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Validation d'un test de vocabulaire américain par un procédé multi-techniques de traduction

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(1)

VALIDATION D* ON TEST DE VOCABULAIRE AMÉRICAIN PAR ON PROCÉDÉ MOLTI-TECHNIQUES DE TRADUCTION

MICHELLE TANGUAY

Mémoire présenté pour l’obtention

du grade de maître ès arts (M.A.)

ÉCOLE DES GRADUÉS UNIVERSITÉ LAVAL

MARS 1989

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La traduction de toute méthode et de tout instrument de mesure développés par et pour un autre milieu culturel, doit être vérifiée afin d’éliminer l’erreur causée par la contamination des données de départ. La version de langue française des items 40 à

79 de la forme A du test de vocabulaire "P.P.V.T.” a été validée par une procédure multi-technigues. Après une technique de retraduction réalisée par deux groupes de traducteurs, une autre équipe de traducteurs a analysé les différentes versions obtenues pour choisir la meilleure traduction à chacun des items. Deux groupes de sujets anglophone et francophone ont passé ce test ou sa version et, après analyse de leurs résultats, leurs moyennes se sont avérées être comparables. La version en langue française de cette partie du *’P . P . V. T ., comparée au test original, est donc fidèle (selon le coefficient alpha de l’analyse de la fidélité) et valide (selon une analyse de la covariance).

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Remerciements spéciaux à monsieur Vidya Bhushan, qui m'a travail, ainsi qu'à M. Girard prélecture.

mon directeur de recherche, guidée tout au long de ce pour ses conseils suite à la

Toute ma reconnaissance à messieurs Gilles Bélanger et département de Philologie de qu'à douze de leurs étudiants ssible la réalisation de cette Blake Hanna, enseignants au

1 ' Université de Montréal, ainsi dont le concours a rendu po recherche.

Remerciements à l'équipe de traducteurs, plus particulièrement à monsieur Jacques Raymond, dont l'expérience et

la connaissance ont été une source de référence indispensable. Ma reconnaissance va aussi à madame Angle et à ses élèves de 1'École Good Shepperd de Brossard, ainsi qu'à madame Girouard et à ses élèves de 1'École Pierre Laporte de Greenfield Park pour leur précieuse collaboration. Un remerciement spécial pour l’intérêt manifesté par les directions de ces deux écoles.

Enfin je dois des de Mesure et Évaluation

remerciements au personnel du département pour le support qu'il m’a accordé tout au long de mes études de maîtrise.

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TABLE DES MATIERES

Page TABLE DES MATIERES ... I LISTE DES SCHÉMAS, DES TABLEAUX ET DES ANNEXES ... III

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE I LA TRADUCTION, UN OUTIL DE RECHERCHE 1.0 RÉSUMÉ ... 5

1.1 LANGAGE ET SOCIÉTÉ ... 5

1.2 LA TRADUCTIONBIEN MAL CONNUE DES CHERCHEURS ... 7

CHAPITRE II UN PROCÉDÉ D’INVESTIGATION 2.0 RÉSUMÉ ... 12

2.1 LA TRADUCTION ... 12

2.1.1 Le processus de traduction ... 12

2.1.2 Langue et culture ... 14

2.1.3 Un mot sur la stylistique comparée du français et de l’anglais ... 15

2.2 LES PROCÉDÉS TECHNIQUES DE TRADUCTION ... 17

2.2.1 La traduction directe ou littérale ... 19

2.2.2 La modulation ... 20

2.2.3 L'équivalence ... 21

2.2.4 L’adaptation ... 21

2.3 LES ÉCHANGES DE LANGUE A LANGUE ... 23

2.3.1 Les calques ... 24

2.3.2 Le phénomène de l'interférence ... 26

2.4 LA TRADUCTION, UN PROCÉDÉ D'INVESTIGATION ... 29

2.4.1 La retraduction ... 31

2.4.2 L'approche de Brislin (1970) ... 32

2.5 LA TRADUCTION D’UN TEST DE VOCABULAIRE ... 34

2.5.1 Le "P.P.V.T.” un test de vocabulaire en images ... 34

2.5.2 L’âge des répondants ... 37

2.5.3 La perception de l'image ... 39

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CHAPITRE III L’EXPÉRIMENTATION

3.0 résumé ... 44

3.1 LA TRADUCTION DU "P.P.V.T.* ... 44

3.2 UN PROCÉDÉ MULTI-TECHNIQUES DE TRADUCTION ... 45

3.2.1 La retraduction 46 3.2.2 Le comité d’approche ... 47

3.2.3 La procédure de passationdu test ... 47

3.3 DÉTAILS DE L’EXPÉRIMENTATION ... 47

3.3.1 Choix des traducteurs et étapes de la traduction-retraduction ... 47

3.3.2 L’approche du comité ... 48

3.3.3 La passation du "P.P.V.T." ... . 51

3.4 CHOIX DES VARIABLES ... 52

3.5 CHOIX DES STATISTIQUES ET DES MODELES ... 54

3.5.1 Le coefficient "alpha" dans l'analyse de la fidélité ... 54

3.5.2 La corrélation de Pearson pour le choix des covariables ... 55

3.5.3 L'analyse de la covariance "langue” X "sexe" ... 57

CHAPITRE IV INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 4.0 RÉSUMÉ ... 58

4.1 L'ANALYSE DE LA FIDÉLITÉ ... 58

4.2 L’ANALYSE DE LA VALIDITÉ ... 60

4.2.1 Choix des covariables ... 61

4.2.2 L’analyse de la covariance ... 63

CONCLUSION ... 70

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LISTE DES ANNEXES

Annexe A Items 40 à 79, forme A, du "P.P.V.T." ... 76

Annexe B Version française du "P.P.V.T." 78

Annexe C Instructions aux sujets anglophones •••••.••• 80 Annexe D Instructions aux sujets francophones ... 81

Annexe E Feuille d'informations, anglophones ... 82

Annexe F Feuille d’informations, francophones ... 83

Annexe G Consignes aux traducteurs anglophones ... 84

Annexe H Consignes aux traducteurs francophones ... 85

Annexe I Moyennes et écarts-types pour les 40 items •• 86 Annexe J Statistigues pour les items corrigés ... 87

LISTE DES SCHÉMAS Schéma 2.1a Le processus de traduction ... 12

Schéma 2.1b Quelques comparaisons entre les stylistiques du français et de l’anglais . 16 LISTE DES TABLEAUX Tableau 4.2a Statistiques descriptives des variables . 62 Tableau 4.2b Moyennes observées et moyennes ajustées des sous-groupes "langue** X "sexe" pour la variable dépendante ... 65

Tableau 4.2c Analyse de la covariance des résultats au "P.P.V.T." en fonction de la langue et du sexe avec la covariable "savoir parler" ... 66

Tableau I Moyennes et écarts-types des items ... 86

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Pour uniformiser national, il faudrait toutes les

INTRODDCTION

notre système d’éducation au niveau reviser tout le matériel pédagogique, méthodes d’enseignement et toutes les techniques ou procédés d’évaluation, les uniformiser et éliminer tout biais culturel Il serait logique de partir du connu, de se baser sur des méthodes, des technigues et des instruments de mesure déjà reconnus et de les utiliser pour leur succès quantifiable et généralisable L'étape suivante consisterait à trouver une forme équivalente pour la rendre applicable à un groupe d’individus en parti culier Dans ce processus, la traduction est le point central auquel se greffent différents procédés de vérification

La traduction rapproche deux systèmes linguistiques, deux cultures, deux systèmes de valeurs Trouver deux versions éguivalentes d’un même instrument de mesure est, dans le langage des traducteurs, le passage d’une langue de départ (LD) à une langue d’arrivée (LA) à partir de procédés techniques précis et reconnus dans le monde Pour le chercheur en sciences humaines. trouver la forme éguivalente d’un test emprunté à un autre milieu linguistique consiste à calculer les indices de fidélité et de validité de 1’épreuve traduite en comparant les résultats des différents groupes à la version du test en question, aux résultats obtenus lors du test original La validation de tout

interculturelles, ne peut se faire sans tenir compte des lois et des procédés de traduction.

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Une traduction fidèle est une garantie de contrôle de la variable "langue" et, la validation de cette même traduction pour un groupe d’individus, permettra d*en vérifier l'applicabilité. Dne mauvaise traduction est une source importante de contamination des données de départ ce qui inévitablement augmente l’erreur dans le traitement statistique des résultats.

