DU FRANCAIS COMME LANGUE ETRANGERE DE 1850 A 1944
A Thesis Presented to
the taculty ot Graduate studies and Research McGill University
In Partial FUlfiLment
ot
the Requirementstor
the Degree Master of Artsby
Franois Joseph Devine September 1948
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE
PAGEAVANT-PROPOS • • • • • • • • • • • • • iv
I LA METHODE TRA.DITIONNELLE DE GRAMMAIRE
ET DE TRADUCTION. • • • • • • • • • 1 II NOUVELLE ORIENTATION DANS
L'ENSEIGNE-MENT DES LANGUES VIV.ANT'ES VERS LA
FIN DU
DIX-NEUVIEME SIECLE. • • • • • • • La methode naturelle • • • La methode psyohologique • • • • 8 8 13Les principes de Henry sweet • • 27 La methode phonetique. • • • • •
La methode direote • • • • • • • III LA PEDA.GOGIE DES LANGUES VIVANTES EN
AMERIQ,UE AU DEBUT DU VINGTIEME
SIECLE. • • • • • • • • • • • • • • Le HReport of the Committee
or
34 39
46
TWelve" • • 46
La
m.ethode eoleatique . • • • • • 56 Les ~Publications ot the Americanand Canadian Committees on
Modern LanguagesH • • • • • • 60 1. Origine et
portae
de l'oeuvre 60II. Les
statistiquesd'insoription
dans les langues vivantas • • 62
Le "Army Specialized Training Program" de 1943-44 • • • • • • 78 CONCLUSION • • • • • • • • • • • • • 86 BIBLIOGRAPHIE. • • • . • • • . . • • 101
APPENDICE A. • •
• • • • • • • • • • APPENDICE B. . • • •APPEND I OE C •
APPENDICE D. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 112 115 117 1liAvant-Propos
Cette these est une etude documentaire et critique des methodes qui furent preoonisees pour l'enseignement du :franqais en tant que
1angue etrangere de 1850
a
1944.Notre travail se propose un triple but: 1) exposer les principales methodes
qui furent elabGrees au aours de oes annees, tout en notant ce qui,
a
notre avis, fait leur valeur et leur taiblesse;2) 1nd1quer oe que chacune de ces methodes a apportt§· en fait de progres ree.l
a
la m.ethodo1og1e de l'enseignement des langues vivantea;3) taire ressortir, en:fin, les principes pedagogiques qui, selon nous, reposent sur les plus solides arguments et qui sont admis du plus grand nom.bre des methodologistes.
Il est bon de noter que dans cette th~se
aux debutante.
Pour aocomplir oe travail, nous avons examine les oeuvres des principaux methodologistes de l'epoque etudiee, de m!me que les comptes
rendus de recherches et etudes taites sur la pedagogie jusqu'a la fin de 1944.
Malgre la diversite· apparente des
methodes proposees, il y a, cependant, certains principes fondamentaux qui reviennent tr~s
sou vent dans les ecri ts pedagogiqu-es et sur
lesquels la majorite des specialistes sont d'accord. A la fin de oette etude, nous avons fait un
resume
de ces prinoipes que nous oroyonsetre
les plus efficaces pour l'enseignement des langues.CHAPITRE I
LA METHODE TRADITIONNELLE DE GRA.MMAIRE ET DE TRADUCTION
Jusqu'au milieu du
dix-neuvi~me siAolela methode traditionnel1e pour l'enseignemant des
langues vivantes rut
la methode degrammaire
et letraduction.
Oette methode,emprufttee
auxgrammairiena latins, dominait l'enseigaement des langues vivantes depuis plus de deux
siAoles •
•
Il semblerait que les
protesaeurs
quienseignarent
audebut
les languea e'trang~rea en EUrope, n•ayant pas 4'autre mod~le l suivre, imit~rent la methodealors usitee
pourl'enae1gnaaent
du latin.C'est
donodans 1'6volution de l'eDSe1gnement 4u
latin qu'iltaut
ohercher
lesor1gines
de la.Sthode
de grammaire et de traduction.~'enaeisnement
!!
lat1n. All:Moyen-.Age,
quandle
latin etait la langue otticielle ll'~ole,
1'61Ave apprenait le
l~tinen l'ecoutant
et en le parlant
en olasse. seapremiers
11vres de lecturemime,
comma le"Gesta Romanorum" et
la "Legenda
~urea",n•etaient
pas trOsditterents
de
lalaagu.e par
lee.Mai s
lm.eaure que le
latin
oeaaad'Atre
lelansage uait4,
l•anseignemant en devint de plus en plus artitioiel.Lea
humanistesdu
seizi~me etdu
d1x-aepti•ma aiaole remplae•rent
le latin populaire du Mo1en-~par
une 1angue pluscorreote
mais aoinsspontan6e.
LeTOaabulaire
se limitaa
des mota .aployespar lea meilleurs auteurs
de l'epoqueolassique et les
ettorts
4es el~ves se born~rentl imiter lea phrases et lea expressions de
ces auteurs. L'6tude de la grammaire
avec
sear3gles un peu oompliquees et sea ianombrables
citations des meilleurs eorivains prit u.e nouvelle
importance.
Dans les
prem.if,rea gra•maires latilllea
on aettait en oolonaes parallAlea la
traduction danala
langue ma:~ernelletlea e:xpraaaions et des
examples latins.
Plus tard, quand ees deux
groupes cle phrases
turent a6par's,
~-ilsde-T1nren't
4ea phraaes
l 'radu~reou des "exaroioea•.
Cea
phrases
ltraduire des
grsmmaireslatines aervirent
sans douta de modalea pour les
iaterminables
exercioea ies methodes Ahn, Ollendortt, etc.Au
debut
on se oontenta delire
etd'
1.Dl1'Hr les
aeilleura auteura latins .raais
plus tard; dans l'evolutioD de l'emseigneaent, on aeait l lea 'raduire auaai dana la langua maternelle.
Cette m6thote de l'enseigmemeat du
latin ne maaquait pas de susc1ter 4e ser1euaes
er1tiques.
Au aeizilme si~cle, Kontaigne, 4ans sonaaaa1 "De
l'institution desenfants"
preoonisa la methode orale pour l'ense1gnementdu latin. Au dix-aeptiame sieole Co.aniua, auteur 4e plusieurs traitea sur l'education,
s•oppoaa l 111aportanoe exag6ree qu•on aooordait
grammaire. John Loeke, le philosophe anglai s, dans: "Soae Thoughts
Concerning
Education•, proteata aussi contra oet abua. Cependant la ooutume 6tabl1e l'emporta sur oes raisoDDeaenta 4es ph1losopheaet
cette methode nonaeulemant
continua A dominerl'ensei-gnement du
latin
ma1s elle exerQaune
grande1ntluence sur l'enaeisnement des
langues vivantea.L'enseignement ~ langues vivantes. La methode traditionnelle de grammaire
et de traduction qui se modelait sur le latin,
acoorda un r6le principal
a
!'etude de la grammaire. Brat, cette methode QOnsista en grande partiea
apprendre des regles de grammaire et
a
taire des exeroices de traduction. La langue parlee tut presque completement n6gl1gee. Selon cette methode, l'eleve comm.enqait tres tOt la le~ture destextes litteraires, qu'il traduisait peniblement
a
l'aide d'un diotionnaire. La quantite de litte-rature qu'il lisait n'etait pas grande, maisohaque passage etait analyse avec le plus grand aoin atin d'expliquer et d'illustrer les r~gles
de la grammaire.
