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Premiers pas avec la tablette en CE1

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01919985

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Submitted on 9 Jul 2019

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Premiers pas avec la tablette en CE1

Marie-Emmanuelle Duchâteau

To cite this version:

Marie-Emmanuelle Duchâteau. Premiers pas avec la tablette en CE1. Education. 2018. �dumas-01919985�

(2)

Année universitaire 2017-2018

Master MEEF

Mention 1

er

degré

2

ème

année

PREMIERS PAS AVEC LA TABLETTE

EN CE1

Mots clés : tablette, numérique, cycle 2, Ce1

Présenté par : Marie Duchâteau Encadré par : Pierre Couprie

———————————————————————————————————————————————

École Supérieure du Professorat et de l’Éducation de l’académie de Paris

(3)

SOMMAIRE

INTRODUCTION 4

PARTIE I : LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL-RESSOURCES 9

1. Première prise de contact 9

1.1. Résultats du sondage 9

1. 2. Modèle d'organisation de travail avec les tablettes 11

2. La tablette en tant qu'outil de géolocalisation avec Google Earth/Street/Map 12

2.1. Mise en place de l'activité 12

2.2. Analyse de la séance 14

2.1.1. Les points positifs 14

2.1.2. Les points négatifs du côté des élèves 15

3. La tablette - appareil photographique- 16

3.1. Mise en place de l'activité 16

3.2. Les activités des élèves 17

3.3. Du côté de l'enseignant 18

3.4. Bilan pédagogique de la séance 19

4. La tablette - enregistreur vocal - 19

5. Bilan pédagogique de la tablette en tant qu'objet-ressources 21

PARTIE II : LA TABLETTE EN TANT QU’OUTIL DE TRAVAIL INDIVIDUEL ET

D’ENTRAÎNEMENT 24

1. La tablette en tant qu'outil d'entraînement en mathématiques : l'exemple de

Calcul@tice. 24

1.1. Pourquoi calcul@tice ? 24

1.2. Mise en place de l'activité 25

1.3. Du côté des élèves 25

1.4. Du côté de l'enseignant 26

1.5. Bilan de calcul@tice 26

2. La tablette, outil de différenciation. L’exemple de la dictée pré-enregistrée 27

2.1. La problématique de la dictée 27

2.2. Le pré-enregistrement de la dictée du côté des élèves... 28

2.3. … du côté de l’enseignant 28

(4)

3. Bilan de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de travail individuel et exerciseur29

PARTIE III : LA TABLETTE EN QU’OUTIL DE PRODUCTION INDIVIDUEL ET

COLLABORATIF 31

1. ​La tablette, outil de traitement de texte 31

1.1. Le traitement de texte sur la tablette, du côté des élèves 31 1. 2. Le traitement de texte sur tablette, un atout pour l’enseignant 34

2. La tablette, un outil de production coopératif et qualitatif 35

2.1. Créer un livre numérique avec Bookcreator 35

2.2. Créer une vidéo en stop motion 36

3. La tablette, un outil d’interconnectivité et de stimulation 37

4. Bilan pédagogique de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de production,

collaboratif et interconnecté 38

CONCLUSION 40

BIBLIOGRAPHIE 43 ANNEXES 46

Annexe 1 : Fiche de préparation d’une séance de Mon quartier 46

Annexe 2 : Poème de Jacques Charpentreau 48

Annexe 3 : Fiche de préparation de la séance sur la fusion 49

Annexe 4 : Projet de séance d’enregistrement 53

Annexe 5 : Poème de Louis Guillaume 57

Annexe 6 : Modèle de grille Calcul@tice, page 1/4 58

Annexe 7 : Pas à pas Bookcreator pour la séance sur la fusion créé avec Léa Ovide 59

Annexe 8 : Séquence sur la publicité, créée avec Rémy Boineau 62

Résumé 65

(5)

INTRODUCTION

Révolution, t​sunami numérique , les termes ne manquent pas pour évoquer la nouvelle1 ère dans laquelle les élèves comme leurs professeurs évoluent ! L'Ecole entre-t-elle dans l'ère du numérique ou est-ce le numérique qui rentre dans l'école ? Le ministère de l'éducation nationale s'est emparé de cette question avec la mise en place du dernier plan numérique qui2 a permis, dès 2015, de connecter 500 écoles et de donner aux enseignants la possibilité d'expérimenter de nouvelles pédagogies. Faut-il alors penser l'enseignement numérique dans un sens constructiviste avec une adaptation ​des ​techniques ou dans un sens comportementaliste, avec une adaptation ​aux techniques ? Ce questionnement fondamental, provoqué en grande partie par l'arrivée de ces nouvelles technologies, est au cœur d'une indispensable remise en perspective de la pédagogie actuelle. L'intérêt de ces nouvelles technologies serait diminué si les méthodes d'enseignements restaient les mêmes. C'est pourquoi, il nous a semblé important, au cours de cette année de stage, de participer à une formation proposée pour la première fois par l'ESPE de Paris : ​les ambassadeurs du

numérique​, dont l'enjeu phare porte sur cette remise en question. En effet, la révolution numérique a bousculé le rapport aux savoirs, le cadre organisationnel de la formation tant des adultes que celle des enfants et la relation apprenant/formateur. Sans prétendre vouloir, dans le cadre imparti de ce mémoire, chercher à invalider ou pas de tels propos, nous nous sommes donnés pour mission de faire partager un des aspects de cette « révolution » à l'échelle d'une classe de CE1.

Cette classe de CE1, la voici : une classe de 24 élèves avec une grande hétérogénéité de niveau - comme souvent en CE1-. La principale difficulté rencontrée dans cette classe vient du fait que de nombreux élèves manquent d'autonomie et attendent souvent trop de l'enseignant qui ne peut malheureusement pas toujours rester à leurs côtés. C'est le cas notamment d'un élève EIP , qui a beaucoup de difficultés avec le passage à l'écrit et la mise au3 travail et celui d’un élève qui bénéficie pendant quelques heures - moins qu'il ne devrait -

1 Expression d'Emmanuel Davidenkoff, auteur de ​Le tsunami numérique, ​Paris, Stock, 2014.

2 Consulter le site alors créé par le Ministère de l’Éducation Nationale :

www.ecolenumerique.education.gouv.fr

3 EIP : Élève Intellectuellement Précoce

(6)

d'une AVS . Quatre élèves sont très passifs, et n'ont pas encore compris ce que signifiait être4 élève. Un autre répète déjà, sans cesse, qu'il n'aime pas l'école et enfin un dernier, plus âgé, a du mal à trouver sa place dans certains apprentissages. Depuis le début de l'année, ma binôme et moi devons insister et rappeler à de nombreuses reprises l'importance de l'écoute de l'autre et du respect de sa parole. L'esprit de groupe est difficile à mettre en place et il est souvent compliqué de laisser un objet pour deux sur la table. De plus, la classe dans laquelle nous sommes est relativement petite, à cause de la présence de paillasses inutilisables et envahissantes. Il est impossible de créer un espace de regroupement d'autant plus que les tables mises à disposition sont des tables de deux places, ce qui réduit les possibilités d'organisation. Cependant, la plupart des élèves sont dynamiques, curieux et cherchent progressivement à s'investir dans différentes tâches rituelles telles que la lecture d'un mot de vocabulaire ou d'une définition, l'appel, la lecture à voix haute, etc. L'arrivée des tablettes en classe à la mi-octobre et l'annonce d'éventuels travaux avec cet outil a motivé l'ensemble des élèves. C'est pourquoi, la tablette est apparue comme un instrument intéressant pour faciliter l'acquisition de certains apprentissages.

