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La réduction des risques en milieu festif, la place de la médecine générale

Les politiques uniquement répressives s’inscrivant dans le cadre de la « guerre contre la drogue » montrent aujourd’hui leurs limites, et seraient même délétères en terme de santé publique, d’après le rapport(29) de la Commission globale sur la politique des drogues, rendu public à l’ONU le 9 septembre 2014. La diffusion élevée de nombreuses drogues illicites mise en lumière par l’enquête et le fait que l’illégalité d’une substance n’était pas pour une grande majorité des festivaliers interrogés un frein à sa consommation, semblent aller dans ce sens. Le développement des stratégies de réduction des risques (diffusion de matériel d’injection

stérile, traitements de substitution, lieux d’accueils médico-sociaux spécialisés, prévention des risques associés, notamment sexuel) dans la prise en charge de la toxicomanie aux opiacés à fait ses preuves(30) en terme de coût et d’efficacité dans la lutte contre le VIH (et dans une moindre mesure l’hépatite C). Après les amis, la famille et internet, les stands de prévention et le médecin généraliste étaient pour les usagers des sources d’informations et /ou l’occasion de parler en confiance quant à leur usage de substances psychoactives.

a. Réduction des risques en milieu festif

La réduction des risques en milieu festif s’articule autour de différents acteurs et pratiques(1). Les organisations de santé communautaire sont issues à l’origine de la lutte contre le VIH et du mouvement techno alternatif. Elles sont parfois composées d’usagers anciens ou actuels de substances illégales et ont été les premières à investir ce champ d’action. Elles ont été suivies par les professionnels du champ sanitaire (comme l’association Médecins du Monde) et social : médecins, éducateurs spécialisés, psychologue, infirmier… Leur présence peut être simplement tolérée ou encouragée par les organisateurs d’évènements

festifs. Ces derniers peuvent également mettre en place des stratégies de réduction des risques (points d’eau potable à Astropolis, par exemple).

En plus des risques liés à l’usage de drogue, les actions de prévention concernent également les risques auditifs ou sexuels. Ainsi, en plus des kits « roule ta paille », les stands de prévention fournissent également des préservatifs, des bouchons d’oreilles, etc. L’information adaptée des potentiels usagers est la principale mission de ces différentes structures, précisant (à l’aide de flyers par exemple), sans jugement moral, les risques encourus et les stratégies à adopter afin de supprimer – ou de réduire au maximum - ces derniers. D’autres actions peuvent être envisagées comme la maraude, la prise en charge psychologique des « bad trips », la tenue d’un espace de détente (« chill out »). Le testing, qui permettait de façon rapide d’identifier la présence ou non de principes actifs (comme la MDMA, les amphétamines ou des hallucinogènes synthétiques), pouvait être aussi un moyen de susciter le dialogue avec les usagers et de les inciter à la responsabilité. Il n’est plus autorisé en France depuis 2004.

b. La place de la médecine générale

L’épidémie de sida dans les années 1980 a transformé les pratiques du soin et celles de la prévention. Diminuer les contaminations et les overdoses est alors devenu un impératif de santé publique, faisant ainsi émerger une première génération de réduction des risques. Les médecins généralistes sont les premiers prescripteurs du traitement de substitution aux opiacés (TSO), dans 75 à 80 % des cas de la buprénorphine à haut dosage (BHD) – que la France a été le premier pays à introduire dans le traitement de l’addiction aux opiacés. Si l’accès au TSO augmente l’accès au dépistage, à l’évaluation et aux traitements des hépatites virales et du VIH, son impact le plus significatif concerne la baisse des overdoses d’héroïne(30).

Au delà de la dépendance aux opiacés, la logique de réduction des risques s’applique à toutes les addictions, la médecine générale étant le premier acteur de soin en terme de sevrage tabagique ou d’accompagnement des malades de l’alcool. Le médecin généraliste est aussi le premier acteur de santé à être en contact avec des populations souvent éloignées du système de soins, à l’image les jeunes fréquentant les festivals.

Si un cinquième de l’échantillon interrogé pouvait parler librement de sa consommation avec son médecin traitant, moins de 10 % des festivaliers considéraient pouvoir venir chercher des informations auprès de lui. Cela pose question quant aux moyens disponibles pour augmenter cette proportion (flyers ou affiches dans la salle d’attente, par exemple). Que cela soit le motif principal ou un sujet ouvert par le médecin, la consultation de médecine générale est un moment propice pour fournir des informations adaptées sur les usages de substances psychoactives, afin de minimiser – ou de supprimer les risques associés, par l’amélioration de l’autocontrôle de la consommation.

