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Foresterie urbaine : recensement mondial des publications, situation actuelle et besoins de recherche des municipalités canadiennes

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Texte intégral

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Foresterie urbaine : recensement mondial des

publications, situation actuelle et besoins de recherche

des municipalités canadiennes

Mémoire

Jacques Larouche

Maîtrise en sciences forestières

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Jacques Larouche, 2016

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Résumé

L’arbre en ville offre plusieurs bienfaits, et ce, même s’il est souvent confronté à des conditions de vie difficiles. Au cours des années, la foresterie urbaine a suscité plusieurs travaux de recherches. Ce projet visait à faire un recensement des publications scientifiques de recherche en foresterie urbaine, à faire l’état de la situation des municipalités en matière de foresterie urbaine et à identifier les besoins de recherche en foresterie urbaine des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus. Le premier objectif a été réalisé en utilisant plusieurs bases de données d’articles scientifiques et des mots clefs en foresterie urbaine. Un sondage pancanadien a permis de réaliser les deux autres objectifs. Le recensement que nous avons effectué des publications en foresterie urbaine depuis 1800 a montré, comme pour les publications scientifiques en général, mais de façon encore plus marquée, un accroissement de leur nombre ces dernières années. Ce recensement a aussi permis de révéler que les préoccupations de recherche touchent surtout l’effet des arbres sur la santé humaine et la qualité de l’air. L’identification des besoins de recherche réalisée auprès des responsables des espaces verts a permis de constater qu’il y avait toujours place pour la recherche dans ce domaine. Les municipalités veulent connaître, entre autres, quelles espèces d’arbres sont adaptées à l’environnement urbain, quel est l’effet des arbres sur le ruissellement des eaux de pluie et sur la santé humaine. Nous avons aussi constaté qu’il y avait un manque de transfert de connaissances entre les chercheurs et les responsables d’espaces verts ou que les recherches menées ne répondent pas aux besoins exprimés par les répondants. Le présent mémoire a permis de mieux cerner les besoins de recherche des municipalités canadiennes et permettra aux chercheurs de mieux définir les priorités de recherche en foresterie urbaine.

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Abstract

Trees in urban areas provide many benefits, even though they often face difficult living conditions. Over the years, these issues have led to various research projects. The aim of this project was to conduct a census of urban forestry scientific publications research, to present a portrait of the situation of municipalities in terms of urban forestry, and to identify the urban forestry research needs of Canadian municipalities of 5000 inhabitants or more. The first objective was achieved by using several databases of scientific articles and keywords in urban forestry. A national survey enabled us to achieve the other two goals. The census we conducted concerning urban forestry publications since 1800 showed, as in the scientific literature in general but even more significantly for our topic, an increase in their number in recent years. The census also revealed that the research concerns were mainly about the effects of trees on human health and air quality. The identification of research needs that we conducted with managers of green spaces showed that there was still room for research in this area. Municipalities want to know, among other things, which tree species are adapted to the urban environment, what are the effects of trees on water runoff, on human health and on urban infrastructures. Moreover, we found that there was a lack of knowledge transfer between researchers and managers of green spaces and that the researches conducted do not meet the expressed expectations of theirs. This work has helped to identify the research needs of Canadian municipalities and will allow researchers to better define research priorities in urban forestry.

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Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... v

Table des matières ... vii

Liste des tableaux ... ix

Liste des figures ... xi

Remerciements ... xiii

1 Introduction ... 1

1.1 Problématique ... 1

1.1.1 Historique et définitions ... 1

1.1.2 Les arbres : des bénéfices à tous les niveaux ... 2

1.1.3 La ville : un milieu stressant pour les arbres ... 4

1.1.4 L’arbre : un élément important pour le citadin ... 5

1.1.5 Arbres et santé ... 6

1.1.6 Gestion des forêts urbaines ... 6

1.1.7 Recherche en cours et questionnement ... 6

1.2 Hypothèses de recherche ... 7

1.3 Objectifs de recherche ... 7

2 Recensement des publications en foresterie urbaine ... 9

2.1 Méthodologie ... 9

2.1.1 Bases de données utilisées ... 9

2.1.2 Mots clefs ... 9

2.2 Résultats et discussion ... 10

2.2.1 Publications en foresterie urbaine de 1800 à 2015 ... 10

2.2.2 Répartition des publications en foresterie urbaine selon les thèmes ... 12

2.2.3 Thèmes des publications selon les décennies ... 13

3 État de la situation et identification des besoins de recherche en foresterie urbaine des villes canadiennes de plus de 5 000 habitants ... 17

3.1 Méthodologie ... 17

3.1.1 Questionnaire ... 17

3.1.2 Étapes du plan d’échantillonnage ... 18

3.1.3 Type d’enquête et procédure ... 19

3.1.4 Validité et fiabilité ... 19

3.1.5 Choix des tests pour l’analyse des données ... 20

3.1.6 Regroupement et description de l’échantillon ... 21

3.2 Résultats et discussion ... 26

3.2.1 Représentativité de l’échantillon ... 26

3.2.2 Validité de l’échantillon ... 27

3.2.3 Situation actuelle des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus en foresterie urbaine ... 27

3.2.3.1 Préoccupations actuelles ... 27

3.2.3.2 Énoncés pouvant refléter la situation actuelle des municipalités ... 33

3.2.3.3 Enjeux futurs ... 36

3.2.3.4 Portrait général de la situation actuelle des municipalités en matière de foresterie urbaine ... 41

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3.2.4 Organisation de la gestion de la foresterie urbaine dans les municipalités ... 42

3.2.4.1 Fonction du répondant ... 42

3.2.4.2 Taille des équipes de travail ... 44

3.2.4.3 Profession des responsables de la forêt urbaine ... 45

3.2.4.4 Existence d’un programme de gestion des forêts urbaines ... 46

3.2.4.5 Sources d’information sur la foresterie urbaine ... 47

3.2.4.6 Portrait général de l’organisation de la gestion de la forêt urbaine dans les municipalités ... 48

3.2.5 Volet recherche dans les municipalités : projets en cours et identification des besoins 52 3.2.5.1 Projets de recherche des municipalités ... 52

3.2.5.2 Besoins de recherche des municipalités ... 55

3.2.5.3 Portrait général des besoins de recherche dans les municipalités ... 61

3.2.5.4 Rôles du gouvernement du Canada en foresterie urbaine ... 63

3.2.5.5 Rôles des gouvernements provinciaux et territoriaux en foresterie urbaine .. 63

3.2.5.6 Rôles des chercheurs scientifiques en foresterie urbaine ... 64

3.2.5.7 Rôles des organisations qui s’occupent de foresterie urbaine (Arbres Canada, Sociétés d’horticulture, regroupements de professionnels en foresterie urbaine) 65 3.2.5.8 Portrait général du rôle de différentes organisations en foresterie urbaine ... 65

3.2.5.9 Recommandations ... 68

4 Conclusion ... 71

5 Bibliographie ... 75

Annexe I : Description des bases de données consultées ... 79

Annexe II : Catégorie des publications regroupées ... 80

Annexe III : Regroupement des pays par région ... 81

Annexe IV : Guide de discussion auprès des responsables d’espaces verts dans les municipalités83 Annexe V : Questionnaire sur les besoins de recherche en foresterie urbaine ... 89

Annexe VI : Lettre d’envoi ... 117

Annexe VII : Regroupement des réponses reçues quant à la fonction du répondant dans la gestion des forêts urbaines ... 119

