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Pépite | La personnalisation de l’aromathérapie pour une utilisation plus sécurisée et simplifiée

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Université de Lille

Année Universitaire 2019/2020

Faculté de Pharmacie de Lille

THESE

POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

Soutenue à huis clos le 04/06/2020 Par Mme Pereira Camille

_____________________________

La personnalisation de l’aromathérapie pour une utilisation plus sécurisée et simplifiée

_____________________________

Membres du jury :

Président : Decaudin Bertrand, Doyen-Pharmacien et professeur des universités-praticien hospitalier en pharmacie clinique à la faculté de pharmacie de Lille

Directeur, conseiller de thèse : Hennebelle Thierry, responsable de la formation et responsable pédagogique et Professeur en pharmacognosie à la faculté de

pharmacie de Lille

Assesseur(s) : Pothier Jacques, docteur en pharmacie et maître de conférence à la faculté de pharmacie de Tours ; Govaert, Marie, docteur en pharmacie et Ingénieure brevet à Paris

(2)

Université de Lille

Président : Jean-Christophe CAMART

Premier Vice-président : Nicolas POSTEL

Vice-présidente formation : Lynne FRANJIÉ

Vice-président recherche : Lionel MONTAGNE

Vice-président relations internationales : François-Olivier SEYS Vice-président stratégie et prospective Régis BORDET

Vice-présidente ressources Georgette DAL

Directeur Général des Services : Pierre-Marie ROBERT Directrice Générale des Services Adjointe : Marie-Dominique SAVINA

Faculté de Pharmacie

Doyen : Bertrand DÉCAUDIN

Vice-doyen et Assesseur à la recherche : Patricia MELNYK Assesseur aux relations internationales : : Philippe CHAVATTE Assesseur aux relations

avec le monde professionnel : Thomas MORGENROTH

Assesseur à la vie de la Faculté : Claire PINÇON

Assesseur à la pédagogie : Benjamin BERTIN

Responsable des Services : Cyrille PORTA

Représentant étudiant : Victoire LONG

Faculté de Pharmacie de Lille

3, rue du Professeur Laguesse - B.P. 83 - 59006 LILLE CEDEX  03.20.96.40.40 -  : 03.20.96.43.64

(3)

Liste des Professeurs des Universités - Praticiens Hospitaliers

Civ. Nom Prénom Laboratoire

Mme ALLORGE Delphine Toxicologie et Santé publique

M. BROUSSEAU Thierry Biochimie

M. DÉCAUDIN Bertrand Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

M. DEPREUX Patrick Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

M. DINE Thierry Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

Mme DUPONT-PRADO Annabelle Hématologie

Mme GOFFARD Anne Bactériologie - Virologie

M. GRESSIER Bernard Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. ODOU Pascal Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

Mme POULAIN Stéphanie Hématologie

M. SIMON Nicolas Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. STAELS Bart Biologie cellulaire

Liste des Professeurs des Universités

Civ. Nom Prénom Laboratoire

M. ALIOUAT El Moukhtar Parasitologie - Biologie animale

Mme AZAROUAL Nathalie Biophysique et Laboratoire d’application de RMN

M. CAZIN Jean-Louis Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. CHAVATTE Philippe Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

M. COURTECUISSE Régis Sciences Végétales et Fongiques

M. CUNY Damien Sciences Végétales et Fongiques

Mme DELBAERE Stéphanie Biophysique et application de RMN

Mme DEPREZ Rebecca Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

M. DEPREZ Benoît Médicaments et molécules pour

(4)

M. DUPONT Frédéric Sciences Végétales et Fongiques

M. DURIEZ Patrick Physiologie

M. FOLIGNÉ Benoît Bactériologie - Virologie

M. GARÇON Guillaume Toxicologie et Santé publique

Mme GAYOT Anne Pharmacotechnie industrielle

M. GOOSSENS Jean-François Chimie analytique

M. HENNEBELLE Thierry Pharmacognosie

M. LEBEGUE Nicolas Chimie thérapeutique

M. LEMDANI Mohamed Biomathématiques

Mme LESTAVEL Sophie Biologie cellulaire

Mme LESTRELIN Réjane Biologie cellulaire

Mme MELNYK Patricia Chimie thérapeutique

M. MILLET Régis Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

Mme MUHR-TAILLEUX Anne Biochimie

Mme PERROY Anne-Catherine Législation et Déontologie

pharmaceutique

Mme ROMOND Marie-Bénédicte Bactériologie - Virologie

Mme SAHPAZ Sevser Pharmacognosie

M. SERGHERAERT Éric Législation et Déontologie

pharmaceutique

M. SIEPMANN Juergen Pharmacotechnie industrielle

Mme SIEPMANN Florence Pharmacotechnie industrielle

M. WILLAND Nicolas Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

Liste des Maîtres de Conférences - Praticiens Hospitaliers

Civ. Nom Prénom Laboratoire

Mme BALDUYCK Malika Biochimie

(5)

Mme GENAY Stéphanie Biopharmacie, Pharmacie Galénique et Hospitalière

M. LANNOY Damien Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

Mme ODOU Marie-Françoise Bactériologie - Virologie

Liste des Maîtres de Conférences

Civ. Nom Prénom Laboratoire

M. AGOURIDAS Laurence Chimie thérapeutique

Mme ALIOUAT Cécile-Marie Parasitologie - Biologie animale

M. ANTHÉRIEU Sébastien Toxicologie et Santé publique

Mme AUMERCIER Pierrette Biochimie

M.

BANTUBUNGI-BLUM Kadiombo Biologie cellulaire

Mme BARTHELEMY Christine Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

Mme BEHRA Josette Bactériologie - Virologie

M. BELARBI Karim-Ali Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. BERTHET Jérôme Biophysique et Laboratoire d’application de RMN

M. BERTIN Benjamin Immunologie

M. BLANCHEMAIN Nicolas Pharmacotechnie industrielle

M. BORDAGE Simon Pharmacognosie

M. BOSC Damien Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

M. BRIAND Olivier Biochimie

M. CARNOY Christophe Immunologie

Mme CARON-HOUDE Sandrine Biologie cellulaire

Mme CARRIÉ Hélène Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

Mme CHABÉ Magali Parasitologie - Biologie animale

Mme CHARTON Julie Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

(6)

Mme DANEL Cécile Chimie analytique

Mme DEMANCHE Christine Parasitologie - Biologie animale

Mme DEMARQUILLY Catherine Biomathématiques

M. DHIFLI Wajdi Biomathématiques

Mme DUMONT Julie Biologie cellulaire

M. EL BAKALI Jamal Chimie thérapeutique

M. FARCE Amaury Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

M. FLIPO Marion Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

Mme FOULON Catherine Chimie analytique

M. FURMAN Christophe Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

M. GERVOIS Philippe Biochimie

Mme GOOSSENS Laurence Institut de Chimie Pharmaceutique

Albert LESPAGNOL

Mme GRAVE Béatrice Toxicologie et Santé publique

Mme GROSS Barbara Biochimie

M. HAMONIER Julien Biomathématiques

Mme HAMOUDI-BEN

YELLES Chérifa-Mounira Pharmacotechnie industrielle

Mme HANNOTHIAUX Marie-Hélène Toxicologie et Santé publique

Mme HELLEBOID Audrey Physiologie

M. HERMANN Emmanuel Immunologie

M. KAMBIA

KPAKPAGA Nicolas

Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. KARROUT Younes Pharmacotechnie industrielle

Mme LALLOYER Fanny Biochimie

Mme LECOEUR Marie Chimie analytique

Mme LEHMANN Hélène Législation et Déontologie

pharmaceutique

Mme LELEU Natascha Institut de Chimie Pharmaceutique

(7)