Les grammaires lea plus en vogue au
dix-huitieme siecle et les premieres introduites au canada:etaient: "A Practical Grammar of the French Language" par Wanostrooht, et "A Theoretical and Practical Grammar ot the French Tongue" par
Levizac.
ces
grammaires, qui jouirent d'une grande popularite vera la tin du dix-huiti~me et au commencement du dix-neuvieme si~cle, suivaientla methode de grammaire
et
de traduction.Pendant la seoonde partie du 41x-neuviame
s1~cle lea grammatres les plus pepulairea turent oelles d'Ahn, de Faaquelle et 4'0llendortt.
D'aprla
Ollendortt(l)
o•est le su8stantit quioonstitue le toad la plus 1ape:rtan' 4e la laague. Atin de
,,,.elopper le
voeabulaire de l'elAve,l'on trouve
dans ohaquelaqon
\Uta
qua.at1t6 dephrases
l ~raduire 4u tranQais l l'aDgla1aou
vice versa. Chaque lefiOD debute par unvocabu-5
laire: une serie de aots ou d'expresaions anglaiaea avec leur tra4uot1on tranqaise. Le :reste de la
leqon
oonsiste en une trentaina de phrases sanssui'e
1 'ra4u1reen
tranqaiaou en
aagla1a, et oet or4re ne varie paa au ooura 4eaquatre-ving~-(2) neut leqons 4u livre.
(1)
Olleniortt. New Kethod
ot
Learning to Bead, Wr11e and Speakthe
frenoh
Lansuase.
lfiw
York, D. Apple ton and Company, 18&1.(2)
Appen41oe A: Une leeon tYpique
Toutes les ragles de grammaire sont groupees ensemble l la tin du livre;
capendant, interoalees dans le texte des leqons
l'on
trouve maintaa explicationa grammatioales devant aider l la traduction.Le grand d~taut de la m&thode Ollendortt est evidemment le manque te variete et d'attrait. Oar on peut tacilement aoupfiormer qu'apr~s avoir traduit deux ou trois cents phrases sans suite et sans 1at4rlt, un el~ve ait un peu moins
d'eathou-s1asme pour l'etude des langues.L'exp,r1ence a
d'.ontre
l'iasuttisance 4e la metho4e de grammair, et de traduction.Par sa
negligencede la
lan~e parleeelle
devint
inooaplate
etartiticielle.
son
exage-ration de l'emseigaement de la gramm•ire impoaa 1' emploi continu de .· prooedes 4eduot1ts, peuadaptab~es
a
l'enseignement 4es langues vivantea.L'etude
des prinoipes th6or1quea d•une langue, au debut 4e l'enseignement,est monotone et sansresul•ats pratiques.
L'erreur tondamentale de cetle aethode est d•avoir aubatitu' l'enseignement de la
grammaire l l'enseignament de la la&gue.
On peut savoir toutes les r~glea de la grammaire sans aavoir la langue. Cette a6thode presuppose que par la seule oonnaiasance des prinoipes de la grammaire, on peut parvenir A oonnaitre la langue en'tiere. Il reste l apprendre toute la partie 1d1omat1que de la langQe, tui ne peut se reduira l des principes logiques.
Les iasuttisances 4e cette aethode elaient trop eyidentes pour qutune reaetiGR ne se produ1s1t pas tinalement contra elle.
Vera la tin du 41x-neuvi~me si~cle de nouvelles
-'thodes turent proposees, et peu A peu on delaiasa la methode tra41tionnelle.
NOUVELLE ORIENTATION DANS L'ENSEIGN:EUENT DES
LAKGUES VIV.ANTES VERS LA. FIN DU
DIX-NEUVIEME SIECLE
La methode naturelle
Vera la tin du dix-neuvieme s1aa1e de nouvelles methodes, qui devaient profondeaent
influeneer l'enseignament des langues vivantes, turent in~roduites dans la pedagogie de
l'Europe et de l'Amerique. Un des premiers novateurs- tut Gottlieb Beness, direoteur d'une eoole de langues A Boston. Dans son livre: "Leittaden
fUr
den Unterrioht in der deutsohen(1)
Spraehe" , publie en 1857, 11 proposait une "methode naturelle" pour l'enseignement des
langues. Cette metho4e etait oonsiderablement dittereute de la methode traditionnelle. En ettet, Heness procedait par de simples questions dans la langue etrangere. La question auggerait la reponae et menait logiquement
a
d'autresquestions, suivant un ordre ap~ntane et natural.
(1)
Henesa Gottlieb.
Unterr1cht in der
deutaohenc.
schoenhor,
m6'7.
••
Leitfaden tur den Sprache. Boston,
Il oommenQait aveo les objets dans la chambre et au moyen de gestes et d'images, 11 taiaait oom.prendre
a
l'el~ve le sena desea
paroles et amenait l'el~ve peu
a
peu A exprimer ses propres id6ea dans la nouvelle langue. La grammaire &tai t redui te au minimum. et il e.vitai t toute traduction dans la langue mater.nelle.L'associe de Heness pour l'enseignemant du tranqais etait Lambert Sauveur. Lui aussi enseignait selon cette m@me methode. Dans
(1) son livre: "Causeries Aveo Mes
Eleves"
11 nous indique les procedes
a
suivre dans la methode naturelle:1) Il se aert de phrases tres simples, accompagnees de gestes pour se taire oomprendre, par exemple:
Comptons les doigts: un, deux, trois, quatra, cinq, six, sept, huit, neut, dix. No us avons dix doigts.
J 'a1 di:x: doigts. Vous avez dix doigts .•
(1)
sauveur, Lambert. Causeries Avec Mes Elaves. Boston, Oarl
Sehoerihot,
l875.
-Comptons les doigts ensemble, etc.
2) Il introduit la grammaire seulement en passant:
oA
est le tauteuil? Le fauteuilest pras de la o,haise. Et la chaise?
La ohaise est entre la table et le tauteuil.
En
tranqais, fauteuilest
masoulin et ohaise est feminin, table aussi. c•estetrange,
n•est-oe pas?Nous
avons dix doigtsen France;
vous
aussien
Amerique. Mais vousavez trois genres, le masaulin, le teminin et le neutre. Nous avons le masculin et le(l1minin. Nous n•avons pas le neutre.
3) En se servant de mots simples
11 emploie cette m8me methode pour des leQons plus avano,es oomme l'e~plication d'une table
(3) de La Fontaine.
(1)
sauveur, 22• oit. p.ll (2} Sauveur, !!l!.•ill·
p.l2 (3}Appendioe B. Extrait des Oauseriea
Avec Mea Eleves: "Une
leqonsur
unetable
de4) Il preoonise l'enseignement oral: Donnez le livre
a
VOB elaves pour 1e lire chez eux, mais en olaase defen4ez-leur de l'ouvrir, leur oreilleseu~e doit ltre occupee. Liaez-leur une page du livre at taites-leur tout oomprendre sans
1Jamais prononoer un mot d'&lllglais.\ 1
Sans doute y a-t-11 des restrictions l taire en preoonisant oette methode. Une
mathode qui prosorit tout recours
a
la grammaire pour se ronder uniqu~ent sur !'intuition et la memoire est &videmment une methode incompl.te. Elle exigea
la fois et de l'originaliteet des ressources de la part du maitre qui
veut la suivre. sa faiblesse est la ditticulte
l taire saisir
par
l''lave
des idees abstraites sans le seoours de la traduction. Cependant, o'est probableme~t la meilleure method& pour l'enseignementd•une
langueetrangere
A des petits enfants, parce qu'elle s'adapte tresbien
A
la mentalite enfantine avec sea oapacites li.miteas.(1)
sauveur,
S!R.•
ill·
p.25.
