HAL Id: tel-00185582
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principes d’équivalence et cosmologique.
Julien Larena
To cite this version:
Julien Larena. Champs scalaires en cosmologie: discussions sur les principes d’équivalence et
cosmologique.. Cosmologie et astrophysique extragalactique [astroph.CO]. Université ParisDiderot
-Paris VII, 2007. Français. �tel-00185582�
UFR DE PHYSIQUE
THESE pour l'obtention du diplme de
DOCTORAT
Spé ialité :
Champs, Parti ules, Matières
Présentée par
Julien Larena
Champs s alaires en osmologie :
Dis ussions sur les prin ipes d'équivalen e et
osmologique.
Dirigéepar Jean-Mi helAlimi
Soutenue le17Septembre 2007 devant le jury omposé de
M. Jean-Mi hel Alimi Dire teur de thèse
M. James Bartlett Président
M. Philippe Brax Rapporteur
M. Mi hel Cassé Examinateur
M. Edmund J. Copeland Rapporteur
M. Gilles Esposito-Farèse Examinateur
elleest l'idée : autre est le er le,autre l'idée du er le.
Je souhaiterais, en premier lieu, exprimer toute ma gratitude à Jean-Mi hel
Alimi pour avoira epté d'en adrer ette thèse etpour m'avoir formé, pas à pas,
à la démar he de re her he, dans un esprit de dis ussion libre. Ces trois années
m'ontouvert, au-delàde la osmologie, à de fabuleux questionnements.
Je tiens également à remer ier Thomas Bu hert, Jérme Pérez et Arturo Serna,
pour de fru tueuses ollaborationsetde très agréables é hanges,qui sont
indisso- iablesde es années de formationet, jel'espère, sepoursuivrontdans l'avenir.Je
suisaussiredevableauxmembresduLUTHqui,àtraversdefréquentesdis ussions,
m'ontaidé à onstruire mapensée, notamment: André Fuzfa,Pier-Stefano
Cora-saniti,JérmeCourtinettouslesmembresdu groupedegravitationrelativiste.Je
souhaitedemêmeexprimermare onnaissan eetmonamitiéàJean-Philippe
Bru-neton:sesremarquesetsonsensphysiquetoujoursenéveilm'ontbeau oupappris.
Je remer ie Philippe Brax et Edmund Copeland d'avoir a epté d'être les
rap-porteurs de ette thèse, ainsi que James Bartlett, qui a onsenti à être président
du jury, et enn Mi hel Cassé, Gilles Esposito-Farèse et Dominik S hwarz, pour
leur présen e dans lejury.
Je suis re onnaissant à Virginie Hababou et Stéphane Thomas de leur
dévoue-ment permanent et de leur bonne humeur, qui sont indispensables à la bonne
mar he du laboratoire,ainsi qu'àFabri e Roy, de sa disponibilitésans failleet de
sa patien e.
Mer i àtous euxdontl'amitiéest unejoieetun soutien onstants:Camille,Elie,
Ahmed, Elise, Fabienne, Erwann, Jean-Mi hel, Juliana,Katell, Romain, Vin ent,
lesdeuxThomas, ettous lesautres,quiontsouventsupporté,pour ertainsmême
auquotidien,mes sautesd'humeurpendantlapériode deréda tion de ettethèse.
Enn, je voudrais remer ier du fond du ÷ur mes parents qui m'ont toujours
en- ouragéàpoursuivredanslavoiequej'avais hoisie.Mare onnaissan eenverseux
La osmologie est a tuellement à un tournant de l'histoire de son
développe-ment. L'abondan e de données observationnelles diverses et pré ises a permis de
développer et de onrmer un modèle standard de on ordan e pour dé rire les
grandes é helles de l'Univers. Fort de e su ès, il devient ru ial d'interroger les
fondements de e modèle standard, an, notamment, d'é lai ir l'origine
d'envi-ron 90 % du ontenu énergétique de l'Univers, qualié de matière et d'énergie
sombres.
En lien ave le problème de l'énergie sombre, ette thèse se propose d'explorer,
à travers les propriétés dynamiques de hamps s alaires, deux prin ipes qui se
trouvent au ÷ur de la osmologie : lesprin ipes d'équivalen e et osmologique.
Le prin ipe d'équivalen e est abordé à travers les théories s alaire-tenseur de la
gravité,permettant d'intégrerla RelativitéGénéraledans un adrelarge de
théo-ries respe tant la version faible du prin ipe d'équivalen e tout en permettant de
tester sa version forte. Dans ette perspe tive, les propriétés dynamiques et les
onséquen es osmologiques de es théoriessont dis utées.
Le prin ipe osmologique quant à lui est reformulé; ses ontours sont redénis,
menant àlaformulationde modèles osmologiques diérentsdu modèlestandard,
par le biais des osmologies inhomogènesmoyennées. Ces modèles permettent de
prendreen omptede façon onsistantelastru turationàpetitesé hellesde
l'Uni-vers et son homogénéité aux grandes é helles, ouvrant ainsi la possibilité
d'expli-quer l'énergiesombre par laformationdes stru tures; ilest égalementpossible de
les mettre en orrespondan e ave l'apparition de hamps s alaires dans le adre
du modèlestandard.
Mots- lés : Cosmologie; théorie lassique du hamp gravitationnel; théorie
Cosmology is today at a turning point of its history. The diversity and high
pre isionofthemultipleobservationsavailablehaveledtotheemergen eofa
stan-dard on ordan e model that des ribes very well the large s ale stru ture of the
Universe. Nevertheless, the unknown natureof almost90 %of the energy ontent
of the Universe, the so- alled dark matter and energy, may be a sign that some
assumptions of the standard model are inadequate.
In this thesis, we explore, through the dynami al properties of s alar elds, two
assumptions at the heart of osmology : the equivalen e and osmologi al
prin- iples.
The equivalen e prin iple is studied thanks to s alar-tensor theories, so that
Ge-neral Relativity is embedded in a wider lass of theories that respe t the weak
equivalen e prin iple and allow to test its strong version. Both the dynami al
propertiesand osmologi al onsequen es (BigBangNu leosynthesis,Cosmi
Mi- rowave Ba kground, stru ture formation) of these theoriesare dis ussed.
Asforthe osmologi alprin iple,itisreformulatedand pre iselyredenedtolead
to new osmologi almodels dierent from the standard one, and alled averaged
inhomogeneous osmologies. These models providea self onsistent des ription of
stru tures on small s ales and of an ee tive homogeneous model for the large
s ales; this may be a way to explain dark energy through stru ture formation.
These models an also been put in orresponden e with the appearan e of s alar
elds in the standard model.