Mme LOINGEVILLE Florence Biomathématiques

Mme MARTIN Françoise Physiologie

M. MOREAU Pierre-Arthur Sciences Végétales et Fongiques

M. MORGENROTH Thomas Législation et Déontologie

pharmaceutique

Mme MUSCHERT Susanne Pharmacotechnie industrielle

Mme NIKASINOVIC Lydia Toxicologie et Santé publique

Mme PINÇON Claire Biomathématiques

M. PIVA Frank Biochimie

Mme PLATEL Anne Toxicologie et Santé publique

M. POURCET Benoît Biochimie

M. RAVAUX Pierre Biomathématiques / service

innovation pédagogique

Mme RAVEZ Séverine Chimie thérapeutique

Mme RIVIÈRE Céline Pharmacognosie

M. ROUMY Vincent Pharmacognosie

Mme SEBTI Yasmine Biochimie

Mme SINGER Elisabeth Bactériologie - Virologie

Mme STANDAERT Annie Parasitologie - Biologie animale

M. TAGZIRT Madjid Hématologie

M. VILLEMAGNE Baptiste Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

M. WELTI Stéphane Sciences Végétales et Fongiques

M. YOUS Saïd Chimie thérapeutique

M. ZITOUNI Djamel Biomathématiques

Professeurs Certifiés

Civ. Nom Prénom Laboratoire

(8)

M. HUGES Dominique Anglais

M. OSTYN Gaël Anglais

Professeur Associé - mi-temps

Civ. Nom Prénom Laboratoire

M. DAO PHAN Haï Pascal Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

M. DHANANI Alban Législation et Déontologie

pharmaceutique

Maîtres de Conférences ASSOCIES - mi-temps

Civ. Nom Prénom Laboratoire

Mm CUCCHI Malgorzata Biomathématiques

M. DUFOSSEZ François Biomathématiques

M. FRIMAT Bruno Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie Clinique

M. GILLOT François Législation et Déontologie

pharmaceutique

M. MASCAUT Daniel Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

M. ZANETTI Sébastien Biomathématiques

AHU

Civ. Nom Prénom Laboratoire

Mme CUVELIER Élodie Pharmacologie,

Pharmacocinétique et Pharmacie clinique

Mme DEMARET Julie Immunologie

M. GRZYCH Guillaume Biochimie

Mme HENRY Héloïse Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

Mme MASSE Morgane Biopharmacie, Pharmacie

Galénique et Hospitalière

(9)

Civ. Nom Prénom Laboratoire

M. GHARBI Zied Biomathématiques

M. FLÉAU Charlotte Médicaments et molécules pour

agir sur les systèmes vivants

M. N’GUESSAN Cécilia Parasitologie- Biologie animale

M. RUEZ Richard Hématologie

M. SAIED Tarak Biophysique et Laboratoire d’application RMN

M. VAN MAELE Laurye Immunologie

Enseignant contractuel

Civ. Nom Prénom Laboratoire

M. MARTIN MENA Anthony Biopharmacie, Pharmacie

(10)

Faculté de Pharmacie de Lille

3, rue du Professeur Laguesse - B.P. 83 - 59006 LILLE CEDEX Tel. : 03.20.96.40.40 - Télécopie : 03.20.96.43.64

http://pharmacie.univ-lille2.fr

L’Université n’entend donner aucune approbation aux opinions

émises dans les thèses ; celles-ci sont propres à leurs auteurs.

(11)

Remerciements :

A mon directeur de thèse :

Monsieur Thierry HENNEBELLE

Pour avoir accepté la direction de cette thèse et de m’avoir enseigné et fait profondément aimer l’aromathérapie. Merci pour votre soutien et pour l’ensemble de vos précieux conseils.

A mon Jury de thèse :

Monsieur Bertrand DECAUDIN

Merci de me faire l’honneur de présider cette thèse, et surtout pour votre disponibilité en ces temps si particuliers.

Monsieur Jacques POTHIER

Merci de me soutenir une fois de plus dans cette expérience inoubliable et d’avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse qui clôturera un chapitre de ma vie. Merci pour vos anecdotes incroyables en tout genre, votre patience et votre disponibilité. Merci pour votre impressionnant savoir que vous transmettez avec passion. Merci d’avoir fait naître en moi cette passion pour l’aromathérapie.

Madame Marie Govaert

Merci d’avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse et de m‘apporter ton soutien pour terminer mon parcours de pharmacienne en beauté. Merci de m’apporter ton expertise réglementaire pour ce sujet si important pour moi.

A ma famille :

Merci à mon Daddy, qui m’a toujours encouragé et qui m’a poussé à donner le meilleur de moi-même. Merci de me soutenir à 100% dans mon entreprise, malgré les nombreuses incertitudes ! Merci à ma Mamounette, qui m’a poussé à passer ma thèse rapidement et qui me soutient dans ce que j’entreprends.

Merci à mon petit frère d’être présent, de m’encourager et de me soutenir au fil du temps. A mes grands-parents, qui ne comprennent pas tous les détails de mon activité mais qui s’investissent au maximum pour m’encourager, merci de veiller sur moi et d’être fièrs de moi. A Sylvie, Aurore, Raphaël et Colas qui ont cru en moi et qui me soutiennent tout au long de mon parcours.

(12)

A la team Antibes, avec qui on a partagé beaucoup d’aventures tout au long de nos études : des séances révisions de travail en commun à la mairie de Conteville, des bonnes parties de rigolades pendant toutes ces années, de nombreuses bières mémorables, et des vacances inoubliables. Merci à ma petite gathoune d’être comme tu es, toujours là pour moi, de m’encourager et de croire en moi depuis le premier jour. A celle qui me ressemble le plus, que notre amitié perdure pour toujours.

A mes acolytes de pharma, Toto, Marin, Cam et Chacha : une rencontre sur le tard mais déjà des souvenirs inoubliables et un soutien incomparable depuis le début de l’aventure.

A Marin, avec qui je n’oublierai jamais notre merveilleuse Cabane au Pérou et notre colloc de l’espace pendant quelques mois, où l’on se serait cru dans un épisode de friends avec toto. A toto dont je n’oublierai jamais cet accueil dans le château, ces montagnes de fiches de révisions de dernière minute, et ces encouragements depuis le lancement de Medene.

A ma Cam, avec qui on a partagé un bout de voyage au Pérou, de nombreuses remises en question, et maintenant le club des artistes avec Marin. A Chacha, pour son rire communicatif, les apéros partagés et son soutien dans l’aventure de Medene.

A mes MALZEC d’amour, qui sont toujours là dans les bons comme dans les moments, les sœurs de cœur ! Toujours partantes pour me soutenir même s’il s’agit de faire une connerie. Merci d’être toujours là depuis plus de 20 ans d’amitiés qui ne sont pas près de s’arrêter. A ma colloc d’amour, Ondine avec qui j’ai partagé mes doutes, les aventures de Medene au jour le jour, des fous rires et des discussions d’introspections. Merci d’être là pour moi ! Au green co, avec qui j’ai partagé cette merveilleuse année autour de projets plus fous les uns que les autres, un voyage inoubliable dans la Silicon Valley, à Los Angeles et même jusqu’au Mexique pour certains. Merci d’avoir soutenu Medene depuis le début et merci de croire en moi !

A mon Alexouille, avec qui j’ai grandi et partagé des millions d’aventures, avec qui l’on partage les mêmes valeurs, avec qui je suis toujours très heureuse de partager un vrai moment de vie. Merci de me soutenir à 100% depuis que je me suis lancée avec Medene.

A ma Lulu, qui s’est prêté au jeu de mannequin pour Medene, et qui est toujours partante et pleine d’énergie, merci de me soutenir et de m’encourager depuis Greenwich.

A ma Marie, avec qui j’ai partagé une année de colloc inoubliable, dont j’étais très honorée d’être témoin à son mariage et qui est une des grandes fans de Medene, merci pour tout ! A mes associées Laure et Marie-Claire sans qui l’aventure Medene n’aurait pas été possible. Je suis très heureuse et honorée de partager cette aventure avec vous au quotidien et j’espère qu’on ira très loin toutes les 3.

Merci à mon Greggy, qui a su me supporter malgré les périodes de stress et m’épaule depuis le début de mon aventure avec Medene. Merci de m’avoir aidée et soutenue comme tu le pouvais jusqu’à la fin de ma thèse. Merci d’être là tout simplement !

