HAL Id: pastel-00002519
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Submitted on 12 Jun 2007
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sans fils
Elie Jandot Dit Danjou
To cite this version:
Elie Jandot Dit Danjou.
Applications du codage Spatio-Temporel à des réseaux sans fils.
do-main_other. Télécom ParisTech, 2006. English. �pastel-00002519�
Thèse
présentée pour obtenir le grade de Docteur
de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications
Spécialité : Électronique et Communications
Élie Jandot dit Danjou
Applications du codage Spatio-Temporel
à des réseaux sans fils
Soutenue le 14 décembre 2006 devant le jury composé de :
David Gesbert
Président
Jean-Francois Hélard
Rapporteurs
Emanuelle Viterbo
Emilio Calvanese Strinati
Examinateurs
Ghaya Rekaya - Ben Othman
Remerciements
Je tiensàexprimertoutemareconnaissanceàMonsieurJean-ClaudeBelorepouravoirdirigécette thèse,poursesnombreuxconseilsetsonsoutienconstant.
Cette thèse n'aurait vu le jour sans le soutien et le nancement de la société COMSIS. Toute ma gratitudevaàsonprésidentMonsieurLeclairqui enestàl'origine.
JeremercieMonsieurDavidGesbertpourm'avoirfaitl'honneurdeprésiderlejurydethèse.Je remer-ciesincèrementMessieursJean-FrançoisHélardetEmannuelleViterbod'avoiracceptéd'êtrerapporteurs etpourletemps qu'ilsyontconsacré.MerciàGhayaRekayapoursaprésenceauseindujury.
Je souhaiteremerciertout spécialementEmilio CalvaneseStrinati, égalementmembredujury,pour ses encouragements et ses conseils. Je remercie également Artur Hecker de m'avoir aidé àpréparer la soutenance.
Je remercie toute l'équipe de COMSIS avec qui j'ai passé ces années de travail remplies de bons moments:lesthésardsDavidet Alexandreainsiqu'Etienne, OlivieretRoxana.
Table des matières
Acronymes ix
Notations xi
Introduction 1
I Codage Cohérent 5
1 Codes Espace-Tempscohérents 7
1.1 Schémadetransmission . . . 7
1.1.1 Modélisationducanaldetransmission . . . 8
1.1.2 Lesdiversitésnoncodées . . . 10
1.2 RésultatsconnussurlescodesST. . . 12
1.2.1 Capacité etdiversité . . . 12
1.2.1.1 Capacitéergodique . . . 13
1.2.1.2 Capacitédecoupure . . . 14
1.2.2 Probabilités d'erreur . . . 15
1.3 CritèresdeperformancedescodesST . . . 18
1.4 LesdiérentscodesSTcohérents . . . 19
1.4.1 CodesSTentreillis . . . 21
1.4.2 LescodesSTencouches. . . 22
1.4.2.1 D-BLAST . . . 22 1.4.2.2 V-BLAST. . . 22 1.4.2.3 CodesSTWrapped . . . 23 1.4.3 CodesSTenblocs . . . 23 1.5 CodesSTorthogonaux . . . 24 1.5.1 Lecoded'Alamouti . . . 24
1.5.2 Codesorthogonauxdegrandedimension. . . 25
1.6 Codesàdispersionlinéaire. . . 25
1.7.2 CodesalgébriquesdiagonauxDAST . . . 27
1.8 Premiercodealgébriqueoptimal . . . 28
1.8.1 CodesTAST . . . 29
1.8.2 Codesalgébriquesàrotationsréelles . . . 30
1.8.3 GoldenCode . . . 32
2 Décodage des codes Espace-Tempscohérents 35 2.1 Modélisation ducodageSTparlesréseauxdepoints . . . 35
2.1.1 Casd'unetransmissionnon-codée . . . 36
2.1.2 Casd'unetransmissioncodée . . . 37
2.2 Décodageaumaximumdevraisemblance . . . 39
2.3 Décodagespararbrederecherche . . . 39
2.3.1 Formationdel'arbre . . . 40
2.3.2 Algorithmesderecherchedupointleplusproche . . . 41
2.3.3 Algorithmegénériquederecherchepararbre . . . 41
2.3.4 Décodeurparsphère . . . 42
2.3.5 DécodeurdeSchnorr-Euchner . . . 45
2.3.6 Algorithmesséquentiels . . . 47
2.4 Prétraitements . . . 48
2.4.1 Réductiond'unréseaudepoints . . . 49
2.4.1.1 OrthogonalisationdeGram-Schmidt . . . 50
2.4.1.2 RéductiondeMinkowski . . . 51
2.4.1.3 RéductionKZ . . . 52
2.4.1.4 RéductionLLL . . . 52
2.4.1.5 Réductionalgébrique . . . 52
2.4.2 MiseenformeMMSE-GDFE . . . 52
2.5 Décodeuritératif . . . 55
3 Prototype WiFi de COMSIS 65 3.1 LanormeIEEE802.11a . . . 66
3.1.1 LamodulationOFDM . . . 66
3.1.2 Principalescaractéristiquestechniquesdu802.11a . . . 67
3.1.2.1 Bandedefréquence . . . 67
3.1.2.2 Modulationet codagedesdonnées . . . 68
3.1.2.3 Débitbinaire . . . 68
3.1.2.4 Synchronisationsetestimationdecanal . . . 69
3.1.3 Aperçud'unechaînedetransmission802.11a . . . 69
3.1.3.1 Structuredel'émetteur 802.11a . . . 69
3.1.3.2 Structuredurécepteur802.11a . . . 70
3.2.1 CodageSpatio-Temporel. . . 72
3.2.2 Aperçudelachaînedetransmissionmulti-antennaire . . . 73
3.2.2.1 Structuredel'émetteur MIMO . . . 73
3.2.2.2 StructuredurécepteurMIMO . . . 74
3.2.3 Le décodeurSpatio-Temporel . . . 75
3.2.4 Conclusion . . . 76
3.3 Performanceset algorithmesducodageEspace-Temps . . . 76
3.3.1 Lesalgorithmesd'estimationetdesynchronisation . . . 76
3.3.1.1 Lasynchronisationtemporelle . . . 76
3.3.1.2 Synchronisationfréquentielle . . . 78
3.3.1.3 Estimationdescanaux . . . 79
3.3.2 Modélisationdescanaux . . . 80
3.3.2.1 Descriptiondescanauxmulti-trajets. . . 80
3.3.2.2 Modélisation del'osetfréquentiel . . . 82
3.3.3 PerformancesdelasolutionMIMO
2
× 2
. . . 823.3.3.1 Performancessurlesbitscodés . . . 83
3.3.3.2 Performancessurlesbitsd'information . . . 83
3.3.4 Conclusion . . . 85
3.4 Ledémonstrateuretlesévolutionsfutures . . . 86
3.4.1 Le démonstrateur. . . 86
3.4.2 Évolutionsfutures . . . 88
II Codage Non Cohérent 91 4 Codage Spatio-Temporel noncohérent 93 4.1 Approchegéométrique . . . 94
4.1.1 LavariétédeStiefel . . . 94
4.1.2 LavariétédeGrassmann . . . 94
4.1.3 Changementdecoordonnées . . . 95
4.1.4 Notionssurlessous-espacesvectoriels . . . 95
4.2 Étudedecapacité. . . 97
4.2.1 Résultatsgénéraux . . . 97
4.2.2 ComportementasymptotiqueàfortSNR . . . 97
4.2.2.1 Structuredesignaloptimale . . . 98
4.2.2.2 Expressiondelacapacitéasymptotique . . . 98
4.2.3 ComportementasymptotiqueàfaibleSNR . . . 99
4.3 Ledécodageennoncohérent . . . 99
4.3.1 Décodageaumaximumdevraisemblance . . . 99
4.3.2.2 LeGLRTdanslecasMIMO . . . 101
4.4 Calculdelaprobabilitéd'erreur. . . 102
4.4.1 CodageSpatio-Temporelunitaire . . . 102
4.4.2 Expressionasymptotique . . . 102
4.5 Diversitéennoncohérent . . . 103
4.5.1 Notiondediversitéissuedelaprobabilitéd'erreurparpaire . . . 103
4.5.2 Notiondediversitéissuedelaprobabilitéd'erreursurlesmotsdecodeST . . . . 104
4.5.3 Diversitéalgébrique . . . 104
4.6 ConstructiondeCodesSpatio-Temporelsnoncohérents . . . 105
4.6.1 Codesdiérentiels . . . 105
4.6.1.1 Introduction . . . 105
4.6.1.2 CodesDPSK généralisés . . . 105
4.6.1.3 Constructiondiérentielleissueducoded'Alamouti . . . 106
4.6.1.4 CodesdiérentielsbaséssurlatransforméedeCayley . . . 108
4.6.1.5 Conclusion . . . 112
4.6.2 Codespurementnoncohérents . . . 112
4.6.2.1 Codeconstruit parminimisationdedistance . . . 113
4.6.2.2 Codeconstruit parparamétrisation . . . 116
4.6.3 Codesnoncohérentsàentraînement . . . 118
5 CodagesSpatio-TemporelsnoncohérentspourlesmodulationsFSKetpourlanorme Bluetooth 121 5.1 ModulationFSKSpatio-Temporelle . . . 122
5.1.1 RappelsurlamodulationFSK . . . 122
5.1.2 Modélisationdusystème. . . 123
5.1.3 ConstructionducodesurlavariétédeGrassmann . . . 124
5.1.4 ModulationFSKSpatio-Temporelleà
2
antennesd'émissionet2