Keywords : Cosmology; lassi al theory of the gravitational eld;
Dansl'ensemblede et ouvrage, àl'ex eption de lase tionI.1.1 onsa réeaux
basesdelaRelativitéRestreinte, onsepla edansunsystèmed'unitésoùlavitesse
de lalumière
c
est posée égale à1.Lorsque l'on traite des oordonnées et de la métrique d'espa e-temps, les indi es
représentés par des lettres de l'alphabet gre sont à valeurs dans
{0, 1, 2, 3}
,l'in-di e
0
étant réservé à la oordonnée de genre temps; les indi es représentés pardes lettres de l'alphabet latin sont à valeurs dans
{1, 2, 3}
et sont réservés auxoordonnées spatiales. La métrique de l'espa e-temps est toujours é rite ave la
signature
−+++
,andegarderune formedéniepositivepour sapartiespatiale.Lesderivées ovariantes seront parfoisnotées
∇
,letyped'indi etraduisant lana-ture spatialeou spatio-temporellede ette dérivée ovariante, d'aprèsles
onven-tions énon ées i-dessus :
∇
µ
désigneainsi une dérivée ovariantepour lesonne -tions de l'espa e-temps, alors que, dans le adre du formalisme 3+1,
∇
i
désigneune dérivée ovarianteparrapportàlamétriqueriemannienneinduitesur l'espa e
uniquement. Les dérivées ovariantes par rapport à l'espa e-temps,
∇
µ
, et ellesseules, sont parfois abrégées par un point virgule. Par exemple, pour un ve teur
U
µ
:U
µ
;ν
≡ ∇
ν
U
µ
.De même, les dérivées partielle par rapport aux oordonnées d'espa e-temps,
sont parfois notées ave une virgule :
U
,ν
µ
≡
∂U
µ
∂x
ν
.Enn, onnotera l'opérationde symétrisation de deux indi esd'un tenseur
U
µν
:U
(µν)
≡
1
2
(U
µν
+ U
νµ
)
, et l'antisymmétrisation:U
[µν]
≡
1
2
(U
µν
− U
νµ
)
.Préambule iii
Remer iements iii
Résumé v
Summary vii
Notations et onventions ix
Table des matières xi
I Cosmologie : une introdu tion 1
1 Eléments de Relativité Générale 5
1.1 Relativité du mouvement : de Newton à Einstein . . . 6
1.2 Le prin iped'équivalen e . . . 12
1.3 Loide lagravitation . . . 16
2 Le modèle standard de la osmologie 21 2.1 L'Univers homogène etisotrope . . . 22
2.1.1 La distributionde matièreà grandeé helle . . . 22
2.1.2 Le prin ipe osmologique . . . 23
2.1.3 Espa es de symétrie maximale . . . 24
2.1.4 Les Univers de Friedmann . . . 26
2.2 Histoire thermiquede l'Univers . . . 33
2.2.1 Contenu de l'Univers . . . 33
2.2.2 Les diérentes ères . . . 35
2.2.3 L'Univers très primordial. . . 38
2.2.5 Dé ouplage etfond de rayonnement osmologique . . . 44
2.2.6 Stru turationà grandeé helle de l'Univers . . . 47
2.2.7 A élération tardive de l'Univers . . . 50
2.3 Lemodèle de on ordan e . . . 54
3 Au-delà du modèle standard 57 3.1 Ination . . . 57
3.2 Quintessen e. . . 62
3.2.1 Lesproblèmes de la onstante osmologique . . . 62
3.2.2 Laquintessen e . . . 64
II Le prin ipe d'équivalen e en osmologie : une explora-tion à l'aide des théories s alaire-tenseur de la gravité 67 4 Théories s alaire-tenseur 69 4.1 Pourquoi des théories s alaire-tenseur? . . . 69
4.1.1 Retoursur leprin iped'équivalen e . . . 69
4.1.2 Undétour par la physiquedes hautesénergies . . . 71
4.2 Formulation des théoriess alaire-tenseur . . . 73
4.2.1 Constru tions de l'a tion etéquations des hamps . . . 74
4.2.2 Transformation onformeet observables physiques . . . 77
4.2.3 Contraintes observationnelles . . . 79
4.3 Cosmologiess alaire-tenseur . . . 81
5 Dynamiques osmologiques 83 5.1 Les hamps s alairessans auto-intera tion . . . 84
5.2 Les hamps s alairesave auto-intera tion . . . 86
5.2.1 Méthode de Maupertuis-Ja obi . . . 86
5.2.2 Cosmologieave un hamp s alaire . . . 88
6 Eets osmologiques 93 6.1 Nu léosynthèse primordiale . . . 93
6.1.1 Modier lanu léosynthèse . . . 94
6.1.2 Unesolution auproblème du
7
Li . . . 966.2 CMBet stru tures . . . 107
6.2.1 Evolution des perturbations . . . 107
6.2.2 Solutionauproblèmedu
7
III Le prin ipe osmologique revisité 113
7 Constru tion d'un modèle osmologique 117
7.1 Retour sur lemodèle standard . . . 117
7.2 Cosmologie Observationnelle . . . 118
7.3 Cosmologie lissée . . . 119
8 Renormalisation 123 8.1 Lissage . . . 123
8.2 Flot de Ri i-Hamilton . . . 125
9 Une appro he par le hamp moyen 131 9.1 Cosmologies inhomogènesmoyennées . . . 131
9.1.1 Equations lo ales . . . 131
9.1.2 Modèle moyenné . . . 133
9.1.3 Fluidede poussière . . . 136
9.2 Etudes de quelques solutions . . . 140
9.2.1 Loisde puissan e . . . 140
9.2.2 Ba krea tion à partirdes perturbations . . . 143
9.2.3 Cal ul aupremierordre . . . 145
9.2.4 Cal ul audeuxième ordre . . . 146
9.3 Energiesombre etba krea tion . . . 149
9.3.1 Prin iped'une solution . . . 152
9.3.2 Le morphon . . . 157
9.3.3 Observables : quelques onsidérations . . . 162
IV Con lusion et perspe tives 167
10 Con lusion 169
11 Perspe tives 173
V Annexes 175
C Arti les 185
C.1 Arti le2 : Intégrabilité des modèles de Bian hi. . . 208
C.3 Arti le3 : Le morphon . . . 227
La osmologie est l'étude, en adrée par les prin ipes et le formalisme de la
physique, des lois régissant les très grandes é helles de la nature, 'est-à-dire e
quel'onappellel'Univers.Le on eptd'Univers estvaste etdésigneaumoinsdeux
objetsdiérents.Dansune première a eption,il signiel'ensembledu réel, la
to-talitéde e quiexiste. C'estuntermeenglobant,pluttvague,dontlasigni ation
physique demande à être pré isée, en général par l'adjon tion aux lois physiques
d'un ouplusieurs prin ipes d'originephilosophique. La deuxième signi ation du
mot,plus restreinte, on erneuniquementl'ensembledetouslesphénomènes
phy-siques a essibles à un observateur
1
donné dans un temps donné. Cette notion
de temps est en ore mystérieuse à e stade et devra être pré isée par la suite,
mais l'on voit que dans ette dénition de l'Univers, la notion d'âge est déjà
pré-sente :l'Univers apparaît omme un objet dynamique,puisqu'il est sus eptible,a
priori,d'évoluer, 'est-à-direde ne pas apparaître toujoursidentiqueàlui-mêmeà
un observateur donné.On appellegénéralement l'Univers de la se onde dénition
l'Universobservable,an de ledistinguerde eluide lapremière dénition,sensée
être plus généraleet engloberlase onde. Il est bienentendu possibleque lesdeux
notions oïn ident, et que l'ensemble des phénomènes de la nature se onfonde
ave l'ensemble de e qu'un observateur quel onque est apable d'observer. Cela
serait le as, par exemple, dans un Univers dans lequel la lumière se propagerait
instantanément dans l'espa e. Cependant, les lois de la physique ontemporaine,
et notamment la Relativité, ne favorisent pas e s énario, et nous verrons que la
notion d'Univers observable est apitale dans un modèle relativiste de la nature.
Dans lasuite de ettethèse nous réserverons, pour préserverla simpli itédu
pro-pos, le mot Univers à l'Univers observable, sauf s'il est fait mention expli ite du
ontraire. La osmologie moderne est fondée d'une part sur la Relativité
Géné-rale en tant que théorie lassique du hamp gravitationnel et d'autre part sur un
ensemble varié d'observations astrophysiques. Ces observations ouvrent
mainte-nant tous les domaines du spe tre éle tromagnétique, des rayons
γ
au domaineinfrarouge, et ont permis d'établir une vision ohérente de notre Univers dans le
adre d'un modèlestandard. Ce modèleest ditde on ordan e en e qu'ilpermet
de rendre ompte de la quasi totalité des observations astrophysiques a tuelles à
l'aide d'un nombre restreint de paramètres. Cependant, e nombre n'est restreint
que dans la mesureoùles loisde laphysique sont supposées valablesaux é helles
onsidérées, e qui permet de xer tous les paramètresde es lois àpartir des
ex-périen es réalisées sur Terre, indépendamment du ontexte osmologique. Il faut
souligneretgarderàl'esprit l'auda eintelle tuelle onsistantàextrapoler des lois
vériées aux é helles du système solaire jusqu'aux é helles de l'Univers dans son
1
L'observateur,i i,n'estabsolumentpaslimitéàunêtre ons ient.Ildoitêtre ompris omme
unpointdel'espa e auquelest atta héunensemble d'appareilsde mesure,ausens donnéà e
entier.