(13)

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ... 13

PREMIERE PARTIE :L’ENVIRONNEMENT SCIENTIFIQUE DES HUILES ESSENTIELLES ... 14

A) Qu’est-ce que l’aromathérapie ? ... 14

1) Histoire ... 14

2) Définitions... 16

a) Comment les utiliser et pourquoi ?... 17

b) Les huiles végétales ... 19

c) Les hydrolats... 19

3) La large diffusion des huiles essentielles ... 19

4) Le processus de fabrication des huiles essentielles ... 24

5) Le CONTRÔLE QUALITÉ : Chromatographie, Spectrométrie et Aromatogramme... 28

B) Étude de cas : Les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles... 29

1) Propriétés physiques des huiles essentielles ... 29

2) Étude de cas sur Chlamydia trachomatis ... 31

C) Quels sont les dangers ? ... 32

1) Interactions médicamenteuses ... 35

2) Populations à risques ... 37

3) Les critères de sélection d’une huile essentielle et leurs bonnes pratiques ... 40

4) Quelles sont les différents types d’intoxications aux huiles essentielles ? ... 42

5) Étude de la toxicologie des huiles essentielles ... 43

a) Toxicocinétique ... 43

b) Absorption ... 43

c) Distribution ... 47

d) Métabolisme ... 47

e) Élimination... 48

6) Une réglementation qui demeure flou ... 49

a) Les huiles essentielles et la réglementation des produits cosmétiques. ... 50

b) Les huiles essentielles en pharmacie comme médicament à base de plantes ... 51

c) Les huiles essentielles et la réglementation des compléments alimentaires ... 52

d) L’émergence d’industriels indélicats ?... 54

e) Sanction via l’ANSM et la DGCCRF ... 55

DEUXIEME PARTIE :DEVELOPPEMENT D’UN OUTIL DE PERSONNALISATION POUR UNE PRATIQUE DE L’AROMATHERAPIE PLUS SIMPLIFIEE ET SECURISEE... 57

1) Présentation de la base de données ... 57

a) Organisation ... 57

b) L’analyse ... 59

c) Mise en place du diagnostic de personnalisation ... 60

d) La réglementation du diagnostic de personnalisation ... 62

CONCLUSION ... 71

OUVERTURE :MEDENE, L’EXPERT EN AROMATHERAPIE ADAPTEE AUX BESOINS DE CHACUN. ... 73

1) Besoin ... 73

2) Solution ... 73

3) Opportunité ... 74

4) Un marché en croissance... 75

5) Une équipe et un conseil d’experts complémentaires ... 75

6) Business model et stratégie adaptée au développement produit ... 76

7) Les défis ... 76

ANNEXE 1 :LISTE DE SUBSTANCES INTERDITES DANS LES PRODUITS COSMETIQUES ... 77

ANNEXE 2 :LES HUILES ESSENTIELLES A MONOPOLE PHARMACEUTIQUE ... 79

ABREVIATIONS : ... 80

(14)

INTRODUCTION

Dans un monde où le comportement des consommateurs est bouleversé, où tout va plus vite, la majorité de la population fait de plus en plus attention à elle et recherche des méthodes saines pour répondre à ses besoins. Les utilisateurs recherchent l'honnêteté, l’authenticité, de la créativité, du “sans produits chimiques” et de la naturalité.

Il y a une réelle prise de conscience des consommateurs qui se tournent de plus en plus vers des solutions efficaces et naturelles, et les huiles essentielles, par leurs vertus thérapeutiques deviennent alors de véritables indispensables pour palier l’ensemble des maux du quotidien.

Cependant, la majorité de la population ne va pas utiliser les huiles essentielles en toute sécurité.

Dans un premier temps, nous rappellerons ci-dessous la définition de l’aromathérapie, d’une huile essentielle, d’une huile végétale, d’un hydrolat. Nous détaillerons l’ensemble des bonnes pratiques des huiles essentielles à adopter, leur procédé de fabrication, pour quelles indications et plus précisément comment les utiliser en toute sécurité. Il serait également intéressant d’approfondir la toxicité liée à certaines huiles essentielles afin de déterminer le parfait dosage efficace à une dose, et toxique à une autre.

Les huiles essentielles ont une réglementation flou qui n’est pas encore précisée auprès de l’agence national du médicament, ce qui nécessite un point de vigilance supplémentaire quant à leurs utilisations. C’est pourquoi nous allons voir les différentes possibilités et problématiques pour la validation d’une réglementation cosmétique, de complément alimentaire ou encore de médicament à base de plante par l’ANSM. Au vu de l’ensemble des difficultés rencontrées dans l’utilisation des huiles essentielles, des informations divergentes que l’on peut trouver sur internet et dans la littérature scientifique ou non scientifique, il serait intéressant d’avoir un outil de personnalisation permettant de rassembler l’ensemble des informations liant les huiles essentielles à leur carte d’identité. C’est précisément ce que nous regarderons en détails dans le document suivant afin de rendre l’utilisation des huiles essentielles et végétales la plus simple et sécurisée possible.

En effet, avec l’aide d’un questionnaire s’orchestrant en trois parties, nous allons récupérer des informations concernant le profil de l’utilisateur, identifier son besoin et y ajouter un outil d’aide à la formulation afin d’obtenir la sélection d’huiles essentielles et végétales idéale pour l’utilisateur. Cet outil d’aide à la formulation pourrait non seulement aider les personnes n’ayant aucune connaissance en aromathérapie à s’y retrouver mais également les experts qui souhaiteraient élargir leurs connaissances et les challenger.

(15)

Première partie : L’environnement scientifique des huiles

essentielles

A) Qu’est-ce que l’aromathérapie ?

1) Histoire

Les utilisations des substances odorantes des plantes sont connues depuis l'antiquité. Il y a plus de 4000 ans, à Babylone, il est dit que dans les textes akkadiens, on brûlait des cyprès pour empêcher les épidémies de se propager.

Les premiers textes concernant l’utilisation d’huiles fines et de parfums ont été retrouvés sur des hiéroglyphes égyptiens datant de plus de 2800 ans. Ils avaient pour fonction d’avoir des bienfaits dans les bains aromatiques et étaient utilisés pour embaumer les corps des défunts. On a en effet retrouvé des jarres avec des résines et des huiles essentielles qui étaient toujours odorantes dans le tombeau de Toutankhamon (après 3200 ans). Les égyptiens avaient une vraie maîtrise des vertus antibactériennes et antiputrides de certaines huiles essentielles.

En 378-285 av. J.-C., Théophraste effectue une classification des plantes, dans son ouvrage Historia plantarum, qui ne sera pas améliorée avant la Renaissance.

Les bienfaits des huiles essentielles se retrouvent également dans différentes religions. Plus d’une centaine de références aux substances aromatiques sont inscrites dans la Bible, et les prophètes bibliques admettent que les huiles essentielles protègent des contaminations. On peut d’ailleurs noter que Jésus, à sa naissance a eu comme cadeaux des substances aromatiques d’encens et de myrrhe par les rois mages.

Les Arabes se sont également intéressés aux propriétés des huiles essentielles. Ce sont eux qui ont inventé le serpentin qui permet la réfrigération du produit distillé, qui a permis d’améliorer le processus de distillation des huiles.

En 980-1037, C'est Avicenne, médecin et philosophe, qui produit la première huile essentielle pure : l’huile essentielle de rose. Il aurait utilisé un Alambic, qui a lui-même été créé par les Égyptiens en Mésopotamie. La distillation par la vapeur d'eau a permis d’extraire des huiles essentielles pures de nombreuses plantes. Avicenne a écrit de nombreux ouvrages médicaux dans lesquels il fait une large place aux huiles essentielles.

En Chine, l’aromathérapie avait une place importante dans la médecine : chaque partie d’une plante qui était utilisée pour faire une huile essentielle était reliée à un des 5 éléments. Les tiges et feuilles (élément Bois : avait pour signification la naissance), les fleurs (élément Feu : avait pour signification la croissance), les fruits et résines (élément Terre : la transformation), les écorces et graines (élément Métal : le déclin) rhizomes et racines (élément Eau : la stagnation).

(16)

Concernant la médecine traditionnelle chinoise, les huiles essentielles apporteraient des bénéfices psychologiques et aideraient à l’intégration corps-esprit.

Shen Nung rédige le plus ancien traité de phytothérapie et le Houang-Ti Nei-Jing Su-Wen fait référence à l’utilisation de préparations oléo-aromatiques pour le massage. En Europe, l’histoire raconte qu’un même groupe de voleurs s’est introduit chez des habitants victimes de la peste pour dépouiller les cadavres ; aucun n’a contracté la maladie, alors que la peste est une maladie extrêmement contagieuse.