Avant d’utiliser une méthode ou un instrument de mesure développé par et pour une autre culture, et avant de s’en servir comme base de comparaison avec un nouvel instrument, il faut vérifier si cette version traduite ou adaptée" a la même portée pour un autre groupe d’individus Le concours et le jugement de spécialistes en traduction deviennent aussi importants que les techniques statistiques servant à calculer les indices de f idélité et de validité d’une version d * un test pour un milieu culturel d i f f érent

On ne peut parler d’un groupe culturel sans l’associer à un groupe particulier, à un groupe 1inguistique donné, à moins d’être en mesure de développer des situations acculturelles Les moyens et les techniques acculturels font partie d’une science relativement nouvelle, peu utilisée et fort critiquée. Cette science ne saurait répondre, dans un laps de temps satisfaisant, aux attentes de la recherche en éducation au niveau national

Selon certains chercheurs en psychologie, dont Lee Cronbach et J. D Drenth, 1972, la situation idéale pour la recherche en évaluation dans le domaine de l’éducation, serait celle où chaque région, chaque milieu culturel et chaque milieu socio-économique construirait et validerait ses propres

moyens utilisés étant plus près de la réalité des rép ondants, il J

serait alors possible de mieux garantir la fidélité et la validité des résultats obtenus One telle situation n’existe pas instruments de mesure pour évaluer ses programmes d’enseignement et pour mesurer le rendement académique de ses élèves Les

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en réalité et ses fondements théoriques sont déjà contestés par plusieurs chercheurs qui s’inquiètent de la validité de tels instruments à l’échelon national; tout instrument de mesure devrait servir à appuyer une théorie plus globale et généralisable dans différentes situations» Pris entre ces deux écoles de pensée, le chercheur s’inspire des réalisations des cultures plus avancées, en adapte ses théories, ses techniques et ses instruments et essaie d'en garantir une certaine équivalence.

Selon Vinay et Darbelnet, 1977, chaque groupe culturel est suffisamment individualisé pour que les langues reflètent ces divergences dans leur sty1i stique Les recherches interculturelles de Bhushan en 1967, 1974a, 1974b, ont bien démontré qu’il existe des différences culturelles et d’autres types d’un groupe ethnique à un autre Par conséquent, utiUser un instrument de mesure issu d’un milieu linguistique différent des futurs répondants, exige une certaine vérification La méthode la plus courante de validation d’un nouveau test (de même nature et de même contenu) consiste à comparer ce dernier à un autre test déjà reconnu et éprouvé Si le test original est valide et s’il ex i ste une forte corrélation entre ce test et le nouveau test, on peut affirmer que ce nouveau test est aussi valide Mais, dans les recherches en sciences humaines, la validation est souvent négligée au détriment d’autres analyses

R i

statistiques

On sait que les tests psychométriques d'habiletés sont, du moins en Occident, des instruments de mesure avec une bonne validité concourante et avec une validité prédictive valable Les études en milieux linguistiques et (ou) culturels différents se caractérisent par l'emploi, parfois abusif, de concepts, de

Unis et en Europe C'est une pratique courante pour nous, les chercheurs canadiens français, "d’adapter des questionnaires ou des inventaires construits par et pour des américains. On théories et d’instruments de mesure empruntés surtout aux

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États-s *inspire d'un ou de plusieurs ouvrages américains et on élimine les items jugés biaisés, parce qu'ils sont trop spécifiques à un milieu culturel donné, ou parce qu’ils sont tout simplement trop difficiles pour les répondants Éliminer des items ou combiner des items à d'autres, altère la validité d’un test En pratique, il est assez difficile et coûteux de rivaliser avec certains tests américains; ces tests sont vérifiés et revérifiés par différents chercheurs, dans différentes situations et avec des échantillons très grands II est toujours possible de contourner cette difficulté en utilisant des comparaisons multiples Tout comme l’affirme Bhushan dans ses recherches interculturel1es si les deux tests (l’original et sa nouvelle version) ne présentent aucun item biaisé pour l’un ou 1 autre des milieux culturels en présence, le nouvel instrument est valide s’il n’y a pas de différence significative entre les résultats de deux sous-groupes de répondants ( ces sous-groupes étant équivalents et représentatifs de leur population respective) aux deux tests, c’est-à-dire à ces deux formes (forme originale et sa version traduite) (Bhushan, 1976, 1974a, 1974b)

Lorsque deux milieux linguistiques sont en présence et que l’on veut comparer la performance de ces deux groupes à un test de rendement académique dans un domaine donné, il faut s’assurer de l’équivalence des deux tests utilisés. La traduction d’un test déjà existant et éprouvé dans 1 un des deux milieux linguistiques est une technique valable et plus simple que la construction d’une nouvelle forme du test original Si la traduction est fidèle, un groupe francophone devrait réussir aussi bien à la version de langue française d'un test de langue anglaise, qu ’ un groupe anglophone équivalent réussirait au test original Pour

connaître les deux langues mises en parallèle et savoir appliquer adéquatement les procédés techniques de traduction

éviter les erreurs de traduction dues au phénomène de l’interférence et pour s'assurer d’une traduction fidèle, il faut

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LA TRADUCTION, UN OUTIL DE RECHERCHE

La traduction doit. être considérée comme un outil de recherche dans toute validation interculturelle. Des données de départ, contaminées par une traduction inadéquate, sont des sources d’erreurs importantes dans 1’interprétaion des résultats et entravent la validité de l’épreuve traduite.

1.1 LANGAGE ET SOCIÉTÉ

Le langage est l’ingrédient de base qui solidifie les liens entre les sociétés ensemble dans l’espace et dans le temps. L’un des buts premiers de la communication est de comprendre l’information transmise d’un individu à un autre grâce aux messages parlés.

Le langage est un système de symboles et d’expression. Il exprime le contenu de notre pensée, à savoir nos idées et nos sentiments; les éléments intellectuels et les éléments affectifs étant presque toujours unis à des doses variables dans la formation de la pensée.

Aucun usager ne possède jamais le vocabulaire entier de sa langue. La nature du vocabulaire et celle de l’individu

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expliquent facilement ces carences individuelles Le vocabulaire individuel en langue maternelle résulte des expériences de chacun. Les limites mêmes de l’expérience personnelle font que les vocables acquis ne sont pas connus dans toutes leurs acceptations. D’un sujet à 1 * autre, les mots n'ont pas tous la même valeur stylistique De plus, le vocabulaire se transforme peu à peu en se renouvelant et rend ainsi l’apprentissage de la langue maternelle encore plus difficile. Comparer deux langues ou comparer deux versions d'un même test, c’est connaître ces deux

langues et posséder deux langues maternelles. Selon Muller

" L’étude d’une spontanément ou fois l’apprentissage mémorisation d’un plans, des matériaux qui et étrangère qu’elle cadre scolaire, certains mécanismes . vocabulaire; d’autre d’ La schémas se fasse c * est à la de d’une part des des langue i

dans le de certain

schémas mentaux; d’autre part,

viendront s’organiser d’après ces plans (Muller, 1964, p. 1)

langue est un système de signes, chacun avec ses fréquences caractéristiques. La fréquence des phonèmes, des morphèmes, des mots, des articles et des temps correspond à une loi statistique du discours. Dn individu qui doit apprendre à parler français comme un francophone , doit reproduire toutes les caractéristiques de la langue. Si l’étudiant en langue seconde utilise le mot "lorsque dix fois plus souvent qu’un francophone, il ne possède pas pour autant tout le vocabulaire de la langue française•

Traduire, c * est uti1iser les principes de la métalinguistique car celle-ci représente l’ensemble des rapports qui unissent les faits sociaux, culturels et psychologiques aux

qu’il apparaît par comparaison avec une autre 1angue. La stylistique comparée du français et de l’anglais est utile dans cette recherche car elle s’appuie sur le champ sémantique d’une structures linguistiques En plus de faire comprendre, le traducteur observe le caractère idiomatique d’une 1angue tel

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unité de traduction pour trouver une équivalence dans la langue d’arrivée qui aura le même sens et qui couvrira le mieux cette même aire sémantique.

1.2 LA TRADUCTION BIEN MAL CONNUE DES CHERCHEURS

La plupart des tests les plus connus de l’Occident ont été traduits, de façon plus ou moins adéquate, pour telle ou telle culture. Cronbach, en 1972, ne considère pas les tests traduits comme des tests originaux, c’est-à-dire, aussi valables que ces derniers. Selon ce chercheur, toute nouvelle formulation entraînerait un changement dans la façon traditionnelle de traiter les résultats.