Le principal apport de la methode
naturelle
A
la methodologie est d'avoirtourni de l'elan et de la vie
a
l'enseignementdes langues. Car si on ne peut pas toujours
suivre M. Heness et M·. Sauveur dans tous lea
details de leur methode, on peut au moins y
puiser des prooedes preoieux pour rendre
l'enseignement des langues plus animS et plus ettioac,e.
(1)
~ methode psychologique.
La methode psychologique se base, eomme l'indique son qualificatit, sur la
psyohologie de l'entant. Son auteur,
M.
Franqois Gouin, s•appliquaa
iadter lea prooe~es parlesquels un enfant apprend sa langue maternelle. GUide par sa conviction que la meilleure methode etait bien oelle de la nature ella-m8me, (2)
11 se mit
A
observer son petit neveu de trois ana dans l'espoir d'en deoouvrir les secrets.Un jour, 11 aocompagna le petit
garqon lors de sa premiere visite
a
un moulinA
farine. L'enfant courait d'un bout ! l'autre du moulin, ne pouvant oaoher son etonnement.sa curiosite le pousaait
A
tout voir, toutexaminer et 11 posait mille questions jusqu'l ce
(1)
Gouin, Franqois. The
Art
ot
Teaohin~and
stud~i!SLansuages, translated trom-rhe Frenc
by Howar , swan and Victor Betis. London,aeorge
Ph11ipand son,
1892.que son desir de tout savoir fdt complAtament satisfait.
En revenant du m9ulin, l'enfant parlait
peu~ Il paraissait retleohir aux merveillea qu'il venait de voir. Mais de retour chez lui 11 se mit
a
raooDter ftl'histoire du moulin" Atout le monde: ~Et ensuite le meunier apportait lee aacs de grain". nEt ensuite 11 deversait
le grain". ftEt ensuite la meule broyait le grain~,
etc.
Au moulin l'entant s'etait fautile
partout, examinant les ohoses un peu au hasard, tout en essayant d'en saisir tous les details en un seul coup d1oeil, et pour y arriver revenant
souvent
sur
sea pas. Oependant, dans son recit, tout etait ordonne. Dans son petit oerveau 11 avait reuasi l agenoer sea diverses impressions selon un ordre bien determine. C'etait l'ordre de la suocessioD objective des diverses operationsaboutissant
a
la production de la farine.~t ensuite 11 veraait le grain". la meule broyait le grain•, etc.
"Et ensuite
Le
lendemain i1 se mitl
jouer "au meunier"rappor~ant
A
maintes reprises toutes les operationsdu moulin.. --- Au ooura de ces jeux, 1' enfant expliquait tout oe qu'11 faisait, soit
A
vo1xbasae l lui-m8me, seit l haute voix aux passants, en appuyant toujours sur le verba: "Et ensuite 11 montait", ~t ensuite il retournait", etc.
Cet incident tit une impression
protonde sur M. Gouin, et 11 crut y deoouvrir le seoret du rOle actif de !'esprit dans le processus
(1) qui about1t A una oonnaissance nouvelle.
En l'ooourrenoe !'enfant avait examine sucoessivement les operations qui trappaient sa vue, pas cependant dans l•ordre de leur
sucoeasion objective. Ce n'est que plus tard que le bambin, retlechissant sur ses diverses
(1)
aouin, PJ?. •
.2.!1•
p. 38.~pressions lea retablit dans son esprit
salon l'ordre objectif. C'est ll, apr~s tout, le processus de !'esprit humain dans l'acqu1s1-~1on de la science dans les petites connaissanoes comme dans le·s profondes: le processus est le m8ma qu'il s'agisae de savoir comment fonotionne un moulin
A
tarine ou comment on arrivel
eonstruire un edifice moderne.
Poursuivant sea reflexions, M. Gouin se rendit bien cqmpte qu•un esprit enfantin
doit s•exereer d'abord
a
examiner les operations aoit meeaniques, soit naturelles, qui sent lla portae de son developpement intellectual du m.omen.t. Fit taber tabrioando. C'est en
s'exerqant l acquer1r les oonnaissances qui aont
a
sa portae que !'esprit de l'entant, del'adulte m8ms, augmente sa puissance de comprendre, et partant d'apprendre.
L'entant apprend sa langue maternelle par la voie de sea ci~q sens, dans l'ordre qui suit.
Il reqoit aes impressions venant du dehors, par la vue, l'oute, etc., dont l'esprit s•empare pour
en taire des concepts, des idees. Mais pour
penaer, au aens strict du mot, 11 lui .faut au
moins deux idees, l'une servant de sujet et
l'autre de predicat. Alors commence la serie de jugements qui se perpetuera jusqu'l la mort. Mais l'homme est aussi logician par nature.
Il raisonne bon gre mal
gre.
Il est "animalrationale". La oonnaissanae du principe de
(1)
oausalite vient
a
l'entant comma par instinct.Et e•est tout juste cette tendance instinctive
de lier lea phenomenes exterieurs ensemble
dans une relation de cause A eftet qui eveille
surtout sea tacultes de raisonnement, en d•autres
termea, sa raison.
(1)
Gouin, ~· oit. p.42.
L'entant, dans sa visite au moulin, emmagasin« d'abord un certain nombre
d'impres-sions, se rapporiant toutes
a
cette transformation magique du ble en belle tarine blanche. Touteslea operations, done, conduisaient A cette tin: la production du troment.
La serie des operations en 11ocourrence,
etait assez s~ple pour que l'entant ait pu
les relier par un second examen, dans l'ordre de la eausalite, causes et effets dans tout le
processus. Done, cet enfant avait acquis une nouvelle eonnaissance, et en tressaillit un peu comme Galileo, Newton, Lavoisier, Pasteur,
etc., quand ces savants firent leurs decouvertes sensationnelles.
Mais le savant sent una impulsion
irresistible de taire aonnaitre au monde entier oa qu'il vient de decouvrir. Il n'a qu•un
moyen de le taire. I l taut ~u'il parle ou
qu'il eorive.
De mAma l'entant, de mAme cetou l'autre: ou cet enfant possedait dej~ les expressions techniques requises pour
exprimer sea oonnaissances nouvelles, ou, ce qui est plus probable, il a dd se faire aider pour exprimar par le mot exact ce qu'on tlchait peut-atre de lui exprtmer par les gestes.
Nous soulignons de nouveau ce que
nous avons dej~ dit. L'esprit de !'enfant se developpe par l'examen, au moyen des sans,
des divers phenomenes de son milieu. Ceux qui sont assez simples pour encourager une enqu8te de sa part, feront l'objet de son etude puerile. Pour lui, ce sont la des deoouvertes. Il
desire ardemment en parler
a
d'autres. Mais 11 lui taut des mots, surtout des substantits et des verbes; au besoin, il les torgera,mais de preference les aooeptera de oeux qu'il reoonnait
oomme
ses precepteurs naturels.Le bebe, lui, se sert de mots isoles, et 11 taut deviner le reste. A deux ou trois ans deja !'enfant ne se sert plus de mots isoles,
ou rarement, i.e. quand 11 sutfit. Ce sont des
phrases maintenant qu'il profera. La phrase
est !'element aonstitutit de la langue parlee
ou ecrite, la phrase compoaee elle-meme d'un pr6dicat et d'un sujet. Un bref exams~ fait voir que o'est bien le predioat qui l'emporte en
~portance, et le predicat c•est le verba.