La tablette tactile fait aujourd'hui partie des technologies mobiles proposées aux élèves dans l’espace scolaire. Comme le souligne Christophe Mevel dans son introduction, la tablette est un « phénomène social sans précédent » . Le gouvernement français a d'ailleurs décidé5 d’équiper les élèves de l’école primaire et secondaire de tablettes PC d’ici 2020. Notre école a bénéficié du budget participatif de la mairie de Paris « école mobile ». Deux valises de 15 tablettes ainsi que 2 bornes WIFI sont mises à disposition des enseignants et des animateurs du périscolaire. Ces tablettes sont préchargées d'un ensemble d'applications validées par le rectorat de Paris. Les enseignants ne contrôlent donc pas directement le processus d’acquisition d’applications. Le réseau a été installé à la mi-octobre. Il a été décidé au mois de novembre, en conseil des maîtres, que notre classe aurait la possibilité de garder une valise constituée de 12 tablettes Android Samsung et d'une borne WIFI. Les autres tablettes pourront être également empruntées si besoin. C'est donc au milieu de la période 2 que nous - ma binôme et moi - avons pu commencer à mettre en place quelques activités à partir de la tablette. Dans l'école, deux professeurs travaillent avec un TNI et à ce jour, personne ne semble intéressé par l'utilisation des tablettes en classe.

4 AVS : Aide à la Vie Scolaire

(7)

Que nous disent en effet les nouveaux programmes sur le numérique ? Le nouveau référentiel de compétences de juillet 2013, point 9, insiste sur le rôle central de l'enseignant. Il doit « savoir intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l'exercice de son métier, être capable de tirer le meilleur parti des outils, des ressources et des usages numériques, en particulier pour permettre l'individualisation des apprentissages et développer les apprentissages collaboratifs. Il doit aider les élèves à s'approprier les outils et les usages numériques de manière critique et créative ». L'accent est donc mis sur la capacité de l'enseignant à rendre les élèves autonomes avec ces outils tout en permettant de rendre son enseignement plus individualisé.

Dans le cadre de ce mémoire, nous ne recherchons pas à étudier la tablette sous un angle de vue précis tel que son impact/corrélation sur la motivation des élèves ou sur la gestion de classe, etc. mais très simplement :​quel est l'impact de l'utilisation de la tablette – bien que

sommaire - dans une classe de CE1 ? Quels sont les différents usages possibles à mettre

en place facilement dans une classe, leurs points positifs et négatifs ? Et enfin, quelles

sont les perspectives à venir, que ce soit dans le cadre d'une année où le professeur des

écoles se retrouve en 4 quart temps comme en temps complet sur une même classe ? Ce

travail de première année pourra servir de base à un travail plus approfondi et construit avec cet outil. Etant aussi novices que le sont les élèves en la matière, nous avons choisi d'utiliser la tablette au cours de l'année à partir de projets différents, d'analyser les réactions des élèves, les difficultés tant des élèves que du professeur dans la mise en œuvre et la pratique et de comprendre l'impact de l'usage de ces tablettes dans notre classe de CE1. L'usage que nous en avons fait dans ce début d'année ne reflète absolument pas ce qu'il aurait été possible de faire, parce que la première année d'enseignement consiste en une série de découvertes et d'embûches. En effet, au cours des premières semaines de présence en classe, notre attention se porte avant tout sur l'organisation même du temps en classe, sur notre prise de contact avec les élèves et sur la mise en œuvre de nos séances d'apprentissages au jour le jour. Nous entendons bien sûr les conseils bienveillants de nos pairs qui nous rappellent que le numérique ne vient pas en plus mais se conçoit ​pendant ​et ​avec. ​Plus facile à dire qu'à faire... En réalité, sans recul sur la pratique de l'enseignement en classe de CE1, il est difficile de faire la part des choses entre ce qu'il faut enseigner et le moyen pour le faire. La maîtrise de l'outil numérique, à savoir la tablette dans le cas présent, apparaît davantage dans un premier temps, comme un élément supplémentaire à travailler que complémentaire.

(8)

Comme le souligne F. Villemonteix dans son rapport, « les tablettes sont des outils tactiles, légers, connectés, facilement transportables qui disposent de dispositifs de géolocalisation. Toutes ces caractéristiques induisent des représentations d'actions possibles ». D’une certaine façon, rappelle l'auteur, « les tablettes elles-mêmes suggèrent leurs utilisations, cette capacité de ces objets constituant leurs ​affordances ​» . En effet, d'après les études des6 spécialistes en la question, les tablettes disposent de cinq ​affordances​. Tout d'abord, la

portabilité , qui changerait le modèle de l’apprentissage et de l’activité au travail. Vient ensuite la ​généralisation​des objets et leur accès, grâce à un coût en baisse ; leur ​connectivité

et leur convergence​, c’est-à-dire la possibilité d’être reliés à d’autres tablettes ou à d’autres dispositifs ; enfin, la possibilité de pratiques ​individualisées ​et ​personnalisées . Les7 Inpecteurs de l’Education Nationale se montrent très sensibles aux spécificités des tablettes. Ils perçoivent un outil « simple à utiliser », un ​« couteau suisse » ​maniable qui peut venir en complément d'autres outils tel que l'ordinateur . L'enjeu de ce mémoire est de faire8 comprendre en quoi le numérique peut être une plus value pour l'apprentissage à travers la pédagogie et donc à travers la manière d'organiser, de construire et de partager des connaissances avec, par et à propos d'artefacts techniques . Et ce d'autant plus que cet outil 9 invite à revoir la place de la pédagogie de la transmission au profit d'une pédagogie active davantage axée sur le sensoriel et la découverte pour apprendre par soi-même, en fonction de ses aspirations et préférences, - tel que le préconisaient les pédagogues Célestin Freinet ou Maria Montessori -.

C'est pourquoi, nous avons décidé d'organiser notre mémoire autour de l'analyse des expériences de mise en oeuvre pédagogiques développées avec la tablette selon ses trois grands usages phare. Notons que l'ordre choisi dans ce mémoire, correspond également à la progression de mon usage de la tablette en classe pendant l'année. D'abord, j'ai commencé à utiliser la tablette comme objet-ressources, de consultation et d'aide, tel un dictionnaire, un

6 VILLEMONTEIX F. (coordinateur), Université de Cergy-Pontoise « Expérience tablettes tactiles à l’école primaire Ex. Ta. T., rapport final »,

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Primaire/40/6/Extate_rapport_tablettes_primaire_340406.pdf,

avril 2014, consulté en février 2018, p. 9.

7 Ibid. 8 Ibid.​ p. 24.

9 GALLOT S., « « Refondation de l'Ecole » : L'apport des SIC pour penser les situations et les pratiques de

communication pédagogique instrumentées. Cas de l'utilisation des tablettes en classe. », p. 86 dans

NUMÉRIQUE, ÉDUCATION ET APPRENTISSAGE, Enjeux Communicationnels, ss dir. Laurent Collet et Carsten Wilhem, éd. l'Harmattan, Paris, 2015.

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instrument de géolocalisation, un appareil photographique, un enregistreur vocal, etc. Puis, je m'en suis servie comme d'un outil de travail individuel, d'entraînement grâce aux exerciseurs, aux logiciels de grammaire, de mathématiques, de géodynamique, etc. avec l'aide d'applications qui facilitent la mise au travail tel que ​learning app,​les ​padlet, les ​Qrcode..​. Et enfin, la tablette a été utilisée comme outil de production individuel, collectif voire collaboratif avec notamment les livres et bandes dessinées numériques, le ​stop motion​, etc... L'usage de la tablette en tant qu'objet connecté sera évoqué bien que peu analysé puisque cela n'a pas été mis en place cette année. Chaque partie sera traitée de la même manière selon trois grands axes: la mise en place en classe, les activités du côté de l'élève et de l'enseignant et le bilan pédagogique de l'activité.

