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Légifrance - Publications officielles - Documents administratifs - DAE n° 0007 du 15/04/2010

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DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

NEUVIÈME ÉDITION

POURSUIVRE à PRÉSIDE

L’Académie française publie ici, au fur et à mesure de l’avancement de ses travaux, la suite

de la neuvième édition de son Dictionnaire, dont le tome I, A à Enzyme, a paru en novembre 1992,

et le tome II, Éocène à Mappemonde, en novembre 2000 (Imprimerie nationale – Librairie Arthème Fayard).

Le lecteur voudra bien se reporter à la liste des abréviations utilisées figurant dans le premier et le deuxième tome.

+:HRBLDL=UUU\UY:

DIRECTION DE L’INFORMATION

LÉGALE ET ADMINISTRATIVE

26, rue Desaix, 75727 PARIS CEDEX 15 www.dila.premier-ministre.gouv.fr www.journal-officiel.gouv.fr Standard . . . 01 40 58 75 00 Accueil commercial . . . 01 40 15 70 10 Télécopie . . . 01 40 58 77 57 Année 2010. – No 7

ISSN 0242-6773 Jeudi 15 avril 2010

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

ÉDITION DES

(2)

Message aux abonnés de l’édition papier

des documents administratifs

Les documents administratifs sont dorénavant disponibles

en version électronique authentifi ée sur :

www.journal-offi ciel.gouv.fr

Certains documents pourront ne plus être diffusés sur support papier

(3)

DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

NEUVIÈME ÉDITION

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Conformément aux dispositions prises par elle, et dont elle a fait état

dans le tome I de la présente édition du Dictionnaire, l’Académie signale

ci-dessous les mots pour lesquels une nouvelle orthographe a été

recommandée. Ces mots, dans le corps du texte, sont suivis d’une

indication typographique en forme de losange (

‘

).

L’Académie a précisé qu’elle entendait que ces recommandations

soient soumises à l’épreuve du temps. Elle maintiendra donc les

graphies qui fi gurent dans son Dictionnaire jusqu’au moment où elle

aura constaté que les modifi cations recommandées sont bien entrées dans

l’usage.

– Pousse-café, pl. pousse-cafés

– Pousse-caillou (sing.), pl. pousse-cailloux

– Poussepousse, pl. poussepousses

– Puissè-je ; pussè-je

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POU POU

POURSUIVRE v. tr. (se conjugue comme Suivre).

XIIe siècle, parsivre, porsivre ; XIIIe siècle, poursuivre. Issu, par

l’intermédiaire d’une forme *persequere, du latin persequi,

« suivre obstinément, poursuivre ».

1. Suivre dans sa fuite, sa course une personne ou un

animal, afi n de les atteindre, de les capturer. Poursuivre des

fugitifs, poursuivre l’ennemi. Ils l’ont poursuivi en voiture. Un cerf poursuivi par les chasseurs. Le chien a poursuivi le lièvre.

Par anal. DROITMARITIME. Prendre en chasse un navire

étranger, si besoin est jusqu’en haute mer, lorsqu’il a commis une infraction dans les eaux territoriales d’un État.

Poursuivre un navire pour l’arraisonner.

Fig. Tourmenter ; s’acharner sur. Ils l’ont poursuivie de

leurs calomnies, de leurs reproches. Poursuivre quelqu’un de ses assiduités. Le sort, le malheur le poursuit.

Par ext. Rechercher avec obstination. Poursuivre un but,

un avantage. Poursuivre un idéal. Spécialt. Poursuivre une femme, la presser d’accorder ses faveurs.

2. Attaquer quelqu’un en justice, agir contre lui par les

voies de la justice. Poursuivre quelqu’un devant les

tribu-naux. Poursuivre un artiste en contrefaçon. Poursuivre pour tentative de meurtre. Poursuivre au criminel, au civil ou,

vieilli, poursuivre criminellement, civilement. Par méton.

Les lois pénales déterminent la manière de poursuivre les délits et les crimes. Poursuivre un procès, une affaire, une expropriation, un arrêt, accomplir les procédures

néces-saires pour faire juger un procès, une affaire, pour obtenir une expropriation, un arrêt.

3. Continuer ce qui a été commencé. Poursuivre une

tâche. Il poursuit des études de droit à Oxford. Poursuivre son chemin, son voyage. Après un silence, il poursuivit son récit. Absolt. Vous avez bien commencé : poursuivez. Mais je vous ai interrompu, poursuivez. En incise. De plus, pour-suivit-il,…

Pron. Se prolonger. L’enquête se poursuit. La route

se poursuit jusqu’à ce hameau. DROIT CIVIL. Un bail qui

se poursuit. Ainsi qu’il se poursuit et comporte, formule

notariale qui, dans un acte de vente, d’achat ou de location, indique qu’il n’y aura pas un plus long détail, une plus longue description du bien. Vendre une maison ainsi qu’elle

se poursuit et comporte.

POURTANT adv. XIIe siècle, portant, puis pourtant. Composé

de pour et de tant.

Néanmoins, pour autant, malgré cela. C’est pourtant vrai.

La situation est critique ; pourtant il ne faut pas désespérer. Ils ont gagné, et pourtant ils étaient inférieurs en nombre. Il était pourtant entendu qu’elle viendrait. Expr. Et pourtant elle tourne, se dit par allusion à la phrase qu’aurait prononcée

Galilée, alors qu’en 1633 il était contraint par le Saint-Offi ce de nier la rotation de la Terre autour du Soleil.

POURTOUR n. m. XIVe siècle. Déverbal de l’ancien français

portorner, « retourner, renverser », lui-même issu du latin populaire

*protornare, composé de pro, « en avant », et tornare, « tourner ».

Ligne délimitant la surface, l’étendue, la forme d’un objet ou d’un lieu, en en faisant le tour. Le pourtour d’un

plafond, d’une colonne. Le pourtour d’un champ. Dessiner le pourtour d’un visage.

Par ext. Partie, surface qui borde cette ligne, à l’intérieur ou à l’extérieur. Ce papillon a des ailes au pourtour sombre.

Planter une haie sur le pourtour d’un terrain. L’implanta-tion phénicienne dans le pourtour méditerranéen.

Spécialt. ARCHIT. Le pourtour du chœur, le déambulatoire

disposé autour du chœur d’une église.

POURVOI n. m. XIVe siècle, au sens de « précaution,

prévoyance » ; XIXe siècle, au sens actuel. Déverbal de pourvoir.

DROIT. Recours extraordinaire par lequel on attaque devant

la Cour de cassation ou le Conseil d’État un jugement rendu en dernier ressort, pour vice de forme ou pour infraction à la loi. Introduire un pourvoi en cassation. Pourvoi admis,

rejeté.

Par ext. Tout recours contre une décision de justice ou un acte de l’administration. La cour d’appel a conclu à

l’irrece-vabilité du pourvoi. Pourvoi en grâce, demande adressée au

président de la République pour obtenir une commutation ou une remise de peine (on dit plutôt Recours en grâce).

POURVOIR v. tr., intr. et pron. (je pourvois, nous

pourvoyons ; je pourvoyais ; je pourvus ; je pourvoirai ; que je pourvoie ; que je pourvusse ; pourvoyant ; pourvu).

XIIe siècle. Issu du latin providere, « voir en avant, prévoir,

organiser ».

1. V. tr. Pourvoir quelqu’un de, le mettre en possession de

ce qui lui sera nécessaire, utile. Il était pourvu de lettres de

recommandation, d’une provision d’argent. Se pourvoir de livres pour le voyage. Sans complément indirect. Ce père avait bien pourvu tous ses enfants, il avait assuré leur avenir

matériel. Ellipt. Des gens pourvus, bien pourvus, qui jouis-sent d’une confortable aisance.

Fig. Doter, douer. La nature l’a pourvu d’une solide

consti-tution, de grâces, d’attraits. Une femme pourvue d’une intel-ligence exceptionnelle. Le héron est pourvu d’un long bec.