Il s'en suit done que l'enfant qui
apprend une nouvelle langue doit s•evertuer
l apprendre le plus grand nombre possible de
verbes.
Il s'agit maintenant de savoir
s'il y a une methode qui, si elle est suivie
tidelement, rendra oette tAche assez taoile A
l'enfant pour qu'il acqui~re assez vite une
connaissance considerable de
sa
propre .langue.Mais apres tout, le processus qui
taoilite une aonnaissance expeditive de sa
propre
langue,
doit pari passu taoiliterCe rut
la la
conclusion de M. Gouin}1) et 11 se mitA
examiner de plus pres commentcet enfant au moyen de sa visite au moulin, avait dans quelques heures, augmente oonsiderablement
son vocabulaire de substantits et de verbes, et s'etait evertue
A
agenoer oes mote pour en oonstituer un recit intelligent.Etudiant toujours oet enfant au moulin, 11 observa que la serie des operations que
l'entant examina oonstituait une suite d'opera-tions limitee en nombre et assez s~ple pour Atre comprise. Mais cette serie devait avoir un
lien quelconque et aboutir l un resultat.
Des
l'abord, l'entant oomprit que ce mystlrede la transformation de oe ble en tarine pouvait Atre eclaire. I l n'~tait pas au dell de la
oapaoite de son esprit, et e'est pour cela qu'il l'attaqua hardiment.
(1}
aouin.
pour augmenter les oonnaissanaes de ~'enfant, le protesseur de langue etrang~re tacilitera sa besogne s'il procede au moyen de series. Mais que signitie au juste, selon
M.
Gouin, oe .mat "serie"? Sa serie oonsiste en un groupe depetites phrases se rapportant
A
un m@me sujet, mais oes petites phrases expriment des aetas lies entre eux dans la relation de causes A eftets, et le tout oonduisantA
une fin, un but. (l)En mu1t1pl1ant aes series, embrassant les actions et operations lea plus ordinaires de la vie, surtout oelles qui interessent
l'entant, ou du moins qu'il peut saisir taci-lement dans leur rapport de cause
A
ettet, on le conduit faoilementa
une oonnaissanae tant du vocabulaire que 4es idi~ea necessaires pour exprimer tout ce qui est traite dans aes(1)
series, oonnaissanoe cependant qui tacilitera aussi l'etude de sujeia si.milaires et lui
tournira en part1e le vocabulaire necesaaire pour en parler. Oes se·ries, oomm.e 1' indique
M. Gouin,(l) peuvent en somme embrasser toute la
nature. Il y aurait, par example, la serie de l'homme et tout ce •ui se rapporte l ses aotivites speciales, la serie de !'animal, la serie de la
plan~e, ete. etc., et 11 va sans dire, chaque
serie generale se subdivise en series
eenondai-A l'objection que le nambre des
series serait ai~si multiplie
a
l'intini,M.
Gouin
repond qu'un choix intelligent doit setaire du sujet de ces series, visant surtout l
apprendre
A
l'enfant les termes generaux les plususites, ce qui n'exige
qu•un
nombre assez restraint(1)
aouin,
.9.1!..
ill•
p. 51Dana '1'Art d'Enaeigner et d'Apprendre lea
Langues•, il donne ~lques s6r1es pour servir de
""·od~le.
(l)~ a Atin d'attirer !'attention sur
le verbe, 11 repete le verbe apres chaque
phraae de la serie.
aeriea:
Voioi un example de ces
J' OUVRE LA PORTE. (Z)
-Je marche vars la porte. de marohe.
Je m•approohe de la porte. Je m•approehe.
J'arrive l la porta. J'arrive.
3e m•arr8te l la porte. Je m•arrlte. J'allonge le bras. J'allon~.
Je prends la poignee. Je prends. Je tourne la poigntie. Je tourne.
J'ouvre la porta. J'ouvre.
Je tire la porte. Je tire.
Je lAche la poignee. Je l&ohe.
(1)
Appendioe,
c.
EXamples des series deJranqois
aouin.
p.ll7.(2)
Le procede des ~series" dans la
methode psychologique fut un apport de valeur realle
a
la methodologie. ~uel que soit notrejugement sur le systeme de M. Gouin en tant que methode complete, ou au moins suftisante
pour apprendre une langue etrangere, 11 taut lui savoir gre de 1'1nvent1on des "series". Elles sont tr~s employees aujourd'hui
dans lea methodes eclectiques.
Dans la methode naturelle, M. Heness conseilla la conversation entre protesseur et
el~ve, ma1s l'experienoe prouve qu•apres
quelques pas incertains, l'eleve s•embrouille et davient muet.
M.
Gouin nous tournit des moyens etticaces d'aider l'el~vea
s•exprimer dans la nouvel1e langue. Cea series de phrasess~ples sont taciles
a
saisir et taciles lrepeter.
su~tout
elles obligant l'eleve lpenser dans une langue 6trangere, puisqu'on
ne traduit pas les series. Peu
a
peu l'el~veaooro1t son petit bagage de phrases et se hasarde avea plus de contiance A s'expr1mer dans eette nouvelle langue.
b!!
principes!!
Henrl
sweet.En 1848, Alexander Ellis(l) f'onda la nouvelle science de la phonetique. Parm.i les
premiers A proposer l'application
de la phonetiquea
l'enseignement des langues vivantesrut
le philologue anglais Henrysweet.
Parlantdevant le "Philological Spoiety en 1874, M. sweet declara que !'importance de la nouvelle science de la phonetique etait telle que la plupart
des observations
deja
faites sur l'etude deslangues vivantes n'avaient plus aucune valeur. (2) Dans le "Practical Study of Languagestt {3) M. sweet cheroha
a
etablir des principesgeneraux
qui pourraient s'appliquer
a
toutes les methodes. ses idees n'eurent paspeu
d'influenae sur la methodologie.(1)
Ellis, Alexander J. Essentials of Phonetics. Pitman, London, 1848.
(B)
Transactions of' the Philo ogloa1 . 1
society,1873-74.
London,-r874, p.94.(3}
sweet, Henry. The Practical ~audy of
Languages,
London, J.M.Dent and
Sons,lS •
D'apres M. sweet, deux prinoipes sont
de premiere importance dans l'enseignement d'une langue vivante. Le premier est que l'etude de la langue parlee doit toujours preeeder eelle de la langue ecrite, puisque
c'est bien
la
l'ordre que nous suivons en appre-nant notre propre langue. On apprendA
parler avant d'apprendre
a
lire oua
ecrire. Aussi doit-on rendre l'association entrel'objet et le son, plus prononoee et plus
instantanee que l'assooiation entre l'objet et le mot eorit. Dans une lecture on a le temps
de refleohir tant soit peu, ma1s en parlant,
11 taut que l'assooiation se fasse immediatement (l)
entre le son et 1'1d6e.