"It is hasardons to interpret a test in it= new setting as if it measured the same thing as it did original1 y. Serions questions of comparabi1ity arise fer- translater perf or ffiance tests as well as verbal tests.” (Cronbach et Drenth, 1972, p. 470)

11 est important de noter que les textes de loi sont traduits par des traducteurs professionnels et révisés par des spécialistes du domaine juridique selon des procédés de traduction largement reconnus et acceptés Ces procédés de traduction sont applicables dans tous les domaines de 1 ’ activité humaine

Certains chercheurs restent encore sceptiques, ou ignorent totalement la valeur et l’importance d’un bonne traduction. Ces chercheurs, abordant un domaine autre que le leur, ne reconnaissent pas, souvent par ignorance, les théories et les techniques développées et reconnues de la traduction. Dans la littérature interculturelle, on constate que plusieurs chercheurs renient ou ignorent les lois et les procédés de traduction. Par exemple, un groupe de chercheurs participant à la conférence sur

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au 23 juillet 1971, ont affirmé qu’il était inutile de mettre plus d’efforts dans la traduction de tests. Comme le rapporte Cronbach, ces chercheurs ont affirmé que tout élaborateur de test peut emprunter des idées à d’autres cultures sans essayer d’être fidèle au test original. Ce chercheur devrait être libre de rejeter des tâches ou des items sur une base d’essais-erreurs. Les conférenciers rapportent aussi, que dans la plupart des recherches interculturelles (de milieux culturels et linguistiques différents), il y a une différence significative entre les moyennes des sous-groupes en comparaison Ces différences, toujours selon ces conférenciers, pourraient être réduites en modifiant le type d’administration du test, sans quo i , les différences seraient dues à des différences entre le type d'éducation des répondants, entre les moeurs et entre leur style de vie. Ces chercheurs n ’accordent aucun poids à la qualité des versions traduites des tests en question et ils n’ont mentionné aucune information sur le contrôle de la variable 1anque Où donc est la place de la traduction dans la recherche interculturelle? Pourtant, utiliser une version ou comparer un nouveau test à un test déjà existant dans un autre milieu linguistique, implique une étape de traduction pour 1’instrument de mesure emprunté à un milieu 1ingui stique différent de celui des futurs répondants

D’autres chercheurs préfèrent ne pas tenir compte des recherches faites en traduction, pourtant ces données pourraient les aider dans leur démarche. En examinant les résultats et en lisant l’interprétation des résultats à des tests de rendement académique, d’attitudes, de motivation, de certaines recherches qui ont utilisé une version de ces tests, il faut se demander à quel point de tels résultats peuvent être réalistes. Par exemple, le chercheur Abul Hubb a fait et a utilisé en 1970, une version arabique du test "Raven’s Standard Progressive Matrices"; le test "Pacifie Infants Performance Scale" a été modifié par Ord et Schofuld en 1969 pour évaluer la performance d’enfants de la

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Nouvelle-Guinée. En lisant ces articles on E’apperçoit, qu’au contraire de ce qui apparaît évident à première vue, les auteurs n’expliquent ni ne démontrent comment ils ont communiqué les épreuves (tests) aux différents groupes linguistiques en présence. Ces auteurs ont utilisé une batterie de tests, et voici les seuls commentaires qu'on peut lire au sujet de l'adaptation des instruments de mesure : certains items, jugés biaisés, ont été retirés de la version car ils étaient trop spécifiques à une culture.

Maria Cortado De Koham de l'université de Buenos Aires, dans son étude intitulée "Test construction and standardisation

in different cultural settings* , exprime son opinion sur la traduction en ces termes :

"Lanprcblems e.re & major handicap» Tue -tiret di-fi icu.lty is te secure a geed translation cT the items» In soms instances this is a very di-F-Ficu.it gcal ta reach. There is no general argument on v.hst is a good transi at i on. ** (Cortado De Koham dans Cronbach et Drenth, 1972, p. 402)

Pourtant, Bally en 1951, Bonnerot et ses associés en 1968, Campbell en 1970, pour n'en nommer que quelques uns, ont traité de la traduction en tant que science avec ses théories, ses lois et ses procédés techniques maintenant reconnus.

Traduction et adaption sont des procédés couramment utilisés dans la recherche en sciences humaines. Ces procédés sont aussi utilisés, à un autre niveau, en sciences exactes. Mais traduit-on et adapte-t-on de façon efficace?

Les psychologues, il faut le reconnaître, sont plus souvent intéressés à la structure de leurs données qu'à la logique qui sous-tend ces données. Traiter d’un sujet touchant de près ou de loin à la linguistique (la philologie), exige une bonne base théor i que et une certaine connaissance des recherches récentes

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dans ce domaine Tout chercheur ou auteur qui emprunte théorie(s), procédé(s) ou instrument(s) de mesure à une autre culture de milieu linguistique différent, doit s’assurer de la fidélité de sa traduction. Des données, contaminées au départ par une traduction inadéquate, sont inévitablement des sources d’erreurs importantes dans l’interprétation des résultats et entravent la validité même de l'épreuve traduite. La traduction peut être sujet de recherche ou outil de recherche et, dans ces deux cas, elle est une variable à considérer dans toute validation interculturelle

Vinay et Darbelnet, auteurs de l’étude sur la Sty1istigue comparée du français et de l’anglais s’appuient sur une observation attentive de la traduction Avec l’aide de la stylistique comparée, les traducteurs peuvent évaluer la fidélité d’une traduction en terme de rigueur avec laquelle elle a été conduite Dans le langage des traducteurs, aussi recherché soit-il, on pari e de vérification de la fidélité d’une traduction en termes de comparaisons descri ptives, on ne parle pas d'équivalence statistique entre deux formes d’un même texte (langue de départ et langue d’arrivée) comme on le fait dans le langage des psychologues II ne faudrait pas oublier que la traduction existe depuis des milliers d’années et que 1a statistique est plus récente

R• Bri si in et ses collaborateurs, conscients des problèmes causés par la traduction de leurs instruments de mesure, s'expriment ainsi :

"Consistant data collection methods require inter-discipl inary expertise that will not easily be gained through unqual i -fi ed application of sel-F report questionnaires in English on d i f f er-ent ethnie groupe." (Brislin, Lonner et Thorndike, 1973, p. 74)

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Sans prétendre soulever des barrières interdisciplinaires érigées au cours des ans et, tenant compte des limites de temps et d'argent, cette recherche vise, entre autres, à associer l'expérience et la connaissance de spécialistes en traduction aux techniques de mesure de la psychologie expérimentale et ce, dans le but d'utiliser adéquatement la version française d 'un instrument de mesure emprunté aux américains, pour des francophones québécois Grâce ces connaissances interdisciplinaires il sera possible de faire une comparaison des deux formes anglaise ou française, d'un test de vocabulaire en images : le Peabody Picture Vocabulary Test" connu aussi par son abréviation le "P.P.V.T Les items 40 à 79 de la forme A de ce test de vocabulaire seront traduits de 1 ’ anglais, sa langue de départ (LD) vers le français, sa langue d'arrivée (LA) Cette vérif ication de 1 a qualité de la traduction du P.P.V.T

permettra à d’éventuels chercheurs intéressés â ce type de test de faire un choix plus réfléchi

Cette recherche met beaucoup d'emphase sur qualité de la traduction exigée. Avant d’adapter tout instrument de mesure par une méthode d’essai s-erreurs, il serait préférable de savoir traduire fidèlement. En recherche interculturelle on traduit trop f acilement et trop rapidement. L’adaptation est un procédé de traduction qui fait partie de la linguistique et qui se distingue du terme employé par certains chercheurs lorsqu’ils adaptent un

à

F

1 a

instrument de mesure en lui retirant ou en modifiant certains items jugés biaisés ou trop difficiles pour un groupe d 'individus donné En linguistique, l'adaptation est un procédé à la limite extrême de la traduction; elle s'applique à des cas où la situation à laquelle se réfère le message n'existe pas dans la langue d arrivée, et doit être créée par rapport à une autre situation que l'on juge équivalente D’où le besoin d'une prise de conscience sur l'importance de la traduction dans une recherche faisant intervenir deux mi 1ieux 1i ngui st i gués

V

Z

(18)

UN PROCÉDÉ D* INVESTIGATION

La traduction observe le fonctionnement d’une langue par rapport à une autre et unit les faits socio-culturels aux structures linguistiques. Pour bien rendre les caractères d’une langue par comparaison avec une autre, la traduction possède des procédés techniques de vérification.

