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La besnoitiose bovine en Ariège

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Academic year: 2021

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(1)

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

5

CHAPITRE PREMIER: GENERALITES SUR LA BESNOITIOSE

BOVINE 7

A- Définition- Synonymie- Systématique 8

1- Définition

8

2- Synonymie 8

3- Systématique

9

B- Historique de la maladie

13

C- Epidémiologie générale de la besnoitiose bovine

14

1- Espèces affectées

14

2- Répartition géographique de la maladie 15

3- Variation saisonnière de la maladie 17

4- Influence de la race, de l’âge et du sexe 17

5- Cycle de la besnoitiose bovine 18

CHAPITRE SECOND: SYMPTOMES ET LESIONS

21

A- Symptomatologie 22

1- La période fébrile 22

2- La phase des oedèmes 24

3- La phase de dépilations et de sclérodermie 26

B- Présentation des lésions 30

1- Les lésions macroscopiques 30

1.1- Dans la phase fébrile et celle des oedèmes

30

1.2- Dans la phase de sclérodermie 33

2- Les lésions microscopiques 34

2.1- Dans la phase fébrile et celle des oedèmes

34

2.2 -Dans la phase de sclérodermie

34

CHAPITRE TROISIEME: DIAGNOSTIC DE LA MALADIE

38

A- Diagnostic clinique 39

1- Suspicion précoce 39

2- En phase de sclérodermie

39

B- Diagnostic expérimental

40

(2)

C- Diagnostic différentiel

42

CHAPITRE QUATRIEME: METHODES DE LUTTE 47

A- Traitements 48

1- Les antibiotiques actuellement utilisés 48

2- Les anti-inflammatoires utilisés 49

B- Prophylaxie

49

1- La prophylaxie médicale 50

2- La prophylaxie sanitaire

50

2.1- En zone indemne

50

2.2- En zone d’enzootie 51

2.2.1- Biologie des principaux insectes piqueurs 51

2.2.2- Méthodes de lutte contre les mouches 54

CHAPITRE CINQUIEME: ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE 58

A- Méthodologie 59

1- Présentation du questionnaire d’enquête épidémiologique 59

1.1- Le questionnaire destiné aux vétérinaires

60

1.2- Le questionnaire destiné aux éleveurs 61

2- Sélection des vétérinaires interrogés 65

3- Nombre de cheptels et d’éleveurs questionnés 65

B- Résultats et commentaires 66

1- Importance de la besnoitiose bovine en Ariège

66

2- Distribution géographique de la maladie en Ariège 67

3- Variations saisonnières de la maladie en Ariège 71

4- Influence du sexe sur la sensibilité et la réceptivité à la

maladie 73

5- Influence de la race 73

6- Influence de l’âge 75

7- Influence du mode d’élevage : cas particulier des estives

76

C- Conclusions de l’enquête épidémiologique 78

CONCLUSION GENERALE

79

(3)

TABLE DES ILLUSTRATIONS

CARTES:

Carte n°1: Les quatre grandes entités géographiques du département de

l’Ariège. 6

Carte n°2: Les foyers de besnoitiose bovine dans le sud-ouest de la

France. 16

Carte n°3: Localisation des foyers actuels de besnoitiose bovine en

France. 16

Carte n°4: Cas cliniques de besnoitiose en Ariège au cours des années

1990, 1991, 1992, 1993. 68

Carte n°5: Cas cliniques de besnoitiose en Ariège au cours des années

1994, 1995, 1996, 1997. 69

Carte n°6: Cas cliniques de besnoitiose en Ariège au cours des années

1998, 1999, 2000, 2001. 70

PHOTOS:

Photo n°1: Besnoitiose bovine. Phase fébrile.

23

Photo n°2: Besnoitiose bovine. Phase d’oedème. 25

Photo n°3: Besnoitiose bovine. Phase de dépilation et de sclérodermie.

26

Photo n°4: Besnoitiose bovine. Phase de dépilation et de sclérodermie.

27

Photo n°5: Besnoitiose bovine. Phase de dépilation et de sclérodermie.

Phase terminale.

28

Photo n°6: Besnoitiose bovine. Phase terminale.

29

Photo n°7: Besnoitiose bovine. Kystes oculaires. 30

(4)

FIGURES:

Figure n°1: Répartition saisonnière des cas cliniques au cours des années

1995, 1996, 1997 et 1998

.

72

Figure n°2: Répartition des cas cliniques en fonction des différentes classes

d’âges au cours des dix dernières années. 76

SCHEMAS:

Schéma n°1: Développement de

Besnoitia besnoiti chez le bovin (phase

kystique). 12

Schéma n°2: Cycle de développement de

Besnoitia besnoiti. 20

TABLEAUX:

Tableau n°1: Synonymie. 9

Tableau n°2: Nombre de cas cliniques recensés en Ariège au cours des dix

dernières années. 67

Tableau n°3: Effectifs des bovins présents en Ariège dans les différentes

races. 74

(5)

INTRODUCTION

Aut refoi s appel ée anas arque, l a besnoiti ose bovine est une maladi e parasit aire due à un prot ozoai re, Besnoitia besnoiti affect ant es senti ell em ent les bovins. On l a rencont re surt out dans la moiti é s ud du conti nent afri cain (32), ai nsi qu’au sud-ouest de l ’Europe, not amm ent en France, au P ort ugal et en Espagne (27). Plusieurs cas s e sont décl arés en It ali e, sur des ani maux provenant du sud-ouest de l a France (44). En France, ell e reste localis ée au sud-ouest et plus particulièrement à l’est des P yrénées. En effet, elle sévit actuel lement dans le pi émont pyrénéen françai s orient al et est , à cheval sur quatre départ ements :l’Ariège, l a Haute-Garonne, l’Aude et l es P yré nées Orient ales. Sa locali sat ion très limitée ne justi fi erai t pas not re expos é, si cet te m aladi e n’ét ait en fort e recrudes cence local ement depuis les années 1975-1980.

L’Ari ège, compos ée de trois zones géographiques dis tinct es : Montagne, Piémont p yrénéen et Plai ne, peut être présent ée comm e l a strati ficati on de quatre grandes entit és, l a Haute Ari ège, l e Cous erans, l e Plant aurel et la plai ne de Bass e Ariège (cart e n°1).

Cett e di sparité géographi que est à l’ori gine d’une grande diversit é des s yst èm es d’élevages sur ce t erri toi re, afin d’utilis er l argem ent l es espaces disponibl es . Ai nsi il est possi bl e de disti nguer l es él evages l aitiers classiques situés en zone de pl aine, les élevages allaitant s s édent arisés en pl aine et dans le Pi émont p yrénéen et enfi n, l es él evages al lait ants extensi fs prati quant l’estive dans l es P yr énées ariégeois es de juin à oct obre.

Cett e mal adi e import ant e en Ariège m ’a s embl é sus cept ibl e de donner m ati ère à un travail personnel concernant son épidémi ologie. Ainsi cett e thèse rass embl e des données bi bliographiques et s e compos e de plusieurs chapitres dans lesquels sont insérées mes observations personnelles concernant l’épidémi ologi e de cett e m al adi e en Ari ège.

(6)

Carte n°1: Les quatre grandes entités géographiques du

département de l’Ariège.

(7)

PREMIERE PARTIE:

GENERALITES SUR LA BESNOITIOSE

BOVINE

A. Définition-Synonymie-Systématique

B. Historique de la maladie

C. Epidémiologie générale

(8)

A.Définition- Synonymie- Systématique

1.Définition

La bes noiti os e bovi ne est une maladie parasit aire des bovins due à un prot ozoaire appel é Bes noiti a besnoiti. C ett e protozoose affect e ess ent iell em ent l es animaux jeunes, d’âge com pri s ent re 2 et 5 ans avec un maximum d’anim aux att eints a yant entre 2 et 4 ans . Sur l e pl an clini que, ell e se traduit par une s uccession de t rois phas es caract éristi ques : un s yndrom e fébri le très prononcé, une phas e caract éri sée par l ’appariti on de multipl es oedèm es dans les régi ons déclives et enfin une phas e terminale de dépil ations et de s clérodermi e.

2.Synonymie

La s ynon ymi e de cett e maladi e es t très ri che m ais varie énorm ém ent en foncti on des pa ys . Elle repos e sur des aspects cl iniques et lési onnels de l a mal adi e (él éphanti as is, lèpre, anas arque….), ai nsi que s ur l es dénominations successi ves du parasit e au cours du temps (s arcosporidi ose, globi dios e, bes noiti os e).Cette s ynon ym ie est répert oriée dans l e t abl eau 1.