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Liste des tableaux

Tableau 1. Regroupement des répondants selon la population ... 21

Tableau 2. Regroupement des provinces ... 22

Tableau 3. Regroupement des répondants par pourcentage de canopée ... 22

Tableau 4. Fonction du répondant dans la gestion de la forêt urbaine ... 42

Tableau 5. Type de profession du répondant dans la gestion de la forêt urbaine après regroupement des réponses reçues ... 45

Tableau 6. Gestion de la forêt urbaine selon la population ... 50

Tableau 7. Gestion de la forêt urbaine selon la région ... 51

Tableau 8. Gestion de la forêt urbaine selon la canopée ... 51

Tableau 9. Rôle des différents groupes et organisations en foresterie urbaine selon la population ... 67

Tableau 10. Rôle des différents groupes et organisations en foresterie urbaine selon la région ... 67

Tableau 11. Rôle des différents groupes et organisations en foresterie urbaine selon la canopée ... 68

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Liste des figures

Figure 1. Bénéfices des arbres en milieu urbain ... 3

Figure 2. Différences entre le milieu urbain et le milieu naturel pour un arbre ... 5

Figure 3. Publication en foresterie urbaine de 1800 à 2015 ... 11

Figure 4. Publications scientifiques mondiales en sciences et génie et en foresterie urbaine ... 12

Figure 5. Répartition des publications en foresterie urbaine selon les thèmes ... 13

Figure 6. Thèmes des publications de 1800 à 2015 (10 plus importants) ... 14

Figure 7. Répartition des 1 265 publications dans le monde dont le pays d’origine est connu ... 15

Figure 8. Répartition des publications par regroupement de pays et par période de 1800 à 2015 ... 16

Figure 9. Répartition des répondants par province (n=192) ... 22

Figure 10. Exemple de la canopée dans la ville de Québec près de l’Université Laval, que nous estimons à environ 25 % dans cette image ... 23

Figure 11. Quel est le pourcentage de votre capital boisé ? (n=129) ... 24

Figure 12. Pourcentage de canopée selon la population (n=129) ... 24

Figure 13. Pourcentage de canopée selon les régions (n=129) ... 25

Figure 14. Taille des municipalités selon les régions (n=167) ... 25

Figure 15. La population (Statistique Canada, 2014) versus l’échantillon ... 26

Figure 16. Préoccupations actuelles des municipalités pour les forêts urbaines (n=192) ... 28

Figure 17. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 30

Figure 18. Influence des régions lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 32

Figure 19. Influence de la canopée lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 33

Figure 20. Quel est votre degré d'accord ou de désaccord avec les énoncés suivants? (n=192) ... 34

Figure 21. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des énoncés sur la situation actuelle (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 35

Figure 22. Influence de la canopée lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse de cet énoncé sur la situation actuelle (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 36

Figure 23. Enjeux futurs pour les municipalités (n=192) ... 37

Figure 24. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des enjeux (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 39

Figure 25 Influence de la région lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des enjeux (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 40

Figure 26. Influence de la canopée lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des enjeux (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192) ... 41

Figure 27. Fonction du répondant dans la gestion des forêts urbaines après regroupement (n=192) 44 Figure 28. Nombre de personnes composant les équipes de travail en foresterie urbaine (n=192)44 Figure 29. Profession des répondants ... 46

Figure 30. Principales sources d’information en foresterie urbaine des répondants (n=633) ... 48

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Figure 32. Projets de recherche selon la population (A) (n=192), la région (B) (n=192) et la canopée (C) (n=129) ... 54 Figure 33. Les besoins de recherche des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus (n=185)

... 56 Figure 34. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de

l’analyse des besoins de recherche (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=185) ... 59 Figure 35. Influence des régions lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des

besoins de recherche (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=185) ... 60 Figure 36. Rôles que devraient jouer le gouvernement du Canada en foresterie urbaine (n=357)63 Figure 37. Rôles attendus des gouvernements provinciaux ou territoriaux en foresterie urbaine (n=354)

... 64 Figure 38. Rôles attendus des chercheurs scientifiques en foresterie urbaine (n=354) ... 64 Figure 39. Rôles des organisations qui s’occupent de foresterie urbaine (n=355) ... 65

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Remerciements

D’aucuns diront qu’il faut beaucoup de courage pour entreprendre des études de maîtrise à 50 ans. Certes, retourner sur les bancs d’école après un arrêt de plus de 25 ans, se remettre à étudier le soir et la fin de semaine au lieu de lire un bon livre, d’aller faire une marche, de faire du ski ou de partir en longue randonnée demande de la discipline. Or, faire une maîtrise sur un sujet qui nous passionne facilite grandement le travail. Toutefois, pour réussir une maîtrise, cela prend avant tout des personnes qui vous soutiennent et vous endurent pendant cette période, alors merci à mon épouse, France, et à mes enfants, Olivier, Andrée et Myriam qui ont accompli cette tâche avec brio ainsi que mes collègues de travail, Gaston Joncas, Pierre Godbout, Aude Tousignant, Robert Lavallée et Pierre DesRochers.

Faire une maîtrise sollicite aussi des gens pour vous diriger de main de maître afin de ne pas s’écarter du sujet et qui pour vous aider à ne pas vous décourager dans les moments plus difficiles : merci à ma directrice, Nancy Gélinas, et à mon codirecteur Danny Rioux. Une telle démarche ne se fait pas sans l’aide de personnes passionnées qui ne comptent pas leur temps pour répondre à vos questions : merci à François Robichaud de FPInnovations, à Isabel Francoeur, Maurice Lebon et Solange Nadeau de Ressources naturelles Canada, à Eve Richard de la bibliothèque de l’Université Laval, à Vincent Chamberland de la Faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval et à Adrina Bardekjian d’Arbres Canada.

Finalement, il faut aussi un comité de supervision qui permet d’orienter le projet : merci à Guy Bussières et Louis Bernier d’avoir accepté de rejoindre ma directrice et mon codirecteur sur ce comité. J’aimerais aussi remercier Arbres Canada et l’Association des responsables d’espaces verts du Québec ainsi que Ressources naturelles Canada pour leur aide dans la réalisation de ce projet.

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1 Introduction

Au Canada, plus de 80 % des habitants vivent dans un environnement urbain. La forêt urbaine, comprenant les espaces verts se trouvant dans les municipalités, ou adjacents à celles-ci, offre plusieurs bienfaits, dont la séquestration de polluants et de particules atmosphériques, la conservation de l’énergie et la réduction des eaux de ruissellement (Arbres Canada 2012, Alexander et McDonald, 2014). Cependant, les arbres en milieu urbain vivent dans un environnement difficile et des facteurs comme les sols contaminés, les sols compactés, les sels de déglaçage et l’activité des véhicules automobiles nuisent à leur bon développement (Arbres Canada, 2012). Afin de sensibiliser la population aux forêts urbaines, Arbres Canada a développé en 2006 la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine. La stratégie a été renouvelée en 2012 et mise à jour en 2015. L’une des activités prévues au programme est d’évaluer les besoins et les priorités de recherche à court et à long terme en matière de foresterie urbaine.

Le présent projet visait à réaliser, dans un premier temps, une mise à jour de l’état des connaissances en foresterie urbaine par un recensement des articles scientifiques publiés mondialement sur le sujet et, dans un deuxième temps, à évaluer la situation actuelle des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus en matière de foresterie urbaine et à identifier leurs besoins de recherche dans ce domaine en consultant les responsables des espaces verts.