Cette thèse ommen e par un exposé du modèle standard de la osmologie,
qui, à défaut d'être exhaustif, se propose d'introduire les notions fondamentales
qui seront né essaires à la ompréhension des parties suivantes. C'est pourquoi il
m'a semblé né essaire d'insister sur les deux prin ipes autour desquels 'est
arti- ulé mon travail; le prin ipe d'équivalen e m'amenera à présenter su in tement
les idées physiques à l'origine de la formulation de la Relativité Générale, et la
présentation des modèles de Friedmann me permettra de formuler lairement le
prin ipe osmologique dans sa version forte, ainsi que de présenter un bref
rap-pel de l'histoire thermique de l'Univers et des prin ipaux phénomènes physiques
quiseront dis utés par lasuite. Enn, ette première parties'a hèvera sur
l'intro-du tion des hamps s alaires en osmologie. Nous verrons omment eux- i sont
apparus dans lemodèle standard dès qu'un problème y est apparu.Cela est sans
doute lié au double fait qu'ils sont simples à manipuler, tout en possédant une
phénoménologie très ri he.
Signalons dès à présent que les deux prin ipes dont traitera ette thèse sont
de natures assez diérentes et parti ipent ha un séparément d'un des deux
fon-dementsà la osmologie pré ités.
Le prin ipe d'équivalen e est une omposante essentielle de la stru ture de
l'in-tera tion gravitationnelle; ilest un adre de formulation de sa propriété entrale,
et, dès les débuts de la Relativité Générale, il a été un guide important pour sa
formulation. C'est pourquoi nous dirons que 'est un prin ipe premier : 'est un
prin ipede lagravitation, agissant au ÷ur de toutesses manifestations.
Leprin ipe osmologiquequant àlui,traite delafaçondontlesobservations
d'in-térêt osmologique s'organisent en un ensemble ohérent et ompréhensible par
le osmologiste. C'est un prin ipe d'organisationdes données empiriques dans un
hamp donné de la physique, la osmologie, et non de fondement premier ou
on-tologiquepour l'ensemblede laphysique
2 .
2
Signalons tout de même i i la tentative originale de Milne [1℄ de onsidérer le prin ipe
Eléments de Relativité Générale
Le euve du temps est un euvequi emporte ave soises rives. Celui qui voyage
semeut entre des parois xes, sur un solxe; mais parois etsol,de manière
imper eptible, sont très étroitementasso iés auxmouvementsdes voyageurs.
R. Musil,L'homme sans qualités, 1930.
Lepremierélément fondamentalde la osmologieest l'intera tion
gravitation-nelle. Si faible aux é helles mi ros opiques, elle jouit, à la diéren e des autres
intera tions, d'une parti ularité qui la rend déterminante aux grandes é helles,
notamment osmologiques : 'est une intera tion universelle, à portée innie non
é rantée. Universelle d'abord, ar tout les types d'énergie y sont soumis; et bien
plus, omme nous le verrons par la suite, en Relativité Générale, ils y sont tous
soumis de la mêmefaçon ( 'est leprin iped'équivalen e).
De plus, parmi les quatre intera tions fondamentales : forte, faible,
éle troma-gnétique et gravitationnelle, la première est à faibleportée (elle agitaux é helles
nu léaires) à ause du onnement des quarks et les eets de la deuxième sont
limités aux é helles atomiques par la masse importante de ses bosons-ve teurs.
Par onséquent, lesseulesintera tions àportée inniesontlagravitationet
l'éle -tromagnétisme. Cependant,l'éle tromagnétismeest uneintera tioné rantée :elle
admet, pour les orps éle triquement hargés, des harges positives et négatives,
si bien que, pour une parti ule-test située loin d'un objet onstitué d'un grand
nombre de orps hargés, et objet apparaîtéle triquement neutres. C'est e
phé-nomène qui explique que les orps ma ros opiques apparaissent éle triquement
neutre. On omprend don qu'aux é helles osmologiques, l'éle tromagnétismene
joue pas un grand rle ( e n'est ependant pas tout à fait vrai, et nous verrons
quelorsdes phasesoùl'Universest petit etàhautetempérature, e jugementdoit
être révisé).
Pour ommen er, il nous faut présenter rapidement les prin ipales
théoriegénéraliséedelaRelativitéareçu,depuis1916,biendesaménagementsqui
ontpermisderendre ettethéorie ompréhensibledansdestermesmathématiques
plusadaptésàsonin lusiondanslerestedelaphysiquemoderneouauxdivers as
d'appli ations.On pourra trouver de très bons développementssur es diérentes
formulations dans [2, 3, 4, 5℄.Dans le présent ouvrage, on se bornera à présenter
lesidées physiques qui ontamené à laformulation de la RelativitéGénérale.
1.1 Relativité du mouvement : de Newton à
Ein-stein
Dèsledébut desPrin ipiaMathemati aPhilosophiaeNaturalis,Newton, dans
les dénitions préliminaires explique les diéren es indispensables qu'il introduit
entretempsetespa esabsolusetrelatifs.Dufaitdeson importan eetdesa larté,
nous nous permettons de iter e texte in extenso
1 :
"I. Le temps absolu, vrai et mathématique, sans relation à rien
d'ex-térieur, oule uniformément, et s'appelle durée. Le temps relatif,
ap-parent et vulgaire, est ette mesure sensible et externe d'une partie
de durée quel onque (égale ou inégale) prise du mouvement : telles
sontlesmesures d'heures, de jours,de mois, et 'est e dontonse sert
ordinairementà lapla e du tempsvrai.
II. L'espa e absolu, sans relation aux hoses externes, demeure
tou-jourssimilaireet immobile.
L'espa e relatif est ette mesure ou dimension mobile de l'espa e
ab-solu, laquelle tombe sous nos sens par sa relation aux orps, et que
le vulgaire onfond ave l'espa e immobile. C'est ainsi, par exemple,
qu'un espa e, pris au dedansde la Terre oudans le iel, est déterminé
par lasituation qu'ila àl'égard de la Terre."
Ainsi, il existe un adre xe, dans lequel se meuvent les orps - 'est l'espa e
absolu-,etun adrexeparrapportauquel onmesurel'impermanen edes
phéno-mènes- 'est le tempsabsolu-. De façonmoderne,nous dirions quel'espa e-temps
absoluest la réunionde ladroite réelle
R
pour le tempsave l'espa e ve torielR
3
pourl'espa e
2
.Auseinde e adrexe,sedéroulentlesfaitsphysiques, quiontune
extensionetunedurée.L'extensionestlaportiond'espa eabsoluqu'ilso upentà
un instantdonné du temps,etladurée laportionde tempsabsoluqu'ils ouvrent
1
Latradu tionest elledeMmeduChâtelettellequepubliéeparDunod.Lesmotsenitalique
lesontdans ettetradu tion. 2
Et non l'espa e ve toriel
R
4
en e i que dans ette vision, temps et espa e ne sont pas
entre leurémergen e etleurn. Danslasuitede sa onstru tionmé anique,
New-ton in lut ensuite leprin ipede relativité de Galilée. Sil'on onsidère deux orps
notés1 et2en mouvementsre tilignesetuniformes parrapportà l'espa eabsolu,
ave des vitesses respe tives
~v
1
et~v
2
, la vitesse du orps 2 relativement au orps1 est donnée par
~v
2
− ~v
1
.Cela e omprend aisément sil'on munit l'espa eabsolud'un repère artésien d'origine
O
et que l'on nomme les orps 1 et 2, supposéspon tuels
C
1
etC
2
respe tivement. Alors, la vitesse de 2 relativement à 1 s'é ritnaturellement :
~v
2|1
=
d
−−−→
C
1
C
2
dt
=
d
−−→
OC
2
dt
−
d
−−→
OC
1
dt
. (1.1.1)Celapermetdedénirun ensemblederéférentielsprivilégiés,quenousappellerons
référentielsinertiels galiléens. C'est l'ensemble de tous les référentiels qui sont au
reposouen translationre tiligneetuniformeparrapportàl'espa eabsolu.Sil'on
onsidère deux de es référentiels
R
etR
′
munis de repères artésiens,
(O, x, y, z)
et
(O
′
, x
′
, y
′
, z
′
)
, les transformations qui permettent d'exprimer les résultats demesures réalisées dans
R
′
en fon tion des résultats de mesures réalisées dans
R
sont appelées transformationsgaliléennes etsont données par :
t
′
= t + τ
x
′
y
′
z
′
= R
x
y
z
+ t~v
R|R
′
+ ~a
, (1.1.2)où
τ
est un réel,~v
R|R
′
est la vitesse deR
relativement àR
′
,
R
une rotationin-dépendante du temps, et
~a
le dépla ement de0
par rapport àO
′
à
t = 0
. Onnoteraqu'un orpsaniméd'unevitesse
V
~
dansleréférentielR
possèdeune vitesse~
V
′
= ~
V + ~v
R|R
′
: 'est la loi galiléenne de omposition des vitesses. Lestransfor-mations (1.1.2)formentun groupe à 10paramètres, etsous-tendent le :
Prin ipe de Relativité de Galilée :
Toutes leslois delaphysiques'é riventdelamêmefaçon danstous lesréférentiels
inertiels galiléens.