L'ensaigne~nt de la langue parlee
(1)
doit se fender sur la phonetiqua. La
phonetique est la science des sons du langage, ou en pratique, l'art de la prononoiation.
Du cOte organique, la phonetiqua etudie la
formation des sons par la position et le mouve-ment des organes vocaux. Du cOte acoustique,
elle distingue et classifia les sons du langage et etudie les differentes oombinaisons de oes sons dans le langage oral.
M. Sweet preoonise l'emploi des transcriptions phonetiques, oar, dit-il,
l'orthographe usuelle du fran~ais ne rapresente pas le franQais parle aujourd'hui, mais le
tran~ais tel qu•on le parlait au seizieme
si~cle.
(l) Afin d'eviter toute confusion entre la langue ecrite et la langue parlee, M. Sweetconseille l'emploi exclusif des transcriptions phonetiques pendant les premiers mois de
(1)
Ibid. p. 9
l'enseignement.
Le deuxi~me prinoipe de M. sweet est que l'etude du langage familiar doit preceder l'etude du
~angage
litteraire.(l)On suppose oouramment que le langage familiar est une corruption du langage litteraire. Mais au oontraire, o'est le langage tamilier qui est la source du langage litteraire. Le langage
litteraire, d'apres M. Sweet, n'est qu'un melange de faqons de parler des differentes epoques de
l'histoire. On devrait commencer par le
langage familiar parae qu'il est plus exp6ditif et plus simple. Par example, dans l'anglais tamilier il
n'y
a que le mot "sky" pour exprimer l'idee du oiel. Dans le langage litteraire11 y a plusieurs expressions: heaven, heavens, firmament, welkin, eto. On devra.it dona
apprendre d'abord les expressions lea plus usuelles auxquelles on peut ajouter plus tard
(1)
des expressions litteraires.
M. Sweet rejatte l'opinion de que1ques
retormateurs de son temps qui voulaient abandonner 1' en..seignement de la grammaire. Lea mauvais
resultats ne viennent pas de l'enseignement de
la grammaire, dit-11, mais des fausses methodes
employees. On devrait enseigner la grammaire
par la methode inductive. Il ne taut pas
com-mencar par des ragles abstraites que l'eleve
ne peut pas saisir, mais par des examples
ooncrets.
Oependant, on ne doit pas exagerer
le rele de la grammaire. On peut en savoir
toutes les regles sans savoir la langue. Si
une langue etait entierament logique on pourrait
e1aborer des phrases d'apres des regles tout
comme des propositions de geometrie. Mais une
langue, dit M. sweet, est m.oitie logique et moitie illogique. Il s•en suit que la partie
idiomatique de la l8J11gue ne s•apprend pas au
moyen des r~gles de grammaire, mais par la lecture.
Au point de vue pratique comme au point de vue scientitique, l'element constitutit
de la langue n'est pas le mot mais la phrase, puisque l'on ne peut pas exprimer une pensee par des mots isoles, mais uniquement par des phrases. En outre, on parle au moyen de
phrases suivies et non par des phrases detachees. Done, toute bonne methode d'enseigner una
langue doit se tonder sur la lecture et
l'etude de textes suivis.(l) D'apres M. sweet on devrait proceder de l'etude de la langue
parlee
A
la lecture de textes en langagetamilier et ensuite de textes litteraires, en aooroisaant toujours la aonnaissance des
prinoipes grammatioaux de aette langue et de sea
(1}
idiotismes.
Dans les oeuvres de Henry sweet se trouvaient dejA en germe la plupart des idees
qui devaient amener en EUrope la
r'torme
de l'enseignement des langues vivantes.L'annee 1882 fait epaque dans l'histoire de la m6thodolog1e. C' est l' ann6e que parut
la fameuae br&alalre de Tiitor: ttDer Sprachunterrioht
(l)
auss umkehren•. (L'enseignement des languea v1vantea doit faire volte-tace.) Pendant son aejour en
Angleterre en qualite 4e protesseur d'allemand l l'Universite. de Liverpool, ViVtor se tam111ar1sa
avec
leaidees de sweet.
De retour en Allemagne, 11 publia aa brochure polemi,ue qui lanQa en EUrope lareforms
de l'enseignement des langues.Viltor attaquait par,iculi~rement l'anoi•nne K6thode Pl8tz, alors preaque UDiversell~ent employee
en .&.1.1 emagn.e. I l exigeait l'enseignement 4e la phonetique dans las ecolea. Il denonqait l'abu.
cle 1' enae1gnement de la gra.mmaire et la tra4uct1on 4a phrases sans suite. C'est la langue parlee
fi)
Vi~ttor, Wilhelm. mnas umkehren. Heilbronn, Henn1nger ,
1882 •
Der ~rachuntarrioh~ Yeriag
on Gebr.
35
tu'il tallai't enaeigner, avec l'aide cle la
lecture cle textes
suivia.
D' apr'-s
V1etor,on
4evra1t
enseigner
la grammaire par la voie inductive e\ aupprimer completement lesexercioes
de traductionttta
traduction,
dit-11,en une langue
etrangere
eat un art qui n' est pas du(1)
ressort de l'eoole.•
Peu
l
peu la retorme se repandit, d'abord en J\llemagne et ensuite dans lereste de
l'Karope. Beaucoup de protesseurs cel~bres de ditterentapays oont ri bueren t au suoc•s du aouvement: Felix
J'ranke et Max Wal ter en Allemagne, Paul Pas ay,
l'Abbe Rousselot et Charles Sehweitzer en ~ranee,
Jesperson au Danem.ark, Karl Breul en .Angleterre, etc. Des congr~s internationaux turent organises
l Stockholm en 1886, l Vienne en 1898, l Leipaig
an
1900.En
1897 on employait la nouvelle methodedana
1a plupar• des ecolas de l'Allamagne.Vo1o1, en
resume,
les prinoipes de la(2) ~thode
phonetique:
(1)
Ibid. p.3l
(S)JXpos6 des prinoi!es
~
l'Asaooiation
Phonetique Internationals ~
Si.se
Social,
expressions de la langue etrangere directement aux idees, ou
a
d'autres expressions de la langue 6tudiee et non pas l celles de la lanaue maternelle.Chaque foia qu'il le pourra, 11 ramplacera done la traduction
par
des leqons de ehoses, des explioations avec l'aide degravures
ou diversobjets choisis 1 cette fin, - toujeurs dans la langue
e-trang.re.
i) ~and plus tard il donnera aux ~lAves
des devoir a eerits, ce S'era d' abord des reproduc-tions de textes
4ejl
lus et expliques, :puis des recits faits par lui-m3me de vive voix, viendront ensuite les redaetiona libres; lea versions et les themes serontreserves
pour la fin.La methode phoneti~ue se oaracterisait aussi par l'emploi de •realia". Atin de familia-riser leurs el~ves avec la geographie, l'histoire et les ooutumes des pays etrangera les phoneticians n'hesitaient pas A taire usage de divers objets, soit des tableaux, des aftiches, des cartes geogra-phiques, eto.
ce
soin A inter~sser les el~vea aux moeurs du peuple etranger nerut
pasle
mo1adre de1) Ce qu•il taut etudier d'abord dans
Uie langue 6trangere, oe a•est pas le langage
plus ou .moina arohaique de la litterature .mais le langage parl6 de tous les Jours.