(9)

SYNONYMES LANGUES PREMIERES REFERENCES

ELEPHANTIASIS DU BŒUF Fr SANTIN 1817

ROUGE DES BOVIDES Fr TAICHE 1831

FIEVRE ANGIOTENIQUE Fr GELLE 1840

LEPRE Fr GELLE 1840

LEPRE ELEPHANTIQUE Fr GELLE 1840

ENBOUFFOUNADIS Fr occitan CAUSSE 1857

MALADIE ROUGE Fr FESTAL 1859

ANASARQUE DES BOVINS Fr CADEAC 1884

SARCOSPORIDIOSE CUTANEE BOVINE

Fr BESNOIT 1912

CHIMURRA(rides) Fr basque BOURDE 1928(7)

GLOBIDIOSE CUTANEES DU BŒUF Fr CUILLE 1937

LIPOA Fr basque BERTHELON 1938

LORTISTA Fr basque BERTHELON 1938

SARCOSPORIDIOSIS CUTANEA DE LOS BOVINOS

Espagnol VOGELSANG 1941 DERMATOSIS VERRUGOSA POR

BESNOITI GLOBIDIUM

Espagnol VOGELSANG 19412

GLOBIDIOSIS OF CATTLE Anglais HOFMEYR 1945

ANASARCA BOVINA Portugais LEITAO 1949

BESNOITIOSE BOVINO POR

GLOBIDIUM BESNOITI

Portugais LEITAO 1949 DERMITE VERRUGOSA PARASITARIA Portugais LEITAO 1949

SARCOSPORIDIOSE BOVINA Portugais LEITAO 1949

Tableau n°1: Synonymie (1)

3. Systématique et particularités biologiques

3.1. Systématique de

Besnoitia besnoiti:

En simplifi ant la s ystém ati que actuell e, pour l’adapt er aux espèces à int érêt vét érinaire, on peut cl as ser l e parasit e Bes noiti a besnoiti comme suit (8),(13),(14),(23):

Il appartient aux SPO RO ZO AI RES ou APICOMPLEXA, prot ozoaires parasit es obli gatoi res total em ent dépourvus d’organit es locomot eurs , prés ent ant à cert ains stades un com plex e api cal t out à fait caractérist ique.

(10)

Besnoiti a besnoit i apparti ent à l a cl asse des COCCIDEA caract érisée par, l a

production de s pores , la prés ence d’un complexe apical compl et ainsi que par l’abs ence de st ades endo-ér yt hroc yt aires . Les protozoai res appart enant à l a cl ass e des C OCC IDEA s ont des sporozoai res parasit es de vert ébrés ou d’invert ébrés. Le plus souvent l ocal isés aux cellul es épit hél ial es , ils prés ent ent les caract éri stiques s uivant es:

- une reproduction as exuée de t ype s chi zogoni e et/ou

endogoni e. - une reproduct ion sexuée ,au cours de l aquell e,

s’effect ue une gam étogonie (phénomène about iss ant à la producti on d’œufs enk ys t és appelés ook ys tes) et suivi e d’une sporogoni e permettant l a form ation de sporozoït es général em ent cont enus dans des spores (sporoc ys t es ).

Besnoiti a besnoiti apparti ent à l’ordre des EIMERIIDA ,caractéri sé par un

dével oppem ent comport ant plus ieurs ét apes : schizogoni es, ga métogoni e (avec microgamont e donnant de nom breux gamétoc yt es ), sporogonie donnant des sporozoït es cont enus dans des ook ys tes et /ou s poroc yst es .

Au sein de cet ordre, Bes noiti a bes noiti apparti ent à la fam ill e des

TOXO PL AS MATI D ES. Cett e famill e est caractéris ée par l a prés en ce d’un

c ycl e hét éroxène avec enchaînem ent :

- d’une phas e de développement chez l’hôt e défi niti f (M ammi fère carnivore), dans le tube digestif à l’int éri eur duquel se déroul e un c ycl e de t ype « cocci dien », avec schizogoni es, gamétogoni e et production d’ook ystes.

- d’une s porogoni e sur le sol (ook ys tes sporul és avec 2 sporoc yst es renferm ant chacun 4 s porozoï tes ).

-

du développem ent chez un hôte interm édiai re avec la successi on d’une phas e proli férati ve (multipli cation

(11)

active de tach yz oït es intracellul ai res) et d’une phase k ysti que.

Au sei n de cett e fam ille, Bes noiti a bes noiti appartient au genre BESNOITIA, coccidi e à c ycl e hét éroxène obli gatoi re.

3.2.Développement chez les bovins hôtes intermédiaires:

Chez ces hôtes int ermédi ai res, l es tach yzoïtes se trouvent dans les cell ul es endothéli al es de vai sseaux et l es k yst es à brad yzoï tes s e développent dans l e c yt opl asm e de fi broblast es , rendant ces derni ers énorm es.

Les tach yz oït es se trouvent dans l es cellul es endot héliales des vaiss eaux sanguins . Ils s ont de forme ovalai re, parfois incurvée en crois sant et m esurent généralem ent 5-9µ m sur 2-5µ m .

Les k ys tes à brad yz oïtes sont localis és dans di vers t issus conjoncti fs . Tout d’abord, dans une vacuole d’un fibroblast e, puis ensuit e on obs erve une h ypert rophi e consi dérabl e de la cellul e-hôte, avec divisi ons répét ées de son no yau, les no yaux-fi ls formant une couronne aut our de la vacuol e parasitophore. P uis l es no yaux dégénèrent, et à l a péri phéri e s e dével oppe une réaction fi breuse (const ituée de fibres et de fibroblast es ) venant progres sivem ent enferm er l’ens em ble (schém a n°1). C ’est ainsi que s e constitue l e k yst e de Besnoi tia bes noi ti. C e k ys te est constitué de trois membranes : une capsule externe, une m embrane int erm édiai re constituée par la cell ul e hôt e et une m embrane int erne détermi nant une vacuol e (schéma n°1).

Final em ent , les k yst es attei gnent un di amèt re de 200-600µ m (certains sont donc di rect em ent vi s ibles à l ’œil nu, en parti culi er sur la s cl ère des anim aux att eint s), emplis de brad yzoïtes d’envi ron 3µ m de long. Ces k yst es ont une durée de vi e t rès l ongue (jus qu’à 10 ans), ce qui justi fi e l ’élimi nat ion des anim aux qui en sont port eurs .

(12)

S

chéma n°1: Constitution schématique du kyste de Besnoitia

besnoiti (20)

Ces brad yzoït es s ont expériment alement inocul abl es à un nouveau bovi n, ou mêm e au lapin, puis transmis de bovin à bovin par des arthropodes piqueurs, comm e en t émoi gne l ’expérience m enée en 1960, par B IGALKE (4),(5).

3.3.Développement chez le chat, hôte définitif:

Chez le chat, une reproduction s exuée se produit avec un c ycl e int estinal cl assi que de t ype coccidi en, comprenant une phas e de m ultipl ication as exuée (appel ée s chiz ogoni e), ai nsi qu’une phas e de reproducti on sexuée (appel ée gam ogonie) qui aboutit à l a form ation d’ook ys tes, élim inés dans l e m ili eu extérieur par les fèces.

En concl usion Bes noitia bes noiti peut s e cl ass er comm e s uit:

SPOROZOAIRES

Classe des COCCIDEA

Ordre des EIMERIIDA

Famille des TOXOPLASMATIDES

Genre BESNOITIA

(13)

B.Historique de la maladie

Bi en que connue depuis l’antiqui té, les prem ières descripti ons de l a bes noiti os e bovine dat ent de la fi n du IV siècl e, époque à laquell e VEGES E, reprenant les écri ts de CATON, C OLUM ELLE et PE LAGON IOS, précis e l es s ympt ômes de l a phase t erminal e de l a m al adi e, qu’il dénomm e él éphanti asis .

Au début du X IXi ème si ècl e, SANT IN, vétérinaire à Dourgne dans le Tarn, décrit « qu’en ces endroi ts où il exist e des engorgem ents , l e dess èchem ent de la peau prend l ’apparence d’un cui r t anné, qu’ell e t ombe en l am beaux et s’exfoli e com me l’écorce d’un pl at ane »( 16).

Quelques années plus t ard, en 1840, GELLE (23) rapport e plusi eurs obs ervat ions avec des cas chroniques particul ièrement sévères. Il em ploi e les termes de l èpre, lèpre él éphant iasique, él éphantiasis t uberculeux.