(10)

PARTIE I :

LA TABLETTE EN TANT QU'OUTIL-

RESSOURCES

1. Première prise de contact

Avant la première prise de contact, il était important que je recueille des informations quant à la connaissance préalable des élèves concernant la tablette. Je leur ai donc proposé de répondre à un petit questionnaire dans lequel je leur demandais s'ils disposaient de cet outil chez eux et quelles étaient les activités pratiquées avec. Pour ceux qui n'en avaient pas, j'ai cherché à savoir si cet outil les intéressait et le cas échéant, pour quelles raisons.

1.1. Résultats du sondage

10

Deux résultats du sondage mené en classe de CE1 sur les tablettes

10 J'ai insisté avec les élèves sur le caractère anonyme du sondage, comme prémice à une étude sur l'internet

responsable et les enjeux de l'identité sur internet. Je leur ai également indiqué que je n'avais pas à savoir personnellement ce qu'il se passait chez eux, que cela relevait du domaine privé.

(11)

Sur 20 élèves qui ont répondu, seuls 2 n'ont pas de tablette. La grande majorité des élèves peut l'utiliser deux à trois fois par semaine. Un seul d'entre eux peut en disposer tous les jours, 30 min. La tablette est principalement utilisée pour faire des jeux vidéos, des photos et regarder quelques dessins animés - à l’exception d'un élève qui a installé calcul@tice !- Il apparaît donc que la plupart des élèves de la classe étaient familiarisés avec l'outil mais que son usage ne se cantonnait qu'à la prise de photographie ou à des jeux. L'aspect tactile de l'outil ne leur est donc pas inconnu et il ressort de ce sondage que la tablette est avant tout vue comme un outil ludique. Un récent rapport du laboratoire d'analyse et de décryptage numérique a mis en évidence qu'en France, les enfants accèdent tôt à internet et aux contenus culturels par des terminaux mobiles (tablettes, smartphone) . Et d'ailleurs, comme cela a été11 vérifié grâce au sondage proposé, les enfants (de 8 à 14 ans) passent plus de temps sur les tablettes, ordinateurs ou smartphones à faire des jeux ou regarder des vidéos que sur les réseaux sociaux. Ils entrent dans l'âge où la tablette et les smartphones commencent à compter beaucoup plus dans leur emploi du temps, et bientôt au sein même de leurs activités sociales. Il est intéressant à ce titre, d'avoir conscience de la journée type d'un enfant de cet âge à l'aide du schéma suivant :

C'est pourquoi, il est important de leur montrer, dès à présent, les autres grandes possibilités offertes par la tablette dans le domaine des apprentissages.

Enfin, ce sondage m'a permis de constater que certains élèves avaient une maîtrise plus poussée de l'outil. En accord avec ma binôme, nous avons décidé de nommer deux responsables tablettes par mois. Leurs rôles sont les suivants : sortir les tablettes de la valise, les débrancher, les distribuer et si besoin est, les allumer devant leurs camarades afin de leur apprendre à le faire progressivement de manière autonome. De même, à la fin d'une séance, ils sont chargés de récupérer les tablettes, de les éteindre si nécessaire, de les ranger dans la

11 https://labo.societenumerique.gouv.fr/2018/02/01/enfants-numerique-usages-genres-saccroissent-lage/

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valise et de les mettre à recharger. Au cours d'une activité, ils peuvent être amenés à aider un camarade. L'objectif est qu'à la fin de l'année, ceux qui connaissaient mal l'outil deviennent responsables tablettes à leur tour. La mise en place de cette nouvelle responsabilité dans la classe a suscité beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de fierté pour ceux qui étaient désignés.

1. 2.

Modèle d'organisation de travail avec les tablettes

Au cours de mes lectures, j'ai été particulièrement sensible à une proposition d'organisation de la classe numérique autour d'un système de « ceintures d'informaticien » . 12 Tout comme le modèle de ceinture de comportement inspirée par la pédagogie Freinet, les ceintures d'informaticien permettent aux élèves de prendre conscience de leur progrès en matière de numérique. Les auteurs de cette ceinture indiquent qu'ils demandent aux élèves, pour présenter une conférence sur un sujet de leur choix, de remplir les trois premières rubriques d’une fiche : ce que je sais, ce que je crois savoir, les questions que je me pose. Aidés de ce document, ils proposent alors le sujet de leur conférence au conseil de classe. S’il est accepté, l'élève note les différentes questions des autres élèves. En APC , l’élève13

commence ses recherches et construit un diaporama. Les critères liés à l'utilisation des TICE sont choisis au préalable par le professeur. Par exemple, pour être ceinture jaune, il faut savoir ouvrir son compte ENT (connaître son identifiant et mot de passe), savoir remplir une fiche14 avec un avatar ou encore savoir faire le # et le @ sur le clavier. En ceinture orange, il faut savoir répondre à un camarade en respectant la netiquette , savoir intégrer des documents 15

dans son dossier de la médiathèque, savoir enregistrer son travail et y revenir pour le compléter avant de le soumettre à la validation de l'enseignant etc … L'idée de cette ceinture d'informaticien est très intéressante et stimulante puisqu'elle permet à la fois, aux élèves de s'investir pleinement et de manière responsable, dans le numérique, et au professeur de mesurer les progrès de chacun. Les ceintures pourraient également ne s'appliquer qu'à un outil numérique comme la tablette. Cette organisation sera probablement l'une de mes premières réalisations dans la classe à la rentrée prochaine.

12GOMEZ-GAUTHIÉ C., RAZOUX I., CIEUTAT P., RENOUX C., SERRES C., « Les ceintures

d'informaticien », dans les ​Cahiers Pédagogiques,​ Hors-Série n°38, Février 2015, p. 25-28.

13APC : Activité Pédagogique Complémentaire

14 TICE : Technologies de l’Information et de la Communication; ENT : Espace Numérique de Travail

15 La ​nétiquette est une règle informelle, puis une charte qui définit les règles de conduite et de politesse

recommandées sur les premiers médias de communication mis à disposition par Internet. Il s'agit de tentatives de formalisation d'un certain contrat social pour l'Internet.​ ​(​source : Wikipedia)

(13)

2. La tablette en tant qu'outil de géolocalisation avec

Google Earth/Street/Map

2.1. Mise en place de l'activité

N'étant moi-même pas très familiarisée avec l'outil, j'ai préféré commencé à utiliser la tablette comme objet de ressource. Au cours de ma séquence sur l'espace proche « Mon quartier », j'avais prévu de faire une sortie avec les élèves au cours de laquelle ils étaient organisés en groupe. Un membre du groupe devait prendre les photos d'endroits ou de monuments remarquables, un autre devait noter l'ordre chronologique et la légende des photos sur une feuille de route fournie au préalable16 et les deux derniers étaient chargés de représenter à main levée, sur une feuille, l'itinéraire emprunté et le nom des routes en question. Les objectifs de cette séance étaient les suivants : observer l'environnement proche ; se repérer, s'orienter et se situer dans un espace géographique ; et sortir sur le terrain. Il s'agissait de la 3 ème séance - sur 6 en tout - de la séquence et tous les termes topographiques

avaient été étudiés au préalable avec les élèves. Cette séquence avait été réfléchie bien en amont, alors que je n'avais eu la classe que quelques semaines auparavant.

Fonction de l’élément à photographier

Nom de cet élément Numéro de la photo 1habitat

1 voie de circulation 2 commerces 2 lieux de service (poste, bibliothèque, commissariat...)

