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CHAPITRE 13
ESPACES VECTORIELS NORM´
ES
DE DIMENSION FINIE
⊙La topologie g´en´erale est une branche des math´ematiques qui fournit un vocabulaire et un cadre g´en´eral pour traiter des notions de limite, de continuit´e, et de voisinage. Les espaces topologiques forment le socle conceptuel permettant de d´efinir ces notions. Elles sont assez g´en´erales pour s’appliquer `a un grand nombre de situations diff´erentes : ensembles finis, ensembles discrets, espaces de la g´eom´etrie euclidienne, espaces num´eriques et matriciels, espaces fonctionnels plus complexes, mais aussi en g´eom´etrie alg´ebrique.
La topologie g´en´erale d´efinit le vocabulaire fondamental. Elle poss`ede deux prolongements importants, permettant une analyse plus approfondie encore de la notion g´en´erale de forme : la topologie diff´erentielle, g´en´eralisant les outils de l’analyse classique (d´eriv´ee, champs de vecteurs, etc.) et la topologie alg´ebrique, introduisant des invariants calculables tels que les groupes d’homologie.
Un exemple fondamental est celui des espaces m´etriques, ensembles (de points) au sein desquels une notion de distance entre les ´el´ements de l’ensemble est d´efinie. Tout espace m´etrique est canoniquement muni d’une topologie. Les espaces m´etrisables sont les espaces topologiques obtenus de cette mani`ere. L’exemple correspondant le plus `a notre exp´erience intuitive de l’espace est l’espace affine euclidien `a trois dimensions : la distance entre deux points comme la longueur du segment les reliant.
Quand il s’agit d’un espace vectoriel, les topologies sont souvent (et c’est le cadre ici) associ´ees `a des normes o`u la distance entre deux vecteurs est la norme du vecteur diff´erence. Il y a pl´ethore d’exemples de ce type dans toutes les branches des math´ematiques : espaces num´eriques, fonctionnels. D´evelopp´ee notamment par David Hilbert et Stefan Banach, cette notion d’espace vectoriel norm´e est fondamentale en analyse et plus particuli`erement en analyse fonctionnelle, avec l’utilisation d’espaces de Banach (toutes suite de Cauchy converge) tels que les espacesLp.
TABLE DES MATI`
ERES
Partie 1 : normes
- 1 : d´efinitions et exemples. . . .page 174 - 2 : boules, parties born´ees et convexes. . . .page 176 Partie 2 : suites dans un espace vectoriel norm´e
- 1 : suites convergentes. . . .page 178 - 2 : en dimension finie. . . .page 179 Partie 3 : topologie dans un espace vectoriel norm´e
- 1 : ouverts et ferm´es. . . .page 182 - 2 : int´erieur, adh´erence et fronti`ere. . . .page 183 Partie 4 : limite et continuit´e ponctuelle
- 1 : limite. . . .page 184 - 2 : continuit´e en un point. . . .page 185 Partie 5 : continuit´e sur une partie
- 1 : applications continues. . . .page 187 - 2 : applications lipschtziennes. . . .page 189 - 3 : applications lin´eaires, multilin´eaires et polynomiales. . . .page 189
PARTIE 13.1 : NORMES
⊙
La notation K d´esigne soit le corps des nombres r´eels, soit le corps des nombres complexes.
13.1.1 : D´
efinitions et exemples
REMARQUE 13.1 : Dans chaque espace vectoriel, on a besoin d’outils pour ´evaluer la “taille” d’un vecteur. En effet dans R nous avons la valeur absolue, dans C le module ou mˆeme la norme euclidienne habituelle dans le plan et dans l’espace usuels. G´en´eralisons les propri´et´es de ces notions.
D ´EFINITION 13.1 :
SoitE un K-espace vectoriel. Une norme sur E est une application N d´efinie sur E et `a valeurs dans R+
v´erifiant les trois axiomes suivants :
(C1) ∀x∈E, N(x) =0=⇒x=0E(axiome de s´eparation),
(C2) ∀x∈E, ∀λ∈ K, N(λx) =|λ| ×N(x) (homog´en´eit´e),
(C3) ∀(x, y)∈E2, N(x+y)6N(x) +N(y) (in´egalit´e triangulaire).
Un espace vectoriel norm´e est un espace vectorielE muni d’une norme.
REMARQUE 13.2 : •N(0E) =N(0.x) =0donc il y a ´equivalence dans l’axiome de s´eparation.
• L’in´egalit´e triangulaire permet aussi de minorer : ∀(x, y)∈E2, |N(x)−N(y)| 6N(x−y)6N(x)+N(y). • En g´en´eral : ∀n>1, ∀(λ1,· · ·, λn)∈ Kn, ∀(x 1,· · ·, xn)∈En, N ( ∑n k=1 λkxk ) 6 ∑n k=1 |λk|N(xk). • Tout sous-espaceFd’un espace vectoriel norm´eEen est aussi un pour la norme induiteNF:F→ R+
qui est d´efinie comme toute application induite par NF(x) =N(x) seulement six∈F.
REMARQUE HP 13.3 : Soit (E, N) un espace vectoriel norm´e. L’applicationd: (x, y)∈E27→N(y−x) est une distance surE, c’est-`a-dire une application deE2dans R+ telle que :
(C1) ∀(x, y)∈E2, d(x, y) =0=⇒x=y(s´eparation), (C2) ∀(x, y)∈E2, d(x, y) =d(y, x) (sym´etrie),
(C3) ∀(x, y, z)∈E3, d(x, y)6d(x, z) +d(z, y) (in´egalit´e triangulaire).
• Sidest une distance surE, alors siλ∈ R∗+, on aλdqui en est aussi une.
• Comme pour les normes, on a l’autre in´egalit´e triangulaire : d(x, z)−d(y, z) 6d(x, y).
• Il y a des distances ne provenant pas de normes : d(x, y) =1six̸=yet0six=y(distance discr`ete).
D ´EFINITION 13.2 :
Normes usuelles sur Kn : soit x= (x
1,· · ·, xn)∈ Kn ; on d´efinit trois normes sur Kn en posant :
• ||x||1= n ∑ k=1 |xk| • ||x||2= √ n ∑ k=1
|xk|2 (la norme euclidienne canonique) • ||x||∞= Max 16k6n|xk|.
REMARQUE 13.4 : Soit un espace euclidien E (ou mˆeme plus g´en´eralement d’un espace pr´ehilbertien r´eel) avec un produit scalaire (.|.), l’application ||.|| : E → R+ d´efinie par ∀x∈ E, ||x|| =
√
(x|x) est une norme qu’on appelle la norme euclidienne associ´ee `a ce produit scalaire.
EXEMPLE 13.1 : SiEest un K-espace vectoriel de dimension finie,B= (e1,· · ·, en) une base de E, on peut d´efinir (associ´ees `aB) trois normes en posant, pour tout vecteurx=x1e1+· · ·+xnen∈E:
N1(x) =||(x1,· · ·, xn)||1= n ∑ k=1 |xk|, N2(x) =||(x1, . . . , xn)||2= √ n ∑ k=1 |xk|2 etN∞(x) = Max 16k6n|xk|.
NORMES 175
D ´EFINITION 13.3 :
Normes usuelles sur les espaces de fonctions : soitI un ”vrai” intervalle et f:I→ K : • ||f||1=
∫
I|f(t)|dt(norme de la convergence en moyenne) sur L
1(I, K) ∩C0(I,K).
• ||f||2= √
∫
I|f(t)|
2dt(norme de la conv. en moyenne quadratique) surL2(I,K) ∩C0(I, K).
• ||f||∞=Sup
x∈I|
f(x)| (norme de la convergence uniforme) surB(I, K) (fonctions born´ees).
