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La tablette, outil de traitement de texte

Dans le document Premiers pas avec la tablette en CE1 (Page 32-36)

LA TABLETTE EN TANT QU'OUTIL DE PRODUCTION INDIVIDUEL ET

1. La tablette, outil de traitement de texte

Les détracteurs de la tablette mettraient en avant le fait qu’il n’a pas été nécessaire d’attendre l’arrivée des tablettes dans les classes pour faire du traitement de texte, et ils auraient raison ! Voyons quels sont les principaux changements induits par l’utilisation de la tablette dans cette activité.

1.1. Le traitement de texte sur la tablette, du côté des élèves

Nous le savons, l’apprentissage de l’écriture au clavier fait partie des compétences numériques que tous les écoliers doivent maîtriser. Cela demande donc de prévoir un moment

dans la semaine pour amener la classe dans la salle informatique. Premier avantage indéniable des tablettes et de la classe mobile : plus aucun déplacement n’est nécessaire.

Les premiers travaux d’écriture que nous avons mis en place avec ma binôme cette année consistaient en la mise au propre, au clavier, d’un texte créé par l’élève. Nous avons en effet pensé une séquence de français dans laquelle les élèves devaient apprendre à réécrire à la manière de​. Ce fut notamment le cas avec la poésie de Jacques Charpentreau, ​L’école ​- également travaillée en ​Questionner le monde​, dans une séquence sur l’espace, intitulée ​Mon quartier. ​Nous n’avons pas particulièrement guidé les élèves lors de la rédaction et de nombreuses difficultés ont pu être constatées.

Mise au propre d’une poésie créée, ​à la manière de.

Sur les deux photos, on peut noter que la position de l’élève est assez confortable grâce à l’étui de la tablette qui permet de relever l’écran. Contrairement à l’ordinateur, la tablette évite le mouvement de va-et-vient entre le clavier et l’écran. L’index ​est le doigt utilisé en priorité pour la rédaction, ce qui n’est pas étonnant. Cela constitue d’ailleurs un des inconvénients de l’utilisation de la tablette pour le traitement de texte. L’élève est beaucoup moins incité à utiliser ses autres doigts.

De plus, la configuration même du clavier pose quelques problèmes. Les accents ne sont pas clairement identifiables ainsi que quelques signes de ponctuation. D’ailleurs, il apparaît très nettement sur les photos que les élèves ont laissé un espace au lieu de mettre la ponctuation appropriée, alors que celle-ci était bien présente sur le modèle papier. L’élève doit donc être guidé pour l’écriture de ces caractères. A la fin de cette séance, j’ai demandé aux élèves de me rendre compte des difficultés qu’ils avaient rencontrées au moment de la rédaction. Voici leurs réponses :

Prise de notes du ressenti des élèves à la fin de la séance de traitement de texte

Mis à part les problèmes liés à la ponctuation, il est vrai que la mise en forme s’avère beaucoup plus difficile sur tablette. D’autres difficultés d’ordre instrumental ont été mises en avant par les élèves eux-mêmes en fin de séance. C’est le cas de la gestion de certaines fonctionnalités (écriture prédictive, fermeture des applications, saisie de texte). La prise en main des applications et la gestion des documents sont également trop compliquées pour des élèves de CE1.   ​Je rejoins en cela l’expertise d’un Inspecteur de l’Education Nationale ayant constaté le problème posé par la saisie de textes avec une tablette. Or, on le sait, l’apprentissage de l’écriture au clavier est d’une grande importance dans les petites classes. La reconfiguration de la tablette en ordinateur par l’adjonction d’un périphérique clavier pourrait même être envisagée comme une solution acceptable pour le résoudre . 38

Le dernier problème concerne l’enregistrement des documents . Comme cela apparaît39

sur la trace écrite du tableau présenté ci-dessus. Les élèves ne parviennent pas à identifier la démarche d’enregistrement qui est très différente de celle suivie avec un ordinateur. Ils ne savent pas toujours ce que devient leur travail une fois enregistré et comment y avoir ensuite accès à moins d’avoir noté sur quelle tablette le travail a été produit. Ainsi, pour mener au

