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Usage de substances psychoactives chez les festivaliers
en Finistère
Gilles Gravey
To cite this version:
Gilles Gravey. Usage de substances psychoactives chez les festivaliers en Finistère. Sciences du Vivant [q-bio]. 2014. �dumas-01905780�
UNIVERSITÉ de BRETAGNE OCCIDENTALE
FACULTÉ DE MÉDECINE
ANNÉE 2014 N°THÈSE D'EXERCICE
Pour le
DOCTORAT DE MÉDECINE
DE SPÉCIALITÉ MÉDECINE GÉNÉRALE
Par
M. Gilles GRAVEY
Né le 04 Mai 1984 à Lannion (Côtes-d’Armor)
PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 20 Novembre 2014
Usage de substances psychoactives chez les festivaliers en Finistère
Président : Pr Jean-Yves LE RESTE Membres du Jury : Pr Jean-Dominique DEWITTE
Pr Christophe LEROYER
Dr Thomas KLOTZ Dr Pierre BODENEZ
UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE
FACULTE DE MÉDECINE ET
DES SCIENCES DE LA SANTÉ DE BREST
DOYENS HONORAIRES: Professeur H. H. FLOCH
Professeur G. LE MENN ()
Professeur B. SENECAIL
Professeur J. M. BOLES
Professeur Y. BIZAIS ()
Professeur M. DE BRAEKELEER
PROFESSEURS EMÉRITES
Professeur BARRA Jean-Aubert Chirurgie Thoracique & Cardiovasculaire
Professeur LAZARTIGUES Alain Pédopsychiatrie
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS EN SURNOMBRE
Professeur BLANC Jean-Jacques Cardiologie
Professeur CENAC Arnaud Médecine Interne
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS DE CLASSE
EXCEPTIONNELLE
BOLES Jean-Michel Réanimation Médicale
FEREC Claude Génétique
GARRE Michel Maladies Infectieuses - Maladies tropicales
MOTTIER Dominique Thérapeutique
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS DE 1ère CLASSE
ABGRALL Jean-François Hématologie - Transfusion
BOSCHAT Jacques Cardiologie & Maladies Vasculaires
BRESSOLLETTE Luc Médecine Vasculaire
COLLET Michel Gynécologie - Obstétrique
DE PARSCAU DU PLESSIX Loïc Pédiatrie
DE BRAEKELEER Marc Génétique
DEWITTE Jean-Dominique Médecine & Santé au Travail
FENOLL Bertrand Chirurgie Infantile
GOUNY Pierre Chirurgie Vasculaire
JOUQUAN Jean Médecine Interne
KERLAN Véronique Endocrinologie, Diabète & maladies métaboliques
LEFEVRE Christian Anatomie
LEHN Pierre Biologie Cellulaire
LEROYER Christophe Pneumologie
LE MEUR Yannick Néphrologie
LE NEN Dominique Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
LOZAC’H Patrick Chirurgie Digestive
MANSOURATI Jacques Cardiologie
OZIER Yves Anesthésiologie et Réanimation Chirurgicale
REMY-NERIS Olivier Médecine Physique et Réadaptation
ROBASZKIEWICZ Michel Gastroentérologie - Hépatologie
SENECAIL Bernard Anatomie
SIZUN Jacques Pédiatrie
TILLY - GENTRIC Armelle Gériatrie & biologie du vieillissement
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS DE 2ème CLASSE
BAIL Jean-Pierre Chirurgie Digestive
BERTHOU Christian Hématologie – Transfusion
BLONDEL Marc Biologie cellulaire
BOTBOL Michel Psychiatrie Infantile
CARRE Jean-Luc Biochimie et Biologie moléculaire
COUTURAUD Francis Pneumologie
DAM HIEU Phong Neurochirurgie
DEHNI Nidal Chirurgie Générale
DELARUE Jacques Nutrition
DEVAUCHELLE-PENSEC Valérie Rhumatologie
DUBRANA Frédéric Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
FOURNIER Georges Urologie
GILARD Martine Cardiologie
GIROUX-METGES Marie-Agnès Physiologie
HU Weigo Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie
LACUT Karine Thérapeutique
LE GAL Grégoire Médecine interne
LE MARECHAL Cédric Génétique
L’HER Erwan Réanimation Médicale
MARIANOWSKI Rémi Oto. Rhino. Laryngologie
MISERY Laurent Dermatologie - Vénérologie
NEVEZ Gilles Parasitologie et Mycologie
NONENT Michel Radiologie & Imagerie médicale
NOUSBAUM Jean-Baptiste Gastroentérologie - Hépatologie
PAYAN Christopher Bactériologie – Virologie; Hygiène
PRADIER Olivier Cancérologie - Radiothérapie
RENAUDINEAU Yves Immunologie
RICHE Christian Pharmacologie fondamentale
SALAUN Pierre-Yves Biophysique et Médecine Nucléaire
STINDEL Eric Bio-statistiques, Informatique Médicale et technologies
de communication
TIMSIT Serge Neurologie
VALERI Antoine Urologie
WALTER Michel Psychiatrie d'Adultes
PROFESSEURS des Universités – praticien Libéral
LE RESTE Jean Yves Médecine Générale
PROFESSEURS ASSOCIÉS
LE FLOC'H Bernard Médecine Générale
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS HORS CLASSE
ABALAIN-COLLOC Marie Louise Bactériologie – Virologie ; Hygiène
AMET Yolande Biochimie et Biologie moléculaire
LE MEVEL Jean Claude Physiologie
LUCAS Danièle Biochimie et Biologie moléculaire
RATANASAVANH Damrong Pharmacologie fondamentale
SEBERT Philippe Physiologie
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS DE 1ère CLASSE
ABALAIN Jean-Hervé Biochimie et Biologie moléculaire
CHEZE-LE REST Catherine Biophysique et Médecine nucléaire
DOUET-GUILBERT Nathalie Génétique
JAMIN Christophe Immunologie
MIALON Philippe Physiologie
MOREL Frédéric Médecine & biologie du développement
et de la reproduction
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PLEE-GAUTIER Emmanuelle Biochimie et Biologie Moléculaire
UGO Valérie Hématologie, transfusion
VALLET Sophie Bactériologie – Virologie ; Hygiène
VOLANT Alain Anatomie et Cytologie Pathologiques
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS HOSPITALIERS DE 2ère CLASSE
DELLUC Aurélien Médecine interne
DE VRIES Philine Chirurgie infantile
HILLION Sophie Immunologie
LE BERRE Rozenn Maladies infectieuses - Maladies tropicales
LE GAC Gérald Génétique
LODDE Brice Médecine et santé au travail
QUERELLOU Solène Biophysique et Médecine nucléaire
SEIZEUR Romuald Anatomie - Neurochirurgie
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MAITRES DE CONFERENCES
AMOUROUX Rémy Psychologie
HAXAIRE Claudie Sociologie - Démographie
LANCIEN Frédéric Physiologie
LE CORRE Rozenn Biologie cellulaire
MONTIER Tristan Biochimie et biologie moléculaire
MORIN Vincent Electronique et Informatique
MAITRESDECONFERENCESASSOCIESMI-TEMPS
BARRAINE Pierre Médecine Générale
NABBE Patrice Médecine Générale
CHIRON Benoît Médecine Générale
BARAIS Marie Médecine Générale
AGREGES DU SECOND DEGRE
MONOT Alain Français
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier les membres du jury, le directeur de thèse et tout particulièrement le président du jury pour l’aide qu’ils m’ont apporté tout au long du processus de création de cette thèse.
Je remercie également le département universitaire de médecine générale de la faculté de Brest pour la qualité de sa formation et sa disponibilité.
Je remercie aussi les maîtres de stages, médecins hospitaliers et libéraux, infirmiers, sages femmes, aides soignantes, personnels hospitaliers qui, par la confiance qu’ils m’ont accordée, ont contribué à faire de moi le médecin que je suis aujourd’hui.