Par ext. Garnir un objet, un lieu de ce qui convient à sa destination, de ce que requiert son usage. Un récipient

pourvu d’un couvercle. Pourvoir un navire de vivres, de combustible avant son départ. Une voiture pourvue de la direction assistée. Pourvoir un magasin d’un système de sécurité effi cace. Une épicerie bien pourvue.

Spécialt. Pourvoir un emploi, un poste, désigner, par nomination ou par élection, le titulaire de cet emploi, de ce poste. Ellipt. Postes, sièges à pourvoir. Trois fauteuils

doivent être pourvus à l’Académie française.

2. V. intr. Pourvoir à, subvenir à, aviser aux mesures

néces-saires à ; remédier, parer à. Il y a pour les parents obligation

de pourvoir à l’entretien, à l’instruction de leurs enfants. Pourvoir aux dépenses d’une entreprise. On a pourvu à tout. Il faut pourvoir à ce désordre.

3. V. pron. DROIT. Exercer un recours devant une

juridic-tion supérieure, en particulier la Cour de cassajuridic-tion ; par ext., intenter une action devant un juge, recourir à un tribunal, à une autorité. Se pourvoir en appel. Se pourvoir en grâce

auprès du président de la République. Absolt. L’avocat a incité son client à se pourvoir.

*POURVOIRIE n. f. XIVe siècle, au sens d’« offi ce de

pourvoyeur du couvent ». Tiré de pourvoyeur.

Anciennt. Dans la maison d’un roi, d’un prince, dans un monastère, etc., lieu où se trouvaient les provisions que devaient répartir les pourvoyeurs ; logis de ceux-ci.

POURVOYEUR, -EUSE n. XIIIe siècle, pourveur ; XIVe siècle, pourvoyeur. Dérivé de pourvoir.

1. Anciennt. Personne qui, au sein d’une maison, d’un

monastère, etc., était chargée de l’approvisionnement en victuailles. Les pourvoyeurs de la maison du roi. « La

Pourvoyeuse », tableau de Chardin.

2. Personne qui fournit, qui procure. Le maréchal de

Bassompierre, au XVIIe siècle, avait la réputation d’être

un pourvoyeur de bonne chère. Pourvoyeur de fonds. Pourvoyeur en drogue. Absolt. Une pourvoyeuse, une

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POU POU

Spécialt. MILIT. Soldat chargé d’approvisionner en

munitions une pièce à tir rapide.

POURVU QUE (s’élide en pourvu qu’ devant il, ils, elle,

elles, on, un, une) loc. conj. XIVe siècle. Composé de pourvu,

participe passé de pourvoir, et de la conjonction que.

Suivi du subjonctif. Introduit une proposition subor-donnée indiquant une condition nécessaire et suffi sante à la réalisation d’une action. Il répondra favorablement à votre

demande pourvu que vous fassiez l’effort de venir le voir. Pourvu qu’elles ne troublent pas l’ordre public, ces manifes-tations sont autorisées. « Qu’importe le fl acon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? », vers de Musset devenu proverbial.

Employé en tête d’une proposition indépendante, exprime un souhait. Pourvu qu’il ne lui arrive pas malheur ! Pourvu

que cela dure… Pourvu que enfi n sa bonne humeur revienne ! Pourvu peut parfois être séparé de que. Pourvu cependant qu’il lui pardonne. Pourvu, pensa-t-elle avec angoisse, qu’il ne leur soit rien arrivé.

*POUSSAGE n. m. XXe siècle. Dérivé de pousser.

Mode de transport fl uvial qui consiste à utiliser un pousseur pour faire avancer des barges reliées les unes aux autres.

POUSSAH n. m. XVIIe siècle, pussa, « idole des Indiens » ; XVIIIe siècle, poussa, « idole chinoise » ; XIXe siècle, poussah, aux

sens actuels. Emprunté du chinois p’usa, « image de Bouddha », tiré du sanscrit bodhisattva, lui-même composé de bodhi, « éveil », et sattva, « essence ».

Magot à base hémisphérique lestée de plomb, qui se redresse toujours après qu’on l’a incliné.

Fig. et plaisant. Désigne un homme court et bedonnant.

POUSSE n. f. XVe siècle. Déverbal de pousser.

1. Le fait d’apparaître et de croître. La pousse des cheveux.

La pousse des dents chez le nourrisson. La pousse des bourgeons, des feuilles au printemps. Un arrosage régulier et une bonne exposition favorisent la pousse des plantes.

2. Jet nouveau, branche ou feuille nouvelle que produisent

les arbres, les arbustes, les plantes ou les légumes à certains stades de leur développement, notamment au printemps.

Le bouleau a déjà ses premières pousses. L’endive est une pousse de chicorée sauvage que l’on cultive à l’abri de la lumière.

Fig. ÉCON. Jeune pousse, entreprise de création récente,

innovante et à croissance rapide. Les jeunes pousses se

rencontrent surtout dans les secteurs de pointe tels que les biotechnologies et les techniques de l’information. Doit être

préféré à l’anglais Start-up.

3. PATHOL. ANIMALE. Nom usuel de la dyspnée chez les

chevaux.

4. Altération du vin qui le rend trouble. La pousse se

caractérise par une fermentation et un dégagement de gaz carbonique. (On dit aussi la tourne.)

*POUSSE-AU-CRIME n. m. inv. XXe siècle. Composé de

pousse, forme conjuguée de pousser, d’au et de crime.

Pop. Alcool fort, vin rouge de très médiocre qualité. Fig. Ce qui incite à une action violente. Les articles de

Marat dans « L’Ami du peuple » étaient des pousse-au-crime. Plaisamment. Ce qui invite à l’excès.

POUSSE-CAFÉ ‘ n. m. inv. XIXe siècle. Composé de

pousse, forme conjuguée de pousser, et de café.

Fam. Petit verre de liqueur ou d’alcool que l’on prend après le café.

POUSSE-CAILLOUX ‘ n. m. inv. XIXe siècle. Composé

de pousse, forme conjuguée de pousser, et de caillou au pluriel.

Vieilli. Désignait plaisamment une personne marchant beaucoup. On appelait autrefois les fantassins des

pousse-cailloux.

POUSSÉE n. f. XVIe siècle, poulcée, puis poussée. Forme

féminine substantivée du participe passé de pousser.

1. Action de pousser, d’exercer une pression, d’imprimer

un mouvement ; résultat de cette action. Vive, violente

poussée. La poussée de la foule l’a projeté en avant. Donner une poussée au balancier d’une horloge. Dans le saut en hauteur, la poussée du pied d’appel détermine la qualité du saut. La poussée de la mêlée a fait reculer l’équipe adverse.

Spécialt. AÉRON. ASTRONAUTIQUE. Force de propulsion qui

résulte de l’éjection des gaz par un réacteur ou une tuyère.

Inverseur de poussée, dispositif permettant de diriger vers

l’avant le jet d’éjection des gaz d’un réacteur afi n de freiner l’avion au sol.

2. Force exercée par le poids d’un corps, d’un objet,

d’un élément. PHYS. Poussée d’Archimède ou, simplement,

poussée, résultante des forces exercées par un fl uide sur un

corps immergé. La poussée d’Archimède, qui s’applique

sur un corps plongé dans un fl uide au repos, est une force verticale, égale en intensité au poids du fl uide déplacé par ce corps et opposée en direction. Centre de poussée d’un navire. Poussée hydrostatique, pression qu’exerce un fl uide

sur une paroi. – ARCHIT. Force horizontale ou oblique qui

s’exerce sur une structure ou une paroi verticale. La poussée

de la voûte de cette cathédrale est équilibrée par les arcs-boutants.

3. Le fait d’apparaître et de croître. Une poussée de cèpes.

La poussée des poils de la barbe à la puberté. Une poussée dentaire, chez un enfant en bas âge. MÉD. Manifestation

subite et passagère d’un symptôme. Une poussée de fi èvre.

