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HAL Id: hal-03214684

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03214684

Submitted on 4 May 2021

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Vincent Mariscal

To cite this version:

Vincent Mariscal. No title. Le rapport éthique au discours : histoire pratique, analyse, Apr 2011, Montpellier, France. �hal-03214684�

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Analyse du discours des chartes éthiques de 21

entreprises françaises

Introduction

Cette communication est en lien avec un doctorat qui a pour objet l’étude de la place et du rôle assignés au langage dans les entreprises. Plus précisément, il porte sur la construction d’un discours sur les « bonnes pratiques de communication » au travail et sur la manière dont cette idée est mise en scène dans des publications telles que des manuels de communication. Nous nous sommes rendu compte que la notion d’éthique était omniprésente dans ces manuels et qu’elle semblait s’inscrire dans le cadre du « travail prescrit ». C’est ce qui nous a poussé à nous interroger sur la manière dont l’entreprise contemporaine abordait la notion d’éthique et nous a mené à une réflexion plus générale sur la moralisation des pratiques professionnelles. C’est par ce biais que nous nous sommes intéressé aux chartes éthiques.

Nous espérons que cette modeste étude de cas sera utile pour alimenter des discussions sur la portée du discours éthique, dans cet espace particulier qu’est l’entreprise, mais aussi sur le discours éthique en général.

Nous aborderons tout d’abord les chartes éthiques, sous l’angle de quelques généralités, puis nous parlerons de la manière dont nous avons construit notre corpus, puis nous aborderons des aspects méthodologiques. Dans une deuxième partie, nous parlerons des caractéristiques lexicométriques des chartes. Dans une dernière partie, nous examinerons plus attentivement les spécificités discursives de notre corpus. Cela nous permettra notamment de nous interroger sur la nature de ce discours éthique.

1. Nature des chartes éthiques 1.1. Généralités et contexte de l’étude

De nombreuses recherches issues de domaines aussi différents que la sociologie, les sciences de gestion, ou la sociolinguistique ont contribué à l’analyse des relations complexes que les entreprises entretiennent avec l’éthique. Ces travaux ont mis en évidence les spécificités de ces relations en en donnant des interprétations parfois divergentes.

Anne Salmon (2003 : 26) montre que les années 90 marquent un très net infléchissement des politiques de la plupart des grandes firmes multinationales, par une prise en compte apparente de leurs responsabilités sociales, économiques et environnementales. Nombre d’entre elles ne vont plus situer leur action uniquement en fonction du bien matériel que leurs activités pourraient apporter à la société, mais en fonction d’un bien commun, d’ordre moral.

Cette prise de conscience s’est traduite, en France, par la diffusion massive de documents en rapport avec « l’éthique des affaires » (Business ethics), courant initié à partir des années 80 aux Etats-Unis (Boyer et Arnaud 2002 : 4 ; Loneux 2000 : 178). Ce qu’on a l’habitude de désigner aujourd’hui par le terme devenu générique de « charte éthique », correspond en fait à des documents qui portent des dénominations différentes, comme « charte des valeurs », « charte de l’environnement » ou « code de bonne conduite » (Salmon 2003 : 29). Néanmoins, ces documents paraissent liés à des préoccupations communes. Les chartes ont pour objectifs principaux (Boyer et Arnaud 2002 : 10 ; Loneux 2000 ; Salmon 2003 : 27 ; 2004 : 83 ; 2007 : 47-48 et 178) :

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a- de motiver les acteurs de l’entreprise en mettant l’accent sur le sens (atteindre de plus « hautes satisfactions ») que l’éthique pourrait donner à leur travail (Boltanski et Chiapello 1999 ; Gorz 1988 ; Salmon 2007 : 47-48) ;

b- de rassurer en externe sur les pratiques de l’entreprise et de les réguler en interne, en servant par exemple de guide aux employés pour qu’ils résistent plus facilement aux pressions non éthiques de leur hiérarchie, des fournisseurs, des clients etc.

Mais, pour les critiques, les chartes éthiques répondraient à d’autres principes. Selon Loneux (2000 : 175), la notion d’« éthique des affaires » semble appartenir au cadre général de la communication organisationnelle, et dans ce cadre l’éthique serait « instrumentalisée » par le management des entreprises, afin de mettre en place un nouvel ordre moral servant l’image d’entreprises en mal de « respectabilité » (Salmon 2003 : 27).

Ainsi, l’éthique n’aurait pas pour but essentiel de modifier le réel (Loneux 2000 : 175), mais elle serait orientée vers les bénéfices économiques que l’entreprise pourrait tirer d’une image associée à la défense de principes moraux, des droits humains ou de l’environnement. Cette pratique ne s’éloignerait donc pas d’une logique capitaliste « conventionnelle » (Boltanski et Chiapello 1999 ; Boyer et Arnaud 2002 : 7).

Les interprétations rapportées ici montrent, dans tous les cas, la construction d’une pratique discursive, dont on a encore du mal à percevoir les contours, la nature, et le rôle exact. On se rend également compte qu’il est difficile de comprendre à qui s’adressent ces chartes et à quels résultats concrets l’entreprise veut parvenir en les éditant.