REMARQUE 13.5 : Exemples de normes sur les polynˆomes : • SiP= n ∑ k=0 akXk ∈ Kn[X], on poseN1(P) = n ∑ k=0 |ak|,N2(P) = √ n ∑ k=0 |ak|2et N∞(P) = Max 06k6n|ak|. • SiP∈ K[X], on pose||P||1=
∫
1 0 |P(t)|dt, ||P||2= √∫
1 0 |P(t)| 2dtet ||P|| ∞= Sup t∈[0;1] |P(t)|.EXEMPLE 13.2 : V´erifier que ||P|| = Max
t∈[0;1]|P(t)−P
′(t)| d´efinit une norme sur R[X].
REMARQUE 13.6 : Exemples de normes surMn(K) : pourA= (ai,j)16i,j6n, on a les trois normes :
N1(A) = ∑ 16i,j6n| ai,j|, N2(A) =√ ∑ 16i,j6n| ai,j|2= √ tr(tAA)etN ∞(A) = Max 16i,j6n|ai,j|.
EXERCICE CLASSIQUE 13.3 : SiA= (ai,j)16i,j6n∈Mn(R), on pose ||A||s= Max 16i6n
n
∑
j=1
|ai,j|.
a. Montrer que||.||s est une norme d’alg`ebre : ∀(A, B)∈Mn(R)2, ||AB||s6 ||A||s||B||s.
b. Montrer que siλ∈ C est valeur propre deAalors|λ| 6 ||A||s.
c. Est-ce une norme euclidienne ?
REMARQUE 13.7 : Exemples de normes sur des espaces de suites : • surℓ∞(K), ensemble des suites born´ees : ||(un)||∞=Sup
n∈ N| un|. • surℓ1(K) ={(un)∈ KN +∑∞ n=0 |un|<+∞}(suites sommables) : ||(un)||1= +∑∞ n=0 |un|. • surℓ2(K) ={(un)∈ KN +∑∞ n=0 |un|2<+∞ }
(suites de carr´e sommable) : ||(un)||2=
√
+∑∞ n=0
|un|2.
EN PRATIQUE : Si on a un espaceEet une applicationN:E→ R+, pour montrer queN est une norme :
• On revient `a la d´efinition en montrant la s´eparation, l’homog´en´eit´e et l’in´egalit´e triangulaire. Pour la s´eparation, les mˆemes arguments reviennent toujours :
- la somme (ou maximum) de r´eels positifs est nul si et seulement s’ils sont tous nuls. - un polynˆomeP∈ Cn[X] ayant au moinsn+1racines distinctes est nul.
- une fonctionfcontinue surInon r´eduit `a un point telle que
∫
I|f| =0est nulle.
• On reconnaˆıtNcomme la norme induite surEd’une norme connue.
13.1.2 : Boules, parties born´
ees et convexes
D ´EFINITION 13.4 :
Soit(E,||.||)un espace vectoriel norm´e, a∈E etr∈ R+ ; on d´efinit :
• la boule ouverte de centrea et de rayon r > 0parB(a, r) ={x∈E | ||x−a||< r}, • la boule ferm´ee de centrea et de rayon r>0 parBf(a, r) =
{
x∈E| ||x−a|| 6r}, • la sph`ere de centrea et de rayon r>0par S(a, r) ={x∈E | ||x−a|| =r}.
B(0E, 1) etBf(0E, 1) sont appel´ees les boules unit´es ouverte et ferm´ee,S(0E, 1) la sph`ere unit´e.
On dit qu’un vecteura∈E est un vecteur unitaire (ou norm´e) si||a|| =1.
REMARQUE 13.8 : • Dans R les boules sont les intervalles born´es ouverts ou ferm´es.
• Dans R2ou R3, il faut visualiser les boules unit´es pour les normes usuelles introduites pr´ec´edemment.
• Six∈En’est pas le vecteur nul, alors 1
||x||.x(not´e x
||x||) est toujours unitaire. D ´EFINITION 13.5 :
Soit(E,||.||)un espace norm´e, Aune partie deE et (un)n∈ N∈EN une suite d’´el´ements deA: • Aest born´ee si∃M∈ R+, A⊂Bf(0E, M) ou encore∃M∈ R+, ∀a∈A, ||a|| 6M.
• (un)n∈ N est born´ee si∃M∈ R+, {un | n∈ N} ⊂Bf(0E, M) ou∃M∈ R+, ∀n∈ N, ||un|| 6M.
REMARQUE 13.9 : • Toutes les boules sont born´ees. • Toute partie d’une partie born´ee est elle-mˆeme born´ee.
• Une partie est born´ee si et seulement si elle est contenue dans une boule de centre quelconque. • Toute r´eunion de2parties born´ees (ou d’un nombre fini de parties born´ees) est born´ee. • Toute suite extraite d’une suite born´ee est elle-mˆeme born´ee.
• On peut prendre les boules ouvertes dans les d´efinitions pr´ec´edentes (de rayonM > 0). EN PRATIQUE : SoitAune partie de Eet (un)n∈ Nune suite d’´el´ement deE, pour montrer que :
•Aest born´ee, on peut trouverM>0tel que∀x∈A, ||x|| 6M. •Ane l’est pas, il suffit de trouver (xn)n∈ N∈ANtelle que lim
n→+∞||xn|| = +∞.
• (un)n∈ N est born´ee, on peut trouverM>0tel que∀n∈ N, ||un|| 6M.
• (un)n∈ N ne l’est pas, il suffit de trouver (uφ(n))n∈ N telle que lim
n→+∞||uφ(n)|| = +∞.
EXEMPLE 13.4 : Justifier queH={(x, y)∈ R2|x2−y2=1}(hyperbole) n’est pas born´ee.
D ´EFINITION 13.6 :
SoitEun espace vectoriel etCune partie deE, on dit queCest un convexe (ou que c’est une partie convexe deE) si : ∀(x, y)∈C2, ∀t∈ [0;1], tx+ (1−t)y∈C (autrement dit [x;y]⊂C).
NORMES 177 REMARQUE FONDAMENTALE 13.10 : Dans R, c’est un th´eor`eme classique que les convexes sont exactement les intervalles et il y en a10types (a,br´eels eta < b) : [a;a] ={a} (singleton), [a;b] (”vrai” segment), ]a;b], [a;b[, ]a;b[, [a; +∞[, ]a; +∞[, ] − ∞;b], ]− ∞;b[ et R =] − ∞; +∞[.
PROPOSITION SUR LES PROPRI ´ET ´ES DES CONVEXES 13.1 :
Dans un espace quelconque, l’intersection de deux convexes est encore un convexe. Plus g´en´eralement, toute intersection d’un nombre fini de convexes en est encore un.
Dans un espace vectoriel norm´e, toute boule est convexe.
EN PRATIQUE : SoitCune partie deE, pour montrer que :
•Cest convexe, on peut ´etablir que si (x, y)∈C2et t∈ [0;1] : tx+ (1−t)yest dans C. •Cest convexe, on peut constater que c’est un sous-espace deE.
•Cest convexe, on peut le voir comme l’intersection de deux convexes. •Cest convexe siE= R, montrer queCest un intervalle.
•Cn’est pas convexe, trouverx̸=ydansCett∈]0;1[ tels quetx+ (1−t)y /∈C.
D ´EFINITION 13.7 :
Soit(E,||.||) un espace vectoriel norm´e, X un ensemble quelconque etf:X→E ; on dit que f est born´ee sur X sif(X) est une partie born´ee deEc’est-`a-dire si∃M∈ R+, ∀x∈X, ||f(x)|| 6M.
On note B(X, E) l’ensemble des applications born´ees surX et `a valeurs dansE.
PROPOSITION SUR LA NORME INFINIE 13.2 :
Soit(E,||.||)un espace vectoriel norm´e etXun ensemble quelconque non vide, alors B(X, E) est un espace vectoriel norm´e pour la norme infinie d´efinie par : ∀f∈B(X, E), ||f||∞=Sup
x∈X||f(x)||.