Poussée éruptive, éruption qui survient au cours de certaines

maladies comme la rougeole, la rubéole. Spécialt. Poussée

d’adrénaline, brusque décharge de cette hormone dans le

sang, qui se produit à l’occasion d’un choc physique ou émotionnel, et se manifeste notamment par une accélération cardiaque.

Fig. Augmentation forte et soudaine. Une poussée de

l’infl ation. Péj. Accès, regain brusque et imprévisible. Une poussée de fanatisme.

POUSSE-POUSSE ‘ n. m. inv. XIXe siècle. Redoublement

de pousse, forme conjuguée de pousser.

Petite voiture à deux roues, en usage en Extrême-Orient, généralement à une place, et qui est poussée ou tirée par un homme. Un pousse-pousse mené par un coolie.

POUSSER v. tr. et intr. XIIe siècle, au sens de « haleter » ;

XIVe siècle, au sens d’« exercer une pression ». Issu du latin pulsare,

« bousculer, pousser, frapper », lui-même dérivé de pulsum, supin de pellere, « mettre en mouvement, pousser ».

I. V. tr. 1. Exercer une pression sur quelqu’un ou sur

quelque chose pour l’écarter, modifi er sa place, sa posi -tion, etc. Pousser un lit contre le mur. Pousser un caillou du

pied. Pousser un chien dehors. Il l’a poussé dans le dos et l’a fait tomber. Absolt. Ne poussez pas !

Pron. Il lui demanda de se pousser pour lui faire place.

Pousse-toi !

Intranst. ARCHIT. Se dit des terres, des voûtes, etc. qui,

par leur poids, exercent une force sur les constructions, les ouvrages. L’arche pousse contre les culées du pont. Pousser

au vide, au point de menacer la stabilité de l’ouvrage. Par

méton. Ce mur pousse, il subit une déformation du fait de la pression interne et menace de s’écrouler.

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POU POU

Loc. et expr. Pousser quelqu’un du coude, afi n d’attirer son attention, de le mettre en garde, ou en signe de complicité.

Il le poussa du coude pour lui signaler l’arrivée du contrô-leur. Les élèves se poussèrent du coude. Intranst. Pousser à la roue, faire effort pour déplacer un véhicule

immobi-lisé ; fi g., faire tout pour favoriser une entreprise, pour aider quelqu’un.

Loc. fi g. et fam. À la va comme je te pousse, d’une manière hâtive, négligée.

2. Imprimer un élan, un mouvement à ; porter vivement

en avant. Pousser un coureur cycliste pour qu’il redémarre.

Les vents ont poussé le navire contre les récifs. Pousser une bille sur la table de billard. Le berger pousse son troupeau devant lui, le fait avancer.

Par méton. TECHN. Pousser une rainure, une moulure dans

une pièce de bois au moyen d’un rabot. Pousser des fi lets, des nervures, en reliure, imprimer, au moyen de roulettes ou

de fers à dorer, ces ornements sur le cuir.

Fig. Inciter, engager fortement quelqu’un à agir. Ses amis

l’ont poussé à se présenter à l’Académie. C’est l’ambition qui le pousse. Fam. Pousser quelqu’un, l’entraîner,

l’encou-rager. Ce professeur pousse ses élèves les plus doués. Par anal. Pousser un cheval, lui faire donner tout l’effort dont il est capable. Par ext. Pousser le moteur de sa voiture.

3. Porter plus loin, prolonger, étendre jusqu’à un certain

point. Ce pays a poussé ses frontières jusqu’aux limites des

anciens traités. Alexandre le Grand poussa ses conquêtes jusqu’à l’Indus.

Ellipt. et fam. Continuer son chemin. Poussons jusqu’à

ce village.

Fig. Poursuivre activement ; mener à un point souvent perçu comme une limite, une extrémité. Pousser une affaire.

Pousser un raisonnement jusqu’à l’absurde. Pousser jusqu’au bout l’aventure. Elle a poussé trop loin la plaisan-terie. Au participe passé, adjt. Une analyse, une description très poussée.

Loc. et expr. Pousser les enchères, les faire monter.

Pousser sa pointe (fam.), voir Pointe. Pousser quelqu’un, le

presser pour le faire réagir. Si vous le poussez davantage, il

devra se défendre. Pousser quelqu’un à bout, le provoquer

jusqu’à lui faire perdre patience. Pousser une personne dans

ses derniers retranchements, la forcer à avouer ce qu’elle

avait réussi à cacher, l’amener à se livrer.

Absolt. Pop. Exagérer, dépasser la mesure. Il ne faut pas

pousser.

4. Émettre des sons, des paroles, avec plus ou moins de

force. Pousser des soupirs, des gémissements. Pousser un

cri, un hurlement de joie. Fam. Pousser la chansonnette.

II. V. intr. Croître, se développer. Les blés ont bien

poussé. La belladone pousse dans les taillis. Ses ongles ont beaucoup poussé. Le poil des animaux pousse essentielle-ment pendant l’hiver. Fam. Comme cet enfant a poussé ! Loc. Pousser comme un champignon, avec une grande rapidité. Pousser comme du chiendent, très vite, en proliférant et dans

n’importe quel lieu.

Vieilli. Transt. En parlant de végétaux. Produire. Les

arbres commencent à pousser des bourgeons, des feuilles, des rejetons. Ce marronnier pousse des racines immenses.

Impers. Il ne pousse que du bois à cet arbre.

POUSSETTE n. f. XVIIIe siècle. Dérivé de pousser.

1. Petite voiture à roues, généralement pliable, dans

laquelle on transporte un jeune enfant, et que l’on pousse devant soi. Poussette double. Filet à poussette.

Désigne aussi un sac à provisions muni de roulettes et soutenu par une armature métallique légère.

2. Petite poussée, le plus souvent illicite. JEUX. Tricherie

qui consiste à déplacer subrepticement une carte ou à miser

sur un numéro que l’on voit gagner. – SPORTS. Fam. Pression

qu’on exerce dans le dos d’un coureur cycliste pour l’aider à gravir une côte.

*POUSSEUR, -EUSE adj. et n. XVIIe siècle. Dérivé de

pousser.

I. Adj. TECHN. Qui sert à pousser. Tige, barre, tête

pousseuse.

II. N. m. 1. Bateau à moteur conçu pour pousser des

barges sur les cours d’eau. Les pousseurs ont remplacé les

remorqueurs sur la Seine.

2. SPORTS. Membre de l’équipage d’un bobsleigh chargé

de donner l’impulsion de départ. Le pilote et les pousseurs.

POUSSIER n. m. XIVe siècle, pouchier, « endroit où l’on met

les poussières, les ordures », puis puisier, « poussière ». Forme masculine de poussière.

Poussière de charbon. Un visage noir de poussier.

Poussiers d’anthracite, de coke. Loc. Coup de poussier, syn.

de Coup de poussière.

Par ext. Au singulier, dans un sens collectif, ou, plus rarement, au pluriel. Ensemble des débris pulvérulents issus d’une matière quelconque. Le poussier qui provient de la

taille des pierres s’utilise en mélange avec du plâtre.

POUSSIÈRE n. f. XIIe siècle. Dérivé de l’ancien français pous,

de même sens, lui-même issu du latin populaire *pulvus, altération de pulvis, « poussière, terre ».

1. Au singulier, dans un sens collectif. Ensemble de

parti-cules très fi nes et légères d’une matière réduite en poudre.

Poussière de terre, de craie, de charbon. De la poussière de diamant. Un grain, un nuage de poussière. La poussière vole, pénètre partout. Des meubles couverts de poussière. Chiffon à poussière. Être allergique à la poussière. Cache-poussière, voir ce mot.

Loc. et expr. Coup de poussière, dans une mine, explosion due à la brusque infl ammation des fi nes particules de charbon en suspension. Un coup de poussière est souvent précédé

d’un coup de grisou. Faire la poussière (fam.), l’enlever

des lieux où elle s’est déposée. Un nid à poussière (fam.), un endroit où elle s’accumule. Fig. Tomber en poussière, se défaire, se décomposer, s’émietter. Mettre, réduire en

poussière, détruire, anéantir. Mordre la poussière, être jeté

à terre et, par ext., être vaincu, souvent de façon humiliante.