Je remercie chaleureusement les différentes personnes sans qui cette thèse n’aurait pu voir le jour :
- l’organisation des festivals, et en particulier Joran Le Corre et Laurie Autret de Panoramas, Maël Sinou d’Astropolis, Bruno Curunet et Quentin Sibéril des Vieilles Charrues, Marc Jouon et Marie Clavier du Bout du Monde, pour l’intérêt qu’ils portaient à cette étude et l’aide apportée dans la diffusion du questionnaire. - l’équipe de l’Orange Bleue et du TREND Bretagne, notamment Mylène Guillaume
et Guillaume Pavic.
- Maelenn Guillou du CIC de Brest pour les statistiques, et Alban Sizun pour le traitement des données via Excel.
- les enquêteurs bénévoles qui m’ont aidé à diffuser le questionnaire lors des festivals : Léna, Sophie, Morgane, Mathieu, Marine, Gwendal, Matthis, Maxime, Cléo, Germain, Léonie, et j’en oublie.
- Elodie Verpoort et Annie Gravey pour la traduction. - Léna Gardan pour l’ultime correction.
Je tiens aussi à remercier mes amis avec lesquels j’ai découvert, il y a bien longtemps déjà, le monde de la fête et des festivals.
Je n’oublie pas de remercier ma famille, mes parents et mes grands parents, mon frère et ma sœur, qui ont fait et continuent de faire ce que je suis aujourd’hui.
Enfin, et surtout, je remercie ceux qui m’accompagnent dans la vie au quotidien, ma compagne Aude et mon fils Marius.
Sommaire
Introduction
Méthodologie
Résultats
1. Description de l’échantillon a. Sexe b. Âge c. Statut et enfants d. Logement e. Niveau d’étudesf. Situation principale et emploi
2. Analyse de la représentativité suivant les festivals
a. Panoramas b. Astropolis c. Vieilles Charrues d. Bout du Monde
3. Prévalence d’usage de substances psychoactives suivant les festivals, la tranche d’âge et le sexe
a. Définitions utilisées b. Usage de tabac c. Usages d’alcool
- Alcool - Ivresse
- Alcoolisation Ponctuelle Importante - Type d’alcool majoritairement consommé d. Usage de cannabis
e. Usage de poppers et de produits à inhaler f. Usage de cocaïne et de crack
g. Usage d’ecstasy, MDMA h. Usage d’amphétamines / speed
i. Usage d’hallucinogènes : champignons hallucinogènes, LSD, kétamine j. Usage d’opiacés : héroïne, opium et rachacha
l. Usage de nouveaux produits de synthèse (NPS) m. Usage d’autres substances psychoactives
4. Perception des usagers de leur consommation
a. Niveau et sources d’information des usagers concernant les caractéristiques des substances consommées
b. Parler en toute confiance de sa consommation
c. Le rapport à la loi : conséquences judiciaires et illégalité des produits d. Conséquences physiques, psychiques et sociales
e. Le festival, lieu propice à la consommation de substances psychoactives
Discussion
1. Résumé des principaux résultats obtenus 2. Analyse des biais
a. Biais de sélection b. Biais d’information c. Facteurs de confusion
d. Caractéristiques de l’échantillon
e. Limites d’extrapolation, apports de l’enquête
3. Mise en contexte et hypothèse d’explication des résultats
a. Enquêtes en population générale Internationales
Nationales Régionales
b. Enquêtes spécifiques en milieu festif En France
À l’étranger
c. Hypothèse d’explication des résultats
4. La réduction des risques en milieu festif, la place de la médecine générale
a. La réduction des risques en milieu festif b. La place de la médecine générale
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Summary
Introduction
Methodology
Results
1. Sampling description a. Gender b. Agec. Status and children d. Accomodation e. Level of education f. Main position and job
2. Analysis of representativeness according to the festivals
a. Panoramas b. Astropolis c. Vieilles Charrues d. Bout du Monde
3. Prevalence of psychoactive substances use, according to age group and gender
a. Definitions used b. Use of tobacco c. Uses of alcohol
- Alcohol - Inebriation
- Important one-time alcoholization
- Type of alcohol predominantly consumed d. Use of cannabis
e. Use of poppers and inhaled products f. Use of cocaine and crack
g. Use of ecstasy, MDMA h. Use of amphetamines / speed
i. Use of hallucinogenic: mushrooms, LSD, ketamine j. Use of opiates: heroin, opium and rachacha
k. Use of psychoactive drugs l. Use of designer drugs
m. Use of other psychoactive substances
4. Users' perception of their use
a. Users' level and sources of information regarding the characteristics of the substances used
b. Confidently talking about one's use
c. Regarding the law: legal consequences and illegality of the products d. Physical, psychological and social consequences
e. The festival, an environment conducive to psychoactive substances use
Discussion
1. Summary of the main results 2. Analysis of the biases
a. Bias of selection b. Bias of information c. Factors of confusion
d. Characteristics of the sampling
e. Extents to which this can be extrapolated, inputs of the survey
3. Contextualization and explanation hypothesis of the results
a. Surveys on a general population International
National Regional
b. Specific surveys in party environments In France
Abroad
c. Explanation hypothesis of the results
4. Reducing the risks in party environments, the role of general practice
a. Reducing the risks in party environments b. The role of general practice
Conclusion
Bibliography
Appendices
Introduction
Au centre du dispositif de soin, les médecins généralistes sont souvent les premiers confrontés à la prise en charge de l’addiction. La mise en évidence dès la fin des années 1980 d’une prévalence élevée du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) puis du virus de l’hépatite C (VHC) chez les usagers de drogue a progressivement abouti dans les pays occidentalisés à la mise en place de politiques publiques de réduction des risques(1). Afin d’être réellement efficaces, ces dernières doivent s’adapter aux évolutions des pratiques et contextes de consommation, ainsi qu’au profil des consommateurs. De nombreuses enquêtes épidémiologiques mesurent ainsi le phénomène des drogues (qu’il s’agisse de substances illicites, du tabac, de l’alcool et des médicaments psychotropes), à différents échelons (européens(2), nationaux(3), régionaux(4)). Ces dernières tendent à pointer une spécificité bretonne en terme d’ivresse et d’expérimentation de substances illicites, notamment chez les plus jeunes(5). Des études plus spécifiques, s’intéressant à des groupes de personnes particulièrement consommatrices de produits psychoactifs (espace urbain, espace festif techno(6)) permettent de mettre en évidence des phénomènes qui échappent aux dispositifs classiques d’observation en population générale(7).
Chaque année, en Bretagne et dans le Finistère particulièrement, des milliers de personnes se réunissent autour d’évènements musicaux dans des lieux et temps limités. Fête et consommation de substances psychoactives allant souvent de pair, il est probable que les niveaux d’usage de ces substances parmi les participants aux festivals finistériens diffèrent avec ceux retrouvés en population générale. L’enquête suivante cherchait tout d’abord à estimer la prévalence d’usage des principales substances psychoactives, légales ou non, parmi cette population donnée. Une seconde partie était consacrée à appréhender la perception qu’avaient les usagers de leurs consommations, et à préciser par quels moyens il était possible de réduire voire de supprimer les risques associés à ces dernières.
Méthodologie
La population étudiée était celle des participants à quatre des plus grands festivals du Finistère, en terme de fréquentation :
- Le Festival Panoramas à Morlaix du 17 au 20 avril 2014 (17ème édition, fréquentation 2014 : 27000 personnes)
- Le Festival Astropolis à Brest du 3 au 6 juillet 2014 (20ème édition, fréquentation 2013 : 40000 personnes)
- Le Festival des Vieilles Charrues à Carhaix du 17 au 20 juillet 2014 (23ème édition, fréquentation 2014 : 225000 personnes)
- Le Festival du Bout du Monde à Crozon du 1 au 3 août 2014 (15ème édition, fréquentation 2013 : 60000 personnes)
L’enquête, quantitative, a été rendue possible par la localisation spatio-temporelle circonscrite de la population étudiée. Elle a été réalisée par le biais de questionnaires anonymes, avec l’aide d’enquêteurs bénévoles.
