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Dépression postnatale maternelle et conséquences sur le nouveau-né et le nourrisson : étude bibliographique

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Academic year: 2021

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(1)

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Dépression postnatale maternelle et conséquences sur le

nouveau-né et le nourrisson : étude bibliographique

Marie Taupiac

To cite this version:

Marie Taupiac. Dépression postnatale maternelle et conséquences sur le nouveau-né et le nourrisson :

étude bibliographique. Gynécologie et obstétrique. 2017. �dumas-01697366�

(2)

UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE

FACULTE DE MEDECINE ET MAÏEUTIQUE

FILIERE MAÏEUTIQUE

DEPRESSION POSTNATALE

MATERNELLE

ET CONSEQUENCES SUR LE

NOUVEAU-NE ET LE NOURRISSON

Etude bibliographique

Mémoire pour l’obtention du diplôme d’Etat de sage-femme

Présenté et soutenu par

Marie TAUPIAC

Sous la direction du

Pr Lionel CONVAIN – Pédopsychiatre

(3)
(4)

UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE

FACULTE DE MEDECINE ET MAÏEUTIQUE

FILIERE MAÏEUTIQUE

DEPRESSION POSTNATALE

MATERNELLE

ET CONSEQUENCES SUR LE

NOUVEAU-NE ET LE NOURRISSON

Etude bibliographique

Mémoire pour l’obtention du diplôme d’Etat de sage-femme

Présenté et soutenu par

Marie TAUPIAC

Sous la direction du

Pr Lionel CONVAIN – Pédopsychiatre

(5)

REMERCIEMENTS

A mon Directeur de Mémoire, le Professeur Lionel CONVAIN, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Saint Vincent de Paul à Lille, pour ses conseils et sa guidance.

A ma Sage-femme Enseignante Référente, Madame Isabelle VAAST, pour ses encouragements et sa disponibilité.

A mes parents et mes trois sœurs, pour leur écoute, leurs relectures et leur soutien. A mes amis, pour leurs rires et leur bonne humeur.

A l’ensemble de la promotion pour ces beaux et forts moments tout au long des études. A l’ensemble de l’équipe pédagogique, pour sa compréhension et sa bienveillance au cours de ces années.

(6)

1

SOMMAIRE

SOMMAIRE ... 1 GLOSSAIRE ... 2 1. INTRODUCTION ... 3 2. MATERIEL ET METHODES ... 6 2.1 Type d’étude :... 6 2.2 Critères d’inclusion : ... 6 2.3 Critères d’exclusion : ... 6 2.4 Mots-clés : ... 6 2.5 Ressources : ... 6

2.6 Logiciel de traitement des données bibliographiques : ... 6

2.7 Méthodologie : ... 7

3. RESULTATS ET ANALYSE ... 8

3.1 Les interactions physiologiques mère-enfant [4 publications] ... 8

3.2 Les signes d’alerte pédiatriques [10 publications] ... 9

3.3 Mise en lien avec la dépression du postpartum [18 publications] ... 14

3.4 Les moyens d’amélioration : qui, quoi, où, quand ? [28 publications] ... 19

4. DISCUSSION ... 27

4.1 Généralités : ... 27

4.1.1 Choix méthodologique : ... 27

4.1.2 Points forts ... 28

4.1.3 Difficultés et limites... 28

4.2 Signes d’alerte pédiatriques et mise en lien avec la DPP : ... 28

4.3 Moyens d’amélioration : quoi, qui, où, quand ? ... 29

5. CONCLUSION ... 32

(7)

2

GLOSSAIRE

AM : allaitement maternel ATCD : antécédent

CAPEDP : Compétences parentales et Attachement dans la Petite Enfance, Diminution des risques liés aux troubles de santé mentale et Promotion de la résilience

CNGOF : Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français DPN : dépression postnatale

DPP : dépression du postpartum

EDEN : Etude d’envergure sur les Déterminants pré- et post-natals précoces du Développement et de la santé de l’Enfant

ELFE : Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance EPDS : Edinburgh Postnatal Depression Scale

EPP : Entretien Prénatal Précoce HAS : Haute Autorité de Santé IDE : Infirmier Diplômé d’Etat NN : nouveau-né

PEC : prise en charge

PNP : Préparation à la Naissance et à la Parentalité PP : postpartum

QI : Quotient Intellectuel SF : sage-femme TE : type d’étude

(8)

3

1. INTRODUCTION

« La seule vraie base de la relation qu’établit l’enfant avec sa mère et avec son père, avec les autres enfants et plus tard avec la société, réside dans la première relation satisfaisante entre la mère et son bébé. » (1)

Les recommandations de 2015 du CNGOF (Collège National des Gynécologues-Obstétriciens Français) ont montré un intérêt particulier pour la période du postpartum, et un chapitre a été consacré aux « troubles psychiques du postpartum : dépistage et prévention après la naissance ». En effet, il est dit que « Compte tenu de sa [dépression postnatale] prévalence et du fait de ses conséquences pour l’ensemble de la famille, elle constitue un véritable enjeu de santé ». (2)

Il est aussi expliqué que les professionnels de terrain (notamment les sages-femmes), qui sont au contact direct des nouvelles mères durant les premières semaines du postpartum, sont les premières personnes pouvant dépister un « éventuel malaise psychique maternel ». Le CNGOF parle de « rencontre clinique » comme outil restant à privilégier pour un tel dépistage.

Les troubles psychiques postnataux ont plusieurs degrés :

o le « babyblues » qui touche 50 à 80% des mères, et est aussi appelé « syndrome du troisième jour ». Il se manifeste par des symptômes anxieux et dépressifs peu intenses : des pleurs, une irritabilité, un manque de sommeil et donc une asthénie, des sautes d’humeur et un sentiment de vulnérabilité. Les angoisses sont centrées sur le l’enfant. Le trouble est transitoire et réversible spontanément, les signes disparaissent souvent en dix jours environ. Pour certains auteurs il ne correspond même pas à un état pathologique (3). Mais parfois il peut évoluer vers :

o la dépression du postpartum qui touche entre 10 et 20% (environ 13%) des

femmes ;

o la psychose puerpérale pour environ 1 mère sur 1000 (4). Cela correspond à un tableau clinique aigu associant syndrome confusionnel, troubles du comportement avec délires auto- et/ou hétéro-agressifs, fantasmes persécutoires et d’infanticide, apparaissant dans les trois semaines suivant l’accouchement. La relation mère-enfant est impossible. Ainsi, environ une femme sur dix est touchée par une dépression du postpartum. Elle peut débuter dans un laps de temps très variable : entre quelques jours et jusqu’à un an (avec un pic à 3 mois) après l’accouchement. Les épisodes dépressifs majeurs comprennent : tristesse (parfois masquée), ralentissement psychomoteur, asthénie, troubles du sommeil, avec possibles difficultés d’endormissement voire cauchemars, apathie, sexualité perturbée, anxiété, difficulté et parfois incapacité à s’occuper du nouveau-né, culpabilité, avec quelques fois la présence de mécanismes phobiques (voire « phobie d’impulsion » avec la crainte de faire mal au nouveau-né et évitement de la rencontre). (3)

(9)

4

Les symptômes de la dépression postnatale sont donc de caractère souvent discret (épuisement maternel) et, se déclenchant généralement après le séjour en maternité, ils semblent facilement méconnus.

La dépression du postpartum est donc un enjeu de santé publique qui passe souvent inaperçu (de la patiente elle-même, de sa famille et des soignants) et n’est pas traitée ou alors tardivement… (5).