1.2. Corpus, construction du corpus et méthodologie

Pour tenter d’apporter un nouvel éclairage sur ces questions, nous avons mené l’analyse d’un corpus de chartes éthiques. Pour ce faire, nous avons travaillé à partir du classement diffusé en 2010, des « 39 plus grandes entreprises françaises », qui a été constitué par la revue Fortune Global 500, selon le chiffre d’affaire en dollars qu’elles ont effectué en 2009. Nous avons systématiquement regardé si une charte éthique était diffusée sur le site Internet de ces groupes. Nous avons ainsi pu observer que certaines entreprises exposaient les valeurs qu’elles prétendaient devoir défendre directement sur des pages de leur site Internet, en incluant des considérations éthiques mais de manière succincte et le plus souvent explicitement mêlées à d’autres types d’informations (par exemple organisationnelles ou commerciales). Ainsi, nous avons pensé qu’il était plus pertinent de choisir des entreprises qui avaient renforcé l’acte symbolique de construire une charte éthique en l’autonomisant grâce à un fichier téléchargeable à part.

Rang Groupes Chiffre d’affaire (millions de US $) 1 AXA 175 257,0 2 Total 155 877,0 3 BNP 130 708,0 4 Carrefour 121 452,0 5 GDF 111 069,0 6 Crédit Agricole 106 538,0 7 EDF 92 204,0 8 Société Générale 84 157,0 9 BPCE 76 464,0

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10 PSA 67 297,0 11 CNP 66 556,0 12 France Telecom 63 860,0 13 Auchan 55 141,0 14 Saint-Gobain 52 521,0 15 Veolia 49 142,0 16 Renault 46 858,0 17 Vinci 44 378,0 18 Bouygues 43 405,0 19 Sanofi-Aventis 40 385,0 20 Foncière Euris 40 385,0 21 Vivendi 37 712,1 22 SNCF 34 584,7 23 KLM 29 643,6 24 La Poste 28 531,5 25 Alstom 27 739,3 26 PPR 26 533,9 27 Groupama 25 538,9 28 Dior 24 664,7 29 L’Oréal 24 286,0 30 Lafarge 22 078,0 31 Schneider 21 951,5 32 Alcatel-Lucent 21 067,5 33 Danone 20 824,2 34 Michelin 20 581,0 35 Sodexo 19 817,6 36 Areva 19 548,3 37 Eiffage 18 957,5 38 Thales 17 904,6 39 Suez 17 091,4

23 documents de ce type étaient disponibles. 2 chartes étaient protégées en copie (Société Générale et Sanofi-Aventis), et nous avons décidé de ne pas les exploiter. Notre corpus est donc constitué de 21 chartes éthiques :

Rang Groupes

1 1 AXA

2 2 Total

3 5 GDF

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5 10 PSA 6 12 France Telecom 7 15 Veolia 8 16 Renault 9 17 Vinci 10 18 Bouygues 11 23 KLM 12 25 Alstom 13 26 PPR 14 27 Groupama 15 29 L’Oréal 16 30 Lafarge 17 31 Schneider 18 32 Alcatel 19 36 Areva 20 37 Eiffage 21 39 Suez

Nous avons mené une étude lexicométrique de ce corpus à l’aide du logiciel Lexico3. Notre analyse s’apparente à celles qui sont menées dans le cadre de l’analyse critique du discours (Achard 1995 ; Pêcheux 1969 ; 1975), de tradition française, mais aussi anglo-saxonne (p. ex. Fairclough 2010 ; Wodak et Meyer 2009). Elle se situe dans une certaine interdisciplinarité, prenant en compte des paramètres sociohistoriques, comme ceux que nous avons exposés en début d’intervention.

2. Les caractéristiques lexicométriques de notre corpus 2.1. Analyses Factorielles des Correspondances

Le logiciel Lexico3 nous donne les moyens d’avoir une idée globale des convergences et des divergences lexicales entre les sous-corpus étudiés, grâce à l’AFC (l’Analyse Factorielle des Correspondances). Les 21 sous-corpus sont répartis autour de deux axes symboliques dont l’intersection représente un certain niveau de typicité, dans un rapport de la partie (corpus) au tout (corpus). Nous voyons se former plusieurs groupes de sous-corpus qui comportent des concordances lexicales quantitatives. Les sous-sous-corpus éloignés du centre, des axes ou des groupes, et ainsi isolés, sont considérés comme atypiques :

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AFC chartes éthiques, classement par entreprise

Nous constatons sur cette AFC :

1- la présence de trois groupes distincts (en jaune, vert et bleu) ;

2- deux sous-corpus à proximité de l’intersection des axes : France Telecom et Alcatel ; 3 - cinq sous-corpus atypiques : L’Oréal, Axa, Vinci, Veolia et KLM.

Quatre interprétations se sont imposées à nous lorsque nous avons voulu comprendre la répartition des sous-corpus sur cette AFC :

1- l’hypothèse d’une répartition chronologique, qui reviendrait à considérer qu’il y a eu une élaboration formelle commune, au fil du temps, de ces chartes éthiques ;

2- l’hypothèse de l’influence du rang que l’entreprise occupe dans le classement des grandes entreprises françaises. Cela reviendrait à prétendre qu’une élaboration formelle des chartes est possible selon la capacité de l’entreprise à mobiliser des moyens pour la mettre en place (comme par exemple, les moyens et les compétences mobilisées par l’entreprise lors de l’élaboration de la charte) ;

3- l’hypothèse de l’influence du secteur d’activité. Cela reviendrait à dire que l’élaboration formelle de la charte pourrait dépendre du secteur d’activité de l’entreprise (par exemple les télécommunications, le bâtiment, la mode), et des contraintes éthiques spécifiques posées par ce dernier ;

4- une interprétation non exclusive, qui prend le parti d’examiner plus particulièrement une forme d’interdiscours que nous pourrions déceler à travers les convergences et les

divergences structurelles, thématiques et lexicales. La notion d’interdiscours est définie,

dans l’École française d’analyse du discours comme l’« ensemble des formulations auxquelles l’énoncé se réfère implicitement ou non, sciemment ou non, qui le domine et à partir duquel il fait sens » (Détrie, Siblot et Verine 2001 : 155).