En 1843, LAFORE (28) dist ingue l ’ét at ai gu et l’ét at chroni que qui l ui succède généralement.

A l’Ecol e Im péri al e Vét érinai re de Toulouse, LAFOSSE (29), en 1858, décrit l’évol ution en trois phas es de l’él éphantiasis : « début , ét at, déclin ». Pour lui, les deux s eules issues poss ibl es sont la mort ou l a chroni cit é.

En 1869, CRUZE L (9) ém et sans l e savoir une h ypothèse qui s ’avèrera prémonitoi re, concernant le mode de transm issi on de ce qu’i l nomm e l’éléphanti asi s : « L’ él éphant iasis pourrai t être une de ces affections que l’on att ribue à l a prés ence d’insect es ou de zooph yt es mi croscopiques ». La prés ence de ces parasites aurait pour effets primordi aux, l ’irrit ation du tiss u dermoï de.

Ce n’est qu’en 1912, que BESNOIT et ROB IN, profes seurs à l’Ecol e Nat ional e Vét érinaire de Toulouse, prouvent l’éti ologie parasit aire de l a mal adi e, en iso lant l e p arasit e d e l ési ons cut an ées (3). Leurs premi er s t ravaux sont ori entés vers la nature du parasi te- une « s arcos poridi e »- et

(14)

l’his togenès e des l és ions. Parall èl ement, plusi eurs auteurs étudient l a posit ion s yst ém atique de cet t e espèce nouvell e.

Il faut at tendre 1914, pour que BESNO IT et ROB IN regroupent cett e entit é en une m al adi e uni que : « anas arque, éléphantiasis et s arcospori dios e cutanée du bœuf ». C ependant , l e parasi te rest e int rouvabl e dans l es prem iers st ades de l a mal adi e et t out e t ransmission expérim ent al e s embl e impossibl e.

En 1936, C UILLE (10) réali se la premi ère trans missi on expéri ment ale d’un bovin en phas e fébrile, vers un bovi n s ain, par inj ection i ntraveineuse de sang provenant du bovin en phas e ai guë. Toutefoi s, l es parasites ne s eront jam ais mis en évidence dans l e s ang recueilli sur l ’anim al malade.

Ce n’est qu’en 1954, que P OLS (35) met en évidence l e paras ite dans l e sang de bovins en phase fébril e et fait une première des cri ption de l’agent caus al .

En 1974, P ETERSHEV et A L (30) découvrent le c ycl e paras itai re: le chat est l’hôte définiti f et l es bovins sont des hôt es int erm édi aires. Quant à la transmi ssion, ell e est as surée par des insect es piqueurs .

C. Epidémiologie générale de la besnoitiose bovine

1. Espèces affectées

Nous nous limit erons à l ’étude de Bes noitia besnoi ti, s eul e espèce prés ent e en France. Les hôt es int ermédiaires peuvent être l es bovins, les équidés , l es cervidés (R enne) et divers rongeurs .

Besnoiti a besnoiti est une coccidi e, dont les hôt es défi niti fs sont le chat et l e

l ynx.

L’herbi vore (Bos t aurus) n’est qu’un hôte int erm édiai re, qui s ’infeste en ingérant des végétaux ou des céréal es, souill és par des ook yst es . On peut recens er qui nze aut res espèces d’hôt es i nterm édi ai res naturels de Besnoit ia

(15)

De nombreux mam mifères s auvages et certains ois eaux j ouent l e rôl e de réservoir de parasit es, s ans pour aut ant en être affectés.

De nombreux hôt es interm édi ai res expériment aux sont utilis és. C e sont pour la plupart des pet its anim aux de l aborat oire, comm e l e cam pagnol (Mi crotus

arvalis) ou le lièvre (Lepus europaeus), qui ne sem blent pas avoir

d’im portance dans l’épidémiologi e de l a maladie. D’aut res hôtes interm édi ai res appartenant à la sous-fam ille des bovinés (mouflons, mout on, chevreuil ) pourraient être des réservoi rs potenti els de parasit es dans l a nat ure.

La mort alit é lors de cett e m al adi e es t habituell em ent fai bl e (5% envi ron). Mais l a préval ence de cett e m al adi e peut être t rès importante en l ’abs ence de tout t rait em ent.

L’am ai griss em ent rapide et profond des s ujet s att eint s, la grande fréquence de stérilit é chez les mâl es, font de la bes noiti os e une mal adi e à fort es répercus sions économiques.

2. Répartition géographique de la Besnoitiose en

France

J usqu’en 1955, l es publi cat ions français es font ét at de l a bes noitiose dans la plupart des départ ement s du Sud-Ouest. En effet, jus qu’en 1955 (cart e n°1), les fo yers de bes noit iose, au nombre de s ept , sont uniform ém ent répartis dans tout l e sud-ouest. Le plus import ant se localis ait dans l es haut es vall ées de l’Aude et de l’Ariège.

(16)

Carte n°2: les foyers de besnoitiose bovine dans le sud-ouest de la France (22)

A l’heure actuell e, il ne rest e qu’un fo yer qui s’ét end des haut es vall ées de l’Ari ège et de l ’Aude vers le pi émont ari égeois , audois et celui des P yrénées Ori ent al es (cart e n°2).

(17)

La cinqui ème part ie es t cons acrée à l’épi démiologi e et l’évol ution géographique des foyers de bes noiti os e bovine en Ariège, au cours des dix derni ères années.

3. Variations saisonnières de la maladie

La besnoi tios e est une m al adi e s ai sonnière qui sévit pri nci pal em ent en ét é, de juill et à s eptem bre, avec un m aximum d’inci dence en août . Mais ce n’es t pas une générali té.

En effet, les premi ers cas de besnoitios e bovi ne peuvent apparaît re dès le printem ps.

Des form es hivernal es peuvent auss i s e rencont rer s ur des animaux vivant à l’étable. Il s ’agit d’anim aux, port eurs lat ents (préal ablem ent infect és) de k yst es à brad yz oït es , qui en se réacti vant déclenchent une forme cli nique de bes noiti os e bovine. Le di agnost ic de ces formes hivernal es est t rès souvent tardi f, l a plupart des él eveurs et des vét érinai res confondant l a phas e fébri le, avec un début de broncho-pneumoni e. C e n’est donc, qu’à l’échec du traitement ou à l ’apparition successive d’oedèm es puis de dépilat ions et de scl érodermie, qu’ils découvrent l a vérit able étiologi e de l a m al adi e.

4. Influence de la race, de l’âge et du sexe

Ź

Influence de la race:

En Ari ège, les races Gasconne, Lim ousi ne et l eurs croi sements s ont l es plus durem ent touchées par l a mal adi e (16). Cependant ces races sont aus si, l es plus l argem ent représent ées dans ce département. Il convi ent donc de véri fier que cett e apparent e prédis posi tion racial e ne s oit pas l a conséquence d’une sur-représ ent ati on des races Gasconne, Li mousi ne et apparentées.

Ź

Influence de l’âge:

(18)

La t ranche d’âge l a plus touchée est cell e des 2 à 4 ans.

Ź

Influence du sexe:

D’après FER R IE (16), il s embl e n’ y avoir aucune rel ation ent re l e s exe des bovins et leur réceptivit é à l a mal adie. En effet, l es proport ions de vaches, taureaux et bœufs at teint s sont sim ilaires à leurs proportions naturelles dans le chept el .

Cep endant, l e sex e s embl e i nf lu er sur l a sensibi lit é à l a m al adi e: l es m âles, castrés ou non, dével oppent des form es t oujours plus s évères que les fem ell es .

5. Cycle de la besnoitiose bovine

5.1. Généralités:

Le parasit e Bes noiti a besnoiti est une coccidi e qui à pour hôt e défi niti f l e chat.

Le c ycl e Félidés -Bovins -Tabani dés (schém a n°2) s embl e être de nos jours , l’h ypot hèse la plus probabl e pour expli quer l e caract ère sai sonni er de cett e mal adi e.

Il a ét é adm is que cert ains m ammi fères sauvages com me le renard (Vulpes

vul pes ), l a genet te(Genetta genett a) et l e chat sauvage (Felis sylvest ris ) sont

probabl ement im pliqués dans le c ycl e épi démi ologique, mais en t ant qu’hôt es définit ifs (30).