Autrement dit, il est impossible, par une expérien e quel onque de distinguer le
reposdu mouvementre tiligneetuniforme (par rapportà l'espa eabsolu).La loi
de lamé anique de Newton :
m
d
2
~x
dt
2
= ~
F (~x)
, (1.1.3)tonienne est invariantepar tous les hangements de oordonnées galiléens. En
re-van he, on peut aisément onstater que leslois de l'éle tromagnétisme, formulées
parMaxwellne sont pasinvariantes par hangementsde oordonnées galiléens.La
physique, jusqu'au début du vingtième siè le, semble don soumise à une tension
formelle: bien quedes référentielssoitprivilégiéspar les loisde lamé anique, es
mêmesréférentielsne semblentjouerau unrleparti ulier quantàlaformulation
desloisgouvernantle omportementdu hampéle tromagnétique.Considérant e
dernier du point de vue inématique, on ne voit apparaître qu'une seule vitesse
ara téristique : la vitesse de propagation, ou élérité, des ondes libres asso iées
au hamp, notée
c
. Si l'éle tromagnétisme obéissait à l'invarian e galiléenne, ons'attendraitdon àpouvoirappliquerlaloide ompositiondesvitesses àunrayon
lumineux:lavitesse d'unrayonlumineuxdevrait don variersuivantleréférentiel
àpartir duquel onobserve e rayon. Mi helsonen 1881, puis Mi helson etMorley
en 1887, ont réalisé des expérien es an de mettreen éviden e une telle variation
de la vitesse de la lumière. Grâ e à un interféromètre de Mi helson, ils ont tenté
de mettre en éviden e une diéren e de hemin optique entre la lumière se
pro-pageant dans la dire tion du mouvement de la Terre autour du Soleil, et elle se
propageant dans une dire tion orthogonale.Sans au un résultat. Il semblait don
quela lumièren'obéissait pas àla loigaliléenne de ompositiondes vitesses. Cela
fut interprété par Einstein ommeune défaillan e,non du prin ipede Relativité,
mais de la dénition des référentiels inertiels.Autrement dit, ilposa que les
réfé-rentielsàprivilégiern'étaitpaslesréférentielsen reposouenmouvementre tiligne
et uniforme par rapport à l'espa e absolu. Il lui fallait don dénir de nouveaux
référentielsinertiels.Pour ela,l'invarian ede lavitesse de lalumièreest un guide
e a e. Considérons en eet que deux observateurs sont en dépla ement relatif
re tiligne et uniforme. Soient
R
etR
′
les référentiels atta hés à haque
observa-teur, et
~v
la vitesse deR
′
par rapport à
R
. Nous supposerons, et nous verronsparlasuitepourquoi elaest important,quelesréférentielssontspatio-temporels,
'est-à-dire dénis par
(O, t, x, y, z)
et(O
′
, t
′
, x
′
, y
′
, z
′
)
. Considérons que lesori-gines des deux systèmes de référen e,
O
etO
′
oïn ident à l'instant
t = t
′
= 0
.Soit alors un signal lumineux émis en
O = O
′
à l'instant initialt = t
′
= 0
, et reçuenP = (x, y, z) = (x
′
, y
′
, z
′
)
auxinstantst
ett
′
respe tivement danslesdeux
référentiels. L'invarian ede lavitesse de lalumière impose :
k~rk
2
= c
2
t
2
(1.1.4)k~r
′
k
2
= c
2
t
′
2
, (1.1.5) où~r = (x, y, z)
T
et~
r
′
= (x
′
, y
′
, z
′
)
T
. Don , ona larelation:k~rk
2
− c
2
t
2
= k~r
′
k
2
− c
2
t
′
2
. (1.1.6)L'invarian e de
c
modie don les symétries fondamentales : dans le as galiléen,les transformations laissant les lois invariantes laissaient la norme des ve teurs
spatiaux invariante; désormais, l'invarian e fait intervenir un mélange des
oor-données spatialeset de la oordonnée temporelle. C'est pourquoi nous avions
au-torisé le temps de par ours à ne pas être le même dans les deux référentiels. An
de satisfaire à la onstan e de la vitesse de la lumière, nous sommes don
obli-gés d'abandonner l'idée d'un temps absolu, et de dénir les référentiels dans un
espa e-temps étendu, d'où la notation
(O, t, x, y, z)
pour un référentieldonné. Lequadruplet
(t, x, y, z)
est appelé un évenement3
. Il nous faut alors un moyen de
mesurer la"distan e" entre deux évenements. Dansle as galiléen,ladistan e
eu- lidienne lassique, fondée sur le produit s alaire standard de
R
3
, est invariante
sous lestransformations(1.1.2).Désormais,l'invarian edelavitesse de lalumière
implique l'existen e de l'invariant (1.1.6), don , par analogie, on dénira la
"dis-tan e" entre deux évenements grâ e àla forme
d
dénie par :R
4
→ R
(t, ~x) 7→ d(t, ~x) = k~xk
2
− c
2
t
2
= x
2
+ y
2
+ z
2
− c
2
t
2
. (1.1.7)R
4
muni de la formed
est appelé espa e de Minkowski. Sur et espa e, on al'habitude d'introduire l'élément de distan e diérentiel entre deux évènements
inniment pro hes
(t, x, y, z)
et(t + dt, x + dx, y + dy, z + dz)
:ds
2
= −c
2
dt
2
+ dx
2
+ dy
2
+ dz
2
, (1.1.8)ainsi qu'une notation ovariante pour les oordonnées. Un ve teur de l'espa e
de Minkowski
(t, ~x)
, appelé 4-ve teur (ou quadrive teur), sera notéx
µ
pourµ ∈
{0, 1, 2, 3}
etx
0
≡ t
,~x ≡ (x
1
, x
2
, x
3
)
. En introduisant le tenseur symétrique
η
µν
tel que
η
00
= −1
,η
ij
= δ
ij
,∀(i, j) ∈ {1, 2, 3}
2
, et
η
0i
= 0
,∀i ∈ {1, 2, 3}
, on ads
2
= η
µν
dx
µ
dx
ν
.η
µν
est la métrique de Minkowski. Les transformations laissantet élément de distan e invariant nousdonneront l'équivalentdes transformations
galiléennes pour le nouveau prin ipede Relativité. Ces transformations,appelées
transformations de Lorentzinhomogènes sont données par :
x
′
α
= Λ
α
β
x
β
+ a
α
, (1.1.9)où
a
α
est un quadrive teur onstant et
Λ
α
β
un tenseur(1, 1)
onstant vériant :Λ
α
γ
Λ
β
δ
η
αβ
= η
γδ
. (1.1.10)3
nota-Le groupe formé par es transformations est dit groupe de Poin aré 4
, et le
sous-groupe ave
a
µ
= 0
s'appelle le groupe de Lorentz homogène. Les sous-groupes
de es groupes dont les éléments vérient
Λ
0
0
≥ 1
etdet Λ = 1
sont dits propres;e sont lessous-groupes onnexes àl'identité.Le sous-groupe des transformations
de Lorentz homogène propre ontient deux sous-groupes remarquables : elui des
rotations, et elui des "boosts". Lesrotations sont obtenues par :
Λ
0
0
= 1
,Λ
0
i
= Λ
i
0
= 0
,Λ
i
j
= R
i
j
, (1.1.11) oùR
i
j
représentent les éléments d'une matri e orthogonale deM
n
(R)
. Ainsi, legroupede Lorentzhomogènepropre omprendlestransformationsgaliléennes
(ro-tations et translations). Les "boosts" quant à eux sont une nouvelle lasse de
transformations prenant en omptela vitesse relative de deux référentiels. Soient
deux observateurs
(O, x
µ
)
et
(O
′
, x
′
µ
)
,
O
ayant une vitesse~v
relativement àO
′
.