Un an après l’accouchement, 50 % des femmes atteintes de DPN ne sont pas guéries (6). Le risque de récidive lors d’une grossesse ultérieure est de l’ordre de 25-30%. (7). Le seul outil qu’ont les professionnels pour le dépister est l’échelle EPDS (Echelle de Dépression Postnatale d’Edimbourg) (8). Le CNGOF en parle comme étant « l’outil de dépistage de la dépression du postpartum le plus fréquemment utilisé. Cependant, son utilisation systématique n’est pas recommandée ». (2)

Par ailleurs, le contexte actuel de politique de sorties précoces concerne spécifiquement les sages-femmes. Que ce soit pour les sages-femmes libérales ou hospitalières lors des sorties PRADO (Programme de Retour A Domicile), lors de la consultation postnatale, lors des séances de rééducation périnéale, de consultations de contraception etc., la sage-femme est amenée à revoir les femmes, mais aussi le couple mère-enfant dans les semaines et mois qui suivent la naissance. (9)

Les recherches et nombreux articles médicaux et publications récentes concernent essentiellement le versant maternel. Mais qu’en est-il du versant néonatal ? Quelles sont les conséquences sur le nouveau-né ? Une perturbation des relations mère-enfant ? (10) Des conséquences négatives sur le développement de l’enfant ? Des troubles du comportement ? (11)(12)

Le CNGOF nous dit : « Dans les situations de difficultés psychiques avérées, l’impact sur le développement psychoaffectif de l’enfant peut être important ».

Nous pouvons donc nous poser la problématique suivante : « Quelles sont les

conséquences néonatales d’une dépression postnatale maternelle et leur expression ? »

L’objectif principal sera alors :

 d’analyser les conséquences néonatales d’une dépression postnatale maternelle à court et moyen terme, leur nature, leur caractère positif ou négatif.

S. Bydlowski (10) nous parle de « difficultés d’ajustement interactif mère-bébé » dans les deux mois qui suivent la naissance : qu’en est-il à plus long terme ?

(10)

5

L’objectif secondaire sera :

 d’identifier les signes d’alerte pédiatriques d’une dépression post-natale maternelle. Comment la sage-femme peut-elle dépister un malaise maternel via des signes d’appel du nouveau-né/nourrisson ? Quels sont ces signes ? Comment les traduire ?

Dans un premier temps nous exposerons les modalités de notre démarche puis nous présenterons, analyserons et discuterons les résultats de cette recherche bibliographique.

(11)

6

2. MATERIEL ET METHODES

2.1 Type d’étude :

Etude bibliographique.

2.2 Critères d’inclusion :

Articles français et anglo-saxons concernant la dépression postnatale, ses conséquences sur le nouveau-né et le nourrisson, sans limite de date.

2.3 Critères d’exclusion :

Articles traitant des pathologies psychiques maternelles ou néonatales préexistantes Pathologies néonatales

Dépression maternelle prénatale

2.4 Mots-clés :

Dépression post-natale maternelle [maternal postnatal depression]

Troubles psychiques postnataux maternels |postnatal maternal psychic disorders] Développement du nouveau-né [infant development]

Interactions mère-enfant [mother-infant interactions] Lien mère-enfant [mother-infant bond]

Dépression du nouveau-né [newborn breakdown]

2.5 Ressources :

Bibliothèque universitaire Vauban Moteurs de recherche : ScienceDirect Google scholar Cairn PudMed EMConsulte

Bibliothèque numérique en réseau

2.6 Logiciel de traitement des données bibliographiques :

(12)

7

2.7 Méthodologie :

Une première sélection de 150 articles a été faite à partir des mots-clés, puis la sélection a été affinée par rapport à la pertinence du sujet de la recherche.

Afin d’illustrer nos propos, nous nous appuierons sur une « étiquette clinique » : celle de Julien et de sa mère, Madame A. (13)

Mme A est une primipare d’une trentaine d’années, mariée, en congé maternité, sans antécédent de dépression. Julien est un nouveau-né de 5 semaines.

La dyade est adressée à une consultation spécialisée parents-nourrisson par leur médecin généraliste.

(13)

8

3. RESULTATS ET ANALYSE

Au total, 150 publications ont été étudiées et 76 ont été retenues.

3.1 Les interactions physiologiques mère-enfant [4 publications]

L’attachement qu’un nourrisson développe envers sa mère (ou envers la personne qui s’occupera de façon privilégiée de lui) est un comportement inné, non dérivé d’un autre besoin primaire comme la soif, la faim. (14). C’est le besoin vital d’un nouveau-né de s’attacher à un adulte, souvent sa mère, pour survivre et se développer.

Bowlby et Ainsworth (15)ont décrit chez les nouveau-nés ce qu’ils ont appelé les « comportements d’attachement ». Il s’agit de comportements innés, qui sont entre autres les réflexes primaires recherchés lors des premiers examens pédiatriques, et qui ont tous pour finalité commune de s’assurer la proximité de la mère : les pleurs, la succion, l’agrippement... Les personnes qui répondent de façon systématique à ces comportements d’attachement en deviennent petit à petit la cible privilégiée, et aux environs du sixième mois de vie de l’enfant, celui-ci a défini un certain nombre de « figures d’attachement » qui sont devenues des interlocuteurs relationnels privilégiés.

Ainsi, l’environnement et l’enfant s’influencent l’un à l’autre dans un processus continu de développements et de changements. Ce processus qui lie l’enfant et ses figures d’attachement est porté par ce que l’on appelle les « interactions » parents-enfant. Une interaction est (16) « la réaction réciproque de deux phénomènes qui évoluent dans un même système ». On peut ici se référer superficiellement à la théorie des systèmes : le système parents-enfants est un tout, et son équilibre répond au concept « d’homéostasie » tel qu’il est défini en médecine, « le maintien à des valeurs normales des différentes constantes physiologiques (ici capacités relationnelles) de l’individu (ici du système) ». Les processus interactifs qui se développent entre un enfant et ses figures d’attachement sont bien connus, et l’on décrit classiquement trois grands types d’interactions :

• les interactions comportementales ; • les interactions affectives ;

• les interactions imaginaires.

Les interactions comportementales regroupent les interactions visuelles : pendant l’alimentation, « maman et bébé » tendent à se regarder (« regard mutuel ») ; les interactions vocales : les cris et pleurs de l’enfant constituent un « cordon ombilical acoustique » déclenchant des affects intenses avec un sentiment d’urgence poussant la mère à agir et à mettre un terme à l’état de détresse supposé ; le sourire ; les interactions corporelles et

(14)

9

cutanées : l’ensemble des échanges (et notamment la façon dont l’enfant est tenu, maintenu et soutenu par la mère, et auxquels il répond). On peut ainsi observer une détente corporelle ou bien un raidissement affectant l’un ou l’autre des partenaires et avoir rapidement une perception du confort ou de l’inconfort du bébé dans les bras de sa mère : soit il se « love », s’y blottit et s’ajuste au corps de sa mère, soit il se raidit et peut même s’arc-bouter. Cela regroupe aussi les caresses, baisers et chatouillements pour lesquels la réponse du bébé est une invitation ou un refus à poursuivre. (17)

Les interactions affectives sont caractérisées par l’influence réciproque de la vie émotionnelle de l’enfant et de celle de sa mère. La mère regarde son nouveau-né, perçoit ce qu’il ressent et, grâce à ses capacités d’empathie, lui propose une interprétation par des mots, des gestes… Le nouveau-né, à son tour, perçoit dans une certaine mesure, l’état affectif de sa mère. Dans les situations favorables, on voit ce que Stern (18)appelle l’« accordage affectif » : à un affect d'un certain type, exprimé par l’enfant, la mère répond par un affect équivalent.