Le c ycl e Féli dés-Bovins -Tabani dés, précédemm ent ret enu peut s e décom pos er en deux c ycl es di stincts, chacun d’eux correspondant à un t ype de contami nation. Il s ’agit soit d’un c ycl e prim ai re de chat à bovin, s oit d’un c ycl e s econdai re par contami nation d’un bovin infect é à un bovin s ai n, par l es insect es piqueurs.

5.2.Description du cycle primaire:

(19)

une phase de reproducti on sexuée (ou gamogonie) abouti ss ant à la form ation d’ook ys te. C es derniers, élimi nés avec les fèces dans l e m ilieu extéri eur, deviennent infestants après sporulation.

Le bovin, hôt e i nt erm édiaire, s’i nfest e en i ngérant des végét aux ou des céréales souill és par des ook ys tes. Les zoït es libérés dans la lumi ère intestinal e du bovin génèrent des t ach yzoïtes , qui vont col onis er tous les tissus par voi e s anguine. Suit e à une réponse de t ype i mmun, des brad yz oït es isol és se forment dans des k ystes. La t ransmission transpl acentai re a été envisagée par SHKAP (42).

Ces k ys t es consti tuent l a form e de résis tance du parasit e. Il s sont à l ’ori gine de la cont ami nati on du félidé, hôt e défi ni tif, par une consomm ation d’abats et de vi ande crue parasi tés.

Ce c ycl e pri mai re rest e peu fréquent et d’importance épi démi ologique secondaire.

5.3. Description du cycle secondaire:

Les brad yzoït es contenus dans ces k ys tes cut anés peuvent égal ement êtr e transmi s m écaniquement , de bovi n à bovin, par des insect es piqueurs comm e les tabanidés, l es st omoxes et l e cas échéant , l es mous tiques. Ainsi de façon mécanique, l e prati cien comm e l ’éleveur pourraient t ransm et tre de la m êm e mani ère l a m al adi e, par l ’ai gui lle lors des inj ections.

Cett e t ransmi ssion par l es insect es piqueurs apparaît être l a voie pri ncipale de cont ami nat ion des bovins. Ell e permet de comprendre l a cont agiosit é de l a mal adi e et son caract ère s ais onni er, pui sque l es ins ect es pi queurs concernés évoluent dès l es premières chal eurs de l’ét é.

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DEUXIEME PARTIE:

SYMPTOMES ET LESIONS

A. Symptomatologie

B. Lésions

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L’étude des s ymptômes et des l ésions de cette m al adi e s ’avère im portant e pour di vers es rais ons .

Tout d’abord, l a bes noitiose bovine offre un t abl eau cl inique t rès parti culi er rel ati vement caractéristi que, qui perm et au prati ci en et à l ’él eveur de pos er un di agnos tic de l a mal adi e.

Les l ésions occas ionnées par cet te m aladie sont multipl es , mais une d’entre ell es prés ent e un intérêt di agnosti que : la prés ence de k yst es sur l a s cl ère oculai re des anim aux malades devenus porteurs chroniques .

En effet, l ’exam en de cet te lésion perm et de dét ect er l es porteurs l at ent s de k yst es à brad yzoïtes, véritables réservoirs pour les autres anim aux. Le dépist age de t els animaux a ét é proposé pour permettre l eur éliminati on s yst ém atique.

A. Symptomatologie

La besnoitios e offre un t abl eau cli nique t rès caractérist ique.

Après une incubation court e de 6 à 10 jours , la mal adie évol ue en t rois phases caractérist iques qui se s uccèdent dans l e temps : l a phase fébrile, l a phas e des oedèm es et enfin l a phase de dépilations et de s clérodermi e.

Cett e chronologi e des s ym ptôm es perm et le di agnosti c et condi tionne l e pronosti c.

Pour décrire l a s ym ptom atol ogi e, nous avons effect ué une s ynthès e de nos obs ervat ions personnell es et des données bibliographiques.

Ce chapitre est ill ustré par des phot ographi es des di fférents st ades de bes noiti os e bovine, s ur des cas clini ques survenus en Ari ège.

1. La période fébrile

La durée de cette phas e varie ent re 3 et 10 jours (généralem ent m oins d’une sem aine).

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Dans l es cas l es plus t yp iq ues, l a mal adi e d éb ut e b ru tal em ent p ar un s yndrom e fébril e. Le s anim aux att eints se tiennent alors à l’écart du troupeau, souvent dans l es zones om bragées (s ous les arbres , à l a l isi ère des bois ….). L’h yperthermi e es t t rès prononcée. La t empérature os cill e couramm ent entre 40 et 42°C .

Ce s yndrome fièvre est accom pagné de son cort ège habituel de si gnes non spéci fiques : abat tement , anorexie, t achypnée, ral entis sem ent de la mot ri cit é rumi nal e.

Au cours de cet te phas e, l a peau est congesti onnée et devient très sensi ble au toucher et au pincem ent dans l es régi ons du corps à peau fine : faces lat éral es de l’encolure, faces internes des membres, m am ell e ou scrotum, région périnéale, oreill es, chanfrein.

Il est obs ervé aus s i une infl amm ation ai guë des muqueuses ocul ai res et pituit ai res, respons able d’un épiphora const ant et abondant et d’écoulem ents nas aux s éreux à séro-muqueux (phot o n°1).

Photo n°1: Etat fébrile, épiphora et jetage abondant lors de la phase fébrile. (Photo J.P. ALZIEU)

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Devant cett e phase fébril e de durée brève, le praticien est amené à fai re un diagnos tic di fférentiel, très déli cat du fait des s ym ptôm es peu caractérist iques . En général, l’él eveur pens e d’abord, à un début de maladie respi ratoi re i nfecti euse ( t ype broncho-pneum oni e infect ieuse), s urvenant cl assi quement dans les t roupeaux, lors de variations mét éorologiques, d’aut ant plus que pl usieurs anim aux sont parfois att ei nts s imul taném ent .

La suspi cion d’une mal adi e res pirat oire conduit à réalis er une thérapeutique anti –infecti euse « classi que », souvent décevante et la phase d’œdème survient alors . Ainsi en zone d’enzooti e de besnoitiose bovi ne, l e prati cien devra formul er une h ypot hès e di agnos tique de bes noiti os e, si l es si gnes respi ratoi res ne sont pas trop accus és et s i les j eunes bovins de m oins d’un an ne sont pas att ei nts.

Cett e premi ère phas e doit aussi être di stinguée d’un cor yz a gangréneux (plutôt en cont exte de coexistence bovins -ovi ns avec une kératite as soci ée). Le pronosti c de cett e mal adi e s era d’autant m eill eur que sa suspi cion s era précoce et perm ett ra ainsi l a mi se en œuvre d’un t rai tem ent spéci fique dont l’effi cacit é augm ent e avec l a précocit é.

En l’abs ence d’un t rai tem ent spéci fique précoce, la bes noit iose évol ue très rapidem ent vers l a phas e d’oedèmes.

2. La phase des oedèmes

Cett e phase es t aussi appel ée « anas arque » (23). S a durée varie d’une à deux sem aines et son im port ance est proportionnell e à l a s évérité de l a phas e fébri le, à l aquell e el le fait généralement suite. Le s yndrom e fébril e régress e de façon s pect acul aire, avec une températ ure rect al e souvent revenue à l a norm al e, voisi ne de 38,5°C, l aiss ant à tort présager une guéri son. C ett e phas e semble parfoi s apparaît re d’embl ée, l orsque la phas e fébrile n’a pas été reconnue. Elle est caract éris ée par l’apparition d’œdèm es sous-cut anés (phot o n°2), en di vers endroits du corps et plus part iculi èrem ent au ni veau de l a t êt e, du fanon, en régi ons déclives et à l ’extrémité des m embres.

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Photo n°2: Œdème débutant au niveau du fanon

(Photo J.P. ALZIEU)

Au niveau de l a têt e, les oedèm es si ègent aux paupi ères , aut our des naseaux, sur le chanfrein et pl us parti culi èrem ent s ur l es ailes du nez.

D ans cert ains cas , l es o ed èmes s e locali sent p r éférenti ell ement à l a têt e, q ui peut alors augm enter cons idérabl em ent de volum e et prendre l ’aspect d’une têt e « d’hippopot am e ».

Au niveau des m embres, l’œdèm e remont e souvent du boul et j usqu’au canon ; la dém arche devi ent alors de pl us en pl us di fficile et rai de. L’œdèm e est souvent pl us m arqué sur l es membres pos térieurs. La flexion des arti culati ons semble douloureus e et l es anim aux répugnent à se déplacer et à se l ever.