2.1 LA TRADUCTION

2.1.1 Le processus de traduction

La traduction peut se décrire à travers le schéma suivant représentant le processus de traduction :

Schéma 2.1a Le processus de traduction

SC T. LD S ’C’ T ’ .LA S"C" où:

(S) = situation qui anime le cerveau (C) d’un auteur ou d’un orateur

(T) = texte (ce que l’auteur dit) (LD) = langue de départ

(TLD) = texte d’origine qu’il s’agit de traduire (S*) = situation S perçue par un autre cerveau (C’)

telle qu’elle est perçue à travers T.LD (T*) = nouveau texte dans la langue d’arrivée (LA) (S"C")= situation S" perçue par C" à travers T’LA

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Le passage de SC à S"C" ne se fait pas sans difficulté II est important pour tout traducteur de bien saisir le message (situation S) et de maîtriser les deux langues LD et LA Toute langue étant une représentation du monde, il faut dire les mêmes choses, exprimer les mêmes significations, sous des modes différents de représentation

Le passage d'une langue LD (langue de départ) à une langue LA (langue d'arrivée) pour exprimer une réalité relève d’une discipline particulière de nature comparative, dont le but est d’en expliquer le mécanisme et d’en faciliter la réalisation par la mise en relief des lois valables pour les deux langues considérées. Traduire un passage de l'anglais vers le français, comme dans le cas de cette recherche, c'est connaître les deux structures de ces deux langues deux lexiques, deux morphologies, avec deux conceptions particulières de la vie dont sont constituées ces deux langues; deux cultures, deux littératures, deux histoires et deux géographies. Les auteurs Vinay et Darbelnet (1977) ramènent la traduction à un cas particulier de la stylistique comparée. La stylistique comparée (ou externe) observe les caractères d'une langue tels qu’ils apparaissent par comparaison avec une autre 1angue En plus du rôle de faire comprendre, la traduction a un autre rôle qui est celui d’observer le fonctionnement d’une langue par rapport à une autre. La traduction en tant que procédé d’investigation permet d'éclaircir certains phénomènes qui, sans elle, resteraient ignorés. Le traducteur doit être capable d'utiliser les lois de la stylistique comparée pour élaborer sa traduction et s * aider aussi de la morphologie interne pour dégager les moyens d'expression d'une langue donnée en opposant les éléments affectifs (intensité, nuances, ) aux éléments intellectuels

(durée, commencement, fréquence).

Le structuralisme linguistique fournit aux traducteurs des conseils éclairés fondés à la fois sur une connaissance des

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problèmes de traduction et. sur une théorie linguistique. Avec l’aide de la stylistique comparée, le comité de traducteurs de cette recherche a pu évaluer la fidélité des traductions en terme de rigueur avec laquelle elles ont été conduites. Ce comité a étudié plus spécifiquement les différences d'interprétation d’une même situation par les deux groupes linguistiques.

2.1.2 Langue et culture

"Même, si par la force des circonstances, la majorité des traductions rapprochent des langues participant à une même aire générale de culture (par exemple la culture dite occidentale), il reste que

culturel est suffisamment individualisé langues reflètent ces divergences stylistique." (Vinay et Darbelnet,1977,

chaque groupe pour que les dans leur P. 32)

Toute la stylistique comparée est basée sur la différence d * interprétât ion même situâti on par deux groupes linguistiques. Le traducteur, pour y faire face, dispose de la connaissance métalinguistique, c’est-à-dire de la connaissance de l’homme, de sa philosophie et de son milieu.

Les travaux et les études sur les relations entre la langue d ’ une

et l’ensemble des activités sociales et culturelles de différents groupes ethniques, n’ont pas encore abouti à une technique d’enquête uti1i sable ou à des solutions généralisables Pourtant, on ne saurait nier l’existence d’une relation entre langue et culture, ce que Trager exprime en 1949

"The -Full statement o-F the point—by—point and patter-n-by-pattern relations between languages and any of the other cultural Systems will contain ail the meanings af the linguistic forms, and will constitute the métalinguisties of that cul tur e. "

(Trager,1949, p. 259 )

Puisqu’il semble bien acquis qu’une langue est à la fois le miroir d’une culture et son instrument d’analyse, il ne faut pas

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s’étonner que les divergences entre deux langues soient particulièrement nombreuses.

Le traducteur doit connaître les considérés, comprendre ses différences

deux milieux culturels linguistiques tout en appliquant le principe suivant on ne traduit pas pour comprendre mais pour faire comprendre Une personne bilingue s'improvisant traducteur est souvent trop préoccupée à comprendre le message et oublie la tâche primordiale du traducteur : celle de faire comprendre le message aux futurs lecteurs ou auditeurs

2.1.3 Un mot sur la stylistique comparée du français et de 1'anglais

mieux les comparer.

Cette recherche vise à possible de langue française d ' en images : le "P.P.V.T.". II traducteurs participant à une traducti on, de connaître la styl

assurer la meilleure version une partie du test de vocabulaire

apparaît nécessaire, pour les ou l'autre des étapes de la istique de ces deux langues pour

Selon Vinay et Darbelnet (1977), les mots français se situent généralement à un niveau d'abstraction supérieur à celui des mots anglais correspondants. Le français s’embarrasse moins des détails de la réalité que l'anglais. Pour ces mêmes auteurs, traduire en français une phrase en anglais, c’est copier au crayon gris une figure en couleur. On sait, par expérience, que très souvent le mot français est le centre d'une série de synonymes anglais. A titre d'exemple, le mot français "coup" peut s'appliquer à une quantité de phénomènes exprimant tous une

un f ouet),... L'équivalent anglais utilisé pour "coup"

( coup avec les poings ou avec un instrument) est loin d'être aussi étendu dans sa signification.

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Partant du principe reconnu et éprouvé par la stylistique comparée, celui spécifiant que l’anglais et le français ne saisissent pas le réel de la même façon, la représentation anglaise est plus concrète tandis que la représentation française est plus abstraite. Voici une énumération de quelques différences de l'anglais et du français, relevées dans le volume de Vinay et Dalbernet (1977) :

Schéma 2.1b Quelques comparaisons entre la stylistique du français et de l'anglais

Anglais

-représentation plus concrète -plus souvent synthétique

-voit les choses par le dehors

Français

-représentation plus abstraite -plus souvent analytique

-voit les choses par le dedans -montre les mouvements, dessine

le contour des choses et des êtres avec ses particules et ses verbes

-plus riche de sons, plus sonore

-sens du devenir et de l'évolution plus marqué par les temps progressifs

-plus simple

de ses verbes dans son expression

-s'en tient aux résultats

-plus enjolivé (saisit les choses de plus haut)

composés ; est

des le français un usage

peut faire tenu par

composés et les mots

ses

dérivations, ses onomatopées;

mots ne arbitraire dans ses dérivations et ses résonances; les

souvent leur signif ication que grâce à leurs prennent

Étant donné les caractères divergents de ces deux langues, l'anglais et le français, on comprend qu'en dehors d’exercices

(23)

scolaires spécialement choisis et adaptés , la traduction littérale ou mot à mot soit fréquemment impossible et qu ’ i 1 soit. rare que la situation qui anime le cerveau, ("SC dans le schéma du processus de traduction, P- 12) se retrouve avec tous ses aspects et ses nuances dans le nouveau texte de la langue d'arrivée (T'LA) et dans la situation perçue dans le cerveau de 1'auditeur ou du lecteur (S"C")

2.2 LES PROCÉDÉS TECHNIQUES DE TRADUCTION

Au moment de traduire, le traducteur fait le rapprochement entre deux systèmes linguistiques dont l'un est exprimé et figé et l'autre encore potentiel et adaptable Le traducteur devra explorer son ouvrage en premier, c’est-à-dire en évaluer 1 e contenu descriptif, affectif et intellectuel pour reconstituer la situation qui informe

Comme les mots prennent leur sens dans les i1lustrations de l’épreuve de vocabulaire "P.P.V.T dans le cas précis de cette recherche, ces mots représentent des unités de pensée. L’unité de pensée ou unité lexicologique ou unité de traduction sont des termes équivalents pour le traducteur. Ils expriment une même réalité considérée d’un point de vue différent. Selon Vinay :

" ... les unités de traduction sont les unités lexicologiques dans lesquelles les éléments du lexique concourent à l'expression d'un seul élément de pensée. L'unité de traduction est le plus petit segment de l'énoncé dont la cohésion des signes est telle qu'ils ne doivent pas être traduits

séparément." (Vinay et Darbelnet, 1977, p. 37)

(24)

Tout traducteur ne saurait trouver dans les dictionnaires des solutions toutes faites à ses problèmes. Les dictionnaires donnent le sens des mots mais ils n'ont pas l'espace nécessaire pour caractériser les différences de sens. Le mot, malgré son apparente commodité, n'est pas une unité satisfaisante. Il suffit de parcourir les pages des principales revues de linguistiques des vingt dernières années pour constater que rien n'est moins défini que la notion de mot.