Malgré l’impact potentiellement négatif en terme d’image que les résultats de l’enquête pourraient occasionner, cette dernière s’est déroulée en collaboration avec les équipes d’organisation des festivals, demandeuses d’informations quant aux usages de substances psychoactives parmi leur public, afin d’orienter au mieux les structures de réduction des risques mises en place sur leur site.
Les enquêteurs ont pu dans la majorité des cas accéder aux sites avec le statut de bénévole, facilitant leur déplacement entre les différentes zones des festivals. Les organisateurs ont, de plus, fourni des renseignements concernant les caractéristiques sociodémographiques de leurs participants, nécessaires pour estimer la représentativité des
échantillons sélectionnés lors de l’enquête. Enfin, ils ont permis la mise en relation avec différents acteurs impliqués dans la prévention des risques, avec au premier plan la structure de l’Orange Bleue.
Ce collectif inter-associatif de prévention et de réduction des risques en milieu festif basé à Rennes, intervient lors de différentes réunions festives (festivals, évènements alternatifs type rave party, soirées étudiantes) depuis le début des années 2000. Il travaille en partenariat avec l’équipe du TREND Bretagne (Tendances Récentes et Nouvelles Drogues), émanant de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies). En plus d’apports d’éléments de biographie, le collectif a contribué à diffuser le questionnaire lors du festival des Vieilles Charrues.
Afin de minimiser autant que possible les biais inhérents aux enquêtes de terrain, majorés dans ce contexte festif particulier, plusieurs stratégies ont été mises en places :
- Les questionnaires, anonymes, étaient de type directifs (questions fermées ou à choix multiples), réalisés dans le cadre d’entretiens dirigés.
- Les enquêteurs (entre 3 et 5 par festival) ont été formés préalablement, et remplissaient dans la majorité des cas eux-mêmes les questionnaires.
- Afin d’inclure dans l’échantillon des sujets aussi variés que possible, les enquêteurs se déplaçaient entre les différentes zones du festival : parking, camping, site du festival à proprement parler, mais à distance satisfaisante - pour la qualité de l’entretien - des concerts (technique dite de maraudage(1)).
- Dans la même optique d’amélioration de l’échantillonnage, les caractéristiques sociodémographiques des festivaliers variant avec l’heure, les entretiens se sont déroulés, lorsque l’organisation du festival le permettait, sur l’ensemble de l’après-midi, et le début de soirée. Après une certaine heure, la possibilité de mener des
entretiens correctement diminuait fortement (concentrations des festivaliers devant les concerts, les bars, niveau sonore ambiant, usage éventuel de diverses substances psychoactives).
Les données recueillies ont ensuite été traitées via le logiciel Excel, et l’analyse statistique des résultats(8) a été effectuée (avec l’aide de biostatisticiens du Centre d’Investigation Clinique du CHRU de Brest) en utilisant les sites internet Vassarstats et BiostaTGV. Les tests du Chi2 (principalement) et de Fischer (quand l’effectif ne permettait pas d’utiliser le Chi2) ont été utilisés pour comparer les résultats obtenus afin d’établir si les différences retrouvées étaient significatives, respectivement au seuil p < 0,05 ; p <0,01 ; p< 0,001. Le risque alpha était admis à 5%. Un objectif minimal de 100 questionnaires par festival a préalablement été fixé.
Résultats
Les retours de la part des participants à l’enquête ont globalement été très positifs, l’anonymat favorisant le taux de réponse favorables (aux alentours de 90 %). Après exclusion d’une trentaine de questionnaires ininterprétables (illisibles, raturés, incomplets), l’effectif total de l’échantillon se portait à 454 festivaliers : 104 pour le festival Panoramas, 117 pour le festival Astropolis, 132 pour le festival des Vieilles Charrues et 102 pour le festival du Bout du Monde.
1. Description de l’échantillon
Les principales caractéristiques de l’échantillon sont résumées dans le Tableau 1.
a. Sexe
Il existait une prédominance
masculine avec un ratio H/F global des festivaliers de 1,75 homme pour 1 femme.
Ce ratio avait tendance à diminuer pour les festivals des Vieilles Charrues et du Bout du Monde (différence non significative).
b. Âge
Avec seulement 6,8% des festivaliers âgés de plus de 35 ans, la population observée était majoritairement jeune, avec quasiment la moitié de l’échantillon ayant entre 20 et 25 ans. Cette surreprésentation était particulièrement marquante pour le festival Panoramas, dont la
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Panoramas Astropolis Vieilles
Charrues Bout duMonde
Différence H/F selon le festival
Féminin Masculin
population apparaissait fortement homogène en terme d’âge des participants, plus jeune que les trois autres festivals.
Tableau 1 : caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon
Caractéristique Global Panoramas Astropolis Vieilles Charrues Bout du Monde Effectif 454 104 117 132 101 Sexe masculin 63,7% 69,2% 70,1% 58,3% 57,4% Sexe féminin 36,3% 30,8% 29,9% 41,7% 42,6% Age moyen 25,07 22,73** 25,48 24,58 27,61** Age médian 23 22 24 23 27 Age < 20 ans 16,7% 14,4%*** 18,8% 25,0% 5,9%** Age 20 -25 ans 47,8% 71,1%*** 42,7% 40,9% 38,6%** Age 26 - 35 ans 28,6% 13,5%*** 28,2% 27,3% 46,5%** Age > 35 ans 6,8% 1,0%*** 10,3% 6,8% 8,9%** Statut : célibataire 51,8% 57,7% 56,4% 53,8% 37,6%* Statut : en couple 44,1% 41,4% 41,0% 40,2% 55,4%*
Statut : marié / PACS 3,5% 1,0% 1,7% 6,1% 5,0%
Statut : divorcé 0,7% 0,0% 0,9% 0,0% 2,0% Enfants à charge 6,4% 1,9% 6,8% 9,1% 6,9% Logement : locataire 53,7% 63,5% 56,4% 42,4%** 55,5% Logement : propriétaire 15,0% 6,7% 14,5% 18,2%** 19,8% Logement : parents/famille 28,4% 28,9% 23,9% 37,9%** 20,8% Logement : précaire 2,9% 1,0% 5,1% 1,5% 4,0%
Diplôme : aucun, BDC, BEPC 4,6% 5,8% 0,9% 6,1% 5,9%
Diplôme : CAP/BEP 7,3% 8,7% 4,3% 8,3% 7,9%
Diplôme : Bac général, technologique,
professionnel 30,2% 32,7% 35,9% 30,3% 20,8%
Diplôme : 1er cycle, niveau Bac +2 : BTS,
DUT, formations sanitaires ou sociales 28,4% 31,7% 25,6% 23,5% 34,7% Diplôme : 2 et 3ème cycle, licence, maîtrise,
master, DEA, DESS, doctorat ou diplômes de grande école
29,1% 19,2% 33,3% 31,8% 30,7% Situation principale : élève, étudiant 37,0% 50,0% 42,7% 34,9% 19,8%***
Situation principale : actif 62,3% 49,0% 56,4% 64,4% 80,2%***
Situation principale : autre 0,7% 1,0% 0,9% 0,8% 0,0%
CSP : CDD, contrat court, saisonnier,
vacataire... 12,1% 9,6% 9,4% 12,1% 17,8%
CSP : emploi sans limite de durée, CDI,
fonction publique 24,5% 12,5% 23,9% 31,8% 27,7%
CSP : autre salarié (intérim, stage rémunéré,
apprentissage et emploi aidé) 6,2% 9,6% 2,6% 6,8% 5,9%
CSP : indépendant, libéral 7,1% 4,8% 7,7% 6,1% 9,9%
CSP : chômage 10,6% 7,7% 13,7%* 5,3% 16,8%*
Le Bout du Monde se distinguait au contraire comme étant le seul festival où la tranche des 20 – 25 ans n’était pas majoritaire, avec un âge moyen des participants dépassant les 27 ans.
c. Statut & enfants
Les festivaliers célibataires étaient majoritaires, à l’exception des participants au Bout du Monde. Quel que soit le festival, les parents faisaient figure d’exception, notamment à Panoramas.
d. Logement
Plus de la moitié des festivaliers interrogés étaient locataires, hormis chez les participants au festival des Vieilles Charrues, où le logement chez les
parents ou la famille concernait plus d’1/3 des cas. Les propriétaires étaient minoritaires, la population en situation précaire apparaissant plus élevée à Astropolis et au Bout du Monde (différence non significative).
