2.11 Polynômes irréductibles sur Fq
Référence : S. Francinou, H. Gianella, Exercices de mathématiques pour l’agrégation, Algèbre 1, Masson, 1997.
Leçons concernées : 123, 125, 141, 190.
Soit p un nombre premier et q une puissance de p.
Théorème 1. On note Pqpnq l’ensemble des polynômes irréductibles de degré n sur Fq et
Ipq, nq son cardinal. Alors
Ipq, nq “ 1 n ÿ d|n µ´n d ¯ qd et donc Ipq, nq „nÑ8 qn n.
Démonstration. On commence par montrer que Xqn´ X “π
d|n
π
PPPqpdq
PpXq.
En effet, si d | n et si P P Pqpdq, on considère K “ FqrXs{pP q qui est un corps de cardinal
qd, et donc, pour x P K, xqd
“ x. Or, on a,
xqn “loooooooooomoooooooooon`¨ ¨ ¨`xqd˘qd¨ ¨ ¨˘qd
n{dfois
et donc pour x P K, xqn
“ x, en particulier, Xqn “ X et donc Xqn´X “ 0 dans FqrXs{pP q,
c’est-à-dire que P | Xqn
´ X. Par le lemme de Gauss, on déduit que±d|n±PPPqpdqPpXq |
Xqn´ X.
Réciproquement, soit P un diviseur irréductible de Xqn
´ X de degré d. Puisque Fqn
est le corps de décomposition de Xqn
´ X sur Fq, P est scindé sur Fqn. Soit alors x P Fqn
une racine de P . On a d’après le théorème de la base télescopique n“ rFqn :Fqs “ rFqn :FqpxqsrFqpxq : Fqs.
Or P est irréductible sur Fq donc rFqpxq : Fqs “ d, ainsi, d | n.
Enfin, Xqn
´ X n’a pas de facteurs multiples, en effet si c’était le cas il serait à racines multiples dans Fqn son corps de décomposition sur Fq. Or pXqn´ Xq1 “ ´1 dans Fqn (car
carpFqnq “ p) et donc Xq n
´ X est à racines simples sur Fqn.
On montre maintenant la proposition suivante : 38
Proposition 2. Soit f : N˚ Ñ C et µ la fonction de Möbius. Si pour n P N˚, gpnq “
∞
d|nfpdq, alors pour n P N˚, fpnq “∞d|nµpdqgpndq.
Démonstration. On remarque d’abord que (d | n et d1 | n
d) si et seulement si dd1 | n. Ainsi, on a ÿ d|n µpdqg´n d ¯ “ÿ d|n µpdq ÿ d1|n d fpd1q “ ÿ dd1|n µpdqfpd1q “ ÿ d1|n fpd1qÿ d|n d1 µpdq. Or on sait que si m ‰ 1, ∞d|mµpdq “ 01, d’où le résultat.
On a, en prenant les degrés dans la factorisation de Xqn
´ X, qn“ÿ
d|n
d¨ Ipq, dq.
Ainsi, en appliquant la formule d’inversion de Möbius avec gpdq “ qd et fpdq “ d ¨ Ipq, dq,
on obtient Ipq, nq “ 1 n ÿ d|n µ´n d ¯ qd. On note alors rn“∞d|n, d†nµpndqqd. On a, |rn| § ÿ d|n, d†n qd§ tn 2u ÿ d“1 qd“ q tn 2u`1´ 1 q´ 1 et donc rn “ `8opq nq. Or Ipq, nq “ qn` rn n , et donc Ipq, nq „nÑ8 qn n. 1. Si m “ p↵1 1 ¨ ¨ ¨ p↵rr,∞d|mµpdq “∞ §↵µpp11¨ ¨ ¨ prrq “∞ Pt0,1urp´1q| |“∞rk“0 `r k ˘ p´1qk“ 0 39