Il fi t mordre la poussière à son ennemi. Une poussière de,

une grande quantité d’objets de petite dimension qui sont dispersés sur une certaine étendue. Les Maldives sont

consti-tuées d’une poussière d’îles.

Expressions tirées de l’Écriture sainte. Secouer la poussière

de ses pieds, de ses sandales, s’éloigner d’un lieu en

promet-tant de ne plus y revenir, par allusion à l’Évangile de Matthieu. « Tu es poussière et tu retourneras en poussière », parole de Dieu à Adam dans la Genèse. L’homme n’est que

cendre et poussière, se dit, par allusion à l’Ecclésiaste, pour

illustrer la vanité de la condition humaine.

Titre célèbre : La Poussière de soleils, de Raymond Roussel (1926) ; Poussière, de Rosamond Lehmann (1927).

2. Par méton. Très petite particule solide d’une matière

quelconque, qui peut demeurer en suspension dans l’air.

Avoir une poussière dans l’œil. Poussières industrielles,

issues de processus industriels, en particulier de chocs, de défl agrations, de transformations mécaniques ou chimiques.

Des poussières radioactives. Loc. fi g. et fam. Et des poussières, expression dont on fait suivre un chiffre pour

désigner l’ajout d’une infi me quantité. Ce livre nous a coûté

(10)

POU POU

3. ASTRON. Poussière interstellaire ou, simplement,

poussière, chacun des grains microscopiques qui se trouvent

dans l’espace interstellaire ; ensemble de ces grains. Une

nébuleuse est un vaste nuage de gaz et de poussières. La poussière interstellaire obscurcit le rayonnement des étoiles.

POUSSIÉREUX, -EUSE adj. XIXe siècle. Dérivé de

poussière.

Recouvert de poussière. Des étagères poussiéreuses. Fig. Un teint poussiéreux, grisâtre, qui peut être signe d’une mauvaise santé. Une théorie, des idées poussiéreuses, obsolètes, dépassées.

POUSSIF, -IVE adj. XIIIe siècle. Dérivé de pousser, au sens

de « respirer péniblement ».

1. PATHOL. ANIMALE. Se dit d’un cheval qui a la pousse.

2. S’est dit autrefois d’une personne, d’un animal qui

peine à respirer. Un gros homme poussif. Un âne poussif. Se dit aujourd’hui de ce qui se meut péniblement, fonctionne diffi cilement. Un moteur poussif.

POUSSIN n. m. XIIe siècle, pulcin, « petit d’un oiseau »,

puis pocin, « poulet nouvellement éclos ». Issu du latin médiéval

pullicinus, de même sens, lui-même dérivé de pullus, « petit d’un

animal ; poulet ».

Petit de la poule nouvellement éclos. Le poussin brise

sa coquille avec son bec. Des poussins de quatre jours.

Employé comme terme d’affection. Mon poussin.

Expr. fam. Une poule n’y retrouverait pas ses poussins, le désordre est extrême.

Par anal. Nom donné aux petits de certains oiseaux. Des

poussins de dinde. Le grèbe transporte ses poussins sur son dos.

Fig. Au pluriel. Nom par lequel on désigne une catégorie de jeunes sportifs, dont l’âge varie suivant les disciplines.

Les poussins, dans une équipe de football, ont entre huit et neuf ans.

POUSSINIÈRE n. f. XIIe siècle, comme adjectif, dans

l’expres-sion geline pociniere, « poule qui a des poussins » ; XIVe siècle,

estoille pouciniere, qui désignait l’étoile principale de la

constella-tion des Pléiades, autour de laquelle les autres semblaient groupées comme des poussins autour de leur mère ; XVIe siècle, comme

substantif, au sens actuel. Dérivé de poussin.

AGRIC. Grande cage où l’on élève les poussins durant les

premiers jours de leur vie ; couveuse artifi cielle.

POUSSOIR n. m. XIIIe siècle. Dérivé de pousser.

TECHN. Pièce, dispositif destinés à transmettre une poussée,

une pression. Poussoir hydraulique. En apposition. Bouton

poussoir.

HORLOGERIE. Petite pièce cylindrique fi xée sur le boîtier

d’une montre, qu’on pousse ou tire pour actionner divers mécanismes.

*POUTARGUE n. f. XVe siècle. Emprunté du provençal

poutargo, lui-même tiré de l’arabe butarih, de même sens.

Régional. Préparation culinaire provençale à base d’œufs de mulet séchés, puis pressés et moulés. La poutargue, râpée

et mélangée à l’huile d’olive, se consomme sur une tranche de pain ou avec des pâtes, des légumes. (On rencontre aussi Boutargue.)

POUT-DE-SOIE n. m. (pl. Pouts-de-soie). Voir

Pou-de-soie.

*POUTRAISON n. f. XIXe siècle. Dérivé de poutre.

BÂT. Ensemble des poutres ou des poutrelles qui forment

l’ossature d’un plancher ou l’assemblage d’une charpente.

POUTRE n. f. XIIIe siècle, comme nom masculin ; XIVe siècle,

comme nom féminin. Emploi métaphorique de l’ancien français

poutre, « jeune jument », issu par apocope d’une forme poutrelle,

elle-même issue du latin tardif pultrella, de même sens.

BÂT. Longue pièce de bois équarri, de métal ou de béton

armé, qui permet, notamment dans une construction, de reporter des charges sur des appuis. Poutre de chêne, d’acier.

Les poutres en béton précontraint du viaduc de Millau. La grosse poutre, la poutre maîtresse d’une charpente. Poutres de colombage. Un plafond à poutres apparentes. Aviver, corroyer une poutre. L’assiette, la force d’une poutre.

Spécialt. ARCHIT. Poutre de gloire, pièce de bois placée

en travers de la nef, au-dessus de l’entrée du chœur d’une église, et qui soutient un crucifi x. La poutre de gloire de

l’église Saint-Maclou, à Rouen. (On dit aussi Tref.) – SPORTS.

Longue et étroite pièce surélevée, de bois ou d’aluminium, sur laquelle les gymnastes féminines exécutent des fi gures acrobatiques ; par méton., cette épreuve de gymnastique.

Obtenir une très bonne note à la poutre.

Expr. fi g. Voir la paille dans l’œil de son prochain et

ne pas voir la poutre qui est dans le sien, par référence à

une parole de Jésus rapportée par l’Évangile, remarquer jusqu’aux moindres défauts d’autrui et ignorer les siens, si grands soient-ils.

POUTRELLE n. f. XVe siècle. Dérivé de poutre.

BÂT. Petite poutre et, en particulier, élément porteur, le

plus souvent en forme de I, de H, de U. Poutrelle

préfabri-quée en béton. Les poutrelles d’acier d’une charpente métal-lique sont également appelées des profi lés.

I. POUVOIR v. tr. défectif et auxiliaire de mode (je

peux ou je puis, nous pouvons ; je pouvais, nous pouvions ; je pus ; je pourrai ; je pourrais ; pas d’impératif ; que je puisse, puissé-je ‘ ; que je pusse, pussé-je ‘ ; pouvant ; pu, pas de participe passé féminin). IXe siècle, poeir ; XVe siècle,

pouvoir. Issu du latin populaire *potere, lui-même réfection du latin

classique posse, de même sens.

À la première personne du présent de l’indicatif, quand le pronom je suit le verbe, on emploiera toujours puis au lieu de peux. Puis-je entrer ? Dans la langue soutenue, puis est souvent préféré à peux.

1. V. tr. Être en état, en mesure de ; avoir l’autorité, le

crédit permettant de faire quelque chose. Pouvoir marcher,

parler. Bientôt, je pourrai sortir. Je ne peux plus dormir. Il n’a pu obtenir gain de cause. Avec un peu de ténacité, ils peuvent y arriver. Je ne puis ou je ne peux vous répondre. Je puis vous assurer qu’il reviendra. Vous pouvez tout sur lui, sur son esprit. Puis-je vous aider ? Si je puis quelque chose pour vous, dites-le-moi. Il est vrai qu’il peut beaucoup.