2) Le premier soin du ma1tre doit 8tre de rendre partaitement tamiliers aux el~ves les sons de la langue etrang~r •• Dans ce but, 11
se aervira d'une transcription phon,tique qui aera employ'e
A
l'exoluaion de l'orthographe tradition-nelle pendant la prem.i~re partie du oours.3) En second lieu, le mattre tera etudier les phrases et les tournures iciiomaticp.ea les plus usuelles de la langue
etrang.re.
Pour cela, 11tera etudier des textes suivis, dialogues,
descriptions et reoits, aussi taciles, :naturels
et
1nteressants que possible.4) Il
enseignera d'abord la grammaire induotivement comme corollaire et generalisation des points observes dans la lecture; une etude plus syst,matique sera remiseA
plus tard.5) Autant que possible il rattaohera lea
La methode phonetique fut certainement
la plus compl~te et la plus scientifique des methodes proposees au dix-neuvi~me siecle. En Europe ou
l'enfant aborde l'etude de langues etrangeres
A
un &ge moins avanoe que l'enfant d'Amerique, elle produisit d'excellents resultats. Le point quisusoita le plus de controverses au sujet de cette methode fut l'emploi des transcriptions phonetiques. Pourtant elles ne sont pas essentielles A la
methode. ~uoiqu'on exige des professeurs une connaissanee approfondie des lois phonetiques,
11 suftit d'en enseigner aux eleves lea notions essentielles. Pour eeux qui visent
a
ma1triser la langue complatement et qui peuvent y oonsaorerplusieurs
annees
d'etude, la methode phonetique est,a
mon avis, la plus effioace, parae que la plus comprehensive. Elle exige oependant plus d'eftorts que les autres methodes pour en assurer le plein suoces.La methode direote.
La methode direote ne d1ft~re gu.re
que de noa de la m.ethode phont\tique. En Allemagne la methode qui
rut
la realisation conor~te desidees de la "retormen s•appe1ait la methode
phonetique; en Franoe, elle tut connue sous le nom de aethode directe. Ce tut le nom adopts
au Congras de Leipzig en 1900. La lranoe y etait representee par
M.
sohweitzer,delegue
par leM1n1stre de l'Instruotion
Publique.
Le principe fondamental de la methode directe est qu'il taut ensei~er la langue etran-g,re sans; reoourir l la langue maternelle. La conversation et la lecture doiv~t ramplaeer la
traduction
oomme base de l'enseigmement des languesvivantes.
Le protesseur fait appel au eoncret, l 1' image, au geste,a
1 'act ionpour que lea el~ves com.prennent sans
traduire
dansleur langue .maternelle. Cette me·thode insiste sur le
caractere pratique
de l'enseignemantenseignee dans la classe doit pouvoir 8tre ensuite
parlee, ecrite,
utilisee dans la vieoourante. Le mo1en le plus important, apras la
conversation,
pour apprendre la langue etrang~reest le livre de lec~ure qu'on lit et explique an classe. La grammaire doit 8tre enseignee
inductiv~ent et pratiquement au oours des lectures.
Cette methode devint ofticielle en France
4'apr~s lea instructions de 1902 du ministre LeygQas. Les instructions recommandent au protesseur de se servir surtout de la langue
etrang~r• et de s'interdire
l'usaae
de la languematernelle "saut dans le cas o~ elle lui est
in-dispensable pour renare ses explication& plus olaires, plus oourtes et plus compl~tes". Oa preoonise
la methode orale, ~ployee d'apres UD plan precis
et
suivant une gradation continue. Le protesseur utilisera des objets reels ou figures, des deas1ns, des tableaux, eto., pour relier direotement lemot
A
l'obje~. Le livre de lecture tournira aussi le aujet de oommentaires oraux et de conversations.Lea Instructions insistent sur l'importanoe de l'enseignement pratique de la gramroaire. "Lea premiers exercioes oraux et lee devoirs
ecri'ts, disent-elles, fourniront lea premieres notions grammatioales. L'enseignement plus
systematique de la grammaire, quand le moment sera venu de l'introduire, restera eminemment simple et
pratique".
Un example bien connu de la methode
direate est: "La Classe en Franqais" de Gourio.
Dans son livre M. Gourio commence par lea sons de la langue. Il ense1gne les sons par
l'imita-t1on et non pas
a
l'aide des symbolea phonetiques. Dans les premieres leQons 11 parle des objetsde la alasse et des objets dont l'image se
trouve dans
lelivre.
En faisant de petitesphrases et en posant des questions, 11 encourage
(1)
l'el~ve
a
s'exprimer dans la nouvelle langue.(l)Appendice
n.
Extraits de"1!
ClasseEn Franqais".
p.ll9.En
classe le protesseur donne des ordres en tranQais, mais au besoin, l'eleve en peut consulter la traduction qui se trouve dans son .manual. Dans chaque leqon 11 y a une dictee et des exercices, que le protesseur,
prepare en olasse, avant de lea taire etudier par les
eleves.
Le lendemain on tait la diotee et on corrige lea devoirs, soit au tableau,soit dans les cahiers. Dans les premi~res leqons 11 y a tres peu de grammaire, mais peu
a
peudans lea leqons subsequentes on e:xplique lea regles de grammaire plus en detail. Dana la
deuxi~me partie du livre il y a aussi des
lectures, accompagnees de questions et d'exeroices. Voici un dialogue d'apras la methode de
.
(1)
M. Gour~o:( Paul parle: "Mea oamarades de olassa
(aoBt les el~ves qui sont dans la mAme classe
(que moi. Dans une olasse de garQons, "camarade"
(1) Qourio, E. "1!, Classe En
Frenca
i " s • Hought on Miftlin company,!920.
P·
73Boston,
~st masoulin; ~ans une classe de tilles, oe
~ot est teminin. Il n'y a pas beauooup (d' eleves dans ma classe, 11 n'y a que vingt
(el~ves. Je
ne
suis pas le premier; je suis le(huiti~me seulem.ent; o'est Jean qui eat le
(premier. Jules est le dernier. To us les elaves
(de ma olasse aiment beaucoup leur mai tre de
(tranqaia • "
( Le .ma1tre parle: "C'est tres bien, Paul.
~ous oommenoez
a
parler tranqais; vous prononoez (assez bien. ContinuezA
bien 6couter etl
~epeter
apras
moi tous les mots et toutes lea(phrases. Venez ioi. Vo1a1 une bo1te qui eat
~leine de bonbons. Prenez un bonbon. Prenez
(wl autre bonbon."
Les ressouraes de la methode diraote
sont
extr8mement
preoieuses. Elle fait de l'enseignemant des langues ce qu'il doit 8tre:un enseignement aotit et vivant
ou
!'elocutionJoue
le
rele principal. Il n'est pas A niermaternelle au debut de l'enseign~ent est tr~s
dittioile. Elle exige de la part du maitre et des eleves des ettorts considerables.
Il arrive que m&me les partisans les plus zel6s de cette methode se trouvent obliges
au moins pendant lea premi~res annees, d•avoir recours de temps
en
tempsa
la languemater-nelle. Cette dittioulte n'existe pas cependant dans les cla~ses plus avanoe:es. Plus on avance
dans 1' ens e ignemen.t de la langue , plus
l'exolusion absolue de la langue maternelle devient praticab:J_e
•-t..
desirable.De nos Jours, un des examples les
plus heureux de l'emploi de la methode directe est oelui de M. de Sauze dans les ecoles de Cleveland.
