• Aucun résultat trouvé

Accès et médiation culturelle : trois études pour la Maison Théâtre. Étude 3 L'évaluation sociodémographique de la région de Montréal et l'apport de l'immigration : bilan et prospective.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Accès et médiation culturelle : trois études pour la Maison Théâtre. Étude 3 L'évaluation sociodémographique de la région de Montréal et l'apport de l'immigration : bilan et prospective."

Copied!
88
0
0

Texte intégral

(1)

Accès et médiation culturelle :

Trois études pour la Maison Théâtre

ÉTUDE 3

L’évolution sociodémographique de la

région de Montréal et l’apport de

l’immigration : bilan et prospective

Saïd ABOUBACAR

INRS

(2)
(3)

Accès et médiation culturelle :

Trois études pour la Maison Théâtre

ÉTUDE 3

L’évolution sociodémographique de la

région de Montréal et l’apport de

l’immigration : bilan et prospective

Saïd ABOUBACAR

sous la direction de

Guy BELLAVANCE et Francine DANSEREAU

Rapport d’étude produit dans le cadre de

l’évaluation des programmes d’accès de la Maison Théâtre

Institut national de la recherche scientifique Urbanisation, Culture et Société

(4)

Responsabilité scientifique :

Guy Bellavance, guy.bellavance@ucs.inrs.ca

Francine Dansereau, francine.dansereau@ucs.inrs.ca Institut national de la recherche scientifique

Urbanisation, Culture et Société

Diffusion :

Institut national de la recherche scientifique Urbanisation, Culture et Société

385, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H2X 1E3 Téléphone : (514) 499-4000 Télécopieur : (514) 499-4065

www.ucs.inrs.ca

Cette étude a été commandée par la Maison Théâtre.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien.

L’étude Accès et médiation culturelle : Trois études pour la Maison Théâtre comprend quatre documents :

ƒ Sommaire

ƒ ÉTUDE 1. Les programmes d’accessibilité de la Maison Théâtre : rapport d’évaluation

ƒ ÉTUDE 2. Accès, inclusion, médiation, développement de publics : les expériences comparables à Montréal et à l’étranger

ƒ ÉTUDE 3. L’évolution sociodémographique de la région de Montréal et l’apport de l’immigration : bilan et prospective

ISBN 978-2-89575-121-2

Dépôt légal : - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007 - Bibliothèque et Archives Canada

(5)

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX ... v

LISTE DES GRAPHIQUES ...vi

INTRODUCTION... 1

1. LE CONTEXTE SOCIODÉMOGRAPHIQUE : TENDANCES GLOBALES ENTRE 1961 ET 2001 ... 3

1.1 Croissance et répartition géographique...3

1.2 Vieillissement de la population ...4

1.3 La structure actuelle de la population...6

1.4 Diversification de la population...8

1.5 Comparaison avec le reste du Québec et les RMR de Toronto et Vancouver ...9

1.5.1 Croissance ... 9

1.5.2 Composition selon le groupe de minorité visible et par région d’origine ... 10

1.6 Les apports de la migration ...12

1.7 Les politiques d’immigration et leurs impacts dans la RMR de Montréal...14

1.8 Comparaison de la structure par âge entre immigrants et non-immigrants....16

1.9 Comparaison de la situation socioéconomique entre immigrants et Canadiens de naissance en 2001 ...19

1.9.1 La composition des ménages ... 19

1.9.2 La scolarité... 21

1.9.3 Le revenu ... 23

1.9.4 Les professions... 24

1.9.5 Le chômage ... 27

1.9.6 L’emploi... 28

1.9.7 La situation socioéconomique des immigrants : un portrait nuancé, qui s’améliore avec le temps ... 30

1.10 La répartition spatiale des immigrants en 2001...31

1.10.1 Répartition spatiale selon la région et les principaux pays d’origine ... 34

1.10.2 Répartition selon la langue parlée à la maison... 34

1.10.3 Répartition selon la religion ... 38

2. LES PERSPECTIVES DÉMOGRAPHIQUES ... 41

2.1 Méthodologie et hypothèses...41

2.2 Perspectives en 2006, 2011 et 2016 ...43

2.2.1 Les effectifs par âge et sexe ... 43

2.2.2 Évolution de la composition de la population immigrante... 48

2.3 Synthèse...50

(6)

RÉFÉRENCES... 55

ANNEXES ... 57

ANNEXE 1 : Liste des pays par région de naissance... 59

ANNEXE 2 : Mouvements migratoires, de 1986 à 2005... 61

ANNEXE 3 : Les dix premiers zones par effectifs selon la région de naissance des immigrants, 2001... 62

ANNEXE 4 : Les dix premières zones par effectifs selon le pays de naissance des immigrants, 2001... 65

ANNEXE 5 : Les dix premières zones par effectifs selon les langues les plus parlées à la maison par les immigrants, 2001 ... 69

ANNEXE 6 : Les dix premières zones par effectifs selon les confessions religieuses des immigrants, 2001... 73

ANNEXE 7 : Évolution des effectifs selon le scénario ... 75

ANNEXE 8 : Répartition des immigrants et des non-immigrants selon la profession, 2001 ... 80

(7)