Loc. et expr. Pouvoir dire adieu à (fam.), devoir renoncer à. Tu peux dire adieu à tes ambitions ! Sauve qui peut ! cri d’alerte qui enjoint aux personnes présentes de fuir. Subst. Un

sauve qui peut se fi t entendre. Sauve-qui-peut, voir ce mot.

À la forme négative. Ne pas pouvoir s’empêcher de, se laisser aller à, être irrésistiblement conduit à. Il ne peut

s’empêcher de se mêler des affaires d’autrui. Ne pas pouvoir détacher ses yeux d’un objet, ne cesser de le regarder. Ne pas pouvoir fermer l’œil de la nuit, être incapable de trouver le

sommeil. Ne pas pouvoir, lorsqu’il est suivi d’un infi nitif à la forme négative, prend le sens d’Être obligé de. Vous ne

(11)

POU POU

plus pouvoir, être accablé par la fatigue, l’âge, la maladie,

le chagrin, etc. Je n’en puis plus. Il a du travail à n’en

pouvoir plus. Je n’en puis plus de lassitude. Cette bête n’en peut plus : elle n’avancera pas. N’en pouvoir mais (vieilli),

constater son impuissance. Je suis désolée de ce qui arrive :

je n’en puis mais. Loc. adv. On ne peut plus, vraiment,

extrê-mement. Ce discours est on ne peut plus démagogique. Elle

se porte on ne peut mieux. Peut-être, voir ce mot.

Prov. Qui peut le plus peut le moins, celui qui accomplit une tâche diffi cile est à même d’en accomplir une autre plus facile. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !

2. Auxiliaire de mode, précédant le plus souvent un verbe

à l’infi nitif. Pour marquer la possibilité, l’éventualité. Ne

faites pas cela : un accident peut toujours arriver. Cela pourrait bien être. Il peut en mourir. Avec une nuance de

concession. Elle peut, elle peut bien promettre tout ce qu’elle

veut, je ne la crois pas. Fam. Tu peux toujours courir !

Pron. Dans de telles conditions, cela se peut faire, cela se

peut. Cela ne se peut pas. Loc. Autant que faire se peut, dans

la mesure du possible.

Impers. Il peut arriver que nous soyons séparés. Il pourrait

se faire que la transaction échouât. Pron. Il se peut que votre projet réussisse.

Pour marquer l’estimation, l’évaluation. Ce puits peut

faire trente mètres de profondeur. Il pouvait être minuit.

Litt. Avec une valeur de souhait, de vœu, dans une proposi-tion indépendante au subjonctif. Puisse-t-il arriver bientôt !

Puisse le ciel vous entendre ! Puissiez-vous réussir dans votre entreprise !

Pour marquer le droit, l’autorisation qu’on a d’accom-plir une action. Nul ne peut voler son prochain. On ne peut

être à la fois juge et partie. Puis-je assister à l’audience ? Personne ne peut prendre la parole sans l’autorisation du président de séance. L’arbitre peut expulser un joueur au cours d’une rencontre sportive.

II. POUVOIR n. m. IXe siècle, podir ; XIIe siècle, poeir ; XIVe siècle, pouvoir. Emploi substantivé de pouvoir I.

1. Faculté, capacité de faire, d’accomplir une tâche.

Il n’est pas au pouvoir de l’esprit humain de concevoir l’infi ni. Je n’ai ni le pouvoir ni la volonté de vous aider. Je m’emploierai pour vous de tout mon pouvoir. La compréhen-sion de ce phénomène passe mon pouvoir, est hors de mon pouvoir. Des pouvoirs magiques. Loc. Être en pouvoir de,

être en mesure de. Il est en pouvoir de nuire. ÉCON. Pouvoir

d’achat, représentant la quantité de biens et de services

qu’on peut se procurer avec un revenu donné.

Spécialt. PHYS. Propriété déterminée que possède une

substance dans des conditions données. Pouvoir colorant,

couvrant, calorifi que. Le charbon actif a un grand pouvoir d’adsorption. Le pouvoir émissif de l’uranium. Pouvoir isolant, réfl échissant. Le pouvoir séparateur d’un instru-ment d’optique.

2. DROIT. Capacité, aptitude reconnue par la loi. Un majeur

protégé, un mineur n’ont pas pouvoir de faire un testament. En France, le président de la République a le pouvoir de gracier un condamné.

Désigne en particulier la faculté d’agir pour le compte d’une autre personne, en vertu de l’ordre, du mandat qu’on a reçu soit verbalement, soit par écrit ; par méton., acte, mandat, délégation, etc. donnant à quelqu’un le droit d’agir.

J’ai reçu pouvoir de lui. Agir en vertu de pouvoir. Donner un pouvoir limité, étendu, donner tout pouvoir. Cela outrepasse vos pouvoirs. Il lui a donné pouvoir d’acheter la maison. L’avoué était chargé des pouvoirs de toutes les parties. J’ai un pouvoir par-devant notaire. Procéder à la vérifi cation des pouvoirs. Loc. et expr. Pouvoir discrétionnaire, faculté

donnée à un magistrat, à un administrateur d’apprécier libre-ment, dans les cas non prévus par la loi, l’opportunité d’une décision. Fondé de pouvoir, de pouvoirs, personne dûment

autorisée à agir au nom d’une autre personne ou d’une société. Bon pour pouvoir, formule employée dans certains actes et qui se place devant la signature. Anciennt. Être en

pouvoir de mari, s’est dit d’une femme qui ne pouvait faire

aucun acte sans autorisation de son mari.

Au pluriel. Avoir, donner tous pouvoirs. Vous avez tous

pouvoirs de mener l’affaire à votre guise. En vertu des pouvoirs, formule utilisée pour souligner les droits attachés

à la fonction d’une personne. Le président du tribunal,

en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, a jugé bon de reporter l’examen de ce point. Spécialt. DIPLOMATIE. Pleins

pouvoirs, qui sont conférés à une personne dite

plénipoten-tiaire, l’habilitant à négocier et à conclure un traité au nom

de l’État qu’elle représente. – DROITCONSTITUTIONNEL. Loi

de pleins pouvoirs, loi par laquelle le Parlement autorise le

gouvernement à légiférer par ordonnances, par décrets, pour une durée déterminée.

Par anal. RELIG. CHRÉTIENNE. Pouvoir d’ordre, lié à la

réception des ordres religieux, et qui confère le droit de délivrer les sacrements, par opposition à Pouvoir de

juridic-tion, qui donne l’autorité d’exercer une charge, un offi ce

dans l’Église. Dans l’Église catholique. Pouvoir des clefs, voir Clef. Le pouvoir de lier et de délier, voir Délier. Au pluriel. Vieilli. Autorisation de confesser donnée à un prêtre par son évêque. On a retiré à ce prêtre ses pouvoirs.

3. Puissance, droit de commander ; autorité. Pouvoir

arbitraire, tyrannique. L’ivresse du pouvoir. Un pouvoir sans bornes. Affermir, limiter son pouvoir. Dans cette entreprise, tout est soumis à son pouvoir. Être au pouvoir de quelqu’un, d’un groupe. Tomber au pouvoir des ennemis. Pouvoir de fait, voir Fait II. Abus de pouvoir. Excès de pouvoir, voir Excès. Contre-pouvoir, voir ce mot.

En particulier. Autorité politique, gouvernement d’un État.

Pouvoir absolu. Le pouvoir temporel du pape, par

opposi-tion à son pouvoir spirituel. Prendre, exercer le pouvoir.