Jusqu'ioi nous n'avons etudie
dans l'ordre ohronologique que des mathodes europeennes. considerons maintanant lea
m.e!thodas preeonisees en A.m.erique au debut
du ving\i~me sieole.
LA PEDAGOGIE DES LANGUES VIVANTES EN AMERIQ,UE AU
DEBUT DU VINGTIEMB SIECLE.
Le "Report
ot
the Committeeot
Twelve".En 1897 le ~odern Language Associa~ion
ot
America" etablisaait un comite de douze protesseurspour etudier la question de l'enseignement des langues vivantes aux Etats-Unis. C'etait la
premiare
to1s qu'on traitait la question du point de vue national. Il s'agissait sur~aut deooordonner
l'enseignement aecondaire et lea oondi-tioua d'entree dans les universitas aux Etats-Unis.I
Le but preois du comi•e etait: a) de considerer
le r8le des languea v1vantes dans l'enseignement
secondaire,
b) d1etudier la question de aethodeet
au~rea ~uestioDsoonnexes, et
de taire les(1} recommendations que le com1te jugerait necessairea.
(1)
tReport of the CoJDDlittee gL TWelve !!..,_
the
MOdern
~sua~AiiOoiationot
America, BOston,D.C.
Heat •19o1,
P• 2--En
1901 leoomita
publia le rapport quitournisaait des directives d•enseignement
a
toutsuna g'neration ie protessaura. Le comite etablit
oomm.e principe general.que le mAma programme d' etudes
4eva1t servir non seulement
A
oeux qui suivraient plus tard des oours univeraitaires, maia auaai at surtout A la grande majorite des •1aves qui terminent leurs etudes au "High School".Le rapport se 41vise en six parties
pr1ncipales. Apres avoir explique le but du
rapport, le comite diseute la place et l'importanoe
4es languea Tivantes au "High School''. De l'avia
du comi~e, pouvoir parler la langue n'est pas le
but principal de l'emseignement. La raison d'&tre
de l'enseigaement des langues vivantes aux Etats-Unis
est la formation intellectuelle qui en reaulte~
·~oiqu'on ne 4oive nullemsnt
n6~1ger la converaation dans
l'ensei-gnement, pouvoir parler la langue est
d'une
~f!jtance secondaire dans noseooles.•
Lea
raisonsdonnees
par le comite sont: a)l'ilapoa-(1)
Ibid. p.l2
une connai ssance pratique cle la langue par lee A ·cause du peu de temps
consaore l
cette etude,
b) 1 · e fait que mjme si l'elAve apprenaitA
parler 11 aurait si peu d•ocoas1ons de le taire dans la vie pratique, QU'il perdra1ttras
vite toute taoilit~deja
aequiae.
Le rapport tait un examen critique des
diverses
aethodes proposees pour l'enseignement ties langues.traduction,
tuoique presque universellement rejeteeaujourd'hu1,
avait
pourtant certains avantages qui ne se 'rouvent pas dana les nouvelles m'thodes. Blle exerQait la m'-oire et elle developpait la taculte du raisonnem.ent par l'applioation exacte desrac!es
de grammaire. La methode naturelletournit l'interlt qui manque dans la m'thode
gramma-t1cale, mais elle est insuttisante au point 4a vue
system.ati que.
La m4thode psyohologique a legrand avantage de captiver !'attention et l'inter&t 4e 1'61~ve. Elle est deteotueuse dans l'enseignement de la prononoiation mais on peut tacilement ram8d1er
Le rapport ne fait qu'une seule
critique de la methode phonetique,~ c'est qu'elle neglige ou retarde trop longtamps l'etude de la litterature. Le comite deplore le tait qu•aux Etats-Unia le temps oonsacre l l 16tude des languea
est si restreint qu'11 aera1t presque impossiile d'y employer une a6thode aussi compl~te que la
Etant domnees les conditions
49
qui existent dans la plupart des ~olea aux Etata-UDis le comite approuve l'emplo1 d'une methode iejl
en usage en plusieurs 'colas: leoture".
"la methode de
•Jus qu' au
Jour
o'O., dansl'iast~ction de nos enfants, on sera prat l conceder beaucoup plus de temps
l l'etude des langues, 11 taudra renonoer
l l~i4ee que l'on puisse donner une oonnaisaanoe etendue ou ooaplete du tranqais et de l'allemand; 11 faudra plut8t se oontenter de ohoisir l'aspect du sujet qui paraiase le plus profitable
A
la major1te des el~vee, et y oonsacrer sea ettorts. Or c'est en pensant ainsi, que beaucoup de protesseurs avia'a ont opte pour une methode d'instruotion que l'oD pourf!~t appeler la'Methode deLecture."
(1.)
Le but 4a cette methode est d'apprendre
a
lire la langueetrangere.
On commence par la traduction de: textes taoiles, et peuA
peuon essaie d'amener l'el~ve l lire sans traduction. L'6tude 4e la grammaire ne se tait qu'en autant
qu'elle aide
a
la lecture et on n•emploie que trespeu
d'exerc~cesoraux.
on
insis,te beaucoup surla qualite des traductiona dans la langue maternelle. L'avantage de cette methode eat que l'el.ve aura
toujours 1' oooasio.n de taire des lectures et
4'ut111ser ce qu'il a appris
a
l'eoole. Cependant le co.lllite tait remarquer que l'emploi d'unemethode si taoile et si peu ambitieuse pourrait avoir un tr~s
mauvais
ettet sur la qualite de l'enseign.ement.Dans lea ecoles
oa
lea conditions sont plus tavorables etou
lea protesaeurs ont lapreparation
necessaire,
le comite suggAre d'autres Jll8thodes.Pour les enfants de moins de dix ana
11 oonseille la methode naturelle. Pour un
cours de six ans, oommenqant avec des enfants
51
lges d'environ douze ans, 11 propose l'utilisation simul tanee des methode s psychologique~. et phonetique,
aooompagnees de la conversation, de la lecture de bons auteurs, de la traduction, et d'une etude
suffisante de la grammaire. Pour un cours de
quatre ans, qui commence au "High Schooltt, 11
suggere una methode semblable mais on devrait
alors commencer la lecture des textes plus tot, c'est-a-dire
a
la fin de la premiere annee.Pour des cours de mains de quatre ana, le
comite preoonise l'emploi de la methode de lecture, pourvu que l'on y joigne l'enseignement scientifique
de la prononoiation, l'etude des r~gles essentielles
de la grammaire et de la conversation.
Afin de coordonner l'enseignement du
~High school" et les conditions d'entree aux un1vers1tes, le oomite propose trois oours:
de trois ana et un cours avance de quatre ans. Dans le rapport on esquisse le programme
d'~tudes qu'exige ohaoun de ces cours. Ainsi les "High Schools" pourraient ohoisir oelui de
ces trois cours, que reclameraient les conditions locales, et chaque universite pourrait indiquar dans son prospectus lequel de cas cours serait requis comme condition d'entree.
Au oours elementaire on devrait lire
de 350
a
575 pages faciles, au oours moyen de400
a
600 pages et au oours avanoe de 600a
1,000pages de prose moderne. Dans tous les oours on enseignera la prononoiation et la grammaire, on tera des lectures, de la traduction et des e:xeroices oraux.
Beauooup de conseils pratiques sont dissemines un peu partout dans le rapport.