L'unité simple telle qu’elle est donnée en écriture (le mot) est une unité illusoire et trompeuse dans beaucoup de cas et ne correspond pas toujours aux unités de pensée, aux représentations, aux concepts et aux notions de l'esprit. Les mots ne sont compris et sentis que par une comparaison incessante et inconsciente qui se fait entre eux dans le cerveau. Pour que cette comparaison se fasse, il importe peu que tel ou tel mot ait eu autrefois un sens semblable ou différent de son effet actuel, l'important étant que chez le même sujet, le mot soit relié par association à d'autres mots, plus précis ou plus généraux, plus abstraits ou plus concrets, plus ou moins propres à exciter la sensibilité, ou à évoquer un milieu social plutôt qu’un autre.

Même sans traité de traduction, il est utile d ’ avoi r un répertoire de valeurs sémantiques permettant de mieux comprendre pourquoi certains mots jugés équivalents à première vue sont en fait sur des plans différents Une erreur de traduction peut provenir de ce que le traducteur n'ait pas perçu l'écart entre les deux termes Ces écarts peuvent se cataloguer dans les différences d *extension d ' une langue à l'autre. Pour que deux équivalents aient la même extension, ils doivent recouvrir la même aire sémantique. Osgood, dans son ouvrage de 1967, "The measurement of meaning", des Presses de 1’Université d’Illinois décrit de façon rigoureuse et scientifique cette aire sémantique Il serait difficile d’analyser ou même d’utiliser les techniques de ce chercheur, mais nous pouvons remarquer l'influence de cette

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recherche sur des travaux portant sur le même sujet Par exemple, l’ouvrage réalisé en 1975 par Edward Kelly et Philip Stone "Computer récognition of english word senses", à la portée de tous, peut être une source de référence utile dans 1'analyse des difficultés de traduction relevées pour les différentes versions du "P.P.V.T réalisées dans cette recherche. Comme l’expriment bien ces auteurs reference dictionary can be regarded as definitive and ail exagerate the amount af psychological1y real polydemy in the 1anguage.” (Kelly et Stone, 1975, p. 69) Les nombreuses définitions qu ’on attribue aux unités simples perdent peu à peu le lien qui les unit lorsqu’elles s’éloignent dans la hiérarchie des définitions du dictionnaire Par exemple, la troisième définition d’un mot dans un dictionnaire est moins employée ou moins fréquemment uti1i sée dans la langue en question Il en est de même dans les

” No

dictionnaires bilingues, francais-anglais par exemple, où 1 e troisième équivalent d’un mot est moins utilisé dans la langue de départ que dans le premier et le deuxième équivalents Le traducteur sait utiliser les bons dictionnaires et de façon éclairée

La démarche du traducteur se ramène plus spécifiquement à certains procédés techniques de traduction qui lui permettent de mieux communiquer l’unité de pensée. Dans le cas de traduction de mots via des illustrations comme pour le P.P.V.T.", traducteur doit envisager l’utilisation, à bon escient, d’un des

traduction directe ou littérale (voir le schéma 2.1a du processus dans le message LA, le traducteur peut utiliser un procédé de 1 e

de traduction p. 12) Ce passage direct de LD à LA est une traduction qu’on appelle communément mot à mot", qui aboutit à

(26)

un message correct sans que le traducteur ait. eu à se soucier d’autres choses que des servitudes linguistiques.

II peut arriver cependant que les divergences culturelles et métalinguistiques peuvent obliger à des traductions obliques lorsqu'on constate dans la langue d’arrivée des trous ou des lacunes. Il faudra les combler par des moyens équivalents. c ’est-à-dire des procédés indirects ou des procédés obliques de traduction Ces traductions obliques sont des procédés qui consistent à remplacer une partie du message, lorsque la traduction littérale est inadéquate, tout en conservant l’équivalence du message et de la situation. Parmi les principaux procédés, on retrouve la modulation, 1'équivalence et 1’adaptation

2.2.2 La modulation

La modulation est un procédé de traduction qui consiste en un changement de point de vue concept sans que signification en soit modifiée Elle se justifie quand traduction littérale aboutit à un énoncé grammaticalement

d ’ un 1 a

1 a

correct, mais qui se heurte à une différence de mode de pensée dans la langue d'arrivée. Le traducteur passe donc d’un mode de pensée à un autre pour traduire la même situation. Il y a des modulations qui sont des servitudes données par le dictionnaire, d'autres qui sont des options pour le traducteur, par exemple :

-aspect du concret pour 1"abstrait -la cause pour l’effet

-le moyen pour le résultat -la partie pour le tout -une partie pour une autre -renversement de point de vue -intervalles et limites

-modulations sensorielles -forme, aspect, usage

(27)

Le procédé de modulation utilise essentiellement des associations de mots, ces associations forment autour de chaque mot, un champ associatif que le traducteur a intérêt à explorer car il y trouvera de nouvelles modulations qui lui permettront de tourner la difficulté lorsque la traduction directe se refusera à lui ün traducteur peu expérimenté ou peu curieux de dépasser la surface des choses, ne sent pas spontanément le besoin de recourir à un changement de point de vue

La modulation exprime, d’une façon générale, 1*opposition entre deux raisonnements et, de ce fait, est un indice de divergence entre deux langues, traduisant ainsi une divergence entre deux attitudes mentales vis-à-vis d’une même situation La modulation a donc des causes qui relèvent à la fois de la pensée et de la structure

2.2.3 L'équivalence

L’équivalence est en quelque sorte une modulation poussée à l'extrême quand les symboles pour une même signification sont entièrement différents. Par exemple, 1'expression ils se ressemblent comme deux gouttes d 'eau" se

srs as like L’équivalence de deux éléments se présente lorsque ces éléments rendent compte d’une même situation en mettant en oeuvre des moyens stylistiques et structuraux différents. Les équivalences ont souvent un soupçon d'anglicisme, de germanisme, d’hispanisme,

2.2.4 L* adaption

L'équivalence a une forme extrême qui est "l'adaptation" ou mise en relief L’adaptation est une démarche essentielle de la traduction Adapter une traduction, selon les termes employés par la linguistique, s'applique à des cas où la situation à laquelle le message donné se réfère, n’existe pas dans la langue

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d’arrivée, ce message doit alors être créé par rapport à une autre situation.

Le passage de la langue de départ à la langue d’arrivée peut amener à la recherche d'une expression pittoresque et nuancée qui correspondra mieux à la situation perçue. La traduction usuelle peut donc être écartée en faveur d'une autre

selon le contexte

Robinson” traduite en français par en un clin d’oeil nous paraît très différente d’une langue à l’autre Cette expression anglophone réfère un personnage connu des anglophones mais inconnu des autres milieux linguistiques. Pour traduire cette expression en français, on a utilisé des moyens différents tout en respectant le sens du message II est à noter que de telles adaptations entre l’anglais et français se

à

1 e

retrouvent plus au niveau des expressions qu’au niveau des unités de pensée (les mots)

Dans le cadre précis de cette recherche, où deux milieux 1i ngui st i ques et culture1 s sont impliqués, un mot ou une image ne trouvera pas de traduction, c’est-à-dire d’équivalent dans la langue d’arrivée quels que soient les procédés, si le concept,

1’idée exprimée ou 1 ’ objet i1lustré est absent dans 1‘autre culture Il va sans dire qu’une telle situation est rare lorsque les deux cultures en présence sont les Américains et les Canadiens français

Le simple passage d'une langue de départ à une langue d’arrivée, quels que soient les procédés de traduction employés, est une technique qu’il faut savoir maîtriser Sa précision exige une connaissance appropriée des deux milieux culturels mis face à face

(29)

2.3 LES ÉCHANGES DE LANGUE A LANGUE

La tendance au moindre effort, dans l'étude d’une langue étrangère, ne se manifeste pas seulement par des rapprochements arbitraires entre les mots et par la création de familles imaginaires; elle cherche aussi à identifier chaque mot avec un mot de la langue maternelle. Cette habitude trouve un appui dans l’usage d’apprendre les mots isolément et, en les traduisant par des mots correspondants, elle fausse la physionomie du vocabulaire.