Cet échange, première étape d’une relation thérapeutique, est favorisé par la position du médecin, empathique, humaniste et exempte de tout jugement moral. Dans un second temps, si la situation l’indique, le médecin pourra alors, après avoir précisé la situation du patient au regard de sa toxicomanie et le moment de sa trajectoire dans l’addiction, prendre en charge, en collaboration permanente avec ce dernier, les conséquences physiques, psychiques et sociales de son addiction(16). Le travail en réseau, lorsqu’il est possible, avec les pharmacies de ville, les services sociaux, les Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et les Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction de Risques pour les Usager de Drogues (CAARUD) peut faciliter la prise en charge globale de ses patients.

Dans une logique de réduction des risques, « l’objectif n’est pas défini a priori par l’abstinence, mais par l’amélioration de l’état de santé du patient et de sa qualité de vie, ce qui passe généralement par une réduction de sa consommation, et parfois par l’abstinence »(1).

Conclusion

Les lieux de fêtes en général et les festivals finistériens en particulier constituent des espaces particulièrement propices à la consommation de produits psychoactifs. Partant de ce présupposé, l’enquête cherchait à estimer les usages de drogues, légales ou non, parmi les participants à ces moments de liesse et d’excès normalisés.

Si les résultats de cette étude sont à prendre avec précaution, du fait d’importants biais (de sélection et d’information notamment), il est possible d’en tirer certaines tendances : les consommations de substances légales (alcool, tabac, poppers) des festivaliers étaient très importantes, en particulier en ce qui concerne les ivresses. Rares sont ceux n’ayant jamais expérimenté le cannabis, dont l’usage apparaissait complètement banalisé parmi les festivaliers. Deux substances issues de milieux socio culturels différents (milieu free party pour l’ecstasy, milieu « branché » pour la cocaïne), dont la diffusion s’est élargie à la fin des années 1990, étaient fréquemment rencontrées dans les festivals finistériens. L’expérimentation de MDMA, « produit phare » de la fête, dépassait celle de cocaïne, et semblait atteindre des niveaux rencontrés dans les milieux techno en France comme à l’étranger. Derrière ces deux molécules, l’usage de substances hallucinogènes (champignons hallucinogènes et LSD) et d’amphétamines concernait une importante minorité de l’échantillon. D’autres (héroïne, crack, kétamine), dont l’image est diabolisée chez les non- usagers, restaient semble-t-il pour l’instant cantonnées aux milieux alternatifs. L’usage des nouveaux produits de synthèse semblait être une tendance naissante, dont l’évolution sera à surveiller.

D’importantes différences de consommation, pouvant être mises en rapport avec la taille et la programmation musicale, existaient entre les festivals, et mériteraient d’être étayées par de futures enquêtes. Il serait également intéressant, à travers des études ultérieures, de

préciser les prévalences d’usage chez les participants aux grands festivals, pour lesquels l’échantillon n’était pas représentatif.

La réduction des risques, en cherchant à minimiser les conséquences physiques, psychiques et sociales de la prise de drogue, plutôt que l’abstinence à tout prix, paraît être une approche adaptée pour cette population chez qui l’interdit n’a que peu d’effet. Le cadre de la consultation en médecine générale est un lieu de choix pour informer au mieux ces patients, souvent éloignés du système de santé, des risques encourus et des possibilités existantes pour les réduire, voire les supprimer.

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Annexe 1 : Usage de substances psychoactives selon le festival, la tranche d’âge et le sexe

*, **, *** : test du Chi-2 ou de Fisher significatif respectivement au seuil 0,05 ; 0,01 ; 0,001