Nous n’allons pas, par manque de temps, développer ici les trois premières interprétations que nous avons des raisons de partiellement rejeter. Je pourrai néanmoins répondre aux questions à ce sujet s’il y en a. Nous allons dès à présent examiner de plus près la quatrième interprétation.

2.2. L’unité structurelle et la création d’un cadre normatif ?

Cette quatrième option que nous proposons est la possibilité de convergences et de divergences à un niveau discursif. Pour explorer cette piste, en l’absence de logiciels dédiés à cet usage, du type Alceste ou Leximancer, nous avons dû sélectionner manuellement, dans les 21 sous-corpus, les thèmes principaux des chartes, tout en gardant les différents chapitres,

Groupe présentant des concordances Exemples de sous-corpus atypiques Groupes « intermédiaires » présentant des concordances

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sans pour autant intervenir sur la manière dont ces points étaient formulés. Nous avons ensuite soumis ces nouveaux textes au logiciel Lexico3.

Nous avons conscience que nous ne pourrons pas tirer de cette analyse des résultats scientifiques indiscutables, compte-tenu du fait que nous avons effectué une sélection manuelle à l’intérieur des sous-corpus, nécessairement subjective. Les résultats obtenus méritent néanmoins une certaine attention. En effet, nous pouvons observer sur l’AFC qui en résulte des concordances fortes et de nombreuses superpositions. Nous obtenons la formation claire de deux groupes distincts de part et d’autre de l’axe vertical. D’autre part, nous pouvons observer que 4 sous-corpus se détachent très nettement de la masse (Eiffage, Vinci, AXA, Groupama), ce qui n’était pas le cas auparavant. Cela nous laisse deviner une unité thématique qui nous autorise, d’une certaine manière, à les comparer et à envisager l’analyse sous l’angle d’un interdiscours :

AFC des structures des chartes éthiques

AFC chartes éthiques complètes, classement par entreprise

Lorsque l’on se livre à une analyse qualitative, également manuelle, de la structure de l’ensemble des sous-corpus, on se rend compte qu’il y a effectivement un très grand nombre de convergences et de sections partagées par la quasi-totalité des chartes observées. Les chartes éthiques que nous avons étudiées ne s’éloignent que dans de rares cas de ce standard que nous résumons dans ce tableau :

Sections Exemples

Mot du Président du groupe : - préambule ;

Groupe présentant des concordances Exemples de sous-corpus atypiques Groupes « intermédiaires » présentant des concordances

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- édito ;

- les principes fondamentaux (loyauté, transparence, responsabilité)

Responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise :

- impact des activités de l’entreprise sur l’environnement ;

- santé et sécurité au travail ; - respect du principe d’égalité

Les informations liées aux activités de l’entreprise : - confidentialité

Les comportements individuels :

- respect de la personne (harcèlement sexuel et moral) ;

- cadeaux et la corruption ;

- implication personnelle dans la vie politique

Les fraudes et les délits qui impliquent des sanctions judicaires :

- blanchiment de capitaux ; - le travail au noir ;

- les irrégularités comptables

L’éthique financière :

- délit d’initié ;

- déontologie boursière ;

- principe d’équité des actionnaires ; - le respect de la libre concurrence

Gestion des actifs du groupe : - protection des actifs et de tous les biens matériels du

groupe

Application de la charte :

- dispositifs d’alerte éthique ;

- dénonciation des mauvais comportements ; - le rôle du comité d’éthique de l’entreprise ; - les sanctions prévues en cas de non-respect de la charte

La charte éthique d’une entreprise américaine analysée par Boyer et Arnaud (2002 : 10), montre une structure semblable, la reprise des mêmes thématiques et de sections semblables :

Contenu du livret des règles éthiques de l’entreprise X Section 1 Un message d’introduction du directeur général.

Section 2

La notification de l’égalité des salariés devant les opportunités de carrière, par la communication avec tous. Elle contient l’engagement de la direction de promouvoir les employés de l’entreprise. L’accent est mis sur la responsabilité de chacun.

Section 3

La prééminence proclamée de l’éthique sur le respect de la loi : « même si la loi est permissive, nous choisirons la voie de la plus haute intégrité » ou l’honnêteté est une qualité reconnue universellement » ou encore « les moyens sont aussi importants que des fins ».

Section 4 Le traitement des conflits d’intérêts : il est fondamental de ne pas porter tort à l’entreprise

vis-à-vis de ses concurrents, notamment en leur fournissant des informations confidentielles.

Section 5 La corruption : il est important de refuser tout cadeau ou facilité provenant des clients, des

fournisseurs ou de toute personne en contact avec X.

Section 6 La sécurité : X s’engage à assurer la sécurité physique et psychologique de ses employés.

Section 7 Le service client, sa satisfaction sont reconnus comme des valeurs fondamentales de X.

Section 8 Les règles de consultation, d’évaluation et de sélection des fournisseurs et des sous-traitants sont

spécifiées.

Section 9 Les règles à respecter pour protéger l’environnement sont énoncées.

Section 10 Le respect des intérêts des actionnaires s’exprime en particulier par la responsabilité de leur

fournir des informations complètes, détaillées et sincères.

Section 11 Les employés ont la responsabilité individuelle de respecter le CÉ (Code Éthique). Il leur est

rappelé les sanctions qu’entraîneraient les violations du code.