La paresse linguistique et l’instinct analogique sont des dangers dans les exercices de traduction, elles poussent le débutant à chercher des correspondances infaillibles et immuables mots de deux idiomes (deux unités de pensée). Le mot n'est pas toujours équivalent à une unité de pensée, il ne l’est que dans un cas sur trois. L’unité de pensée peut ainsi correspondre à : 1) une partie d'un mot (selon la présence de préfixe, de suffixe ), 2) un mot en entier, 3) un groupe de mots. Pour utiliser deux items présents dans le "P.P.V.T.",

F

l’opposition "enveloppe" et "entonnoir contenir, selon le cas, une ou deux unités,

montre qu’un mot peut pourvu qu’on entende par unité, non pas ce qui est déterminé par l'écriture mais ce qui correspond à une unité de pensée, à une représentation, à un concept. "Entonnoir" ne peut s'identifier qu'à la représentation d'un objet, "enveloppe" réunit deux idées: celle désignant l’objet et celle décrivant l’action d'envelopper, les deux concepts sont à la fois distincts et reliés dans ce mot.

En comparant le vocabulaire d’une vocabulaire de la langue maternelle d'un

langue étrangère au groupe d’individu, on trouvera des mots qui ont :

1) une forme et une signification semblables; ce sont des "mots congénères ou apparentés"

(30)

2) une forme semblable mais une signification différente, le traducteur les appellera "faux amis"

3) une signification semblable mais une forme différente; ce sont des "termes équivalents"

4) une forme et une signification différentes

5) une signification primaire semblable mais qui peut prendre un autre sens dans un autre contexte ou une autre région géographique

Le premier groupe (1) ne présente pas de difficulté pour 1 * apprentissage du vocabulaire de base d’une langue seconde ou pour un exercice de traduction faite par un amateur. Par contre, le deuxième groupe (2) peut être qualifié de difficile car ces faux amis sont des pièges très attirants pour les débutants Les troisième et quatrième groupes (3 ) et (4) sont de diff iculté normale Le cinquième groupe (5) a un niveau de diff iculté relativement élevé et, en plus, il est plus difficilement contrôlable; la culture y jouant un rôle très important

On sait qu’il est dangereux de traduire sans tenir compte du contexte sachant que celui-ci ne prend tout son sens que lorsqu'on peut reconstituer mentalement la situation qu’il décrit Les traducteurs participant à cette recherche ont dû tenir compte du côté purement formel des unités de traduction (les 40 items à traduire) et surtout de leur aspect conceptuel, de leur signification et ainsi s’orienter vers une situation précise

2.3.1 Les calques

Le langage lui-même se fait complice de ces fausses correspondances, se laissant aller, lui aussi, à des traductions automatiques, soit par tendance au moindre effort, soit par le besoin d’aller vite en

Toutes les langues en

besogne, soit par scrupule d’exactitude. fournissent la preuve dans un grande classes de mots: les calques Ce phénomène du calque a une

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signification sociale autant que linguistique; il est le témoin des échanges qui se font d'un peuple à un autre.

Dans la grande classe des calques, on retrouve les emprunts indirects : ce sont des mots et des locutions formés automatiquement par la traduction mécanique, sur le modèle d'autres expressions tirées d'une langue étrangère. Par exemple, le terme "fin de semaine" est un emprunt du syntagme étranger "week-end" dont les éléments ont été traduits de façon littérale.

Le calque est une lacune, un concept inconnu dans la langue d'arrivée. On introduit une couleur locale à des termes étrangers. Selon Bally :

action exercée inventions de

modes, échanges littératures,

des formes nouvelles de la locutions, etc.)." (Bally

par une civilisation sur une toute espèce, institutions,

d’idées, influence etc., tout cela

"Toute autre : coutumes, réciproque des

une expression dans (termes techniques, p. 50 )

trouve 1angue

1951 ,

Les langues ou les dialectes comportent aussi des emprunts directs provenant ou de plusieurs langues étrangères Comme l’expérience quotidienne le montre bien, ces emprunts sont considérés comme faisant partie de notre langue maternelle Des termes comme " kleenex 11 au lieu de "papier mouchoir", "ski-dao“ au lieu de "moto-neige sont des emprunts directs très utilisés dans notre conversation Ces deux anglicismes représentent des noms de compagnies qui fabriquent ces produits et non les produits eux-mêmes. Une fois acclimatés à leur nouvelle patrie, ces calques se sont dégagés des associations qui les reliaient à leur langue d'origine

Les calques évoluent, subissent des changements sémantiques et ces changements ne concordent plus, la plupart du temps, avec ceux du même mot dans le pays d’origine. Plus les associations

d ’ une

(32)

évoquées par le sens des mots font défaut, plus on voit intervenir les associations artificielles provoquées par la forme des mots. Le traducteur expérimenté sait faire la différence entre ces emprunts et ces calques acceptés par les linguistes et ceux fabriqués par une mauvaise association (ou interférence) entre deux langues utilisées simultanément.

Au point de vue pédagogique, cet envahissement des langues

2.3.2 Le phénomène de l'interférence

Le besoin de nommer de nouvelles choses, de nouveaux endroits et de nouveaux concepts n’est pas la seule raison des changements lexicaux L’interférence est une source d'erreurs linguistiques commises par des bilingues L’interférence provient d’une mauvaise association de la structure linguistique maternelle dans l’utilisation de la structure étrangère Elle se manifeste principalement dans l’emploi de faux-amis" (définis

L'apprentissage d'une langue est la création de signes linguistiques; chaque mot étant associé une image mentale de l’objet, du concept ou de la fonction, ainsi qu’à un certain

à

nombre de traits culturels, sociaux, affectifs et de distribution (fréquence, disponibilité des mots). Le traducteur inexpérimenté, le bilingue qui a acquis une langue étrangère après sa langue maternelle, s ' est créé une nouvelle association de substitution totale (par équivalence, lorsque les mots sont de forme différente) ou partielle (par différenciation, dans le cas de mots semblables ou congénères)

(33)

Certains f acteurs linguistiques internes jouent un rôle important dans toute traduction qu’elle soit ponctuelle, simultanée ou écrite Un de ces facteurs internes est la fréquence faible des mots Les mots fréquemment utilisés dans une langue viennent facilement à l’esprit de l’interlocuteur et sont ainsi plus stables que les mots rarement utilisés. Ces derniers sont oubliés ou remplacés plus facilement et par défaut On autre facteur interne qui amène un emprunt lexical, est le problème dangereux des homonymes On explique, ou plutôt on identifieF trop souvent un mot dans une langue par son homonyme

dans une autre langue dont les phonèmes sont les mêmes. Pourtant, ces homonymes ont rarement la même signification Dans cette catégorie d’emprunt , on rencontre les "faux amis", grands ennemis des bilingues II ne faut pas oublier que plus deux langues sont proches par la structure et la civilisationF plus

grand est le danger de confusion entre les valeurs de leurs lexiques respectifs, comme le montre la question des f aux amis

(Bally, 1951)

Les faux amis de traduction sont des mots dont 1 étymologie et la forme correspondent d’une langue à l’autre, mais qui, ayant évolué au sein de deux langues de deux civilisations différentesF ont pris des sens différents. Il existe des exemples abondants de cette variété de mots. Sans les citer tous, Vinay et Dalbernet (1977) les distinguent sous deux aspects différents, lesquels s’appliquent aux unités lexicologiques :

1) L’aspect sémantique

Dans ce cas. les faux amis se distinguent par des différences de sens Des exemples, tirés du test de vocabulaire dont il est question dans cette recherche, soit le "P.P.V.T de Dunn , illustrent cet aspect

Exemple 1 :

Dans la forme B, l’item 68 "assistante" correspond à son homonyme français lorsqu’on parle d*"assistance" en tant que présence à un

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événement prévu. Mais le mot anglais "assistance" s’applique plus souvent ou plus fréquemment à de l’aide; l’équivalent français du mot "assistance" serait plutôt "aide".