S’emparer du pouvoir. La prise de pouvoir par l’armée. Le détenteur, les dépositaires du pouvoir. Parvenir, être au pouvoir, au sommet du pouvoir. Porter quelqu’un au pouvoir. Perdre le pouvoir. Déposer le pouvoir, l’abandonner. Les allées du pouvoir, les endroits, les milieux où l’on côtoie

ceux qui gouvernent. A aussi désigné un mode de gouverne-ment. Le pouvoir monarchique, impérial.

Spécialt. Pour désigner la fonction exercée par un organe dans un domaine de l’autorité de l’État. Pouvoir législatif,

exécutif, judiciaire. Le principe de la séparation des pouvoirs a été défi ni par Montesquieu. L’équilibre des pouvoirs. Pouvoir règlementaire, s’exerçant par voie de décret ou

d’arrêté. Pouvoir disciplinaire, dans un corps politique, administratif, etc., celui qui est exercé par le supérieur hiérar-chique. Loc. Le quatrième pouvoir, expression apparue dans

la deuxième moitié du XXe siècle pour désigner les médias,

en raison de leur poids dans les affaires publiques, dans la société et dans l’opinion.

Par méton. Ensemble des personnes investies de l’autorité politique. Le pouvoir en place. Le pouvoir décide

périodi-quement de réformer l’école. Flatter le pouvoir. Au pluriel. Les pouvoirs publics, l’ensemble des autorités et des corps

constitués, établis par la Constitution, qui participent à l’exercice du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.

Titres célèbres : Du pouvoir. Histoire naturelle de sa

crois-sance, de Bertrand de Jouvenel (1945) ; La Prise du pouvoir par Louis XIV, fi lm de Roberto Rossellini (1966).

4. Par ext. Empire, ascendant que peut exercer une

personne sur une autre. Elle a beaucoup de pouvoir dans

cette maison. Faire sentir son pouvoir. Il les tient en son pouvoir. Il est sans pouvoir sur ses passions. Elle exerce un grand pouvoir sur les esprits. Par anal. Le pouvoir de l’ima-gination, de la parole, de l’argent.

(12)

POUZZOLANE (zz se prononce dz) n. f. XVIIe siècle.

Emprunté de l’italien pozzolana, « de Pouzzoles », ville située aux environs de Naples.

BÂT. Roche siliceuse volcanique, à structure alvéolaire, de

couleur rougeâtre ou noirâtre, entrant dans la fabrication de ciments ou de bétons légers et poreux.

*PRACRIT ou PRÂCRIT n. m. XIXe siècle. Emprunté

du sanscrit prakr(i)ta, « dénué d’apprêt, usuel », qui s’oppose à

samskr(i)ta, proprement « parfait », puis « sanscrit ».

Nom donné à diverses langues en usage dans l’Inde ancienne, dont sont issues les langues indo-aryennes modernes. Les pracrits sont souvent des dialectes plus

simples que le sanscrit, qui est resté la langue sacrée de l’Hindoustan.

*PRAESIDIUM (ae se prononce é ; um se prononce ome)

n. m. Voir Présidium.

PRAGMATIQUE adj. XVe siècle. Emprunté, par

l’intermé-diaire du latin pragmaticus, « relatif aux affaires politiques », du grec pragmatikos, « qui concerne l’action, les affaires », lui-même dérivé de pragma, « affaire ; action de faire ».

Qui s’attache à l’action, aux aspects concrets d’une affaire, plutôt qu’à la théorie ; qui envisage avant toute chose l’uti-lité, l’effi cacité. Ce rêveur est devenu pragmatique au fi l du

temps. Elle est toujours pragmatique dans ses choix. Par

méton. Attitude pragmatique. Une politique pragmatique.

Spécialt. HIST. Pragmatique sanction, en France, en

Espagne ou dans le Saint-Empire romain germanique, acte d’approbation solennelle portant sur une question particu-lière, qui était signé par le souverain après qu’une assem-blée eut été consultée et que des juristes eurent rendu leur avis. La pragmatique sanction de Bourges, encore appelée

la Pragmatique, et qui portait sur une matière ecclésias-tique, fut édictée en 1438 par Charles VII. – PHIL.

Impéra-tifs pragmatiques, dans la philosophie de Kant, ceux des

impératifs hypothétiques qui, par opposition aux impératifs techniques, sont des conseils de prudence adoptés en vue du bien-être. Se dit aussi parfois de ce qui est relatif à la doctrine du pragmatisme.

Subst., au féminin. LINGUIST. Théorie selon laquelle le

langage doit être étudié en envisageant le rôle de ses utili-sateurs et les situations d’énonciation. Les travaux de John

Austin ont été à l’origine de la pragmatique.

PRAGMATISME n. m. XIXe siècle. Emprunté, par

l’intermé-diaire de l’anglais pragmatism, de l’allemand Pragmatismus, tiré du grec pragmatikos, « qui concerne l’action, les affaires », lui-même dérivé de pragma, « affaire ; action de faire ».

1. PHIL. Courant apparu aux États-Unis à la fi n du XIXe siècle

et regroupant divers penseurs pour lesquels la vérité d’un énoncé, d’un principe d’action réside dans son effi cacité pratique, dans ses applications concrètes. Le pragmatisme

prétend dépasser la conception traditionnelle de la vérité comme adéquation d’une notion à son objet. Le pragma-tisme, selon lequel le juste dans la morale consiste en ce qui est avantageux pour notre conduite, peut être considéré comme une forme d’utilitarisme.

2. Qualité d’une personne qui, dans ses actions, privilégie

l’effi cacité et l’utilité, s’adapte aux circonstances, met en œuvre les moyens propres à obtenir des résultats rapides et concrets. Dans cette crise, le ministre a fait preuve de

pragmatisme.

*PRAGMATISTE adj. XXe siècle. Utilisé pour la première

fois en 1911 par Bergson parlant de William James, pour traduire l’anglais pragmatist, lui-même dérivé de pragmatism, « pragma-tisme ».

1. PHIL. Relatif au pragmatisme ; partisan de cette doctrine.

L’Américain Charles S. Peirce (1839-1914) était un philo-sophe pragmatiste. (On dit aussi parfois Pragmatique.)

2. Rare. Qui recherche l’utilité, l’effi cacité dans son action

(on dit plutôt Pragmatique).

*PRAIRE n. f. XIXe siècle. Emprunté du provençal praire,

de même sens, lui-même issu, par l’intermédiaire d’une forme *prebiter, du latin presbyter, « prêtre », probablement parce que la coquille de praire était un des symboles des pèlerins.

Petit coquillage marin bivalve, d’un gris jaunâtre, marqué de profondes stries concentriques, et qui peut se consommer cru ou cuit. La praire vit dans les fonds sableux. Praires

farcies.

PRAIRIAL n. m. (pl. Prairials). XVIIIe siècle. Dérivé de

prairie.

Le neuvième mois du calendrier républicain, qui commen-çait le 20 ou le 21 mai et fi nissait le 18 ou le 19 juin selon les années. La loi du 22 prairial de l’an II (10 juin 1794)

légitima la Grande Terreur.

PRAIRIE n. f. XIIe siècle, praierie, puis prairie. Issu du latin

populaire *prataria, lui-même dérivé de prata, neutre pluriel de

pratum, « pré, prairie ».

Étendue de terre plus ou moins vaste où pousse de l’herbe qui sert de pâture aux animaux ou que l’on fauche pour le foin. Une prairie en fl eurs. De grasses prairies. Irriguer,

clôturer une prairie. Des poulains qui gambadent dans la prairie. Prairie de fauche, voir Fauche. La Prairie, vaste

étendue à l’est des montagnes Rocheuses. Chien de prairie, petit mammifère rongeur qui vit dans les plaines herbeuses et les plateaux d’Amérique du Nord. Le cri d’alerte du chien

de prairie ressemble à un aboiement.

Titre célèbre : La Prairie, de Fenimore Cooper (1827).

AGRIC. Prairies artifi cielles, semées pour une période

donnée et souvent composées d’une seule espèce végétale.

Prairies temporaires, essentiellement semées de graminées

ou de légumineuses pour plusieurs plusieurs années.