Les aut res régions déclives (s crotum , mam ell e, ars , fanon) sont égal em ent œdématiées .

Chez l e m âl e, l e s crotum peut ais ément doubl er de volum e.

Chez l a vache, la s écréti on de lai t dim inue, tandi s que l a mamell e, chaude et douloureuse montre parfois des t ra yons violacés à leurs bas es.

En dehors des zones d’œdèmes, la peau est chaude et douloureuse. D’une épaiss eur import ant e, elle perd en soupl esse et élasti cité.

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Un des s ym ptôm es , aus si constant que l es oedèmes , est l’adénomégal ie des nœuds l ym phatiques superfi ci els . Ce sont s urt out l es ganglions sous -maxillai res et prés capul aires , précruraux qui s ont h ypert rophi és.

Cett e h ypert rophi e est très souvent généralis ée et s ymét rique. A l a pal pati on, l es nœuds l ym phati ques s ont indolores, chauds et durs.

Au cours de cett e phas e, des cas d’avort ement s ont ét é decri ts (34).

3. La phase de dépilations et de sclérodermie

L’œdèm e dis paraît peu à peu et l ’h yperthermie et son cortège fébrile ont enti èrement di sparu.

Les l ési ons cut anées de dépil ati ons et de s cl éroderm ie s e superpos ent aux localis ati ons des lési ons cutanées lors de la phas e des oedèm es: ell es si ègent sur la tête et l’encolure (Photo n°3), les volet s thoraciques, les membres, la raci ne de la queue, la mam ell e ou l e scrotum, le périnée et la face int erne des cuis ses (Phot o n°4).

Photo n°3: Phase de dépilations et de sclérodermie. Localisation à la tête

(Photo JP ALZIEU)

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Photo n°4: Phase de dépilations et de sclérodermie. Localisation à la face

interne des cuisses. (Photo JP ALZIEU)

A tous ces ni veaux, la peau sèche se plisse et s ’épai ssit de pl us en plus , évoquant une peau d’él éphant.

Des dépil ati ons apparais sent aux endroi ts les pl us att eints et en parti culier aux zones de pliures de l a peau. Les zones dépil ées prennent l ’apparence du «cuir t anné » et l eur couleur foncée délim ite des régi ons moins dépil ées , plus clai res. C e cont raste fait apparaît re des des sins géom ét ri ques qui donnent aux anim aux l es plus att eints, un aspect zébré (15) ou ti gré (P hoto n°5).

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Photo n°5: Phase de dépilations et de sclérodermie. Phase terminale. Robe

zébrée. (Photo JP ALZIEU)

Des crevass es, vari ablem ent surinfect ées , apparaiss ent aux zones de pliures de la peau, notamm ent au niveau des articul ati ons . On observe des es carres (Phot o n°6) et la chute de l ambeaux de peau « qui s ’exfoli ent comm e l ’écorce d’un plat ane »(16). La s tati on debout, comme les dépl acements devi ennent de plus en pl us diffi cil e.

Ces anim aux mal ades souffrent. R api dem ent essouffl és et am ai gris , il devient quasim ent impossi bl e de l es engraiss er. Ils fi niront par succom ber en quelques m ois, s’ils n’ont pas ét é auparavant abattus ou eut hanasi és, pour ét at de non-val eur économique.

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Photo n°6: Phase terminale. Persistance des oedèmes au bas des membres.

Apparition d’escarres au niveau des articulations.

(Photo JP ALZIEU)

D’aut res anim aux, m oins att eint s, survivent dans un état de chroni cit é s urt out marqué par des si gnes cut anés avec prés ence de zones dépil ées h yperkératosées foncées.

Le di agnost ic à cett e phas e est ass ez sim ple et ne peut être confondu avec une carence en zinc.

Pour confort er son diagnos tic, l e praticien i denti fiera à l’œil nu et à j our fri sant, des k yst es parasi taires de la taill e d’une tête d’épingle, pars em ant la

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conjonctive et la scl ère. Ils apparaiss ent ass ez tardi vem ent, à compt er de l a

6i è m e ou 7i è m e s em aine d’évolution (Photo n°7) et persis tent plusieurs mois .

Photo n°7: Kystes oculaires de la taille d’un grain de mil

(Photo M.FRANC)

B. Le tableau lésionnel

1. Les lésions macroscopiques

1.1. Lors de la phase fébrile et celle des oedèmes:

Dans l a phas e fébril e et cell e des oedèm es, l es l ési ons à domi nant e congestivo- hémorragi que évoquent un t ableau s epti cémique.

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XAu niveau de l’appareil locomoteur:

En plus des lésions cut anées décri tes précédemm ent, il est rel evé au niveau des arti culat ions et not amment cell e du boul et, une art hri te séro- fibrineuse avec des pét échi es . Certaines m ass es muscul aires présent ent des fo yers de dégénéres cence.

XAu niveau des grandes cavités:

L’ouverture des grandes cavit és peut révél er des zones de péritonit e et de pleurési e fibrineus e, ains i qu’un foi e m arbré (16).

Parfoi s, on peut obs erver une légère s plénomégali e.

Des pétéchi es sont présent es sur l ’endocarde, l es rei ns, l ’ut érus, l ’abdom en et la vés icul e bil iai re.

XAu niveau de l’appareil respiratoire:

Les poum ons et la trachée sont congesti onnés . Ils s ont recouvert s de pét échi es, surtout au niveau du l ar ynx et du phar ynx.

XAu niveau de la carcasse:

Comme le mont rent les phot ographi es n°8 et n°9, la carcasse prés ent e une congestion généralis ée. Ces photographi es sont cell es de l a carcas se d’un bovin de race gas conne, att eint de besnoiti os e en début d’évol ution. C es photographi es ont ét é pris es en 1994, lorsque l’abatt age d’urgence d’anim aux mal ades ét ait encore possi ble. La carcasse a ét é sai sie en t ot ali té.

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Photo n°8: Aspect congestivo-hémorragique de la carcasse lors de la

phase fébrile. (Photo JP ALZIEU)

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1.2. Lors de la phase de sclérodermie:

Dans l a phas e de s clérodermie, il existe une grande variat ion des l ésions en foncti on de l a gravit é des cas chroni ques.

Il a pu êt re observé: XAu niveau de la peau:

Les l ésions cut anées h yperkérat osiques s iègent surtout à l a part ie inféri eure des m embres, à l a tête et à l ’encolure. Les k ys t es parasit ai res constituent les lési ons él ém ent ai res caract éri stiques , ai sém ent identi fi abl es à l ’œi l nu. C es lési ons si ègent surt out à la part ie inféri eure des m embres, s ur l’encolure et l’ens embl e de la têt e. On l es trouve au s si au ni veau des épaules , des vol ets cost aux, de l a croupe et de l a région périnéale.

L’habill age de l a carcass e peut s’avérer difficil e dans l es zones où l a peau est lés ée. Dans l e derme et l e ti ssu conjonctif sous-cutané, les k ys tes sont ais ém ent identi fi abl es à l’œil nu et au t oucher (16).

XAu niveau de l’appareil respiratoire:

Les k ystes parasitaires si ègent sur les muqueuses, pituit ai re, conjonctival e, sinus al e, du phar ynx, de l a t rachée, des bronches ainsi que dans le parench ym e pulm onaire.

XAu niveau de l’appareil cardio-vasculaire:

Les l ési ons se s ituent ess ent iell em ent au niveau des veines, de l’extrémit é des membres (veines s aphènes ), de l a t êt e et de la queue, m ais aussi dans l a paroi des veines jugul ai res. Ces k ys t es sont ais ém ent i denti fiabl es à l ’œil nu et l’inti ma de ces vais s eaux revêt une apparence granul euse.

Les k ys t es s e ret rouvent aussi dans l’endocarde du cœur droit.

XAu niveau de l’appareil locomoteur:

Certai ns groupes m usculaires prés ent ent des marbrures bl anchât res. Les k yst es se rencont rent , parfois en fo yers i ntramus cul ai res, mais le pl us souvent sur l es aponévroses, les f as ci as, l e conj onctif int erm us cul ai re, l es capsu les

(34)

XAu niveau de la carcasse:

Cett e phas e de s cl érodermi e est fréquemm ent ass ociée à un ét at d’h ydrocachexie, reflet de l ’état de dénut rition de l ’anim al et aut refois, m oti f le plus f r équent d e s aisi e t ot ale à l ’abat toir.