Substance Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Tabac expérimentation 94,3% 92,3% 96,6% 91,7% 97,0% 94,7% 94,0% 93,1% 100% 94,1% 94,6% actuel 80,0% 81,7% 82,1% 73,5% 84,2% 85,5% 77,9% 80,8% 77,4% 81,0% 78,2% récent 74,9% 76,9% 79,5% 66,7% 78,2% 79,0% 71,9% 77,7% 74,2% 76,1% 72,7% quotidien 58,4% 63,5% 62,4% 48,5% 61,4% 59,2% 57,1% 60,8% 54,8% 61,9% 52,1% Intensif (>10 /j) 27,3% 28,9% 29,1% 25,0% 26,7% 22,4% 24,0% 35,4% 29,0% 31,1% 20,6% Alcool expérimentation 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % actuel 99,8% 100 % 100 % 99,2% 100 % 100 % 100 % 99,2% 100% 100% 99,4% récent 97,1% 99,0% 99,2% 93,9% *** 97,0% 96,1% *** 97,7% * 96,2% ** 100% 99,3% * 93,3% Régulier (>10 mois) 66,1% 72,1% 69,2% 47,7% *** 80,2% 39,5% *** 70,1% * 77,7% ** 54,8% 70,9% * 57,6% quotidien 14,1% 15,4% 17,1% 8,3% *** 16,8% 5,3% *** 11,5% * 22,3% ** 19,4% 17,3% * 8,5% Ivresse expérimentation 98,7% 98,1% 100% 97,0% 100% 100% 99,1% 97,7% 96,8% 98,6% 98,8% actuelle (dans l'année) 96,7% 98,1% 98,3% 93,2% 98,0% 98,7% 99,1% 94,6% 83,9% 97,6% *** 95,2% répétées (>3/an) 93,2% 96,2% 96,6% 87,1% ** 94,1% 96,1% 96,3% 90,0% 77,4% *** 94,8% *** 90,3% régulières (>10/an) 79,7% 87,5% 88,9% 65,9% ** 79,2% 80,3% 84,8% 77,7% 51,6% *** 86,5% *** 67,9% API > 1/mois 98,0% 100% 100% 93,2% ** 100% 100% 99,5% 95,4% 93,6% ** 98,9% 96,4% > 3/mois 72,3% 77,9% 83,8% 58,3% ** 71,3% 72,4% 79,3% 67,7% 41,9% ** 75,4% 66,7% > 10/mois 20,3% 17,3% 25,6% 18,2% ** 19,8% 19,7% 22,1% 20,8% 6,5% ** 22,5% 16,4% Cannabis expérimentation 92,5% 96,2% 98,3% 80,3% *** 98,0% 88,2% 94,0% 92,3% 93,6% 94,4% *** 89,1% actuel 70,7% 78,9% 76,1% 53 % *** 79,2% 73,7% 71,9% 67,7% 67,7% 75,1% *** 63,0% récent 55,3% 60,6% 63,3% 36,4% *** 65,4% 57,9% 57,6% 52,3% 45,2% 61,9% *** 43,6% régulier 27,8% 32,7% 32,5% 17,4% *** 30,7% 19,7% 30,4% 28,5% 25,8% 35,3% 14,6% quotidien 15,2% 14,4% 20,5% 8,3% *** 18,8% 10,5% 14,8% 16,9% 22,6% 18,3% 9,7% Poppers expérimentation 56,8% 68,3% 67,5% 35,6% *** 60,4% 30,3% *** 63,1% 63,9% 48,4% 62,6% ** 46,7% actuel 13,4% 20,2% 16,2% 9,1% *** 8,9% 14,5% *** 16,6% 10,8% 0,0% 14,5% ** 10,9% récent 3,7% 7,7% 3,4% 3,0% 1,0% 2,6% 4,6% 3,9% 0,0% 4,8% 1,8% régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,6%