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00%
< 20 ans 20 - 25 ans 26 - 35 ans > 35 ans
Fréquentation des festivals suivant la tranche d'âge
Panoramas Astropolis
Vieilles Charrues Bout du Monde
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Panoramas Astropolis Vieilles Charrues
Bout du Monde
Type de logement suivant le festival
Précaire Parents/Famille Propriétaire Locataire
e. Niveau d’études
Quelque soit le festival, le niveau d’étude observé était supérieur à la population générale, avec un taux d’études supérieures atteignant 58%. Seuls 4,6% de l’échantillon n’avaient pas de diplôme ou le brevet des collèges, à mettre en
rapport les chiffres de l’INSEE : 13,8% des 20-24 ans en 2012(9).
f. Situation principale & emploi des participants
La proportion d’élèves et d’étudiants était équivalente à celle des actifs chez les participants au festival Panoramas, les plus jeunes de l’échantillon. La proportion d’actifs augmentait dans les autres festivals, pour atteindre 4/5ème des personnes interrogées lors du festival du Bout du Monde. Le taux de chômage dépassait les 10% des participants (comparable à la moyenne nationale), notamment à Astropolis et au Bout du Monde. La proportion de festivaliers ayant
5% 7%
30%
29% 29%
Niveau d'études des festivaliers
Diplôme : aucun, BDC, BEPC
Diplôme : CAP/BEP
Diplôme : Bac G, Tech, Pro
Diplôme : 1er cycle, niveau Bac +2 : BTS, DUT, formations sanitaires ou sociales 0% 20% 40% 60% 80% 100%
Panoramas Astropolis Vieilles
Charrues Bout duMonde Emploi selon le festival
chômage
indépendant, libéral
autre salarié (intérim, stage rémunéré, apprentissage et emploi aidé)
un emploi sans limite de durée (fonction publique, CDI) était supérieur à celle des détenteurs d’un CDD ou autre contrat court, quelque soit le festival.
2. Analyse de la représentativité de l’échantillon suivant le festival
Il n’existait pas de recensement exhaustif concernant la population des participants aux 4 festivals étudiés. Il était toutefois possible de comparer les caractéristiques sociodémographiques de l’échantillon obtenu avec les résultats d’enquêtes commanditées par les organisateurs des festivals, réalisées dans des buts divers : apprécier le mode de transport, d’hébergement et d’ancienneté de participation ou encore de satisfaction des festivaliers (Astropolis et Bout du Monde), mais aussi les préférences en terme de média, les dépenses des festivaliers (Vieilles Charrues).
a. Panoramas
L’organisation du festival a fourni une seule donnée utilisable pour analyser la représentativité de l’échantillon : 80 % du public 2014 était âgé de 18 à 25 ans. Cette proportion ne différait pas significativement de celle de l’échantillon (85,5%). Ce dernier était représentatif sur cette unique variable.
b. Astropolis
L’enquête(10) fournie par le festival a été réalisée en 2011, via internet (e-mail ou lien direct). L’échantillon final obtenu était composé de 286 personnes représentatives du public, avec une marge d’erreur calculée à 5,8%. Elle comportait une première partie analysant le profil du public, notamment le ratio H/F, l’âge moyen, la composition des festivaliers par tranche d’âge et la situation professionnelle. Il n’existait pas de différence significative pour ces 4 variables avec l’étude actuelle. L’échantillon était représentatif sur ces variables.
c. Vieilles Charrues
Le festival a effectué en 2011 une enquête(11) par e-mail auprès de 5200 festivaliers sélectionnés aléatoirement. L’échantillon final obtenu était de 2600 personnes, avec une marge d’erreur de 1,9%. Les résultats en terme d’âge, de fréquentation par tranche d’âge et de proportions H/F différaient significativement de ceux de l’étude actuelle. L’âge moyen était estimé à 29,5 ans (contre 24,6 ans), et la proportion de femmes était supérieure (57% contre 41,7%). L’échantillon actuel était plus jeune et masculin que celui de l’enquête de 2011. Il n’existait par contre pas de différence significative entre la proportion d’actifs et d’élèves/étudiants.
d. Bout du Monde
En 2013 le festival a effectué une enquête(12) portant sur le public du Bout du Monde en chiffres (questionnaires sur le site et par e-mail), avec un échantillon de 2144 personnes. Les résultats différaient significativement avec ceux de la présente étude. Si la moyenne d’âge ne paraissait pas éloignée, les moins de 24 ans étaient majoritaires et représentaient 43 % des festivaliers, contre 31,7 % dans l’échantillon actuel, les 25-34 ans 39 % (contre 57,4%) et les plus de 34 ans 18 % (contre 10,8 %). Par ailleurs, la proportion de femmes était également supérieure (56% contre 42,6%) dans l’étude du Bout du Monde. Les 25-34 ans étaient surreprésentés dans l’échantillon actuel, ainsi que les participants masculins.
3. Prévalence d’usage de substances psychoactives selon le festival, la
tranche d’âge et le sexe
Les résultats en terme de consommation différant de manière importante pour de nombreuses substances entre les festivals, ainsi que la représentativité des échantillons, une présentation suivant le festival paraissait plus appropriée. Les données mises en rapport avec la tranche d’âge et le sexe ont été quant à elles calculées sur l’ensemble de l’échantillon. Les tableaux complets sont exposés dans les annexes.
a. Définitions utilisées
Les fréquences d’usage retenues pour cette enquête sont celles communément utilisées dans les études de ce type, notamment celles effectuées sous l’égide de l’OFDT. Certaines s’appliquent à l’ensemble des substances :
- Expérimentation : au moins un usage au cours de la vie (permet l’étude de la diffusion d’un produit dans la population)
- Usage Actuel, ou dans l’année : au moins un usage dans les 12 mois précédents - Usage Récent, ou dans le mois : au moins un usage au cours des 30 derniers jours - Usage Régulier : au moins 10 usages au cours des 30 derniers jours
- Usage Quotidien : au moins un usage quotidien au cours des 30 derniers jours D’autres sont spécifiques à une substance ou à un mode d’usage :
- Usage Intensif (tabac) : au moins 10 cigarettes par jour - Ivresses répétées : au moins 3 ivresses dans l’année - Ivresses régulières : au moins 10 ivresses dans l’année
- Alcoolisation Ponctuelle Importante (API) : au moins 5 verres dans la même occasion (définition objective, contrairement à la notion d’ivresse, utilisée pour quantifier le phénomène de « binge drinking »)
b. Usage de tabac
Usage de tabac Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 94,3% 92,3% 96,6% 91,7% 97,0% 94,7% 94,0% 93,1% 100,0% 94,1% 94,6% actuel 80,0% 81,7% 82,1% 73,5% 84,2% 85,5% 77,9% 80,8% 77,4% 81,0% 78,2% récent 74,9% 76,9% 79,5% 66,7% 78,2% 79,0% 71,9% 77,7% 74,2% 76,1% 72,7% quotidien 58,4% 63,5% 62,4% 48,5% 61,4% 59,2% 57,1% 60,8% 54,8% 61,9% 52,1% intensif 27,3% 28,9% 29,1% 25,0% 26,7% 22,4% 24,0% 35,4% 29,0% 31,1% 20,6% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
L’expérimentation du tabac était extrêmement répandue, moins de 6% de l’échantillon n’ayant jamais fumé de cigarette au cours de son existence. Plus du quart des personnes interrogées fumaient plus de 10 cigarettes par jour (20% des femmes contre 30% des hommes, différence non significative). Si les participants aux Vieilles Charrues semblaient moins consommateurs, il n’y avait pas de différence significative entre les festivals. Il n’existait pas de différence notable suivant l’âge, les niveaux d’usage restant élevés quelle que soit la tranche d’âge.