Liste des tableaux

Tableau 1 Période d’immigration (%)...13

Tableau 2 Nombre et pourcentage par catégorie d'immigrants, 1999-2001 (Requérants principaux et personnes à charge)...16

Tableau 3a Structure par âge des immigrants et des non- immigrants ...17

Tableau 3b Structure par âge des minorités visibles et non-minorités visibles, 2001 ...18

Tableau 4 Structure des ménages d’immigrants (selon la période d’immigration) et des ménages de personnes nées au Canada, 2001 (nombre et répartition en pourcentage) ...20

Tableau 5 Familles ayant un enfant jamais marié vivant à la maison, selon l’âge du conjoint le plus âgé ou du parent seul, 2001 (nombre et répartition en pourcentage) ...21

Tableau 6 Revenu moyen des ménages (immigrants et non-immigrants), 2000 ...23

Tableau 7 Immigrants selon la période d'immigration et personnes nées au Canada — âgés de 15 à 64 ans — taux de chômage, selon l'âge et le sexe, 2001...28

Tableau 8 Immigrants selon la période d'immigration et personnes nées au Canada — âgés de 15 à 64 ans — taux d'activité de la population active, selon l'âge et le sexe, 2001 ...30

Tableau 9 Nombre et pourcentage des immigrants dans les 68 zones de la RMR ...33

Tableau 10 Nombre et pourcentage des immigrants par région d'origine, 2001...35

Tableau 11 Principaux pays d'origine, 2001 ...36

Tableau 12 Immigrants et non-immigrants selon la langue parlée à la maison, 2001 ...37

Tableau 13 Immigrants et non-immigrants selon la religion, 2001 ...39

Tableau 14 Évolution du nombre des 0-4 ans pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario ...43

Tableau 15 Évolution du nombre des 5-9 ans pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario ...44

Tableau 16 Évolution du nombre des 10-14 ans pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario ...45

Tableau 17 Évolution du nombre des 15-19 ans pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario ...46

Tableau 18 Évolution du nombre des 20-44 ans pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario ...47

Tableau 19 Évolution du nombre des 45 ans et plus pour les immigrants et non-immigrants selon le scénario...48

Tableau 20 Évolution du nombre des immigrants âgés de 0-14 ans par région d'origine (Scénario A) ...50

Tableau 21 Évolution du nombre des 5-14 ans pour les immigrants et les non-immigrants...51

(8)

Liste des graphiques

Graphique 1 Évolution de la population de la RMR de Montréal, 1961-2001 ... 3

Graphique 2 Évolution des naissances, 1991-2001 ... 5

Graphique 3 Évolution de l’indice synthétique de fécondité ... 5

Graphique 4 Évolution des proportions des groupes d’âge... 6

Graphique 5a Pyramide des âges 1996 ... 7

Graphique 5b Pyramide des âges 2001 ... 7

Graphique 5c Pyramide des âges 2006 ... 8

Graphique 6 Rapport de masculinité ... 8

Graphique 7 Évolution des immigrans par région de naissance ... 9

Graphique 8a Composition par groupe de minorité visible, 2001... 11

Graphique 8b Origine ethnique des minorités visibles, 2001 ... 11

Graphique 9 Soldes migratoires, 1986 à 2005 ... 12

Graphique 10 Proportions des immigrants selon la période d’arrivée et la région d’origine... 14

Graphique 11a Pyramide des âges des immigrants, 2001... 17

Graphique 11b Pyramide des âges des non-immigrants, 2001 ... 17

Graphique 12a Pyramide des âges des minorités visibles, Montréal, 2001... 18

Graphique 12b Pyramide des âges des non minorités visibles, Montréal, 2001... 18

Graphique 13a Répartition par pourcentage des 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001 ... 22

Graphique 13b Répartition par pourcentage de la population féminine de 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001... 22

Graphique 13c Répartition par pourcentage de la population masculine de 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001 ... 23

Graphique 14a Distribution du revenu des ménages (immigrants et non-immigrants) ... 24

Graphique 14b Distribution du revenu des ménages (immigrants et non-immigrants) ... 24

Graphique 15a Répartition de la population par profession (%), 2001... 25

Graphique 15b Nombre d’immigrants et non-immigrants travaillant dans les domaines des arts, culture, sports et loisirs selon l’appartenance à un groupe de minorités visibles, 2001... 26

Graphique 16a Taux de chômage des immigrants et des non-immigrants, 2001 ... 27

Graphique 16b Taux d’emploi des immigrants et des non-immigrants, 2001 ... 29

Graphique 17 Projection de la population jusqu’en 2016 ... 42

Graphique 18 Évolution de la composition des immigrants par région d’origine (scénario A)... 49

(9)

INTRODUCTION

Selon le recensement de 2001, 621 900 immigrants vivaient dans la Région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, soit 18,4 % de la population totale de la RMR. Tandis que la population totale a crû de 12 % entre 1986 et 2001, celle des immigrants a crû de 35 % durant la même période. Cette croissance rapide de la population immigrante s’accompagne d’un changement de la structure de la population en raison des caractéristiques distinctes des immigrants. En vue d’aider à comprendre les mouvances démographiques et ethnoculturelles de la métropole montréalaise, nous dressons d’abord ici une synthèse des informations disponibles sur les dynamiques sociodémographiques de la RMR. Puis nous brossons le portrait sociodémographique et socioéconomique de la population immigrante. La synthèse s’appuie principalement sur les données des recensements de Statistique Canada et sur un certain nombre d’études disponibles. On s’attardera à décrire la situation actuelle à partir des données du recensement de 2001 et à esquisser des scénarios probables pour la prochaine décennie à partir de l’analyse des tendances dégagées depuis 1971. Ce portrait met l’accent sur le poids relatif et les traits des principales communautés culturelles pour les vagues d’immigration récentes : une attention particulière sera accordée aux tendances relatives à la composition des ménages, à la structure d’âge, à la natalité, aux caractéristiques linguistiques, ethnoreligieuses et aux données socioprofessionnelles (emploi, revenu, scolarité).