REMARQUE 13.11 : B(X,K) est une K-alg`ebre et, sifetgsont born´ees surX: ||f×g||∞6 ||f||∞||g||∞.
EXEMPLE 13.6 : Calculer||sin||∞,||cos||∞,||sin+cos||∞et ||sin×cos||∞.
EN PRATIQUE : Soit une fonction f:X→E, pour montrer que : •fest born´ee, on peut trouverM>0tel que∀x∈X, ||f(x)|| 6M.
• f= (f1,· · ·, fn) (fonctions coordonn´ees dans une baseB= (e1,· · ·, en) de E suppos´e de dimension finie) est born´ee, ´etablir que chaquefk est born´ee pourk∈ [[1;n]].
•fn’est pas born´ee, il suffit de trouver (xn)n∈ N∈XNtelle que lim
n→+∞||f(xn)|| = +∞.
EXEMPLE 13.7 : Justifier que la fonction f : R∗ → R d´efinie par f(x) = 1 xsin ( 1 x ) n’est pas born´ee sur son ensemble de d´efinition.
PARTIE 13.2 : SUITES DANS UN EVN
ORAL BLANC 13.8 : Centrale PSI 2014 Valentine. Calculer lim
n→+∞ 1 n ( 2n∏ k=n+1 k )1 n .
EN PRATIQUE : Soit (un)n∈ Nune suite r´eelle, pour montrer que (quand l’ordre est essentiel) :
• (un)n∈ N est croissante, on ´etablitun+1−un>0ou
un+1
un >1(si∀n∈ N, un > 0). • (un)n∈ N converge, on trouve (vn)n∈ N, (wn)n∈ Nqui tendent versℓ avecvn 6un6wn. • (un)n∈ N converge, on prouve que (un)n∈ Nest croissante et major´ee.
• (un)n∈ N tend vers +∞, on trouve (vn)n∈ Nqui tend vers +∞ et telle quevn 6un.
REMARQUE 13.12 : Il faut aussi se souvenir de l’´etude des :
- suites r´ecurrentes d’ordre1d´efinies paru0∈ R et ∀n∈ N, un+1=f(un).
- suites r´ecurrentes lin´eaires d’ordre2d´efinies par∀n∈ N, un+2+aun+1+bun =0avec (a, b)∈ C2.
EXERCICE CONCOURS 13.9 : Centrale PSI 2014 Servane.
Soit la suite (un)n∈ Nd´efinie paru0=0et un+1=cos(un). a. Montrer que (un)n∈ Nconverge. On noteℓsa limite. b. La s´erie ∑
n>0
(un−ℓ) est-elle absolument convergente ?
13.2.1 : Suites convergentes
D ´EFINITION 13.8 :
Soit(E,||.||) un espace vectoriel norm´e, (un)n∈ N∈EN une suite de vecteurs deE et ℓ∈E. On dit que la
suite (un)n∈ N converge versℓ (ou tend versℓ) si lim
n→∞||un−ℓ|| =0(en tant que suite `a valeurs r´eelles) ;
c’est-`a-dire si∀ε > 0, ∃n0∈ N, ∀n>n0, ||un−ℓ|| 6ε.
Si (un)n∈ Nadmet une limite dans E, on dit que la suite (un)n∈ N est convergente.
Dans le cas contraire, on dit que la suite (un)n∈ N est divergente.
REMARQUE 13.13 : • On peut remplacer ||un−ℓ|| 6εpar||un−ℓ||< ε sans changer la notion. • Par contre, on ne peut pas prendreε=0sinon on ne garde que les suites stationnaires.
PROPOSITION SUR L’UNICIT ´E DE LA LIMITE DES SUITES 13.3 :
Soit (un)n∈ N une suite deEN convergente, le vecteur ℓ de la d´efinition est alors unique.
D ´EFINITION 13.9 :
Si (un)n∈ Nune suite convergente de EN, on note lim
n→∞un=ℓ∈E la limite de la suite (un)n∈ N. EXERCICE 13.10 : SoitA= 22 −−23 12 3 −6 4 . Calculer lim n→+∞ An n . Indication : calculer (A−I3) 2.
REMARQUE 13.14 : La nature et la limite de la suite (un)n∈ N d´ependent de la norme.
EXEMPLE 13.11 : Dans R[X] muni des deux normesN1(P) =
+∑∞ k=0 |ak| et N∞(P) =Max k∈ N|ak|, si on posePn= 2n ∑ k=n+1 Xk
SUITES DANS UN EVN 179
D ´EFINITION 13.10 :
Soit(E,||.||)un espace vectoriel norm´e et (un)n∈ N et (vn)n∈ N dansEN, on dit que (vn)n∈ N est une suite
extraite de (un)n∈ N s’il existeφ: N → N strictement croissante telle que : ∀n∈ N, vn =uφ(n).
REMARQUE 13.15 : Une application φcomme ci-dessus v´erifie par r´ecurrence : ∀n∈ N, φ(n)>n.
PROPOSITION : TOUTE SUITE CONVERGENTE EST BORN ´EE ET CONVERGENCE
DES SUITES EXTRAITES D’UNE SUITE CONVERGENTE 13.4 : Soit (un)n∈ N une suite convergente deEN, alors (un)n∈ N est born´ee.
Toute suite extraite d’une suite convergente converge vers la mˆeme limite.
REMARQUE 13.16 : En pratique, on montre souvent qu’une suite est divergente en trouvant deux de ses suites extraites qui convergent vers des limites diff´erentes.
La r´eciproque de la premi`ere proposition est fausse avec (un)n∈ N=
( (−1)n)
n∈ Nqui est divergente.
PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LES LIMITES 13.5 : Soit(E,||.||) un espace vectoriel norm´e :
• Si (un)n∈ N et (vn)n∈ N sont deux suites de EN convergentes et (α, β)∈ K2, alors la suite
(αun+βvn)n∈ N converge et lim n→+∞ ( αun+βvn ) =α( lim n→+∞un ) +β( lim n→+∞vn ) .
• Si la suite de vecteurs (un)n∈ N∈EN et la suite de scalaires (λn)n∈ N∈ Kn convergent,
alors (λnun)n∈ N aussi et lim
n→∞λnun= ( lim n→∞λn ) ×( lim n→∞un ) .
• L’ensemble des suites convergentes deENest un sous-espace vectoriel deENsur lequel l’application lim
n→+∞: (un)n∈ N7→n→+∞lim un est lin´eaire.
REMARQUE 13.17 : • Les limites infinies n’ont de sens que pour les suites `a valeurs r´eelles. • Les produits et quotients de suites n’ont pas de sens pour deux suites `a valeurs vectorielles. • Ne pas ´ecrire lim
n→∞(un+vn) =nlim→∞un+nlim→∞vn sans v´erifier que (un)n∈ Net (vn)n∈ Nconvergent.
13.2.2 : En dimension finie (c’est le programme)
PROPOSITION SUR LA CONVERGENCE DES SUITES COORDONNE ´ES 13.6 :
Soit E un espace vectoriel norm´e de dimension finie p, B = (e1,· · ·, ep) une base de E, N∞ la
norme infinie associ´ee `a cette base, c’est-`a-dire N∞ ( ∑p k=1 xkek ) = Max 16k6p|xk| et (un)n∈ N une suite
de EN telle que, pour tout n∈ N, un= p
∑
k=1
uk(n)ek.
(un)n∈ N converge pourN∞ si et seulement si les psuites
( u1(n) ) n∈ N,· · ·, ( up(n) ) n∈ N convergent.
Dans le cas o`u la suite (un)n∈ N converge pour N∞, on a lim
n→∞un = p ∑ k=1 ( lim n→∞uk(n) ) ek.