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00% 120,00%
< 20 ans 20 - 25 ans 26 - 35 ans > 35 ans Usage du tabac en fonction de la tranche d'âge
Consommateurs - Intensif Consommateurs - Quotidien Consommateurs - Récent Consommateurs - Actuel Consommateurs - Experimentation Jamais - Jamais
c. Usages d’alcool
Usage d’alcool Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20 - 25 26 - 35 > 35 M F expérimentation 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % actuel 99,8% 100 % 100 % 99,2% 100 % 100 % 100 % 99,2% 100 % 100 % 99,4% récent 97,1% 99,0% 99,2% 93,9% *** 97,0% 96,1% *** 97,7% * 96,1% ** 100 % 99,3% * 93,3% régulier 66,1% 72,1% 69,2% 47,7% *** 80,2% 39,5% *** 70,1% * 77,6% ** 54,8% 70,9% * 57,6% quotidien 14,1% 15,4% 17,1% 8,3% *** 16,8% 5,3% *** 11,5% * 22,3% ** 19,4% 17,3% * 8,5% Ivresse expérimentation 98,7% 98,1% 100 % 97,0% 100 % 100 % 99,1% 97,7% 96,8% 98,6% 98,8% actuelle 96,7% 98,1% 98,3% 93,2% 98,0% 98,7% 99,1% 94,6% 83,9% 97,6% *** 95,2% répétées 93,2% 96,2% 96,6% 87,1% ** 94,1% 96,1% 96,3% 90,0% 77,4% *** 94,8% *** 90,3% régulières 79,7% 87,5% 88,9% 65,9% ** 79,2% 80,3% 84,8% 77,7% 51,6% *** 86,5% *** 67,9%
API (Alcoolisation Ponctuelle Importante)
> 1/mois 98,0% 100 % 100 % 93,2% ** 100 % 100 % 99,5% 95,4% 93,5% ** 98,9% 96,4% > 3/mois 72,3% 77,9% 83,8% 58,3% ** 71,3% 72,4% 79,3% 67,7% 41,9% ** 75,4% 66,7% >10/mois 20,3% 17,3% 25,6% 18,2% ** 19,8% 19,7% 22,1% 20,8% 6,4% ** 22,5% 16,4%
Type d'alcool consommé majoritairement
Bière 47,4% 49,0% 48,7% 40,2% 53,5% ** 36,8% * 52,5% *** 50,0% ** 25,8% 52,6% *** 38,2% Alcool fort 29,1% 34,6% 29,9% 36,4% 12,9% ** 47,4% * 31,8% *** 17,7% ** 12,9% 29,4% *** 28,5% Vin 21,8% 15,4% 21,4% 20,5% 30,7% ** 11,8% * 15,2% *** 30,0% ** 58,1% 15,9% *** 32,1% Cidre 1,8% 1,0% 0,0% 3,0% 3,0% 3,9% 0,5% 2,3% 3,2% 2,1% 1,2% - Usage d’alcool L’expérimentation d’alcool concernait l’ensemble de l’échantillon. Les usages récents, réguliers et quotidiens étaient moins fréquents parmi
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Panoramas Astropolis Vieilles
Charrues Bout duMonde
Usage d'alcool selon le festival
les participants des Vieilles Charrues, avec pour ce dernier type d’usage un rapport variant du simple au double en comparaison avec les autres festivals.
L’usage d’alcool quotidien et régulier variait également en fonction de la tranche d’âge des festivaliers avec une augmentation jusqu’à un pic de consommation pour la tranche d’âge
26-35 ans, suivi d’une diminution.
Enfin, les usages quotidiens, réguliers et récents étaient statistiquement différents selon le sexe : alors que 17,3 % des hommes déclaraient boire quotidiennement, les festivalières n’étaient que 8,5 % à faire de même.
- Ivresses
A l’instar de l’usage d’alcool, l’expérimentation de l’ivresse (définie comme la « sensation subjective d’être ivre ») concernait la quasi-totalité de l’échantillon. Les taux d’ivresses répétées et régulières
étaient très élevés, avec quasiment 80 % de l’ensemble des festivaliers estimant être ivre plus de 10 fois par an. Comme pour l’usage d’alcool, les festivaliers des Vieilles Charrues avaient
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00% 120,00% < 20 ans 20 - 25
ans 26 - 35ans > 35 ans
Usage d'alcool selon l'âge
Consommateurs -Quotidien Consommateurs -Regulier Consommateurs -Recent Consommateurs -Actuel Consommateurs -Experimentation 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Usage d'alcool suivant le sexe 0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00% 120,00%
< 20 ans 20 - 25 ans 26 - 35 ans > 35 ans
Fréquence d'ivresses selon l'âge
Consommateurs - Régulières Consommateurs - Répétées Consommateurs - Actuel Consommateurs - Expérimentation Jamais - Jamais
des taux d’ivresses répétées et régulières moins marqués. La diminution du nombre d’ivresses annuelles était corrélée avec l’âge des sujets interrogés, le taux d’ivresses régulières chutant de 30 % entre les festivaliers de moins de 20 ans et ceux de plus de 35 ans. Il existait également une liaison significative entre la fréquence d’ivresse et le sexe, les femmes étant 20 % moins nombreuses que les hommes à se sentir ivre plus de 10 fois par an.
- Alcoolisations Ponctuelles Importantes Cette définition (au moins 5
verres dans la même occasion), objective, est utilisée en complément de la fréquence d’ivresse, par définition subjective. Seules les participants aux Vieilles Charrues se distinguaient avec
une expérimentation d’API inférieure à une fois par mois (6,8%). Toutefois ce résultat était à prendre avec prudence, possiblement biaisé par le format du questionnaire (cf. partie Discussion). Le taux d’API > à 3 / mois était quant à lui environ 20 % plus bas que dans les autres festivals. Quelque soit le critère utilisé, l’échantillon des Vieilles Charrues se démarquait par un moindre usage d’alcool. Enfin, il est intéressant de noter que la différence H/F en terme d’API, contrairement à l’ivresse où elle était marquée, n’était pas significative. Ce résultat pouvait paraître contradictoire, il pourrait aussi signifier qu’il existe une différence de perception quant à la sensation d’ivresse entre les 2 sexes. Il mettait en tout cas en lumière la nécessité de posséder un marqueur objectif pour quantifier les alcoolisations importantes.
- Type d’alcool consommé majoritairement
La bière était l’alcool le plus consommé, quelque soit le festival. L’alcool fort arrivait en seconde position, à l’exception des festivaliers du Bout du Monde qui lui préféraient le vin.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Fréquence d'API selon le festival
#N/A - API <1 Consommateurs - API >1 Consommateurs - API >3 Consommateurs - API > 10
Le cidre était ultra minoritaire. Il existait une importante différence selon la tranche d’âge, avec une augmentation progressive de la consommation de vin, au détriment de l’alcool fort et de la bière.
