la condition d’accord de phase qui module la forme spectrale et temporelle du biphoton. Des quantit´es d’int´erˆets que l’on souhaite mesurer sont les spectres simple et joint du biphoton, puisqu’ils d´eterminent, entre autres, les propri´et´es d’intrication des photons. Le spectre joint du biphoton est d´efini comme S = |Φ(ωs, ωc)|2.

Figure

Figure 2.1 – Absorption lin´eaire mesur´ee par co¨ıncidence pour l’ion Er 3+ dans un cristal de YAG pour diff´erent rapport de signal sur bruit (1/2, 1/5, 1/30)
Figure 2.2 – Creux de HOM sans ´echantillon (`a gauche) et avec un cristal de Nd :YAG dans un des bras de l’interf´erom`etre (`a droite)
Figure 2.4 – (a) Sch´ema de l’exp´erience de pompe-sonde propos´ee par Schlawin et al.,2016
Figure 2.5 – Signal de pompe-sonde classique en fonction de la fr´equence dispers´e de la sonde et du temps
+7

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