Les interactions imaginaires (et fantasmatiques) : la vie imaginaire des parents est très liée à leur vie affective, mais aussi plus profondément à leur propre histoire et à leur relation avec leur propres images parentales. La vie imaginaire du nourrisson se construit progressivement à partir de celle de ses parents. Chez un nourrisson en bonne santé, les interactions facilitant un développement affectif harmonieux sont caractérisées par : une disponibilité affective de l’adulte, une souplesse dans ses réponses, de la stabilité, une continuité et une cohérence dans le temps. Lorsque ces conditions ne sont pas remplies, les interactions seront perturbées dans leurs différents niveaux d’expression. On verra apparaître des symptômes cliniques chez le nouveau-né : troubles psychologiques, dépression… pouvant signifier soit une insuffisance dans l’attachement avec carence affective, soit un défaut de protection avec envahissement de la relation par les angoisses de l’adulte.

3.2 Les signes d’alerte pédiatriques [10 publications]

TITRE

AUTEURS

REVUE

DATE

TE

POP

RESULTATS

Behavior-state matching and synchrony in mother-infant interactions of nondepressed versus depressed dyads Field T, Healy B, Goldstein S, Guthertz M (19) Developmental Psychology 1990 étude cas- témoin 48 dyades (NN de 3 mois) Nouveau-nés de mères déprimées >6 mois développent

un style dépressif

d'interactions.

Si la DPP disparaît: adaptabilité et résilience des NN.

(15)

10

Newborns of depressed mothers S M. Abrams, T Field, F Scafidi, M Prodromidis (20) Infant Mental Health Journal 1995 / 83 NN de 24h

Les NN de mères déprimées montrent une activité et un tonus

musculaire plus bas, plus d'irritabilité, moins

de robustesse et d'endurance (indisponibilité,

léthargie et comportement de stress) pendant l'examen. Orientation inférieure aux

stimuli inanimés. Perturbations précoces des interactions mère-bébé et troubles envahissants du développement. L'apport de l'hospitalisation conjointe mère-bébé B Durand, C Libert (21) Archives de Pédiatrie 2003 / Anomalies de régulation du niveau de la vigilance, troubles du tonus, trouble visuels et du regard,

évitement relationnel. Postnatal depression and infant cognitive and motor development in the second postnatal year: The impact of depression chronicity and infant gender Cornish, A.M McMahon, C.A Ungerer, J.A Barnett, B Kowalenko, N Tennant, C (22) Infant Behavior and Development 2005 / 112 dyades DPP de 12 mois et plus: développement cognitif et psychomoteur inférieur des NN (sex ratio = 1)

DPP courte: pas d'impact significatif. Développement langage et

comportement équivalents dans tous les

groupes. Irritabilité du nouveau-né et dépression maternelle du post-partum L. Ayissi, M. Hubin-Gayte (23) Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence 2006 / 60 dyades Le pourcentage de NN très

irritables est plus important

dans le groupe des mères dépressives (34%) comparativement au groupe

des mères non dépressives (26%). The impact of postnatal and concurrent maternal depression on child behaviour during the early school years I Fihrer, C McMahon, A Taylor (24) Journal of affective disorders 2009 / 75 dyades: étude à 4, 12, 15 mois puis à 4 ans puis à 6-8 ans La DPP entraîne des problèmes d'extériorisation

chez les enfants à l'école. Corrélation entre la gravité

des symptômes à 4 mois et problèmes de comportement 7 ans plus tard.

(16)

11

Spécificité et enjeux de la dépression de la grossesse. Principaux résultats d’une recherche longitudinale sur les dépressions du péripartum, du troisième trimestre de grossesse au 12e mois de l’enfant Gerardin P (12) Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence 2012 étude prospective longitudinale cas-témoin 220 mères Intéractions à 8-10 semaines: les NN de mères déprimées

sont en retrait, dans

l'évitement,

cherchent moins à stimuler leur mère.

Anxiété, problèmes de sommeil,

augmentation des troubles du

comportement, vulnérabilité

(surtout chez les garçons),

troubles d'alimentation, émotions négatives, impulsivité, agressivité, troubles de l'attachement. Impact of maternal depressive symptoms and infant temperament on early infant growth and motor development: Results from a population based study in Bangladesh H Nasreen, Z Kabir, Y Forsell, M Edhborg (25) Journal of affective disorders 2013 / 720 mères (Bengladesh rural) et 652 NN évalués à 2-3 et 6-8 mois

Insuffisance pondérale chez

les NN de mères avec une DPP

Troubles du comportement et troubles fonctionnels du nourrisson : caractéristiques, interactions mère-enfant, alliance et évolution après une psychothérapie brève parent-enfant. Étude pilote M.-J. Hervé, A. Jaussent, M. Paradis, C. Rattaza, S. Lopeza, V. Evrarda, M.-C. Picotb, M. Maurya (26) L'Encéphale 2013 / 49 enfants de 3 à 30 mois Troubles fonctionnels et du comportement, thérapie -> amélioration symptômes enfant et mère.

Association between maternal postnatal depressive symptoms and infants’ communication skills: A longitudinal study Valla L, Wentzel-Larsen T, Smith L, Birkeland M, Slinning K (27) Infant Behavior and Development 2016 étude longitudinale 1555 dyades NN de mère DPP: compétences de communication significativement inférieures à 12

mois que des NN de mères

non DPP. Aucune relation aussi significative à 24 mois. -> "Les symptômes de la DPP

devraient être pris en compte pour

le développement de la communication au cours

(17)

12

L’étude de L. Ayissi (23) constate que le pourcentage de nouveau-nés très irritables est plus important dans le groupe de mères dépressives (34 %) comparativement au groupe des mères non dépressives (26 %). L’état psychique des mères dépressives à la naissance n’est pas caractérisé par la présence d’un blues sévère que l’on pourrait mettre en relation ensuite avec la survenue d’une dépression du post-partum (seules deux mères sur six ont un blues sévère). La probabilité pour une mère ayant un nouveau-né très irritable, de présenter une dépression du post-partum à deux mois, est plus élevée que pour une mère de bébé peu irritable alors que son score de « blues » ne la prédisposait pas à présenter par la suite des troubles émotionnels du post-partum.

Dans l’étude de Murray (28), qui postulait également que les caractéristiques néonatales pouvaient accroître le risque de survenue d’une dépression maternelle, l’irritabilité et les faibles capacités motrices du nouveau-né sont associées à la dépression chez les femmes à haut risque (recrutées durant leur grossesse) mais pas chez les femmes à faible risque.

La dépression postnatale peut devenir un facteur de stress en début de vie car il est établi que la mère qui en souffre est moins portée à prodiguer à son nourrisson les « soins attentifs et chaleureux » dont il a besoin pour créer des liens d’attachement sains, développer les aptitudes nécessaires à la maîtrise des émotions, ainsi qu’acquérir des habiletés sociales et des mécanismes régulateurs du stress. Les facteurs de stress présents tôt dans la vie, comme ceux qui sont liés à la dépression maternelle, peuvent avoir une incidence sur le développement du cerveau, lequel se poursuit à une vitesse accélérée pendant plusieurs années après la naissance. Les problèmes touchant l’un ou l’autre des aspects du développement susmentionnés peuvent nuire au développement socio-affectif et cognitif dans les premiers stades de l’enfance, ce qui peut rendre l’enfant sujet à la dépression et à d’autres troubles plus tard. (29)

Dans notre étiquette clinique (13) nous retrouvons ces résultats:

Julien ne trouve pas d’apaisement. Mme A ne s’adresse à lui à aucun moment. Il y a peu d’échanges, pas de contact œil à œil. Nous assistons à une « désorganisation de la dyade ».