1.1 Problématique

1.1.1 Historique et définitions

C’est à la fin du 19e siècle qu’apparaît en Europe le concept de forêts urbaines (Jones et al.,

1976). À ce moment, en Amérique du Nord, le besoin de forêts urbaines n’est pas très prononcé, en partie parce qu’il y a présence de vastes territoires boisés à proximité des zones habitées (Jones et al., 1976). Ce n’est que vers la fin des années 1940 que la notion de forêt de ville nait en parallèle avec l’augmentation de l’urbanisation après la Deuxième Guerre mondiale (E. Ray-Lescure 1communication personnelle, 2014).

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Dans les années 1970, Jorgensen a défini la forêt urbaine de cette façon :

« Urban forestry is a specialized branch of forestry and has as its objective the cultivation and management of trees and forests for their present and potential contributions to the physiological, sociological and economic well-being of urban society. These contributions include the over-all ameliorating effect of trees on their environment, as well as their recreational and general amenity value. » (Jorgensen, 1974)

Le concept a évolué au cours des années et il existe plusieurs définitions de la forêt urbaine (Hauer et al., 2010). Nous avons retenu la définition suivante de la forêt urbaine : « l’ensemble des arbres qui se trouvent à l’intérieur du périmètre urbanisé d’une ville. On associe la forêt urbaine surtout aux arbres ornementaux plantés isolément ou en groupe. Ces arbres ne sont généralement pas issus de la régénération naturelle contrairement à ceux qui poussent dans les boisés » (Bussières et al., 2009).

Les boisés inclus dans le périmètre urbain, de même que ceux bordant sa périphérie, peuvent aussi être compris dans le concept de forêt urbaine. Elle se compose des arbres de juridiction municipale et publique et des arbres de juridiction privée (Bussières et al., 2009).

1.1.2 Les arbres : des bénéfices à tous les niveaux

Les arbres sont bénéfiques pour l’environnement urbain et l’environnement en général (Figure 1). Ils améliorent la qualité de l’air (Rao et al., 2014). Par exemple, un hectare de forêt de hêtres de 100 ans fixe annuellement une moyenne de 4 800 kg de CO2 et filtre les poussières

(de 0,3 à 1 tonne par hectare par année) (Gillig et al., 2008). Les arbres contribuent également à rafraichir l’air et aident à réduire le bruit, notamment lorsqu’ils sont intégrés dans des systèmes de murs végétaux (Labrecque et Teodorescu, 2005). Ils augmentent la biodiversité en fournissant un habitat pour la faune, ce qui favorise la présence d’insectes, d’oiseaux et de mammifères en milieu urbain (Gillig et al., 2008). De plus, la plantation d’arbres requiert des sols de qualité et contribue à leur maintien. Ces sols abritent aussi des millions d’êtres vivants par cm3.

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3 « Une tasse de sol contient :

 plus d’un ver de terre (200 à 250 par m3 dans une prairie)

 50 000 arthropodes  100 000 nématodes

 100 000 mètres de champignon [sic]  20 millions de protozoaires

 200 milliards de bactéries » (Gillig et al., 2008).

Figure 1. Bénéfices des arbres en milieu urbain (source : Gillig et al., 2008)

Enfin, les arbres contribuent à différents aspects économiques comme l’augmentation de la valeur des résidences. Ils contribuent aussi à l’économie d’énergie par l’interception des rayons du soleil en été et en protégeant des vents en hiver. Une ville boisée est plus attrayante et offre un environnement de qualité, ce qui permet par exemple d’attirer le tourisme et des entreprises (Gillig et al., 2008) à forte valeur économique et technologique. Une récente étude évaluait la

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valeur des arbres qui composent la forêt urbaine de Toronto à 7 milliards de dollars, soit une valeur moyenne de 700 $ par arbre (Alexander et McDonald, 2014).

1.1.3 La ville : un milieu stressant pour les arbres

« Le milieu urbain est un milieu particulier, souvent hostile aux arbres. Ils y subissent de nombreuses contraintes avec des conditions de vie souvent extrêmes. Faire pousser des arbres devient un véritable défi ! » (Gillig et al., 2008).

La forêt urbaine se compose de deux milieux distincts : l’arbre de rue et le boisé urbain. Bien que l’arbre de boisé urbain vive dans des conditions moins stressantes concernant le sol et l’apport en eau, il subit des stress causés par exemple par les polluants atmosphériques et les blessures mécaniques qui découlent, en partie, de l’utilisation des parcs par les citadins. L’arbre de rue, quant à lui, subit des stress importants à tous les niveaux : sols, disponibilité en eau, polluants et blessures.

Pour un arbre de rue, le milieu urbain est différent du milieu naturel (Figure 2) sur plusieurs aspects. Tout d’abord, la température y est plus élevée, ce qui allonge la période de végétation (Gillig et al., 2008). Les sols sont en grande partie imperméabilisés, rendant difficile l’apport en eau. Les polluants (SO2, NO, poussières et particules) sont présents à plus fortes

concentrations en ville. La pauvre composition des sols et leur faible volume rendent difficile le développement racinaire.

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Figure 2. Différences entre le milieu urbain et le milieu naturel pour un arbre (source : Gillig et al. 2008)

Tous ces aspects réduisent l’espérance de vie des arbres en milieu urbain. Une enquête réalisée en Suisse et en France en 2004 (Gillig et al., 2008) indiquait que les arbres urbains vivaient en moyenne entre 40 et 60 ans, alors que leur espérance de vie en milieu naturel est deux à trois fois plus longue.

1.1.4 L’arbre : un élément important pour le citadin

Sur l’ensemble du territoire canadien, les arbres urbains occupent une faible superficie. Cependant, contrairement à l’arbre en forêt, l’arbre urbain est d’une grande importance pour les citadins. Par exemple, une enquête menée dans le sud de l’Ontario a révélé que 84 % des répondants considéraient la présence d’arbres dans leur environnement immédiat comme étant « très » importante (Environics Research Group, 2001, cité dans Kenney, 2003). Il n’est donc pas surprenant de voir des groupes de citoyens se mobiliser pour défendre des arbres ou des espaces boisés en milieu urbain (ex. Gaudreau, 2014). Un propriétaire ayant un ou plusieurs arbres sur sa propriété sera, sans doute, plus enclin à dépenser pour assurer leur survie.

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1.1.5 Arbres et santé

Les arbres ont aussi un impact sur la santé humaine. « Des promenades dans les espaces verts des villes diminuent le stress, permettent de se retremper [sic] et accélèrent les processus de guérison des maladies » (FAO, 2000). Les promenades ont aussi un effet bénéfique pour contrer la dépression (Berman et al., 2013). Une autre étude réalisée aux États-Unis associe la perte d’arbres due à un insecte ravageur, l’agrile du frêne, à l’augmentation de la mortalité reliée aux maladies cardiaque et respiratoire (Donovan et al., 2013).

1.1.6 Gestion des forêts urbaines

L’aménagement des forêts urbaines varie beaucoup d’une ville à l’autre. Certaines villes ont développé des outils pour l’aménagement de leurs espaces verts. La ville de Québec, par exemple, possède un Plan directeur des milieux naturels et de la forêt urbaine. Plusieurs municipalités possèdent aussi une politique de l’arbre. Par contre, certaines villes ne possèdent qu’un règlement sur l’abattage des arbres. Dans les villes plus organisées, il existe des équipes comprenant des ingénieurs forestiers, des techniciens, des arboriculteurs et des horticulteurs qui s’occupent des espaces boisés. Dans les autres municipalités, ce sont souvent des horticulteurs ou les responsables des travaux publics qui s’occupent de ces espaces.