antennesderéception126 5.1.5 Applicationausystème Bluetooth . . . 1285.1.5.1 LanormeBluetooth . . . 128
5.1.5.2 ModulationCPFSKSpatio-Temporelle . . . 130
5.1.6 Conclusion . . . 131
5.2 ExtensiondeBluetooth . . . 132
5.2.1 LanormeBluetoothEDR . . . 132
5.2.2 SolutionsSpatio-Temporellespourl'EDR . . . 132
Table des gures
1.1 Compromisgaindemultiplexage/diversitépour
M = N = 2
. . . 201.2 LesdiérentscodesEspace-Temps . . . 20
1.3 Codeentreillisà4 . . . 21
2.1 RégionsdeVoronoïd'unréseaudepointsetintérêtdelaréduction . . . 51
2.2 Pertedelaformedelaconstellation aprèsréduction . . . 53
2.3 Décodeuritératif . . . 56
2.4 Performancesd'unsystème
4
× 4
enBPSK . . . 602.5 Performancesd'unsystème
4
× 4
enQPSK . . . 612.6 Performancesd'unsystème
6
× 6
enBPSK . . . 623.1 Principed'orthogonalitéfréquentielleàl'intérieurd'unsymboleOFDM . . . 66
3.2 ModulateurOFDM sanspréxecyclique . . . 67
3.3 SymboleOFDMavecpréxecyclique . . . 67
3.4 ModulateurOFDM avecpréxecyclique . . . 68
3.5 Schémad'unémetteur802.11a . . . 69
3.6 Schémad'unrécepteur802.11a . . . 70
3.7 Schémadel'émetteurMIMO . . . 73
3.8 SchémadurécepteurMIMO . . . 74
3.9 Comparaisondupréambule longdu802.11a (enhaut) et celuidusystème bi-antennaire (enbas) . . . 78
3.10 Étalementdesretardsdescanauxexpérimentaux . . . 82
3.11 Performancesdu802.11a et duMultidiversesurlesbitsnoncodés . . . 83
3.12 Performancesdu802.11a et duMIMO à24Mbpsaprèsdécodagesouple . . . 84
3.13 Performancesdu802.11a et dediérentscodageMIMOà24Mbpsaprèsdécodagesouple 85 3.14 Débitdu802.11a et duMIMO auniveaudelacoucheMAC. . . 86
3.15 CarteFPGAcontenantlacouchephysiqued'untransmetteur . . . 87
3.16 Démonstrationdetransmissionvidéoenliaisondirecteàl'ENSTBretagne. . . 88
4.2 PerformancesdecodesdiérentielsutilisantlatransforméedeCayleypour
M = N = 2
etR = 6
bitspcu . . . 1124.3 Performancesdu Codede McCloud pourdeux antennesd'émission et deux antennesde réception . . . 116
5.1 RécepteurMIMOFSKà2antennes . . . 126
5.2 Tauxd'erreurbinairedessolutionsBFSKenSISOet enMIMO. . . 127
5.3 Tauxd'erreurparmotdecodeSTdessolutionsBFSKenSISOet enMIMO . . . 128
5.4 OccupationsspectralesdessolutionsBFSKenSISOetenMIMO . . . 129
5.5 RéponseimpulsionnelleduFiltreGaussienpourplusieursvaleursde
K
BT
. . . 1305.6 OccupationsspectralesdessolutionsGFSK enMIMO etBluetooth(GFSK-SISO). . . . 131
5.7 PerformancesduGFSKenMIMOet deBluetooth(SISO-GFSK) . . . 135
5.8 Constellationet transitionsdelamodulation
π/4
-DQPSK . . . 1355.9 Constellationettransitions delamodulation
8
-DPSK . . . 1365.10 Performancesdelamodulation
π/4
-DQPSKet ducodeTASTdiérentiel . . . 136Liste des tableaux
3.1 Débitenfonctiondelaconstellationet ducodeconvolutifutilisédelanorme802.11a . . 68 3.2 Proldepuissancedescanauxexpérimentaux . . . 81
Acronymes
AWGN AdditiveWhite GaussianNoise Bruitadditifblancgaussien BFSK Binary Frequency ShiftKeying Modulationdefréquencebinaire
BLAST Bell LabsLayeredSpace-Time CodeespacetempsencouchedesBellLabs BPSK Binary PhaseShift Keying Modulationdephasebinaire
CAN Digitaltoanalogic converter ConvertisseurAnalogiqueNumérique CNA Analogic todigitalconverter ConvertisseurNumériqueAnalogique CPFSK ContinuousPhaseFrequencyShift. Keying Modulationdefréquenceàphase DAST DiagonalAlgebraicSpace-Time code Codeespace-tempsalgébriquediagonal DFE Decision Feedback Equalizer Égaliseuràretourdedécision
DFT DiscreteFourierTransform TransforméedeFourierDiscrète
EDR EnhancedDataRate NormeaméliorantledébitdeBluetooth FFH Fast-FrequencyHopping Sautdefréquencerapide
FFT FastFourierTransform TransforméedeFourierrapide
FHSS Frequency HoppingSpreadSpectrum Étalementdespectreparsautdefréquence FPGA Field ProgrammableGate Array Circuitintégréprogrammable
FSK Frequency ShiftKeying Modulationdefréquence
GDFE GeneralizedDecisionFeedbackEqualizer Égaliseur àretourdedécisiongénéralisé GFSK GaussianFrequencyShiftKeying Modulationdefréquenceàltragegaussien GLRT GeneralisedLikelihood RatioTest Testdurapportdevraisemblancegénéralisé ICI Inter-CarrierInterference Interférenceentreporteuses
IFFT InverseFastFourierTransform TransforméedeFourierrapideinverse iid independent andidentically-distributed indépendantsetidentiquementdistribués ISI IntersymbolInterference Interférenceentresymboles
LD Linear Dispersion code Codeàdispersionlinéaire LMMSE Linear MinimumMeanSquareError Égaliseurlinéaire
LST LayeredSpace-Time code Codeespacetempsencouche
MAC Medium Access Control Sous-couchegérantl'accèsausupportphysique MIMO Multi InputMultiOutput Entréesmultiplessortiesmultiple
ML Maximum likelihood Maximumdevraisemblanc
MMSE Minimum MeanSquareError Erreurquadratiquemoyenneminimale
OFDM OrthogonalFrequencyDivision Multiplexing Multiplexageparrépartitionenfréquencesorthogonales PAM Pulse AmplitudeModulation Modulationd'amplitudepulsée
PEP Pairwise ErrorProbability Probabilitéd'erreurparpaire PSK Phase Shift Keying Modulationdephase
puc per channel use parutilisationcanal
QAM QuadratiqueAmplitudeModulation Modulationd'amplitudeenquadraturedephase SD Sphere Decoder Décodeur parsphères
SE Schnorr-Euchner Schnorr-Euchner
SIC Successive InterferenceCancellation Suppressionsuccessived'interférence SISO Single InputSingleOutput Entréeuniquesortieunique
SNR SignaltoNoise Ratio RapportSignalàBruit
ST Space-Time Espace-temps
SVD Singular ValueDecomposition Décompositionenvaleurssingulières TAST ThreadedAlgebraic Space-Time code Codeespace-tempsalgébriqueencouches UWB UltraWideBand Ultralargebande
VHDL VeryHigh SpeedIntegratedCircuit Langagededescriptionmatérielle Hardware DescriptionLanguage
WiFi Wireless Fidelity Fidélitésansl WLAN Wireless Local AreaNetwork Réseaulocalsansl WPAN Wireless PersonalAreaNetwork Réseaupersonnel sansl ZF Zero-Forcing Forçageàzéro
Notations
Z
Ensembledesentiers relatifsR
EnsembledesréelsC
EnsembledesnombrescomplexesS
T,M
VariétédeStiefelG
T,M
VariétédeGrassmannM
l×c
Matriceàl
lignesetc
colonnesv
l
Vecteurcolonnededimensionl
I
n
Matriceidentité dedimensionn
Diag
(v)
Matricediagonaleet dontlevecteurv
constitueladiagonale diag(M)
VecteurconstituédesélémentsdiagonauxdelamatriceM
(
·)
T
Transposition(
·)
∗
Conjugaison(
·)
†
Trans-conjugaison(
·)
−1
Inversion⊗
ProduitdeKronecker< (·)
Partieréelle= (·)
Partieimaginairekvk
Normeeuclidienneduvecteurv
kMk
F
NormedeFrobeniusdelamatriceM
Introduction
Cette thèse s'inscrit dansun contexteglobal de multiplication desappareilsélectroniquesintégrant des systèmes de transmissionnon laires. Lessolutions techniques deréseaux sans ls rencontrentdes succèstantindustrielsquecommerciauxetsontencoreappeléesàévoluerrapidement.Lademandepour uneaugmentationdesdébitsesttrèsforte,alorsmêmequelescellulessedensientavecl'augmentation dunombred'utilisateursetdeleurséquipements,etquelesressourcesspectralesdisponiblessontlimitées. Tout est mis en ÷uvre pour obtenir la qualité des liaisons laires,en termes de débit et de abilité... maissanslesls.