Le roi, les a obligés à divulguer leur remède : issus d’une famille provenant d’une lignée d’apothicaires, ils possédaient des connaissances en aromathérapie et s’appliquaient un mélange d’huiles sur le corps pour se protéger. La recette se trouve encore actuellement dans les archives royales.

En 1937, l’inventeur du terme aromathérapie René-Maurice Gattefossé se serait brûlé les mains, le visage et les avant-bras dans son laboratoire. Il aurait eu le réflexe de plonger sa main dans un bain rempli d’huile essentielle de lavande vraie. La douleur s’est alors rapidement estompée et les processus de guérison et de cicatrisation ont été rapides. Suite à cet accident, il a décidé d’étudier les propriétés des huiles essentielles. Il fut le premier à découvrir les relations structures activités des composants aromatiques et à codifier les grandes propriétés des arômes naturels.

En 1964, le docteur Valnet, chirurgien militaire, en raison d'un manque soudain de médicaments classiques, va utiliser des huiles essentielles. Il va alors publier des ouvrages de vulgarisation qui font connaître au grand public l'efficacité des huiles essentielles, ce qui va permettre de relancer leurs usages médicaux.

En 1975, c’est Pierre Franchomme, chercheur aromatologue, qui met en évidence l'importance du chimiotype (ou race chimique de l'espèce : carte d’identité de l’espèce), c’est en d'autres termes, la définition des molécules biologiquement actives sur un certain nombre de pathologies étudiées cliniquement. Sa précision permet de réduire les échecs thérapeutiques et de diminuer les effets secondaires ou les risques de toxicité liés aux huiles essentielles.

L’avènement de la civilisation industrielle en plus des avancées de l’antibiothérapie entraîna un oubli presque total de l’utilisation thérapeutique des huiles essentielles. Il faudra attendre le XXe siècle pour qu'elles apparaissent comme médecine à part entière. La naissance de l’aromathérapie scientifique s’est faite à partir des années 70 : « Les huiles essentielles ne sont pas des corps simples, mais bien des assemblages de molécules diverses, ayant chacune leurs propriétés particulières. »

(17)

et Meunier dans les annales de l’institut pasteur), résultats concordants menés par des médecins et pharmaciens sur des études in vitro.

Le terme « aromathérapie » vient du latin « aroma » qui signifie arôme, odeur agréable de certaines essences naturelles de végétaux, d’essences chimiques ou d’acides volatils et du grec « therapeia » qui signifie soin, cure. Le terme « aromathérapie » désigne l’utilisation des plantes afin de traiter des pathologies et d’améliorer sa santé et son bien-être1234.

2) Définitions

Le terme " Aromathérapie " est utilisé pour la première fois en 1928 par un biochimiste Français, René-Maurice Gattefossé5.

L’aromathérapie est le fait de se soigner par les huiles essentielles. C’est une médecine naturelle qui n’est pas une médecine douce, car elle repose sur l'activité des molécules biochimiques des huiles essentielles, qui sont présentes de façon hyper concentrées. Selon la Pharmacopée Européenne (10e édition), une huile essentielle est un « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. Une huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de composition ».

Selon la monographie de la Pharmacopée européenne, la matière première végétale peut être fraîche, sèche, entière, contusée ou pulvérisée, à l’exception des fruits du genre Citrus qui sont toujours traités à l’état frais.

C'est un mélange de molécules variées, comprenant en particulier des terpènes (hydrocarbures non aromatiques), c'est-à-dire dérivés de l'isoprène et non du benzène, et des composés oxygénés (alcools, aldéhydes, cétones).

Les huiles essentielles peuvent subir un traitement ultérieur approprié. Elles peuvent être commercialement dénommées comme étant déterpénées, désesquiterpénées, rectifiées ou privées de « x ».

Une huile essentielle déterpénée et désesquiterpénée est une huile essentielle privée, partiellement ou totalement, des hydrocarbures mono- et sesquiterpéniques.

1 « Huile-essentielle_Wikipedia_FR.pdf ». 2 « these-cv-koziol-Nathalie.pdf ».

3 Franchomme, Jollois, et Pénoël, L’aromathérapie exactement.

4 « d) Prise de conscience des vertus thérapeutiques des huiles essentielles ». 5 « Recommandations relativesaux critères de qualité deshuiles essentielles ».

(18)

Une huile essentielle rectifiée est une huile essentielle qui a subi une distillation fractionnée dans le but de supprimer certains constituants ou d’en modifier la teneur. Une huile essentielle privée de « x » est une huile essentielle qui a subi une séparation partielle ou complète d’un ou plusieurs constituants6.

Une huile essentielle est considérée comme un médicament si elle est présentée comme ayant des propriétés pour soigner ou prévenir des maladies humaines ou si elle a une action pharmacologique, immunologique ou métabolique.

Elle peut également être utilisée comme excipient (aromatisant par exemple) dans la formule d’un médicament.

En pharmacie, les huiles essentielles peuvent être délivrées sous forme de préparations magistrales ou telles quelles.

La distinction entre « huiles essentielles » et « essences » s’explique par le fait que les huiles essentielles sont issues de la distillation de végétaux sans aucune autre modification alors que les « essences » peuvent subir des adjonctions chimiques7.

Selon l'AFNOR, il faut utiliser le terme d'essence alors que la Pharmacopée française et la Pharmacopée européenne utilisent le terme d'huile essentielle. Le terme d'huile essentielle a été retenu par les spécialistes en pharmacognosie 89.

a) Comment les utiliser et pourquoi ?

On peut utiliser les huiles essentielles de quatre façons différentes :

- Par voie orale, un usage qui est très répandu en France. Cependant, les huiles essentielles prises par voie orale doivent toujours être diluées : dans du miel, du sucre glace, une mie de pain ou encore sur un comprimé neutre. La voie orale ne doit pas être utilisée chez les enfants avant 6 ans.

- Par voie transcutanée : les huiles essentielles passent dans le sang (ce qui signifie qu’elles passent également la barrière hématoencéphalique et la barrière foetoplacentaire). C’est la voie la plus appréciée dans le monde entier car il y a une association du plaisir qui passe par l’odeur et le massage. Il faut également éviter de les utiliser pures et préférer une dilution dans une huile végétale avant l’application.

(19)

Dilution Utilisation

1% Action dermocosmétique

3% Action réparatrice tégumentaire (solution nasale, muqueuse fragile)

5% Action sur le système nerveux (stress, fatigue) 7% Action circulatoire, sanguine et lymphatique 10% Action musculaire, tendineuse et articulaire 15% Préparation sport et compétition

20% Solution pour huiles dermocaustiques

30% Action locale très puissante

Figure 1 : Tableau représentant le % d’huiles essentielles en fonction de leur dilution10

- Par voie respiratoire : on peut les utiliser par inhalation sèche en appliquant quelques gouttes d’huiles essentielles sur un mouchoir ou directement dans un stick, ou par inhalation humide en déposant quelques gouttes d’huiles essentielles dans un inhalateur ou un bol d’eau chaude. L’inhalation humide peut également s’effectuer par l’utilisation d’un diffuseur atmosphérique, cependant il ne doit pas être utilisé plus de 15 minutes par heure pour les adultes à une fréquence de 3 à 4 fois par jour. S’il est utilisé en présence d’un enfant de plus de 6 ans : l’utilisation doit être limitée à 5 minutes par heure 3 fois par jour.

- Dans l’eau du bain : il est important de toujours les diluer dans des bases neutres pour le bain ou utiliser un bouchon de gel douche ou de shampooing pour éviter les brûlures. Les huiles essentielles contiennent des molécules chimiques actives et chacune d’entre elles génèrent des propriétés thérapeutiques différentes. C’est grâce à ces propriétés que l’on va pouvoir déterminer pour quelles indications les huiles essentielles vont s’utiliser. C’est pourquoi, il est possible de les utiliser pour la cosmétique, le bien-être ou encore pour se soigner.

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b) Les huiles végétales

Les huiles végétales sont très différentes des huiles essentielles. Elles proviennent de fruits oléagineux : ce qui explique qu’elles soient riches en lipides, contenues dans les graines, les noyaux, ou encore dans les fleurs.