XAu niveau de l’appareil génital:

Les tubes s éminifères peuvent être le si ège de nécros es de coagul ation et de calci fi cation. La s permatogenès e est alors plus ou moins com plèt e, entraînant une st érilit é s ouvent définitive. Des ét udes m enées sur du s perm e provenant de bovi ns att eints de besnoitiose chroni que révèl ent des modifi cations (dans le sens d’une diminution) du volume d’éj acul at, de sa coul eur, de sa densit é, de sa concentrati on, de l a m otilit é des sperm atozoïdes ainsi que du pourcentage de s permatozoï des vivants (33).

Les k ys tes peuvent encore s e rencont rer dans l a muqueus e vaginal e, dans l’endomèt re et les parois vei neus es de l ’appareil génit al. Dans l ’utérus , un granul om e parasi tai re, constitué de cellules rondes mononucl ées, l es ent oure. La prés ence de ces k yst es cont enant des trophozoït es , dans l’endomèt re des vaches suggère l a possibilit é d’une t rans mission verti cal e (34).

2. Les lésions microscopiques

2.1. Lors de la phase fébrile et de la phase des oedèmes

(16):

Les l ési ons de l a phas e fébri le et de la phas e des oedèm es sont ess ent iell em ent de nature vas cul ai re.

Elles at tei gnent d’abord l es t rès fines veines , pui s des veines plus important es, d’un diam ètre pouvant att eindre 4 mm. Il s ’agi t de throm bo-embolie, de nécros e fibrinoï de de l ’inti ma et de l a média des vaiss eaux, d’hémorragi es et d’i nfl amm ation péri vas cul ai re à éosi nophil es et à cellul es mononucléees. Des tach yzoï tes apparais sent dans l ’endot hél ium des veines cut anées.

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Les parasit es se ret rouvent alors dans les his tioc yt es périvas cul ai res, tandis que l e strat um papil losum s’h ypertrophi e, en parti culier autour des vaiss eaux dont l’endothéli um s ’épaissit .

Les throm bi, soumis secondairem ent à l a nécros e, form ent de multipl es petit es lési ons de thrombophlébite à l’ori gine des fo yers hémorragiques. Quel ques petit es art ères peuvent être att eintes.

Si el les se rencontrent surt out au niveau de la peau, des muqueuses des voies aéri ennes supéri eures et de l a conjoncti ve, ces l ésions s iègent en fait dans presque tous l es orga nes .

XAu niveau de l’appareil locomoteur:

Les l ésions m us cul aires sont de t ype nécros e-dégénérescence cireuse de Zenker avec, parfoi s, des zones de mi néralis ation. Il est ret rouvé à l eur niveau, l es m êmes l ésions vas cul ai res que dans l a peau.

XAu niveau hépatique:

Le parench yme hépatique prés ente des fo yers de dégénérescence h yaline des hépat oc yt es, avec vacuolis ation des cell ules.

2.2. Lors de la phase de sclérodermie:

Les l ésions mi cros copiques sont décrit es à différent s ni veaux:

XAu niveau du tégument:

Les l és ions cutanées sont caract éri sées par la prés ence de k yst es dans le

stratum papill osum du derm e et dans l es zones l es plus vascul arisées du

conjoncti f s ous cut ané. Il n’ y a jam ai s de k yst es dans l’épiderme.

Autour des k ys t es, l a peau réagit en l es ent ourant d’une zone fibro-cel lul ai re, riche en col lagène.

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XAu niveau cardiovasculaire:

Dans l es parois des vais seaux, l es k ys t es peuvent s e local iser à t ous l es niveaux : intim a, m édia et adventi ce. Ils font souvent sailli e dans l a l umi ère des vaisseaux, groupés en amas.

Il s peuvent être sessiles ou même pédonculés , mais dans tous les cas, ils restent recouverts par l ’endothélium veineux.

XAu niveau de l’appareil respiratoire:

Des k ys t es s ont souvent ret rouvés dans la m uqueuse du sept um nas al et de l’ethmoïde, dans l es fais ceaux mus cul ai res du pourtour des narines, dans l e lar ynx et la t rachée, mais surtout dans l e str atum papillosum du m ufl e où ils adhèrent aux gl andes sudori pares.

XAu niveau de l’appareil locomoteur:

C’est au ni veau des muscles, que la réact ion de l ’hôte à la présence des k yst es est la pl us s évère. On décri t aut our des kys tes, une int ens e réaction cel lul ai re, d’abord granulom at eus e, avec une deuxième couche comprenant de très nombreus es cellules en fuseau. L’ens em ble est entouré d’une zone nécroti que (dégénéres cence cireuse de Zenker).

XAu niveau du système lymphatique:

Les nœuds l ymphati ques présent ent une h yperpl asi e l ym phoï de. Il n’a pas été mis en évi dence de kys tes dans l es gangli ons, excepté sous l a capsul e.

XAu niveau de l’appareil génital:

La besnoiti os e bovi ne caus e des l ésions bilat éral es d’orchit e et d’épidi d ymit e (15).

Les tes ticul es sont envahis de grandes zones de nécrose, de coagulat ion des tubes s émi ni fères. L’asperm at ogenès e es t plus ou m oins complèt e. Sur l es testi cules de taureaux attei nts de bes noitiose chronique, des im ages de calci fi cations sont décrit es . En effet, GIANC AM ILLO et COLL (24), après radiographie de t es ticul es de t aureaux att eint s de besnoi tios e chroni que, décrivent des im ages de cal ci ficati ons focales ou mul tipl es, de t aill e et

(37)

Il exist e une réaction interstit iell e l ym phoc yt aire, près des zones de nécros e et surtout autour des kys t es(15). Enfi n, l es l ésions vas cul ai res habituell es s e ret rouvent à tous l es niveaux du t est icule.

Des k yst es peuvent être prés ents dans l a muqueus e vaginal e, au ni veau de l’endomèt re et dans les parois des vei nes de l ’appareil géni tal fem ell e. Dans l’ut érus , un granul ome parasit ai re entoure l es k ys tes.

XAu niveau de l’œil:

Il n’ y a pas de k ys t e dans l a cornée avas culai re norm al e.

Il s s ont par cont re nombreux dans l ’iri s, rares dans l es corps ci liaires. Les k yst es sont abs ents de l a choroïde et de l a rétine.

Il s sont en grand nombre, dans la s cl ère et surtout, dans l a conjonctive bi en vas cul aris ée qui l a recouvre.

(38)

TROISIEME PARTIE:

DIAGNOSTIC DE LA MALADIE

A. Diagnostic clinique

B. Diagnostic expérimental

C. Diagnostic différentiel

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Le di agnosti c de l a mal adi e en phas e ai guë doit êt re précoce dans l a mesure où le t rait em ent, pour êt re effi cace, doit êt re inst auré l e plus rapidem ent possi ble au cours de la phas e fébril e ou cell e des oedèm es.

Pour l es anim aux port eurs chroni ques de Bes noiti a besnoi ti, le diagnosti c aus si t ardif soit -il est t rès im port ant, pui squ’il perm et d’élimi ner l es réservoirs pot enti els de la maladie.

A. Diagnostic clinique

Le di agnosti c cli ni que de l a maladi e repos e sur l es élém ents du t abl eau clini que et sur l es lésions macros copiques concomi t ant es, ais ém ent identifiables.

1. Suspicion clinique précoce

La sus pi cion précoce est d’abord bas ée sur des considérat ions d’ordre épi démi ologique. En effet , la m aladi e sera plus facil em ent di agnost iquée dans les fo yers habit uel s de besnoitiose, comme en Ari ège, où ell e sévit surtout pendant l’ét é ( période d’acti vit é maj eure des ins ect es), plut ôt sur de j eunes bovins de deux à quat re ans , vivant en plein air et soumi s au cont act de tabani dés.

Le s yndrome fébril e ini tial, dans l es cas t ypiques , est i ntens e et surtout d’apparition brut al e : les anim aux attein ts rest ent à l ’écart et cherchent des endroi ts om bragés (sous l es arbres par exempl e). C ependant ce s yndrom e fébri le pass e s ouvent inaperçu lorsque l es ani maux esti vent et sa dét ecti on nécessit e une survei l lance accrue du t roupeau.

Dès la mani festat ion des modificati ons précoces cut anées et s urt out des premi ers oedèm es, l e di agnosti c clini que est al ors s ans équi voque.