1 espace vert 1 lieu de travail

1 lieu de culte

Feuille de route pour la sortie de terrain

16 Cf.​ ​tableau ci-après

(14)

Or, au vu de la classe et de son énergie, nous avons préféré ne pas sortir les tablettes de l'école pour les remplacer par des appareils photos que les élèves et la maîtresse apporteraient. Nous avons craint - probablement à tort - que certaines tablettes ne tombent dans la rue et ne soient endommagées. J'ai donc décidé d'employer la tablette au cours de la séance 5, alors consacrée à la prise de conscience de la notion d'échelle et à la lecture d'un plan . L'objectif en lien avec l'utilisation des tablettes dans cette séance, porte sur la17 découverte des organisations spatiales à partir des images aériennes de ​Google Earth​. Pour cela, j'ai choisi de faire travailler les élèves en binôme. Chacun, à tour de rôle, pourrait ainsi essayer de manipuler le plan sur la tablette. Pour cette première utilisation de la tablette en classe, j'ai préféré faire le déroulé des actions à réaliser sur la tablette à partir de l'écran de l'ordinateur de classe vidéoprojeté. En effet, à ce stade de l'année, je ne parvenais pas encore à vidéoprojeter la tablette elle-même à cause d'un problème de réseau. Les élèves devaient suivre mes actions et les faire simultanément sur leur tablette - tant bien que mal étant donné les différences entre ces deux types d'écrans -. ​Je les ai donc amenés à aller sur ​Google Map puis sur l'encadré ​Google Earth. ​Je leur ai ensuite laissé quelques minutes pour manipuler Google Earth​, agrandir et zoomer l'image en écartant les doigts et inversement - geste très intuitif chez tous les élèves en raison de l'utilisation des téléphones portables -. Cela a permis de discuter les notions d'échelle et de vue aérienne.

Au cours de la deuxième phase de cette séance, les élèves ont été invités à entrer l'adresse de l'école sur ​Google Map,​pour ensuite cliquer sur le point rouge afin d'arriver sur Google Street​. L'objectif était de refaire virtuellement l'itinéraire parcouru pendant la sortie de quartier. L'idée était également de leur permettre de retrouver sur ​Google Street ​des photographies de lieux qu'ils avaient eux-mêmes prises pendant la visite. Ces déplacements virtuels n'ont pas manqué de les amuser.

Notons que nous avions commencé l'année en français, par l'étude d'un poème de Jacques Charpentreau ​L'école ,18 ​que l'on a pu réutiliser ici puisque l'auteur faisait une description du lieu où se trouvait l'école par un zoom progressif, du quartier à la rue. Les élèves ont très rapidement fait le lien entre la structure de ce poème et l'activité proposée sur la tablette, de ​Google Earth ​à ​Google Street.

17 Cf. Annexe 1. 18 Cf. Annexe 2.

(15)

Enfin, la dernière phase de la séance portait sur le retour de ​Google Street à Google Map et donc de l'image photographiée à sa correspondance sur un plan en deux dimensions. Pour clore cette dernière phase, je leur ai communiqué sur papier une copie d'écran du plan qu'ils avaient sur leur tablette. Ils avaient pour consigne de tracer sur ce plan, l'itinéraire qu'ils avaient fait au cours de la visite.

2.2. Analyse de la séance

2.1.1. Les points positifs

La première remarque que nous pouvons faire est que cette séance est un exemple-type des immenses possibilités offertes par la tablette en classe. En effet, on retrouve ici les grandes qualités de cet outil à savoir sa facilité d'utilisation, sa connectivité et la qualité de ses ressources. La séance n'aurait pas eu un tel succès si la seule personne à manipuler le plan était le professeur. Grâce à la tablette, les élèves ont pu découvrir, tout en s'amusant, la notion de petite et de grande échelle par un simple mouvement de doigts. Cet aspect quasi sensoriel démultiplie le champ des possibilités et offre de nouvelles perspectives de l'apprentissage de l'espace et une pédagogie facilitée. En quelques secondes, l'élève découvre une photographie aérienne d'une partie du monde puis le toit de sa propre maison ! La géolocalisation ​via la tablette permet une prise de conscience renouvelée de la position de l’élève dans le monde et dans son espace proche. En cela, comme le souligne le ministère de l'éducation nationale, la tablette « favorise l'émergence de pratiques pédagogiques innovantes : une participation accrue et un plus grand plaisir des élèves acteurs de leur apprentissage, des enseignements mieux adaptés, interactifs et enrichis... » . 19

De plus, - et cette remarque est importante quand on connaît la classe en question -, pour la première fois de l'année, les élèves ne se sont pas disputés un objet qu’il devait partager. Ils ont très vite compris le bénéfice que pouvait apporter l'autre dans la manipulation de l'outil. Une fois les règles posées, à savoir que chaque élève devait parcourir la moitié de l'itinéraire sur ​Google Street, ​ils ont facilement laissé l'autre faire pour voir comment il utilisait l'outil. J'ai surpris de nombreuses conversations à ce sujet et chacun acceptait l'aide de l'autre. Il est évident que cet esprit de groupe a été possible grâce à leur motivation réelle et à leur curiosité. La tablette apparaît dans le cas présent, comme un outil d'une richesse

19 Extrait du point d'étape de juin 2013, Ministère de l’Education Nationale.

(16)

didactique sans précédent qui facilite un vrai travail de groupe basé sur l'échange et le respect de l'autre.

Balade virtuelle dans le quartier

2.1.2. Les points négatifs du côté des élèves

Avec le recul, je me dis qu'il aurait été peut-être plus intéressant d’utiliser les tablettes pour prendre les photographies de la visite. Cela aurait permis de mettre en place un travail en vue de la responsabilisation des élèves bien que cela aurait demandé des temps d’échanges et de discussions beaucoup plus importants au préalable. Les élèves désignés comme photographes, auraient ainsi été valorisés et il n'y aurait probablement pas eu de problème. C'est en faisant que l'on apprend ! De plus, cela nous aurait permis de travailler en classe sur l’insertion des photographies prises avec la tablette. Il a en effet fallu récupérer les photos des 5 groupes, les stocker sur l'ordinateur de la classe, puis les classer par groupe et les vidéoprojeter. Toutes ces manipulations auraient été simplifiées ! De plus, il aurait été intéressant d' « augmenter le potentiel pédagogique » de cette sortie en demandant aux 20 élèves d'enregistrer les bruits du quartier propres à certains lieux précis. Ces enregistrements auraient ainsi accompagné des photos, elles-mêmes organisées sur un livre numérique. L'ensemble des élèves-apprenants auraient ainsi pu trouver leur place dans un processus de création avec la prise de photos, les enregistrements, le montage en classe, l'écriture, la voix off, etc.

Il faut avouer que j'avais très largement sous-estimé les difficultés propres à l'outil tant

l'utilisation des smartphones et de ce fait de ce type de tablettes, est intuitive pour nous, adultes. En effet, contrairement à ce que le sens commun peut laisser entendre sur la simplicité de l’utilisation des tablettes, des difficultés instrumentales apparaissent du côté des élèves et conduisent à des conceptualisations spécifiques ou à des manipulations peu

(17)

courantes pour un débutant ​. Heureusement, ce jour-là, un professeur de CM1 était absent et 4 élèves de CM1 ont été rattachés à ma classe. Ils ont été ravis de jouer le rôle de tuteur et ont accompli leur mission avec brio. Première difficulté : suivre simultanément ce que la maîtresse fait et le reproduire sur sa tablette. Les interfaces n'étant pas exactement les mêmes, certains élèves ont été perdus. Il a fallu que j'intervienne souvent pour leur venir en aide, et sans les CM1, j'aurais perdu beaucoup plus de temps. Un pas à pas est donc préférable pendant ces séances, d'autant que ce sont les premières du genre.