Elles sont obtenues par un processus de pressage : soit par première pression à froid qui préserve toutes les qualités naturelles de la plante, soit par un procédé de pressage industriel à chaud et par solvants issus de la pétrochimie qui va détruire une partie des bienfaits de la plante11.

Elles sont connues pour leurs bienfaits hydratants, nourrissants et protecteurs. Elles sont parfaites pour la dilution avec les huiles essentielles car elles permettent de les rendre moins agressives pour la peau et de faciliter leurs modes d’applications.

c) Les hydrolats

Selon la Pharmacopée française, “les eaux distillées végétales sont obtenues par entraînement à la vapeur d’eau de diverses parties de plantes aromatiques ou non. Elles sont constituées par la phase aqueuse recondensée (ou hydrolat) et séparée de l’huile essentielle quand il y en a.”

Suite à la distillation d’une huile essentielle, on obtient une phase hydrophobe : l’huile essentielle, et une phase hydrophile : l’hydrolat. L’hydrolat va contenir une quantité infime de molécules chimiques qui vont lui donner des propriétés thérapeutiques semblables aux huiles essentielles mais beaucoup moins puissantes. C’est pourquoi l’hydrolat peut s’utiliser chez les femmes enceintes, les enfants ou encore des personnes sensibles qui ne peuvent pas utiliser d’huiles essentielles.

Une autre particularité des hydrolats, c’est qu’on peut les obtenir sans huiles essentielles par distillation de plantes non aromatiques, comme l’hydrolat de Bleuet, de Tilleul ou d’Hamamélis12.

3) La large diffusion des huiles essentielles

Aujourd’hui, une cinquantaine d’huiles essentielles sont vraiment démocratisées. Elles sont considérées par certains comme indispensables dans leur routine quotidienne. Leurs utilisations peuvent être envisagées en fonction des envies de l’utilisateur et des saisons.

Pourtant, il existe près de 500 huiles essentielles, mais pour l’instant seulement 300 sont utilisées et 50 démocratisées13.

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Parmi l’ensemble de ces huiles, j’ai choisi de détailler un peu plus l’huile essentielle de tea tree et de la camomille noble :

LE TEA TREE (MELALEUQUE A FEUILLES ALTERNEES)

Le tea-tree est l’huile essentielle connu comme “SOS anti-acné”. On la retrouve dans un très grand nombre de produits d’hygiène corporelle (savon, shampoing, huile de bain) et cosmétiques, où elle est présente en faible quantité (généralement 1%).

Elle peut s’utiliser par voie cutanée soit pure de façon ultra-localisée, soit diluée dans une huile végétale pour qu’elle soit moins agressive. En effet, l’huile essentielle de tea tree peut être très agressive pour la peau et peut entraîner des brûlures, si elle est utilisée à forte dose.

Elle peut également s’utiliser mélangée à du dentifrice et à de l’huile essentielle de citron sur la brosse à dent pour une hygiène parfaite, et favorise un blanchiment des dents.

Elle peut aussi être utilisée en prévention pour les maux de gorges, à condition de la diluer dans du miel, ou de la déposer sur une mie de pain.

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Figure 2 : Carte d’identité de l’huile essentielle de tea tree, issus de la base de données Medene

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LA CAMOMILLE NOBLE

On peut retrouver cette plante sur les sols légers, sablonneux de l’ouest de l’Europe. Elle présente des feuilles plumeuses, des capitules composés de fleurs blanches ligules nombreuses, fleurs jaunes tubuleuses rares au centre inséré sur un réceptacle conique et des akènes jaunâtres côtelés.

La camomille romaine à fleurs doubles (Chamaemelum nobilis flore pleno) est une référence antistress, très puissante en cas de choc émotionnel. A l’état sauvage, ses fleurs ressemblent à la matricaire ou à la pâquerette.

Elle s’applique par voie cutanée : 3 gouttes (HECT) sur le plexus solaire ou 2 gouttes sur la face interne des poignets, il suffit ensuite de prendre une grande respiration pour avoir la double efficacité : cutanée et olfactive.

C’est une des rares huiles essentielles à pouvoir être prise directement pure, mais mieux vaut la diluer avec du miel ou la prendre directement sur une mie de pain si la prise se fait par voie orale14.

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Figure 3 : Carte d’identité de l’huile essentielle de camomille noble, issus de la base de données Medene.

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4) Le processus de fabrication des huiles essentielles

Pour extraire une huile essentielle, il existe de nombreuses méthodes qui seront détaillées ci- dessous : l’extraction par pression à froid ou expression, la percolation ou l'hydro diffusion, l'extraction au CO2 supercritique et la distillation.

On retrouve également d’autres méthodes d’extraction mais qui sont utilisées pour la parfumerie comme l’extraction par solvant ou l’enfleurage.

L’extraction d’une huile essentielle va être réalisée à partir de ses fleurs, ses feuilles, ses racines ou encore des graines de la plante.

L’EXTRACTION PAR PRESSION A FROID OU EXPRESSION

L’expression est utilisée pour les huiles essentielles qui font parties des agrumes. On va obtenir les essences d’agrumes en pressant les agrumes manuellement ou mécaniquement. L’extrait obtenu va alors s’appeler “essence” car il ne subit aucune modification chimique contrairement aux huiles essentielles.

LA PERCOLATION OU L’HYDRO DIFFUSION

Avec cette méthode, on va obtenir de “l’essence de percolation”. On va envoyer de la vapeur d’eau de haut en bas, ce qui va permettre l’obtention d’huile essentielle plus rapidement mais avec un contrôle qualité moins bon.

L’EXTRACTION AU CO2 SUPERCRITIQUE

Cette méthode consiste à faire passer un courant de CO2 à haute pression qui fait éclater

les poches à essence et entraîne les substances aromatiques. Cependant elle reste très chère. Il est intéressant de noter que si l’on extrait de l’huile essentielle de camomille romaine par extraction au CO2 supercritique, il n’y aura plus la molécule de

chamazulène. Dans ce cas, l’huile essentielle de camomille ne sera pas bleue comme lors d’une distillation classique à la vapeur d’eau.

L’EXTRACTION PAR SOLVANT

On utilise cette méthode pour obtenir des huiles florales, qui sont extrêmement parfumées. On va mettre dans une cuve chauffée les plantes et le solvant ensemble pour favoriser l’extraction des huiles par le solvant. On va ensuite obtenir un jus qui va être filtré et devient alors un “concret”, qui va être mélangé à de l’alcool. Le tout sera

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refroidi puis filtré afin d’obtenir une fois l’alcool évaporé “l’absolu”, une huile très parfumée.

L’EXTRACTION PAR ENFLEURAGE

Elle est surtout utilisée pour les fleurs qui ne supportent pas bien la chaleur et qui contiennent de faibles concentrations en essence. Ce procédé est souvent utilisé sur des pétales, qui viennent d’être cueillis, que l’on va étaler sur de la graisse. Ils vont ainsi progressivement se saturer en essence, afin d’obtenir une “pommade”, qui va ensuite être lavée avec de l’alcool pour donner, après évaporation de l'alcool, de l’huile parfumée appelée “absolue”.

LA MACERATION

C’est un processus qui ressemble à l’enfleurage. Il va permettre d’extraire les huiles essentielles après qu’elles aient reposé dans des cuves d’huiles jusqu’à ce que les pièces parfumées se dissolvent. La macération dure généralement plusieurs années.

PROCEDURE PAR EPUISEMENT

Cette procédure est souvent utilisée pour l’olfactothérapie. Elle consiste à faire l’extraction des essences par solvant. On va obtenir des concrètes de fleurs qui vont devenir des absolues par épuisement à l’alcool, puis des “essences concrètes” après évaporation. Ces concrètes vont souvent contenir 2 à 3% de solvants résiduels15.