2. En phase de sclérodermie

(40)

est fait appel à l a méthode simpl e, spécifi que et fi able qu’est la mis e en évi dence, par exam en visuel, des k yst es oculaires du parasit e. Ils sont généralem ent situés au niveau de l a s cl éroti que s eul e, j am ai s sur la cornée, rarem ent sur le bord des paupi ères. Com me ceux que l’on peut obs erver sur une biopsi e cutanée, ce sont de petits grains blanchâtres en surél évati on, rugueux au toucher, de la taille d’une têt e d’épi ngl e.

Il s sont touj ours bil atéraux. Leur nom bre vari e de quelques unités à plusieurs dizaines sur chaque œil.

B. Diagnostic expérimental

Le di agnosti c expériment al ne présent e qu’un int érêt très limité, puisque tardi f. En revanche, il perm et de caractéris er de m ani ère i ncont est abl e l a maladi e et surtout de déceler toutes les formes inapparent es .

Deux poss ibilit és sont offert es au prat ici en : l ’hist ologie et l a sérol ogi e.

1. L’histologie

Ź La confirmation expérimentale du diagnostic peut être effectuée, après biops ie d’un l am beau de conjoncti ve, port eur de k yst es . C e prél èvem ent est facil e à réalis er, après insti llation d’un coll yre anesthési que. Après diss ection du lambeau, un ou deux k ys tes peuvent être écras és ent re l am e et l am ell e, libérant ainsi de nombreux brad yz oïtes, di rectem ent obs ervabl es au micros cope, s ans col oration.

On peut aussi mettre les parasit es en évi dence, sur l e produit de raclage de l a conjonctive, fixé à l ’al cool m éth yl ique et col oré pendant 30 minut es dans du Giemsa tamponné par du phos phate à 10% (36).

Ces k ys t es oculai res se rencont rent chez presque t ous les bovins att eint s de forme chroni que de bes noiti os e. L’obs ervati on de ces k ys tes perm et, en outre, de dat er ass ez préci sém ent l ’anciennet é de la m al adi e. En effet, lorsqu’ils comm encent à apparaît re, le s yndrom e fébril e initi al a débuté 35 à 49 jours auparavant (20).

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Ź L’autre examen histologique consiste à réaliser une biopsie d’un lambeau cut ané, puis à effect uer une coupe histol ogique. Les k ys t es mesurent 200 à 400 ȝm (11) et sont constitués d’une paroi élaborée par l’hôte, contenant des brad yzoïtes.

2. La Sérologie

La s érol ogi e consi s te à met tre en évi dence l es anti corps anti -Bes noiti a, produits par l e bovi n cont aminé.

SHKAP (38) et s es collaborateurs ont étudi é l es di fférent es m ét hodes utilis abl es dans le diagnosti c sérol ogi que de la besnoitiose. La fixation du com plém ent ne sem ble pas êt re une m ét hode prom ett eus e, parce qu’il existe des réacti ons crois ées avec l a toxopl as mose, ce qui enlève toute fi abili té à cette m éthode (25).

La s érologi e peut donc êt re réalis ée par le bi ais de deux t echni ques différent es: l ’im munofl uorescence indi rect e (IF I) et par la mét hode ELIS A(Enz ym e Li nked Imm uno Sorbent Ass a y). Mal gré les es sais prom ett eurs de fai s abili té de ces deux tests (37), l a sérologi e n’est pas utilis ée en France.

2.1. La méthode ELISA:

Le principe est de mett re en cont act l e sérum de l ’anim al suspect, avec l’anti gène spéci fique du paras ite, préal abl em ent fixé s ur un s upport plastique. Si le sérum de l’animal suspect contient des anticorps anti - Bes noiti a, alors ceux-ci i ront s e fixer sur l e s upport pl asti que.

Après rinçage soi gneux du support, l e complexe anti gène-anti corps est révél é grâce à un anti corps s econdai re (qui va s e fixer sur l ’anti corps anti -

Besnoiti a), lui -m êm e coupl é à une enz yme capable de dégrader un substrat

spéci fique donnant une coloration quanti fiabl e par spect rophotomét ri e. Ai nsi , l’int ensit é de l a col oration est direct em ent proportionnelle à la quantit é de

(42)

Par cons équent l a dét ermi nation de l a densi té optique de la soluti on obtenue perm et d’accéder au titre en anticor ps du sérum de l ’anim al t esté.

Mêm e si l a m ét hode ELIS A est une méthode enti èrement st andardis ée et fiabl e qui perm et un diagnost ic de m ass e, ell e n’est pas uti li sée en prati que, sans dout e par manque de demande de la part du terrain.

2.2. L’immunofluorescence indirecte(IFI):

L’ IF I reprend le pri nci pe de l ’ELIS A, mais l e complexe anti gène-anticorps est révél é par un anticorps s econdaire conjugué à un fluorochrom e. C es anti corps secondaires sont com pt és visuellement sous un micros cope à ultravi ol ets. Ainsi l a mesur e de l a fl uorescence perm et de déterminer l e tit re en ant icorps du s érum à t est er. C ’est une méthode s emi -quant itati ve, lourde à mett re en pl ace car elle nécessite un temps de compt age des parasit es important.

2.3. Etude de la spécificité et de la sensibilité de ces deux tests:

JANITSCHKE (26) a poursuivi les travaux de SHKAP, afi n de préciser l a spéci fi cit é et l a s ensibilit é de l ’ IF I et de l ’E LIS A. La s ensibilit é des deux méthodes s embl e équivalent e avec un l éger avantage pour l ’IF I (seELIS A= 83% et s eIF I=91%).

Pour ce qui es t de l a spéci fi cit é, l es deux méthodes sont équi val ent es.

L’ IF I uti lis e com me anti gène, soit des tach yzoï tes libres is sus du liquide d’as cit e de gerboi se expérim ent al ement infes tée, s oit des brad yz oït es d’ori gine bovine. Il existe des réacti ons crois ées avec l a t oxoplas mos e (25). La diluti on retenue pour l e s euil de pos i tivit é en E LIS A vari e de 1/ 16 à 1/ 64 selon l es auteurs.

C. Diagnostic différentiel

(43)

être confondue avec d’aut res dermatoses h yperkératosiques et/ou oedém at eus es . Ainsi la besnoitiose ne devra pas êt re confondue avec les di fférentes pathol ogies suivantes (22):

1. Les pathologies à dominante cutanée:

1.1. Les gales

Ce s ont des affect ions t rès pruri gineus es , pouvant engendrer en fi n d’évol ution un état h yperkératosique. Il existe chez l es bovi ns t rois t ypes de gal es : l a gal e s arcoptique, ps oroptique et chori opti que. La gal e s arcopti que, du fait de s a locali sati on sur l’ens em bl e du corps et de l’i mportant pruri t qu’ell e engendre, est à prendre en com pt e dans l e diagnosti c différenti el . Cependant l es gal es ne s ont j am ais fébriles ni oedém at eus es et un grat tage cut ané perm et de m ettre en évidence l es acari ens res ponsabl es.

1.2. Les phtiriases

Ce s ont des affect ions pruri gi neus es, res pons abl es de l ’apparition de croûtes et s urtout d’un épai ssiss em ent de l a peau autour des yeux, de l’encol ure et sous la queue.

Ell es ne s ont général em ent pas confondues avec l a bes noitios e, car l es phti riases sont des pat hologies plutôt hivernal es et s ans répercussi ons sur l’état général ; de pl us, l ’intensit é du pli ssem ent de l a peau est bi en moindre que lors de besnoitiose.

1.3. La démodécie

Elle génère des l ési ons, général em ent discrètes, représent ées par des petit s nodul es dans l es fol licul es pileux de l ’encolure et du garrot . Ell e est plutôt rare chez l es bovi ns.

1.4. La dermatophilose

(44)

Les lési ons si ègent sur la croupe, le dos, l e garrot, l e bord supéri eur de l’encolure, l es côtes et parfoi s la t ête. C’est une affection que l ’on peut rencont rer en France et parti culièrem ent dans l e s ud-oues t.

La premi ère indicat ion de l ’apparition de cett e affecti on es t le hériss em ent en pi nceau de quel ques touffes de poi ls et l a présence de petits nodules ferm es et s ecs sur une peau rugueus e et épais si e.

Une parakératos e s ’inst all e ensuit e, accompagnée d’alopéci es et d’une l égère fiss urati on du ti ssu cutané sous-jacent. L’ adénopathi e est égal em ent de règle. Cett e m al adi e s’exprime surtout au début du printem ps et en automne- hi ver.