*PRALIN n. m. XIXe siècle, au sens 1 ; XXe siècle, au sens

2. Déverbal de praliner.

1. CONFIS. Préparation à base d’amandes ou de noisettes

caramélisées puis broyées, qui sert à fourrer les bonbons, les chocolats ou permet d’aromatiser des gâteaux. Une crème au

beurre parfumée au pralin. Une coupe glacée saupoudrée de pralin.

2. AGRIC. Mélange de terre argileuse, d’engrais et d’eau

dans lequel on trempe les racines d’une plante ou, parfois, des graines, pour améliorer leur croissance ou leur germi-nation.

PRALINE n. f. XVIIe siècle. Tiré du nom du maréchal du

Plessis-Pralin, dont le cuisinier inventa cette friandise.

1. CONFIS. Amande rissolée dans un sirop de sucre coloré

et aromatisé. Pralines roses, beiges ou brunes. Pralines

parfumées au chocolat, au café. Une brioche aux pralines. Croquer des pralines. La praline est une spécialité de Montargis.

En Belgique. Bonbon de chocolat.

2. Par anal. Argot. Projectile d’une arme à feu ; violent

coup de poing.

(13)

PRA PRA

PRALINER v. tr. XVIIIe siècle, au sens 1 ; XIXe siècle, au sens 2.

Dérivé de praline.

1. CONFIS. Faire rissoler dans du sucre ; par ext., garnir

de pralin ou aromatiser avec du pralin. Praliner une crème. Surtout au participe passé. Adjt. Des choux pralinés. Gâteau

fondant praliné. Des chocolats pralinés. Subst. Un praliné,

un bonbon, un gâteau fourré avec du pralin. Le praliné, préparation contenant du pralin. Glace au praliné.

2. AGRIC. Tremper, avant la plantation, les racines d’une

plante ou, parfois, des graines dans un mélange pâteux et nutritif.

*PRAME n. f. XVIIIe siècle. Emprunté du néerlandais praam, de

même sens.

MARINE. Anciennt. Navire à fond plat, à voiles et à rames,

qui servait au XVIIIe siècle de forteresse fl ottante pour la

défense des côtes.

Auj. Youyou, souvent utilisé comme annexe d’un yacht.

*PRANDIAL, -ALE adj. (pl. Prandiaux, -ales). XXe siècle.

Dérivé savant du latin prandium, « déjeuner (du matin ou de midi) ».

MÉD. Qui se rapporte aux repas. S’emploie surtout en

composition dans Postprandial, voir ce mot.

*PRAO n. m. XVIe siècle. Mot italien, emprunté, par

l’intermé-diaire du portugais parao, du malais parahu, de même sens.

MARINE. Nom donné à une pirogue à voile et à balancier,

utilisée à l’origine en Malaisie et en Indonésie. Par anal. Petit voilier multicoque aux mêmes caractéristiques.

*PRASE n. f. XIIe siècle, prasius, comme nom masculin ;

XVIIIe siècle, prase, comme nom féminin. Emprunté, par

l’inter-médiaire du latin prasius, de même sens, du grec prasios, « vert tendre », lui-même dérivé de prason, « poireau ».

MINÉR. Variété de quartz opaque de couleur verte.

*PRASÉODYME n. m. XIXe siècle. Composé de praséo-, tiré

du grec prason, « poireau », et de -dyme, tiré du grec didumos, « double, jumeau ».

CHIM. Élément métallique de couleur jaune clair, donnant

des sels verts, et qui appartient au groupe des terres rares

dites Lantanides (symb. Pr ; no at. 59 ; m. at. 140,90).

PRATICABLE adj. et n. m. XVIIe siècle. Dérivé de pratiquer.

1. Adj. Qui peut être utilisé, mis en pratique. Il a employé

tous les moyens praticables pour en venir à bout. Ce plan fi nancier n’est guère praticable.

Se dit en particulier des voies de passage que l’on peut emprunter. Un chemin praticable. La route du col n’est pas

praticable en hiver.

THÉÂTRE. En parlant d’éléments du décor, et par

opposi-tion au trompe-l’œil. Qui n’est pas seulement fi guré et peut servir aux acteurs. Porte praticable, par où l’on peut passer.

Balcon, escalier praticable. Subst. Un praticable.

2. N. m. Nom donné à divers dispositifs mobiles. SPECTA

-CLES. Plate-forme où les acteurs, les chanteurs, etc. peuvent

aller, venir, évoluer. – AUDIOVISUEL. Plate-forme sur laquelle

sont fi xés des projecteurs d’éclairage et des éléments de

décor. – GYMNASTIQUE. Tapis épais, de grande dimension,

destiné à amortir les chocs.

PRATICIEN, -IENNE n. XIVe siècle. Dérivé de pratique I.

1. Celui, celle qui possède la connaissance d’une science,

d’une technique, d’un art, et en maîtrise l’usage, la pratique.

Un praticien habile, consommé.

Spécialt. Toute personne qui exerce la médecine ou certaines professions médicales. Praticien hospitalier, dénomination appliquée aux médecins travaillant dans les hôpitaux. Ce dentiste est un bon praticien. En composition dans l’adjectif Omnipraticien, voir ce mot.

2. SCULPT. Ouvrier qui, dans la statuaire, dégrossit une

statue de marbre ou de pierre d’après le modèle de l’artiste.

PRATIQUANT, -ANTE adj. et n. XIVe siècle. Participe

présent de pratiquer.

1. Adj. Qui observe les rites, les pratiques, les préceptes

d’une religion, participe au culte. Un catholique pratiquant,

non pratiquant. Il est croyant sans être pratiquant. Subst. Cette religion compte de nombreux pratiquants.

2. N. Celui, celle qui s’adonne avec assiduité à une activité

de loisir. Ce club de rugby a une centaine de licenciés mais

une soixantaine de pratiquants.

I. PRATIQUE n. f. XIIIe siècle. Emprunté du latin chrétien

pratice, « vie pratique (par opposition à vie contemplative) »,

lui-même emprunté du grec praktikê, forme féminine substantivée de l’adjectif praktikos, « propre à agir, effi cace ».

1. Application, usage des règles et des principes d’une

science, d’un art, d’une doctrine ; réalisation de ce que l’on a conçu, projeté, imaginé. La théorie et la pratique. Loc. Dans

la pratique, en pratique, dans la réalité, de façon concrète. En pratique, le cas se présente très rarement. Mettre en pratique, mettre à exécution des préceptes, des projets, des

idées, etc. Voici un beau principe, impossible à mettre en

pratique.

Spécialt. Exercice d’un métier. Se dit en particulier d’acti-vités relevant de la médecine ou du droit. La pratique de

l’obstétrique. La pratique du droit des affaires. Par méton.

Clientèle d’un artisan, d’un marchand, d’un médecin, etc. ; chacune des personnes qui composent cette clientèle.

Garder, conserver sa pratique. Je vous retire ma pratique,

je ne m’adresserai plus à vous. Être une bonne pratique, un bon client.

2. Manière de faire certaines choses, procédé employé

pour exécuter certaines actions. Pratique ingénieuse, habile.

Cette pratique n’est pas sans danger. La pratique de la vente à perte est interdite dans le commerce. Au pluriel. Façons

d’agir, de se comporter, souvent considérées comme blâ-mables. Des pratiques ignominieuses, indignes. Recourir à

de sombres pratiques, se livrer à des menées secrètes.

Spécialt. DROIT. Manière d’agir en justice, devant les

tribunaux (on dit plutôt, aujourd’hui, Procédure). «

Forclu-sion », « référé », « licitation » sont des termes de pratique. MARINE. Libre pratique ou, simplement, pratique, liberté

accordée à un navire d’aborder et de procéder au débarque-ment. On a refusé la libre pratique à ce bâtiment, parce qu’il

transportait des passagers suspects de maladie contagieuse. Demander la libre pratique. Recevoir, obtenir pratique.