REMARQUE 13.18 : Le probl`eme est de savoir si cette convergence ne se fait que pour cette norme. • SoitN1etN2deux normes surEtelle qu’il existek > 0pour lequel∀x∈E, N2(x)6kN1(x) (on dit
queN1 domineN2). Soit (un)n∈ N∈ENqui tend versℓpourN1alors (un)n∈ Ntend versℓpourN2.
• Ainsi, s’il existe (α, β) ∈ ( R∗+)2 tels que ∀x ∈ E, αN1(x)6 N2(x) 6βN1(x) et si (un)n∈ N ∈ EN
D ´EFINITION 13.11 :
(HP) Soit E un espace vectoriel,N1etN2 deux normes surE.
On dit que N1 etN2sont ´equivalentes s’il existe (α, β)∈ ( R+∗)2 tel queαN16N26βN1.
REMARQUE 13.19 : Comme α > 0 et β > 0, on a (αN1 6N2 6βN1) ⇐⇒ ( 1 βN2 6N1 6 1 αN1 ) ; l’´equivalence entre les normes est sym´etrique, r´eflexive et transitive : c’est une relation d’´equivalence !!!!!
EXERCICE CLASSIQUE 13.12 : Pourf∈E=C1([0;1],R), on pose N1(f) =||f||∞+||f′||∞ et
N2(f) =|f(0)| + ||f′||∞. Justifier queN1etN2sont deux normes surEet queN1et||.||∞ne sont pas
´equivalentes. Montrer par contre queN1 etN2 le sont.
EXEMPLE FONDAMENTAL 13.13 :
• Comparaison des normes sur Kn : on a ||x||
∞ 6 ||x||16n||x||∞, ||x||∞ 6 ||x||2 6√n||x||∞ et ||x||26 ||x||16√n||x||2 (in´egalit´es optimales).
• Comparaison des normes sur C0([a;b],K) : on a ||f||1 6√b−a||f||2, ||f||1 6 (b−a)||f||∞ et ||f||26
√
b−a||f||∞ mais deux de ces normes ne sont pas ´equivalentes. • Il existe des normes non comparables : sur K[X], les normesN∞ et||.||1.
REMARQUE 13.20 : SoitEun espace vectoriel muni de deux normes N1 etN2 etk∈ R∗+ : • (N26kN1)⇐⇒(B1(0E, 1)⊂B2(0E, k))(B1, B2d´esignent les boules ouvertes pourN1, N2). • (N1domine N2
)
⇐⇒(toute partie born´ee pourN1 est born´ee pourN2
) . • (N1, N2´equivalentes
)
⇐⇒(les parties born´ees pour N1 sont les parties born´ees pourN2
) . On a bien sˆur la mˆeme ´equivalence avec les boules ferm´ees.
TH ´EOR `EME D’ ´EQUIVALENCE DES NORMES EN DIMENSION FINIE 13.7 :
Si E est un espace vectoriel de dimension finie alors toutes les normes surE sont ´equivalentes. La notion de convergence et les limites des suites ne d´ependent pas de la norme employ´ee.
D´emonstration : Hors programme.
SoitEde dimension finiep. Sip=0alors la seule norme surEest l’application nulle.
Sip > 0, soit une baseB= (e1,· · ·, ep)deEetN∞la norme associ´ee. SoitNune autre norme surE. Pourx∈Etel quex=
p ∑ k=1 xkek, on aN(x)6 p ∑ k=1 |xk|N(ek)doncN(x)6βN∞(x)avecβ= p ∑ k=1 N(ek).
Supposons queNne domine pasN∞:∀α > 0, ∃x∈E, N∞(x)> αN(x).
Avecα=npourn∈ N, on peut ainsi d´efinir une suite(xn)n∈ N∈ENv´erifiant∀n∈ N, N∞(xn)> nN(xn).
Comme xn ̸= 0E, on peut diviser par N∞(xn)ce qui revient `a supposer ∀n ∈ N, N∞(xn) = 1. Ainsi :
N(xn))< 1
n donc(xn)n∈ Ntend vers0Epour la normeN.
Les suites composantes(x1,n)n∈ N,· · ·,(xp,n)n∈ Nde(xn)n∈ Nsont born´ees carN∞(xn) =1.
Puisque(x1,n)n∈ Nest born´ee, d’apr`es le th´eor`eme deBolzano-Weierstrass, il existe une suite extraite
(x1,φ1(n))n∈ Nconvergente. Puisque(x2,φ1(n))n∈ Nest born´ee, car extraite de la suite born´ee(x2,n)n∈ N, il
en existe une suite extraite(x2,φ1◦φ2(n))n∈ Nconvergente. De plus, la suite extraite(x1,φ1◦φ2(n))n∈ Nest-elle
aussi convergente car extraite de(x1,φ1(n))n∈ Nd´ej`a convergente.
Ainsi, on a construit une extraction commune aux suites (x1,n)n∈ N et (x2,n)n∈ N conduisant `a des suites convergentes. En poursuivant ce processus, on peut construire ψ : N → N strictement croissante telle que
(x1,ψ(n))n∈ N,· · ·,(xp,ψ(n))n∈ Nconvergent.
La suite(xψ(n))n∈ Nest alors convergente pour la normeN∞: posonsℓ= (ℓ1,· · ·, ℓp)sa limite.
Par passage `a la limite : N∞(ℓ) =1. OrN(x)6βN∞(x)doncN(xψ(n)−ℓ)6βN∞(xψ(n)−ℓ)d’o`u on d´eduit que la suite(xψ(n))n∈ Ntend versℓaussi pour la normeN. Mais on sait d´ej`a que(xψ(n))n∈ Ntend vers
SUITES DANS UN EVN 181
EXEMPLE 13.14 : SoitNune norme surMn(R), montrer que : ∃k∈ R∗+, N(AB)6kN(A)N(B).
EN PRATIQUE : SoitEun espace vectoriel et N1et N2 deux normes deE, pour montrer que : •N1etN2sont ´equivalentes, on l’assure siEest de dimension finie.
•N1et N2sont ´equivalentes, on trouveα, β > 0tels que∀x∈E, αN1(x)6N2(x)6βN1(x) (on peut
se restreindre par homog´en´eit´e `a des vecteurs v´erifiantN1(x) =1).
•N1et N2 ne sont pas ´equivalentes, on trouve (xn)n∈ N∈EN telle que lim
n→+∞
N2(xn)
N1(xn)
= +∞ (N1ne domine pasN2) ou lim
n→+∞
N1(xn)
N2(xn) = +∞ (N2ne domine pasN1).
ORAL BLANC 13.15 : SoitE = {f ∈ C1([0;1],R) | f(0) = 0} et N1, N2 les deux applications
d´efinies surE parN1(f) =||f||∞+||f′||∞ et N2(f) =||f+f′||∞. Montrer que ce sont des normes sur
Eet qu’elles sont ´equivalentes. Trouver les constantes optimales.
TH ´EOR `EME DE PASSAGE PAR LES SUITES COORDONN ´EES 13.8 :
SoitEun espace vectoriel norm´e de dimension finie etB= (e1,· · ·, ep) une base deE, et (un)n∈ N
une suite de EN telle que, pour tout n∈ N, un= p
∑
k=1
uk(n)ek.
Alors (un)n∈ N converge si et seulement si lesp suites (u1(n)
) n∈ N,· · ·, ( up(n) ) n∈ N convergent.
Dans le cas o`u la suite (un)n∈ N converge, on a lim
n→∞un= p ∑ k=1 ( lim n→∞uk(n) ) ek.
REMARQUE 13.21 : • (zn)n∈ N∈ CNconverge si et seulement si
( Re (zn) ) n∈ Net ( Im(zn) ) n∈ Nle font.
• Une suite de polynˆomes de Kn[X] converge si et seulement si lesn+1suites de coefficients le font.