Par ailleurs, le professeur peut toujours essayer de donner les consignes en amont, cela n'a pas vraiment de sens quand il s'agit de travail sur tablette puisque certaines manipulations sont encore imprévisibles pour moi et provoquent des situations auxquelles je n'avais pas pensées. En effet, lors de leur visite virtuelle, je me suis aperçue que le double-clic était un geste encore très difficile pour une grande partie de la classe. Ce double-clic permet de faire avancer le curseur dans une rue et de se déplacer. C'est un geste moteur qui demande une précision et une rapidité que n'ont pas encore acquises certains élèves. On le sait, l’utilisation de la tablette demande parfois de nombreuses périodes d’essais-erreurs. Seul un usage répété de cet outil leur permettra de le maîtriser.

3. La tablette - appareil photographique-

3.1. Mise en place de l'activité

Utiliser la tablette comme appareil photographique fait appel aux qualités les plus évidentes de cet outil : sa maniabilité, sa mobilité et son caractère aussi bien ludique que performant. Dans ma classe, les élèves ont souvent eu recours à cette fonctionnalité, mais, dans le cadre de ce mémoire, j'ai choisi de l'évoquer au cours d'une séance sur la fusion de l'eau. L'objectif était d'amener les élèves à réfléchir de manière scientifique, à concevoir un protocole expérimental, et à émettre des hypothèses et des interprétations à partir de leurs observations. Ces dernières reposaient sur la prise de photographies, à intervalle régulier, du processus de fusion de morceaux de glace placés dans un récipient transparent. Nous comprenons bien l'intérêt immédiat de la tablette dans le cas présent. Les modifications entraînées au fil du temps sont enregistrées ce qui permet de comparer les photos entre elles à

(18)

un instant T . Les photographies peuvent ensuite être annotées, organisées, étudiées et21 légendées si possible.

3.2. Les activités des élèves

La première difficulté a concerné la mise en place de l’expérience. La veille, j’avais préparé des glaçons avec de l’encre bleue. Je les ai apportés le matin à l’école et rangés dans le congélateur. Nous avons commencé la matinée par définir les questions en lien avec la transformation de la glace en eau, les hypothèses et l’expérience à réaliser. J’ai réparti la classe en 6 groupes en fonction du lieu où allaient se trouver les pots remplis de glaçons : 2 groupes avec un pot dehors par 12°C, 2 groupes avec un pot près du radiateur et 2 groupes avec un pot placé indifféremment dans la classe. Une fois ces groupes créés, j’ai expliqué la démarche à suivre, à savoir prendre une photographie des pots toutes les 10 min, avec l’aide de la fiche plastifiée à remplir et la tablette. Bien que le fait de prendre des photographies 22 soit facile pour l'ensemble des élèves, la prise d'une photographie précise, sans bouger, suffisamment proche de l'objet s'est avérée compliquée. En effet, la tablette est assez lourde et il est difficile pour les élèves de la tenir correctement puis de prendre une photographie nette. Il valait mieux être deux pour le faire. Une fois le coup de main pris, les élèves ont pu prendre les photographies seuls, toutes les 10-15 min.

21 Cf. Annexe 3. 22 Cf. figure ci-après.

(19)

Fiche plastifiée support pour la prise de photographie

3.3. Du côté de l'enseignant

La difficulté principale de cette séance pour l'enseignant est sa préparation en amont, non seulement pour ce qui concerne l'expérience en elle-même (les glaçons, les pots, etc.) mais aussi et surtout pour l'utilisation du numérique. Afin de faciliter l'autonomie des élèves, il m'a fallu trouver le système de la fiche plastifiée support/guide. Malgré cela, il a été nécessaire que j'intervienne dans les premiers temps pour aider à une prise de photographie correcte. Je rejoins en cela les propos de Jérôme Dinet qui précisait que « la légendaire facilité avec laquelle les jeunes manipulent les moteurs de recherche est loin d'être vérifiée si on les observe attentivement mais l'enseignant peut sensiblement améliorer leur savoir-faire en suivant quelques procédures simples »23.

L'autre difficulté concernait la séance en elle-même, du fait qu'elle était fractionnée. Les prises de photographies devaient être rapides et régulières et ne pas gêner le déroulement des activités alors en cours. Là encore, il faut avouer que le caractère mobile de la tablette a grandement participé à la réussite de ce projet. L'objectif numérique de cette séance étant la création d'un livre numérique sur ​Bookcreator​, j'avais préalablement étiquetée les tablettes au

23 DINET J., « La recherche d'informations à l'école : lutter contre les fausses croyances et développer

les compétences-pivots » p. 23 ​in​LES DOSSIERS DE L'INGÉNIERIE ÉDUCATIVE. ​Les TICE auservice des élèves du primaire​, Scéren, CNDP, 2008, coordonné par Philippe Claus.

(20)

nom des groupes créés puisque je m'étais rendue compte qu'il était impossible de récupérer sur ​Bookcreator les photographies enregistrées sur la boîte ​Synbox - ​Cirrus​- de l'école. Il fallait qu'elle soit rangée dans les documents propres de la tablette. De plus, la récupération des photographies était beaucoup plus simple si les élèves réutilisaient la même tablette, les photos étant alors classées dans la galerie. L'utilisation des photographies a fait ensuite l'objet d'une autre séance qui a été organisée le lendemain. Je la décrirai dans le paragraphe mettant en avant la tablette en tant qu'outil de production.

3.4. Bilan pédagogique de la séance

Je peux, dès à présent, mettre en avant le fait que si la classe n'avait pas été équipée de tablettes, je n'aurais probablement pas cherché à organiser l'expérience sur la fusion de cette manière. Il apparaît donc clairement que, à l'instar de l'organisation proposée dans les étapes du modèle SAMR , la présence des tablettes en tant qu'objet-ressources a permis une réelle24 augmentation ​du potentiel pédagogique de l'activité et a entraîné une ​modification de mon activité initiale. Le numérique est devenu bel et bien le support d'une nouvelle approche pédagogique avec notamment des activités de groupes coopératives. La réussite d'une telle activité tient surtout à une grande préparation en amont, certes chronophage mais largement récompensée par la progressive prise d'autonomie des élèves en classe et l'accroissement de leur motivation et de leur implication.

4. La tablette - enregistreur vocal -

Je pourrais évoquer dans ce paragraphe toutes les possibilités offertes par la tablette en tant qu'outil d'enregistrement. En classe, cette année, je me suis servie de cette ressource dans deux cas de figures très différents : l'un, pour la réalisation – à venir - d'un texte oralisé, qui fait suite à mon travail en « Questionner le monde » sur l'eau ; l'autre, en tant qu'outil de différenciation. C'est pourquoi j'ai choisi de décrire le premier dans cette partie, mais l'autre dans la deuxième partie de ce mémoire consacré à la tablette en tant qu'outil de travail individuel.

24​Nomenclature de R. Puentedura, présentée ci-après. DOMINÉ ​G., ​Les TICE en classe, mode d'emploi, ESF, 3è

(21)

La description que je vais faire de cette activité va être assez sommaire puisque je n'ai pas encore pu la mettre en place. Je ne vais donc évoquer que la conception de la séquence et on trouvera en annexe le projet dans son ensemble ( la séance 1 et le pas à pas) . 25

Tout d'abord, pour utiliser cette fonctionnalité, deux solutions s'offraient à moi, soit j'utilisais l'enregistreur présent dans le logiciel ​Bookcreator soit j'installais une application type ​Enregistreur vocal ou ​Audio Recorder. Dans le cadre de la création du livre numérique, il était plus simple d'utiliser l'outil d'enregistrement du logiciel mais dans le cadre d'enregistrements simples, il est plus intéressant de recourir à ​Enregistreur vocal.

