Étude de la suite de terme général
1 +
1
n
n
Samuel Rochetin
Lundi 18 février 2019
RésuméLe but de ce document est d’étudier la suite 1 +1 n n n∈N∗ de façon élémentaire, c’est-à-dire en se passant du logarithme népérien et de la notion de dérivation. Le terme général de la suite sera noté un.
1
Monotonie
Proposition 1. (un)n∈N∗ est croissante.
Démonstration. L’inégalité arithmético-géométrique permet de prouver la croissance de (un)n∈N∗. Cette inégalité ne repose pas nécessairement sur
la concavité du logarithme népérien : il en existe plusieurs démonstrations élémentaires, dont une d’Augustin Louis Cauchy (1789-1857).
∀n ∈ N∗, n+1√u n= n+1 v u u t1 × n Y k=1 1 +1 n ≤ 1 + n P k=1 1 +1 n n + 1 = 1 + 1 n + 1
La croissance de la fonction puissance (n+1)-ième permet de conclure.
2
Majoration
2.1
Définition de e
Proposition 2. La suite n P k=0 1 k! n∈N converge. 1Démonstration. Cette suite est croissante comme suite des sommes par-tielles d’une série à termes positifs.
∀n ∈ N, n X k=0 1 k! ≤ n X k=0 1 2k−1 = 1 + 2 1 − 1 2n ≤ 3
Ainsi, cette suite est également majorée donc d’après le théorème de la limite monotone, elle converge.
Définition 1. Notons e := lim
n→+∞ n P k=0 1 k!.
2.2
Majoration de (u
n)
n∈N∗Proposition 3. (un)n∈N∗ est majorée.
Démonstration. La formule du binôme de Newton permet d’établir un lien entre unet e. ∀n ∈ N∗, un= n X k=0 n k ! 1 nk = n X k=0 1 k!× n n× n − 1 n × · · · × n − k + 1 n ≤ n X k=0 1 k! ≤ e
3
Limite
Proposition 4. lim n→+∞un= e.Démonstration. Soit ε > 0 un réel fixé.
Par définition de la limite, par croissance de la suite n P k=0 1 k! n∈N et d’après la définition 1, ∃n0∈ N∗, n ≥ n0 =⇒ e − n P k=0 1 k! ≤ ε 3. En outre, ∀k ∈ N, lim n→+∞ 1 k!× n n× n − 1 n ×· · ·× n − k + 1 n = 1 k!, la limite étant obtenue en croissant. Donc ∀k ∈ N, ∃n1(k) ∈ N∗, n ≥ n1(k) =⇒
1 k! − n k 1 nk ≤ ε 3(n0+ 1)
. Posons n1 := max{n1(k), k ∈ J0; n0K}. Ainsi,
n ≥ n1 =⇒ n0 P k=0 1 k!− n k 1 nk ≤ ε 3. 2
Par ailleurs, on a : ∀n ≥ n0+ 1, n X k=n0+1 1 k! − n k ! 1 nk ≤ n X k=n0+1 1 k! ≤ e − n0 X k=0 1 k! ≤ ε 3
Posons N := max(n0+ 1, n1). N ne dépend que de ε. On a :
∀n ≥ N, e −un= e − n X k=0 1 k!+ n0 X k=0 1 k!− n k ! 1 nk + n X k=n0+1 1 k!− n k ! 1 nk ≤ε 3+ ε 3+ ε 3 = ε 3