Dessolutionsdetransmissionradiomulti-antennairescommencentàapparaîtreetprésententdetrès signicativesaméliorationsdeperformance.Lesperspectiveslesplusintéressantespourl'exploitationdes systèmesàplusieursantennessontoertesparlescodagesSpatio-Temporels(ST).Lesprincipauxcritères de performance d'un code ST sont : son rendement, sonordre de diversité et songain de codage. Un codeSTderendementmaximalpermet demultiplier ledébit detransmissionparlenombred'antennes employéàchaquetransmetteur. Plus l'ordredediversitéd'un code STest importantet moins il ya,à fortrapportsignalàbruit,d'erreurdedécodage.Enn,legaindecodagepermetdediminuerlapuissance dusignalenconservantlesmêmesperformances.
Cetravaildethèseaétéeectuédanslecadred'uneconventionindustrielleentrel'ENSTetlasociété COMSIS
1
. L'objectif de COMSIS, en 2002, était de proposer une solution multi-antennaire pour les réseauxlocauxsanslsintégrantuncodageEspace-Temps.Ceprojetprécurseurpassaitparlaréalisation d'un démonstrateur MIMO dérivé de la norme Wi 802.11a de l'IEEE. Cette norme basée sur une modulationOFDMà
5
GHzavaitdumalàs'imposerfaceàla802.11b,plussimpleàréaliser.Lecodage STdevaitpermettredediminuerlestauxd'erreurpouréviterlesré-émissionsdestramesetlespertesde liaison.Laqualitédeservicedevaitêtresusantepoursupporterdesapplicationsvidéo.Deplus,ilfallait pouvoirtransmettreàplusbasrapportsignalàbruit andebaisserlaconsommationetdediminuerles interférencesentrecellules.Cedémonstrateurfonctionneactuellementet continued'êtreamélioré.Le savoir-faireacquis aétémisàprotdans ledéveloppementMIMO d'autressystèmesde réseaux sansls telsqueBluetooth.
1 COMSIS 3,rueBroussais
Le décodage ST est un point sensible dans la mise en pratiquedes techniques Spatio-Temporelles. Si lecodeur STest très simple,iln'en vapasde mêmedudécodeurqui occupeunesurfacedesilicium nonnégligeablepouruntransmetteurWi.Destechniquesdedécodageontétéretenuesenfonctiondu nombre d'antenneset des constellations utilisées an de satisfaire au mieux à un compromis entre les performancesetlacomplexité.
Cette thèse s'articule en deux parties. Les trois premiers chapitres forment la première partie. Ils traitentducasdestransmissionscohérentesoùlescaractéristiquesducanalsontsupposéesinconnuesau niveaudel'émetteurmaisparfaitementconnuesauniveaudurécepteur.Cettepremièrepartiecorrespond doncauscenarioWietaboutitàlaprésentationdupremierprototypedeCOMSIS.
Leschapitresquatreetcinqformentlasecondepartieettraitentducasnon-cohérent,lorsquelecanal de transmissionest inconnu, aussibien à l'émetteur qu'au récepteur.Cette partie aboutit àlamise en pratiqueducodageSTpourlanormeBluetooth.
Le premier chapitreprésente unétat de l'artsur lesST construits dansl'optique d'un décodage cohérent.Lescalculsdelathéoriedel'information surlacapacitéd'un canalMIMO etsur les probabi-litésd'erreurdescodesSTpermettentdedégagerdescritèrespourconstruireet comparerlesdiérents codes.Nousnousintéressonsplusparticulièrementàunecatégoriedecodesenblocslinéaires:lescodes algébriques.
LedécodagedescodesSpatio-Temporelsdanslecascohérentesttraitédansledeuxièmechapitre. Un codeST est délicat àconstruiremais sonintégrationdans unsystème est simple.Le décodeur ST, parcontre,esttrès lourdàimplémenteretil estprimordialdelechoisiravecsoin.
LessystèmesMIMO peuventêtrereprésentéspardesréseauxdepointsetledécodageSTpeutainsi sefaireparlarecherched'unpointleplusprochedansunréseaudepoints.Celapasseparlaconstruction d'unarbre de recherche.Lechoix desalgorithmespermet dechoisirsoit unalgorithmeoptimal,c'est à direéquivalentaudécodeurausensdumaximumdevraisemblance,soit unalgorithmesous-optimal.
Nousprésentons,enndechapitre,undécodeursous-optimalminimisantlebruitet lesinterférences demanièreitérative.
Le troisièmechapitre estconsacréauprototypedéveloppéparCOMSIS. Dansunpremiertemps, nousprésentonsleprincipedelamodulationOFDMainsiquelanormepourlesréseauxsansls802.11a de l'IEEE. Puis nous précisons le codeur et le décodeur ST utilisés dans cette premièreversiondu dé-monstrateur.Ennnousévoquonslesévolutionsfuturesquisontactuellementàl'étudeandeconstituer uneorecommerciale.
Les schémas de codage non cohérents font l'objet du quatrième chapitre. Nous présentons une approchegéométriqueduproblèmeainsiquedescalculsdecapacitéet deprobabilitéd'erreur.
construc-purementnoncohérentsetennissantparlescodesàentraînement.
Le cinquième chapitre proposeune nouvellefamillede codes STconstruite pourlesmodulations numériques de fréquence. Ce système de transmission non cohérent utilise des signaux de puissance constante où l'information est uniquement portée par leurs fréquences. Cette solution a l'avantagede pouvoirêtreproduiteindustriellementàtrèsbascoût,dansl'espritdestransmetteursBluetooth. L'adap-tationducodageSTàlanormeBluetoothest ensuiteprésentéedanslecasd'unsystèmebi-antennaire. Lesperformancesd'uncodageSTdiérentielontégalementétéétudiées,an desuivrel'évolutiondela normeBluetooth.
Première partie
Chapitre 1
Codes Espace-Temps cohérents
Introduction
Ce premier chapitre traite des systèmes de transmission multi-antennairse et plus particulièrement desschémasdecodageEspace-Temps dans lecascohérent,où lescoecientsducanal de transmission sontsupposésconnusauniveaudurécepteur.Nousverronsunesynthèsesurl'étatdel'artducodageST, avantdenousintéresser,dansleschapitressuivants,audécodageet àlamiseen÷uvrepré-industrielle.
Après unexposéde laproblématique,l'étude delacapacitédes canauxMIMO 1
mettra enévidence l'intérêt des schémas multi-antennaires. Le calcul analytique de la probabilité d'erreurnous permettra ensuitedefaireressortirlesprincipaux critèresdeconstructiondescodesST.
PuisnousprésenteronslespremierscodesSpatio-Temporelsetlesdiérentesclassesdecodesconstruits, jusqu'auxcodesenblocsetcodesalgébriquesqui serontutilisésdanslasuite.
1.1 Schéma de transmission
Le codage Spatio-Temporel s'inscrit dans uncadre plus général que sont lessystèmes de transmis-sionmulti-antennaires. Un systèmeMIMO emploie
M
antennesau niveaude l'émetteuretN
antennes auniveaudurécepteur. Lecoecient multiplicatif représentantlecanal entre l'antenned'émissioni
et l'antennederéceptionj
estnotéh
ij
. Auniveaudel'émetteur,lesbits d'informationàtransmettresont modulésavantd'entrerdanslecodeurST.Parlasuite,nousutiliseronsdesmodulationsd'amplitudeen quadrature (QAM2
) ou des modulations de phase (PSK 3
). Le codeur ST agit ensuitecomme un mul-tiplexeur sur les symboles d'informationavant de les transmettresur le canal. Le récepteur réalise les opérationsinverses,avec,toutd'abord,undécodeurSTquireformelessymbolesd'information,puisun
1
MultiInputMultiOutput 2
QuadratureAmplitudeModulation 3
démodulateurquirégénèrelesbitsd'information.