Pour réaliser ce rapport, nous nous appuyons sur un certain nombre de travaux déjà réalisés. Ainsi, l’Atlas de l’INRS-UCS (voir Grégoire et al., 1999) présente une analyse globale de l’évolution des caractéristiques de la population de la RMR de 1961 à 1996. Utilisant les données du recensement de 1991, l’étude de Mongeau et al. (1994) fournit des analyses approfondies sur la structure, la composition ethnoculturelle, la langue, la scolarité, les ménages et le revenu de la population de la région en 1991. Également, l’état de la population en 1996 a été abordé dans plusieurs études, mais deux nous paraissent particulièrement pertinentes, celle réalisée par Ledent et al. (2002) sur le profil statistique de la population immigrante dans la RMR de Montréal en 1996 et celle de Ledent et al. (2005) sur le profil évolutif de la population immigrante dans la RMR de Montréal entre 1996 et 2001. Dans ces études, des analyses sociodémographiques approfondies de la population en général et des groupes d’immigrants les plus importants ont été effectuées. Ces analyses touchent des aspects variés tels que les effectifs et la composition selon l’âge, le sexe et l’origine, la période d’immigration, la langue, la religion, la scolarité, la participation au marché du travail, les professions et le revenu. L’étude de la population montréalaise en 2001 constitue l’objet de nombreux travaux réalisés par la Ville de Montréal, Citoyenneté et Immigration Canada et

(10)

Statistique Canada. Citoyenneté et Immigration Canada, en particulier, a réalisé un profil comparatif des immigrants récents de la région métropolitaine de Montréal basé sur le recensement de 2001 pour faire ressortir les caractéristiques les plus importantes des communautés immigrantes. Également, l’Atlas de l’immigration de l’INRS-UCS1 présente une analyse spatiale des groupes d’immigrants dans la RMR en 1996 et 2001 (par période d’immigration, région de naissance, pays de naissance, langue maternelle, origine ethnique, minorités visibles et religions).

Cependant, dans plusieurs cas, il était nécessaire de compléter les travaux par des analyses supplémentaires des données des recensements de 1991, 1996 et 2001. Par exemple, là où la méthodologie et les concepts utilisés diffèrent et là où les indicateurs manquent, rendant ainsi la comparaison entre les études difficiles, il a fallu effectuer notre propre analyse. De même, ces études visent généralement à faire une analyse de la situation au moment du recensement. Or, une grande partie de notre étude s’intéresse à l’évolution future des caractéristiques des différentes communautés à Montréal. Pour cela, la partie concernant les perspectives jusqu’en 2016 fera l’objet d’une analyse plus approfondie.

Le rapport est subdivisé en deux parties majeures. La première concerne la description du contexte sociodémographique dans la région métropolitaine de Montréal, c’est-à-dire qu’elle est consacrée à l’examen des tendances populationnelles globales depuis 1961, de l’importance de la population immigrante et de sa composition ethnique et socioéconomique. La deuxième partie est consacrée aux perspectives sociodémographiques de ces populations. Ici, l’accent est mis sur leur évolution et leur composition par sexe et par groupe d’âge, leur composition ethnique future et sur l’évolution de leurs caractéristiques socioéconomiques d’ici 2016.

1

(11)

1. LE CONTEXTE SOCIODÉMOGRAPHIQUE : TENDANCES GLOBALES ENTRE 1961 ET 2001

1.1 Croissance et répartition géographique

Graphique 1

Évolution de la population de la RMR de Montréal, 1961-2001

2000000 2500000 3000000 3500000 1961 1971 1981 1986 1991 1996 2001 Nombre d'habitants

Source : Statistique Canada

La RMR de Montréal comptait 2,2 millions d’habitants en 1961 comparé à 3,4 millions en 2001, soit une augmentation de 53 % par rapport à 1961 (Graphique 1). Toutefois, la croissance varie selon les entités géographiques de la région (Carte 1). Pour certaines, la population a augmenté plus ou moins de façon constante, comme c’est le cas de la Rive-Nord (Laval et la plupart des municipalités se trouvant au nord) et de la Rive-Sud, pendant que pour d’autres, elle est en constante diminution, comme c’est le cas pour beaucoup de municipalités se trouvant sur l’île de Montréal.

(12)

Carte 1

Évolution de la population, de 1961 à 1996

Source : Grégoire et al. 1999, p. 7.