Dans
l'enseignementde
la grammaire le prinoipeA
auivre est: "peu de theorie et(1)
beaucoup de pratique". Le but de
l'ensei-gne~nt est moins d'arriver ~ une connaissanoe theorique de la regle que d'apprendre
a
l'appliquer. Il faudra appliquer la regle jusqu'a oe qu'elle devienne spontanee et
naturelle. Trop de protesseurs semblent oublier que la grammaire existe pour la langue et non
pas la langue pour la grammaire.
Dans la traduction 11 taut employer des phrases simples et idiomatiques. Il
n'est pas desirable d'eviter toute traduction, comme le conseille Vietor, ma1s 11 taut ev1ter les phrases trop diffioiles. La regle en
cette matiere est "beaucoup de taoile" plutOt
(2)
que "un peu de diff1oile".
(1)
Ibid. P• 57.
(2)
Ibid. p. 60.
Twelve" est un document important au point de vue historique. Il oonstitue la premiere
esquisse d'un plan national pour l'enseignement des langues vivantes aux Etats-Unis. De plus,
11 nous re·vele et la pens~e et 1' experience des professeurs du temps.
Le Comi te pre·oonise surtout des methodes qu'on pourrait et qu'on devrait
employer, mais dans les conditions ideales. Voulant sans doute 8tre plus pratique,
connais-sant bien les conditions qui existent dans la plupart des eooles aux Etats-Unis, il approuve l'emploi de la methode de lecture. Cependant, 11 exige qu'on ajoute
a
cette methode l'enseigne-ment de la prononoiation et des exeroicesoraux.
~ue le but principal de l'enseignement des langues vi vantes aux Etats-Un.is so1 t le
developpement intellectual de l'eleve, personne ne le disoute; mais que pour atteindre oe but
la methode de lecture soit plus pratique qu'une methode orale reste oontroversee.
Plusieurs de ceux qui n'admettent pas que la connaissance pratique de la langue parlee soit le but principal, soutiennent neanmoins que
la langue parlee doit jouer un rOle fondanental dans l'ense1gnement.
Entre 1916 et 1932 Harold Palmar,
protesseur d'anglais au Japon, publia plusieurs oeuvres sur la metho«logie ~ui eurent un reten-t1ssement considerable en Angleterra et aux
Etats-Unis.
(1) Palm.er preoonise una methode eolectique dans laquelle on emprunte de difterentes methodes lea procedes les plus ut1les pour l'enseignement des langues. I l ne taut pas se contenter,
dit-11, d'une methode orale ou d'une methode de lecture; 11 faut se servir de tous lea moyens qui peuvent &tre utilas A l'enseigaement de la langue.
Oependant, d'apris Palmer, l'enseignement oral est neoessaire pendant les premi~res annees, non seulement pour oeux qui veulent apprendre
l par~er, mais ausai pour ceux qui oherchent
unique-~·
p.I6I
(1)
Pal.mer, H.E. ~Principles ~ Lan~ase
Yonkers-on-Hudson, World Book
eo.,
19~.ment
A apprendre
a.lire
et ~ ~or1re. ~ .~.. ·Lea exeroices
oraux
developpent deshabitudes qui sont indispensables
a
tout.e vraie oonnaisaanoe d'une langue. (l) Pour lire unelangue couramment 11 taut s'accoutumer
a
lire non pas des mots iso1es mais des groupes de mots.Or la conversation nous aide A·grouper les mots na turell e.men t •
Dans l'aoquisition du vocabulaire d'une langue e•rangare on peut oommenoer par le mot eorit en essayant d'imaginer la prononoiation ou on peut imiter direotement le
son
que l'on antend prononoer parle protesseur.
La deuxieme mani~re est evidemment la plus simple et la plus rapide. Par des exarcioea oraux au debut del'enseignement l'elave prendr~ l'habitude d'imiter
le
son directement, au lieu de developper des.·•.·
habitudes artit1oielles.
57
(!)
.
hiPalmer, H .E. The Oral Method
.2!
Teac ngLan~ases.
A
Mono~amon Conversational Methods
tos9"her
with!_iPUI
Des0r1¥tion
and AbundantExamples
£!
littf
Approriate Forms
2_Work.
Cambridge
Une methode eoleotique, dit Palmar, doit se tonder non seulement sur !'imitation spontanee et intuitive mais aussi sur l'etude de la grammaire.
L'enseignement oral developpe la taoulte naturelle d'imitation. Oette taoulte est tr•s active ohez l'entant, C'est le secret de la
taoilite avee laquelle 11 apprend sa langue mater-nelle. Si ohez l'adulte oette taeulte tombe en desuetude, elle est non moins reelle. On la reYeillera et la developpera de nouveau, oar l'imitation spontanee est le moyen le plus ettioace pour l'apprentissage de la langue
par~'•· Pourtant la m&thode orale toute seule ne suttit pas pour appren4re l lire et l eorire. L'analyse des textes et
l'etude
dela
grammaire de la langue sont aussi neoessaires.Dans
ses oeuvres, M.Palmar
tit une synthase pr6cieuse des prinoipes essentials de la .Sthodologie. De plus, 11 demontra quel'art du
protesseur ne oonsiste
pas lsuivre
exolusivement l'une ou
l'autremethode,
maiaa
a
11nspirer detoutea.
COMMITTEES ON MODERN LANGUAGES"
I. ORIGINE ET PORTEB DE L'OEUVRE
En
1924 on tondait aux Etats-Unis"T.he Kodern ~ore1gn Language Study• dont le but ''ait
d'etud1er
de nouveau la question del'enseignement des langues
vivantes.
Onorganisait en m&me temps un eomite similaire au
Canada. DAs le debut les deux comites travaillaient conjointament,
partageant
lea oonolusions de leursrecherches.
L'oeuvre aoeomplie par ces comitestut d'une
tras
grand•portae.
Ils firent uneenqu&te
des pluscQmpletes sur
tout ee qui touchea
la question de l'enseigsement des langues 4anslea deux
pay1. Ils 1Dst1tu~rent desexamens
apeoiaux
pour etablir d'une fa,on soientifiquelea resultats produits
par
deditteren•es
metho4es d'ense1gnement. Ils tirentpreparer
des listes de mots suivant latrequence
de leur emploi dansla langue, ete. Lea reaul~a's 4e leurs reoher-chea se trouvent dans les 41x-aept volumes publ1es
par les camit6a de 1927
a
1930.DANS LES LANGUES VIV ANTES
L'inscriEtion
aux Etata-Unis.(.l) Lescomites tirent
d'abordune
enqu@te pour etablirlea statistiques de l'inscription des elevea dans les oours des langues vi vantes. Ils trouv~rent
qu'en 1925 11 y avait
a
peupres
20,000 8H1ghSchools" aux Etats-Unis. On enseignait le latin en quatre-vingt-dix pour-eent des "High schools",
le tranqais en plus de quarante pour-cent, et
l'eapagnol en vingt-einq pour-aent. Un peu plus
de vin~
pour-cent
des elAves au ~igh Sahooln6tudiaient des langues etrang.res; tre1ze pour-cent le tran~ais, neuf pour-cent l'espagnol
et
eeulement un pour-cent l'allemand. L'inter&t
dans l'etu4e des langues vivantes se manitestait
plus considerable au Nord-Eat, o~ le tranqais
etait le plus populaire et au Sud-Ouest ou l'eapagnol
dominait.
(1)
Wheeler, C.A. Enroll.ment ,!!. the Jlodern