Nous pouvons présumer que, malgré une certaine hétérogénéité due à la manière dont les valeurs défendues sont mises en évidence (Salmon 2003 : 28), il semble exister un interdiscours, et nous pouvons entrevoir une forme de normalisation du discours. Boyer et Arnaud (2002 : 4) nous donnent un angle de réflexion intéressant à ce sujet. Les deux spécialistes en sciences de la gestion (2002) remarquent que les points abordés dans les chartes éthiques reprennent des champs d’action du management, comme par exemple le

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management stratégique, le management de l’information, le marketing, la comptabilité, la théorie des organisations, la finance et l’investissement, les ressources humaines ou la publicité.

Lorsque l’on croise l’AFC des chartes éthiques complètes et celle des structures seules, les résultats sont tout aussi intéressants, surtout pour ce qui concerne les sous-corpus complets considérés comme atypiques. Par exemple, si le sous-corpus France Telecom se présente comme atypique et isolé d’un point de vue lexicométrique, ses thématiques présentent des concordances avec les autres sous-corpus. À l’inverse, si les thématiques du sous-corpus Groupama se présentent comme atypiques, le sous-corpus entier, lui, montre des concordances avec d’autres sous-corpus, car il se trouve à l’intérieur d’un groupe intermédiaire.

Nous avons systématiquement croisé ce type d’informations, cela nous permet de relativiser le caractère atypique de la plupart des chartes :

Sous-corpus

Structure seule

Groupes Concordances Intermédiaire Atypique Concordances Atypique

AXA X X Total X X GDF X X EDF X X PSA X X France Telecom X X Veolia X X Renault X X Vinci X X Bouygues X X KLM X X Alstom X X PPR X X Groupama X X L’Oréal X X Lafarge X X Schneider X X Alcatel X X Areva X X Eiffage X X Suez X X 21 4 10 7 17 4 100 % 19 % 48 % 33 % 81 % 19 %

Sous-corpus concordances/structure concordances 4 19 % Sous-corpus intermédiaire/structure concordances 8 38 % Sous-corpus atypique/structure concordances 5 25 % Sous-corpus intermédiaire/structure atypique 2 9 %

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Sous-corpus atypique/structure atypique 2 9 %

Au moins un élément/concordances 19 90 %

Atypique 2 10 %

Nous pouvons remarquer que 67% (19% + 48%) des sous-corpus présentent des concordances formelles avec d’autres sous-corpus et que 81% d’entre eux ont une « structure » typique. C’est ainsi que nous pouvons mieux appréhender l’homogénéité formelle de notre corpus.

3. Les spécificités discursives dans le détail 3.1. Les sous-corpus atypiques

Ce tableau nous montre que 2 sous-corpus sont atypiques dans les 2 AFC ci-dessus : AXA et Vinci. Dans notre analyse, que nous ne pouvons pas détailler ici, nous avons constaté que ces deux sous-corpus étaient marqués par des spécificités positives et négatives fortes. Les « spécificités positives » montrent qu’il y a un suremploi de certaines formes dans une partie par rapport au reste du corpus, et les « spécificités négatives » montrent au contraire qu’il y a un sous-emploi (Fracchiolla, Kuncova, Maisondieu 2003 : 29). Un certain nombre de termes ne sont ni positifs, ni négatifs et, dans ce cas, nous considérons qu’ils ne sont pas spécifiques au sous-corpus considéré. En outre, ces spécificités positives et négatives influencent la répartition des sous-corpus dans l’AFC puisqu’elles font partie du calcul statistique qui est opéré pour la constituer. Ces spécificités sont très nombreuses dans ces deux sous-corpus comme ce tableau le montre :

Spécificités positives Spécificités négatives

AXA Juridique société déontologie règle fraude collaborateurs département code juridique professionnelle groupe +69 +51 +47 +47 +37 +34 +33 +27 +27 +23 +21 développement entreprise collaborateur respect charte sécurité hiérarchie -13 -12 -11 -10 -9 -9 -9 Vinci projets écoconception modèle contracting ville ouvrages +23 +13 +11 +9 +9 +9 éthique principes société respect -4 -4 -4 -4

En revanche, après vérification, nous avons constaté que les sous-corpus AXA et Vinci répondaient eux-aussi à la démarche standard décrite plus tôt.

3.2. Les lexèmes les plus fréquents dans notre corpus

Le logiciel Lexico3 nous permet de mettre en évidence qu’il y a essentiellement des substantifs dans les lexèmes les plus fréquents de notre corpus. Ce sont des termes qui

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semblent structurer le discours par des notions qui se rapportent aux connaissances mobilisées dans le domaine de l’éthique et aux moyens symboliques mis en œuvre.

Nous pouvons commencer par les termes qui nous occupent le plus dans ce colloque, c’est-à-dire éthique (190) et déontologie (83). Bien que leurs fréquences relatives soient élevées, éthique ne présente une spécificité positive que dans 4 cas (14%) et déontologie n’est une spécificité positive que dans 2 sous-corpus (10%)1.