38 VILLEMONTEIX F., ​op. cit., ​p. 24.

39Parmi les problèmes constatés par les élèves en fin de séance, est apparu l’accès au dossier « Commun ». Le

dossier«​ Commun » ​sur la tablette-élève est une icône présente sur le «​ Bureau »​dans laquelle sont regroupés les applications et les logiciels les plus utilisés par les élèves. Il est possible qu’un élève ait eu du mal à repérer cette icône mais le problème a été résolu en cours de séance grâce à l’aide d’un de ses camarades, sans mon intervention.

mieux sa séance, l’enseignant doit prendre conscience des deux principales difficultés propres au traitement de texte sur tablette :l’utilisation du clavier et l’enregistrement des documents.

1. 2. Le traitement de texte sur tablette, un atout pour l’enseignant

L’un des principaux atouts de l’utilisation du traitement de texte sur tablette consiste dans le fait que ce petit ordinateur portable permet la production de textes de qualité, que l’on peut commencer et recommencer indéfiniment, jusqu’à atteindre le résultat escompté. La tablette en effet, s’insère dans des conduites pédagogiques déjà existantes et permet d’ajouter des phases supplémentaires. Par exemple, elle peut soutenir l’entrée dans l’écriture et la production de textes pour des élèves éprouvant des difficultés, ou encore d’étayer le geste graphique par des applications appropriées. J’ai pu constater dans ma classe que certains élèves se sont davantage permis d’écrire avec le traitement de texte, sans peur de se tromper. J’ai d’ailleurs lu un témoignage semblable évoqué dans l’ouvrage de F. Villemonteix . 40

De plus, la tablette donne une valeur inédite à un travail écrit mis en forme et exempt de traces laissées par l’enseignant. En ajoutant la phase de finalisation, un autre statut est conféré à l’écrit, communicable sous une forme numérique, sur un support ou sur un autre, vers la classe ou l’extérieur. La propreté du rendu valorise l’élève et rend le travail beaucoup plus gratifiant que s’il n’avait été fait qu’au brouillon.

Par conséquent, le travail de production d’écrit sur tablette accorde un tout nouveau statut à l’erreur. Nous l’avions d’ailleurs déjà évoqué lors du travail d’enregistrement d’un texte oralisé. Comme le soulignait à juste titre un enseignant, « L’erreur n’apparaît plus à la fin. C’est intéressant de voir l’erreur quand on est en travail, mais c’est intéressant et valorisant aussi de ne plus voir l’erreur à la fin. Tant qu'il y a une coquille, je vais leur demander de revenir dessus. ». En cas de difficultés, j’ai noté que les élèves les plus avancés 41 se permettaient davantage d’aider leurs camarades du fait de la mobilité de l’outil. Même lorsqu’il s’agit d’un travail individuel, il existe de réelles interactions entre les élèves voire la mise en place de tutorat et de co-élaboration lorsque je la permets.

40 VILLEMONTEIX F., ​op. cit. p. 38 : ​« J’avais des élèves qui n’osaient pas produire sur papier, ils étaient

bloqués par le fait d’avoir des difficultés en orthographe, des difficultés à écrire les mots. [...] Quand on a mis la tablette, ils se sont mis à faire des choses... alors les mots étaient mal raccordés, mais ​on peut effacer​, ​ce n’est

pas grave​. Rien que pour ce critère, c’était un outil intéressant »

41​Ibid., ​p. 39.

Cet avantage peut aussi être perçu comme un inconvénient dans la mesure où la tablette pose un problème de conservation et de visualisation de la trace de l’activité de l’élève. ​Il n’y

a pas vraiment d’intermédiaire avec les tablettes, tandis que sur papier, on va pouvoir retrouver toutes les phases de travail intermédiaires, sur le brouillon notamment, avec les ratures, les ajouts, etc. C’est donc à l’enseignant de choisir, en connaissance de cause, les principaux objectifs recherchés dans sa séance.

2. La tablette, un outil de production coopératif et

Dans le document Premiers pas avec la tablette en CE1 (Page 32-36)

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