Au cours de la séance sur la fusion évoquée plus haut, pendant que j’aidais chaque groupe individuellement à créer le livre numérique, j’ai demandé au reste de la classe de réécrire entièrement un texte sur l’eau. Ce texte avait été élu par la classe, à main levée, le matin même de la séance. Les élèves avaient le choix entre 5 poésies et chansons sur l’eau. Une fois cette copie faite - rappelons que la copie experte d’un texte fait partie des compétences à acquérir par les élèves de cycle 2 -, je voulais que les élèves créent et enregistrent une oralisation et une mise en musique de ce texte . En effet, j’ai demandé à la 26 PVP de musique de créer un projet avec moi. Les élèves se réuniraient en groupe de 4 environ, et munis de leur texte, choisiraient quatre instruments au maximum (maracas, triangle, flûte, etc.) pour mettre en musique le poème et le chanter. Le texte choisi étant assez répétitif, ils pourront facilement mettre en place le même rythme du début à la fin ou décider de le modifier en fonction des mois évoqués. Il sera possible également de travailler successivement quatre parties du poèmes, selon les quatre saisons. Les enregistrements de chaque saison mis bout à bout, permettront aux élèves de se réécouter et au mieux, de se corriger et de se perfectionner.

Pour les aider à travailler en autonomie, j'ai créé un pas à pas. Là encore, la mobilité et la maniabilité de la tablette sont des atouts sans commune mesure. Les élèves peuvent s'enregistrer et se réenregistrer à loisir, sans intervention de l'enseignant, et choisir de ne présenter que la production qui leur convient. Ce travail demande à chaque élève une grande écoute et un grand respect de l'autre et c'est sur ce point, je pense, que je vais devoir me concentrer en priorité.

25 Cf. Annexe 4. 26 ​Cf. Annexe 5.

(22)

L’enregistrement sur tablette devient très rapidement un outil indispensable quand on cherche à travailler l’oral avec les élèves. Ce médiateur n’a pas d’affect ni de jugement. Il ne va pas se moquer ou critiquer, comme pourraient parfois mal le faire certains élèves. Quand l’élève se réécoute, il se rend très vite compte des éléments à retravailler. Là encore, l’enseignant n’intervient plus comme l’unique détenteur de vérité, mais comme un accompagnant. Il guide l’élève, lui donne des pistes pour faciliter et encourager son auto-correction.

5.

Bilan

pédagogique

de

la

tablette

en

tant

qu'objet-ressources

Avant de faire le bilan de la tablette en tant qu'objet-ressources, j'aimerais signaler le travail de pairs au cours de cette année de stage. Après un petit sondage, je me suis rendue compte que nous étions nombreux à apprécier les qualités de l’outil mobile et connecté. La tablette permet d’avoir accès à de très nombreuses ressources, particulièrement intéressantes dans l’enseignement de l’histoire et de l’histoire des arts. Beaucoup de mes collègues ont organisé leur séquence de Préhistoire, en CE2 comme en CM1, à partir de la visite virtuelle de la grotte de Lascaux . Le visionnage de ce site et le travail qui en découle sont d'une grande 27 richesse, de surcroît facilités par les nombreux documents pédagogiques proposés. La tablette plus particulièrement et tous les outils numériques connectés dans leur ensemble apportent ainsi une véritable valeur ajoutée aux disciplines telles que l'histoire ou l'histoire des arts. On pourrait également évoquer le site du château de Versailles, ou celui du Louvre avec une visite du musée préparée en amont par l’enseignant à l'aide d'un padlet, créé à cet effet. Les possibilités sont infinies et permettent à toutes les classes, quelque soit leur emplacement géographique, de sortir, de découvrir des territoires qu’elles n’auraient pu connaître que lors d’une visite. Le décloisonnement géographique alors permis est un apport pédagogique unique.

Ainsi, les deux principales qualités de l'outil en tant qu'objet-ressources sont sa mobilité et sa connectivité. En effet, bien que cela n'ait pas été fait pour la sortie dans le quartier, l'outil appareil-photo ouvre de larges perspectives d'utilisation au sein de la classe mais également à l'extérieur. Les élèves prennent facilement des photographies et surtout

(23)

peuvent rapidement les utiliser, les commenter et les intégrer dans un projet plus vaste. Cet appareil photographique-tablette est un outil au service de toutes les disciplines. Il permet l'amélioration des apprentissages en tant que tel mais aussi et surtout la participation des élèves dans l'élaboration même des apprentissages. On retrouve là les fondements de la pédagogie active.

De plus, l'utilisation de la tablette en tant que banque de données, que ce soit en français avec les dictionnaires en ligne ou en histoire des arts avec notamment les visites virtuelles de sites tels que Versailles, Le Louvre, Lascaux et tant d'autres, permettent à l'ensemble des apprenants de bénéficier d'informations de très grandes qualités au sein même de la classe. Professeurs comme élèves, nous restons tous bouche bée devant ces entrées vers le savoir. L'enseignant change donc de mission. A lui d'apprendre aux élèves comment se servir intelligemment de ces outils, comment les hiérarchiser et les mettre en perspective. L'usage de la tablette réorganise la place de chacun dans la classe et favorise la mise en place d'une organisation horizontale dans laquelle le professeur passe de transmetteur de savoirs à accompagnateur dans l'acquisition des savoirs et la recherche des connaissances.

Enfin, la connectivité, utilisée ici pour la géolocalisation, offre des perspectives nouvelles dans la représentation que l'élève a de son espace et de sa place dans le monde. Cet aspect-là de l'apprentissage est nouveau et ne pouvait pas être mis aussi bien en avant auparavant. Ce n'est plus seulement un appui pour améliorer l'apprentissage mais bel et bien un renouvellement de l'apprentissage, une ​redéfinition​ des apprentissages . 28

L'implication pédagogique de la tablette est ici une ​augmentation du potentiel pédagogique d'activités préexistantes comme cela est préconisé dans la nomenclature de Ruben Puentedura : le modèle SAMR. Ce modèle m'a beaucoup inspiré et m'a réellement permis de remettre en perspective l'intégration du numérique, ici de la tablette, dans l'éducation. Il reflète la manière dont un enseignant peut parvenir à une introduction raisonnée du numérique afin de revigorer ses pratiques pédagogiques . 29

28 Cf. ​ ​nomenclature de R. Puentedura présentée ci-après.

29 DOMINÉ G., ​op. cit., ​ p. 10-11.

(24)

Étapes du modèle SAMR

Implications pédagogiques

Substitution Les premières expérimentations sont permises par un substitution d'outils analogiques par leur pendants numériques. Cette étape ne bouleverse en rien les pratiques, mais les rend plus fluides.

Augmentation Avec l'expérience et le recul, le numérique est utilisé afin d'augmenter le potentiel pédagogique d'activités préexistantes.

Modification L'enseignant s'engage dans une transformation de ses pratiques. Le numérique devient le support de nouvelles approches pédagogiques avec notamment des activités coopératives.

Redéfinition Le numérique permet de rendre possible des projets pédagogiques perçus comme inconcevables au préalable. Autant le travail en classe que l'imbrication temps scolaire/extrascolaire sont redéfinis.

(25)

PARTIE II :

LA TABLETTE EN TANT QU'OUTIL DE

TRAVAIL INDIVIDUEL ET

D'ENTRAÎNEMENT

Dans la plupart des études, il ressort que la tablette est principalement utilisée comme outil de travail individuel, cette fonction étant toujours décrite au service d’apprentissages disciplinaires .30 ​Notons que les outils de travail individuel concernent principalement le français, les mathématiques et l'anglais. Quant à l'entraînement, il est particulièrement efficace grâce aux exerciseurs, aux logiciels de mathématiques, de programmation, etc. Voyons donc comment se mettent en place les activités de ce type, les présupposés pour leur bonne réalisation et enfin les apports réels de ces outils. 

1.

​La tablette en tant qu'outil d'entraînement en

mathématiques : l'exemple de

Calcul@tice

.

1.1. Pourquoi

calcul@tic

e ?