-50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 a lca alst a re v a xa bouy edf e if f ft gdf g ro u kl m la fa lo re ppr psa ren a sch n su e z to ta ve o l vi n c éthique déontologie

Spécificités positives et négatives d’éthique et de déontologie

Mais, les cas d’éthique et déontologie ne sont pas isolés, car environ 89% des lexèmes les plus fréquents de notre corpus sont des spécificités négatives ou sont non spécifiques :

Fréquences relatives

Spécificités

positives négatives/ non remarquables

Pronoms personnels - vous - nous - il - elles 360 300 300 75 10% 24% 19% 10% 90% 76% 81% 90% Verbes - doit - doivent - devez - s’engage 216 199 48 31 19% 14% 5% 19% 81% 86% 95% 81% Adverbes - également 151 19% 81% Adjectif - nécessaire - nécessaires 40 33 10% 10% 90% 90% Substantifs et groupes de formes - collaborateurs - respect - principe - responsabilité 288 221 186 182 19% 42% 33% 19% 81% 58% 67% 81%

1 Il semble même que, dans certains cas, il s’opère un choix entre ces deux termes souvent considérés

comme des synonymes. Ils semblent par exemple opposés quantitativement chez AXA, où éthique a une spécificité négative de -39, et déontologie a une spécificité positive inverse de +37. De manière plus anecdotique, charte est également un substantif peu spécifique dans notre corpus. C’est une spécificité positive pour les sous-corpus KLM (+38), GDF (+6) et Suez (+4) (donc seulement dans 14% des cas).

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- lois - engagement - valeurs - actions - sécurité - risques - personnes - confiance - obligation - intégrité - normes - loi - loyauté - code - lois et règlementations - dialogue - exigences - honnêteté - solidarité - règles de conduite - lois et règlements 137 116 110 103 101 101 99 77 77 57 49 46 43 35 32 28 28 27 20 19 18 14% 24% 14% 10% 10% 14% 10% 19% 10% 19% 10% 14% 19% 14% 14% 10% 10% 19% 14% 10% 14% 86% 76% 86% 90% 90% 86% 90% 81% 90% 81% 90% 86% 81% 86% 86% 90% 90% 81% 86% 90% 86% Total 36 32 ≤ 20% soit 89 % 13  90% soit 36 %

A ce stade, il est important de bien différencier la fréquence relative des spécificités positives et négatives, car les fréquences relatives seules ne nous permettent pas de savoir de quelle manière sont répartis les lexèmes étudiés dans les sous-corpus, ni s’ils font l’objet d’une focalisation particulière dans ce type de discours, à l’échelle du corpus. Le lexique reproduit dans ce tableau est présent dans la majorité des sous-corpus, donc nous voyons ainsi apparaître les termes les plus fréquents des chartes éthiques. Néanmoins, peu de suremplois se détachent, et il semble apparaître qu’aucun terme en général n’est plus appuyé qu’un autre. Ainsi, des notions qui ont trait à l’éthique (respect, responsabilité, valeurs, loyauté, honnêteté par exemple) ne semblent pas faire l’objet de formes d’emphase ou de surenchère particulières.

3.3. L’effacement du locuteur et des destinataires

Les marques énonciatives se rapportant au locuteur et aux destinataires des chartes éthiques sont très fréquents mais de la même manière elles apparaissent peu en tant que spécificités positives. Ainsi, nous n’apparaît en tant que spécificité positive que dans 5 cas (24%) malgré une fréquence relative élevée (300).

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-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60 a lc a a re v b o u y e if f g d f kl m lo re p s a sc h n to ta vi n c nous+

Spécificités positives et négatives de nous+

De même, comme nous l’avons vu, les chartes éthiques émanant du management au sens large du terme, nous pourrions nous attendre à ce que des lexèmes comme manager ou management soient biens représentés. Or, ce n’est pas le cas, car manager, qui a une fréquence relative au demeurant basse (21), n’est présent que dans 3 sous-corpus sur 21 (14%), et management qui est présent dans 9 sous-corpus (42%) a une fréquence relative peu élevée (26). Ces deux lexèmes réunis ne sont des spécificités positives que dans trois cas (GDF, L’Oréal et Vinci). -6 -4 -2 0 2 4 6 8 a lc a a ls t a re v a x a bouy edf e if f ft gdf g ro u k lm lafa lore ppr psa re n a s c h n s u e z to ta v e o l v in c management+

Spécificités positives et négatives de management + manager

C’est le cas également pour les marques énonciatives qui se rapportent aux destinataires des chartes :

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-20 -10 0 10 20 30 40 50 60 a lc a a re v bouy e iff gdf klm lore psa s c h n to ta v in c vous

Spécificités positives et négatives de vous

-15 -10 -5 0 5 10 15 a lca alst a re v a xa bouy edf e if f ft gdf grou klm lafa lore ppr psa ren a sch n su e z to ta ve o l vi n c collaborateur+

Spécificités positives et négatives de collaborateurs+

En marge du lexique faisant référence au locuteur et aux destinataires, nous trouvons des termes qui marquent une visée intentionnelle, comme par exemple objectif, ou s’engage à /s’engagent à, ou à la visée présumée implicite du discours, comme réputation. De la même manière, ces lexèmes ne sont des spécificités importantes que dans de très rares cas.

-3 -2 -1 0 1 2 3 4 a lc a a re v bouy e iff gdf klm lore psa s c h n to ta v in c objectif+

(15)

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 alca arev bouy ei ff gdf klm lore psa schn tota vinc réputation

Spécificités positives et négatives de réputation

3.4. Commentaires

Cela nous permet de montrer que l’analyse linguistique confirme le caractère prescriptif de ces textes. Adam (2001) et Bronckart et Machado (2005 : 233) ont défini les caractéristiques des textes prescriptifs et celles-ci semblent correspondre à celles de notre corpus. Les linguistes montrent que :

1- les textes prescriptifs mentionnent la cible sous une forme généralisante (ici vous, il, elles, collaborateurs, ou personnes par exemple, qui sont le plus souvent des spécificités négatives) et la présence énonciative de l’auteur est le plus souvent effacée. Ici nous et management sont fréquents, mais ils ne sont pas pour autant spécifiques à notre corpus, et nous est dans la plupart des cas une spécificité négative ;