Le bébé est agité pendant l’entretien : il a du mal à rester lové contre sa mère, donne une impression de malaise et « se tortille dans tous les sens sans que sa mère et lui parviennent à trouver un ajustement postural satisfaisant ». (Nous avons vu cela dans notre partie 3.1 concernant les interactions corporelles et cutanées).

Le manque d’interaction peut signifier, pour le bébé, un manque de contenance. Il y a un défaut d’instauration du lien mère-bébé.

La construction psychologique du nouveau-né d’une mère ayant une DPN est modifiée : les interactions sont plus pauvres car les mères leur parlent moins, les portent moins,

(18)

13

les regardent moins. Or nous avons vu l’importance du regard, du toucher dans l’instauration physiologique du lien mère-enfant. (17)

La dépression clinique a donc un impact sur le fonctionnement familial dans son ensemble, ce qui crée en retour un contexte global peu propice au développement de l’enfant. (30)

Ainsi, nous pouvons retenir les signes d’alerte pédiatriques suivants :

 Chez un nouveau-né :

Irritabilité

Style dépressif d’interactions (trouble du tonus, évitement relationnel, retrait, posture…)

Anxiété, troubles de l’attachement

Troubles du sommeil, troubles de l’alimentation

Insuffisance pondérale

 Dans la petite enfance :

Développement cognitif et psychomoteur réduit

Problématiques d’extériorisation à l’école

Troubles fonctionnels du comportement

(19)

14

3.3 Mise en lien avec la dépression du postpartum [18 publications]

TITRE AUTEURS REVUE DATE TE POP RESULTATS

The Impact of Postnatal Depression on Infant Development Murray L (31) Psychiatrie périnatale 1992 / Importance de la sensibilité maternelle dans la trajectoire

développementale de l'enfant jusqu’à 5 ans.

Depressed Mothers' Speech to Their Infants

and its Relation to Infant Gender and Cognitive Development Murray L, Kempton C, Woolgar M, Hooper R (32) Journal of Child Psychology and Psychiatry 1993 / Importance de la sensibilité maternelle dans la qualité de l’engagement dès le premier trimestre de vie et dans la

performance cognitive du bébé à 9 mois et à

18 mois.

Postpartum depression and child development:

An investigation of mothers and fathers as

sources of risk and resilience M G. Carro, K E. Grant, I H. Gotlib, B E. Compas (33) Development and Psychopathology 1993 / 70 triades

Une psychopathologie du père ou un conflit conjugal seront des facteurs de risque en plus pour l’enfant et son développement. Le niveau de dépression bas d’un

père à un mois post-partum ne constituera pas un facteur de protection contre l’apparition de

problèmes de comportements chez l’enfant entre 2 et 3 ans.

Comment la dépression influence-t-elle le décodage des émotions

du bébé ?

Chabrol H, Le Camus J

(34)

Enfance 1995 étude cas-témoin

40 dyades/

NN de 3 mois

Ressentis plus négatifs des

mères déprimées par rapport aux communications non-verbales des NN -> Spirale

interactive négative.

The Impact of Postnatal Depression and Associated Adversity on Early Mother-Infant Interactions and Later

Infant Outcome L Murray, A Fiori-Cowley, R Hooper, P Cooper (35) Child Development 1996 / 100 dyades

Importance du postpartum sur le développement de la relation mère-enfant et sur le

devenir de l'enfant.

The Role of Infant Factors in Postnatal Depression and Mother-Infant Interactions L Murray, C Stanley, R Hooper, F King, A Fiori-Cowley (28) Developmental Medicine & Child Neurology 1996 / 230 femmes

Des scores moteurs médiocres et un degré élevé d'irritabilité chez les NN ont été fortement

prédictifs d'un début de dépression maternelle à huit

semaines de post-partum. Des scores moteurs médiocres et un niveau élevé de l'irritabilité chez

les nourrissons durant la période néonatale prédisaient également un comportement infantile moins optimal dans l'interaction de face à face avec la mère deux mois après

la naissance. -> influence du tempérament et des comportements de l'enfant.

(20)

15

Chronicity of maternal depressive symptoms, maternal sensitivity, and child functioning at

36 months National Inst of Child Health & Human Development, Early Child Care Research Network, Bethesda, MD, US (36) Developmental Psychology 1999 étude sur 3 ans 1215 dyades

Enfants moins coopératifs et

plus problématiques à 36 mois.

Résultats plus faibles de

fonctionnement cognitif-linguistique chez les enfants de

mères déprimées.

Postnatal depression and child outcome at 11

years: The importance of accurate diagnosis S Pawlby, D Sharp, D Hay, V O'Keane (37) Journal of Affective Disorders 2008 étude prospective longitudinal e 147 femmes . + leurs enfants de 11 ans Le risque de troubles psychiatriques

à 11 ans était quatre fois plus

élevé chez les enfants dont les

mères étaient déprimées, comparativement aux enfants dont les mères n'étaient pas déprimées. Données en faveur d'une découverte de DPP mieux réalisée

par une entrevue clinique que par l'EPDS.

Simple entrevue diagnostique clinique peut identifier les mères

dont les enfants sont à risque accru de développer un trouble

psychiatrique plus tard dans l'enfance. Impact de la dépression postnatale maternelle précoce sur le développement cognitif du nourrisson : étude prospective sur 2 ans

Sutter-Dallay AL, De quae-Merchadou L. , Glatigny-Dallay E, Bou rgeois ML, Ve rdoux H (38) Devenir 2008 étude prospective sur 2 ans 515 dyades Performances cognitives plus faibles. Impact of postnatal depression on infants' growth in Nigeria A Adewuya, B Ola, O. Aloba, B Mapayi, J Okeniyi (39) Journal of Affective Disorders 2008 étude contrôlée longitudinal e cas-témoin au Nigéria 242 dyades

Les mères déprimées sont émotionnellement non-disponibles -> privations psychosociales + cause non-organique de NN non bien-portants. Négligence de l'hygiène -> infections, diarrhées. Arrêt de l'AM plus tôt chez les

mères déprimées -> plus d'épisodes de diarrhées et autres maladies infantiles.

Effect of maternal depression on child behavior: a sensitive period? Bagner D, Pettit J, Lewinson P, Seeley J (40) Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry 2010 / 175 dyades

DPP pendant 1e année de vie: période sensible qui accroît le risque de résultats négatifs chez

l'enfant.

Interpretation of infant facial expression in the context of maternal postnatal depression A Stein, A Arteche, A Lehtonena, M Craske, A Harvey, N Counsella, L Murray (41) Infant Behavior and Development 2010 étude contrôlée cas-témoin 45 mères

Les mères souffrant de DPP ont tendance

à évaluer plus négativement

les visages des nourrissons

que les mères non déprimées, et cela est spécifique à la dépression

plutôt qu'à l'effet général de la

psychopathologie postnatale.