1.1.7 Recherche en cours et questionnement

Tous ces aspects de l’arbre urbain sont autant de sujets potentiels de recherche. En effet, depuis plusieurs décennies, de nombreux projets de recherche ont été réalisés en foresterie urbaine (Konijnendijk et al., 2000) et plusieurs sont en cours comme le montre le programme de la Conférence canadienne sur les forêts urbaines de septembre 2014 (Arbres Canada, 2014). Bien que tous ces projets soient pertinents, ils suscitent également les questions suivantes.

 Quelle est l’évolution de la recherche en foresterie urbaine?

 Est-ce que ces recherches répondent aux besoins des responsables d’espaces verts municipaux?

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1.2 Hypothèses de recherche

À partir de ces questions, et pour orienter notre recherche, nous posons les hypothèses suivantes :

1. Il n’y a pas d’adéquation entre les travaux de recherche en foresterie urbaine et les besoins de recherche des responsables d’espaces verts municipaux.

2. Il y a un effet de la taille des municipalités en termes de population, de la région ou de la canopée, sur les besoins de recherche.

1.3 Objectifs de recherche

Afin de vérifier ces hypothèses et de connaître les besoins de recherche en foresterie urbaine, nous avons entrepris le projet de recherche avec les objectifs suivants :

1- Faire un recensement des travaux de recherche ayant été menés en foresterie urbaine à l’échelle mondiale.

2- Déterminer quelle est la situation de la foresterie urbaine dans les municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus.

3- Identifier les besoins de recherche actuels de ces municipalités en foresterie urbaine. 4- Identifier le rôle que devraient jouer différents groupes et organisations en foresterie

urbaine au Canada.

Pour le premier objectif, nous avons recensé les publications scientifiques de 1800 à 2015 dans différentes bases de données en utilisant plusieurs mots clefs. Pour atteindre les autres objectifs, nous avons soumis un questionnaire aux municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus. Il est bon de souligner que l’évaluation des besoins de recherche a d’ailleurs été mentionnée dans la Stratégie canadienne sur la forêt urbaine comme une tâche importante à réaliser à court terme (Arbres Canada, 2015).

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2 Recensement des publications en foresterie

urbaine

L’objectif de cette section était de faire un recensement des travaux de recherche réalisés depuis le début de l’indexation des travaux scientifiques en foresterie urbaine dans les bases données choisies, et ce, entre 1800 et juin 2015 afin de vérifier s’il y a une adéquation entre les thèmes de recherche et les besoins de recherche exprimés par les municipalités.

2.1 Méthodologie

2.1.1 Bases de données utilisées

Le recensement des publications a été conduit en utilisant six bases de données : Scopus, Cab Abstracts, Geobase, Urban Studies Abstracts, CAIRN, FRANCIS et le catalogue Ariane de la Bibliothèque de l’Université Laval. Le choix des bases de données s’est fait à la suite d’une consultation avec une bibliothécaire de l’Université Laval. Ces bases de données sont décrites à l’Annexe I.

2.1.2 Mots clefs

Pour la réalisation du recensement, nous avons utilisé les 21 mots clefs suivants : « Urban forests », « Urban forests management », « Urban forestry », « Foresterie urbaine », « Aménagement des forêts urbaines », « Forêts urbaines », « Parcs urbains », « Urban parks », « Forêt et santé », « Health and forests », « Urban ecology », « Écologie urbaine », « Urban trees », « Arbres urbains », « Arboriculture », « Community forestry », « Urban woodlands », « Green spaces », « Espaces verts », « Urban forests planning » et « Urban green spaces ».

Une première recherche nous a donné plus de 20 000 résultats. Toutes les données recueillies ont été inscrites dans le logiciel de gestion de références EndNote X7. Ce dernier « est un logiciel de gestion de références bibliographiques qui vous permet de regrouper un ensemble de références que vous avez sélectionnées » (Bibliothèque de l’Université Laval, 2016). Par la suite, un premier tri a été réalisé pour éliminer les doublons et les références inadéquates. Nous avons également retiré les références à des livres, des textes individuels de conférences (nous avons conservé les actes de conférences), des cartes, des articles de journaux et des thèses.

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Les données restantes ont été regroupées dans 20 catégories définies à l’Annexe II. Par la suite, les articles ont été regroupés de la façon suivante.

1. 1800-1969 2. 1970-1979 3. 1980-1989 4. 1990-1999 5. 2000-2009 6. 2010-

Le recensement a été conduit du 4 mai 2015 au 30 juin 2015 et l’analyse a été effectuée par la suite.

2.2 Résultats et discussion

2.2.1 Publications en foresterie urbaine de 1800 à 2015

L’utilisation de ces bases de données a permis de couvrir une période allant de 1800 à juin 2015 et de recueillir 3 112 documents à partir des mots clefs identifiés précédemment. Cependant, il est possible que certaines publications n’aient pu être recensées dû à l’utilisation des thèmes de recherche seulement en français et en anglais.

Les résultats indiquent une augmentation des publications en foresterie urbaine depuis 1800. Cette augmentation est plus prononcée dans les dernières décennies, le nombre de publications ayant plus que doublé en 2000 – 2009 par rapport à 1990 – 1999 (Figure 3), et pourrait encore doubler de 2011 à 2020 si la tendance se maintient.

Cette augmentation des publications va dans le même sens qu’une étude portant sur le recensement de publications parues sous le thème de la foresterie urbaine, les chercheurs ayant trouvé que le nombre de publications (n=539) comportant le mot clef « urban forest » dans Scopus a triplé entre 1990-1999 et 2000-2009 (Ostoic et Konijnendijk van den Bosh, 2015). Lors d’une présentation au 14e Congrès forestier mondial en septembre 2015 à Durban

(Afrique du Sud), M. Fabio Salbitano de l’Université de Florence a présenté une étude réalisée à partir de Scopus qui montrait aussi une croissance des publications dans la décennie

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2000-11 2010 pour un domaine de la foresterie urbaine, soit les infrastructures vertes (Borelli et al., 2015).

Figure 3. Publication en foresterie urbaine de 1800 à 2015

Une comparaison avec les publications en sciences et génie parues depuis 1980 (Banque mondiale, 2016a) indique que les publications en foresterie urbaine suivent la même tendance à la hausse (Figure 4), bien que leur taux de croissance ait été plus rapide dans la dernière décennie.

(26)

12

Figure 4. Publications scientifiques mondiales en sciences et génie2 et en foresterie urbaine

2.2.2 Répartition des publications en foresterie urbaine selon les thèmes

La santé humaine et la sociologie (446 publications) sont les sujets les plus souvent abordés, tout comme dans Kabish et al., 2015, suivis par la qualité de l’air et les polluants (281) et la santé des arbres et l’arboriculture (268) en troisième lieu (Figure 5).

2. Nombre d’articles scientifiques et de génies publiés en physique, biologie, chimie, mathématique, médecine clinique, recherche biomédicale, génie et technologie, sciences de la terre et sciences spatiales.

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13

Figure 5. Répartition des publications en foresterie urbaine selon les thèmes

Cependant, le thème « insectes et maladies (indigènes et exotiques) » était sans doute sous-représenté, possiblement parce que les mots clefs identifiés n’étaient pas adéquats pour les faire ressortir. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons repris le recensement avec la banque de données Scopus, pour un seul ravageur exotique, l’agrile du frêne, et nous avons obtenu 441 documents alors que notre recensement initial avec les mots clefs choisis nous donnait seulement huit documents sur l’agrile. Pour creuser la question spécifique des insectes et des maladies, un recensement à partir des noms des ravageurs serait recommandé.