Il y a lieu aussi de noter que pour certaines entités géographiques, notamment les municipalités localisées au sud-ouest de l’île, l’évolution de la population n’est pas toujours régulière dans le sens où, entre deux recensements, tantôt elle diminue et tantôt elle augmente. Mais, la plupart des municipalités ont connu un taux positif de croissance démographique (Grégoire et al., 1999).

1.2 Vieillissement de la population

Comme l’ensemble du pays, la RMR de Montréal est soumise aussi au phénomène du vieillissement de la population. Ce phénomène se caractérise par la combinaison de trois facteurs, à savoir le rétrécissement de la proportion des jeunes, le gonflement de la proportion des aînés et la prolongation de l’espérance de vie. Le rétrécissement de la proportion des jeunes s’explique en grande partie par la baisse de la natalité. Par exemple, le nombre d’enfants nés dans la région métropolitaine en 2001 était de 37 664 selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ); en 1991 ce chiffre était de 46 874, soit une diminution de 19,6 % (Graphique 2).

(13)

Graphique 2

Évolution des naissances, 1991-2001

20,000 25,000 30,000 35,000 40,000 45,000 50,000 1991 199219931994 199519961997199819992000 2001 Naissances

Source : Institut de la statistique du Québec

De même, l’indice synthétique de fécondité (le nombre moyen d’enfants par femme) est resté très en deçà du niveau de remplacement de 2,1. Pendant que cet indice se situait autour de 1,6 enfant par femme en 1991, il n’était que 1,4 en 2001. Il a continuellement baissé depuis 1992, mais en 2001 il a légèrement augmenté (Graphique 3).

Graphique 3

Évolution de l’indice synthétique de fécondité

1.3 1.35 1.4 1.45 1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 19911992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Indice synthétique de fécondité

Source : Institut de la statistique du Québec

Selon les chiffres provisoires de l’ISQ, en 2005, le nombre d’enfants par femme dans la RMR est resté presque au même niveau qu’en 2001 (autour de 1,47).

Depuis 1991, la proportion des jeunes de 0-14 ans est en baisse, passant de 19 % en 1991 à 18 % en 2001. Les proportions des 15-24 ans et des 25-44 ans ont elles aussi diminué durant ces dix années (de 14 % à 13 % pour les premiers et de 35 % à 32 % pour les seconds). Par contre, les 44-65 ans et les 65 ans et plus ont vu leurs proportions augmenter respectivement de 21 % à 25 % et de 11 % à 12 % (Graphique 4). Les chiffres provisoires de l’ISQ pour 2005 montrent que la proportion des 0-14 ans a davantage baissé (passant à 17 % en 2005). De même, les 15-24 ans et les 25-44 ont vu

(14)

aussi leurs proportions diminuer en 2005 (respectivement 12,5 % et 31 %). Par contre, pour la même année, la hausse de la proportion des 45-64 ans et des 65 ans et plus s’est maintenue, puisque pour 2005 ces proportions étaient respectivement de 26 % et 13 %.

Graphique 4

Évolution des proportions des groupes d’âge

0 5 10 15 20 25 30 35 40

0-14ans 15-24 ans 25-44 ans 44-64 ans 65 et plus

1991 1996 2001

Source : Recensement 1991, 1996, et 2001

1.3 La structure actuelle de la population

Deux outils importants nous permettent de comprendre la structure de la population de la région de Montréal. Le premier est la pyramide des âges qui représente la répartition de la population par sexe et par groupes d’âge quinquennaux. En comparant les pyramides d’âge de certaines années sélectionnées, on arrive à saisir l’évolution de la population selon sa composition par groupe d’âge et par sexe. Trois années nous paraissent particulièrement intéressantes, à savoir 1996, 2001 et 2005. En comparant les graphiques 5a, 5b et 5c ci-dessous on remarque que, à partir de 1996, il y a eu un rétrécissement à la base de la pyramide, ce qui signifie que le nombre d’enfants en bas âge diminue. Par exemple, le nombre d’enfants de 0-4 ans pour chaque sexe dépassait 100 000 en 1996. Ce nombre de naissances relativement élevé résultait du fait que la proportion de la population en âge de procréer était plus importante. En effet, le milieu de la pyramide, représentant les 25-49 ans, était plus gonflé en 1996. Il y a lieu de souligner que ce gonflement correspond à la cohorte des baby boomers. En 2001, une grande partie de cette cohorte a dépassé l’âge de la procréation, ce qui s’est traduit par une baisse importante du nombre de naissances. La tendance à la baisse du nombre des 0-4 ans s’est maintenue en 2005.

Le deuxième outil servant à analyser la structure de la population est le rapport de masculinité. Ce dernier mesure le rapport entre le nombre d’hommes et de femmes pour

(15)

chaque groupe d’âge. Un rapport de 100 signifie qu’il y a autant d’hommes que de femmes dans le groupe d’âge. Selon le graphique 6, en 1996 ce rapport était supérieur à 100 pour les groupes d’âge inférieurs à 40 ans, ce qui signifie qu’avant cet âge il y avait plus d’hommes que de femmes dans la région. Après 40 ans, le rapport se renverse, puisqu’il était inférieur à 100 et continue de chuter pour atteindre 28 pour les 90 ans et plus. En 2001, le rapport de masculinité n’était inférieur à 100 qu’après 45 ans et en 2005, après 50 ans. L’amélioration du rapport de masculinité résulte du fait que l’espérance de vie des hommes augmente plus rapidement aux âges avancés. Elle indique aussi qu’il y eu une légère diminution de la mortalité des hommes après l’âge de 40 ans.