1.5. La dermatite nodulaire cutanée

C’

est une mal adie viral e caractéris ée par l ’éruption de nodul es cutanés, accompagnée d’œdèmes des membres et d’adénit es superfi ci elles . Ces nodul es qui si ègent préférent iell em ent s ur l ’encol ure et les fl ancs , sont beaucoup pl us volumi neux que ceux de l a bes noiti os e.

La m al adi e n’a encore j amais ét é décrite en France.

1.6. L’ichtyose congénitale

Elle se caract érise par l a prés ence d’une h yperkératose, sui vie d’exfoli ation du revêt em ent cut ané, au niveau du dos , du garrot , des faces l at éral es de l’encolure et du m ufl e.

Les zones alopéci ques se fissurent, puis s’ul cèrent . On ne décèl e aucun nodul es à l a pal pation et l ’h ypert hermi e ne s urvi ent que l ors de com pli cat ions bact éri ennes.

1.7. Le syndrome dermatite prurigineuse de la vache

laitière

C’est une h yperkérat os e toxique, accom pagnée d’h yperthermi e due à l’ingestion d’ensil age contenant un cons er vateur à bas e d’acide sul furique et de form ol. Ce s yndrome ne sem bl e sévi r que sur des bovins à robe pi e-noi re et provoque, out re les l ésions cut anées (non nodul aires ), des hém orragi es internes di ffus es t rès import ant es .

(45)

1.8. Les parakératoses

Hérédit ai res ou cons écutives à une carence en zinc, ell es s e caractéris ent par un m auvai s ét at général et l ’appari tion de pl aques de parakératose douloureuses à l a palpati on, form ant un enduit crust acé dur et épai s à l a bas e des cornes, s ur l e m ufl e, au niveau des arti cul ations des m em bres, de l a vulve et à l a péri phéri e de l’anus . Il n’ y a pas d’h yperthermi e.

1.9. Les intoxications par des légumineuses (vesces,

trèfles et lupin)

Elles s e t raduis en t par l ’app ari tion d ’u ne derm atit e p ap ul euse att ei gn ant l a têt e, l e cou, la m amelle, les t ra yons, le s crotum et l e périnée.

Ces papul es peuvent être tellement nombreus es qu’ell es confl uent , provoquant des l ésions al opéciques à contours di ffus. Ces int oxications se caract éris ent en outre par l ’appari tion d’une conj oncti vite, d’une congest ion et d’un œdèm e des paupi ères , de j et age et d’une sali vati on abondant e. Mais l es ani maux prés ent ent égalem ent une diarrhée s évère.

De pl us cett e i ntoxi cation pl utôt rare de nos jours , qui évol ue vers l a mort dans 50% des cas, se rencontre en mai ou juin, donc plus précocement que la bes noiti os e.

2. Les pathologies à dominante

congestivo-hémorragique:

2.1. Le coryza gangréneux

Il es t à envis ager à s a phas e ai guë début ante, lors de l a péri ode de j et age avec s yndrom e fébril e int ens e, surtout s ’il y a coexistence entre ovins et bovins . Cependant, il est s ouvent rel evé une kératite bl eue bil at éral e as sociée et toujours une h ypert rophi e gangli onnai re généralis ée.

(46)

2.2. Les broncho-pneumonies

La bes noiti os e est à différenci er d’une broncho-pneumoni e, lors de l a phas e fébri le. En effet, l ’h yperthermi e important e, l ’abattement, la tach ypnée, l’anorexie, l ’arrêt de l a ruminati on et l e j et age bi lat éral séro-muqueux à muco-purul ent sont des él éments clini ques pouvant fai re penser à tort à une broncho-pneumoni e. L’ex am en cli nique pouss é, l’auscult ation et la percussi on de la zone de proj ect ion des poumons doi vent permettre de l ever l e dout e. C’est concrèt em ent le principal diagnosti c di fférenti el à effectuer sur le terrain en phase fébrile.

(47)

QUATRIEME PARTIE:

METHODES DE LUTTE

A. Traitements

B. Prophylaxie

(48)

A. Traitements de la besnoitiose bovine

Le trait em ent cont re la besnoiti ose doit être l e pl us précoce possi ble, c’est à dire pendant l a phase fébril e ou au plus tard, cel le des oedèm es. En effet, l’effi cacit é de ce traitem ent est di rectem ent liée à la précocit é de sa mise en œuvre. C e trait em ent pass e par l ’ut ili sati on d’anti -infecti eux spéci fi ques, ains i que par l ’utili s ation d’anti -infl amm atoi res et de di uréti ques, perm ett ant de lutt er cont re l es effets s econdai res de cette m aladi e.

1. Les antibiotiques actuellement utilisés

Act uellement, l e traitem ent de choix reste l’utili sat ion de sulfami des. La sulfami dothérapi e doit être effectuée pendant cinq jours . La Sulfadi mérazine s’uti lis e à l a posologi e de 30 à 50 ml de la s oluti on à 33 % pour 100 kg de poids vi f, deux foi s à 48 heures d’int ervalle et est admi nistrée par voi e intraveineuse. Elle est associ ée à du S ulfathi azol per os (20 g/jour/bovin) ou bien à des sul famides par voi e parent éral e.(22)

Certai ns prati ci ens utili sent l a spi ram yci ne (S uanovil® ou Captalin®), ass oci ée au trait em ent précédent ou l e t oltrazuril (Ba ycox ®). Le Ba ycox est admi nist ré per os à l a posol ogi e de 80ml pour 100 Kg de poids vif, m él angé à 80 ml de prop yl ène gl ycol et à 160 ml d’eau(22). Ce t raitem ent est onéreux et les résultats sont variables selon les praticiens.

Sur les s ept vét éri nai res que j’ai questionnés en Ari ège, seulem ent deux utilis ent le t rait em ent à bas e de t olt razuri l.

D’aut res m ol écules ont ét é expérim entées : la parvaquone (Clexon ®) et l’halofuginone (Halocur ®). S eul e l a parvaquone a donné de bons résul tat s ; on peut obs erver l a régres sion des s ym pt ômes cut anés et m ême l a disparition des k ys tes oculai res, au bout d’un m ois dans un ti ers des cas (37).

L’ox yt ét rac ycli ne peut aussi être utili sée sous s a form e longue action (Terram ycine .L. A ®), à la posologi e usuel le de 10 m g/ kg, en réalis ant t rois injecti ons à 48 heures d’int ervall e. En effet, avec l ’ox ytétrac ycli ne à l a

(49)

com plèt e chez des gerbill es (Meri ones tristami shaw ii) ou des l api ns, qui avai ent reçu une infection fatale de Bes noiti a bes noiti. Avec l’ox yt étrac ycline, la rém issi on des s ym ptôm es s ’obtient en 24 à 48 heures, lors qu’on int ervi ent précocem ent, en début de phas e fébril e.

Au Kaz akhstan en 1979, UVALIEV et coll. ont propos é un traitem ent des cas de bes noiti os e bovi ne chroni que, qui s’étale s ur 45 jours : ils ass oci ent l’appli cation locale d’un topique à base de Chl orophos, à une l ’inj ection intraveineuse de Lugol (43).

Tous ces trait em ents ant ibiot iques doi vent obli gat oi rem ent être ass oci és à une thérapeuti que anti -inflammatoi re adapt ée.

2. Les anti-inflammatoires et les diurétiques utilisés

Les anti -infl amm atoires non stéroï di ens sont utili sés en phas e fébri le pour leurs propri étés anti p yréti que et anti -i nfl amm atoi re.

Les mol écules les pl us utilis ées sont l e kétoprofène (Két ofen 10% ®), l’acide tolfénamique (Tol fi ne ®), la flunixine (Finad yne ®).

Les corti coïdes s ont utilis és dans une moindre m esure. Cependant, il es t intéress ant de l es utilis er pour leur propri ét é ant i-oedémat eus e l orsque l’anim al s e trouve en phas e des oedèm es.

Lors de l ’apparition d’œdèmes t rop important s, il peut êt re int éres sant d’avoi r recours à l ’util is ation de di uréti ques. Le diuréti que le pl us utilis é chez l es bovins est l’h ydrochl orothi azide qui est ass oci é à l a dexam éthas one (Di urizone ®). L’utilisation de ce di urétique se fait généralem ent lors d’œdèmes import ant s ( 20 ml par j our pendant 2 jours puis 10 ml le troisi èm e jour).

B. Prophylaxie

Il va être envisagé successivement la proph ylaxie médi cale et la proph ylaxie sani tai re. La proph ylaxie m édi cal e quasi inexist ant e en France est délai ss ée

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