(21)

16

Existe-t-il une relation entre le risque de dépression post natale (DPN) et l’état de santé du bébé ? Résultat d’une étude de la naissance à 2 ans, intérêt du dépistage précoce de la DPN Lienhardt et Toursel (5) Archives de pédiatrie 2010 / nouvea u-nés et nourris sons: naissan ce jusque 2 ans Troubles digestifs/sommeil

/interactions chez les NN des

mères déprimées. Maternal Depression and Child Psychopathology: A Meta-Analytic Review SH Goodman, M Rouse, A Connell, MR Broth, CM Hall, D Heyward (42)

Clinical Child and Family Psychology Review 2011 méta-analyse de 193 études

DPP maternelle fortement liée chez l'enfant à des niveaux plus

élevés d'intériorisation,

d'extériorisation, de psychopathologie générale et d'émotions et comportements négatifs; ainsi qu'à des niveaux

d'émotions et de comportements positifs plus inférieurs.

Dépression post-partum maternelle et développement de l'enfant : revue de littérature et arguments en faveur d'une approche familiale Tissot H (43) La psychiatrie de l'enfant 2011 Revue de la littérature

Altération des relations mère-enfant

-> Impact négatif de la DPP sur le

développement social, émotionnel, et cognitif de l'enfant.

Sur le plan clinique, une approche familiale de la DPP semble donc

non seulement pertinente mais nécessaire.

Évaluer les difficultés interactives entre une mère déprimée et son bébé de 3 mois au moyen de l’échelle GRMII de Fiori-Cowley et Murray G. Zárate-Guerrero, E. Devouche, M.C. Espinosa-Gómeza, G. Apter (44) Neuropsyhiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence 2014 étude cas-témoin 90 dyades

Interactions de mères DPP avec leur

NN de 3 mois considérablement modifiées: engagement actif,

acceptation, sensibilité et capacité de réponse opportune face aux sollicitations et besoins

d'affection et de communication de son bébé. Dépression maternelle et développement de l’enfant : résultats de la cohorte EDEN J. Van Der Waerden, C. Galéra, A.L. Sutter-Dallay, M.J. Saurel-Cubizolles, J.Y. Bernard, M. De Agostini, H. Peyre, B. Heude, M. Melchior (45) European Psychiatry 2015 / cohorte EDEN: 1900 NN

À l’âge de 5.5 ans, les enfants de mères ayant des symptômes dépressifs élevés et persistants montrent des scores de QI verbal,

QI de performance et QI total réduits par rapport aux enfants de

mères jamais déprimés. La dépression maternelle chronique a un impact sur le développement

cognitif et émotionnel de l’enfant, même quand les symptômes

dépressifs sont d’un niveau intermédiaire. Maternal Depression Trajectories and Children's Behavior at Age 5 Years Van der Waerden J, Galéra C, Larroque B, Saurel-Cubizolles MJ, Sutter-Dallay AL, Melchior, M (46) The Journal of pediatrics 2015 / cohorte EDEN: 1900 NN Jusque 5 ans

Les symptômes de dépression maternelle sont liés aux problèmes

émotionnels et comportementaux des enfants, en particulier s'ils sont persistants

(29,9%)

ou se produisent pendant la petite enfance (4,6%).

Difficultés émotionnelles et comportementales à 5 ans.

Si symptômes de DPP élevés

dans la période préscolaire : niveaux accrus de problèmes

sociaux, de conduite.

(22)

17

Lien avec notre étiquette clinique (13):

Mme A est centrée sur elle-même, sur ses plaintes. Elle se culpabilise et se sent démunie. Elle pense qu’elle est « toxique pour son fils qui ressent tout » et est atteinte d’une profonde tristesse, de désespoir. Nous analysons ici un véritable isolement maternel et un fort sentiment d’incompétence.

Mme A a le sentiment de ne pas pouvoir comprendre son enfant. Il est pour elle un « objet persécuteur, contraignant, tyrannique qui la prive de satisfactions narcissiques ». Désemparée devant la tâche de s’en occuper jour et nuit, Mme A s’est remplie d’affects dépressifs. L’auteur parle d’« absence de plaisir dans leur relation ».

Il est aussi très important de prendre au sérieux le risque de comportements agressifs et de violence que Mme A laisse entendre. C’est une illusion de penser que son état va s’améliorer de lui-même.

« Selon Mme A, rien ne laissait prévoir cet état de choses : le couple se connaît bien, l’enfant était voulu. » Il n’y a pas de facteur de risque social de dépression chez Mme A, mais une absence de soutien moral de la part des familles et de son mari, peu disponible notamment du fait de ses horaires de travail.

L’étude de M. Grube (47) insiste sur l’effet compensatoire du père face aux éventuels manquements d’une mère ayant une DPN. Pour cela, il faut que le père soit un véritable soutien pour la mère, sur le plan conjugal et parental. L’étude de N. Séjourné (48) souligne en effet que le manque d’implication paternelle est un prédicteur significatif de l’intensité des symptômes dépressifs maternels. Et, que plus que la présence du père, c’est sa participation aux soins du nouveau-né qui semble importante à prendre en compte lors du dépistage et du traitement des dépressions postnatales.

La DPP constitue une spirale : (49)

La DPP provoque des interactions dysharmoniques dans lesquelles le nourrisson se soumet ou proteste. La mère oscille entre penser qu’elle est mauvaise ou que l’enfant est mauvais. Les interactions sont donc appauvries et s’ensuit une alternance d’épisodes d’hyperstimulation ou d’hyper-protection compensatrices, ce qui conduit à des manifestations intrusives, voire d’hostilité et de rejet. La relation est donc non-synchrone avec les besoins

du nouveau-né.

Le bébé exprime donc des affects négatifs : o actifs : pleurs, inconsolabilité, irritabilité

o passifs : retrait, atonie. (quantitativement supérieurs à la moyenne observée chez des enfants de leur âge).

(23)

18

Les mères dépressives semblent être moins sensibles (sensitive en anglais), c’est-à-dire qu’elles semblent éprouver plus de difficultés à comprendre les signaux émis par l’enfant et à y répondre adéquatement. Elles ont plus de difficultés à être dans l’empathie, elles sont moins disponibles émotionnellement.

Les résultats ont montré que l'impact de la dépression maternelle était plus marqué dans la période préscolaire qu'en période du postpartum, à l'exception des associations avec des symptômes d'hyperactivité / inattention. Ainsi, l'âge préscolaire peut être une période de développement lorsque les enfants sont particulièrement sensibles aux conséquences de la santé mentale de leur mère. En outre, la dépression maternelle semble avoir un impact négatif sur le comportement des enfants même si les symptômes maternels de la dépression sont de niveau intermédiaire ou se produisent après la période du post-partum. (45)

Les enfants dont la mère souffre de dépression ont environ deux à trois fois plus souvent des difficultés précoces, et qui peuvent prédire la survenue de problèmes psychiatriques avérés ultérieurement. La dépression maternelle est liée à des problèmes émotionnels et comportementaux des enfants, en particulier si elle est persistante. De même, on a trouvé que le développement cognitif des enfants, tel que mesuré par le QI, suit la même tendance. À l’âge de 5,5 ans, les enfants de mères ayant des symptômes dépressifs élevés et persistants montrent des scores de QI verbal, QI de performance et QI total réduits par rapport aux enfants de mères jamais déprimées. (45)