Graphique 5a Pyramide des âges 1996

200000 150000 100000 50000 0 50000 100000 150000 200000 0-4 15-19 30-34 45-49 60-64 75-79 90+ Femme Homme Graphique 5b Pyramide des âges 2001

200000 150000 100000 50000 0 50000 100000 150000 200000 0-4 15-19 30-34 45-49 60-64 75-79 90+ Femme Homme

(16)

Graphique 5c Pyramide des âges 2006

200000 150000 100000 50000 0 50000 100000 150000 200000 0-4 15-19 30-34 45-49 60-64 75-79 90+ Femme Homme Graphique 6 Rapport de masculinité 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90+ 1996 2001 2005 1.4 Diversification de la population

La population de la RMR de Montréal se diversifie continuellement parce que la proportion des immigrants ne cesse d’augmenter. Alors qu’en 1991 cette proportion n’était que de 16,5 % (521 780 personnes), elle est passée à 17,8 % (586 465 personnes) en 1996 et à 18,4 % (621 885 personnes) en 2001. Bien que les immigrants d’origine européenne composent la plus grande proportion des immigrants dans la région, leur part dans la population immigrante se rétrécit, passant de 39,5 % en 1991 à 30,7 % en 2001. De même, ceux en provenance des États-Unis ont vu leur proportion diminuer (de 3 % en 1991 à 2,4 % en 2001). En contraste, les pourcentages des autres groupes

(17)

d’immigrants ont tous augmenté (Graphique 7). Par exemple, les immigrants de l’Afrique subsaharienne qui ne formaient que 1,9 % des immigrants en 1991 représentaient 3,6 % des immigrants en 2001, ceux de l’Asie du Sud sont passés de 3,1 % en 1991 à 5,7 % en 2001, et ceux de l’Asie de l’Est sont passés de 3,7 % en 1991 à 5,3 % en 2001. La proportion des immigrants de l’Afrique du Nord a, elle aussi, augmenté de façon très remarquable, puisqu’en 1991 ceux-ci ne comptaient que 6,2 % de la population immigrante de la région pour atteindre 8,3 % en 2001. On note aussi une tendance similaire pour ce qui concerne les immigrants de l’Amérique centrale et du Sud (une liste des pays de chaque région est fournie à l’annexe 1).

Graphique 7

Évolution des immigrans par région de naissance

0 10 20 30 40 50 Afriq ue du N ord Afriq ue s ubsaha

rienne Europe Euro pe de l ’est Asie du sud Asie du s ud-est Asie d e l’e st Asie Occ iden t., c entra le et Moy en-Orient Amé rique cent rale et du s ud État s-U nis Car aïbes Autre s 1991 1996 2001

Source : Statistique Canada, Recensement 1991, 1996 et 2001

1.5 Comparaison avec le reste du Québec et les RMR de Toronto et Vancouver

1.5.1 CROISSANCE

Selon certaines estimations, au 1er juillet 2005, la RMR de Montréal comptait 47,4 % de la population du Québec qui était estimée à 7 598 146 personnes. En comparaison avec l’année 2001, la population de la région avait crû de 8,7 %, un taux qui est largement

(18)

supérieur au taux de croissance de la population de la province estimé à 2,7 % durant la même période. Ainsi, la croissance de la population dans la région sert à combler le déficit constaté dans de nombreuses unités géographiques de la province. Cependant, en comparaison avec d’autres régions métropolitaines comme Toronto et Vancouver, la population dans la RMR de Montréal s’accroît à un rythme moins rapide. Par exemple, la population de la RMR de Toronto s’élevait à 4 589 820 au 1er juillet 2001 et elle était estimée à 5 004 090 au 1er juillet 2005, soit une augmentation de 9,6 %. Le principal facteur à l’origine de la croissance démographique à Toronto a été l’immigration internationale. Plus de 445 000 immigrants se sont établis dans cette région métropolitaine de recensement entre 1996 et 2001. À Vancouver, la croissance durant cette période était de 11,2 %, passant de 1 938 305 habitants en 2001 à 2 155 880 en 2005. A Montréal, la population était estimée à un peu plus de 3,6 millions de personnes en 2005, en hausse de 7,6 % par rapport à 1996; il s’agit du plus faible taux de croissance enregistré dans les trois plus grandes régions urbaines du pays.

Montréal accueille aussi moins d’immigrants que Toronto et Vancouver. De 1996 à 2001, 126 000 immigrants se sont établis dans la région, soit un taux de 7 immigrants par année pour chaque tranche de 1 000 habitants (ce qui équivaut à la moyenne nationale). Le taux s’élevait à 19 pour Toronto et à 18 pour Vancouver.

1.5.2 COMPOSITION SELON LE GROUPE DE MINORITÉ VISIBLE2 ET PAR RÉGION D’ORIGINE

Selon le recensement de 2001, les immigrants comptent pour 69 % des minorités visibles à Montréal. Les Noirs restent très largement le groupe le plus important parmi les minorités visibles (30 %), alors qu’ils ne sont que 18 % à Toronto et 3 % à Vancouver (Graphique 8a). Alors que les Chinois forment près de la moitié des minorités visibles à Vancouver (48 %) et occupent la deuxième place à Toronto (24 %), ils ne sont que 12 % à Montréal. De même, les Sud-Asiatiques, qui occupent la première place à Toronto avec 28 % des minorités visibles et un peu moins à Vancouver (23 %), ne forment que 12 % des minorités visibles à Montréal.