De fait,lecodeur Espace-Temps forme,àpartirdesymboles d'information,unmot decode Spatio-Temporel
X
dedimensionM
× T
,oùT
est lalongueur temporelle ducode.Dans uncodeST linéaire, chaque élémentx
it
de la matriceX
est une combinaison linéaire des symboles d'information. Le ren-dement du code est déni comme le nombre de symboles d'informationtransmis par utilisation canal (p.u.c.),soit lenombredesymbolesparmotdecodediviséparT
.Dans lecasextrêmeoù
T = 1
,lesmotsdecodesnesontalorsquedesvecteurscolonnesetla trans-missionest ditenon-codée.Alaréception,lesignalreçuparchaqueantenneestmodéliséparlasommedessignauxémisparles antennesd'émissionaectésd'uncoecientdecanal,etparunbruitadditif.Surl'ensembledurécepteur, nousreformonslemotdecode
Y
N ×T
= H
N ×M
· X
M×T
+ W
N ×T
(1.1)où
H
est la matrice de transfert du canal de transmission etW
est le bruit additif blanc gaussien (AWGN4
).Lesindicescorrespondentauxdimensionsdesmatrices.
1.1.1 Modélisation du canal de transmission
Nous nous intéressons,ici, aux systèmes de transmission radio-mobiles.Que nous soyonsen milieu fermé (INDOOR)ou àl'extérieur(OUTDOOR), les ondesélectromagnétiquessuiventplusieurstrajets entre chaque antennede l'émetteur et chaque antenne durécepteur. Ilpeut y avoir untrajet direct si l'émetteur et le récepteur sont en vision direct (LOS
5
), et des trajets indirects dus aux réexions et diractionssur desobjetsenvironnants.Lestrajetsindirectssontdéphaséset arriventavecdesretards étalés dans le temps en fonctionde la distance parcourue et tousles trajets interfèrent entre eux. Les multi-trajets peuvent donc créer des problèmes d'interférences entre symboles qui serons vus dans le chapitre3.
Sur le planfréquentiellesmulti-trajetsrendentlecanal sélectif enfréquenceavecdes risques d'éva-nouissementsàcertainesfréquences.Les partiesréelle et imaginairedechaquecoecientducanalsont indépendantesetsuiventdesloisgaussiennes(
N
).Lescoecientssuiventdoncdesloisgaussiennes com-plexes(CN
).Silesantennesd'émissionsontsusammentespacéesentreelles,etquec'estégalementlecas desantennesderéception,lescoecientsducanalpeuventêtreconsidéréscommeindépendantsentreeux.S'iln'yapasdetrajetdirect(NLOS 6
),lesloisgaussiennessontalorsàmoyennesnulles.Danscecas, l'enveloppedechaquecoecientducanalsuit uneloideRayleighet laphasesuitune loiuniforme.Un telcanalestappelé canaldeRayleigh.
En présenced'un trajetdirect (LOS),lamoyennedesévanouissementsn'estpasnulle,lemodulede chaquecoecientducanalsuitune loideRiceet lecanalestditdeRice.
Dans les chapitres 1 et 2, nous ne travaillerons que sur des canaux de Rayleigh. Nous prendrons des coecientsde canali.i.d.
7
avecdes parties réelles et imaginaires dans
N (0,
1
2
)
. Les enveloppesdes coecientssuiventdoncdesloisCN (0, 1)
.Nousnormaliseronsl'énergiemoyennedesmotsdecodeà
T
.Ainsi,quelquesoitlenombred'antennes utilisées ou lalongueur temporelle du code ST, lapuissance d'émission sera toujours unitaire, comme danslecasmono-antennaire.Lesantennesderéceptioncaptent,enplusdusignalémis, dubruitdûaux autresutilisateursetàd'autressystèmesradio auquels'ajoutelebruitdûauxchaînesradio-fréquences. L'ensembledecesbruitsestmodéliséparunbruitAWGN,i.i.d.surchaqueantenne,demoyennenulleet devarianceσ
2
.Lecalcul durapportsignalàbruit (SNR)dépendrauniquementdelavariancedubruit SNR
=
1
σ
2
=
N
1
0
.Lacomparaisondesperformancesdescodesseferapréférentiellementen
E
b
N
0
,où
E
b
est l'énergieparbitd'informationtransmis.Simaintenantl'émetteur,lerécepteuroulesobjetssedéplacent,alorsils'ajouteuneetdynamique: lecanalvarieaucoursdutemps.Letempsde cohérence
T
c
estdénicommeletempspendantlequella5
LineOfSight 6
NonLineOfSight 7
variationducanalestnégligeable.L'étudedescanauxMIMOutilisenttroismodèlesclassiquesdecanaux deRayleigh.
Le canal ergodique 8
: àchaque temps symbole,il faut considérer une nouvelle réalisationducanal indépendantedelaprécédente.
Le canalquasi-statique 9
:lecanalresteconstantdurantlatransmissiond'unetrameoud'unmotde codeST.
Le canalàévanouissementparblocs 10
:lecanalresteconstantdurantlatransmissiondeplusieurs tramesoudeplusieursmotsdecodeST.
LamobilitéengendreaussiundécalagedesfréquencespareetDoppler,quiseravudanslachapitre3. Lecanaldetransmissionutilisédansleschapitres1et2serauncanaldeRayleighquasi-statique,saufpour certainscalculs decapacité. En outre,ladétectionsera cohérente et lecanalsera supposéparfaitement connuauniveaudurécepteur.
1.1.2 Les diversités non codées
Si nousconsidéronsunsystèmedetransmissionSISOsurcanaldeRayleigh
y = h
· x + w ,
ilestclairque,mêmesilavarianceducoecientducanalvaut
1
,certainesréalisationsducanal présen-terontdefortsévanouissementsqui ferontchuterle SNRau niveaudurécepteuret nepermettrontpas de décoder l'information transmise.L'idée sous-jacente destechniques de diversité est depermettreau récepteur de récupérern
fois lesignaltransmis et qu'àchacunede ces transmissions, laréalisation du canalsoitdiérente.Unetechniquedediversitéconsistedoncàenvoyersurplusieursvoiesindépendantes lemêmesignaldefaçonàmoyennerlesévanouissements.L'ordredediversitécorrespondau nombrede voiesindépendantes parlesquelles transitechaquesignal.Ainsi lesrisquesd'avoiruntrèsmauvaiscanaldiminuent,mais parallèlementleschances d'avoirun trèsboncanalbaissentdemême.Néanmoins,danslecadredescommunicationsnumériques,laplagede rapportsignal àbruit utilisée correspond, dans la pratique,àde faibles taux d'erreuroù seuls lestrès mauvaiscanaux engendrent desestimations fausses.Nous voyonsdonc clairementl'intérêt apporté par ladiversitépouraméliorerlesperformancesdestransmissions.
Ilexistedeuxgroupesdediversitésnoncodées.Toutd'abord,lestechniquesdediversitérelativement intuitivesoùchaquesignalest émis
n
foispouratteindreunediversitéd'ordren
:La diversité temporelle : ellecorrespond au code àrépétition
(n, 1, n)
, oùchaque signalest trans-misn
fois, chaqueenvoiétant séparédu suivant parun intervalleau minimumégal au tempsde 8Fast-FadingChannel 9
Quasi-StaticFadingChannel 10
cohérence ducanal
T
c
, and'assurerl'indépendance descoecientsde canal.Cettetechniqueest utilisable suruncanalsélectif entempset lorsqueT
c
est assezcourt, commedanslecasducanal ergodique.La diversité fréquentielle:l'envoides
n
signauxest simultané,maisest réalisésurn
fréquences dif-férentes. Sur un canal sélectif en fréquence, les canaux sont indépendants si les fréquences sont séparéesd'aumoinslabandedecohérenceducanal.Ladiversitéfréquentiellepeutnotammentêtre utiliséedanslessystèmesOFDMquenousverronschapitre3.La diversitéd'espaceenémission:les
n
signauxsontémispardesantennesdiérentesséparéesd'au moins lalongueur de cohérence qui assure l'indépendance descanaux. La longueurde cohérence dépendde lafréquence,elleest d'environdix foislalongueurd'onde(λ
)à900
MHz(GSM),mais peutêtreréduiteàλ
2
danslabandedes5
GHz.Cestechniquesdediversitésontcoûteusesenterme d'ecacitéspectralecarellesconsomment
n
utilisa-tionscanalpourchaquesignalàtransmettre.L'associationd'unentrelaceuret/oud'un code correcteur d'erreuràcestechniquesdediversitéestplusecaceetévitedegaspillerlesressourcesspectrales.L'autregroupedetechniquesdediversitéa,intrinsèquement,unemeilleureecacitéspectrale :
La diversité d'espace en réception :lesignal,émis paruneou plusieursantennes,est traitépar
n
antennesderéceptiondiérentes,séparéesd'aumoinslalongueurdecohérenceducanal.La diversité de trajet : elleutilise,dans ledomainetemporel, l'étalementdesretards dûaux multi-trajets.S'ilyaaumoins
n
trajetsdiérents,unrécepteurRakepeutdiscriminercesn
trajetsqui sontaectésdecoecientsdecanaldiérents.L'associationdediérentestechniquesdediversitépermetd'augmenterl'ordredediversitéglobal.L'ordre dediversitétotalatteignable estleproduitdesordresdediversitédechaquetechniqueemployée.