Le lien postnatal mère-enfant fait référence au lien émotionnel précoce entre les mères et les nourrissons. L’étude de S. Nolvi (50) examine les effets des symptômes dépressifs et anxieux postnatals maternels et des traits de tempérament du nourrisson sur la liaison mère-enfant, en utilisant des rapports de la mère et du père sur le tempérament des nourrissons. Après avoir contrôlé les symptômes maternels de dépression et d'anxiété, les résultats montraient que l'émotivité positive du nouveau-né de la mère, mesurée par le sourire du nourrisson, était liée à une meilleure liaison mère-enfant. En revanche, l'émotivité négative du nourrisson, mesurée par la détresse du nourrisson par rapport aux limitations, était liée à une qualité inférieure de la liaison. En ce qui concerne le rapport entre le père et le nourrisson, seule la détresse du nourrisson par rapport aux limites (frustration / colère) était associée à une moindre qualité de la liaison mère-enfant. Ces constatations soulignent l'importance du tempérament des nourrissons comme un facteur contribuant aux relations précoces entre parents et nourrissons, et les professionnels conseillent les parents dans la compréhension et le soin des enfants ayant des traits de tempérament différents. L’étude de Murray (28) postulait

également que les caractéristiques néonatales pouvaient accroître le risque de survenue d’une dépression maternelle.

Cependant ces dépressions semblent très insuffisamment diagnostiquées et traitées :

certaines études (6) ont constaté qu’environ la moitié de ces dépressions ne sont pas

(24)

19

auprès de la mère et que, parmi les mères diagnostiquées, près d’un tiers ne suivent pas le traitement proposé.

La présence de dépression postnatale maternelle au cours de la première année de vie d'un enfant représente une période sensible et augmente le risque d'effets indésirables chez l'enfant. Les résultats suggèrent l'importance de l'identification, de la prévention et de l'intervention précoce. (46)

3.4 Les moyens d’amélioration : qui, quoi, où, quand ? [28 publications]

TITRE

AUTEURS REVUE DAT

E TE POP RESULTATS

Infants of "Depressed" Mothers Interact Better with Their Nondepressed

Fathers Hossain, Z Field, T Gonzales, J Malphurs, J del Valle, C Pickens, J (51) Infant Mental Health Journal 1994 étude contrôlée 26 triades

Le style « dépressif » que les enfants de mères dépressives adoptent dans l’interaction avec leurs mères ne se retrouve pas dans l’interaction avec leurs

pères.

-> effet compensatoire du père.

Comment la dépression influence-t-elle le décodage des émotions

du bébé ? Chabrol H, Le Camus J (34) Enfance 1995 étude cas-témoin 40 dyades/NN de 3 mois

Bénéfice des thérapies

mère-bébé.

Counselling of postnatal depression: A controlled study on a population based Swedish sample

Wickberg B, Hwang CP (52) Journal of affective disorders 1996 étude cas-témoin 41 femmes DPP

Intérêt significatif de l'aide

psychologique des IDE suédois

dans la DPP.

Group Treatment for Postpartum Depression: A Pilot Study I Meager, J Milgrom (53) Australian & New Zealand Journal of Psychiatry 1996 étude cas-témoin 10 femmes DPP + groupe contrôle

Evaluation d'un programme de traitement en groupe de 10

semaines, comportant des éléments cognitivo-comportementaux,

soutien social et éducation. -> amélioration significative

(EPDS) de la DPP. --> Programme de groupe

cognitivo-comportemental

peut être efficace en tant que traitement d'une DPP.

A group programme for postnatally distressed women and their partners

Morgan M, Matthey S, Barnett B, Richardson C (54) Journal of Advanced Nursing 1997 / 8 sessions: stratégies psychothérapeutiques et cognitivo-comportementales : Diminution de la détresse maternelle, augmentation du niveau d'estime

(25)

20

Dépression postnatale : Facteurs de risque et modalités de prévention Bastien V, Braconnier M, De Tychey C (3) L'Evolution Psychiatrique 1999 / *Travailler à améliorer le vécu de la grossesse et accompagner la naissance de l'enfant

-> devancer survenue d'une éventuelle

DPP.

*Prise en charge précoce de la décompensation dépressive

ou de ses manifestations mineures -> aider la mère à

verbaliser sa souffrance afin de

préserver des relations précoces mère-enfant de qualité.

Effects of support group intervention in postnatally distressed women. A controlled study in Taiwan Chen CH, Tseng YF, Chou FH, Wang SY (55) Journal of Psychosomat ic Research 2000 étude randomis ée contrôlée 60 femmes (Taïwan) Avantages psychosociaux des groupes de soutien

pour les femmes souffrant de DPP.

Research report: Infant massage improves mother–infant interaction for mothers with postnatal

depression K Onozawa, V Glover, D Adams, N Modi, R. C Kumar (56) Journal of affective disorders 2001 / 34 primipares DPP Apprendre la pratique

du massage du NN par les

mères

est un traitement efficace pour améliorer les interactions

mère déprimée-NN.

Prévention et traitement des dépressions du

post-partum : une étude contrôlée Chabrol H, Teissèdre F, Saint-Jean M, Teisseyre N, Rogé B (6) Revue "Devenir" 2003 étude contrôlée

Intérêt de l'EPDS dans le dépistage.

Identification des mères à risque et prévention des

DPP / moyens de dépistage et traitements

efficaces.

Inpatient treatment of women with postpartum

psychiatric disorders – the role of the male

partners Grube M (47) Archives of Women's Mental Health 2005 / 31 partenaires de 34 femmes DPP (hospitalisé es unité mère-enfant) Le père, pendant la période du post-partum, sera

le soutien principal de

la mère et pourra compenser les

éventuels «manquements» de celle-ci en cas de dépression

en la soutenant, tant sur le plan conjugal que parental.

Review of interventions to prevent or treat postnatal

depression Morrell CJ (57) Clinical Effectiveness in Nursing 2006 essai pragmati que randomis é cas-témoin 4084 femmes suivies sur 18 mois

Efficacité du rôle des "visiteurs de santé"

dans la détection de la DPP et l'offre d'une

(26)

21

Research Report: Predictive validation study of the Edinburgh

Postnatal Depression Scale in the first week after delivery and risk analysis for postnatal

depression Jardri, R Pelta, J Maron, M Thomas, P Delion, P Codaccioni, X Goudemand, M (58) Journal of affective disorders 2006 / 815 femmes

But de l'étude: valider l'utilisation de l'EPDS au début du

post-partum, et identifier les marqueurs pour le risque de

DPP.

L'utilisation de l'EPDS entre le 3e et le 5e jour post-partum est valide.

Les facteurs de risque identifiés (antécédents de dépression,

chômage, accouchement prématuré ou arrêt de l'allaitement au cours du premier

mois pour des raisons non médicales) sont des indices cliniques qui peuvent être utilisés

en première ligne pour le dépistage précoce, par des professionnels de santé non

psychiatriques.

Compétences parentales et attachement dans la

petite enfance : diminution des risques liés aux troubles de santé

mentale et promotion de la résilience (CAPEDP) : une étude longitudinale

de prévention précoce des troubles de la relation

mère–enfant Dugravier R, Degueney A Saias T, Greacen T, Tubach F (59) Neuropsychia trie de l'Enfance et de l'Adolescence 2009 étude longitudin ale randomis ée simple insu 440 dyades +/-conjoint

Effet important et durable d'une action de prévention

intensive, précoce

(professionnels formés et supervisés)

Incidence de la dépression périnatale sur

le développement des enfants : une perspective

développementale Goodman S, PH D, Roose M, M.A (29) Encyclopédie sur le développeme nt des jeunes enfants 2010 /

Les prestataires de services qui

travaillent auprès de femmes enceintes ou ayant

nouvellement accouché jouent un rôle clé:

peuvent aider à dépister la dépression, mais

aussi faciliter l’accès rapide à des soins

efficaces.