• Une suite de matrices deMn(K) converge si et seulement si lesn2suites de ses coefficients convergent.
EXERCICE CONCOURS 13.16 : Mines MP.
Calculer, siα∈ R, la limite de (Ann)n∈ N∗ o`u An = 1 − α n α n 1 .
EN PRATIQUE : Soit (un)n∈ Nune suite d’un espaceEnorm´e (on pr´ecise la norme en dimension infinie, on
choisit une norme bien adapt´ee en dimension finie), alors pour montrer que :
• (un)n∈ N converge versℓ, on ´etablit : ∀ε > 0, ∃n0∈ N, ∀n>n0, ||un−ℓ|| 6ε.
• (un)n∈ N converge vers ℓ, montrer que toutes les suites coordonn´ees (dans une certaine base en
dimension finie) convergent vers les coordonn´ees correspondantes deℓ.
• (un)n∈ Ndiverge, trouver une suite extraite qui diverge ou trouver deux suites extraites qui convergent
vers des limites diff´erentes.
• (un)n∈ N converge, exprimerun en fonction d’autres suites vectorielles ou scalaires convergentes et
PARTIE 13.3 : TOPOLOGIE DANS UN EVN
Phrase magique du programme :
“L’´etude topologique d’un espace vectoriel norm´e de dimensionpse ram`ene `a celle deKpmuni d’une norme”.
13.3.1 : Ouverts et ferm´
es
D ´EFINITION 13.12 :
SoitE un espace vectoriel norm´e, Uune partie deE eta∈E, on dit que : • aest un vecteur int´erieur `aUsi∃r > 0, B(a, r)⊂U.
• Uest un ouvert deE (ou queUune partie ouverte de E) si∀a∈U, ∃r > 0, B(a, r)⊂U.
EXEMPLE 13.17 : (R∗+)2est un ouvert de R2norm´e par||.|| 2.
REMARQUE 13.22 : • La notion d’ouvert d´epend de la norme utilis´ee dansE(pour d´efinir les boules). • Deux normes ´equivalentes donnent la mˆeme d´efinition d’ouverts (la mˆeme topologie).
• En dimension finie, chaque norme permet de d´efinir ce qu’on appelle la topologie des normes. • Uest ouvert si et seulement si tous ses points sont int´erieurs `a elle-mˆeme.
• Les intervalles ouverts de R sont des parties ouvertes. • ∅ et Esont des ouverts deE.
• Sia est int´erieur `a Aalorsa∈Amais il existe des points deAqui ne sont pas int´erieurs `a A.
ORAL BLANC 13.18 : SoitE=C0([0;1],R) etU={f∈E |f > 0}.
Est-ce queUest ouvert si on munitE de la norme||.||∞ ? Et si on choisit la norme||.||1?
PROPOSITION SUR LES PROPRI ´ET ´ES DES OUVERTS 13.9 : SoitE un espace vectoriel norm´e.
• Toute boule ouverte est une partie ouverte.
• Toute r´eunion (quelconque) de parties ouvertes deE est une partie ouverte de E. • Toute intersection finie de parties ouvertes deE est une partie ouverte de E.
EXERCICE 13.19 : SoitEun espace vectoriel norm´e et A, Bdeux parties de E. On suppose que Inf
a∈A,b∈B||a−b||> 0. Prouver qu’il existe des ouvertsUetV deEtels queA⊂U,B⊂VetU∩V =∅.
REMARQUE 13.23 : Une intersection quelconque de parties ouvertes peut ne pas ˆetre ouverte.
EXEMPLE 13.20 : Soit ∩ n∈ N∗ B ( 0E, n+1 n )
=Bf(0E, 1) n’est pas un ouvert deE.
D ´EFINITION 13.13 :
SoitE un espace vectoriel norm´e, Fune partie deE eta∈E, on dit que : • aest un vecteur adh´erent `aFsi∀r > 0, B(a, r)∩F̸= ∅.
• Fest un ferm´e deE (ou queFest une partie ferm´ee deE) si son compl´ementaire (dans E) est une partie ouverte deE.
TOPOLOGIE DANS UN EVN 183 REMARQUE 13.24 : • La notion de ferm´e d´epend donc aussi de la norme employ´ee.
• Mais en dimension finie, pas besoin de pr´eciser la norme choisie. • ∅ et Esont des ferm´es de E. Toute partie finie est ferm´ee. • Les intervalles ferm´es de R sont des ferm´es.
• Il existe des parties ouvertes et ferm´ees et des parties ni ouvertes ni ferm´ees.
• Sia∈Aalorsa est adh´erent `aAmais il existe des points adh´erents `aAqui ne sont pas dansA. • SiAest une partie de R non vide et major´ee, alorsSup Aest adh´erent `a A.
PROPOSITION SUR LES PROPRI ´ET ´ES DES FERM ´ES 13.10 : SoitE un espace vectoriel norm´e.
• Toute boule ferm´ee et toute sph`ere est une partie ferm´ee.
• Toute r´eunion finie de parties ferm´ees de E est une partie ferm´ee de E.
• Toute intersection (quelconque) de parties ferm´ees deE est une partie ferm´ee deE.
REMARQUE 13.25 : Une r´eunion quelconque de parties ferm´ees peut ne pas ˆetre ferm´ee.
EXEMPLE 13.21 : Dans le R-espace des fonctionsf: R → R born´ees qu’on munit de la norme ||f||∞=Sup
x∈ R|
f(x)|, soit l’ensembleCdes fonctionsftelles que∃A∈ R, ∀x>A, f(x) =f(A). Montrer que toute fonction admettant une limit´e finie en +∞ est adh´erente `a C.
TH ´EOR `EME DE CARACT ´ERISATION S ´EQUENTIELLE DES POINTS ADH ´ERENTS ET DES PARTIES FERM ´EES 13.11 :
Soit AetF deux parties d’un espace vectoriel norm´eE et a∈E :
• a est adh´erent `a A si et seulement s’il existe (un)n∈ N∈AN telle que a= lim n→∞un.
• F est ferm´ee si et seulement si toute suite (un)n∈ N∈FN convergente v´erifie lim
n→∞un∈F.
REMARQUE 13.26 :
• Cela ne veut pas dire que toute suite de vecteurs appartenant `a une partie ferm´eeF converge mais que si une telle suite de vecteurs de Fconverge alors sa limite est aussi dansF.
• Ce qui pr´ec`ede signifie que “Fest ferm´ee si et seulement si tout point adh´erent `aFappartient `aF”.
EXEMPLE 13.22 : Montrer que tout ferm´eF d’un espace vectoriel norm´eE peut s’´ecrire comme intersection d’une suite d´ecroissante d’ouverts.
13.3.2 : Int´
erieur, adh´
erence et fronti`
ere
D ´EFINITION 13.14 :
SoitE un espace vectoriel norm´e, Aune partie deE, on d´efinit :
• L’int´erieur de Acomme ´etant la partie deE contenant les points int´erieurs `aA; on la note A◦. • L’adh´erence deAcomme ´etant la partie deE contenant les points adh´erents `aA; on la noteA. • La fronti`ere deA, not´eeFr(A) (ou∂A), par : Fr(A) =A\A◦.
REMARQUE 13.27 : D’apr`es ce qui a ´et´e dit pr´ec´edemment, pour toute partieAdeE: • On a les inclusionsA◦⊂A⊂Aet Fr(A)⊂Aet l’´egalit´eFr(A)∩A◦=∅.
PROPOSITION SUR LA TOPOLOGIE DE L’ADH ´ERENCE, DE LA FRONTI `ERE ET DE L’INT ´ERIEUR 13.12 :
SoitE un espace norm´e, A⊂E : A◦ est ouvert (A◦=
◦ ◦
A), A est ferm´e (A=A), Fr(A) est ferm´e.