Cette étude porte sur la diversité Spatio-Temporelle. Le codage Espace-Temps associe la diversité d'espaceenémissionetladiversitéd'espaceenréception
11
,maisladiversitéSpatio-Temporellen'estpas une simple addition desdeux. Le codage et l'entrelacement sont eectués de façonàobtenir une forte diversitéenutilisantpeulesressourcesducanal.
11
1.2 Résultats connus sur les codes ST
Nousprésentonsicidesrésultatsdelathéoriedel'information,quipermettentdedéterminer analyti-quementlesperformancesdescodesEspace-Temps.L'étudedelacapacitéainsiquecelledelaprobabilité d'erreurnouspermettront,parlasuite,dedégagerlesprincipauxcritèrespourconstruirede"bons"codes ST.
1.2.1 Capacité et diversité
Surunsystèmedetélécommunicationnumérique,ilestprimordialdeconnaîtrelaqualitéd'uneliaison, c'estàdirelaquantitémaximaled'informationtransmissibleentre unémetteuret unrécepteur.
L'information mutuelle entre deux variables aléatoires
A
etB
, notéeI(A; B)
, est la quantité d'in-formationqu'apporte laréalisationdel'un sur laréalisationde l'autre.Nousconsidérons ici des trans-missions non-codées oùT = 1
. Dans le cas où le décodage est cohérent, la réalisationH
du canalH
est supposéeinconnue de l'émetteur et parfaitement connue du récepteur. La sortiedu canal est alors(Y,
H) = (HX + W, H)
, etl'informationmutuelleentrel'entréeetlasortieestI(X; (Y,
H)) = I(X; H) + I(X; Y|H)
= I(X; Y
|H) .
Dans notre schémadetransmission, lemotémis
X
peut prendredesvaleursdiscrètesdans uncode etlemotreçuY
peutprendredesvaleurscontinues.L'informationmutuelles'écritalorsI(X; Y
|H) =
X
X ∈ Code
Z
C
M
P (
Y|X , H)P (Y|H) log
2
P (
Y|X , H)
P (
Y|H)
d
Y
où
X
,Y
etH
sontlesréalisationsdeX
,Y
etH
.Soit une réalisation de canal
H
. SiY
est le signal reçu lorsque le signalX
est émis, la capacité instantanéedu canal de transmissionest lemaximum de l'information mutuelle entreX
et(Y
|H)
sur toutes les distributions possibles deX
, soit encore l'information mutuelle lorsque le signalémis est le meilleursignalpossibleC
i
, max
p(X )
I(X; Y
|H = H) .
(1.2)
Lacapaciténedépendplusducodage,maisuniquementdescaractéristiquesducanalutilisé.Lacapacité s'exprimeenbitsparutilisationdecanal(bitsp.u.c.).Lacapacitéestaussiledébitmaximalaveclequel ilest possibledetransmettreengarantissantuntauxarbitrairementbas.
Dans la suite nous présentonsles calculs de capacité dans le cas des canaux ergodiques. Le canal ergodique est un cas d'école et n'est pas très réaliste,néanmoins ce modèlesimple permet de trouver uneexpressiondelacapacitéenMIMO.Historiquement,c'estlacapacitéMIMOergodique,étudiée par
1.2.1.1 Capacitéergodique
Lacapacitéergodiqueestl'espérancedelacapacitéinstantanée(1.2)surlavariablealéatoire
H
.Nous présentonsdansunpremiertempslecasbienconnuducanalSISOavantd'étudierlecasmulti-antennaire.Sous la contrainte d'une puissancemaximale d'émission
P
, lacapacité ergodique d'un canal mono-antennaire s'écritC
SISO
= E
H
max
p(x)
E
[
|X|
2
]
≤P
I(X; Y
|H)
.
Silecanalest AWGN,lacapacités'écritaussi
C
SISO
= E
H
log
2
(1 + ρ
|h|
2
)
où
h
estlecoecientcomplexeducanalàévanouissementetρ =
P
σ
2
lerapportsignalàbruit.h
suit uneloideRayleigh,donc|h|
2
suituneloidu
χ
2
.
Dans lecasMIMO,l'énergied'unmotdecodeest E
mot
= E
X
†
X
= T rE[XX]
†
etlacontraintede puissancedevientEmot
≤ P
.LacapacitéergodiqueducanalMIMOs'écritalors
C = E
H
max
p(X )
Emot
≤P
I(X; Y
|H)
.
[Telatar,1995] a montré qu'il était optimal de mettre la même puissance sur toutes les antennes d'émission(
E[XX]
†
=
P
M
I
M
)et quelacapacitéergodiqueducanalMIMOAWGNs'écrivaitalorsC = E
H
h
log
2
det
I
N
+
ρ
M
H
†
H
i
(1.3) oùρ =
P
σ
2
est leSNR moyenparantennederéception.Lorsquelenombred'antennesd'émissiontend versl'inni,nouspouvonsappliquerlaloidesgrands nombres.Noustrouvonsalorsque
1
M
H
†
H
−−−−→
M→∞
I
N
.Danscecas,lacapacités'écritlim
M→∞
C = N
· log
2
(1 + ρ)
Ilapparaîtdoncunphénomènedesaturation.Augmenter lenombred'antenned'émission seraalors in-ecace.
Telataraproposédeprendreladécompositionenvaleurssingulières(SVD 12
)delamatricedecanal: 12
H
= UDV
†
où
D
estunematricediagonalecomposéedesvaleurssingulièresλ
i
deH
etoùU
etV
sont desmatricesunitaires.Lacapacité(1.3)peutalorssemettresouslaformeC
=
E
H
h
log
2
det
I
N
+
ρ
M
D
2
i
=
E
H
log
2
min(M, N )
Y
i=1
1 +
ρ
M
λ
2
i
=
min(M, N )
X
i=1
E
H
h
log
2
1 +
ρ
M
λ
2
i
i
.
La capacitéergodiquedenotre canalMIMO à
M
antennesd'émission etàN
antennesde réception correspond donc àla capacité deK = min(M, N )
canaux mono-antennaires.K
est appelé nombre de degrés deliberté ougain demultiplexage ducanalMIMO.À fortrapportsignalàbruit,lacapacitéergodiqueducanalMIMO peuts'écrire
C = K log
2
(ρ) + O(1)
(1.4)soitl'équivalentde
K
canauxSISOparallèles.1.2.1.2 Capacitéde coupure
L'hypothèse d'ergodicitédu canal n'est généralementpas vériée dans la pratiquepour lescanaux radio-mobiles,oùladuréedecohérenceducanalestsouventgrandedevantlatailledesblocsdedonnées émis ([Biglieriet al,1998]). Dans ce cas, lacapacité deShannon du canal est nulle. En eet,quel que soitledébitdecommunicationvisé,ilyauneprobabiliténonnullequelaréalisationducanalnepuisse lasupporter,etcemêmeavecuncodedetrèslongue taille.
Pourmesurerlesperformancesdescanauxàévanouissementparblocs,unenouvellecapacitéestdonc dénieàpartirdelaprobabilitédecoupure
13
etenassociantainsiuntauxdeconanceàchaquecapacité. La capacité est alors considérée commeune variable aléatoiredépendant de la réponse instantanée du canal,celle-cirestantconstantedurantlatransmissiond'unmotdecodedelongueurnie.
Pourune réalisationde canal, silacapacité instantanéeest inférieure aurendementvisé, lemotde codetransmisne pourra êtredécodésanserreur,quelque soit lecode utilisé. Inversement,sipourune réalisation de canal, la capacité instantanée est supérieure au rendement voulu, alors le théorème de Shannon indique qu'il existe un code permettant de transmettre à ce rendement avec une probabilité d'erreuraussipetitequel'onveut.
Laprobabilitédecoupuresedénitcommelaprobabilitéquelacapacité instantanéedusystèmede transmissionsoitinférieuraudébit(ourendement)
R
P
out
(R) = P
{C
i
(H) < R
} .
Lacapacitédecoupure 14
sedénitensuitedefaçonnaturelle:
C
ε
,lacapacitédecoupureàε%
,estla capacité atteinte parlesmeilleures réalisationsdecanal, sansconsidérerlesε%
deréalisationsdecanal qui ont les plus mauvaises capacités instantanées.C
ε
correspond doncau débitR
maximal auquelon peutémettreenpouvantavoir(100
− ε)%
des transmissionssanserreur,soit encoreledébitR
,telqueP
out
(R) = ε%
.Les capacités decoupure sont diciles àcalculer, c'est pourquoi lesexpressionsdes capacités ergo-diquessontsouventprisescommeréférences,mêmelorsquelescanauxconsidéréssontàévanouissement parblocs.