L'application Calcul@ticeest la première de ce type que j'ai choisie de mettre en place dans ma classe de CE1. Il s'agit de proposer des modules identifiant clairement deux aspects du calcul mental : le calcul automatisé et le calcul réfléchi, en jouant sur différentes variables d'ordre didactique mais aussi des spécificités offertes par les TICE : la perception, la vitesse et les intérêts des élèves pour des modèles proches des jeux vidéos. L'un des principaux atouts de ce projet est l'automatisation du calcul rapide, sous forme de jeu. La motivation participe grandement à la réussite de cette activité, dans un premier temps du moins.

30 C'est ce qui ressort d'un très grand nombre d'études réalisées le plus souvent en collèges. ​Cf.

VILLEMONTEIX F.,​op. cit., ​p. 36. D'après un sondage, plus de la moitié des enseignants déclarent utiliser la tablette avant tout comme outil pour s’entraîner et s’exercer à l'aide d'applications disciplinaires en calcul mental, géométrie, français, langues vivantes et géographie.

(26)

1.2. Mise en place de l'activité

Comme présenté plus haut, l'utilisation de Calcul@ticepeut se faire à tous les stades de la séquence :

- en amont, afin de diagnostiquer les difficultés des élèves,

- en cours, pour de l'entraînement et de l'automatisation,

- en fin de séquence pour le perfectionnement et la validation des acquis.

Pour ma part, j'ai commencé à utiliser cet outil pour de l'entraînement en cours de séquence. Dans un premier temps, j'ai indiqué la procédure à suivre pour aller sur l'application, au tableau. Les élèves n'avaient qu'à cliquer sur l'icône de l'application, sur le thème choisi par la maîtresse (additions simples, complément à 10, etc.) puis sur le niveau de leur souhait. Ce n'est que dans un deuxième temps que j'ai affiché, au tableau, le pas à pas d'un collègue pour utiliser calcul@tice. Etant donné que nous disposons de 12 tablettes dans la classe, je n'ai pas eu besoin de réorganiser la classe. Une moitié de la classe était en autonomie sur la révision des additions en ligne et des compléments à 10, pendant que l'autre moitié de la classe travaillait avec moi, en petits groupes, sur la résolution de problèmes en lien avec ces deux points du programme. Au bout de 20-30 min, les rôles s'inversaient. Un élève ​maître du temps​ se chargeait de donner le top.

1.3. Du côté des élèves

Lors de la première utilisation de cette application en classe, l'excitation était à son comble. L'idée de faire du calcul mental autrement que par l'ardoise ou les jeux oraux, les enthousiasmait. Ils ont très vite maîtrisé l'outil et j'ai constaté que la présentation des exercices par niveau les motivait à se dépasser pour passer d'un niveau 1 à 2, etc. Une réelle différenciation s'opérait naturellement entre ceux qui avaient de grandes facilités et les autres. Personne n'était là pour juger de leur niveau et ils pouvaient progresser à leur rythme.

De plus, la présentation même des calculs sous forme de jeux (un jeu de loto, un memory, des cartes à jouer, des fleurs, des oiseaux, etc...) est très ludique. Les élèves ont beaucoup apprécié cette présentation et se sont investis comme jamais dans le calcul mental !

Au début de mon utilisation, je demandais aux élèves de noter leurs scores sur leur cahier d'entrainement. Avec ma binôme, nous avons ensuite décidé de donner à chaque élève

(27)

un tableau qui leur permettait de marquer leurs scores en fonction des différentes activités réalisées. Cela permettait à l’élève de contrôler ses progrès et de se donner de nouveaux objectifs et du côté de l’enseignant, de constater la progression de l’élève . 31

1.4. Du côté de l'enseignant

Comme je l'ai dit plus haut, les atouts de cette application sont nombreux. Les élèves sont réellement en autonomie et ne demandent quasiment jamais l'aide de l'enseignant. Je peux donc être entièrement disponible pour le demi-groupe avec lequel je travaille. Cela est une réelle aide puisque je n'ai pas d'autres moments dans la semaine pour profiter ainsi de la classe en petit groupe – si ce n'est pendant les APC bien sûr -. Autre point positif, les élèves en autonomie sont calmes.

1.5. Bilan de

calcul@tice

Nous avons déjà mis en évidence les réels bénéfices de cette application, tant du point de vue des apprentissages que du point de vue organisationnel. Si on reprend le modèle SAMR décrit plus haut, calcul@tice permet, à partir de la ​substitution à des outils analogiques, une ​augmentation des pratiques pédagogiques et une ​modification des pratiques pédagogiques puisque les élèves sont mis en autonomie dans leur travail mais aussi dans l'auto-évaluation de leur travail. Or là encore, nous savons que permettre à l'enfant de s'auto-évaluer est une façon de fixer les apprentissages en augmentant la participation de l'élève, sa motivation et son intérêt. Cela donne du sens à ce qu'il fait, ​via un instrument ressenti comme un jeu.

Cependant, il faut avouer qu'au bout de quelques séances de calcul mental selon cette organisation, j'ai pu constater une certaine lassitude des élèves. Et oui, déjà ! Et c'était de ma faute. L'outil seul ne se suffit pas à lui-même. J'entendais certains élèves dire qu'ils n'avaient plus envie de s'exercer pour s'exercer. Il fallait donc que je mette en place un objectif personnalisé pour que chaque élève sente sa progression et puisse la valider avec moi. Il fallait un transfert des progrès de l'élève dans le cadre disciplinaire. Ce phénomène a été très bien analysé par C. Mevel dans son étude. Il a en effet repéré les mêmes travers au sein d'une

31Cf. Annexe 6.

(28)

activité de français qu'une enseignante avait mise en place. Les élèves étaient placés en autonomie, avec des écouteurs, pour travailler la dictée à l'aide d'une application Bescherelle. La répétition de cette même séance a alors souffert de la lassitude des élèves qui en ont perdu de vue l'intérêt . Il apparaît donc que la tablette, dans ce cas, comme le souligne C. Mevel,32 favorise l'engagement des élèves dans les tâches mais avec des degrés d'implication différents. Ces degrés sont à anticiper en amont. Le pouvoir ​motivationnel de l'artefact diminuera s'il y a un non-transfert de progrès dans le cadre disciplinaire . Nous pourrions élargir ce propos à 33 l'ensemble des applications de ce type.

C’est pourquoi nous avons décidé avec ma binôme, dans un deuxième temps, de mettre en place le suivi personnalisé des élèves à partir du tableau de résultats présenté plus haut. En accord avec l’élève, l’enseignant fait un bilan sur les points forts et les difficultés de l’élève dans tel ou tel domaine. Il établit alors des objectifs précis que l’élève aura à atteindre au cours des séances d’autonomie. Nous parlons ici d’un tableau papier, mais il serait également possible de le faire directement sur la tablette. En effet, il suffit de créer un compte enseignant sur calcul@tice​avec lequel on crée un compte (avec login et mot de passe) pour chaque élève.

L’enseignant prépare alors chaque séance et applique différents exercices avec différents niveaux (de 1 à 4) pour chaque élève. A la fin de la séance, toujours sur le compte enseignant, apparaît un récapitulatif en pourcentage de réussite pour chaque exercice fait par l'élève.

2. La tablette, outil de différenciation. L’exemple de la

dictée pré-enregistrée

2.1. La problématique de la dictée

Depuis le début de l’année, nous avons mis en place le rituel de la dictée de la semaine, tous les vendredis. Celle-ci est créée à partir de mots appris en phonologie à l’aide d’une fiche-son. Les mercredis, comme phase préparatoire, une dictée préparée est également mis en place, avec ces mêmes mots et des phrases apprises par coeur. Dans l’ensemble, la dictée préparée du mercredi se déroule bien, les élèves ayant connaissance au préalable des phrases. On ne peut pas en dire autant de celle du vendredi. Une dizaine d’élèves n’arrive pas à suivre la dictée, se décourage et renonce. Chaque élève demande à l’enseignant de répéter encore et

32 MEVEL C., La tablette en classe, un outil motivationnel sous conditions, ​Les acteurs du savoir, 2017, p. 69.

(29)

encore une même phrase alors que d’autres veulent passer à la suivante. La classe devient agitée et l’activité, difficile. Nous avons alors essayé de donner des dictées à trous pour les élèves en difficulté. Malheureusement, ces élèves ont été davantage perdus, ne sachant pas quand et où écrire les bons mots. Face à cette impasse, il fallait trouver un autre système.