EXEMPLE 13.23 : SoitC⊂E un convexe, montrer queCl’est aussi. Le faire aussi pourC◦.
EN PRATIQUE : SoitEun espace vectoriel norm´e etAune partie deE,a∈E, pour montrer que : •Aest ouverte, on prouve que : ∀a∈A, ∃r > 0, ∀b∈E, ||b−a||< r=⇒b∈A.
•Aest ouverte, on l’exprime comme r´eunion d’ouverts ou intersection finie d’ouverts. •Aest ouverte, on ´etablit (s´equentiellement) que son compl´ementaire est ferm´e.
• A est ouverte, on trouvef : E → R continue et Uun ouvert de R (habituellement des intervalles ouverts R∗+, R∗−, ]0;1[ ou ]−1;1[) tels que A=f−1(U).
•Aest ferm´ee, on l’exprime comme intersection de ferm´es ou r´eunion finie de ferm´es. •Aest ferm´ee, on ´etablit que son compl´ementaire est ouvert.
•Aest ferm´ee, on trouvef:E→ R continue etFun ferm´e de R (habituellement des intervalles ferm´es R+, R−, [0;1], [−1;1] ou{0}) tels queA=f−1(F).
•Aest ferm´ee, on prouve que si (un)n∈ N∈ANconverge, alors lim
n→+∞un ∈A.
•aest int´erieur `a A, on ´etablit qu’il exister > 0tel queB(a, r)⊂A. •aest adh´erent `aA, on v´erifie que∀r > 0, ∃x∈A, ||x−a||< r. •aest adh´erent `aA, on trouve (un)n∈ N∈ANtelle que lim
n→+∞un =a.
D ´EFINITION 13.15 :
SoitEun espace norm´e, A⊂E, on dit queAest dense dansEsiA=E (la densit´e n’est pas au programme).
EXEMPLE 13.24 : Q et R \ Q sont denses dans R.
D ´EFINITION 13.16 :
SoitEun espace vectoriel norm´e de dimension finie,Aune partie deE, on dit queAest un compact (ou que Aest une partie compacte), si elle est `a la fois ferm´ee et born´ee (le mot compact n’est pas au programme).
PARTIE 13.4 : LIMITE ET CONTINUIT´
E PONCTUELLE
13.4.1 : Limite
D ´EFINITION 13.17 : Soit(E,||.||E ) ,(F,||.||F )deux espaces vectoriels norm´es,A⊂E, f:A→F,a un point de E adh´erent `a A, ℓ∈F, on dit queftend versℓ en a si∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x∈A, ||x−a||E6α=⇒ ||f(x)−ℓ||F6ε.
REMARQUE 13.28 : • On peut remplacer les in´egalit´es strictes par des larges sans changer la notion. • SiE etFsont de dimensions finies, la convergence defet la limite sont ind´ependantes des normes.
LIMITE ET CONTINUIT ´E PONCTUELLE 185
PROPOSITION SUR L’UNICIT ´E DE LA LIMITE DES FONCTIONS 13.13 : Si fadmet une limite en a alors elle est unique.
D ´EFINITION 13.18 :
Avec les notations de la d´efinition pr´ec´edente, le vecteurℓ est not´elim
a f ouxlim→af(x) : limite def en a.
EXEMPLE 13.25 : Soitf: R2\ {(0, 0)} → R d´efinie parf(x, y) = (x+y)(x2−y2)
x2+y2 . D´eterminer la limite de la fonctionfen (0, 0).
D ´EFINITION 13.19 :
Soitf:A→ R, o`uAest une partie d’un espace vectoriel norm´eE, eta un point de Eadh´erent `aA; (i) lim
a f= +∞ si ∀K∈ R, ∃α > 0, ∀x∈A, ||x−a||E< α=⇒f(x)> K.
(ii) lim
a f=−∞ si ∀K∈ R, ∃α > 0, ∀x∈A, ||x−a||E< α=⇒f(x)< K.
SoitI un intervalle de R, Fun espace vectoriel norm´e, f:I→Fetℓ∈F; (i) Si I n’est pas major´e, lim
+∞f=ℓ si∀ε > 0, ∃K∈ R, ∀x∈I, x > K=⇒ ||f(x)−ℓ||F< ε.
(ii) SiI n’est pas minor´e, lim
−∞f=ℓsi∀ε > 0, ∃K∈ R, ∀x∈I, x < K=⇒ ||f(x)−ℓ||F< ε.
Ce sont les limites infinies ou les limites en l’infini.
REMARQUE 13.29 : Dans la suite, si I est un intervalle non major´e, on dit (par abus) que +∞ est adh´erent `a I. De mˆeme, siI est non minor´e, on dit que−∞ est adh´erent `aI.
13.4.2 : Continuit´
e en un point
D ´EFINITION 13.20 :
SoitAest une partie deE,f:A→F,a∈A, on dit quefest continue en asilim
a f=f(a).
REMARQUE 13.30 : Soit A est une partie de E, f : A → F, a ∈A\A, on suppose que f admet une limite en a, on dit quefest prolongeable par continuit´e en a. La fonction ˜fd´efinie surA∪ {a} par ˜f(x) =f(x) six∈Aet ˜f(a) =lim
a fest continue ena (prolongement par continuit´e defena).
TH ´EOR `EME DE CARACT ´ERISATION S ´EQUENTIELLE DE LA LIMITE DES FONCTIONS ET DE LA CONTINUIT ´E 13.14 :
Soit f:A→F, a adh´erent `a A etb∈F, alors on a l’´equivalence qui constitue la caract´erisation s´equentielle de la limite : (lim
a f=b ) ⇐⇒(∀(un)∈AN, lim n→+∞un=a=⇒nlim→∞f(un) =b ) .
Soit f : A → F et a ∈ A, alors on adapte pour obtenir la caract´erisation s´equentielle de la continuit´e : (f continue en a)⇐⇒(∀(un)∈AN, lim
n→+∞un=a=⇒nlim→∞f(un) =f(a)
) .
EXEMPLE 13.26 : f: R2→ R d´efinie parf(x, y) =x2−y2
PROPOSITION DE CARACT ´ERISATION DE LIMITE PAR LES COORDONN ´EES 13.15 : SoitE etF des espaces vectoriels norm´es, A⊂E, B= (v1,· · ·, vp) une base deF de dimension p,
f:A→F et, pour k∈ [[1;p]], les applicationsfk:A→ K telles que : ∀x∈A, f(x) = p ∑ k=1 fk(x)vk. Si b∈F, on pose b= p ∑ k=1 bkvk. Alors on a : lim a f=b⇐⇒ ∀k∈ [[1;p]], lima fk=bk.
REMARQUE 13.31 : •dim F=p: l’´etude de fsurA´equivaut `a l’´etude depapplications deAdans K. • Par contre, si E de dimension finie et si B = (e1,· · ·, en) une base de E, l’´etude de f : E → F au
voisinage dea=
n
∑
k=1
akekn’est pas ´equivalente `a l’´etude desnapplications partiellesfk: K →F(pour
k∈ [[1;n]]) d´efinies parfk(xk) =f(a1e1+· · · +xkek+· · · +anen) au voisinage deak.
EXEMPLE 13.27 : Soitf: R2 → R d´efinie par f(x, y) = xy
x2+y2 si (x, y)̸= (0, 0) et f(0, 0) =0. Alorsfn’est pas continue en (0, 0) malgr´e l’´etude des applications partielles au voisinage de (0, 0).
PROPOSITION 13.16 :
Si f:A→F admet une limite ena adh´erent `a A alorsfest born´ee au voisinage de A, ce qui se traduit par : ∃r > 0, ∃K∈ R+, ∀x∈A, ||x−a||E< r=⇒ ||f(x)||F6K.