D'après (1.1.9) appiquéeaux éléments innitésimaux de oordonnées, le
dépla e-ment spatio-temporelde
0
s'é ritdx
′
µ
= Λ
µ
ν
dx
ν
, aved~x = 0
, don :dt
′
= Λ
0
0
dt
,dx
′
i
= Λ
i
0
dt
; (1.1.12) ord ~
x
′
dt
′
= ~v
, e quipermetd'é rire:Λ
i
0
= v
i
Λ
0
0
.De plus,la relation(1.1.10)permet d'é rire:c
2
(Λ
0
0
)
2
−
3
X
i=1
(Λ
i
0
)
2
= c
2
. (1.1.13)Endénissantlefa teurde Lorentz
γ ≡ 1/p(1 − k~vk
2
/c
2
)
,lasolutiondu système
(1.1.12)-(1.1.13)est donnée par :
Λ
0
0
= γ
,Λ
i
0
= γv
i
. (1.1.14)Restent à déterminer les autres omposantes; elles- i ne sont pas dénies de
façon unique étant donné que toute rotation d'un des sytèmes de référen e laisse
lasituationinvarianteen e qui on erne lavitesse.Le hoix habituelquel'on fait
an de satisfaire (1.1.10) onsiste à poser :
Λ
0
i
= Λ
i
0
etΛ
i
j
= δ
j
i
+
γ − 1
k~vk
2
v
i
v
j
. (1.1.15)Onremarqueque estransformationsseréduisentauxtransformationsgaliléennes
pour des vitesses
k~vk
faibles devant la vitesse de la lumièrec
. Cela lt notre4
On peut montrer [6℄ que les représentations irrédu tibles du groupe de Poin aré sont
a-ra tériséespar deux nombres
(m, s)
,m
étant réel ets
entierou demi-entier. Cela fournit une interprétation du on ept departi ule relativiste ommereprésentationirrédu tible dugroupedis ussion des bases de la inématiquerelativiste. Al'aide de es transformations,
nous pourrons alors dé rire tous les phénomènes physiques par les mêmes lois
dansl'ensembledesréférentielsinertielssedéduisantlesuns desautresgrâ eàdes
transformations de Lorentz. Ainsi, la dénition de la for e relativiste exer ée sur
une parti ulede masseinertielle
m
repéréepar les oordonnéesx
µ
,obtenue par la
loi de ladynamique de Newton,s'é rira, dans es référentiels:
F
µ
= m
d
2
x
µ
dτ
2
, (1.1.16)où
τ
est le temps propre de la parti ule est invariant sous les transformations deLorentz, et est donné par
c
2
dτ
2
= −η
µν
dx
µ
dx
ν
.Il nous faut maintenant introduire les notions d'énergie et d'impulsion d'une
parti ule relativiste. La relation (1.1.16) suggère une déniton pour la
quadri-impulsiond'une parti ulede masse
m
:p
µ
≡ m
dx
µ
dτ
. (1.1.17) Alors,on a:p
0
= mγ ≡
E
c
2
etp
i
= mγv
i
. (1.1.18)E
est alors l'énergie de la parti uleetp
i
son impulsion
5
. De plus, on voit àpartir
de ladénition que l'on a larelation:
η
µν
p
µ
p
ν
= −m
2
c
2
soitE
2
= k~pk
2
c
2
+ m
2
c
2
. (1.1.19)Pour nir, on introduit également le tenseur énergie-impulsion
T
µν
, qui donnela densité
T
0µ
et le ourant
T
µi
asso iés à la quadri-impulsion d'un ensemble de
parti ule ou d'un hamp. Si l'on prend en ompte l'ensemble des orps matériels
et leurs intera tions, e tenseur est onservé, 'est-à-dire :
∂T
µν
dx
µ
= 0
. (1.1.20)Pour un systèmede
n
parti ules libres, on apar exemple :T
µν
=
n
X
k=1
Z
dτ p
µ
k
dx
ν
k
dτ
δ
4
(x
ρ
− x
ρ
i
)
. (1.1.21) 5Celapeutsevoirendéveloppant esexpressionsauvoisinagede
v/c ∼ 0
:E = mc
2
+mk~vk
2
/2
et
p
i
= mv
i
1.2 Le prin ipe d'équivalen e
Danslase tionpré édente, nousavons su in tementprésentélesprin ipesde
la relativité du mouvement pour des orps en mouvement relatif de translation
re tiligne et uniforme. Nous avons vu que la physique devait être formulée dans
le adred'un espa e-tempsunié, l'espa equadridimensionnelde Minkowski dans
lequel l'invariantde "longueur"est donnépar la forme(1.1.7).Les loisde la
phy-siquesont alors formulées de façon ovariante dans et espa e-temps; 'est-à-dire
qu'elles s'é rivent de la même manière dans tous les référentiels se déduisant les
uns des autrespar lestransformations d'inertie, ditestransformationsde Lorentz.
C'est en parti ulier le as de l'éle trodynamique, 'est-à-dire la dynamique des
orps éle triquement hargés
6
. Cependant, il manque à notre des ription un
der-nier pas : dans des référentiels dont le mouvement relatif n'est pas re tiligne et
uniforme,lesloisde laphysiquene seformulentpasde façonéquivalente. Parvenir
àune des ription uniée quelque soitlemouvementrelatif des observateurs est le
but de la Relativité Générale; mais an de formuler ette dernière, il faut avant
tout é lair ir une propriété fondamentale des orps, qui fait le lien entre e
pro-blèmederéférentielsa élérésetlagravitation:l'équivalen edesmassesinertielle
et pesante. Galilée, à l'aide d'un plan in liné puis de pendules, en utilisant une
lepsidre pour mesurer le temps, avait misen éviden e une propriété troublante :
les orps lâ hés d'une hauteur donnée, tombent de la même manière ( 'est-à-dire
qu'ilsarriventausolen mêmetemps),indépendammentdeleur ompositionetde
leurmasse
7
.Newton,enformulantsadeuxièmeloi,selaissalalibertéde distinguer
deux on epts de masse :
Lamasseinertielle
m
i
quiest la apa ité d'un orpsàrésisteraumouvementqu'on luiimprimepar une for eextérieure. C'est ellequi intervientdans la
deuxièmeloi:
F = m
~
i
~a
,etquitraduitla onversion entrefor eextérieure eta élérationdu orps; plus elle est grande plus il faut une for e importante
pour modier lemovement d'un orps.