2 Selon la Commission de la fonction publique du Canada, un membre de minorité visible au Canada est une personne (autre qu'un Autochtone) qui n'est pas de race ou de couleur blanche, peu importe le lieu de naissance, et appartenant à l'un des groupes suivants : Noir, Chinois, Philippin, Japonais, Coréen, Asiatique du Sud/Indien de l'Est (Indien de l'Inde, Bangladais, Pakistanais, Indien de l'Est originaire de la Guyane, de la Trinité, de l'Afrique orientale, etc.), Asiatique du Sud-Est (Birman, Cambodgien, Laotien, Thaïlandais, Vietnamien, etc.) Asiatique de l'Ouest non blanc, Nord-Africain non blanc ou Arabe (Égyptien, Libyen, Libanais, etc.), Latino-Américain non blanc (Amérindiens de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, etc.), personnes d'origine mixte (dont l'un des parents provient de l'un des groupes ci-dessus), autre minorité visible.

(19)

Graphique 8a

Composition par groupe de minorité visible, 2001

Noir, 30% Arabe, 15% Asiatique du Sud-Est, 13% Sud-Asiatique, 12% Chinois, 12% Latino-Américain, 11% Autres minorités visibles, 7% Graphique 8b

Origine ethnique des minorités visibles, 2001

Haïtiens; 15% Philippins; 4% Français; 3% Origines multiples; 14% A nglais; 2% Chinois; 13% Indiens de l'Inde; 7% Libanais; 5% A utres origines uniques; 38%

Le deuxième groupe le plus important à Montréal est celui des Arabes (15 %) qui ne représentent qu’une petite fraction des minorités visibles à Toronto (3 %) et à Vancouver (1 %). Les Latino-Américains constituent également un groupe assez important à Montréal comptant pour 11 % des minorités visibles. L’origine ethnique des minorités visibles est fortement diversifiée. La plupart des groupes (formant 51 % des minorités visibles) comptent chacun moins de un pourcent de la population. Les Haïtiens (15 %), les Chinois (13 %) et les Indiens de l’Inde (7 %) demeurent les groupes ethniques les plus importants (Graphique 8b).

(20)

1.6 Les apports de la migration

Selon les estimations de Statistique Canada, entre 1986 et 2005, la région métropolitaine de Montréal a vu sa population augmenter de 536 263 habitants. Cette croissance peut très largement être attribuée aux flux migratoires dont le solde s’élève à plus de 205 000 individus durant la période (Annexe 2).

Graphique 9 Soldes migratoires, 1986 à 2005 -20000 -10000 0 10000 20000 30000 40000 1986 -87 1988 -89 1990 -91 1992 -93 1994 -95 1996 -97 1998 -99 2000-01 2002-03 2004-05

Internationale Interprovinciale Intraprovinciale Totale

Comme le montre le graphique 9, ce solde positif résulte de l’importance de la migration internationale dont le solde moyen annuel s’élève à plus de 24 000. En contraste, le solde moyen annuel de la migration interprovinciale et celui de la migration intraprovinciale sont généralement restés négatifs durant la période (respectivement environ -8000 et -5000). Par conséquent, entre 1986 et 2005, la migration interprovinciale a fait baisser la population de la région de 159 000 individus et 97 000 autres sont partis vivre ailleurs au Québec durant la même période.

La population immigrante dans la région de Montréal augmente à un rythme accéléré par rapport à celui de la population non immigrante. En 1991, on comptait 521 780 immigrants dans la RMR, un chiffre qui est passé à 586 465 en 1996, soit une augmentation de 12,4%. La population non immigrante quant à elle n’a crû que de seulement 2,1 % pendant ces cinq années (de 2 650 255 en 1991 à 2 701 180 en 1996). Pour l’ensemble de la population le taux de croissance entre 1991 et 1996 a été de 3,6 %.

(21)

Cependant, la croissance de la population immigrante a beaucoup ralenti entre 1996 et 2001, puisque qu’on constate une augmentation de seulement 6 %, ce qui ramène le nombre d’immigrants dans la région à 621 885 en 2001. La croissance de la population non immigrante est restée presque au même niveau durant ces cinq ans (2 % de croissance). En raison de la diminution du taux d’accroissement de la population immigrante, la région a ainsi enregistré une diminution du taux d’accroissement de la population totale entre 1996 et 2001. Ce taux est passé de 3,6 % entre 1991 et 1996 à 2,8 % entre 1996 et 2001. En résumé, l’augmentation de la population dépend beaucoup des vagues d’immigrants qui s’établissent dans la RMR.