2.2.3 Thèmes des publications selon les décennies

Dans la période 1800-1969, c’est la santé humaine et la sociologie (46 %) qui suscitait le plus d’intérêt (Figure 6). Pour les décennies 1970-1979 et 1980-1989, « l’aménagement » des forêts urbaines a eu la préférence (15 %). En 1990-1999, ce sont les insectes et les maladies (indigènes et exotiques) (14 %). Pour 2000-2009, c’est la qualité de l’air et les polluants (10 %) ainsi que la santé humaine et la sociologie (10 %) qui constituaient les thèmes les plus abondants. Enfin, de 2010 à 2015, le thème de la santé humaine et la sociologie (20 %) est en tête du nombre d’articles publiés.

(28)

14

Nous pouvons donc noter qu’il y a eu des changements de thématiques au cours des décennies et que c’est actuellement les aspects de santé humaine et de sociologie qui dominent. Ces données vont dans le même sens que les résultats d’une revue des recherches réalisées en foresterie urbaine dans les pays nordiques où la nature et la santé ainsi que les valeurs sociales arrivent ex aequo aux 3e et 4e rang lorsqu’ils sont regroupés par fréquence de thèmes de

recherche (Molin et al., 2010).

Figure 6. Thèmes des publications de 1800 à 2015 (10 plus importants)

Nous avons aussi regardé la provenance des publications selon les différents pays. EndNote X7 permettait de trier les articles en fonction du lieu de publication. Cependant, sur les 3 112 documents, seulement un peu moins de la moitié (1 265) possédaient cette information. Ces articles provenaient de 63 pays différents. Nous avons regroupé les pays (Annexe III) dans 11 régions (Figure 7).

Ainsi, nous avons constaté que le nombre d’articles en foresterie urbaine est le plus élevé en Europe centrale, suivie de l’Asie et de l’Amérique du Nord.

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15

Figure 7. Répartition des 1 265 publications dans le monde dont le pays d’origine est connu

Nous avons regardé l’évolution des publications de chacune des régions dans le temps (Figure 8). La majorité des régions ont vu leur nombre des publications augmenter dans la période 2010 à aujourd’hui, sauf pour les Pays baltes et la Scandinavie.

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16

Figure 8. Répartition des publications par regroupement de pays et par période de 1800 à 2015

Les publications par pays et par décennie suivent en grande partie la tendance à la hausse observée au fil du temps pour l’ensemble des publications en foresterie urbaine.

Ce recensement des publications en foresterie urbaine nous permettra de vérifier s’il existe une adéquation entre les travaux de recherche réalisés par les chercheurs et les besoins de recherche identifiés par les responsables des espaces verts. Nous pourrons ainsi vérifier la validité de notre première hypothèse.

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17

3 État de la situation et identification des besoins

de recherche en foresterie urbaine des villes

canadiennes de plus de 5 000 habitants

Les objectifs poursuivis dans cette section sont : 1) déterminer quelle est la situation actuelle des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus en foresterie urbaine; 2) regarder l’organisation de la gestion de la foresterie urbaine dans ces municipalités; 3) identifier les besoins de recherche actuels de ces municipalités en foresterie urbaine; et 4) voir comment elles perçoivent le rôle que devraient jouer différentes organisations en foresterie urbaine. Nous avons également vérifié si la taille de la municipalité, la région où elle est située et la dimension de leur couverture végétale (canopée) influençaient leur situation actuelle et le choix des besoins de recherche. Cela nous permettra de vérifier notre deuxième hypothèse à savoir s’il y a un effet de la taille des municipalités en termes de population, de la région ou de la canopée sur les besoins de recherche.

3.1 Méthodologie

Pour obtenir les informations nécessaires pour répondre aux objectifs, nous avons réalisé une enquête auprès des responsables des forêts urbaines dans les municipalités du Canada de 5 000 habitants et plus. Dans un premier temps, un guide d’entrevue a été développé (Annexe IV) et des entrevues téléphoniques ont été réalisées auprès de neuf représentants du groupe cible. Ces entrevues ont permis de développer un questionnaire (Annexe V) et d’identifier des besoins de recherche.

3.1.1 Questionnaire

Le questionnaire comprenait 28 questions et était divisé en cinq sections : 1) généralités; 2) problèmes et enjeux; 3) sources d’information; 4) activités de recherche; et 5) rôle des différentes organisations en foresterie urbaine.

Dans la première section, des questions générales sur le répondant, la municipalité et ses boisés étaient posées. Dans la seconde partie, nous cherchions à connaître les préoccupations des responsables d’espaces verts municipaux par rapport à leurs forêts urbaines, comme le besoin d’inventaire, le financement, etc. La troisième partie s’intéressait à la façon dont les

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18

responsables d’espaces verts trouvent l’information dont ils ont besoin sur des problématiques particulières. Par exemple, est-ce dans les revues scientifiques ou des colloques? La quatrième partie portait sur les recherches en cours dans les municipalités et sur l’identification des besoins de recherche comme le choix des essences d’arbres ou l’effet des arbres sur la santé humaine. Enfin, la dernière partie permettait de connaître les attentes des responsables des espaces verts sur le rôle que devraient jouer différents groupes (paliers de gouvernements, chercheurs, organismes sans but lucratif) en foresterie urbaine. Pour certaines de ces questions, les répondants devaient utiliser des échelles de mesure divisées en classes.

3.1.2 Étapes du plan d’échantillonnage

Pour le sondage, nous avons élaboré un plan d’échantillonnage selon les six étapes proposées par Churchill et Iacobucci (2002).

1. La définition de la population.

2. Quelle sera la source d’information pour choisir les éléments de l’échantillon? 3. La procédure de sélection de l’échantillon.

4. La détermination de la taille de l’échantillon. 5. La sélection des éléments à échantillonner. 6. La collecte des informations.

Pour notre recherche, la population à l’étude était celle des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus, soit un total de 719 éléments (Statistique Canada, 2014). Les éléments qui font partie de l’échantillon proviennent de la liste de Statistique Canada (2014), issue du dernier recensement.

Pour l’étape de la procédure de sélection de l’échantillon ou la technique d’échantillonnage, étant donné que la population n’était pas élevée, toute la population fait partie de l’échantillon. Notre échantillonnage est probabiliste, car nous connaissons la probabilité pour chaque élément d’être choisi.

Pour notre projet, en sélectionnant tous les éléments de la population, les étapes 4 et 5 n’avaient plus leur raison d’être.

(33)

19 La dernière étape consistait à collecter les informations. Elle pouvait se faire de différentes manières, soit des entrevues téléphoniques, des envois postaux, des entrevues en personne, etc. 3.1.3 Type d’enquête et procédure

Afin de diminuer les coûts et de faciliter la compilation des données recueillies, nous avons opté pour un sondage en ligne. Une fois le questionnaire validé, un courriel a été envoyé, au printemps 2015, aux responsables des espaces verts des municipalités canadiennes de plus de 5 000 habitants (719 municipalités). Un courriel avait été envoyé au préalable pour les informer de l’enquête à venir et des courriels de rappel ont également été envoyés en fonction du taux de réponse. Le questionnaire était disponible en anglais et en français à partir d’un site Internet. Pour ce faire, nous avons acheté le nom de domaine « urbfor.ca » et « Forub-urbfor.com » et nous avons loué pour un an un serveur afin de compiler les réponses. Le logiciel Limesurvey version 1.91 a été utilisé pour la création du questionnaire et la compilation des réponses.