Interventions préventives chez les

femmes avec atcd de dépression:

reconnaissance des 1ers signes par la famille -> réduire les

obstacles et les préjugés.

Spécificité et enjeux de la dépression de la grossesse. Principaux résultats d’une recherche

longitudinale sur les dépressions du péripartum, du troisième trimestre de grossesse au

12e mois de l’enfant

Gerardin P (12) Neuropsychia trie de l'Enfance et de l'Adolescence 2012 étude prospecti ve longitudin ale cas-témoin 220 mères Vulnérabilité émotionnelle -> risque pour la mère et le bébé -->

politique de prévention, repérage et PEC précoce.

(27)

22

Article original: Effets du congé de paternité sur la

dépression du post-partum maternelle Séjourné N, Beaumé M, Vaslot V, Chabrol H (48) Gynécologie Obstétrique & Fertilité 2012 / 51 couples

Etude à 2-5 jours puis à 2 mois. Le congé de paternité n’a pas d’effet sur les scores de l’EPDS mais le manque d’implication paternelle est un prédicteur significatif de l’intensité des

symptômes dépressifs maternels.

-> Plus que la présence du père, c’est sa participation aux soins au bébé qui semble importante à

prendre en compte lors du dépistage et du traitement des

dépressions postnatales.

Bad thoughts: Brazilian women's responses to mothering while experiencing postnatal depression Santos H, Sandelowski M, Gualda D (60) Midwifery 2013 étude descriptiv e 15 femmes brésilienne s DPP

Les professionnels de la santé (dont les SF) devraient évaluer

ces pensées dépressives

tôt dans le PP pour PEC et protéger la mère et l'enfant.

The Mother and Baby Interaction Scale: a valid broadband instrument for efficient screening of postpartum interaction? A preliminary validation in a Norwegian community sample Høivik MS Burkeland NA Linaker OM Berg-Nielsen TS (61) Scandinavian Journal Of Caring Sciences 2013 / 76 femmes

Etude examinant la fiabilité interne de l'échelle d'interaction

mère-bébé et ses corrélations avec le Postpartum Bonding Questionnaire et l'échelle de

dépression postnatale d'Edimbourg (EPDS). -> Le score total de l'échelle d'interaction mère-bébé est une

mesure prometteuse pour le dépistage précoce de la qualité

de la relation mère-enfant et convient aux omnipraticiens,

sages-femmes

et autres travailleurs de la santé qui

s'occupent des femmes du post-partum et de leurs enfants.

CAPEDP : une étude longitudinale périnatale évaluant une intervention

à domicile de prévention de la dépression postnatale et des troubles de la relation mère-enfant auprès d’une population

de femmes présentant des critères de risque

psychosociaux. R Dugravier (62) Thèse de doctorat de neuroscience s 2014 étude longitudin ale randomis ée 440 femmes

Si on veut prendre en charge la DPP de manière efficace

dans le cadre de VAD:

former des intervenants de première ligne à identifier les

symptômes de la DPP:

Intervention centrée sur la DPP par des professionnels spécifiquement formés -> notamment les sages-femmes.

Haute Autorité de Santé - Sortie de maternité après

accouchement : conditions et organisation

du retour à domicile des mères et de leurs nouveau-nés HAS (9) Recommand ations de bonnes pratiques 2014 / Intervention de soutien au domicile.

(les femmes trouvent qu’il existe un manque d’accompagnement,

jugé insuffisant, lors de leur sortie de maternité et de leur retour à domicile).

(28)

23

Dépressivité maternelle au post-partum et symptomatologie du bébé

à trois mois : l’effet modérateur de l’alliance familiale et de la satisfaction conjugale Favez N, Tissot H, Frascarolo F, Fivaz-Depeursinge E (11) Neuropsychia trie de l'Enfance et de l'Adolescence 2014 étude longitudin ale entre les 3 et 18 mois de l'enfant 68 familles

Prise en compte du niveau

conjugal

et familial/triadique dans le

travail

avec les mères déprimées.

RPC CNGOF

(2) RPC 2015 /

"rencontre clinique",

dépistage précoce et traitement sont essentiels. Dépression maternelle : facteurs de risque, conséquences sur le développement des enfants et interventions de prévention J. Van Der Waerden, A.L. Sutter-Dallay, R. Dugravier, M. Bales, S. Barandon, M.A. Charles, C. Bois, N. Glangeaud, H. Verdoux, M. Melchior (63) European psychiatry 2015 / Prévention de la DPP devrait être un objectif

de santé publique prioritaire. Dépression maternelle : facteurs de risque, conséquences sur le développement des enfants et interventions de prévention M. Balès, S. Barandon, E. Pambrun, M. Melchior, N. Glangeaud-Freudenthal, H. Verdoux, A.L. Sutter-Dallay (63) European psychiatry 2015 / Cohorte ELFE (L’Étude Longitudina le Française depuis l’Enfance) 1643 mères

Prévention des difficultés psychologiques des mères:

EPP et PNP en anté-natal.

Compétences parentales et attachement dans la

petite enfance : diminution des risques liés aux troubles de santé

mentale et promotion de la résilience (CAPEDP) : une étude longitudinale

de prévention précoce des troubles de la relation

mère–enfant Dugravier R, Guedeney N, SaÔas T, Tereno, S, Greacen T, Guedeney A, Tubach, F (63) European psychiatry 2015 étude randomis ée cas-témoin Etude CAPEDP 440 mères primipares

CAPEDP n’a pas démontré d’efficacité pour prévenir

la DPP à 3 mois. L’intervention peut être efficace pour des femmes

moins vulnérables.

Post-partum: Les troubles psychiques du post-partum : dépistage et prévention après la naissance : recommandations S Bydlowski (64) Postpartum psychological disorders: Screening and prevention after birth. Guidelines for clinical practice (English) 2015 étude biblio La question du dépistage et de la prévention des troubles psychiques du post-partum est

fondamentale

(pour le fonctionnement familial et la relation parents-enfant) et

nécessite une implication de l’ensemble

des

professionnels de terrain recevant parents et bébés dans les

(29)

24

The birth experience and women's postnatal depression: A systematic review AF Bell, E Andersson (65) Midwifery 2016 Regroupe ment de 1536 résumés en langue anglaise entre 2000 et 2015, réduits en 112 études

Association significative entre l'expérience de la naissance et la

DPP.

-> Promouvoir une expérience

positive de la naissance : soins

de soutien favorisant la confiance des femmes, le respect, le partage de décisions

et le sentiment de sécurité. -> Une politique de soins de

santé

qui favorise la prestation de

soins de qualité peut réduire le

risque de dépression postnatale.

Review article: Perceptions and

experiences of interventions to prevent postnatal depression. A systematic review and

qualitative evidence synthesis Scope, A Booth, A Morrell, C J Sutcliffe, P Cantrell, A (66) Journal of affective disorders 2017 Revue de la littérature : dans 12 bases de données bibliograp hiques majeures -> 22 études incluses. Le soutien et la responsabilisation par l'éducation ont été identifiés

comme particulièrement utiles aux

femmes DPP. Il est important que les interventions individuelles ou collectives soient soigneusement

adaptées aux besoins ou aux préférences des femmes; et que

celles-ci soient conscientes du rôle des professionnels de santé

et du fait qu'elles peuvent accéder au soutien requis.