Soitf:A→F,a adh´erent `a A,b∈F etφ:A→ R+ telle que||f(x)−b||F6φ(x) au voisinage de a.
On a alors l’implication : lim
a φ=0=⇒lima f=b.
REMARQUE 13.32 : • Cela permet de se ramener `a des fonctions de r´ef´erence grˆace aux majorations. • On a mˆeme (et grˆace `a ce qui pr´ec`ede), si lim
a f=b, alorslima ||f||F=||b||F.
PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LES LIMITES ET LA CONTINUIT ´E 13.17 : Soitf etg d´efinies deA dans Fet a adh´erent `a A:
• si f et g admettent des limites (finies) en a alors : ∀(α, β)∈ K2, l’application αf+βg
admet aussi une limite (finie) en a et on a : lim
a (αf+βg) =α lima f+β lima g;
• sif etg sont continues ena alors : ∀(α, β)∈ K2, αf+βgest aussi continue en a.
Soit E, F et G des espaces vectoriels norm´es, Aune partie de E et B une partie de F, f:A→F etg:B→Gtelles que f(A)⊂B :
• si a est adh´erent `a A,b=lim
a f existe (finie ou non), b est adh´erent `a B et limb g existe
(finie ou non), alors g◦fadmet une limite en a etlim
a g◦f=limb g ;
• sif est continue en a et si gcontinue en f(a) alors g◦f est continue en a. Soitλ:A→ K, f:A→Fet a adh´erent `a A:
• siλet fadmettent des limites (finies) en a alorsλf aussi etlim
a (λf) =lima λ×lima f;
• siλet fsont continues en a alorsλf est continue en a. Soitf:A→ K et a adh´erent `a A :
• si f admet une limite (finie) non nulle en a alors f ne s’annule pas au voisinage de a, 1
f admet une limite ena et lima
1 f = ( lim a f )−1 . • sif est continue en a et si f(a)̸=0 alors 1
f est continue en a.
CONTINUIT ´E SUR UNE PARTIE 187 REMARQUE 13.33 : Sif:A→F,a∈A, si fest continue ena alors||f||Fest continue ena.
EN PRATIQUE : SoitAune partie de E,f:A→Fet aadh´erent `a Aet b∈F, pour montrer que : •lim
a f=b, on v´erifie que∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x∈A,||x−a||< α=⇒ ||f(x)−b||< ε.
•lim
a f=b, on ´etablit que si (un)n∈ N∈A
Ntend versa, alors lim
n→+∞f(un) =b.
•lim
a f=b, sidim(F)<+∞,f= (f1,· · ·, fp),ℓ= (ℓ1,· · ·, ℓp), on prouve∀k∈ [[1;p]], lima fk=ℓk.
• lim
a f = b, on utilise les propri´et´es alg´ebriques des limites en exprimant f diff´eremment ou f est
carr´ement continue en a∈Apar op´erations alg´ebriques etb=f(a).
• f ne tend pas vers b en a, on trouve une suite (un)n∈ N ∈AN qui tend vers a alors que pourtant (
f(un)
)
n∈ N ne tend pas versb.
PARTIE 13.5 : CONTINUIT´
E SUR UNE PARTIE
13.5.1 : Applications continues
D ´EFINITION 13.21 :
SoitE etFdeux espaces vectoriels norm´es,Aune partie deE etf:A→F.
On dit que fest continue sur Asifest continue en tout point (ou vecteur)a deA. On note C0(A, F) l’ensemble des fonctions continues sur Aet `a valeurs dansF.
REMARQUE 13.34 : Le caract`ere continu ou non des applications d´epend des normes employ´ees, mais ne change pas si on prend des normes ´equivalentes. En dimension finie, cela ne d´epend pas des normes.
TH ´EOR `EME DE CARACT ´ERISATION S ´EQUENTIELLE DE LA CONTINUIT ´E 13.18 : Soit f:A→F, la fonctionfest continue sur Asi et seulement si pour toute suite (un)∈AN qui
converge vers un vecteur a∈A, on a lim
n→∞f(un) =f(a).
REMARQUE 13.35 : Soit E un espace vectoriel norm´e, f : E → E, et (un)n∈ N d´efinie par u0 ∈ E,
∀n∈ N, un+1=f(un). Si (un)n∈ N converge versℓo`ufest continue alorsf(ℓ) =ℓ (vecteur fixe def).
PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LA CONTINUIT ´E 1 13.19 :
Si (f, g)∈C0(A, F)2 et (α, β)∈ K2 alors αf+βg∈C0(A, F) (combinaison lin´eaire). AinsiC0(A, F) est un sous-espace vectoriel de F(A, F).
Si f∈C0(A, F), sig∈C0(B, G) et si f(A)⊂B alorsg◦f∈C0(A, G) (composition). Si f∈C0(A, F) et B⊂Aalorsf|B ∈C0(B, F) (restriction).
Si f∈C0(A, F) alors ||f|| ∈C0(A,R) (norme).
PROPOSITION DE CONTINUIT ´E PAR LES FONCTIONS COORDONN ´EES 13.20 :
SoitAune partie d’un espace vectoriel norm´e,Fun espace vectoriel norm´e de dimension finie p et B= (e1,· · ·, ep) une base de F. Si f:A→F, on note f1,· · ·, fp les applications deA dans K d´efinies par ∀x∈A, f(x) =
p
∑
k=1
fk(x)ek. Alors on dispose de l’´equivalence suivante :
(
f est continue sur A)⇐⇒(f1,· · ·, fp sont continues sur A).
PROPOSITION OP ´ERATOIRE SUR LA CONTINUIT ´E 2 13.21 :
Si λ∈C0(A,K) et f∈C0(A, F) alorsλf∈C0(A, F) (multiplication par un scalaire). Si λ∈C0(A,K) et µ∈C0(A,K) alorsλµ∈C0(A,K) (produit de fonctions scalaires). Par cons´equent : C0(A,K) est une sous-alg`ebre deF(A,K).
Si f∈C0(A,K) v´erifie ∀x∈A, f(x)̸=0alors 1 f ∈C
0(A,K) (inverse d’une fonction scalaire).
EXEMPLE 13.28 : f: R3→ R d´efinie parf(x, y, z) =ln(1+y2x2)
√
z2y4+1
cos(xy2) +ez+1 est continue. REMARQUE HP 13.36 : Soit Eun espace vectoriel norm´e etf:E→Fune application continue surE:
• SiUest un ouvert deFalorsf−1(U) est un ouvert deE. • SiV est un ferm´e deFalorsf−1(V) est un ferm´e deE.
Ce th´eor`eme est hors programme, on utilisera seulement sa cons´equence essentielle au programme. TH ´EOR `EME SUR LES IMAGES R ´ECIPROQUES PAR UNE APPLICATION R ´EELLE CONTINUE D’OUVERTS OU DE FERM ´ES 13.22 :
Soit E un espace vectoriel norm´e,f:E→ R une application continue surE eta∈ R : • f−1( ]a; +∞[) et f−1( ]− ∞;a[) sont des ouverts deE.
• f−1({a}), f−1([a; +∞[) et f−1( ]− ∞;a]) sont des ferm´es de E.
REMARQUE 13.37 : Cette propri´et´e est fausse pour les images directes : • cosest continue sur R etcos(]−π;π[)=]−1;1] n’est pas ouvert. • La fonctionth est continue sur R etth(R) =] −1;1[ n’est pas ferm´e.
EXERCICE 13.29 : L’ensembleSdes matrices stochastiques de Mn(R) (tous ses coefficients
sont entre0et 1et la somme de toutes les colonnes vaut1) est un compact. REMARQUE HP 13.38 :
SoitEet Fdeux espaces vectoriels norm´es de dimensions finies,A⊂Eet f:A→Fcontinue. Si Kest une partie compacte deEtelle que K⊂Aalorsf(K) est une partie compacte deF.