2.2. Le pré-enregistrement de la dictée du côté des élèves...

C’est pourquoi, nous avons décidé de pré-enregistrer la dictée à l’aide de l’application Enregistrement vocal, ​sur notre tablette de travail. Le fichier-son est alors rangé dans la Synbox​ de l’école - ​Cirrus​ -.

Le jour de la dictée, nous avons proposé à sept élèves de faire la dictée seuls, en même temps que les autres, avec la tablette et des écouteurs. Je pouvais craindre que d’autres élèves ne réclament également la tablette mais cette aide a été reçue très positivement et l’ensemble de la classe a compris pourquoi seuls certains d’entre eux en bénéficiaient. Une fois la tablette allumée, les élèves concernés n’avaient plus qu’à entrer dans l’icône ​Ecole, ​à se connecter à Cirrus puis à récupérer le fichier-son rangé dans le dossier ​Dictées. ​Une fois encore, les élèves n’ont eu aucun mal à s’approprier l’outil, choisissant d’avancer, d’arrêter ou de reculer l’énonciation de la dictée, à leur rythme. Je pensais qu’ils ne seraient gênés par le bruit de la classe ou par ma propre dictée. Il n’en était rien et ce d’autant moins qu’ils parvenaient à terminer la dictée, au mieux, en même temps que le reste de la classe, au pire, deux minutes après !

2.3. … du côté de l’enseignant

Ce système, contrairement à d’autres activités numériques, n’est absolument pas chronophage pour l’enseignant. Il suffit d’enregistrer la dictée la veille et de la transférer dans Cirrus. Le jour de la dictée, il ne reste qu’à installer la borne Wifi dans la classe et à préparer les tablettes munies de leurs écouteurs.

Cette procédure a réellement transformé l’atmosphère de la classe pendant cette activité souvent tumultueuse. De plus, et ce point est important, les progrès des élèves en difficultés ont été impressionnants. Alors que certains d’entre eux ne voulaient même plus rendre la dictée voire préféraient la déchirer, j’ai enfin pu corriger des dictées finies et propres ! A

(30)

l’heure où j’écris ce mémoire, un nouveau dispositif a confirmé le bienfait de ce système. En effet, depuis deux vendredis déjà, deux élèves ont demandé à ne plus avoir la tablette comme aide. Quelle fierté pour eux de me rendre leur dictée sans avoir utilisé la tablette ! Il est vrai que c’est un aspect que je n’avais pas prévu et qui pourtant confirme les discours que l’on peut lire sur la différenciation. Elle permet d’aider à un instant T, de redonner confiance, pour permettre à l’élève de reprendre goût au travail et d’en trouver le sens pour lui.

3.

Bilan de l’utilisation de la tablette en tant qu’outil de

travail individuel et exerciseur

Les exemples qui mettent en avant les qualités de la tablette en tant qu’exerciseur ou outil de travail individuel auraient pu être beaucoup plus nombreux. Des sondages ont révélé que c’est pour cet usage que la tablette est principalement utilisée dans les classes. Elle peut tantôt faire office de livre, de manuel, de cahier, de support QCM et ce d’autant plus quand l’école est dotée d’un ENT. Les exerciseurs font nombre, que ce soit en français, en mathématiques ou en anglais. Or, dans le cadre de ma classe, ce n’est finalement pas cet usage que j’ai mis en avant. L’élève est certes plus autonome et actif, capable davantage d’efforts de concentration. L'enseignant se met en retrait et délègue une partie de son rôle de détenteur de savoir à l'élève avec l'aide de l'outil, usage qui percute les normes instituées traditionnellement. 34

Le côté ludique de la tablette est toujours apprécié par les élèves mais la situation pédagogique, bien que numérisée, reste traditionnelle. Cet usage entraîne des substitutions intéressantes aux outils habituels, permet de motiver autrement les élèves et de transmettre un apprentissage d’une manière plus ludique sans que cela entraîne de réelles modifications dans la pratique de l’enseignement, comme cela est suggéré selon le modèle SAMR. De nombreux rapports mettent l'accent sur la mise en place de ces activités sans que de réels changements soient mis en place d'un point de vue pédagogique. En effet, la lassitude évoquée plus haut vient également du fait que la pédagogie traditionnelle n'était pas renouvelée. L’expérience de la Grande Bretagne est à ce titre instructive bien que l'outil numérique en question est un TNI

(31)

et non une tablette . Les classes en sont massivement équipées depuis 2010, pourtant les35 usages de cet instrument restent globalement confinés à des fonctions de présentation, sans exploiter les utilisations interactives qu’ils rendent possibles. L’arrivée de ces artefacts, souligne F. Villemonteix, « n’a pas sensiblement amélioré les résultats scolaires ce qui prouve à quel point s’avèrent nécessaires, outre les équipements, une réflexion sur la façon dont la technologie peut améliorer les processus d’apprentissage ».

Selon moi, le principal intérêt de cet usage consiste en la différenciation qu’elle permet, que ce soit lors de l’utilisation d’exerciseurs que lors d’une activité telle que celle mise en place pour la dictée. A ce titre, je rejoins tout à fait E. Davidenkoff pour qui, le numérique peut consister en un « détour » utile pour les élèves en demande, comme l’étaient les pédagogies mises en place par les grands pédagogues tels que Freinet, Montessori, Itard, etc. 36

35 VILLEMONTEIX F. , ​op. cit., ​p. 14.

36 Propos tenu par Emmanuel Davidenkoff, ​in ​https://www.youtube.com/watch?v=cd7dR8ZEun8, 6'39'',

consulté en février 2018.

(32)

PARTIE III :

LA TABLETTE EN TANT QU'OUTIL DE

PRODUCTION INDIVIDUEL ET

COLLABORATIF

Nous le savons aujourd’hui, les élèves déclarent être particulièrement intéressés par la production de documents multimédias en rapport avec leurs apprentissages (bandes dessinées, livres numériques, films, enregistrements de musique) qui s’avéraient plus complexes à réaliser voire impensés auparavant. Cette modalité d’apprentissage suscite l’enthousiasme en raison de l’intérêt renouvelé pour les contenus (grammaire, écriture d’un scénario, d’une fiche de lecture...), de l’acquisition de nouvelles compétences (utilisation des logiciels) et de la liberté de création . Je vais d’abord présenter, dans ce mémoire, deux types de production 37 facilement réalisables en classe de CE1 : un travail de traitement de texte basique et la création d’un livre numérique dans le cadre d’une expérience en sciences, sur la fusion. J’ai également choisi d’évoquer un travail que j’ai réalisé pour les élèves, à partir d’une tablette, mais qui pourrait à l’avenir être créé par les élèves eux-mêmes : une vidéo en​ stop motion​.

1. La tablette, outil de traitement de texte

Les détracteurs de la tablette mettraient en avant le fait qu’il n’a pas été nécessaire d’attendre l’arrivée des tablettes dans les classes pour faire du traitement de texte, et ils auraient raison ! Voyons quels sont les principaux changements induits par l’utilisation de la tablette dans cette activité.

1.1. Le traitement de texte sur la tablette, du côté des élèves

Nous le savons, l’apprentissage de l’écriture au clavier fait partie des compétences numériques que tous les écoliers doivent maîtriser. Cela demande donc de prévoir un moment

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