Exemple 2 :

L’item 59 de la forme B “globe" se traduirait, en français, par "sphère". Son homonyme français est un anglicisme pour dire "ampoule"•

Ces exemples, pour n’en mentionner que deux, s’appuient sur les définitions de certains mots que J. B. Degorce et C. K. Broadhurst regroupent dans leur ouvrage sur "Les difficultés de l’anglais d’aujourd’hui ", publié en 1975.

2) L’aspect stylistique

Ici, les faux amis ont à peu près le même sens mais sont séparés par des différences d’ordre stylistique, c’est-à-dire, se rapportant à des valeurs intellectuelles ou affectives ou à l’évocation de mi 1ieux dif f érents Par exemple, l’item 89

if j i — _i.il

J LixJ 1 x ci Fi w de la forme B du P.P.V.T peut se traduire par

joyeux", ou heureux ou fou de joie"; dont les nuances se retrouvent au niveau des valeurs affectives qu’on peut attribuer à la situation Cet exemple décrit aussi un troisième facteur interne qui joue un rôle dans le processus d'interférence Ce f acteur se définit comme la tendance de plusieurs langues à utiUser plusieurs synonymes pour un seul concept On profane peut se tromper dans le choix du bon mot car il n’est pas conscient du fait que ces synonymes perdent leur force d’expression d’un mot à l’autre

L’interférence est un type d’erreur très fréquent et très tenace. En plus d’exister aussi bien au niveau avancé qu'au niveau débutant, elle est toujours présente, en surface ou en profondeur, et cela à tous les niveaux de la langue (phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, lexique). Dans cette recherche, les traducteurs ont su éviter de telles erreurs de changements

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lexicaux (faux amis, emprunts, calques) car ils savent observer le fonctionnement de la langue française par rapport à la langue anglaise et dégager certains caractères gui resteraient invisibles aux linguistes travaillant sur une seule langue ou aux traducteurs improvisés qui se réfèrent à leur langue maternelle. Le concours de traducteurs est donc très important pour la validation de la traduction d'une partie du test "P.P.V.T.".

Traduire, c'est passer d'une langue à une autre, et pour réussir ce passage avec fidélité il faut en connaître les procédés techniques et savoir les maîtriser adéquatement.

2.4 LA TRADUCTION, UN PROCÉDÉ D’INVESTIGATION

La traduction est en quelque sorte un procédé d * investigation et i1 m’apparaît utile, voire nécessaire, de connaître et d’uti1i ser ses techniques pour s’assurer de l’exactitude de toute traduction, même une simple traduction d'unités lexicales comme dans le cas précis de cette recherche Dans l’éventualité où les traducteurs et le comité de juges-traducteurs rencontreraient des difficultés ou des divergences d’opinions par rapport à certains items de 1'épreuve de vocabulaire, cela pourrait confirmer que quaiité d' une traduction influence la qualité du message de LA (langue d' arrivée) et de son équivalence avec celui de la LD (langue de

1 a 1 a départ) deux deux leur

Un chercheur qui fait milieux linguistiques formes de l'instrument équivalence. Il faut psychologie qui ont été d'une langue à une autre

appel d'une façon différents, devrait de mesure requis

ou d'une autre à avoir en main les et, s'assurer de dire qu'il existe très peu de tests en développés ou comparés

Quelques traductions ont

parailèlement été réalisées par la force des choses, mais peu d’entre elles ont été validées adéquatement Dans les recherches en milieux 1inguistiques

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différents, peu de chercheurs mentionnent comment ils ont traduit les tests originaux dont ils se sont inspirés. Trop souvent, les chercheurs ne rapportent que très peu d* informations sur la façon dont ils ont adapté leurs instruments de mesure d'un milieu culturel à un autre. Le seul fait de mentionner que leur épreuve de langue anglaise a été traduite et passée à des sujets d'un milieu culturel différent, n'est pas suffisant pour éliminer l'influence des difficultés de traduction dans la vérification des hypothèses de travail.

Qu'i1 me soit permis de citer à titre d'exemple Campbell gui, en 1970, dans une étude sur quatre-vingts articles du domaine de la recherche interculturelle publiés dans deux périodiques prestigieux savoir le Journal of Social Psychology et le "Public Opinion Quaterly", relevé soixante et un articles qui ne donnaient aucune information sur l'apport des

à

a

problèmes de traduction dans la contamination des données et rien sur l’influence des problèmes de traduction dans 1'interprétation des résultats. Dans les dix neuf autres articles Campbell a noté que les auteurs ont mentionné la collaboration d un ami bilingue, sans montrer, même empiriquement 1'équivalence des deux formes des tests utilisés (le test original et sa version en 1angue

?

«

d ' arrivée).

Plusieurs d'entre nous, étudiants canadiens de deuxième cycle, avons eu à lire, à résumer et à citer des articles et des textes écrits par des américains. Une traduction simultanée et assez spontanée réalisée par des traducteurs non chevronnés peut changer la valeur d’un texte ou celle des données utilisées. Nous ne sommes pas tous des bilingues conscients de la facilité avec laquelle il est possible de faire des erreurs de traduction. Le dictionnaire anglais-français n’est pas toujours l’outil adéquat pour régler des problèmes de traduction. Il est important voire indispensable d'accorder une certaine attention aux problèmes de traduction et à leur influence sur les données de

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départ et sur les résultats obtenus dans toute recherche interculturelle Avant d’uti1i ser une version d’un test américain, allemand, russe ou d’une autre langue, il faut en vérifier la fidélité. Comme le conclut Vidya Bhushan dans sa recherche sur la traduction de l’anglais au français d’un test d ’ intelligence un test d’intelligence qui est bon pour une culture peut ne pas être valable pour une autre culture après une traduction littérale Il est possible de construire un bon test à partir d’une autre culture en vérifiant chacun des items et en modifiant les items invalides Cette version modifiée doit passer par toutes les procédures de standardisation pour la population à laquelle elle s’adresse.(Bhushan, 1974b)

2.4.1 La retraduction

Vers les années cinquante, les chercheurs en psychologie, plus conscients de l’influence de la qualité de la traduction sur les données de départ ont ressenti le besoin de mesurer la fidélité de leurs traductions. Des chercheurs comme : Sinako en

1953, Jacobson en 1954, Hudson, Barakat et Laforge Lambert et Kleneberg en 1967, Kluckholm en 1960, Chun et

en 1959, Yang-Eun en 1968, Kandel Lesser, Roberts et Weiss en 1968, Bass et Triandis en 1968, Kelty, Schanmuzam, Tanaka et Vassilou en 1969, Berner et Campbell en 1970, ont traduit différents types d’épreuves en plusieurs langues européennes et en d’autres langues aussi différentes que l’hébreu, le japonais, l’arabe et le grec Ils ont utilisé un procédé technique de traduction qui leur permettaient de vérifier la validité de leurs versions Ce procédé de retraduction", encore utilisé de nos jours, consiste à traduire dans une langue d’arrivée un ouvrage déjà existant dans une langue de départ, et de retraduire le texte de langue d’arrivée en langue de départ II s’agit alors de comparer les deux versions de langue de départ. Gough et ses collègues (1968) ont employé la même technique pour traduire le test Feminity scale of the California psychological inventory" en langue

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coréenne. Ils ont rapporté, après une première traduction, que lorsque les items traduits et retraduits n’étaient pas équivalents à ceux du test original, une nouvelle traduction était faite et revérifiée. Selon ces auteurs, la technique de retraduction est adaptable et peut être utilisée pour aider à résoudre des problèmes spécifiques de méthodologie dans les recherches interculturelles.