Substance Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe P A VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F PAI expérimentation 25,8% 25,0% 33,3% 17,4% * 28,7% 25,0% 25,8% 27,7% 19,4% 27,7% 22,4% actuel 3,3% 4,8% 3,4% 3,8% 1,0% 4,0% 4,6% 1,5% 0,0% 3,5% 3,0% récent 0,9% 1,0% 0,9% 1,5% 0,0% 0,0% 1,8% 0,0% 0,0% 0,7% 1,2% régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,6% Cocaïne expérimentation 41,9% 43,3% 62,4% * 15,2% *** 51,5% 17,1% *** 41,0% ** 55,4% 51,6% 48,4% *** 30,3% actuel 26,4% 25,0% 45,3% * 10,6% *** 26,7% 13,2% *** 22,1% ** 38,5% 38,7% 32,9% *** 15,2% récent 12,3% 9,6% 22,22 % * 4,6% *** 13,9% 4% *** 8,3% ** 21,5% 22,6% 16,3% *** 5,5% régulier 0,9% 0,0% 0,0% 0,8% 3,0% 0,0% 0,5% 2,3% 0,0% 1,4% 0,0% Crack, Free Base expérimentation 5,3% 5,8% 4,3% 0,76% * 11,9% ** 0,0% 2,8% 11,5% ** 9,7% 7,6% ** 1,2% actuel 1,8% 1,9% 0,0% 0,8% 5,0% 0,0% 1,4% 3,9% 0,0% 2,4% 0,6% récent 0,2% 0,0% 0,0% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,4% 0,0% Ecstasy / MDMA expérimentation 48,9% 55,8% 73,5% * 21,2% *** 49,5% 34,2% * 50,7% 53,1% 54,8% 55,4% ** 37,6% actuel 33,0% 42,3% 54,7% * 11,4% *** 26,7% 21,1% 35,5% 36,2% 32,3% 37,7% ** 24,9% récent 18,1% 20,2% 34,19 % * 5,3% *** 13,9% 11,8% 18,0% 20,8% 22,6% 19,7% ** 15,2% régulier 0,7% 1,0% 0,9% 0,8% 0,0% 0,0% 0,9% 0,0% 3,2% 0,7% 0,6% Amphétamines, Speed expérimentation 27,5% 30,8% 46,2% 6,8% *** 29,7% 18,4% 25,8% 34,6% 32,3% 30,8% 21,8% actuel 17,6% 20,2% 29,9% 3,8% *** 18,8% 15,8% 16,6% 21,5% 12,9% 18,3% 16,4% récent 7,7% 9,6% 12,0% 3% *** 6,9% 5,3% 7,4% 10,8% 3,2% 8,3% 6,7% régulier 0,4% 1,0% 0,0% 0,8% 0,0% 1,3% 0,5% 0,0% 0,0% 0,7% 0,0% Champignons Hallucinogènes expérimentation 36,1% 29,8% 53% * 18,9% *** 45,5% 14,5% *** 32,3% 54,6% *** 38,7% 42,6% *** 24,9% actuel 10,6% 8,7% 17,9% * 3,8% *** 12,9% 4,0% 12,4% 12,3% 6,5% 11,4% *** 9,1% récent 2,4% 2,9% 4,3% 1,5% 1,0% 0,0% 2,8% 3,9% 0,0% 3,1% 1,2% LSD expérimentation 27,5% 31,7% 38,5% 8,3% *** 35,6% 19,7% 28,6% 30,8% 25,8% 28,4% 26,1% actuel 13,7% 17,3% 20,5% 4,6% *** 13,9% 11,8% 15,2% 11,5% 16,1% 15,6% 10,3% récent 5,1% 6,7% 6,5% 0% *** 7,9% 2,6% 5,1% 6,2% 6,5% 5,5% 4,2% Kétamine expérimentation 10,4% 12,5% 9,4% 3,8% * 17,8% ** 4,0% 7,8% 16,9% * 16,1% * 13,5% ** 4,9%

Substance Moyenne Festival Tranche d’âge Sexe A P VC BDM < 20 20-25 26-35 > 35 M F Kétamine actuel 4,2% 5,8% 5,1% 3,8% 2,0% 2,6% 4,2% 3,9% 9,7% 4,8% 3,0% récent 0,9% 1,9% 0,9% 0,8% 0,0% 1,3% 0,9% 0,8% 0,0% 1,0% 0,6% Héroïne expérimentation 6,8% 7,7% 5,1% 2,3% 13,9% * 0,0% 3,7% 13,9% ** 16,1% ** 8,3% 4,2% actuel 1,8% 1,0% 1,7% 0,8% 4,0% 0,0% 0,9% 3,1% 6,5% 2,1% 1,2% récent 0,4% 0,0% 0,9% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 3,2% 0,7% 0,0% régulier 0,2% 0,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 3,2% 0,4% 0,0% NPS expérimentation 11,9% 9,6% 16,2% 6,8% 15,8% 5,3% 12,4% 13,9% 16,1% 14,5% * 7,3% actuel 2,9% 1,0% 6,8% 1,5% 2,0% 1,3% 3,7% 2,3% 3,2% 3,8% 1,2% récent 0,7% 0,0% 1,7% 0,8% 0,0% 0,0% 0,5% 1,5% 0,0% 1,0% 0,0% régulier 0,2% 0,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,5% 0,0% 0,0% 0,4% 0,0% Opium, rachacha expérimentation 10,8% 8,7% 17,1% 3% ** 15,8% 2,6% 5,1% 18,5% *** 38,7% * 13,5% * 6,1% actuel 2,0% 2,9% 5,1% 0,0% 0,0% 0,0% 1,8% 1,5% 9,7% 2,4% 1,2% récent 0,4% 1,0% 0,9% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,8% 3,2% 0,4% 0,6% Médicaments expérimentation 9,3% 5,8% 13,7% * 5,3% 12,9% * 2,6% 9,7% 12,3% 9,7% 11,8% * 4,9% actuel 3,7% 2,9% 8,6% 1,5% 2,0% 0,0% 4,6% 3,9% 6,5% 4,5% 2,4% récent 1,3% 0,0% 4,3% 0,0% 1,0% 0,0% 1,8% 0,8% 3,2% 1,7% 0,6% régulier 0,2% 0,0% 0,0% 0,0% 1,0% 0,0% 0,0% 0,8% 0,0% 0,4% 0,0% Annexe 2 : questionnaire