Dans notre étiquette clinique (13) :

Il y a une véritable urgence : une prise en charge [dans ce cas, c’est une thérapie mère-enfant] est à proposer à Mme A, qu’elle accepte avec soulagement. Le traitement est conjoint parents-bébé et, dans ce cas clinique, dure 3 mois, avec pour conséquence une amélioration notable des rythmes de Julien. Mme A découvre peu à peu ses compétences maternelles et ne reste plus isolée. Un établissement d’une communication par la voix, l’écoute, l’échange de regards (et non plus seulement par la contenance physique) s’organise : Mme A reprend confiance dans ses capacités ainsi que dans celles de Julien. Le bébé est éveillé et confiant dans les séances, il différencie le dialogue avec sa mère d’avec celui de la thérapeute.

Le traitement prend fin au moment où la relation entre le bébé et sa mère est devenue harmonieuse (au bout d’une durée de 3 mois). Mme A demande un congé parental d’un an pour s’occuper de Julien (rythmes contraignants de travail, elle ne pourrait plus « suivre le développement » de son fils) et elle souhaite ainsi mieux « profiter » de lui. Elle choisit pour un temps son « rôle de mère ». L’épanouissement du bébé est spectaculaire et les interactions mère-enfant sont harmonieuses.

Mme A met fin à la thérapie dans un souci de conformité aux attentes de son mari (qui n’est jamais venu aux séances et n’est « pas très favorable aux psys » même s’il reconnaît que « cela nous [les] a aidés »). Cet empressement à arrêter le traitement pour retrouver un statut

(30)

25

de « normalité » est donc dû aux idées de son mari… Mais elle assure qu’elle reviendrait « si quelque chose n’allait pas ». Julien est remarquablement adapté à ses longues journées à la crèche.

Les différentes études nous montrent le nombre important de moyens mis en œuvre et étudiés pour soutenir les femmes souffrant de DPN et aider à améliorer le lien mère-enfant.

L’aide psychologique apparaît comme un véritable soutien pour ces mères. Dans les études de Wickberg, Chen et Morrell (52,55,57), les visites à domicile de professionnels de santé auprès des femmes souffrant de DPN apparaissent bénéfiques et rentables, comparativement aux groupes témoins bénéficiant des « soins de routine ». Tout comme les groupes de soutien (comprenant des temps de discussions sur la transition vers la maternité, la gestion du stress postnatal, les compétences en communication, la planification des journées…) qui offrent des avantages psychosociaux quantifiables chez les femmes déprimées. La HAS (9) prône aussi les « interventions de soutien au domicile ».

Meager et Morgan (53,54) nous expliquent les bienfaits des thérapies cognitivo-comportementales, qui consistent en un soutien auprès des femmes pour arrêter leurs pensées irrationnelles, les extraire de leur isolement et augmenter leurs relations sociales et améliorer la communication.

Le dépistage précoce (3,12,64) et la formation des professionnels de santé (42,60– 62,67) à la DPN (notamment les sages-femmes) sont aussi fortement mis en lumière : il faut former les intervenants de première ligne aux symptômes des difficultés psychologiques du postpartum, que ce soit à domicile mais aussi en maternité. Tous les professionnels de soins prenant en charge la dyade mère-enfant sont concernés : les sages-femmes, les médecins, les auxiliaires de puériculture etc., car plus le dépistage sera précoce, plus la prise en charge sera « facile » et plus les mères se sentiront aidées, comprises et soutenues.

L’étude de 2016 de Bell (65) insiste sur l’importance de l’expérience vécue et ressentie de la naissance sur la réduction du risque de DPN. Le respect, le partage des décisions, le « care » en alliance avec le « cure » et les soins de soutien auprès des femmes dans l’accompagnement du suivi de grossesse ainsi qu’à l’accouchement, sont des éléments qui promeuvent une expérience positive pour les femmes et qui peuvent réduire le risque de DPN. L’étude de Scope (66) en 2017 identifie l’adaptation des professionnels aux besoins et aux préférences des femmes souffrant de DPP comme positive et utile pour ces dernières. Les femmes doivent être conscientes du soutien que les professionnels peuvent leur apporter.

(31)

26

Ainsi, les résultats nous ont ainsi montré l’intérêt de :

 Moyens déjà disponibles par les sages-femmes (mais pas assez utilisés… ?) pour

identifier et prévenir :

L’Entretien Prénatal Précoce (63,68)

La Préparation à la Naissance et à la Parentalité (63)

L’EPDS (6,8,58,61)

Dépistage et prévention des troubles psychiques (pendant la grossesse et pendant le postpartum) (29,59,60,64)

 Moyens disponibles et à améliorer pour intervenir :

Soutien à domicile et rencontre clinique (2,9)

Soutien et responsabilisation par l’éducation (66)

Aide psychologique, thérapies mère-enfant (34,52–55)

 Autres moyens favorisant le lien mère-enfant :

Massage du nouveau-né (56,69)

Expérience positive de la grossesse et de la naissance (3,65)

(32)

27

4. DISCUSSION

4.1 Généralités :

4.1.1 Choix méthodologique :

Nous avons eu l’idée de ce sujet de mémoire car la DPP est un problème actuel de santé publique (2), tabou (70) et faisant partie d’un contexte socio-culturel majeur. La réduction du séjour en maternité, est passé de cinq, à quatre, à trois, voire même parfois à deux jours. Cela oblige les mères à opérer une véritable « course contre la montre » (70) pour réussir dès le début leur allaitement, connaître leur nouveau-né, acquérir toutes les compétences de soins envers ce dernier, associer toutes les informations entendues, alors qu’elles sont dans un véritable climat psychologique et hormonal particulier.

Ainsi, le temps d’observation des enfants nés en maternité s’est réduit, alors que l’adaptation à la vie extra-utérine s’étend sur un minimum de 5 jours. (9)

Actuellement, en France, le nombre de femmes qui rencontrent des difficultés en post-partum serait relativement important (de 15 à 35 % en fonction des études), du fait, a priori, d’une mauvaise préparation à la sortie de la maternité. Cependant, ces difficultés ne seraient pas directement imputables à la durée du séjour, puisque près des trois quarts des femmes interrogées jugeaient leur durée d’hospitalisation à la maternité adéquate (9).

Souvent, le baby-blues n’est pas dépisté en maternité et donc non pris en charge. On sait (71) qu’un baby-blues (80% des mères) peut, s’il est intense et durable, devenir une dépression postnatale.

L’évolution et l’expansion du travail en libéral des sages-femmes, ainsi que les sorties de plus en plus précoces de maternité amènent les sages-femmes à revoir très rapidement et à suivre des dyades mère-enfant qui se retrouvent, pour certaines, perdues et seules à la maison. Elles sont donc en première ligne pour détecter des signes d’alerte, dépister précocement des troubles d’interactions, des difficultés psychologiques des mères, poser un diagnostic, les écouter, les accompagner et les orienter vers des professionnels spécialisés.

Nous avons préféré réaliser une étude bibliographique devant la difficulté (en termes d’éthique notamment) de recruter et interroger directement des patientes ayant eu une dépression du post-partum, ainsi qu’en termes d’autorisations éthiques, de compétences et de temps pour analyser les conséquences que cela avait eu sur leur enfant. L’étude bibliographique était donc la seule solution envisageable dans le temps imparti.

Références

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