2- une démarche prescriptive a une visée intentionnelle (on vise à créer) (Bronckart et Machado 2005 : 230). C’est une particularité visible dans des formes verbales comme s’engage à/s’engagent à, doit/doivent, ou dans l’idée d’objectif ;

3- ils répondent à une demande, le plus souvent à une demande sociale (Bronckart et Machado 2005 : 230), qui est repérable dans les chartes éthiques à travers l’utilisation de lexèmes comme obligation, règle, responsabilité, normes (compliance et conformité) ou nécessaire ;

Nous pouvons ajouter deux autres caractéristiques qui n’ont pas directement de liens avec les caractéristiques lexicales que nous venons de mettre en avant :

4- ils mettent en place un « contrat implicite de vérité et de promesse de succès » si le destinataire se conforme aux recommandations et aux procédures indiquées (Bronckart et Machado 2005 : 223), ce qui semble être le cas pour les chartes éthiques ;

5- Bronckart et Machado (2005 : 227) montrent également que les textes prescriptifs comportent un acte officiel posé par le ou les signataires en début de texte. C’est une tendance grandement représentée dans les chartes éthiques, qui débutent le plus souvent par le « mot du président » et sa signature ou celles des signataires de la charte (par exemple KLM présente une liste de 58 signataires).

3.5. Les accents autoritaires ou coercitifs

Ce caractère prescriptif pourrait être appuyé par un aspect autoritaire et coercitif, présent dans les chartes éthiques, surtout ces dernières années, comme Salmon (2007) le montre. L’analyse lexicométrique montre que ces aspects sont bien présents dans notre corpus mais de la même manière que précédemment ils ne sont que dans de rares cas des spécificités

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positives dans nos sous-corpus, et ils ne font pas l’objet d’une emphase particulière. C’est ce que montrent le tableau et les graphiques que nous avons établis, qui récapitulent les spécificités de marqueurs faisant référence à la règle, l’autorité, l’ordre, la responsabilité, la transparence, mais aussi à l’application des chartes éthiques et donc à la sanction, et notamment au juridique et au pénal. Sanctions n’est d’ailleurs spécifique dans aucun de nos sous-corpus :

Fréquences relatives

Spécificités

positives négatives/ non remarquables Verbes - doit - doivent 216 199 19% 14% 81% 86% Adjectif - nécessaire - nécessaires 40 33 10% 10% 90% 90% Substantifs et groupes de formes - règles - responsabilité - conformité - lois - obligation - application - juridique - alerte - normes - loi - code - compliance - lois et réglementations - sanctions - exigences - manquements - transparence - nécessité - mise en œuvre 234 182 160 137 77 75 69 50 49 46 35 32 32 31 28 28 25 9 7 14% 19% 14% 14% 10% 19% 5% 5% 10% 14% 14% 5% 14% 0% 10% 5% 19% 10% 5% 86% 81% 86% 86% 90% 81% 95% 95% 90% 86% 86% 95% 86% 100% 90% 95% 81% 90% 95% Totaux 23 23 ≤ 20% soit 100% 12  90% soit 52%

Cet « aplanissement » des aspects coercitifs et autoritaires nous paraît correspondre à l’idée, émise par Boltanski et Chiapello (1999), dans leur analyse du discours management, selon laquelle les accents disciplinaires dans la rhétorique des nouvelles organisations seraient peu mis en valeur. Cela leur aurait permis de se couper du discours des organisations tayloristes. Les sociologues en question (1999) défendent l’idée que le capitalisme contemporain a cherché ainsi de nouveaux chemins pour répondre aux contestations et pour conserver sa légitimité, ce qui est en accord avec les critiques émises sur les chartes que nous avons évoquées au début de l’intervention2.

Bilan et ouverture :

Il est logique que des chartes éthiques qui sont de plus en plus formalisées et impersonnelles, qui font de plus en plus appel au discours juridique, comme Salmon (2007 ; 2009) le montre, soient prescriptifs et n’aient nul besoin de surenchérir sur les lexèmes se rapportant à l’éthique ou à la coercition. Néanmoins, l’éthique présentée paraît correspondre à un certain standard et cette pratique discursive paraît bien ancrée dans les grandes organisations.

2 Cette idée nous paraît proche de celle défendue par Foucault (1975 : 32) qui, dans son célèbre Surveiller et punir, montre qu’une certaine « douceur pénale comme technique de pouvoir » s’est installée au sein de nos

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Seulement, derrière ces évidences apparentes, un problème survient lorsque l’on s’interroge sur la portée de cette éthique et sur les conséquences des chartes sur le travail réel. Les travaux de terrain que nous avons consultés (Salmon 2007) montrent qu’il y a un flou quant aux destinataires réels de ces chartes, leur rôle et leur application. De plus, l’aplanissement des valeurs qui transparaît à travers le manque de spécificités positives, pourrait être un indice qui va dans le sens d’une éthique qui est « instrumentalisée » par les organisations. Les chartes éthiques seraient dans ce cas réduites à l’état d’outils symboliques supplémentaires liés à la communication et à l’image des entreprises (Boyer et Arnaud 2002 ; Loneux 2000 ; Salmon 2003).

Mais cela pourrait aussi être le signe d’une communication qui est de moins en moins strictement idéologique et tournée essentiellement vers des buts d’adhésion à un groupe, à l’esprit d’une entreprise, esprit au demeurant standard (Salmon 2003 : 32). Les chartes semblent répondre à la contrainte d’entrer dans le cadre d’un système symbolique reproductible, admis comme un modèle incontournable en phase avec les réalités éphémères du temps.