La masse gravitationnelle
m
g
, qui est la " harge" gravitationnelle,'est-à-6
Commenous l'avonsvu, 'est leproblème de lavitesse dela lumière qui a motivé
l'intro-du tion de ette nouvelle relativité. Ilest don normalque les lois de l'éle trodynamique,qui
traitentdel'intera tiondu hampéle tromagnétiqueave lesparti ules soient ovariantesdans
eformalisme. 7
Cela n'est évidemment pas vrai sur Terre, où l'atmosphère a tendan e à freiner les orps
diéremment suivant leur masse; ependant, l'utilisation d'un plan in liné, en ralentissant la
hute, permet de s'abstraire susamment de la fri tion de l'air pour mettre en éviden e le
résultat.L'utilisationdependuleesten orepluse a e arellepermetégalementdes'abstraire
delafri tionduplan in liné, et pendantlespremièresos illations,lafri tionde l'airpeutêtre
négligée,lependule étantalorsquasimentharmonique.Lefait quelafréquen ed'os illationdu
dire la omposante d'un orps qui réagit au hamp gravitationnel (masse
gravitationnelle passive) ou qui le produit (masse gravitationnelle a tive).
En toute généralité, les masses gravitationnelles a tive et passive peuvent
aussi être distinguées, mais nous ne rentrerons pas dans ette subtilité par
la suite 8
.
En posant dans les Prin ipia que la for e gravitationnelle ressentie par un orps
soumis au hamp
~g
d'un autre orps était proportionnelleà samassegravitation-nelle, et en utilisant sa deuxième loi, Newton put alors é rire que l'a élération
d'un orps dans un hamp de pesanteur était :
~a =
m
g
m
i
~g
. (1.2.1)Il repritalors lesexpérien es de Galiléeave des pendulesde mêmelongueur mais
de ompositionsdiérentes,etneparvintpasàmettreen éviden eunequel onque
diéren e entre leurs périodes. Il en on lut don que
m
i
etm
g
était égales à unfa teurmultipli atifprèsindépendantdu orps onsidéré.Poser efa teurégal à
1
est alorsleplussimple(lavaleurde e oe ientn'étantpas mesurabled'après e
que l'on vient de dire, et orrespondant simplement à une redénition des unités
de hamp et d'a élération). Eötvös tenta plus tard de tester e résultat à l'aide
d'un autre dispositif onstitué d'un pendule de torsion auquel il avait suspendu
deux orpsde ompositionsdiérentes. Ilparvintàmontrerquelerapport
m
i
/m
g
ne varie pas de plus de
10
−9
d'un orps à l'autre. L'équivalen e des masses
iner-tielleetgravitationnellesetrouvaitalorssuperbementvériée,etlaloide Newton
rendait ompte des observations de Galilée. Cependant, ette équivalen e restait
un mystère. SuivantEinstein dansses réexions, onsidéronsun observateur situé
dans un as enseur au sommet d'un immeuble. A un instant donné, une personne
extérieure oupele ablequiretientl'as enseuret elui- iseretrouveen hutelibre
(onnégligelesfrottementsdel'air),ave notreobservateuràl'intérieur.Supposons
que le hamp de gravité de la Terre
~g
est statique et homogène dans l'ensemblede l'espa e o upé par l'as enseuret son intérieurau ours du mouvement. Alors,
é rivant ladeuxièmeloi de Newton respe tivement pour l'as enseur de masse
m
A
etl'observateurdemasse
m
Obs
,ontrouvera queleursa élérationssontidentiques,en a ord ave le prin ipe d'équivalen e. Ainsi, l'observateur, parti ave la même
vitesseinitialequel'as enseur,seraenreposparrapportàluiduranttouteladurée
du mouvement et sera in apable de per evoir le hamp de gravitation extérieur.
En allantun peu plus loin, imaginonsque l'observateur réalise une expérien e au
ours de la hute libre, par exemple une expérien e d'éle trostatique, à l'aide de
n
parti ules hargées de massem
i
.Du point de vued'un observateur situé ausol,dans un référentiel
(O, ~x)
atta hé à e dernier,la loide la dynamique s'é rit :8
∀i ∈ {1, 2, ..., n}
,m
i
d
2
~x
i
dt
2
= m
i
~g + ~
F
i
, (1.2.2)où
F
~
i
est la résultante des for es agissant sur la parti ulei
. Le hangementde oordonnées qui permet de se ramener au référentiel
(O
′
, ~
x
′
)
dans lequell'ob-servateur qui est dans l'as enseur est au repos est obtenu grâ e à l'équation du
mouvementde et observateurpar rapportauréférentiel
(O, ~x)
,etest donnépar :~
x
′
= ~x −
1
2
t
2
~g
. (1.2.3)C'estun hangementde oordonnéesnongaliléen.Dans esnouvelles oordonnées,
laloi de la dynamiquepour lesparti ules de l'expérien es'é rit alors :
∀i ∈ {1, 2, ..., n}
,m
i
d
2
~x
′
i
dt
2
= ~
F
i
(x
′
k
)
. (1.2.4)Autrement dit, l'observateur en hute libre est in apable, par une expérien e de
physique quel onque, de mettre en éviden e la présen e du hamp gravitationnel
extérieur. Le prin ipe d'équivalen e d'Einstein onsiste à généraliser le résultat
pré édent en serestreignantà uneportionde l'espa esusammentfaible,etàun
tempssusamment ourtpourque,sur es é helles,n'importequel hampde
gra-vitationpuisse être vu ommehomogène etstatique. Cela permet alors d'énon er
leprin ipelo al suivant :
Prin ipe d'équivalen e d'Einstein:
En haque point de l'espa e-temps, en présen e d'un hamp de gravitation
arbi-traire, il est possible de hoisir un système de oordonnées lo alement inertiel,
desorte qu'au voisinagede e point, les loisde laphysique puissentêtre formulées
omme en l'absen e de hamp de gravitation.
Bien sûr, fort des résultats de la Relativité Restreinte, nous savons qu'il nous
faut dénir les référentiels inertiels non par rapport aux transformations de
Ga-lilée, mais par rapport aux transformations de Lorentz. Leprin iped'équivalen e
dans ette forme"ultime"armedon qu'en présen e d'un hamp gravitationnel
quel onque, on peut toujours trouver une portion d'espa e-temps susamment
"petite" pour pouvoir formuler, au sein de ette portion les lois de la physique
dans un référentiel dans lesquelles elles prennent la forme qu'elles ont en
Relati-vité Restreinte. Pour aller en ore plus loin, notons que pour annuler le hamp de
gravitationde l'expérien epré édente, nous avons utilisé un hangement de
un repère inertiel
e
µ
danslequellaparti uleest libre.Dans e repère,sonéquation
du mouvement s'é rit:
d
2
e
µ
dτ
2
= 0
, (1.2.5)oùl'onaintroduitletempspropredelaparti ule
dτ
2
= −η
µν
de
µ
de
ν
.Parextensionde l'exemplepré édent,plaçons-nousdans un système de oordonnéesquel onque
x
µ
, obtenu à partir de
e
µ
par une transformation arbitraire
x
µ
(e
ν
)
. L'équation
(1.2.5) s'é rit alors,après quelques manipulations:
d
2
x
σ
dτ
2
+ Γ
σ
µν
dx
µ
dτ
dx
ν
dτ
= 0
(1.2.6) aveΓ
σ
µν
=
∂x
σ
∂e
α
∂
2
e
α
∂x
µ
∂x
ν
, et letemps propre :c
2
dτ
2
= −g
µν
(x
ρ
)dx
ν
dx
ν
(1.2.7) aveg
µν
(x
ρ
) =
∂e
α
∂x
µ
∂e
β
∂x
ν
η
αβ
.Une personne familiarisée ave les mathématiques de la n du XIX
ème siè le
(telles que nous les formulons aujourd'hui), et en parti ulier ave la géométrie
diérentielle remarque immédiatement la stru ture à laquelle nous arrivons :
g
µν
est exa tement lamétrique d'une variétédiérentiable de dimension 4lo alement
diéomorphe à un espa e-temps de Minkowski, et
Γ
α
µν
est la onne tion aneasso iée. La onnaissan e de la métrique en un point parti ulier
X
de la variétéet dans un système de oordonnées quel onque permet alors de déterminer les
oordonnées
e
µ
auvoisinagede
X
: e sont les oordonnées asso iées à la base del'espa e tangent à la variété en
X
. En faisant en ore une fois une analogie ave(1.2.3),rappellonsquedans e as,le hangementde oordonnéesétaitentièrement
déterminéparle hampgravitationnel
~g
;onpeut don supposerquetousleseetsde la gravitation sont traduits par la métrique
g
µν
9
. Cela mène alors à la vision
moderne de la gravitation lassique :notre espa e-temps peut être dé rit par une
variété diérentiable à quatre dimensions lo alement diéomorphe à l'espa e de
Minkowski,leseetsde lagravitationétantlereetdespropriétésgéométriquesde
ettevariété.Danslasuite,onsupposera onnueslesnotionsdebasesdegéométrie
diérentielle, en parti ulier les notions de variété, espa es tangent et otangent,
dérivée ovariante (ou transport parallèle). Pour une introdu tion à e sujet, on
pourra se reporter auxouvrages lassiques ommepar exemple [7℄.