1.2.2 Probabilités d'erreur
And'établirdescritèresdeperformancesdescodesEspace-Temps,[Tarokhet al,1998]ontété ame-nés àévaluerles probabilités d'erreurpar motde code ST. Le système de transmission à
M
antennes d'émissionetN
antennesderéceptionsuittoujoursl'équation(1.1)Y
N ×T
= H
N ×M
· X
M×T
+ W
N ×T
oùlescoecientsdecanal
h
i,j
sontCN (0, 1)
et lescoecientsdubruitadditifw
i,j
sontCN (0, σ
2
)
.
Lesperformancesdelatransmissiondépendentévidemmentdudécodeurutilisé. Nousétudieronsici unrécepteur employant ledécodeur optimal: ledécodeur àmaximumde vraisemblance(ML
15 ).Nous sommesdanslecas cohérentet
H
, lamatrice decanal,est supposéeparfaitementconnuedurécepteur. Le décodeur MLcherchealors,de façonexhaustive,dansl'alphabet ducodeST, lemotde codeˆ
X
qui minimiseladistancequadratiqueaveclemotreçuˆ
X
= arg min
X
∈ Code
kY − HXk
2
.
(1.5)Laprobabilitéd'erreurparmotdecodeestalors
P
e
mot
=
P
n
ˆ
X
6= X
o
=
X
X
0
∈ Code
P
{X
0
} · P
n
X
ˆ
6= X | X = X
0
o
.
(1.6) 14 OutageCapacity 15Labornedel'unionpermetensuitedemajorer
P
n
ˆ
X
6= X | X = X
0
o
P
n
X
ˆ
6= X | X = X
0
o
≤
X
E
∈ Code
E
6=X
0
P (X
0
→ E)
(1.7) oùP (X
0
→ E)
estlaprobabilitéd'erreurparpaire(PEP 16
),laprobabilitédedétecterlemotdecode
E
, alorsquec'estlemotdecodeX
0
quiaétéémis.Pouruneréalisation
H
ducanaletdanslecascohérent, laPEPs'écritP (X
→ E| H = H) = P
n
kY − H · Ek
2
≤ kY − H · Xk
2
| X
estémiso
= P
n
kH · (X − E) + Wk
2
≤ kWk
2
| X
est émiso
= P
{V ≤ 0}
avecV
=
kH · (X − E) + Wk
2
− kWk
2
.V
est unevariablealéatoiregaussienne demoyennem
V
=
kH · (X − E)k
2
et de varianceσ
2
V
= 4
kH · (X − E)k
2
σ
2
. LaPEP corresponddoncàlaqueuede lagaussienne
P (X
→ E|H = H) = Q
m
V
σ
V
=
Q
kH · (X − E)k
2σ
.
En utilisantlaborneexponentielle
Q(x)
≤ e
−
x2
2
,nous trouvons
P (X
→ E|H = H) ≤ exp
−
kH · (X − E)k
2
8σ
2
!
etenmoyennantsur
H
,nousobtenonsP (X
→ E) ≤ exp
−
E
H
h
kH · (X − E)k
2
i
8σ
2
.
(1.8)Nousallonsmaintenantexpliciterlenumérateur del'exponentielle
E
H
h
kH · (X − E)k
2
i
= E
H
H(X
− E)(X − E)
†
H
†
.
Parconstruction,lamatricealéatoire
A
= (X
− E)(X − E)
†
esthermitienne.Elleestdoncdiagonalisable etnouspouvonsécrire
A
= U
†
DU
où
U
estunematriceunitairedontlescolonnessontlesvecteurpropres deA
etD
est une matrice diagonale contenant les valeurs propresdeA
. CommeA
est hermitiennepositive,sesvaleurspropres
λ
i
(i = 1, ..., M )
sontpositives.NotreexpressiondevientdoncE
H
h
kH · (X − E)k
2
i
=
E
H
T r HUDU
†
H
†
=
E
H
T r BDB
†
=
E
H
M
X
i=1
N
X
j=1
λ
i
|b
ji
|
2
=
M
X
i=1
N
X
j=1
λ
i
E
H
h
|b
ji
|
2
i
oùB
= HU
.Étant donné que les colonnes de
U
sont les vecteurs propres normés deA
, elles forment une base orthonormaledeC
M
.Deplus,commelescoecientsdecanauxsont
CN (0, 1)
etindépendantsentreeux, lescoecientsb
ji
sonteuxaussiCN (0, 1)
.L'équation(1.8)devientdoncP (X
→ E) ≤
N
Y
j=1
exp
−
1
8σ
2
M
X
i=1
λ
i
!
.
Soit
r
lerangdelamatriceA
,nouspouvonsréécrirel'équationennetenantcomptequedesr
valeurs propresnon-nullesdeA
P (X
→ E) ≤
r
Y
i=1
1 +
λ
i
8σ
2
!
−N
.
ÀfortSNR,lorsquelapuissancedubruitdevientnégligeabledevantlesvaleurspropres,c'estàdire,
σ
2
= N
0
λ
i
∀i = 1, ..., r
,nousobtenonsP (X
→ E) ≤
r
Y
i=1
λ
i
!
−N
1
8σ
2
−rN
.
(1.9)Àfortrapportsignalàbruit,laPEPdiminuedoncasymptotiquementen
ρ
−rN
.Par(1.6)et(1.7),la probabilitéd'erreursecomportedemêmeet
r
· N
estl'ordredediversitéducodeEspace-Temps.Leproduit
(λ
1
λ
2
...λ
r
)
1
r
estappelégaindecodageetcorrespondàunediminutionstatiquedelaPEP, indépendante duSNR. Commeson nom l'indique, il est obtenu pourun système detransmission codé (
T > 1
).LegaindecodageducodeSTestdéterminéparlaplusmauvaisepairedemotsdecode(X, E)
quiferachuterlesperformancesδ
Code
=
min
X
, E∈ Code
X
6=E
(λ
1
λ
2
...λ
r
)
1
r
=
min
X
, E∈ Code
X
6=E
|det (X − E)|
2/r
.
(1.10)descritèresdeconstruction.
1.3 Critères de performance des codes ST
Lesdeux principauxcritèresdeperformance etdeconstructiondescodesSTsontbaséssur la mini-misationdelaPEP, entraînantune diminutiondelaprobabilitéd'erreurparmot.Ce sontlecritèredu ranget lecritèredudéterminant,introduitspar[Tarokhetal,1998].
Critère du rang:And'obtenirladiversitémaximale
(M
· N)
,lamatriceA
= (X
− E)(X − E)
†
doit êtrede rangpleinpourtouslescouplesde motsde code
(X, E)
.Sir
estlerangminimalatteintpar la matriceA
surtouslescouplesdemots decode,alors l'ordrede diversitéducode STest(r
· N)
. Nousremarquonsqueladiversitéd'espaceenréceptionest structurellementacquise.En revanche, l'ob-tention de la diversité d'espace en émission est plus délicate et nécessite un codage spatio-temporel judicieux.Critère du déterminant: Sila diversitémaximale
(M
· N)
estatteinte,le minimumdudéterminant deA
surtousles couplesde motsde code STdoit êtremaximisé.Legaindecodage
δ
Code
estalorsmaximisé.Ilexiste d'autrescritèresdeconstructiondecodesST,maisilssontmoins utilisés:
Le critère de l'information mutuelle ([Hassibiet Hochwald1,2002]) maximise l'information mu-tuelleentrelesignalémiset lesignalreçu,and'atteindre lacapacitéducanal.
Le critèrede la trace ([Aktaset al,2002])maximise latracede
AA
†
surtouslescouplesde mots decode,andemaximiserladistanceeuclidienne minimaleducodeST.
Lecompromisgainde multiplexage/diversité NousavonsvuquelescodesEspace-Tempsétaient construitsde façonàminimiserlaprobabilitéd'erreurparmotdecode.Pourcela,ilsdoiventatteindre une fortediversité(critèredurang)ets'approcherde ladiversité maximalexéeparlecanalMIMO et correspondantaunombred'antennesd'émissionmultipliéparlenombred'antennesderéception
(M
· N)
. Alors,pourundébitR
xé,laprobabilitéd'erreurdiminueaveclerapportsignalàbruitρ
.ÀfortSNR,P
e
décroîten1
ρ
M ·N
.D'unautrecôté,l'étudedelacapacitéergodiquedescanauxMIMOamisenévidencel'existenced'un gaindemultiplexage spatial
K
quiaugmentelacapacité ducanal. Ce gainde multiplexagecorrespond aunombrededegrésdelibertéducanal:K = min(M, N )
.Àfortrapportsignalàbruit,nousavonsvu quelacapacité étaitéquivalenteàK log
2
(ρ)
,soitl'équivalentdeK
canauxSISOenparallèle.Un systèmede transmissionMIMO associé àuncodeST peutbénécier àla foisde ladiversité et d'ungaindemultiplexage,néanmoinslesdeuxrestentdicilesàconcilier:ladiversitéestobtenueàfort SNR,enayantxéledébit
R
,alorsquelegaindemultiplexagetraduituneaugmentationdelacapacitéetdoncuneaugmentationdudébit
R
utilisable.Pourtraduirecela,[ZhengetTse,2003] ontintroduituncompromisentre lelegaindemultiplexage etlegaindediversité.Pourcela,nousnotonslegaindemultiplexagemaximal
r
max
= K = min(M, N )
etladiversitémaximaled
m
ax = M
· N
.Nousnousplaçonstoujoursàfortrapportsignalàbruitetnous considéronsunpointdefonctionnementcorrespondantàundébitR
.Lerendementnormalisér =
R
log ρ
représentelegaindemultiplexage.
r
estxéetledébitR = r log ρ
augmenteavecleSNR,maisreprésente toujoursunemêmefractiondelacapacitéergodique.Àcerendementnormalisér
correspondungainde diversitéd =
− lim
ρ→∞
log
2
(P
e
)
log
2
(ρ)
.