Pour rejoindre les répondants, nous avons utilisé la liste des municipalités d’Arbres Canada (1 300 noms) et la liste des membres de l’Association des responsables d’espaces verts du Québec (200 noms). Ces listes devaient nous permettre de cibler plus facilement les responsables de la foresterie urbaine dans les municipalités. À la demande des deux organismes, les envois ont été réalisés par leurs responsables. Un premier envoi a été fait en avril 2015. Un rappel a suivi en mai. À la fin mai, nous avions reçu 42 réponses, 29 questionnaires complétés et 13 non complétés. À la suite de ces résultats mitigés, nous avons décidé d’envoyer par courriel la lettre d’accompagnement du questionnaire (Annexe VI) directement aux 719 municipalités en utilisant une adresse de courriel indiqué sur leur site Internet. Un premier envoi a été fait en juin 2015 et un second en juillet 2015. En utilisant cette méthode, nous avons été en mesure d’augmenter de façon marquée le taux de réponse. 3.1.4 Validité et fiabilité

« The two most important and fundamental characteristics of any measurement are reliability and validity » (Miller, 2014). Pour notre enquête, des entrevues téléphoniques auprès de neuf personnes faisant partie de la population cible, de même qu’une validation du questionnaire, ont aidé à déterminer la fiabilité et la validité des outils de mesure que nous avons utilisés dans

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20

l’enquête. À la suite de cette validation, une question a été modifiée pour en faciliter la compréhension et l’analyse. Nous avons aussi pu déterminer que le temps requis pour remplir le questionnaire oscillait entre 15 et 20 minutes, ce qui nous semblait une durée à ne pas excéder pour inciter les sondés à le remplir.

Nous avons aussi vérifié la fidélité des échelles de mesure utilisées dans l’enquête à l’aide du coefficient alpha de Cronbach qui permet de s’assurer de l’homogénéité des échelles de mesure. « Plus l’homogénéité est grande, plus l’échelle est fidèle au sens de la cohérence interne des items, plus on peut croire que les items mesurent un seul et même construit. Également, plus l’homogénéité est élevée, plus les items mesurent le " vrai score " de l’individu, diminuant ainsi l’erreur de mesure qui fait varier le score total d’une mesure à l’autre dans le temps » (Site SPSS de l’Université de Sherbrooke, 2013). Toutes les échelles utilisées dans le questionnaire avaient un coefficient alpha de Cronbach supérieur à 0,900. Ces valeurs sont excellentes puisqu’il est suggéré qu’elles dépassent au moins le seuil de 0,70 (Site SPSS de l’Université de Sherbrooke, 2013).

Les résultats ont été analysés à l’aide de la version 23 du logiciel d’analyses statistiques Statistical Package for Social Sciences (SPSS).

3.1.5 Choix des tests pour l’analyse des données

Pour toutes les analyses de comparaison de moyennes, il nous fallait déterminer quel test utiliser. Pour ce faire, nous devions vérifier la normalité des variables et l’homogénéité des variances.

Nous avons d’abord vérifié l’homogénéité des variances en utilisant le test de normalité de Shapiro-Wilk avec SPSS. Avant d’aller plus loin, nous avons posé les hypothèses suivantes : H0 : la variable est distribuée normalement

H1 : la variable n’est pas distribuée normalement

Si p  0,05 nous rejetions H0.

À la suite du test de Shapiro-Wilk, aucune des variables utilisant des échelles de mesure n’était distribuée normalement. Cela indiquait que nous devions utiliser des tests non paramétriques pour vérifier s’il y avait une influence d’un de nos facteurs sur le choix des besoins de

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21 recherche. À la suite de ces résultats, nous n’avons pas vérifié l’homogénéité des variances, car de toute façon, nous devions utiliser les tests non paramétriques.

Étant donné que ces variables étaient mesurées sur une échelle ordinale divisée en classes et que nous voulions comparer des moyennes d’échantillons indépendants, le test non paramétrique à utiliser était celui de Kruskal-Wallis (Ramousse et al., 1996). Lorsque des différences significatives étaient détectées, des comparaisons des valeurs par paires ont été réalisées avec le même test pour identifier où étaient les différences.

Pour chacun des tests réalisés sur les variables contenant des échelles de mesure, nous avons posé les hypothèses suivantes :

H0 : les moyennes ne sont pas différentes

H1 : les moyennes sont différentes

3.1.6 Regroupement et description de l’échantillon

Pour réaliser certaines analyses, nous avons regroupé les municipalités selon trois critères : la population, la province et le pourcentage de canopée de la municipalité.

Le regroupement par population a été réalisé de la façon suivante (Tableau 1).

Tableau 1. Regroupement des répondants selon la population

Population Nombre de municipalités 5 000– 9 999 35 10 000 – 19 999 47 20 000 – 49 999 36 50 000 – 99 999 30 100 000 – 3 000 000 44 Total 192

Pour ce regroupement, nous avons utilisé les données de Statistique Canada (2014).

Les provinces ont été regroupées en utilisant les réponses à la question 8 du sondage : « Dans quelle province ou quel territoire se situe votre municipalité? ». Cette question nous a permis de connaître la distribution des répondants par province (Figure 9). Aux fins d’analyse, nous avons regroupé les provinces en cinq régions : Ouest, Centre, Ontario, Québec et Maritimes (Tableau 2).

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22

Figure 9. Répartition des répondants par province (n=192) Tableau 2. Regroupement des provinces

Nom Province Nombre de répondants

Ouest  Colombie-Britannique (23)  Alberta (14) 37 Centre  Saskatchewan (7)  Manitoba (5)  Territoire du Nord-Ouest (1)  Yukon (0)  Nunavut (0) 13 Ontario 57 Québec 69 Maritimes  Nouveau-Brunswick (7)  Nouvelle-Écosse (6)  Île-du-Prince-Édouard (2)  Terre-Neuve-Labrador (1) 16 Total 192

Enfin, pour le pourcentage de canopée, nous avons fait le regroupement suivant (Tableau 3).

Tableau 3. Regroupement des répondants par pourcentage de canopées

Pourcentage Nombre de municipalités 0 % -10 % 16 11 % - 20 % 24 21 % - 30 % 40 31 % - 40 % 19 41 % - 50 % 10 51 % et + 20 Ne sais pas 63 Total 192

Ce regroupement a été fait en utilisant les réponses à la question 6 « Quel est le pourcentage de votre capital boisé (incluant les arbres de rue et les espaces boisés)? ». Le capital boisé, ou la

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23 canopée (couvert forestier), est la superficie de la municipalité qui est occupée par la cime des arbres (Figure 10).

Figure 10. Exemple de la canopée dans la ville de Québec près de l’Université Laval, que nous estimons à environ 25 % dans

cette image (Source : Google Map 2015)

Nous avons obtenu 192 réponses et de ce nombre, 63 n’ont pas été en mesure d’identifier un pourcentage de canopée. C’est pourquoi certaines analyses portant sur la canopée ont un « n » égale à 129. La plus grande proportion de capital boisé (canopée) se situe entre 21 et 30 % (Figure 11). Pour cette question, la plupart des répondants estimaient le pourcentage de capital boisé, car ils n’avaient pas tous la donnée exacte. La question aurait pu être posée plus clairement en utilisant le mot canopée ou couvert boisé dans la question au lieu de le mettre dans la définition qui suivait. Nous aurions aussi pu demander si la proportion était calculée ou estimée. Nous avons aussi vérifié de quelle façon était répartie la canopée en fonction de la population (Figure 12) et de la région (Figure 13).