9
La onne tion ane peut être déduite de la métrique après quelques manipulations
algé-briques:
Γ
α
µν
=
1
2
g
αρ
∂g
ρν
dx
µ
+
∂g
µρ
dx
ν
−
∂g
µν
dx
ρ
.1.3 Loi de la gravitation
Lavisiongéométrique introduite i-dessus permetde généraliser leprin ipede
Relativité. En eet, une variété diérentielle peut être dé rite de façon
indépen-dantedes oordonnéesquel'onintroduiten onstruisantunatlassur ettevariété.
Nous avons vu qu'en Relativité Restreinte existait une notion de ovarian e, les
loisdephysiqueprenantlamêmeformedanstoutsystèmede oordonnéesinertiel.
Notre espa e-temps étant maintenant vu omme une variété nous pouvons
géné-raliser ette invarian een introduisant le:
Prin ipe de ovarian e généralisée :
Les loisde laphysiqueprennentlamême formedans toutsystème de oordonnées,
qu'il soit inertiel ou non.
Ce prin ipe est l'a hèvement du relativisme de la formulation de la physique en
e i qu'il fait disparaître la notion d'observateur privilégié : les observateurs
me-surentdes hosesdiérentes,maislesloisqu'ilsdoiventappliquerpour omprendre
leur mesure ont une formulation universelle, qu'ils n'ont plus qu'à parti ulariser
en pré isant leur référentiel, 'est-à-dire leur état de mouvement relatif les uns
par rapportaux autres. Dans e adre,les observateurs inertiels ne sont plus que
lesobservateurs parti uliers dont l'état de mouvement orrespond à la hute libre
dansle hampdegravitation, 'est-à-direque esont euxdontl'équationdu
mou-vementest l'équationdes géodésiquesde l'espa e-temps (1.2.6).Pour formulerles
lois de la physique de façon ovariante, il sut alors (ave quelques pré autions
de symétrisation des lois)de rempla er dans leslois formulées dans un référentiel
inertiellamétriquede Minkowski
η
µν
par lamétriquedelavariétéd'espa e-tempsg
µν
,et lesdérivées partiellespar des dérivées ovariantes∇
µ
10.
Pour lore e hapitre il ne reste plus qu'à établir les lois de la gravitation,
'est-à-dire les équations permettant de al uler la métrique de l'espa e-temps.
Dans lasuite, nous poseronspartout
c = 1
. Commençons par onsidérer la limitenewtoniennede lathéorieen examinantla hute libred'uneparti ulenewtonienne
dans un hamp de gravitation statique. Dans e adre, la parti ule est supposée
avoir une vitesse faible devant la vitesse de la lumière, 'est-à-dire
kd~x/dτk ≪ 1
.alors, l'équation(1.2.6) devient :
d
2
x
µ
dτ
2
+ Γ
µ
00
dt
dτ
2
= 0
(1.3.1)Le hamp gravitationnel étant statique, si l'on retient l'équivalen e entre hamp
de gravitationet métriquede l'espa e-temps, ladérivée temporelle de lamétrique
10
s'annuleet:
Γ
µ
00
= −
1
2
g
µα
∂g
00
∂x
ν
. (1.3.2)De plus, l'approximationnewtonienne revient égalementà supposer que le hamp
gravitationnelest faible.onpeut alors dé omposerla métriqueen une partie
min-kowskienne perturbée :
g
µν
= η
µν
+ h
µν
aveh
µν
un tenseur(0, 2)
dont toutes lesomposantes sont petites devant
1
(en valeur absolue). Alors,aupremierordre enh
µν
,les équations(1.3.1) deviennent :d
2
~x
dτ
2
=
1
2
dt
dτ
2
∇h
00
(1.3.3)d
2
t
dτ
2
= 0
. (1.3.4)Ladeuxième équationpermetd'é rire
(dt/dτ )
omme une onstante, et ontrouvedon pour lapremière équation, en posant ette onstantenon nulle:
d
2
~x
dt
2
=
1
2
∇h
00
(1.3.5)En omparantaurésultatnewtonien,ontrouveque
h
00
= −2φ
,oùφ
estlepotentielgravitationnel newtonien habituel. La métrique totale est don donnée par
g
00
=
−(1 + 2φ)
, les autres omposantes étant identiquement nulles. Or, le potentielφ
obéit àl'équationde Poisson :
∇
2
φ = 4πGρ
, (1.3.6)où
ρ
estladensitédemassede lasour enon-relativistedu hamp.Dansl'approxi-mation newtonienne, lamétrique obéitdon a :
∇
2
g
00
= −8πGρ
. (1.3.7)Cette forme est une indi ation nous permettant de trouver "intuitivement"
la forme générale des équations du hamp. Dans le as relativiste, la densité de
masse est en eet rempla ée par le tenseur énergie-impulsion
T
µν
de la matièrequi ontient toute l'information sur l'énergie et l'impulsion de la distribution de
matière(dansle as newtonien,lesimpulsionssont faiblesparrapportàlamasse;
'estpourquoiseul
ρ
intervient).Onpeutdon her herdeséquationsdelaforme:G
µν
[g
µν
] = 8πGT
µν
, (1.3.8)et de ne pas introduire de nouvelle onstante dimensionnée dans la théorie. Le
ara tèretensorielestàrelierauprin ipede ovarian egénéralisée.Deplus,onsait
que letenseur énergie-impulsionest onservé le long du mouvementen Relativité
Restreinte :
∂
µ
T
µ
ν
= 0
, don , en remplaçant d'après le prin ipe de ovarian egénéralisée ladérivée partiellepar une dérivée ovariante, ondoit avoir :
∇
µ
T
ν
µ
= 0
; (1.3.9)e qui implique quele tenseur
G
µν
doit satisfaireles identités dites de Bian hi :∇
µ
G
µ
ν
= 0
. (1.3.10)Une analyse du tenseur de Riemann,
R
µ
νρσ
, ara térisant la variété 11, alliée à la
limitenewtonienne, montre quele hoix d'un teltenseur
G
µν
est unique :G
µν
= R
µν
−
1
2
Rg
µν
, (1.3.11)où
R
µν
= R
ρ
µρν
est le tenseur de Ri i etR = R
µ
µ
le s alaire de ourbure de lavariété.Leséquationsdu hampgravitationnelsontdon leséquationsd'Einstein:
R
µν
−
1
2
Rg
µν
= 8πGT
µν
. (1.3.12)Une autre version des équations d'Einstein peut être obtenue en introduisant
une nouvelle onstante. Pour ela, il sut de remarquer que
∇
µ
g
µν
= 0
, si bien
queles identités de Bian hi sontaussi satisfaites si l'on introduit :
G
µν
= R
µν
−
1
2
Rg
µν
− Λg
µν
, (1.3.13)pour
Λ
réel ayantlesdimensions du arréd'unelongueur.Λ
est appelée onstanteosmologique;nousy reviendrons.Lesystème (1.3.12)estun système de10
équa-tionsauxdérivéespartiellesindépendantes (lestenseurs sontsymétriques);
epen-dantlesidentitésdeBian hi(1.3.10) onstituentunsystèmede4équations,sibien
queseules6fon tionsindépendantes peuventêtredéterminéesgrâ eauxéquations
d'Einstein.Or
g
µν
possèdeégalement10fon tionsindépendantes.C'estlereetdel'invarian e par hangement de oordonnées : si
g
µν
est une solution de (1.3.12),la métrique
g
′
µν
obtenue en hangeant les oordonnéesx
µ
en des oordonnées
x
′
µ
11
Letenseurde Riemanntraduitl'impossibilitépourunve teurde redeveniridentiqueà
lui-mêmeaprèsavoirététransportéparallèlementlelongd'unepetite ourbefermée.C'esten ela