LA DISTILLATION PAR ENTRAINEMENT A LA VAPEUR

La méthode la plus utilisée pour extraire une huile essentielle est la distillation par entraînement à la vapeur. Pour obtenir une huile essentielle 100% naturelle et de qualité il est important de bannir tout produit chimique qui sont des substances mortes. Ces substances peuvent perturber le système métabolique et s’accumuler dans l’organisme. Lors de la distillation, il faudra faire une triple vérification : sur la plante, l’extraction et le produit final afin de s’assurer qu’elle soit complètement naturelle. Le distillateur devra aussi avoir des connaissances techniques et scientifiques pour une distillation parfaite. La distillation par entraînement à la vapeur est la méthode la plus ancienne et aussi la plus utilisée pour obtenir une huile essentielle de qualité. Elle va permettre d’extraire les molécules aromatiques. Cependant c’est une méthode délicate, qui exige une expérience dans le domaine et une surveillance tout au long de la distillation.

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Figure 4 : Schéma représentant la distillation par entraînement à la vapeur16.

Tout d’abord, il faudra faire passer un courant de vapeur d’eau dans la cuve contenant les plantes.

Avec la chaleur et l’humidité, les huiles essentielles volatiles vont peu à peu se libérer. La vapeur d’eau chargée en huile essentielle va ensuite passer dans le serpentin qui est refroidi par de l’eau froide, que l’on peut observer sur le schéma ci-dessus. Cela va permettre à la vapeur d’eau chargée en huile essentielle de se condenser et de retrouver son état liquide.

On va ensuite recueillir ce liquide constitué d’huiles essentielles et d’eau dans un essencier (appelé aussi vase florentin). Comme l’eau et l’huile essentielle n’ont pas la même densité, on va obtenir 2 phases bien distinctes dans l’essencier avec l’huile essentielle qui a une densité plus légère qui va se trouver dans la phase supérieure et l’eau qui sera dans la phase inférieure.

L’essencier, qui a 2 robinets va permettre de récupérer, par celui du haut l’huile essentielle et par celui du bas l’hydrolat ou eau florale.

Pour que la distillation soit parfaite, il faut respecter certains critères. L’alambic utilisé doit être en acier inoxydable, pour éviter la formation d’oxydes qui est possible avec l’utilisation du cuivre ou du fer.

La distillation doit s’effectuer à basse pression, entre 0,05 et 0,10 bar car des suroxydations peuvent se former sous haute pression, et faire varier la couleur de

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certaines huiles essentielles, les dénaturer, voire les rendre nocives.

Le temps de distillation est également très important car c’est ce qui va permettre de recueillir la totalité des molécules aromatiques présentes dans une huile essentielle, pour avoir son chimiotype complet. En effet, certains distillateurs vont accélérer la distillation pour augmenter leur rentabilité. Ils devront ensuite distiller à nouveau leurs huiles essentielles pour les purifier des composants indésirables et pour concentrer les composants les plus volatils. Le fait de rectifier une huile essentielle va la dénaturer de sa couleur et de son odeur et sera généralement plus irritante pour l’utilisateur. L’eau utilisée pour réaliser la distillation devra être choisie sans détartrants chimiques. On utilise généralement une eau de source non calcaire.

A la fin de la distillation, le stockage et la conservation des huiles essentielles sont 2 paramètres importants à prendre en compte.

Les huiles essentielles vont être filtrées et stockées dans des cuves hermétiques inaltérables. Ces cuves doivent être stockées dans un endroit frais et à l’abri de la lumière, afin d’éviter l’oxydation et la polymérisation des huiles essentielles. Elles doivent ensuite être embouteillées dans des flacons en verre opaque ambre ou bleu foncé afin de les protéger des agressions extérieures et d’éviter une microdissolution du plastique ou du caoutchouc causées par les substances aromatiques171819.

RENDEMENT DE DISTILLATIONS

Pour obtenir un kilogramme d’huile essentielle il faut environ : - 10 kg de clous de girofle

- 20 kg de badiane de Chine - 50 kg de lavandin

- 150 kg de lavande vraie - 3,5 tonnes de rose de Damas - 4 à 12 tonnes de mélisse

Il est impressionnant d’observer les différences de rendement entre par exemple le clou de girofle et la mélisse.

Ces différences de rendement expliquent le coût de certaines huiles essentielles, ce à quoi s’ajoute le mode de culture, une récolte éventuellement manuelle ou encore la différence entre certaines saisons20.

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5) Le CONTRÔLE QUALITÉ : Chromatographie, Spectrométrie et Aromatogramme

En France, le contrôle qualité d’une huile essentielle doit respecter des normes qui sont

fixées par l’AFNOR (Association Française de Normalisation) et le CEN (comité Européen de Normalisation) au niveau national ou européen. Le contrôle qualité est nécessaire et permet de garantir à l’utilisateur qu’il ne va pas s’empoisonner alors qu’il cherche des produits naturels pour son bien-être.

En effet, lors de la culture d’une huile essentielle, il se pourrait que des pesticides, ou d’autres molécules potentiellement cancérigènes soient détectés à la chromatographie lors du contrôle qualité. Cela peut s’expliquer par la proximité des cultures d’huiles essentielles à celle des champs des agriculteurs qui utilisent des pesticides.

Ces contrôles qualités doivent être respectés par tous distributeurs d’huiles essentielles pour assurer la sécurité de l’utilisateur. Cependant, comme c’est un secteur en plein développement et que par un manque de réglementation tous les contrôles ne peuvent être vérifiés, il y a des entreprises qui prennent la liberté de ne pas rendre publique leurs contrôles qualités des matières premières.

Certains producteurs situés par exemple à Madagascar ou encore en Amérique du Sud ne sont pas soumis aux mêmes normes qu’en France ou en Europe, il faut donc être vigilant sur les contrôles qualités des huiles que l’on achète.

QUELS SONT CES CONTROLES QUALITES ?

Le laboratoire qui effectue la distillation doit réaliser des contrôles afin de s’assurer de la qualité de son huile essentielle :

• Contrôles organoleptiques :

- Vérification de la couleur de l’huile essentielle

- Vérification de son odeur : chaque odeur est caractéristique à une huile essentielle - Vérification de la saveur de l’huile essentielle en cas de doute

• Contrôles des constantes physiques : - Densité

- Solubilité

- Point de fusion, d’ébullition, de congélation - Pouvoir rotatoire

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- Contrôle par la chromatographie entre témoin et échantillons

Il existe plusieurs types de chromatographie. La plus courante utilisée pour identifier les molécules aromatiques présentes dans une huile essentielle est la chromatographie capillaire en phase gazeuse, qui est une technique de séparation moléculaire. Le chromatographe va donner un graphique qui montre des pics, qui correspondent chacun à une molécule aromatique identifiée par un intégrateur qui les transmet à un enregistreur.

- Le spectromètre

Le spectromètre de masse va nous permettre de connaître les proportions relatives de chaque molécule présente dans une huile essentielle. Il est souvent utilisé dans le cadre de la recherche.

- L'aromatogramme

L’aromatogramme, va permettre de mesurer le pouvoir antibactérien d’une huile essentielle, in vitro. Cette technique est comparable à celle utilisée pour voir l’activité bactéricide des antibiotiques. On va disposer des séries de disques imprégnés d’huiles essentielles différentes.

Cela va nous permettre de mesurer, après un temps de latence à la température de 37,5°C, le diamètre du halo d’inhibition qui entoure les disques2122.

L’ensemble de ces contrôles va permettre de valider la bonne qualité d’une huile essentielle et de mettre en confiance le patient lors de l’achat de ses huiles essentielles. Les huiles essentielles délivrées en pharmacie par un professionnel de santé sont soumises à l’ensemble de ces contrôles qualités, ce qui va donner confiance et véhiculer un gage de qualité pour le patient.

B)

Étude de cas : Les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles

1) Propriétés physiques des huiles essentielles

Les huiles essentielles sont volatiles, c’est ce qui leur confère leur caractère odorant et c’est ce qui permet leur entraînement à la vapeur. Inversement, les huiles végétales sont des huiles grasses, appelées également « huiles fixes ».

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faible densité et ne sont généralement pas solubles dans l’eau mais le sont dans des huiles grasses, dans les solvants organiques ou encore dans les alcools.

En fonction de la température, elles peuvent passer de l’état liquide à l’état cristallin et même aller jusqu’à l’état solide. Les huiles essentielles sont représentées par tout le spectre en passant de l’ultraviolet au jaune.