La consommation d’alcool fort était majoritaire chez les moins de 20 ans. La bière était l’alcool le plus consommé par plus de la moitié de l’échantillon masculin, le vin était plus prisé chez les sujets féminins. Les niveaux de consommations d’alcool fort étaient similaires suivant le sexe.
d. Usage de cannabis
Usage de
cannabis Moyenne
Festival Age Sexe
P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 92,5% 96,2% 98,3% 80,3%*** 98,0% 88,2% 94,0% 92,3% 93,6% 94,5%*** 89,1% actuel 70,7% 78,9% 76,1% 53%*** 79,2% 73,7% 71,9% 67,7% 67,7% 75,1%*** 63,0% récent 55,3% 60,6% 63,3% 36,4%*** 65,4% 57,9% 57,6% 52,3% 45,2% 61,9%*** 43,6% régulier 27,8% 32,7% 32,5% 17,4%*** 30,7% 19,7% 30,4% 28,5% 25,8% 35,3% 14,6% quotidien 15,2% 14,4% 20,5% 8,3%*** 18,8% 10,5% 14,8% 16,9% 22,6% 18,3% 9,7% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
Le cannabis est une plante à l’origine de nombreuses préparations, dont l’activité psychotrope est principalement induite par l’un des cannabinoïdes qu’elle contient, le
0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0%
< 20 ans 20 - 25 ans 26 - 35 ans > 35 ans
Type d'alcool consommé majoritairement selon l'âge
Biere OH fort Vin Cidre
Masculin Féminin 0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0%
Type d'alcool consommé majoritairement selon le sexe
tétrahydrocannabinol (THC). On la retrouve fréquemment sous forme d’herbe, de résine (haschisch), plus rarement elle peut être cuisinée (« space cake ») ou vendue sous forme d’huile. Avec une expérimentation dépassant les 90% des personnes interrogées, le cannabis confirme son statut de substance illégale la plus répandue dans la population. Plus d’un quart de l’échantillon
déclarait fumer lors de plus de 10 occasions différentes par mois. A l’image de l’alcool, les niveaux d’usage de cannabis étaient moins importants parmi le public des Vieilles Charrues, avec 4 personnes sur 5 ayant déjà essayé le cannabis au moins une fois dans leur vie. Si la proportion d’usagers quotidiens tendait à augmenter avec l’âge, cette différence n’était pas significative. La consommation régulière et quotidienne était deux fois moindre parmi les festivalières en comparaison à leurs homologues de sexe masculin.
e. Usage de poppers et de produits à inhaler
Poppers Moyenne Festival Age Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 56,8% 68,3% 67,5% 35,6% *** 60,4% 30,3% *** 63,1% 63,9% 48,4% 62,6% ** 46,7% actuel 13,4% 20,2% 16,2% 9,1% *** 8,9% 14,5% *** 16,6% 10,8% 0,0% 14,5% ** 10,9% récent 3,7% 7,7% 3,4% 3,0% 1,0% 2,6% 4,6% 3,9% 0,0% 4,8% 1,8% régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,6% PAI expérimentation 25,8% 25,0% 33,3% 17,4% * 28,7% 25,0% 25,8% 27,7% 19,4% 27,7% 22,4% actuel 3,3% 4,8% 3,4% 3,8% 1,0% 4,0% 4,6% 1,5% 0,0% 3,5% 3,0% récent 0,9% 1,0% 0,9% 1,5% 0,0% 0,0% 1,8% 0,0% 0,0% 0,7% 1,2% régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,6% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Masculin Féminin
Usage de cannabis selon le sexe
Jamais Expérimentation Actuel Récent Régulier Quotidien
- Poppers
Les poppers, de nouveau légaux suite à une décision du Conseil d’Etat du 3 juin 2013, sont des préparations contenant des nitrites d’alkyles aliphatiques ou cycliques en solution dans des solvants organiques. Circulant dans le milieu homosexuel depuis les années 1970, leur consommation s’est récemment banalisée, et ils sont aujourd’hui utilisés de façon récréative par une population plus jeune recherchant plus leurs effets euphorisants que leur action sur la sexualité(13). L’expérimentation de poppers concernait plus de la moitié de l’échantillon. La population des Vieilles Charrues s’illustrait une nouvelle fois par des taux inférieurs significativement aux autres festivals. Les usages récents étaient rares, l’usage régulier ne concernait qu’une personne. Les taux d’expérimentation et d’usage actuel augmentaient après 20 ans. Les expérimentateurs masculins étaient plus représentés dans l’échantillon.
- Produits à inhaler
De nombreux solvants organiques, la majorité du temps en vente libre, peuvent être utilisés : colles à solvants, détachants type « Eau Ecarlate », solvants pour peinture et vernis (white spirit), divers produits d’entretien ménagers, cosmétiques, produits pour l’automobile (antigels, carburants), aérosols ou certains gaz anesthésiants détournés de leur usage médical (protoxyde d’azote). Un quart des personnes interrogées avait déjà expérimenté les produits à inhaler. Ce taux baissait significativement chez les participants aux Vieilles Charrues, mais ne variait pas significativement suivant la tranche d’âge ou le sexe.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Usage de poppers selon le festival
Jamais Expérimentation Actuel Récent Régulier
f. Usage de cocaïne et de crack / free base
Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe Cocaïne P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 41,9% 43,3% 62,4% * 15,2% *** 51,5% 17,1% *** 41% ** 55,4% 51,6% 48,4% *** 30,3% actuel 26,4% 25,0% 45,3% * 10,6% *** 26,7% 13,2% *** 22,1% ** 38,5% 38,7% 32,9% *** 15,2% récent 12,3% 9,6% 22,2% * 4,6% *** 13,9% 4% *** 8,3% ** 21,5% 22,6% 16,3% *** 5,5% régulier 0,9% 0,0% 0,0% 0,8% 3,0% 0,0% 0,5% 2,3% 0,0% 1,4% 0,0% Crack / Free Base expérimentation 5,3% 5,8% 4,3% 0,8% * 11,9% ** 0,0% 2,8% 11,5% ** 9,7% 7,6% ** 1,2% actuel 1,8% 1,9% 0,0% 0,8% 5,0% 0,0% 1,4% 3,9% 0,0% 2,4% 0,6% récent 0,2% 0,0% 0,0% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,4% 0,0%
*, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
- Cocaïne La cocaïne se présente sous la forme d’une poudre blanche, le plus souvent sniffée, plus rarement fumée ou injectée. Après avoir été restreinte à certaines populations, la consommation de cocaïne touche depuis le milieu des années 1990 l’ensemble des milieux sociaux
(évolution des représentations, prix relativement faible, disponibilité et accessibilité élevées)(1). Elle peut être consommée mélangée à l’héroïne (on parle alors de « speedball »), ou encore à la kétamine (« Calvin Klein »). Si 41,9 % des sujets interrogés disaient avoir essayé au moins une fois de la cocaïne dans leur vie, ce taux élevé masquait d’importantes disparités selon le festival. La diffusion était importante parmi les festivaliers d’Astropolis, et plus d’un cinquième de ces derniers avaient utilisé de la cocaïne dans le mois précédent
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Usage de cocaïne selon le festival
Jamais Expérimentation Actuel Récent Régulier
l’enquête. A l’inverse, les festivaliers des Vieilles Charrues étaient relativement peu nombreux à en consommer. Son usage augmentait avec l’âge et était plus volontiers masculin (taux d’usager récent trois fois plus important).
- Crack / Free Base
Les deux appellations, crack et free base, concernent la même composition chimique : une cocaïne basée, principalement destinée à être fumée. Ces deux termes apparaissent toutefois distincts dans les représentations qu’en ont les usagers. Le crack est considéré comme un produit fini, prêt à l’emploi et revendu comme tel, alors que le free base désigne la cocaïne, «cuisinée » (avec du bicarbonate de soude ou de l’ammoniaque) afin d’être « purifiée »(14). La diffusion était faible, avec un taux d’expérimentation moyen de 5 % (consécutif à un taux de 11% chez les festivaliers du Bout du Monde, potentiellement induit par un biais de sélection). Ce taux n’atteignait pas les 1% aux Vieilles Charrues. La tranche d’âge 26-35 ans était surreprésentée, et l’expérimentation majoritairement masculine. Les usages actuels et récents étaient rares, voire anecdotiques.