EnutilisantuncodeSTdelongueurtemporelle
T
≥ M + N − 1
,[ZhengetTse,2003]ontmontréque legaindediversitémaximalatteignableparlesystème pourungaindemultiplexagedonnéestd(r) = (M
− r)(N − r) .
Etlorsque
T
≤ M + N − 1
,[Zhenget Tse,2003]ontproposédesbornesinférieuresetsupérieuresdu gaindediversité(r)
.Dans le cas simple
M = N = 2
, la gure 1.1 illustre le compromis gain de multiplexage/diversité avecune diversité maximaleatteinted
max
= 4
pourr = 0
et ungainde multiplexagespatial maximalr
max
= 2
atteintpourd = 0
.Lagureprésenteaussilesperformancesducodeàrépétitionquiémetdeuxfoislemêmesignal:une premièrefois suruneantenne,puisl'intervalledetempssuivantsurl'autre antenne
X
=
"
x
1
0
0
x
1
#
.
Le code à répétition peut atteindre la diversité maximale
d
max
= 4
pourr = 0
, mais son gain de multiplexage ne peut dépasserr = 1/2
, car il ne transmet qu'un seul symbole sur deux intervalles temporels.1.4 Les diérents codes ST cohérents
Gain de multiplexage spatial r = R/log(SNR)
Gain de diversité d(r)
Compromis optimal
Code à répétition
(0, 4)
(2, 0)
(1, 1)
(1/2, 0)
Fig.1.1Compromisgaindemultiplexage/diversitépour
M = N = 2
codesontété proposésdepuis1998.
Lagure(1.2)présentelesplusintéressants,ainsiqueleur"liation".Deuxfamilles decodesSTont toutd'abordétéprésentées,lescodesSTentreillisetlescodesSTenblocs.
Fig.1.3Codeentreillisà4
1.4.1 Codes ST en treillis
Les codesST en treillisontété les premierscodesST présentés par[Tarokhetal,1998]. Ces codes sont une adaptation des codes en treillis classiques (transmission mono-antennaire sur canal gaussien AWGN) auxsystèmes MIMO.A chaqueinstant, lestransitions dutreillissont codéespar lessymboles PSKtransmisparl'ensembledesantennesd'émission.
Lagure(1.3)présenteunexempledetreillisMIMOà
M = 2
antennesd'émissionpourune modula-tionQPSK.Sinousvoulonstransmettrelaséquence{0, 0, 1, 1, 1, 0, 0, 1, 1, 1}
,correspondantauxsymboles QPSK{0, 2, 3, 1, 2}
ilfautalorstransmettrelemotdecodeSTX
=
"
0
0 2
3 1
0
2 3
1 2
#
.
La constructionde codesST entreillisvériantlescritèresdurang etdudéterminantpermet d'ob-tenirdescodesàdiversitémaximaleavecunfortgaindecodage.
Commepourlescodesentreillisclassiques,lescodesSTentreillissedécodentenutilisantl'algorithme deViterbi. Cetalgorithmecalculeen chaquenoeuddutreillislessommesdesmétriquesdesbranchesy parvenantet qui correspondent auxdiérentscheminspossibles. Ensuite, pour chaquenoeud, il sélec-tionnelecheminobtenantlapluspetitesomme.Malheureusement,lenombred'étatsdutreillisaugmente exponentiellement avec ledébit detransmission et le nombre d'antennesd'émission. La complexité du décodeurlimite doncrapidementlespossibilitésd'utilisationdescodesentreillis.
1.4.2 Les codes ST en couches
[Foschini,1996]atrèstôtétudiélacapacitédessystèmesMIMOauxBellLabsetaproposéuncodage Espace-Temps. Ce codage ST est structuré en diérentes strates d'où son appellation de code Spatio-Temporelencouches(LAST
17
),et soncodeSTencouchesdiagonalesseraensuitebaptiséD-BLAST 18
. Uneversionsimpliéeàcouchesverticales(V-BLAST)seraensuiteproposéepar[Wolnianskyetal,1998]. Le codage WST, présenté postérieurement par [CaireetColavolpe,2001], permet de regrouper les codesentreillisetencouchesdansunemêmefamille.
1.4.2.1 D-BLAST
Le codage D-BLAST a été conçu pour un système symétrique (
M = N
). La trame de bits d'in-formationest démultiplexéepourformerM
sous-trames, lessous-tramesformant ensuitelesdiérentes couchesducode. Chaquesous-trameest codéeindépendammentparuncodecorrecteurd'erreur,avant d'être modulée(PSK ouQAM). Lessymboles dechaquetrame sontémis uneseulefois, maisl'antenne allouée à chaque sous-trame change de façoncyclique tous lesd
i
symboles. Les sous-trames occupent ainsilesdiagonalesducodeST.Le décodage peut se faire à l'aide d'un égaliseur par retour de décision (DFE 19
) par suppression successived'interférence(SIC
20
)descouchesdéjàdécodées.Nousvoyons,pourcela,qu'ilestintéressant denepasfairedecodageentrelescouches.
NousvoyonsqueD-BLASTatteintlerendementmaximalde
M
symbolesparutilisationcanal(puc). Depluslecodagebinairedessous-couchespermetdefairetransiterunepartiedel'énergiedechaquebit d'informationsurl'ensembledescheminsentrelesM
antennesd'émissionetlesN
antennesderéception. La diversitémaximaleM
× N
est doncelle aussiatteinte.Malheureusement ledécodageest beaucoup tropcompliquéet D-BLASTn'estdoncpasutilisé.1.4.2.2 V-BLAST
LasolutionD-BLASTserévélantdicilementexploitable,lesBellLabs[Wolnianskyetal,1998]ont construitunnouveaucodebeaucoupplussimple:V-BLAST.Cettefois,chaquecoucheestassociéeàune seuleantenneémettrice.V-BLASTestdoncunsimplesystèmenon-codéetpeutentrerdanslacatégorie descodesenblocsavec
T = 1
.Le rendement est toujours plein avec
M
symboles puc, mais la diversité obtenue est uniquement une diversitéderéception(d = N
).Commelecodagebinairedessous-tramesnepermet plusd'obtenirdela diversitéd'émission,il devientfacultatif.Ledécodagepeutaussisefaireàl'aided'unégaliseurSIC,et commetouteslescouchessont équiva-lentes, nouspouvons décoder lescouchesde façonordonnée, decelle ayantle meilleur rapport signalà bruitàcelleayantlemoins bon.NousobtenonsainsiunSICavecordonnancement(OSIC).
17
LayeredSpace-Time 18
Diagonal-BellLaboratoriesLAST 19
DecisionFeedbackEqualiser 20
V-BLASTestsusammentsimplepourêtreutilisé,bienqu'ilnepossèdequeladiversitéderéception. Une solution V-BLAST à deux antennes d'émissionet trois antennes de réception est actuellementen ventesurlemarchégrandpublique.LechipsetestproduitparAirgoNetworksetestintégréparBelkin. LasolutionV-BLASTestaussil'unedestechniquesproposéespourlanormeMIMOWiIEEE802.11n.
1.4.2.3 Codes ST Wrapped
[Caire etColavolpe,2001]ontproposéuncodageSTWrapped 21
(WST)quipermet deconstruiredes codescouchesdegrandelongueur,sanspourautantprésenterunetropgrandecomplexité.Cettesolution utiliseununiquecodagebinairepourtoutelatramedebitsd'informationetlalongueurdumotdépend delalongueurducodagebinaire.
Cetteconstructionestremarquable,carelleenglobelescodesentreillispourquiledélaid'intercalage
d
i
est nul.Le code D-BLASTest obtenu enchoisissantun code binaire formé de laréunion des codes binairesindépendantsdechaquesoustrame.Sanscodagebinaireetavecd
i
= 0
,nousretrouvonslecode V-BLAST.1.4.3 Codes ST en blocs
Un codageEspace-Tempsenblocsdécoupelessymbolesàtransmettreenpaquetsdetaillexeet les incorporedansunmotdecodespatio-temporel
X
M×T
,luiaussidetaillexe.Depuis1998,denombreusesconstructionsdecodesSTenblocsontétéproposées.Nousprésentonsici lescodesqui nousparaissentavoirapportécertaines"innovations"parrapport auxcodespréexistants. Les caractéristiquesde ces codesnous permettent d'observercertainesliationsentre lesfamilleset de suivrel'évolutiondescodesSTenblocs(gure1.2).