Ce questionnaire anonyme est réalisé dans le cadre d’une thèse de médecine générale. Il cherche à préciser les consommations de substances psychoactives (légales ou non) chez les participants aux principaux festivals finistériens, afin d’orienter au mieux les politiques de prévention et de réduction des risques. Merci de votre participation, et bon festival !

--- Caractéristiques sociodémographiques ---

Sexe Masculin Féminin Age _____ ans

Statut Célibataire En couple Marié / PACS Divorcé Veuf/Veuve

Enfant(s) à charge Oui Non

Logement Locataire Propriétaire Parents/Famille Précaire

Diplôme(s)

Aucun CEP (certificat d’études primaires) BEPC, brevet des collèges

CAP, BEP Baccalauréat général Baccalauréat technologique ou professionnel Diplôme de 1er cycle universitaire, BTS, DUT, diplôme des professions sociales, de santé Diplôme de 2ème ou 3ème cycle universitaire, ingénieur, grande école, doctorat, etc.

Situation Principale

Emploi (salarié ou à votre compte) Etudes (élève, étudiant) ou stage non rémunéré Apprentissage ou stage rémunéré Chômage (inscrit ou non à Pôle Emploi) Femme/Homme au foyer Retraite ou préretraite Autre situation Emploi

Indépendant ou à votre compte Salarié(e) Chef d’entreprise, gérant Aide à une personne dans son travail sans être rémunéré

Emploi indépendant ou à votre compte

Artisan Commerçant Profession libérale Agriculteur

Emploi Salarié

Emploi sans limite de durée, CDI, Titulaire de la fonction publique Contrat d’apprentissage et de professionnalisation

Placé par une agence d’intérim Stage rémunéré en entreprise

Emploi aidé (contrat unique d’insertion, d’initiative emploi, d’accompagnement, avenir…) Autre emploi à durée limitée, CDD, contrat court, saisonnier, vacataire, etc.

--- Usage de substances psychoactives ---

Tabac

Expérimentation Actuel (dans l’année) Récent (dans le mois) Quotidien Intensif (>10 /jour)

Alcool

Expérimentation Actuel (dans l’année) Récent (dans le mois) Régulier (>10 dans le mois) Quotidien

Ivresses

Expérimentation Actuel (dans l’année) Répétées (au moins 3 / an) Régulières (au moins 10 / an)

Alcoolisations Ponctuelles Importantes (au moins 5 verres dans la même occasion)

1 / mois 3 / mois 10 / mois

Type d’alcool consommé majoritairement

Bière Vin Cidre Alcools forts Autre :

Cannabis

Expérimentation Actuel (dans l’année) Récent (dans le mois) Régulier (>10 dans le mois) Quotidien

Expérimentation (une fois)

Actuel

(Dans l’année) (dans le mois) Récent

Régulier (>10/mois)

Poppers

Produits à inhaler (colles, solvants…) Cocaïne (non basée)

Crack, Free Base Ecstasy, MDMA Amphétamines, Speed Champignons hallucinogènes

Kétamine Héroïne

Nouveaux produits de synthèse Opium, Rachacha de pavot Médicaments psychotropes Autre :

Estimez vous être suffisamment informés sur les caractéristiques (effets, risques associés, conséquences) des produits que vous consommez ?

Oui Non

Quelles sont vos principales sources d’informations sur les caractéristiques des produits que vous consommez ?

Amis Famille Internet Stand de prévention, Flyers Médecin généraliste Autre (préciser) :

A qui pouvez vous parler en toute confiance de votre consommation ?

Amis Famille Stands de prévention Médecin généraliste Autre (préciser) :

Votre consommation a t elle déjà entrainé des conséquences judiciaires ?`

Oui Non

Le caractère illégal d’une substance est il un frein à votre consommation ?