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24

Figure 11. Quel est le pourcentage de votre capital boisé ? (n=129)

Nous pouvons constater que la plus grande proportion (38 %) de petites canopées (0 - 10 %) se retrouve dans les plus petites municipalités (5 000 - 9 999). Parmi toutes les classes de population, celle de 10 000 – 19 999 habitants possède la plus grande proportion (26 %) de grandes canopées (51 % et plus), mais la plus grande proportion de leur couvert forestier (32 %) est de 21 - 30 %. Également, dans les plus grandes municipalités (100 000 - 3 000 000), la plus grande proportion de canopées (51 %) est de 21 - 30 %, alors que pour les municipalités de 50 000 - 99 999, elle se situe dans la classe de 11 - 20 % avec un pourcentage de 35 %.

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25 Pour la majorité des régions (sauf l’Ouest), la plus grande proportion de canopées se situe dans la classe de 21 - 30 %. Dans l’Ouest, elle se situe dans la classe de 11 - 20 %. C’est dans la région du Québec que se retrouve la plus grande proportion (27 %) de grandes canopées (51 % et plus).

Figure 13. Pourcentage de canopée selon les régions (n=129)

Nous avons aussi vérifié la taille des municipalités selon la région (Figure 14) en utilisant le nombre de municipalités. Les plus grandes étaient situées en majorité dans les régions du Québec et de l’Ontario, bien que ces régions soient tout de même bien pourvues en d’autres classes de population, notamment en municipalités de 10 000 à 19 999 habitants.

Figure 14. Taille des municipalités selon les régions (n=167)

(40)

26

3.2 Résultats et discussion

Nous avons reçu 284 réponses en tout. En éliminant les doublons et les réponses non complétées, nous obtenons 200 réponses valides. Parmi ces répondants, huit ne faisaient pas partie de la population cible, ce qui nous donne 192 réponses dans les municipalités de 5 000 habitants et plus. De ce nombre, sept répondants n’ont pas répondu aux questions portant sur les besoins de recherche. Certaines analyses portent donc sur 185 répondants. De plus, dans certaines municipalités, il y a eu plus d’un répondant et c’est pourquoi nous avons 167 municipalités différentes. Cependant, les données ont été analysées en tenant compte de l’ensemble des 192 répondants, sauf pour la question 5 sur l’existence d’un programme de gestion de la forêt urbaine où nous avons utilisé le nombre de municipalités.

Comme le logiciel utilisé, Limesurvey, ne permettait pas de commencer à répondre au questionnaire et de le terminer plus tard, et parce que nous n’avions pas la liste des courriels des répondants pour pouvoir les retracer par la suite pour les inciter à remplir le questionnaire, ce dernier devait être complété en entier dès que les répondants y jetaient un œil en ligne. Cela explique probablement le grand nombre de questionnaires non remplis.

3.2.1 Représentativité de l’échantillon

En comparant l’échantillon à la population théorique définie par Statistique Canada (Figure 15), nous constatons que notre échantillon est représentatif des villes canadiennes ciblées, sauf dans les plus petites municipalités où elles sont sous-représentées.

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27 3.2.2 Validité de l’échantillon

En utilisant une précision de 5 % et un niveau de confiance de 90 %, nous devions, selon la formule pour déterminer la taille de l’échantillon d’une population finie, avoir au moins 196 répondants. Nous en avons obtenu 192. Notre échantillon est donc assez représentatif. Il faut noter que pour certaines questions, le nombre de répondants est de 185, ce qui peut aussi être considéré comme étant adéquat sur le plan statistique.

= = 195,93

Où :

n = taille de l’échantillon N = population (719)

z = le niveau de confiance de 95 %, ± 1,96 (quantile d'ordre 2,5 % de la loi normale) E = précision (10 %)

p = proportion (50 %)

3.2.3 Situation actuelle des municipalités canadiennes de 5 000 habitants et plus en foresterie urbaine

Dans cette section, nous avons analysé les réponses à des questions sur les préoccupations actuelles, la situation et les enjeux futurs des municipalités en matière de foresterie urbaine.

3.2.3.1 Préoccupations actuelles

Dans un premier temps, nous avons identifié les préoccupations actuelles des municipalités. Les 12 choix de réponses proposés résultent des entrevues téléphoniques réalisées pour construire le questionnaire. Les répondants devaient utiliser une échelle divisée en quatre classes : pas important du tout, un peu important, assez important et extrêmement important. Nous avons fait l’analyse en utilisant la moyenne des réponses.

Les préoccupations les plus importantes sont « la plantation d’arbres », « la dangerosité des arbres », « le maintien de la forêt urbaine » et « les insectes exotiques » (Figure 16). Il y a un souci évident de planter les arbres de la bonne façon, également de planter plus d’arbres pour augmenter le couvert forestier. Cet aspect est particulièrement vrai dans les grandes villes, comme mentionné dans le plan d’aménagement de la ville de Toronto pour 2012-2022 (Ville

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28

de Toronto, 2013). La dangerosité des arbres a aussi été indiquée comme une préoccupation importante, car elle touche directement la sécurité du public, un élément important pour les municipalités. En effet, une municipalité ne peut tolérer qu’un de ses arbres tombe sur une maison ou sur des infrastructures, ou pire, sur un être humain. Le maintien de la forêt urbaine quant à lui est une préoccupation importante pour les responsables d’espaces verts parce que l’arbre en milieu urbain procure des bienfaits environnementaux et des économies importantes pour les municipalités (Alexander et DePratto, 2014).

Les répondants pouvaient ajouter d’autres préoccupations. Cette section a surtout servi à préciser certaines de ces préoccupations. Par exemple, les répondants identifiaient l’agrile du frêne comme une autre préoccupation, alors que ce sujet faisait déjà partie des propositions de réponses. Néanmoins, nous avons pu identifier une préoccupation importante pour les répondants qui ne faisait pas partie de nos suggestions. Il s’agit de l’éducation du public qui a été mentionnée à plusieurs reprises. La préoccupation politique/législation est aussi une nouvelle préoccupation fréquemment soulevée.

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29 Nous avons également regardé si la taille de la ville (population), les régions et la dimension de la forêt urbaine (canopée) avaient une influence sur les préoccupations en répondant aux trois questions suivantes.

1. Est-ce que les préoccupations actuelles varient selon la population? 2. Est-ce que les préoccupations actuelles varient d’une région à l’autre? 3. Est-ce que les préoccupations actuelles varient selon la canopée?

Le test de Kruskal-Wallis nous a permis de déterminer que 7 des 12 préoccupations actuelles présentaient des différences significatives (p  0,05) en fonction des populations, 5 sur 12 en fonction des régions et 2 sur 12 en fonction de la canopée. Lorsque des différences

significatives étaient détectées, des comparaisons de valeurs par paires ont été réalisées avec le même test pour identifier où étaient les différences.

Pour la majorité des préoccupations identifiées par les répondants, celles des plus petites municipalités sont différentes des autres, en ce sens que les préoccupations évaluées leur semblaient moins importantes que celles des municipalités avec de plus grandes populations (Figure 17). Le manque de financement et de ressources humaines chez les plus petites municipalités pourrait expliquer cette différence. Aucune des préoccupations significatives ne semblent essentielles dans l’immédiat pour les petites municipalités ou semblent coûter trop cher. En effet, les petites municipalités sont souvent en milieu rural, donc le maintien de la forêt, la biodiversité, l’indice de canopée et les îlots de chaleurs sont de moindre intérêt. Pour ce qui est de la lutte contre les ravageurs et l’inventaire des arbres, ils sont coûteux. La ville de Montréal a investi 15 M$ dans la lutte contre l’agrile du frêne depuis 2012 (A. Daniel3

communication personnelle, 2016). Au Québec, « les municipalités de 15 000 à 25 000 habitants versent chaque année une somme moyenne de 101 300 $ dans la gestion, l’aménagement et l’entretien de leurs forêts urbaines » (Rousseau, 2004). Ce budget déjà restreint pour ce type de municipalités doit être plus bas encore pour les plus petites municipalités (5 000 à 10 000 habitants), d’où le manque d’intérêt pour des activités de foresterie urbaine plus coûteuses.