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00%
<20 ans 20-25 ans 26-35 ans > 35 ans
Usage de cocaïne suivant la tranche d'âge
Consommateurs - Régulier Consommateurs - Récent Consommateurs - Actuel
Consommateurs - Expérimentation Jamais - Jamais
g. Usage d’ecstasy, MDMA
Ecstasy,
MDMA Moyenne
Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 48,9% 55,8% 73,5% * 21,2% *** 49,5% 34,2% * 50,7% 53,1% 54,8% 55,4% ** 37,6% actuel 33,0% 42,3% 54,7% * 11,4% *** 26,7% 21,1% 35,5% 36,2% 32,3% 37,7% ** 24,9% récent 18,1% 20,2% 34,2% * 5,3% *** 13,9% 11,8% 18,0% 20,8% 22,6% 19,7% ** 15,2% régulier 0,7% 1,0% 0,9% 0,8% 0,0% 0,0% 0,9% 0,0% 3,2% 0,7% 0,6% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
On peut trouver la MDMA (dérivé amphétaminique de synthèse) sous forme de comprimés nommés ecstasy, de cristaux ou sous forme de poudre. Cette dernière connaît depuis quelques années un réel engouement de la part des usagers, qui la considèrent, pour certains, comme une nouvelle
drogue et ne la lient pas à l’ecstasy. Après une raréfaction au cours des années 2000, ce dernier tendrait à amorcer son retour en France, caractérisé par la circulation de certains comprimés à forte teneur en MDMA(15). Sa diffusion était plus importante que celle de cocaïne, suivant les mêmes modalités par festival : Astropolis, avec quasiment ¾ de l’échantillon ayant déjà expérimenté de la MDMA et 1/3 d’usager récents, était largement au
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Panoramas Astropolis Vieilles
Charrues Bout duMonde
Usage de MDMA selon le festival
Jamais
Expérimentation Actuel
Récent Régulier
dessus des autres festivals. Les Vieilles Charrues étaient une nouvelle fois le festival où l’on rencontrait le moins d’usagers, avec 1/5ème des personnes interrogées en ayant déjà consommé. Son usage était plus faible avant 20 ans, et ne variait pas significativement après, avec un taux d’expérimentation qui concernait plus de la moitié de l’échantillon.
Il est intéressant de comparer cette donnée avec l’usage de cocaïne suivant la tranche d’âge. Dans le cas de la MDMA, les forts taux d’expérimentation se rencontraient également chez les moins de 20 ans, deux fois supérieur à ceux de la cocaïne. Une nouvelle fois les usagers se retrouvaient préférentiellement chez les festivaliers de sexe masculin.
h. Usage d’amphétamines, de speed
Le speed, appellation populaire des amphétamines, peut être sniffé, ingéré ou injecté. La méthamphétamine, très répandue en Amérique du Nord, en Asie et en Europe de l’Est est rarement retrouvée en France(13). Le speed avait une diffusion moindre que la cocaïne ou la MDMA.
Son expérimentation concernait plus d’un quart de l’échantillon. La diffusion était faible dans la population issue des Vieilles Charrues, ainsi que les usages actuels et récents. S’il semblait exister un pic d’usage chez les 26-35 ans, cette différence n’était pas statistiquement significative. On ne retrouvait également pas de différence d’usage selon le sexe.
Amphétamines,
Speed Moyenne
Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F expérimentation 27,5% 30,8% 46,2% 6,8% *** 29,7% 18,4% 25,8% 34,6% 32,3% 30,8% 21,8% actuel 17,6% 20,2% 29,9% 3,8% *** 18,8% 15,8% 16,6% 21,5% 12,9% 18,3% 16,4% récent 7,7% 9,6% 12,0% 3,0% *** 6,9% 5,3% 7,4% 10,8% 3,2% 8,3% 6,7% régulier 0,4% 1,0% 0,0% 0,8% 0,0% 1,3% 0,5% 0,0% 0,0% 0,7% 0,0% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
i. Usage d’hallucinogènes : champignons hallucinogènes, LSD et kétamine
Substance Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Champignons Hallucinogènes expérimentation 36,1% 29,8% 53% * 18,9% *** 45,5% 14,5% *** 32,3% 54,6% *** 38,7% 42,6% *** 24,9% actuel 10,6% 8,7% 18% * 3,8% *** 12,9% 4,0% 12,4% 12,3% 6,5% 11,4% *** 9,1% récent 2,4% 2,9% 4,3% 1,5% 1,0% 0,0% 2,8% 3,9% 0,0% 3,1% 1,2% LSD expérimentation 27,5% 31,7% 38,5% 8,3% *** 35,6% 19,7% 28,6% 30,8% 25,8% 28,4% 26,1% actuel 13,7% 17,3% 20,5% 4,6% *** 13,9% 11,8% 15,2% 11,5% 16,1% 15,6% 10,3% récent 5,1% 6,7% 6,5% 0% *** 7,9% 2,6% 5,1% 6,2% 6,5% 5,5% 4,2% Kétamine expérimentation 10,4% 12,5% 9,4% 3,79% * 17,8% ** 4,0% 7,8% 16,9% * 16,1% * 13,5% ** 4,9% actuel 4,2% 5,8% 5,1% 3,8% 2,0% 2,6% 4,2% 3,9% 9,7% 4,8% 3,0% récent 0,9% 1,9% 0,9% 0,8% 0,0% 1,3% 0,9% 0,8% 0,0% 1,0% 0,6%
*, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
- Champignons hallucinogènes Parmi les substances
hallucinogènes, les champignons sont les plus répandus. D’origine locale (la famille des psilocybes est la plus répandue en France), importés ou cultivés, ils peuvent être mangés
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Usage de champignons hallucinogènes selon le festival
Jamais
Expérimentation Actuel
frais, séchés, fermentés dans un alcool fort ou en infusion, plus rarement fumés(1). Leur diffusion concernait plus d’un tiers de l’échantillon. L’expérimentation suivant le festival était semblable à celles des précédentes substances. L’usage de champignons hallucinogènes augmentait significativement avec l’âge jusqu’à un pic pour les 26-35 ans. Le sexe était aussi une variable significative.
- LSD
Le diéthylamide de l'acide lysergique (LSD), hallucinogène notoirement associé au
mouvement hippie de la fin des années 1960, se présente le plus souvent sous la forme d’un petit
morceau de buvard
portant un dessin,
parfois d’une
« micropointe »
(ressemblant à un bout
de pointe de crayon), d’une « gélatine » ou sous forme liquide (la « goutte »), et se consomme par voie orale(16).L’ « acide » continuait d’avoir une diffusion non négligeable chez les participants aux festivals finistériens de nos jours. Son taux d’expérimentation dépassait 30 %, à l’exception des Vieilles Charrues, où il avait été essayé par moins de 10 % des personnes interrogées. Son usage avait l’air d’augmenter avec l’âge (différence non significative), mais n’était pas corrélé au sexe.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Usage de LSD selon le festival
Jamais
Expérimentation Actuel
- Kétamine
Cet anesthésique vétérinaire et humain est utilisé pour ses propriétés hallucinogènes(16). Elle peut être surnommée « K », « spécial K », « vitamine K », etc. Elle est le plus souvent sniffée mais peut également être ingérée, ou injectée par voie intramusculaire. Sa diffusion dans l’échantillon était faible, à l’exception du Bout du Monde où le taux d’expérimentation atteignait les 17%. Ce résultat pourrait être en partie expliqué par un biais de sélection. Son utilisation augmentait avec l’âge, et était plus fréquente chez les hommes.
j. Usage d’opiacés : héroïne, opium et rachacha.