L’aromathérapie scientifique doit se fonder sur les connaissances des espèces botaniques précises afin d’éviter les erreurs et de proscrire tous les opportunistes. Si on prend l’exemple de la lavande : il en existe 5 variétés utilisées en aromathérapie et chacune ont des propriétés différentes. Alors que la lavande vraie est apaisante et relaxante la lavande stoechade est mucolytique et fortement neurotoxique, il est donc impératif de ne pas les confondre au risque de mettre en danger le consommateur. Il faut également être vigilant face aux différents chimiotypes (c’est la carte d’identité d’une huile essentielle) d’une même espèce qui auront des impacts physiologiques différents.

Les huiles essentielles contiennent généralement 3 à 4 molécules majoritaires qui leur confèrent leurs propriétés pharmacologiques et d’autres molécules qui restent minoritaires.

Les constituants des huiles essentielles peuvent avoir : - Une action directe

La molécule agit sur des microorganismes pathogènes (ce qui va les éliminer) ou une fonction physiologique (qui peut être stimulée par l’action des molécules présentent dans les huiles essentielles).

D’après Pierre Franchomme, Lapraz et Duraffourd décrivent des actions sympathomimétiques, sympatholytiques, parasympathomimétique, parasympatholytique de certaines huiles essentielles, qui ont ensuite été approfondis dans une étude, ce qui a permis de préciser ces actions. Des études fondamentales ont aussi été réalisées pour prouver l’activité neurotrope des huiles essentielles.

- Une action indirecte

Toujours d’après Pierre Franchomme, des résultats cliniques ont montré que les molécules aromatiques sont souvent réactives et peuvent capter des atomes in vivo : soit par apport ou captation d’électrons ou par apport de protons.

Les huiles essentielles peuvent agir de façon exogène (olfactive), c’est à dire qu’elles vont agir au niveau de l’aire corticale olfactive et endogène (neurologique, endocrinienne, microbiotique).

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- Leurs propriétés anti-infectieuses : antis bactériennes ; antifongiques ; antiseptiques - Leurs propriétés anti-inflammatoires et antihistaminiques

Par la suite, on a observé d’autres propriétés des huiles essentielles, et on a constaté qu’elles pouvaient également avoir :

- Des propriétés insectifuges et insecticides - Des propriétés immunorégulatrices

- Des propriétés anti catarrhales : expectorantes, mucolytiques, antispasmodiques, anti arythmiques, antalgiques, analgésiques et anesthésiques, calmantes, hypnotiques et anxiolytiques

- Des propriétés endocrino régulatrices

- Des propriétés vasculotropes et hémotropes : hyperémiantes, phlébotoniques et lymphotiques, anticoagulantes et fibrinolytiques, anti hématomes, hémostatiques, hypotensives

- Des propriétés digestives : eupeptiques et carminatives, cholagogues et cholérétiques, hépato stimulantes et hépatoprotectrices

- Des propriétés cicatrisantes - Des propriétés analeptiques - Des propriétés thermorégulatrices

- Elles auraient également des propriétés antitumorales et des propriétés anti leucémiques

Pierre Franchomme, dans son livre “l’aromathérapie exactement” décrit de nombreux cas cliniques qui ont montré des résultats généralement concluants sur des pathologies qui étaient difficilement soignées uniquement par la médecine classique23.

2) Étude de cas sur Chlamydia trachomatis

L’infection par Chlamydia trachomatis est la Maladie Sexuellement Transmissible la plus courante et est en recrudescence dans plusieurs pays. On compte par exemple plus de 4 millions de cas aux Etats-Unis chaque année. Une chlamydia non traitée chez la femme peut entraîner une stérilité définitive. Son diagnostic se fait à partir d’un frottis, puis par culture cellulaire afin d’estimer la virulence de la bactérie.

Une étude sur l’effet protecteur de l’huile essentielle de Thymus vulgaris

thujanoliferum sur les cellules Mc Coy et Hela 229 infectées par Chlamydia trachomatis a été réalisée.

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Une étude in vitro a été mise en place : des cellules Mc Coy et Hela 229 ont été utilisées pour propager le Chlamydia. A la concentration de 0,03% en huile essentielle, les cellules continuent à se diviser. Au-delà de cette concentration en huile essentielle, les cellules hôtes présentent une mortalité accrue et ne sont plus susceptibles d’être infectées.

Les résultats ont montré que l’huile essentielle permet de limiter une infection à chlamydia in vitro. Pour valider ce constat, des études cliniques in vivo ont été ensuite réalisées : l’huile essentielle de thym vulgaire à thujanol-4, associée à une antibiothérapie douce peut représenter un agent limitant des infections systémiques à Chlamydia. Il faut cependant noter que ces résultats n’ont pas fait l’objet de publication suivant les règles de la littérature scientifique et médicale, ce qui limite leur recevabilité.

Cette étude de cas n’est pas un cas isolé. De plus en plus de recherches sont réalisées afin de prouver l’efficacité des propriétés thérapeutiques des huiles essentielles. Cependant, bien qu’ayant une efficacité avérée, ces produits naturels ne sont pas sans dangers.

C)

Quels sont les dangers ?

Depuis quelques années, on tend vers une démocratisation de l’aromathérapie. On peut trouver les huiles essentielles diluées, mélangées ou pures, accessibles sans ordonnance dans de nombreuses structures : en pharmacie, dans les supermarchés ou encore dans les magasins spécialisés.

Mais les huiles essentielles ne sont pas sans danger. En effet, elles sont souvent considérées à tort comme une médecine douce. Or, c’est la seule médecine naturelle qui n’est pas douce. Une huile essentielle contient des composants végétaux de façon hyper concentrées et peut donc avoir des effets toxiques pour l’utilisateur si elles sont mal utilisées. La mauvaise utilisation est souvent liée au dosage, mais elle peut aussi être dû à une mauvaise association entre différentes huiles essentielles, ou encore à une mauvaise application (par exemple une huile essentielle à application cutanée qui serait prise par ingestion).

Il est absolument impératif de consulter un professionnel de santé s’il y a le moindre doute sur l’utilisation d’une huile essentielle.

Chaque année l’American Association of Poison Control Center (AAPCC) publie un rapport sur toutes les intoxications ayant été reportées aux USA.

Dans le tableau et le graphique ci-dessous, on remarque que le nombre d’intoxications aux USA augmente continuellement d’année en année. Même si il paraît évident

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d’avoir un nombre d’intoxications plus élevée chez les enfants de moins de 6 ans, on observe également une légère augmentation du nombre d’intoxication aux huiles essentielles chez les adultes de plus de 19 ans.

Figure 5 : Tableau regroupant les intoxications annuelles par les HE rapportées aux USA24252627282930313233343536373839

24 « 2010 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers National Poison Data System NPDS 28th Annual Report.pdf ».

25 Bronstein et al., « 2011 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System (NPDS) ».

26 Mowry et al., « 2012 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System (NPDS) ». 27 Bronstein et al., « 2009 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System

(NPDS) ».

28 Bronstein et al., « 2008 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System (NPDS) ».

29 Bronstein et al., « 2007 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System (NPDS) ».

30 Lai et al., « 2005 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poisoning and Exposure Database ». 31 LITOVlTZ et al., « 1998 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers Toxic Exposure Surveillance System ». 32 Litovitz et al., « 1999 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers Toxic Exposure Surveillance System ». 33 Litovitz et al., « 2000 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers Toxic Exposure Surveillance System ». 34 Litovitz et al., « 2001 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers Toxic Exposure Surveillance System ». 35 Watson et al., « 2002 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers Toxic Exposure Surveillance System ». 36 Mowry et al., « 2014 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers’ National Poison Data System (NPDS) ».

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Figure 6 : Graphique représentant le nombre de cas d’intoxications aux HEs rapportés aux USA de 1997 à 2014

En France on retrouve la même croissance d’intoxication qu’aux États-Unis, une croissance qui a été multipliée par 5 en 8 ans et qui, au vu de la démocratisation des huiles essentielles ne va pas s’arrêter.

Si l’on compare cette croissance du nombre de cas d’intoxication aux huiles essentielles à l’arrivée en nombre d’acteurs leaders sur le marché de l’aromathérapie, on note bien une probable corrélation. En effet, Puressentiel qui voit le jour en 2005 devient très vite un incontournable sur le marché de l’aromathérapie et développe rapidement sa croissance. En 2009, Aromazone qui est déjà bien implanté « sur internet », développe son premier magasin physique pour fidéliser ses clients et continuer son développement. Ces acteurs majeurs ont fortement contribué à la large diffusion de l’aromathérapie mais également au développement du nombre d’intoxications liées aux huiles essentielles.