Le plus célèbre des codes ST en bloc est, sans doute,celui présenté par[Alamouti,1998]. C'est un codeEspace-Tempsàdeuxantennesd'émissiondontlastructureorthogonalepermetundécodagelinéaire simpleetastucieux.Deplus,ilpermetd'atteindreladiversitémaximale
M
× N
et ilapuêtregénéralisé àun plusgrandnombre d'antennes. Toutefois le code d'Alamouti est pénalisé par sonrendementde1
symbolepucquinetirepaspartidesantennesmultiples.L'augmentationdunombrededegrésdeliberté passeparl'abandondelacontrainted'orthogonalité.Lescodesàdispersionlinéaire(LD 22
)sontdescodesenblocsnon-orthogonaux,maisdontl'expression généralenepermetpasdetrouverfacilementdescodesintéressants.
L'utilisationd'outilsd'algèbrepermetlacréationdenouveauxcodes:lescodesalgébriques(AST 23
). Ces codesutilisent des constellations tournées,ce qui revientà augmenter ladimension algébriquedes constellations.
21
enveloppés 22
LinearDispersion codes 23
1.5 Codes ST orthogonaux
LescodesSTorthogonauxsontdescodesSpatio-Temporelsenblocsdonttouslesmotsdecodessont desmatricesorthogonales.Cette orthogonalitéest une contrainte trèsforte qui vafaciliterledécodage, maisquivaaussiempêcherl'augmentationdunombrededegrésdeliberté.
1.5.1 Le code d'Alamouti
LecodeSTconstruitpar[Alamouti, 1998]pourdeuxantennesd'émissionetuneantennederéception estoptimal. Ilregroupelessymbolesàtransmettre(PSKouQAM) parpaires
(s
1
, s
2
)
et lesplacedans lemotdecodecarré(T = M = 2
)X
=
"
s
1
−s
∗
2
s
2
s
∗
1
#
.
L'antennederéceptioncaptedoncsuccessivement
y
1
= h
1
· s
1
+ h
2
· s
2
+ w
1
et
y
2
=
−h
1
· s
∗
2
+ h
2
· s
∗
1
+ w
2
où
h
1
eth
2
sontlescoecientsdecanauxentrelesantennesd'émissionetl'antennederéception.Lemot decodereçus'écritdoncy
= [ y
1
y
2
] = [ h
1
h
2
]
·
"
s
1
−s
∗
2
s
2
s
∗
1
#
+ [ w
1
w
2
] .
En remarquantquey
2
∗
= h
∗
2
· s
1
− h
∗
1
· s
2
+ w
∗
2
,
nouspouvonsintroduirelenouveaumotdecodeenréception
y
0
qui faitintervenir
"
s
1
s
2
#
y
0
=
"
y
1
y
2
∗
#
=
"
h
1
h
2
h
∗
2
−h
∗
1
#
·
"
s
1
s
2
#
+
"
w
1
w
∗
2
#
.
La transmission étant cohérente,
h
1
eth
2
sont connus du récepteur et nous pouvons facilement construireb
X
=
"
ˆ
x
1
ˆ
x
2
#
=
"
h
∗
1
h
2
h
∗
2
−h
1
#
· y
0
=
|h
1
|
2
+
|h
2
|
2
·
"
s
1
s
2
#
+
"
v
1
v
2
#
.
Comme les coecients
h
1
eth
2
sont décorrélés, les bruits additifsv
1
etv
2
restent décorrélés. La constellationdessymboless
n'asubiqu'unedilatationde|h
1
|
2
+
|h
2
|
2
etledétecteurMLestdoncun simpledétecteuràseuil.
Lorsquelerécepteurpossèdeplusieursantennes,ilsut defaireunMRC 24
encalculantlamoyenne des
X
b
j
calculéssurchaqueantenneréceptricej = 1...N
.Avecuneseuleantennederéception,lecoded'Alamoutiestoptimal:ilatteintladiversitémaximale
M
× N = 2
ainsiquelegaindemultiplexagemaximalK = min(M, N ) = 1
symbole puc.Parcontre,lorsque
N > 1
,siladiversitémaximaleM
× N = 2N
esttoujoursatteinte,lerendement restebloquéà1symbole puccommedanslecasd'unetransmissionSISO.Bien qu'il ne permette pas d'augmenter le débit, le code d'Alamouti est utilisé sur de nombreux systèmesradio-mobilescommel'UMTS(release99)enmodeSTTD
25
,lanormeWiMaxIEEE802.16ou encoreleprojetdenormeMIMO pourleWiIEEE802.11n.
1.5.2 Codes orthogonaux de grande dimension
Des codesorthogonauxontétéproposéspourunnombred'antennesd'émission
M > 2
,en générali-santlecoded'Alamouti.[Tarokhet al,1999] ontconstruit des codesorthogonaux réels àdiversité maximale pour n'importe quelnombred'antennes.Leurrendementestde
1
symboleréel puc,ce quien complexenedonnequ'un rendementde1/2
symbole puc.[Tarokhet al,1999]ontaussimontréqu'ilestpossibledetransmettre
K
symbolesd'informationdans unmotdecodeSTorthogonalcarrédetailleM
×T = 2
K−1
×2
K−1
.Lerendementducodeestalors
K
2
K−1
.Parexemplelecodeorthogonal
4
× 4
proposépar[Tirkkonenet Hottinen,2002] s'écritX
=
s
1
−s
∗
2
−s
∗
3
0
s
2
s
∗
1
0
s
∗
3
s
3
0
s
∗
1
−s
∗
2
0
−s
3
s
2
s
1
.
Les codesST orthogonaux, bien qu'étant facilesàutiliser et àdiversitémaximale, ne sont pastrès intéressantsenraisondeleursfaiblesrendements(inférieursouégauxà
1
symbolepuc),alorsquel'étude de lacapacité nous permet d'espérer unrendement pleindeM
symboles puc. Nous devons doncnous aranchirdelacontrainte d'orthogonalitéqui assuraitpourtantundécodageremarquablementsimple.1.6 Codes à dispersion linéaire
La généralisation des codes orthogonaux aux codes ST linéaires en blocs a été faite de façon for-mellepar[Hassibi etHochwald1,2002].Soitunsystèmedetransmissionà
M
antennesd'émissionetN
24
MaximumRatioCombining 25
antennesde réception, uncodageà dispersionlinéaire(LD) delongueur temporelle
T
transmettrasur chaqueantenneetàchacundesT
instants,une combinaisonlinéairedeQ
symbolesd'information.An d'atteindreladiversitémaximale,l'énergieallouéeàchaquesymboledevra êtredisperséesurl'ensemble desantennesd'émission.Les
Q
symbolescomplexes(QAMouPSK)sedécomposentenpartiesréelleetimaginaires
q
= α
q
+iβ
q
. LemotdecodeX
s'écritalorsdefaçongénéraleX
=
Q
X
q=1
α
q
A
q
+ iβ
q
B
q
.
(1.11)LecodeLDdetaille
M
× T
estentièrementdéniparlechoixdeQ
etdes2Q
matricesdedispersionA
q
etB
q
.Lecodeestlinéaireparconstruction,sonrendementestdeQ
T
symbolespuc.Commele rende-mentnepeutpasdépasserlacapacité ducanal(1.4),ilfaut prendreQ
≤ K
,oùK = min(M, N )
estle nombrededegrésdelibertéducanalMIMO.LecasQ = K
correspondalorsaurendementplein.L'expression (1.11) est une formulationtropgénérale pourpermettre deconstruire directementdes codesintéressants.Elleanéanmoinsl'avantagedeformaliserlaconstructiondescodeslinéaires enblocs etenglobedonclescodesorthogonauxet V-BLAST.
Lecoded'Alamoutipeutainsis'écrire
X
= α
1
"
1
0
0
1
#
+ i β
1
"
1
0
0
−1
#
+ α
2
"
0
1
−1 0
#
+ i β
2
"
0 1
1 0
#
.
NousallonsmaintenantprésentercertainsdesprincipauxcodesLD.Ilssontbaséssurdesconstructions algébriques.
1.7 Codes algébriques
Nousintroduisonstoutd'abordquelquesélémentsd'algèbre.Ilsnouspermettrontensuitedeconstruire notammentlescodesDAST, TASTet leGoldenCode.
1.7.1 Quelques notions d'algèbre
Nous dénissons quelqueséléments d'algèbre([Samuel,2003], [Rekaya,2004])qui serontutiles pour laconstructionultérieuredescodesSTalgébriques.
Un nombre algébriquesur uncorps