Si cette pratique discursive perdure, elle sera peut-être amenée à jouer un rôle central dans la régulation des pratiques réelles. Puisque la portée du discours éthique de l’entreprise reste une interrogation majeure lorsque l’on mène des travaux sur des documents comme les chartes éthiques, nous pensons que les recherches sur le terrain sont essentielles, car elles permettront de savoir quelles sont les conséquences réelles, au cas par cas, de ces chartes, et si elles ont dépassé l’état d’« idéaux-types ». Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avoir une vue d’ensemble de ce phénomène.

Pour répondre à l’une des questions posées par ce colloque, il est difficile, dans l’état de nos connaissances, de considérer la prise en compte et les tentatives de mises en œuvre d’une éthique, par les grandes entreprises, comme un « progrès moral ». Si le management contemporain tend à s’éloigner, par l’intermédiaire de l’éthique, depuis les années 80, du carcan disciplinaire dans lequel il était enfermé depuis plus d’un siècle (Boltanski et Chiapello 1999 ; Salmon 2004 : 83 ; Weber 2004), il apparaît, aux vues des premières constations sur le terrain (Salmon 2007) que c’est plus, pour le moment, par un « devoir être » et un « faire penser », voire par un « faire croire », que par un réel « faire faire » tourné vers le bien commun, pour paraphraser Charaudeau (2007).

Commentaires suite à la communication et idées de prolongements :

Chartes éthiques et :

-transculturalité, universalisme

-fonctionnement marchand (marketing, communication commerciale, communication externe) et management

Quels sont les destinataires du discours ?

-les destinataires « affichés » : l’ensemble des parties-prenantes de l’entreprise, les clients dans une démarche liée à la qualité

-les destinataires réels : les employés dans une volonté de contrôle

comportemental/social (d’où le rapprochement possible avec les règlements d’usine), les clients et le grand public dans une démarche liée au marketing

Qui sont les locuteurs (les rédacteurs de ces chartes) ?

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-le(s) locuteur(s) réel(s) : le secteur du marketing et de la communication (ou des consultants extérieurs), le DG, les services du DRH

Il faut creuser les différences entre éthique et déontologie (la déontologie est incluse dans une démarche éthique)→ voir Rabatel à ce sujet.

Prescription pure, vérifier qu’il n’y a pas d’autres types de discours présents L’argumentation : logos et ethos, pas de pathos (à vérifier)

La dimension idéologique : comment une idéologie en remplace une autre ? La dénomination des chartes n’oriente pas le propos

Etudier un livre généraliste sur la statistique (scolaire). Les chartes éthiques : un genre ou un sous-genre ? Références bibliographiques :

Achard, Pierre (1995). « Formation discursive, dialogisme et sociologie. » Langages, 117, p. 82-95.

Adam, Jean-Michel (2001). « Entre conseil et consigne : les genres de l’incitation à l'action. » Pratiques, (111/112), p. 7-38.

Boltanski, Luc, et Chiapello, Ève (1999). Le nouvel esprit du capitalisme. Paris : Gallimard. Boyer, André, et Arnaud, Isabelle (2002). « L’éthique au service de la stratégie de

l'entreprise. » Dans A. Boyer (Éd.), L’impossible éthique des entreprises. Réflexions sur une utopie moderne... (p. 3-61). Paris : Editions d’Organisation.

Bronckart, Jean-Paul, et Machado, Anna-Rachel (2005). « En quoi et comment les « textes prescriptifs » prescrivent-ils ? Analyse comparative de documents éducatifs brésiliens et genevois. » Dans L. Filliettaz et J.-P. Bronckart (Éds.), L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications. Louvain-la-Neuve : Peeters.

Charaudeau, Patrick (2007). « De l’argumentation entre les visées d'influence de la situation de communication. » Dans C. Boix (Éd.), Argumentation, manipulation, persuasion (p. 13-36). Paris : L’Harmattan.

Détrie, Catherine, Siblot, Paul, et Verine, Bertrand (Éds). (2001). Termes et concepts pour l’analyse du discours. Une approche praxématique. Paris : Honoré Champion.

Fracchiolla, Béatrice, Kuncova, Andrea, et Maisondieu, Aude (2003). Lexico3. Manuel d’utilisation. Paris : Université de la Sorbonne nouvelle - Paris 3.

Fairclough, Norman (2010). Critical Discourse Analysis : The Critical Study of Language. New York : Longman.

Foucault, Michel (1975). Surveiller et punir. Paris : Gallimard.

Gorz, André (1988). Métamorphoses du travail. Critique de la raison économique. Paris : Gallimard.

Loneux, Catherine (2000). « Les chartes éthiques comme outils de la communication institutionnelle ? » Dans P. Delcambre (Éd.), Communications organisationnelles. Objets, pratiques, dispositifs (p. 175-191). Rennes : Presses Universitaires de Rennes. Pêcheux, Michel (1969). Analyse automatique du discours. Paris : Dunod.

Pêcheux, Michel (1975). Les vérités de la palice. Paris : François Maspero.

Salmon, Anne (2003). « Responsabilité sociale et éthique de l’entreprise : les deux faces d'un même mouvement. » L’économie politique, (18), p. 26-36.

Salmon, Anne (2004). « L’offre éthique des entreprises : une production du capitalisme. » Cahiers internationaux de sociologie, p. 77-96.

(19)

Salmon, Anne (2007). La tentation éthique du capitalisme. Paris : La Découverte.

Salmon, Anne (2009). « L’entreprise providence. Un espace économique mondialisé sous contrôle éthique ? » Connexions, 1 (91), p. 193-210.