Figure 7 : Graphique représentant l’évolution des appels concernant les HEs aux CAPTV : Centre Antipoison de toxicovigilance Français

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1) Interactions médicamenteuses

Si l’on analyse la pharmacologie des huiles essentielles, on remarque que certaines peuvent induire l’apparition d’effets indésirables si elles sont associées à des médicaments qui ont une marge thérapeutique étroite.

Les interactions peuvent résulter de différents mécanismes : il peut s’agir de compétition au niveau du site d’action, ou sur une protéine plasmatique, d’addition ou de synergisme des effets, mais elles peuvent aussi provenir de phénomènes d’inhibition ou d’induction enzymatique.

Ce tableau montre que de nombreuses huiles essentielles affectent les cytochromes P450 en les inhibant. Cependant certaines peuvent aussi provoquer l’induction de ces enzymes. Les molécules de Bornéol, 1,8-cinéole, géraniol, d-limonène, myristicine, safrole et terpinéol ont montré qu’ils pouvaient induire les cytochromes P450.

Il faudra donc prendre en compte, chez les patients prenant des médicaments faisant intervenir les cytochromes P450, la dose de certaines huiles essentielles afin de sécuriser leurs prises et de ne pas mettre le patient en danger.

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HE Voie Médicament Mécanisme d’action Gaulthérie

Matricaire, Tanaisie annuelle

Quel que soit la voie d’administration Orale

Warfarine Le méthysalicylate va inhiber l’aggrégation plaquettaire. Il est transformé par des esterases en acidesalicylique et va donc se lier aux protéines plasmatiques et faire augmenter le taux de warfarine dans le sang.

Matricaire, Tanaisie annuelle

Quel que soit la voie d’administration

CYP2D6 Inhibition du CYP2D6

Matricaire Orale CYP2C9 Inhibition du CYP2C9

Ravintsara, sassafras

Thym à géraniol, verveine citronnée

Quel que soit la voie d’administration Orale

Substrat du CYP1A2

Le safrole va inhiber le CYPA12 et va donc potentialiser ses substrats

Ravintsara, sassafras

Quel que soit la voie d’administration Substrat du CYP2E1 Inhibition du CYP2E1 Matricaire, Tanaisie annuelle, sassafras Orale Substrat du CYP3A4 Inhibition du CYP3A4 Myrte citronnée, lemongrass

Quel que soit la voie d’administration Substrat du CYP2B6 Inhibition du CYP2B6 Badiane de chine, Cannelle, Giroflier, Fenouil, Ail, Oignon, Lavandin, Thym, Gaulthérie, Ajowan

Orale Aspirine, héparine,

warfarine

Action antiagrégant plaquetaire. En association avec ces

médicaments, il y a un risque hémorragique.

Menthe pouliot Orale Paracétamol

Phénobarbital

La toxicité en paracétamol est augmentée dû à la diminution de glutathion. En tant qu’inducteur enzymatique, il va augmenter l’hépatotoxicité de la pulagone. Badiane de chine, Anis, Cannelle, Fenouil, Géranium, Lemongrass, Verveine citronnée, Lemongrass

Orale Les antidiabétiques Variation de la glycémie

Cannelle, Giroflier Orale IMAOs

ISRS

Inhibition de la MAO

Augmentation de la sérotonine → risque de syndrome

sérotoninergique

Figure 8 : Tableau représentant les interactions médicamenteuses avec les huiles essentielles40

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2) Populations à risques

Les huiles essentielles, qui sont issues de plantes comprenant des molécules chimiques actives doivent être utilisées avec vigilance. Ceci est encore plus vrai pour les populations les plus sensibles.

Les populations particulièrement à risque sont les personnes épileptiques et les personnes asthmatiques qui peuvent déclencher des crises suite à l’utilisation de certaines huiles essentielles.

Les personnes qui sont sensibles et qui présentent régulièrement des allergies seront également des sujets à risque et devront faire preuve d’une grande vigilance s’ils veulent en utiliser.

Ils devront effectuer un test allergique avant toute utilisation, en versant quelques gouttes de l’huile essentielle ou du produit à base d’huile essentielle au creux du coude. Il faudra ensuite attendre 24h, si aucune réaction n’apparaît, alors l’utilisation sera normalement sans risque.

Chez l’enfant de moins de 6 ans, qui est beaucoup plus sensible aux effets des huiles essentielles, il est fortement déconseillé de les utiliser. Il est préférable de leur appliquer des hydrolats, qui sont beaucoup plus douces et qui peuvent se révéler très efficaces. Il faudra être extrêmement vigilant à l’utilisation des huiles essentielles chez la femme enceinte ou allaitante, car les huiles essentielles passent la barrière hémato placentaire et peuvent avoir un effet direct sur le fœtus.

Durant le premier trimestre de la grossesse, il est préférable d’éviter toute utilisation d’huiles essentielles chez la femme enceinte. C’est à ce moment que se déroule l’organogénèse de l’embryon, et il est alors crucial de ne pas interférer pendant cette étape de la grossesse. Il vaut mieux leur conseiller l’application d’huile végétale ou encore d’hydrolat.

Il existe une liste non exhaustive des HE à bannir pendant toute la grossesse, l’allaitement et chez l’enfant en bas âge.

Dans cette liste, nous allons retrouver des huiles essentielles abortives, neurotoxiques, convulsivantes, carcinogènes, et œstrogène- like41.

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o Artemisia absinthium (thuyone)

o Artemisia arborescens (camphre, thuyone)

o Cinnamomum camphora op. bois orig Vietnam et Japon (camphre) o Foeniculum vulgare (anéthol)

o Cedrus atlantica (atlantone)

o Hyssopus officinalis ssp. Officinalis (isopinocamphone) o Lavandula stoechas (fenchone)

o Lavandula spica (camphre)

o Les menthes sauf Mentha citrata (carvone, pulégone) o Thuya occidentalis (thuyone)

o Achillea millefolium (camphre, thuyone) o Carum carvi (carvone)

o Salvia officinalis (viridiflorol, thuyone) o Salvia sclarea (sclaréol)

o Pimpinella anisum (anéthole) o Illicium verum (anéthole) o Foeniculum vulgare (anéthole) o Ravensara anisata (anéthole) o Apium graveolens

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o Matricaria chamomilla (chamazulène) o Tanacetum annuum (chamazulène) o Peumus boldus (ascaridiole)

o Chenopodium ambrosioides (ascaridiole) o Syzygium aromaticum (eugénol)

o Les cyprès

Par ailleurs, il existe des huiles essentielles qui peuvent être très utiles pendant la grossesse, en application uniquement cutanée, toujours diluée dans une huile végétale à 3% et par diffusion atmosphérique pour une durée de 5 à 10 min 3 fois par jour maximum.

Ci-dessous, les huiles essentielles utilisables chez la femme enceinte ou allaitante : o HE de Lavandula vera (lavande fine) : insomnie, stress, prurit

o HE de Chamaemelum vulgare (camomille noble) : stress, anxiété, prurit o Essence de Citrus limonum (citron): nausées, circulation, digestion

o HE de Pistacia lentiscus (lentisque pistachier) : congestion des seins, des jambes o HE de Lippia citriodora (verveine citronnée) : dépression du post partum

o HE de Melaleuca alternifolia (tea tree) : antiseptique, anti-inflammatoire o HE de Cinnamomum camphora op. fe. à 1,8-cinéole (ravintsara) : antivirale o HE de Citrus bergamia (bergamote) : insomnies, vergetures

Figure

Figure 1 : Tableau représentant le % d’huiles essentielles en fonction de leur dilution 10 -  Par voie respiratoire : on peut les utiliser par inhalation sèche en appliquant quelques
Figure 2 : Carte d’identité de l’huile essentielle de tea tree, issus de la base de données  Medene
Figure 3 : Carte d’identité de l’huile essentielle de camomille noble, issus de la base de  données Medene.
Figure 4 : Schéma représentant la distillation par entraînement à la vapeur 16 .
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