qu'il ara térisela ourburedelavariété.Une variétéest ditenon ourbéeoueu lidienne siet
seulementsi sontenseurde Riemannest identiquement nul.En terme desdérivées ovariantes,
ils'é rit,sionl'appliqueàlaformedualed'unve teur
v
µ
:R
µ
quel onqueest aussiunesolution.Or,un teldiéomorphismeimplique4fon tions
indépendantes
x
′
µ
(x
α
)
. Il ne reste don plus que 6 degrés de liberté à xer grâ e
aux équations. Ces équations ouplent manifestement géométrie et ontenu
ma-tériel, justiant le fait que l'on dise ommunément qu'en Relativité Générale, la
distribution de matière détermine la géométrie de l'espa e-temps (l'inverse étant
d'ailleurstoutaussi vrai,maisbeau oup moins"intuitif").On peut également
no-ter queleséquation(1.3.12)peuvent êtredérivéesd'unprin ipede moindrea tion
en onsidérant l'a tiond'Einstein-Hilbert :
S
EH
=
Z
R
16πG
√
−gd
4
x + S
m
, (1.3.14)où
g
estledéterminantde lamétriqueg
µν
,S
m
l'a tiondelamatière,età onditionde dénir le tenseur énergie-impulsion de la matière par
√
−gT
µν
= 2δS
m
/δg
µν
.Cettea tionestlaplussimplequel'onpuisse onstruireennefaisantintervenirque
desdérivéese ondesoudesproduitsdedeuxdérivéesdelamétrique(and'obtenir
des équationsduse ond ordre ommedans touteslesautresthéoriesdes hamps).
Pour é rire les équations du hamp asso iées à ette a tion, il sut d'en al uler
la dérivée fon tionnelle par rapport à la métrique
g
µν
en notant queδ
√
−g =
−g
µν
δg
µν
/2
et quele terme enR δR
µν
g
µν
√
−gd
4
x
est une pure divergen e
12 .
12
En touterigueur, eterme nes'annuleaprioripas arseule
g
µν
est gardéexesurlebord du domaine, non sesdérivées. On peut toutefois ajouter un ontre-terme faisant intervenir laLe modèle standard de la osmologie
Donnez-moi seulement de la matière,je vaisà partirde làvous bâtir un monde.
E. Kant, Histoire générale de la nature et théorie du iel,1755.
Lemodèle osmologiquea onnu, esdernièresdé ennies,àlafoisdes
onrma-tions é latantes de sa apa ité prédi tive, et l'émergen e de questions
fondamen-talesquipourraientbienbouleverser omplètementsesfondementsetson
dévelop-pement futur. Dans la première atégorie, itons notamment les multiples
obser-vations des anisotropies du fond de rayonnement mi ro-onde [8,9,10, 11,12, 13℄,
qui ont onrmé que la distribution de matière dans l'Univers primordial était
fortement homogène et isotrope, sous la forme d'un plasma ouplant intimement
photons et baryons, e qui dé oule de la stru ture du spe tre des anisotropies
(os illations a oustiques). Dans le se onde atégorie, on rangera bien entendu le
surprenantrésultatde l'observationdes Supernovæde type1a[14,15,16,17,18℄:
elle- i laisse apparaître que la lumièreproduite par es explosions est plus faible
qu'attendue pour un Univers ne ontenant que de la matière ordinaire (baryons,
éle trons, photons, neutrinos, etmême matière sombre), signe potentiel de la
né- essité de réviser, soit notre on eption de la gravité aux grandes é helles, soit
notre on ept mêmede matière,soitennle adre théoriquede onstru tiond'un
modèle osmologique.
Aprèsavoirprésentéle adrestandard dela osmologiemoderne,ses postulats
etses développementsformels, 'est-à-direlafaçon lassiquede onstruireun
Uni-vers homogèneetisotrope,nous dé rirons brièvementson histoirethermique, puis
nous on lurons ette partie en montrant omment les hamps s alaires ont été
une réponse ré urrente de la osmologie aux questions posées tantt par le adre
2.1 L'Univers homogène et isotrope
Lepremiermodèlemodernede l'Universen tantqu'objetest dûàEinsteinqui,
préo upé par la onstru tiond'un Univers respe tant leprin ipede Ma h
1 ,
pro-posa en 1917 une solution exa t aux équations de la Relativité Généralepour un
espa e-temps dont les se tionsspatiales sont homogènes, isotropes etfermées (au
senstopologique).Cemodèle,statique,devaitdonnernaissan eauxdis ussionssur
lastru turationde la distributionde matière auxgrandesé helles qui onstituera
le ÷urde la osmologie auvingtième siè le.Très vite ependant, lesobservations
réaliséespar Hubble en 1929,tendant à suggérer que lesgalaxies lointaines
s'éloi-gnaient toutesles unes des autres ave une vitesse proportionnelle àleur distan e
respe tive,allaitrelan erlané essitédedénirune lassedemodèlespluslargeque
la solution d'Einstein, apables d'expliquer ette dynamique globale d'expansion
del'Univers.C'est equeréalisentlesmodèlesde F
riedmann-Lemaître-Robertson-Walker que nous allons examiner dans ette se tion. Mais avant, il est bon de
rappeler les observations qui étayent l'hypothèse d'homogénéité et d'isotropie de
notre Univers aux grandes é helles, an de omprendre pré isément e que ette
a eption re ouvre.
2.1.1 La distribution de matière à grande é helle
L'homogénéité et l'isotropie de l'Univers sur les grandes é helles sont
main-tenant bien établies, au sens statistique, par une série d'observations que nous
allons présenter i i. La première de es indi ations observationnelles vient de la
distribution à grande é helles de la matière visible, telle que donnée par le
a-talogue de galaxies rouges du Sloan Digital Sky Survey (SDSS) [19, 20, 21, 22℄;
ette mesure repose sur la onstru tion de ellules en moyennant la répartition
de matière sur des domaines de tailledonnée. Puis, en al ulant la varian e de la
distribution de densité sur les ellules, on peut estimer l'é helle typique
d'homo-généité statistique tirée de e atalogue. Elle est de l'ordre de
70
à100h
−1
Mp(où
h = H
0
/(100
km/s/Mp)
),mais ilexiste également des travauxmettant etteé helleaudelà de
100
à200h
−1
Mp [23,24,25℄.Certaines stru tures sontmêmes
bienplusgrandes que esé hellesstatistiques:legrandmurdéte té parSDDS
at-teint
420h
−1
Mp ,soitprèsde15%del'Universobservableaujourd'hui.Cependant,
l'existen ed'uneé helleàpartirdelaquelleladistributiondematièremoyenneest
statistiquementhomogèneparaîtrobusteetnousretiendronsuneé helle
d'homogé-néitétypiquede l'ordrede la entainede mégaparse s.D'unautre té, l'isotropie
1
Ceprin ipe,dontnousauronsàreparlerdansladeuxièmepartiede etouvrage,formulait,
unpeuvaguement,que lespropriétés mé aniquesintrinsèquesdes orps matériels,telque leur