- Héroïne
Elle se présente sous la forme de poudre plus ou moins compacte de couleur variable, allant du marron au blanc. Elle peut être fumée, sniffée ou injectée après dissolution(1). Son usage était peu répandu sur les festivals finistériens, avec une diffusion qui concernait moins de 10
Moyenne
Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Héroïne expérimentation 6,8% 7,7% 5,1% 2,3% 13,9% * 0,0% 3,7% 13,9% ** 16,1% ** 8,3% 4,2% actuel 1,8% 1,0% 1,7% 0,8% 4,0% 0,0% 0,9% 3,1% 6,5% 2,1% 1,2% récent 0,4% 0,0% 0,9% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 3,2% 0,7% 0,0% régulier 0,2% 0,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 3,2% 0,4% 0,0% Opium, Rachacha expérimentation 10,8% 8,7% 17,1% 3,0% ** 15,8% 2,6% 5,1% 18,4% *** 38,7% * 13,5% * 6,1% actuel 2,0% 2,9% 5,1% 0,0% 0,0% 0,0% 1,8% 1,5% 9,7% 2,4% 1,2% récent 0,4% 1,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,8% 3,2% 0,4% 0,6% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
% des festivaliers, à l’exception des participants aux Bout du Monde. Son expérimentation augmentait avec l’âge, la différence observée entre les usages masculin et féminin n’était pas
significative. Les usages actuels et récents étaient rares, seul un festivalier déclarait avoir un usage régulier. - Opium et rachacha
L’opium peut se consommer mangé ou bu, mais son usage le plus courant consiste à être fumé. Le rachacha, ou « opium du pauvre » est une décoction de graines de pavot, pouvant être ingéré ou fumé. Son taux d’expérimentation était légèrement supérieur à celui de l’héroïne dans l’échantillon, aux alentours de 10 % (à l’exception des Vieilles Charrues). Sa consommation augmentait de façon importante avec l’âge, et était principalement masculine.
k. Usage de médicaments psychotropes
Médicaments
Psychotropes Moyenne
Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Expérimentation 9,3% 5,8% 13,7% * 5,3% 12,9% * 2,6% 9,7% 12,3% 9,7% 11,8% * 4,9% Actuel 3,7% 2,9% 8,6% 1,5% 2,0% 0,0% 4,6% 3,9% 6,5% 4,5% 2,4% Récent 1,3% 0,0% 4,3% 0,0% 1,0% 0,0% 1,8% 0,8% 3,2% 1,7% 0,6% Régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,4% 0,0% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
Le terme général « médicament psychotrope » comprenait à la fois les opiacés (buprénorphine, morphine, méthadone, codéine), les classes des anxiolytiques
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00% 120,00% < 20 ans 20 - 25
ans 26 - 35ans > 35 ans
Usage d'opium/rachacha suivant l'âge
Consommateurs -Récent Consommateurs - Actuel Consommateurs -Expérimentation Jamais - Jamais
(benzodiazépines et apparentés principalement) et antidépresseurs. L’usage était pour cette étude défini comme hors prescription dans une optique récréative Ceci peut expliquer pourquoi les taux d’usage étaient relativement faibles, avec une moyenne d’expérimentation inférieure a 10 % (à l’exception d’Astropolis et du Bout du Monde). Si les résultats obtenus n’étaient pas significatifs, il semblerait que l’usage était corrélé avec l’âge, l’expérimentation avant 20 ans faisant office d’exception. Il existait une prédominance masculine, avec une diffusion deux fois supérieure.
l. Usage de Nouveaux Produits Psychotropes (NPS)
NPS Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Expérimentation 11,9% 9,6% 16,2% 6,8% 15,8% 5,3% 12,4% 13,9% 16,1% 14,5% * 7,3% Actuel 2,9% 1,0% 6,8% 1,5% 2,0% 1,3% 3,7% 2,3% 3,2% 3,8% 1,2% Récent 0,7% 0,0% 1,7% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 1,5% 0,0% 1,0% 0,0% Régulier 0,2% 0,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,4% 0,0% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
Festival P : Panoramas A : Astropolis VC : Vieilles Charrues BDM : Bout du Monde
Apparue aux alentours de 2008(17), l’appellation « nouveaux produits de synthèse » (NPS) désigne un ensemble divers de substances, imitant les effets de différents produits illicites (ecstasy, amphétamines, cocaïne, cannabis, etc.). Les principales familles en circulation sont les cannabinoïdes de synthèse et les cathinones (comme la méphédrone). L’expérimentation était aux alentours de 10 %, sans différence significative par festival ou par tranche d’âge. Il existait une prédominance masculine, avec une diffusion deux fois supérieure. Il se peut que l’usage fût en réalité plus élevé, les NPS pouvant être vendus à la place des substances « classiques » telle la MDMA ou les amphétamines.
m. Usage d’autres substances psychoactives.
Différentes substances ont été citées par les festivaliers :
- la salvia, ou sauge divinatoire expérimentée par 2,2 % de l’échantillon - usages exceptionnels de mescaline, diméthyltryptamine (DMT), datura,
khat, ayahuasca, yaba.
4. Perception des usagers de leur consommation, suivant les festivals, la
tranche d’âge et le sexe
La deuxième partie de l’enquête cherchait à préciser le rapport qu’ont les festivaliers à leur consommation :
- estimaient-ils êtres suffisamment informés, et comment ? - avec qui pouvaient-ils parler librement de leur consommation ?
- quel était leur rapport à la loi, en terme de conséquences judiciaires ou d’illégalité des produits ?
- leur consommation avait-elle déjà entrainé des conséquences physiques, psychiques ou sociales ?
- considéraient-ils les festivals comme un lieu propice à la consommation de substance, et si oui, pourquoi ?
a. Niveau et sources d’information des usagers concernant les caractéristiques des substances consommées.
Être suffisamment
informé ?
Moyenne
Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F
82,4% 80,8% 80,3% 84,5% 83,2% 81,6% 79,7% 86,9% 83,9% 84,8% 78,2% *, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001
A la question « estimez vous être suffisamment informés sur les caractéristiques (effets, risques associés, conséquences) des produits que vous consommez ? », plus de 82 % en moyenne des festivaliers interrogés répondaient par l’affirmative. Ce taux, élevé, ne variait pas significativement, quelque soit le festival, la tranche d’âge ou le sexe des participants. Les amis étaient de loin les plus cités comme principale source d’information, dans plus de 65 % des cas. Les recherches personnelles sur internet arrivaient en seconde position (43%), un quart des festivaliers citait les stands de prévention et les flyers. La famille était citée comme source d’information par plus d’un cinquième de l’échantillon. Moins de 10 % allaient chercher des informations auprès de leur médecin généraliste. Dans les autres sources rapportées on retrouvait principalement les interventions pendant le cursus scolaire (7,5%), les médias (4,4%) et l’emploi (3,3%). De façon plus anecdotiques étaient cités les livres, l’expérimentation personnelle, les autres professions médicales ou paramédicales (médecine du travail, infirmiers), l’auto-école ou encore directement le dealer.
b. Parler en toute confiance de sa consommation
De nombreux freins existent à la libre parole quant il s’agit de l’usage de substances psychoactives, légales ou non. Des freins d’ordre judiciaire, bien sûr, mais aussi moraux, sociétaux, religieux et souvent personnels. Parler en confiance de sa consommation et de ses conséquences éventuelles nécessite l’assurance de ne pas être jugé en retour. Les amis étaient
65,42% 22,91% 43,39% 25,11% 8,81% 17,62% 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00%
Principales sources d'informations
Amis Famille Internet Stands de prévention Médecin Généraliste Autre