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30

Figure 17. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations

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31 Concernant la comparaison entre les régions, les répondants de l’Ouest considèrent les insectes exotiques comme une préoccupation moins importante que pour les répondants de l’Ontario, du Québec et des Maritimes, mais ne se distinguent pas des répondants de la région du Centre (Figure 18). Cet effet pourrait s’expliquer surtout par les attaques d’insectes moins dommageables dans les villes des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) au cours des dernières années. Les ravageurs indigènes (insectes et agents pathogènes) sont plus préoccupants pour les répondants des régions du Centre et des Maritimes. Les répondants de la région du Québec sont plus inquiétés par les îlots de chaleur que les répondants des autres régions, ce qui pourrait refléter un souci plus grand concernant le changement climatique, un phénomène fréquemment rapporté dans la littérature (ex. Cardinal 2007 cité dans Bérubé, 2010). Les répondants des Maritimes sont plus soucieux que les répondants des autres régions des blessures infligées aux arbres, sans que nous puissions proposer une explication plausible à cette particularité.

(46)

32

Figure 18. Influence des régions lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations (les

valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192)

Seules les préoccupations des insectes exotiques et de l’inventaire des arbres urbains permettaient de dégager des différences significatives lorsque le pourcentage de couvert forestier était analysé (Figure 19). Nous remarquons que la canopée de 21 - 30 % est différente de la plupart des autres pour la préoccupation insectes exotiques. Cela peut s’expliquer par le fait que cette grandeur de canopée est plus fréquente dans les grandes municipalités (Figure 12) et que les grandes villes sont plus à risque pour les insectes exotiques, car c’est dans ces villes que se trouvent les portes d’entrée pour ces insectes, puisqu’on y retrouve de grands ports et de nombreux conteneurs. Pour l’inventaire des arbres urbains, c’est la plus grande canopée qui présente le plus de différences avec les autres. Ce fort couvert forestier dans certaines municipalités rassure, peut-être à tort, les responsables des espaces verts qui ne sentent alors pas le besoin d’en savoir plus sur le nombre et la localisation des arbres urbains

(47)

33 sur leur territoire; il est aussi possible que les municipalités avec un fort couvert forestier possédaient déjà un tel inventaire et qu’ainsi, ce n’était plus une préoccupation pour elles.

Figure 19. Influence de la canopée lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des préoccupations (les

valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192)

3.2.3.2 Énoncés pouvant refléter la situation actuelle des municipalités

Nous avons également vérifié différents aspects de la situation actuelle des municipalités pour le développement de la foresterie urbaine (Figure 20). Les ressources humaines et financières consacrées aux arbres et aux espaces boisés sont les énoncés qui suscitent le plus de désaccords chez les répondants, alors que l’importance des arbres pour les années à venir suscite le plus d’accords.

(48)

34

Figure 20. Quel est votre degré d'accord ou de désaccord avec les énoncés suivants? (n=192)

Nous avons aussi regardé si la taille de la population, les régions et la canopée avaient une influence sur les réponses concernant la situation actuelle des municipalités, répondant ainsi aux trois questions suivantes.

1. Est-ce que les réponses varient d’une catégorie de ville à l’autre? 2. Est-ce que les réponses varient d’une région à l’autre?

3. Est-ce que les réponses varient selon la dimension de la forêt urbaine?

Le test de Kruskal-Wallis nous a permis de trouver que deux des six réponses aux questions sur la situation actuelle présentaient une différence significative (p  0,05) en fonction des populations, 1/6 en fonction de la canopée et aucune différence selon les régions.Lorsque des différences significatives étaient détectées, des comparaisons des valeurs par paires ont été réalisées avec le même test pour identifier où étaient les différences.

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35 Pour le premier énoncé sur la compréhension des bienfaits des arbres, les villes de 10 000-19 999 habitants sont différentes des villes de 20 000-49 999 et des villes de 100 000-3 000 000 (Figure 21). Nous ne pouvons expliquer cette différence. Pour le deuxième énoncé, nous constatons que les plus petites municipalités sont différentes des villes les plus grandes. Il n’est sans doute pas surprenant de relever que les répondants des plus grandes villes, où le changement climatique et les problèmes de pollution et de santé risquent de se faire de plus en plus sentir, semblent être plus en accord avec l’énoncé portant sur un rôle plus important des arbres urbains au cours des prochaines années.

Figure 21. Influence de la population lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse des énoncés sur la

situation actuelle (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192)

Les canopées les plus grandes sont différentes de la majorité des autres classes de canopée pour l’énoncé de la Figure 22. Il semble donc que cet énoncé soit influencé par la grandeur de la canopée. Il est surprenant que les villes où l’on trouve le couvert forestier le plus faible et le plus fort aient tendance à différer des autres. De plus, même si les répondants des municipalités où le couvert forestier était le plus fort semblaient moins se soucier de posséder leur propre inventaire (Figure 19), ils reconnaissent que la forêt urbaine aura un rôle de plus en plus important à jouer au cours des années à venir.

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Figure 22. Influence de la canopée lorsque des différences significatives étaient notées lors de l’analyse de cet énoncé sur la

situation actuelle (les valeurs présentant une lettre semblable ne sont pas significativement différentes (p ≤ 0,05)) (n=192)

3.2.3.3 Enjeux futurs

Nous avons également demandé aux responsables des espaces verts de donner leur appréciation sur sept enjeux futurs pour les municipalités.

À l’exception de l’enjeu portant sur la superficie de la forêt versus le bien-être du citoyen, il semblait que les enjeux proposés avaient tous une certaine importance aux yeux des répondants et il n’a pas été possible de dégager de différences significatives entre eux (Figure 23).

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37

Figure 23. Enjeux futurs pour les municipalités (n=192)

Nous donnions aussi la possibilité aux répondants d’ajouter cinq autres enjeux. Nous avons obtenu 78 enjeux additionnels que nous avons regroupés dans 18 catégories, y compris six des enjeux déjà proposés. La politique/législation est l’enjeu qui revient le plus souvent, suivi par l’éducation du public. L’éducation du public avait aussi été ajoutée par les répondants lorsqu’il était question des préoccupations (section 3.2.3.1, Les préoccupations actuelles). L’importance de ces deux enjeux a aussi été soulignée dans Konijnendijk et al. (2007) et Stobbart et Johnston (2012), de même que dans la dernière version de la Stratégie canadienne sur la forêt (Arbres Canada, 2015). Dans ce dernier cas, le vocable « foresterie urbaine communautaire » est adopté lorsque l’implication du citoyen est souhaitée. Cela montre la nécessité de faire participer le citoyen, par exemple à des activités de détection de ravageurs (ex. ce sont des citoyens qui ont rapporté pour la première fois la présence du longicorne asiatique dans les villes de New York, Chicago et Toronto (Ville de Toronto, 2016)) et plus globalement à la promotion de la foresterie urbaine, faisant ainsi en sorte d’inciter les élus à consacrer la juste part du budget devant revenir aux forêts urbaines et à adopter des politiques pour assurer leur pérennité.

Figure

Figure 2. Différences entre le milieu urbain et le milieu naturel pour un arbre (source : Gillig et al
Figure 3. Publication en foresterie urbaine de 1800 à 2015
Figure 4. Publications scientifiques mondiales en sciences et génie 2  et en foresterie urbaine
Figure 5. Répartition des publications en foresterie urbaine selon les thèmes
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