Ce gros th´eor`eme est hors programme, on se concentrera sur sa cons´equence essentielle au programme. TH ´EOR `EME DES BORNES ATTEINTES POUR UNE FONCTION R ´EELLE SUR UN COMPACT ( ´ENORME) 13.23 :
Si E est un espace vectoriel de dimension finie,A⊂E et f:A→ R continue sur AetK⊂Aune partie compacte de E (K̸= ∅) : Min
K f etMaxK fexistent (“fest born´ee et atteint ses bornes”).
CONTINUIT ´E SUR UNE PARTIE 189 REMARQUE 13.39 :
• Un corollaire : si E est un espace vectoriel de dimension finie, A ⊂ E et f : A → F (o`u F est de dimension quelconque) etK⊂Aune partie compacte deE(K̸= ∅) : Min
K ||f||Fet MaxK ||f||Fexistent.
• Une autre application classique : si K est une partie compacte de E (espace vectoriel de dimension finie) etf:K→ R∗+ est continue surKalors il existeα > 0tel que ∀x∈K, f(x)>α.
13.5.2 : Applications lipschitziennes
D ´EFINITION 13.22 :
Soitf:A→F, o`uAest une partie d’un espace vectoriel norm´e E,Fun espace norm´e et k∈ R+.
On dit que festk-lipschitzienne si∀(x, y)∈A2, ||f(x)−f(y)||F6k||x−y||E.
On dit que fest lipschitzienne s’il existek>0tel quefsoit k-lipschitzienne.
REMARQUE 13.40 : • Bien sˆur, la constante de Lipschitz d´epend des normes employ´ees. • Par contre, le caract`ere lipschitzien ne d´epend pas des normes ´equivalentes choisies.
EXEMPLE 13.30 : • L’applicationx7→ ||x|| deE dans R est1-lipschitzienne. • Les applicationsck: (x1,· · ·, xn)∈ Kn7→xksont 1-lipschitziennes pour||.||∞.
EXERCICE CLASSIQUE 13.31 : SoitEun espace vectoriel norm´e de dimension finie,Aest une partie non vide deEetx∈E, on posed(x, A) =Inf({||x−a|| | a∈A}).
a. Montrer l’applicationd:x∈E7→d(x, A) est 1-lipschitzienne. b. ´Etablir que : x∈A⇐⇒d(x, A) =0.
c. Justifier que siAest ferm´ee, il existe un vecteura0∈Atel qued(x, A) =||x−a0||.
PROPOSITION SUR LES APPLICATIONS LIPSCHITZIENNES 13.24 : Si f,g sont lipschitziennes sur A: ∀(α, β)∈ K2, (αf+βg) est lipschitzienne sur A.
Si fest lipschitzienne sur A, glipschitzienne sur B,f(A)⊂B : g◦f est lipschitzienne sur A.
REMARQUE 13.41 : Le produit d’applications lipschitziennes n’est pas toujours lipschitzienne.
EXEMPLE 13.32 : idR est1-lipschitzienne maisx7→x2ne l’est pas (mais pourtant continue). TH ´EOR `EME DE CONTINUIT ´E D’UNE APPLICATION LIPSCHITZIENNE 13.25 : Si f est lipschitzienne sur A alorsfest continue sur A.
EXEMPLE 13.33 : La fonctionf:x→ex est continue mais pas lipschitzienne de R dans R.
13.5.3 : Applications lin´
eaires, multilin´
eaires et polynomiales
REMARQUE HP 13.42 : Seule la continuit´e en dimension finie est au programme, mais pour information soit(E,||.||E),(F,||.||F)deux espaces vectoriels norm´es avecE̸= {0E},f∈L(E, F), il y a ´equivalence de :
(i) fest continue surE. (ii) fest continue en0E.
(iii) Il existek∈ R+ tel que ∀x∈E, ||f(x)||F6k||x||E.
(iv) fest lipschitzienne surE.
Si fest continue, on d´efinit sa norme subordonn´ee `a ||.||E et||.||Fpar|||f||| = Sup
x∈E\{0E}
||f(x)||F
ORAL BLANC 13.34 : On pose iciE=C0([0;1],R)qu’on munit de la norme||.||1:
• Montrer queF:E→ R d´efinie par ∀f∈E, F(f) =
1
∫
0
f(t)φ(t)dtavecφ∈E est continue. • Justifier queG∈L(E) n’est pas continue si G(f) =gavecg(x) =f(x)−f(0).
TH ´EOR `EME DE CONTINUIT ´E DES APPLICATIONS LIN ´EAIRES EN DIMENSION FINIE ( ´ENORME) 13.26 :
Soit (E,||.||E
)
un espace norm´e de dimension finie, (F,||.||F
)
un espace norm´e de dimension quelconque. Toute application lin´eaire deE vers Fest lipschitzienne donc continue.
REMARQUE FONDAMENTALE 13.43 : En dimension finie, tout sous-espace vectoriel est ferm´e. REMARQUE HP 13.44 : Avec les hypoth`eses du th´eor`eme ci-dessus, sif∈L(E, F), on a mˆeme mieux : |||f||| = Max
||x||E=1
||f(x)||F. C’est-`a-dire : ∃x̸=0E∈E, ||f(x)||F=|||f||| × ||x||E.
EXEMPLE 13.35 : P∈GLn(K) alors f∈L(Mn(K))d´efinie parf(M) =P−1MP est continue.
EXERCICE 13.36 : Soitf∈ ( Rn)∗ et A= (ai)16i6n∈M1,n(R) sa matrice dans la base
canon-ique, ce qui signifie quef(x1,· · ·, xn) =a1x1+· · · +anxn, alorsfest continue sur Rn et :
• si Rn est muni de||.|| ∞, alors|||f|||∞= n ∑ i=1 |ai| = ||a||1. • si Rn est muni de||.|| 1, alors|||f|||1= Max 16i6n|ai| = ||a||∞. • si Rn est muni de||.|| 2, alors|||f|||2= √ n ∑ i=1 |ai|2=||a||2. REMARQUE HP 13.45 :
• Soit E un espace vectoriel norm´e de dimension finie et F un espace vectoriel quelconque, alors l’applicationf∈L(E, F)7→ |||f||| est une norme surL(E, F).
• Soit Eet Fdeux espaces vectoriels de dimensions finies, Gun espace vectoriel norm´e (de dimension quelconque),f∈L(E, F) etg∈L(F, G) alors on a : |||g◦f||| 6 |||g||| × |||f|||.
• Si E est un espace vectoriel norm´e de dimension finie alors, d’apr`es ce qui pr´ec`ede, l’application f7→ |||f||| est une norme d’alg`ebre surL(E).
PROPOSITION 13.27 :
SoitE,F etGtrois espaces vectoriels norm´es de dimensions finies et B:E×F→Gbilin´eaire : • Il existe k∈ R+ tel que ∀(x, y)∈E×F, ||B(x, y)||G6k× ||x||E× ||y||F.
• Best continue sur E×F.
REMARQUE 13.46 : • L’applicationφ:Mn(K)2→Mn(K) d´efinie parφ(A, B) =ABest continue.
• L’applicationθ:L(E)2→L(E) d´efinie parθ(u, v) =u◦vest continue siE de dimension finie.
• L’applicationψ:K×E→E telle queψ(λ, x) =λxest continue siEest de dimension finie. • Tout produit scalaire sur un espace euclidien est continu.
D ´EFINITION 13.23 :
Soit p>1, F,E1,· · ·, Ep des espaces vectoriels norm´es. Alors f: E1× · · · ×Ep→ Fest dite p-lin´eaire si pour tout k ∈ [[1;p]] et tout p−1-uplets (x1,· · ·, xk−1, xk+1, . . . , xp) ∈ E1× · · · ×Ek−1×Ek+1× · · · ×Ep,