Wodak, Ruth, & Meyer, Michael (2009). Methods for Critical Discourse Analysis. Thousand Oaks : SAGE Publications Ltd.

(20)

Corpus :

Groupe AXA (2006). Code de Déontologie Professionnelle. Groupe Total (2000). Charte éthique.

Groupe GDF-Suez (2009). Charte éthique.

Groupe EDF Énergies Nouvelles (2006). Charte éthique et déontologique. Groupe PSA Peugeot Citroën (2008). Charte éthique.

Groupe France Telecom (2000). Charte de déontologie.

Groupe Veolia Environnement (2008). Éthique, conviction et responsabilité. Groupe Renault (2000). Code de déontologie.

Groupe Vinci (2009). Nos convictions.

Groupe Bouygues (2006). Code d’éthique du groupe. Groupe Air France-KLM (2006). Charte sociale et éthique. Groupe Alstom (2010). Notre code d’éthique.

Groupe PPR (2009). Code de conduite des affaires. Groupe Groupama (2010). Pour une RSE au quotidien.

Groupe L’Oréal (2007). Charte éthique, pour une éthique au quotidien. Groupe Lafarge (2004). Code de conduite des affaires.

Groupe Schneider Electric (2009). Nos Principes de Responsabilité. Groupe Alcatel-Lucent (2009). Code de bonne conduite d’Alcatel-Lucent. Groupe Areva (2010). Charte des valeurs.

Groupe Eiffage (2008). Charte des valeurs et des finalités d’Eiffage. Code de conduite. Groupe Suez Environnement (2010). Charte éthique.

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Annexe 1 : -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c règles

Spécificités positives et négatives de règles

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c doit doivent

Spécificités positives et négatives de doit et doivent

0 1 2 3 4 5 6 7 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c nécessité

(22)

-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c transparence

Spécificités positives et négatives de transparence

-5 0 5 10 15 20 25 30 35 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c alerte

Spécificités positives et négatives d’alerte

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c application

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-10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35 a lc a a ls t a re v a x a b o u y e d f e if f ft g d f g ro u kl m la fa lo re p p r p s a re n a sc h n su e z to ta ve o l vi n c compliance conformité

Spécificités positives et négatives de compliance et conformité

Annexe 2 :

Une répartition chronologique ?

L’AFC que nous obtenons ne montre pas la formation d’un axe temporel et de correspondances formelles systématiques, et nous présumons que des rapprochements comme ceux qui s’opèrent entre les sous-corpus comme Schneider, PPR et GDF (de 2009) ou entre Suez et Groupama (de 2010) sont en grande partie fortuits.

AFC chartes éthiques, classement par entreprise et par année

Essayer de voir pourquoi les points sur les graphiques ne sont pas aux mêmes endroits.

De plus, les chartes éthiques que nous connaissons dans les années 2000 sont, dans un certain nombre de cas, des réadaptations de chartes produites dans les années 90 (par exemple L’Oréal, 1996).

En revanche, comme certains travaux (Salmon 2007 : 80 ; 2009) le montrent, une évolution qualitative dans la manière dont les principes éthiques sont formulés est à prendre en compte. C’est de cette manière que Salmon (2007 ; 2009) a pu mettre en avant des évolutions comme une formalisation accrue à mesure de la systématisation des chartes, un caractère de plus en plus officiel, impersonnel, un caractère de plus en plus coercitif et la multiplication des formes de contrôle par exemple.

(24)

AFC chartes éthiques, classement par rang

Prétendre qu’il y aurait une répartition influencée par le rang de l’entreprise dans le classement que nous avons présenté plus haut reviendrait à isoler les sous-corpus, à les rendre relativement autonomes. Comme on peut s’y attendre, il ne paraît y avoir de conséquences directes du rang sur les caractéristiques lexicales des chartes. Bien que le sous-corpus AXA (1ère position du classement) paraisse particulièrement atypique, qu’il comprend plus d’occurrences et d’hapax (mots qui n’apparaissent qu’une seule fois dans le corpus) que les autres sous-corpus, ce type de critère ne paraît pas avoir une influence décisive. De plus, le classement qui nous est proposé par Fortuna Global 500 est basé sur un critère unique et est amené à varier de manière significative d’une année à l’autre. Par exemple, AXA était en première place dans le classement paru en 2010, mais cette entreprise était en 8ème place en 2009, et en 3ème place lorsque sa charte a été publiée en 2006.

L’influence du secteur d’activité ?

AFC chartes éthiques, classement par secteur d’activité et par entreprise 1

Nous trouvons dans l’AFC ci-dessous une trace probable de l’influence du secteur d’activité sur l’élaboration formelle de la charte éthique, et ce surtout dans les secteurs de l’énergie, du bâtiment et du transport. Mais nous remarquons que les groupes « énergie » sont relativement éloignés les uns des autres, et qu’il n’y a pas de corrélations systématiques entre la situation des sous-corpus dans l’AFC et le domaine d’activité de l’entreprise.

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AFC chartes éthiques, classement par secteur d’activité et par entreprise 2

Aussi, si l’on observe trois des groupes formés, il est difficile d’y trouver une cohérence interne. En effet, nous avons :

- un groupe formé par les secteurs de l’énergie, du transport et des télécommunications ; - un groupe formé par les secteurs de l’énergie, du transport et de la mode ;

- un groupe formé par les secteurs de l’énergie, de l’assurance et du bâtiment.

Le critère du secteur d’activité ne paraît donc pas le plus pertinent pour déceler des convergences entre nos sous-corpus, tout du moins au niveau macro.

Références

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