Oui Non

Avez vous déjà considéré votre consommation comme problématique (conséquences physiques, psychiques, sociales) ?

Oui Non

Considérez vous les festivals comme un lieu propice à la consommation de substances psychoactives ?

Oui Non

Si oui, pourquoi ? Un peu Beaucoup Pas du tout

Apprécier la musique Faire comme les amis

Tenir jusqu’au bout de la soirée Moindre présence des forces de l’ordre Accessibilité des produits

Rencontrer des gens

Expérience psychique / psychédélique Autre (préciser) :

72 GRAVEY Gilles – Usage de substances psychoactives chez les festivaliers en Finistère

Th. : Méd. : Brest 2014

RESUMÉ

Introduction : Les jeunes Bretons se démarquent de la moyenne nationale en terme de consommation d’alcool

(ivresse et « binge drinking »), de cannabis, ainsi que d’usage de poppers, d’ecstasy/MDMA et de cocaïne. Les lieux de fête constituent des espaces particulièrement propices à la consommation de produits psychoactifs. Afin d’être efficaces, les politiques de prévention doivent s’adapter aux évolutions des pratiques et contextes de consommation, ainsi qu’au profil des consommateurs. L’enquête rapportée dans cette thèse cherchait à estimer les prévalences d’usage de substances psychoactives parmi le public des festivals finistériens.

Méthode : L’enquête, quantitative, a été rendue possible par la localisation spatio-temporelle circonscrite de la

population étudiée. Elle a été réalisée par le biais de questionnaires anonymes, diffusés lors des quatre principaux festivals finistériens de la saison 2014.

Résultats : La consommation de substances légales (tabac, alcool et poppers) est plus importante que dans la

population générale, tout particulièrement en ce qui concerne l’alcool. De plus, rares sont les festivaliers n’ayant jamais expérimenté le cannabis, dont l’usage apparaît complètement banalisé dans cette population. Deux substances, l’ecstasy/MDMA et la cocaïne, issues de milieux socioculturels différents (respectivement le milieu « free party » et le milieu « branché ») et dont la diffusion s’est élargie à la fin des années 1990 sont également fréquemment utilisées. L’usage de substances hallucinogènes (champignons hallucinogènes et LSD) et d’amphétamines est rapporté dans une moindre mesure. L’expérimentation d’héroïne, de crack et de kétamine ne semble concerner qu’une petite minorité des personnes interrogées.

Discussion et Conclusion : Si les résultats de cette étude sont à prendre avec précaution, du fait d’importants biais

(de sélection et d’information notamment), il est possible d’en tirer des conclusions intéressantes en terme de Santé Publique. L’approche par la réduction des risques, sur les lieux de fête comme en médecine générale, apparaît adaptée pour la prise en charge globale de ces patients, souvent éloignés du système de santé, et chez qui l’interdit n’a que peu d’effet.

ABSTRACT

Introduction: Young people in Brittany stand out from the average French young people regarding their use of

alcohol (in terms of inebriation and binge drinking), of cannabis, of poppers, of ecstasy/MDMA and of cocaine. Parties and music festivals are particularly conductive to the use of psychoactive substances. In order to be efficient, prevention policies have to adapt to new habits, new usage contexts and to consumers’ profile. The target of the survey reported in this thesis is estimating the prevalence of psychoactive substances’ use among festival goers, in the Finistère department, France.

Method: The reported quantitative survey was made possible as many music festivals take place during a short

period of time in a geographically limited area. The survey was carried out by distributing, and gathering, anonymous questionnaires during the four main music festivals held in the Finistère area in 2014.

Results: Festival goers consume more legal substances (tobacco, alcohol and poppers) than the general population,

and, in particular, significantly more alcohol. Moreover, the use of cannabis seems to be commonplace among them and only a minority of them have never experimented with it. Ecstasy/MDMA and cocaine, stemming from different socio-cultural environments (respectively “free parties” and hip scenes) were made widely available at the end of the 90s, and are now frequently found in music festivals. To a lesser extent, hallucinogenic substances (magic mushrooms, LSD) and amphetamines are also used. A small minority of the surveyed population has experimented with heroin, crack and ketamine.

Discussion and Conclusion: Due to significant statistical biases, the results should be considered with caution.

However, important conclusions regarding Public Health can be drawn. Reducing sanitary risks within party venues as well as addressing risk reduction issues during appointments with general practitioners appear as suitable approaches, when dealing with this specific population, which disregards regulations and prohibitions.

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