Voyons maintenant de plus près les vagues d’immigrants selon certaines périodes d’arrivée. En vue de suivre l’évolution des vagues d’immigrants dans la région, le tableau 1 distingue six périodes d’arrivée. On y note que pour chaque année de recensement, les proportions d’immigrants par période d’arrivée augmentent au fur et à mesure que l’on avance dans le temps. Par exemple pour l’année 2001, la proportion des immigrants qui sont arrivés avant 1961 n’est que de 13,3 %; cette proportion augmente à 14,4 % pour la période 1961-1971, à 17,1 % pour la période 1971-1981, à 20,6 % pour la période 1981-1991 et à 34,6 % pour la période 1991-2001.

Tableau 1 Période d’immigration (%) 1991 1996 2001 Avant 1961 22,9 16,9 13,3 1961-1970 20,2 16,7 14,4 1971-1980 23,7 19,7 17,1 1981-1990 33,3 23,8 20,6 1991-1995 – 22,9 16,2 1996-2001 – – 18,4

Des variations importantes selon la période d’immigration peuvent être observées si l’on examine les groupes d’immigrants par région d’origine (Graphique 10). On remarque par exemple qu’il y a une proportion importante d’immigrants les plus récents pour ceux issus de l’Afrique du Nord, de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie de l’Est, de l’Asie du Sud et de l’Europe de l’Est. Pour ceux venus de l’Asie du Sud-est, de l’Amérique centrale et du Sud, de l’Asie occidentale, centrale et du Moyen-Orient, des Caraïbes, des Bermudes et de l’Europe de l’Ouest, du Nord et du Sud, la proportion des immigrants les plus récents est plus faible.

(22)

Graphique 10

Proportions des immigrants selon la période d’arrivée et la région d’origine

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Et a ts -U n is A s ie du S ud-Es t A fr iqu e du No rd A m ér ique c ent ral e e t du S ud Af ri q u e s ubs a har ie nne As ie d e l' Es t A si e o cci d . e t c ent ral e e t du M oy en -O ri ent As ie d u Su d C ar aï bes et B er m ud es E ur op e de l 'E s t E ur ope de l'O ues t et du No rd E ur op e du S ud A vant 1961 1961-1970 1971-1980 1981-1990 1991-1995 1996-2001

1.7 Les politiques d’immigration et leurs impacts dans la RMR de Montréal

Au Canada, l’immigration, en vertu de l’article 95 de la Constitution, est un domaine de compétence partagée entre les gouvernements fédéral et provincial. Ce n’est toutefois qu’à partir de la fin des années 1960 que le gouvernement du Québec a commencé à exercer ses pouvoirs dans ce domaine. À la suite d’ententes successives conclues avec le gouvernement fédéral, le Québec s’est vu garantir la responsabilité exclusive de fixer lui-même le nombre d’immigrants qu’il entend accueillir au cours d’une période donnée. Toujours en vertu de ces accords, il a la responsabilité exclusive de la sélection, qui s’applique en particulier aux candidats de la catégorie de l’immigration économique (travailleurs qualifiés, gens d’affaires et membres de leur famille qui les accompagnent) ainsi qu’aux réfugiés se trouvant à l’étranger. L’immigration des personnes parrainées au titre du regroupement familial et de celles qui se voient octroyer la résidence permanente après avoir été reconnues réfugiées au pays même demeure, pour l’essentiel, sous la responsabilité du gouvernement fédéral.

L’Accord de 1991 prévoit, pour le Québec, la responsabilité exclusive des services d’accueil et d’intégration pour tous les immigrants. Dans ce cadre, l’exercice de planification des niveaux par le Québec comporte deux volets distincts. D’une part, pour la composante familiale et pour les personnes reconnues réfugiées sur place, il s’agit essentiellement d’une prévision fondée notamment sur les données des années précédentes. En effet, le mouvement familial est, en grande partie, induit des admissions antérieures dans l’ensemble des catégories, tandis que les volumes prévus de réfugiés reconnus sur place découlent naturellement du nombre de demandeurs d’asile entrés au

(23)

pays précédemment, des taux approximatifs d’acceptation de leurs requêtes par les autorités fédérales et des délais dans lesquels cette acceptation se traduira par l’octroi du droit de résidence permanente.

Il en va différemment de la composante économique, c’est-à-dire pour les travailleurs qualifiés sélectionnés essentiellement en fonction de leur scolarité et de leur expérience et pour les gens d’affaires choisis surtout en fonction de leurs capitaux disponibles, de leur expérience d’affaires et de leur projet d’affaires ou d’investissement. Dans ce cas, il s’agit d’une planification, en fonction des besoins et des enjeux auxquels est confrontée la société québécoise, qui s’incarnera dans des activités de sélection à l’étranger (et, dans une moindre mesure, au Québec même). Selon les termes de l’Accord Canada-Québec, le gouvernement fédéral doit inclure dans sa propre planification les volumes fixés par le Québec pour les catégories soumises à la sélection de celui-ci. Pour sa part, dans l’établissement de ses objectifs propres, le Québec prend en compte les intentions annoncées par le gouvernement fédéral pour l’ensemble de l’immigration au Canada et assure, notamment, sa part de responsabilités en matière d’accueil humanitaire.