2.4.2 L’approche de Brislin (1970)

Dans ces quelques recherches, le succès de la technique de retraduction repose seulement sur la satisfaction des chercheurs face à leurs résultats Peu de travail avait alors été fait pour trouver les critères d’une traduction fidèle C’est en 1970 que Br i s1i n a analysé deux aspects de la traduction les facteurs qui affectent la qualité d’une traduction et un procédé d’évaluation de l’équivalence des versions (langue de départ langue d’arrivée) Pour Brislin et ses collaborateurs, chercher 1’équivalence d’un test et de sa traduction c’est

-laisser le texte original ouvert pour révision et transformation en accord avec le jugement de spécialistes traducteurs et de spécialistes dans le domaine visé,

-utiliser des mots de même fréquence d’utilisation dans les deux langues utilisées,

-utiliser une combinaison de techniques telles la retraduction, le comité d’approche et le "testing”

Pour vérifier la validité de la traduction de 1'anglais vers l'espagnol du Strong Vocational Interest Blank* (SVIB), Lonner (1968) avait utilisé avec succès une combinaison de techniques qui rappelle celle de Brislin Il a conclut que technique de passation du test servait autant à mesurer la

1 a

qualité de la traduction qu’à mesurer la stabilité des intérêts vocationnels des répondants. Barret et Bass (1970) ont utilisé avec succès les techniques de retraduciton et du comité

(39)

d’approche pour vérifier la qualité des traductions d’une centaine de pages d’exercices et de procédés pour différents groupes de personnel cadre de langue anglaise, allemande, espagnole, française, italienne, norvégienne et suédoise. Barret et Bass ont formé plusieurs comités qui jugeaient les traductions et parfois même, modifiaient le texte original de langue anglaise. Cela a eu comme effet de rendre le texte original plus claire et plus précis

Ces deux recherches utilisant un procédé multi-techniques de traduction et celles précédemment énoncées à la section 2.4 1, montrent 1 * importance de la retraduction et du jugement de spéci ali stes (le comité d’approche) pour vérifier la qualité de traductions Comme il est question dans cette recherche de la traduction d‘un test de vocabulaire (le "P.P.V.T.’’), il apparaît adéquat d’ ajouter l’étape de passation du test que suggère Br i si in (1970), pour s’assurer de la validité statistique de version de langue française

Le traducteur doit faire comprendre et observer le 1 a

fonctionnement d'une langue par rapport à une autre, il doit posséder une connaissance appronfondie de la stylistique et du mode de vie des deux cultures mises en relation. La traduction en tant que procédé d’investigation, permet d’éclaircir certains phénomènes qui, sans elle, resteraient ignorés. Voilà pourquoi la participation de traducteurs est de mise dans cette recherche. En plus de l’expérience et de la connaissance des traducteurs en stylistique comparée du français et de l’anglais, cette recherche utilisera, tel qu’il a été suggérée par Brislin, une approche multi-techniques : une technique de retraduction, un comité d’approche et une procédure de "testinç".

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2.5 LA TRADUCTION D’UN TEST DE VOCABULAIRE

Un des volets de cette recherche est de procéder à 1 a traduction d’un instrument de mesure déjà éprouvé pour sa validité et sa fidélité dans sa langue d’origine, et pour sa facilité d'emploi.

2.5.1 Le "P.P.V.T." un test de vocabulaire en images

Les tests de vocabulaire, fort utilisés en mi lieux scolaires et en éducation spécialisée, sont, en très grande majorité, de langue anglaise Le -P.P.V.T dont on veut trouver la meilleure version de langue française, est utilisé, tout comme d ’autres tests de vocabulaire en images, pour évaluer l’intelligence verbale en fonction de l’âge des répondants Cette utilisation du test de vocabulaire vient de la constatation su ivante des épreuves composites de développement intellectuel, les épreuves de vocabulaire sont celles gui ont la meilleure corrélation avec 1 'ensemble de l’échelle Après la révision du Standford Binet et du "Mise", Terman et Merril ont affirmé gue l’épreuve de vocabulaire était le subtest le plus valable et qu’elle avait la meilleure corrélation non seulement avec le Q.I verbal mais également avec le Q.I. total

Zazzo s’exprime en ces termes sur l’épreuve de vocabulaire de la "Nouvelle Échelle Métrique de l'intelligence" (inspirée de l’adaptation française du Wi sc) :

"Bien que très sensible aux influences culturelles, cette épreuve a une valeur indiscutable en tant que mesure de l’intelligence verbale... sa corrélation avec l’ensemble

les âges." (Lege

de l’échelle va de .68 à .85 suivant et Dague, 1974, p.38)

Dans le cadre de cette recherche il n’a pas été possible de passer des tests d’intelligence, mais nous savons que dans des

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études de ce type là, le rendement académique est directement relié à l'intelligence. Il apparaît, donc intéressant de vérifier le lien entre quelques matières scolaires telles (les mathématiques, le français ou l’anglaise) et les résultats à la partie du test de vocabulaire utilisée ici

Le test de vocabulaire en images aide les enfants qui peuvent se trouver dans l’incapacité de donner une réponse orale pour toutes sortes de raisons : l’enfant souffre de troubles plus ou moins importants de phonation, de difficultés de communication d’origine affective ou l’enfant refuse tout simplement de répondre. Cette épreuve de vocabulaire consiste à présenter à l’enfant plusieurs dessins et à lui demander de montrer celui qui illustre un mot qu’on lui dit. Comme aucune réponse orale n'est nécessaire, les enfants qui connaissent le sens des mots mais qui ont beaucoup de peine à le définir clairement, soit par gêne ou parce que leur langage oral est pauvre, ou que leur niveau de conceptualisation est bas (enfants débiles moyens ou profonds), ne seront pas pénalisés Cette façon de procéder réduit considérablement la tension due à la situation du testing elle-même

Les premiers tests de ce genre ont été construits aux États-Un i s Par exemple, le Ammon* s Full Range Picture Vocabulary Test" réalisé par Ammons en 1948, est composé de deux formes parallèles de seize planches de quatre dessins chacune et d’une liste de quatre vingt cinq mots étalonnés pour des sujets de 2 ans 5 mois à 16 ans 5 mois

Le plus connu et le plus utilisé encore de nos jours est 1 e Peabody Picture Vocabulary Test" (P.P.V.T.) réalisé par Dunn, au Georges Peabody College de Nashville en 1959 En plus de sa facilité d’utilisation, ce test est reconnu pour sa validité et sa fidélité Le test de vocabulaire en images "P.P.V.T. est donc un bon choix pour réaliser le premier but de cette

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recherche : tradui re le plus fidèlement, possible un instrument de mesure déjà validé dans sa langue d’origine pour rendre sa version aussi valide et fidèle que le test original.

Dans l'élaboration du P.P.V.T.", Dunn est parti d'une liste de trois mille huit cent quatre-vingt-cinq concepts i1lustrables du Marrian Webster New College Dictionnary II conserva deux mille cinquante-cinq mots dont la valeur génétique a été testée sur trois cent soixante sujets de 2 à 18 ans Les mots retenus étaient considérés comme caractéristiques d’un âge quand ils étaient connus par 40 % à 60 % des sujets de cet âge L'auteur a retenu ainsi six cents mots groupés en trois séries de deux cents mots illustrés dans deux cents planches de quatre dessins chacune Après avoir passé ces six cents mots à sept cent cinquante sujets, il conserva les trois cents meilleurs mots pour former deux séries de cent cinquante planches Le test, sous sa forme définitive, a été étalonné sur quatre mille douze sujets de 2 à 18 ans à raison de cent à trois cents par groupe d'âge Le livret définitif de Dunn de cent cinquante pages composées de quatre dessins chacune, permet d'appliquer deux séries parallèles (A et B) de cent cinquante mots Ces deux formes ont d’excellentes corrélations avec les tests composites d ' intelligence les plus connus, comme le "Terman-Meri11", les deux formes du test d",Ammons" et le "Progressive Matrice

En plus de cette démarche systématique employée par Dunn pour la construction du "P.P.V.T.", s'ajoutent les nombreuses recherches qui ont donné des informations sur la fidélité et la validité du test. En général, les coefficients obtenus étaient comparables à ceux trouvés par Dunn avec sa population standardisée de répondants. Les validités de contenu et de construit sont basées sur la mise en oeuvre du test; la recherche systématique des mots à partir du dictionnaire Webster et par la littérature abondante sur les tests de vocabulaire en images en tant que prédicteurs du succès scolaire et du quotient

Figure

Tableau 4.2b Moyennes  observées et moyennes  ajustées des  sous-groupes  "langue" et  "sexe" pour  la
Tableau  4.2c Analyse  de  la  covariance des résultats au  "P.P.V.T."  en fonction de la  langue  et du  sexe avec  la
tableau  4.2b,  p.  65) au niveau de la covariable "PARLER87" a été éliminée. La variance  de  chaque population autour  de la  ligne  de  régresssion est donc  presqu'égale  dans chaque  sous-groupe
Tableau I MOYENNES ET ÉCARTS-TYPES POUR  LES  ITEMS. Moyennes Écarts- N types sujets item  44 .9608
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