3. Exercice régulier d’une activité ; expérience, habitude,

capacité que l’on acquiert par cet exercice. La pratique du

chant. La pratique de l’équitation. La pratique de plusieurs langues vivantes est un atout. Elle a une longue pratique de l’enseignement. Un homme qui a la pratique des affaires.

Par méton. La pratique des textes anciens, des classiques, la lecture régulière qui en donne une connaissance appro-fondie. La pratique quotidienne de la Bible.

Spécialt. La pratique religieuse, le fait d’observer les préceptes et les rites d’une religion, de participer au culte.

Litt. Fréquentation d’une personne, d’un groupe de personnes. La pratique des grands de ce monde a servi ses

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Par ext. Façon d’agir propre à un pays, à une communauté, à un groupe et passée en usage, en coutume. La pratique

de l’hospitalité. La pratique de la polygamie existe dans certains pays. Au pluriel. Pratiques religieuses, exercices de

piété, de dévotion religieuse.

4. THÉÂTRE. Petit instrument, appelé à l’origine « siffl et

pratique », qu’un marionnettiste place dans sa bouche afi n d’imiter la tonalité suraiguë et le timbre cassé de la voix de Polichinelle. Fig. et vieilli. Il a avalé la pratique

de Poli chinelle, se dit d’un homme dont la voix est très

enrouée.

II. PRATIQUE adj. XIVe siècle. Emprunté du grec praktikos,

« propre à agir, effi cace ».

1. Qui a trait à l’application d’une science, d’un art, d’une

doctrine ; qui ne se limite pas à la connaissance théorique mais est orienté vers l’action. La philosophie pratique

d’Aristote est développée dans les deux « Éthiques » et dans la « Politique ». Intelligence, connaissance pratique. Enseignements théorique et pratique d’une langue. Travaux pratiques, exercices qui permettent à un élève, à un étudiant

d’appliquer ses connaissances théoriques. Travaux pratiques

de chimie, de biologie. Envisager la question d’un point de vue pratique. Un esprit pratique. Il n’a pas le sens pratique. C’est un homme uniquement pratique et peu enclin à la rêverie.

Titre célèbre : Critique de la raison pratique, d’Emma-nuel Kant (1788).

Spécialt. MARINE. Un pilote, un marin pratique de certains

parages, un marin qui a appris à les connaître pour y avoir

plusieurs fois navigué. Ellipt. et subst. Un pratique des

parages de l’île de Sein.

2. Qui est d’emploi aisé ; qui est utile, ingénieux.

Instru-ment pratique. Un vêteInstru-ment très pratique en cas de pluie. Le glossaire de cet ouvrage s’est révélé fort pratique.

Par ext. Commode, facile. Cette solution n’est pas pratique.

Pour lui, il est plus pratique d’emprunter l’autobus.

PRATIQUEMENT adv. XVIIe siècle. Dérivé de pratique II. Dans la pratique, de manière pratique. Théoriquement,

vous avez raison mais, pratiquement, vous auriez tort.

Par ext. Fam. À peu de choses près, quasiment. Les chances

de le retrouver vivant sont pratiquement nulles.

PRATIQUER v. tr. XIVe siècle. Dérivé de pratique I.

1. Appliquer, mettre en action ; recourir à. Il ne suffi t pas

de connaître les règles de cet art, encore faut-il les prati-quer. Pratiquer la vertu. Dans ce confl it, il a pratiqué une politique de concertation. Ils pratiquent des prix défi ant toute concurrence.

Spécialt. Effectuer tel ou tel acte médical. Pratiquer une

amputation, une greffe. Pratiquer l’autopsie d’un corps.

Loc. Pratiquer la médecine, la chirurgie, l’exercer. Absolt.

Ce chirurgien ne pratique plus depuis longtemps.

Pron. à sens passif. Être couramment employé, être usuel. Le

baisemain se pratique de moins en moins. L’opération de la cataracte se pratique fréquemment.

2. Accomplir régulièrement tel exercice, telle activité.

Pratiquer le golf, la randonnée. Pratiquer le dessin en amateur. C’est un sport qu’il faut pratiquer avec prudence.

Absolt. On ne devient habile qu’à force de pratiquer. Par méton. Pratiquer un auteur, le lire régulièrement, bien le connaître, en être familier.

Spécialt. Pratiquer une religion, en observer les préceptes et les rites, participer au culte. Absolt. Il ne pratique plus

depuis plusieurs années.

Litt. Pratiquer quelqu’un, le fréquenter. Je l’ai assez

pratiqué pour savoir de quoi il est capable.

3. Ménager, réaliser, trouver moyen d’exécuter. Pratiquer

un trou, une niche pour placer un coffre-fort. Pratiquer un chemin, un sentier, le frayer pour ceux qui l’emprunteront

ensuite.

Fig. et vieilli. Pratiquer des cabales, intriguer. Pratiquer

des intelligences, s’assurer des complicités dans le camp

adverse.

*PRAXIE n. f. XXe siècle. Dérivé savant du grec prassein, « aller

jusqu’au bout », puis « exécuter, agir, travailler ».

MÉD. Faculté d’adapter ses mouvements, ses gestes au but

recherché.

*PRAXIS (s se fait entendre) n. f. XXe siècle. Emprunté du grec

praxis, « action », lui-même dérivé de prassein, « aller jusqu’au

bout », puis « exécuter, agir, travailler ».

PHIL. L’action, l’activité, en tant qu’elle est dirigée vers

une fi n, qu’elle s’exerce en un projet organisé.

Dans la doctrine marxiste, désigne l’ensemble des activités propres à transformer l’organisation sociale.

*I. PRÉ- Issu du latin prae, « devant, avant ».

Élément de composition qui entre dans la formation de nombreux mots, dont les plus usités font ci-après l’objet d’une entrée. Marque l’antériorité temporelle ou spatiale, comme dans Précuit, Préinscription, Prémolaire ou

Préalpin ; sert notamment à forger de nombreux noms ou

adjectifs désignant des périodes historiques et des courants picturaux, littéraires, etc., comme dans Précambrien,

Préco-lombien, Préromantisme. Marque parfois le premier rang, la

primauté, comme dans Préconiser, Prééminence ou

Prépon-dérance.

II. PRÉ n. m.XIe siècle, pred ; XIIe siècle, pré. Issu du latin

pratum, « pré, prairie ».

Terrain où pousse de l’herbe qui sert de pâturage ou que l’on fauche pour la production de foin, petite prairie ; par ext., tout terrain herbu d’une certaine dimension. Laisser les

vaches brouter dans le pré. Mener les bêtes au pré. Faucher un pré. Un pré de fauche. Des prés inondés. Pré-salé, voir

ce mot. La pâquerette est une fl eur des prés. Reine-des-prés, voir ce mot.

Loc. et expr. S’expliquer, aller sur le pré (vieilli), se battre en duel. Faire son pré carré, accroître la surface de ses terres ; pré carré se dit, par analogie, d’un territoire sur lequel un État exerce une domination exclusive, et, fi g., d’un domaine qui relève des compétences, des prérogatives d’une

seule personne. Au XIXe siècle, l’Angleterre fi t des Indes son

pré carré. Cette question est devenue son pré carré.

*PRÉADAMISME n. m. XIXe siècle. Dérivé de préadamite.

Doctrine du XVIIe siècle condamnée par l’Église et

selon laquelle Adam ne serait pas le premier homme de la Création.

*PRÉADAMITE n. m. et adj. XVIIe siècle, comme nom ;

XVIIIe siècle, comme adjectif. Emprunté du latin moderne

prae-adamitus, lui-même composé à partir de prae, « devant, avant », et Adamus, « Adam ».

1. N. m. Homme qui, selon la doctrine du préadamisme,

aurait été créé avant Adam ; partisan du préadamisme.

2. Adj. Qui est antérieur à Adam en tant qu’il a enfreint la

loi divine et commis le péché originel. Époque préadamite.

*PRÉADOLESCENCE n. f. XXe siècle. Composé de pré- et

d’adolescence.

Période au cours de laquelle se manifestent les premiers signes de la puberté.

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