Ainsi, on sait que, selon Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), pour 2004, le niveau planifié pour l’ensemble du Canada s’établit dans une fourchette comprise entre 220 000 et 245 000 admissions. Il s’agit du même niveau que celui qui avait été planifié pour 2003. Il a aussi été annoncé qu’un niveau du même ordre était envisagé pour 2005. En outre, CIC prévoit maintenir constante la répartition actuelle entre la composante économique d’une part (à 60 % du total), et les composantes familiales et humanitaires (à 40 %) d’autre part. Signalons que dans le plan québécois d’immigration pour 2004 et 2005, c’est cette même répartition qui était prévue. Il convient enfin de rappeler qu’une nouvelle législation fédérale en matière d’immigration est entrée en vigueur en juin 2002. Il s’agit de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Les changements apportés par l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi n’ont pas modifié fondamentalement la pratique et le partage des responsabilités entre les deux ordres de gouvernement. On n’estime pas non plus qu’elle aura des effets significatifs sur les volumes d’admission ni sur leur répartition par composante.

(24)

Tableau 2

Nombre et pourcentage par catégorie d'immigrants, 1999-2001 (Requérants principaux et personnes à charge)

1999 2000 2001 IMMIGRANTS Nb % Nb % Nb % Immigrants économiques 12 265 49,2 14 639 52 19 588 60,5 Regroupements familiaux 6 419 25,7 6 823 24,2 7 268 22,5 Réfugiés 5 637 22,6 6 298 22,4 5 274 16,3 Autres 622 2,5 379 1,4 236 0,7 Total 24 943 100 28 139 100 32 366 100

Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2002

Le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration du Canada distingue trois types de catégorie d’immigrants : les immigrants économiques, les regroupements familiaux et les réfugiés. En examinant l’évolution des chiffres entre 1999 et 2001 dans la RMR de Montréal (Tableau 2), on note une augmentation très significative de la proportion des immigrants économiques. Ces derniers sont essentiellement des travailleurs qualifiés et des gens d’affaires qui constituaient 49,2 % des immigrants en 1999. Une importante augmentation de cette proportion a été enregistrée en 2001 alors qu’elle atteignait les 60,5 %. Cette augmentation est essentiellement causée par l’accroissement des admissions des travailleurs qualifiés. La deuxième plus grande catégorie d’immigrants est celle des regroupements familiaux dont la proportion est à la baisse depuis 1999. En effet, 25,7 % des immigrants appartenaient à cette catégorie en 1999, comparé à 22,5% en 2001. Celle-ci comprend les conjoints, les parents et les grands-parents. Dans cette catégorie, les conjoints sont de loin le groupe le plus important. La troisième catégorie des immigrants est celle des réfugiés, incluant les demandeurs d’asile. Alors que 22,6 % des immigrants étaient des réfugiés en 1999, en 2001, cette proportion a chuté à 16,3 %. Cette baisse s’explique par la réduction de la part des demandeurs d’asile.

1.8 Comparaison de la structure par âge entre immigrants et non-immigrants

Les immigrants sont proportionnellement moins nombreux dans les strates d’âge plus jeunes et plus nombreux aux âges élevés que les non-immigrants (Tableau 3a). Ainsi, en 2001, les moins de 15 ans représentaient 6 % des immigrants et les 65 ans et plus comptaient pour 17,7 %, contre 21,2 % et 11 % respectivement pour les non-immigrants.

(25)

La pyramide des âges des immigrants montre aussi que la structure de la population immigrante est différente de celle des non-immigrants (Graphiques 11a et 11b). En effet, pour les immigrants, les strates d’âge les plus jeunes sont très peu représentées alors que la pyramide est gonflée entre 30 et 54 ans. Ceci s’explique par le fait que la plupart des immigrants arrivent avec très peu d’enfants et qu’un grand nombre des enfants des immigrants sont nés au Canada. La forme de la pyramide montre également que la proportion des aînés immigrants est plus importante que celle des non-immigrants.

Tableau 3a

Structure par âge des immigrants et des non- immigrants

Non-immigrants Immigrants

Structure par âge (%) 2001 2001

0 - 14 ans 21,2 6 15 - 24 ans 13,9 9 25 - 44 ans 30,7 34,9 45 - 64 ans 23,2 32,4 65 ans et plus 11 17,7 Âge médian 35,8 45

Source : Profil statistique de la population immigrante dans la RMR de Montréal (Ledent et al., 2005)

Graphique 11a

Pyramide des âges des immigrants, 2001 40000 30000 20000 10000 0 10000 20000 30000 40000 0-4 10-14 20-24 30-34 40-44 50-54 60-64 70-74 Homme Femme Graphique 11b

Pyramide des âges des non-immigrants, 2001 0 50000 100000 150000 0-4 10-14 20-24 30-34 40-44 50-54 60-64 70-74 150000 100000 50000 Homme Femme Source : Recensement 2001

Si l’on voulait avoir une certaine estimation du nombre total d’enfants nés de parents immigrés (nés au Canada ou ailleurs), on pourrait recourir aux données relatives au statut

(26)

de minorité visible dont la définition se trouve dans la section 1.5.2 précédente. Cette méthode prend en considération tous les enfants issus d’une famille immigrante ou non se déclarant avoir des origines non européennes et ne faisant pas partie d’un groupe d’autochtones. L’inconvénient est qu’on exclut les immigrants d’origine européenne. Comme les pyramides 12a et 12b le montrent, la structure de la population des minorités visibles est plus jeune par rapport à celle des non minorités visibles. La base de la pyramide dans le graphique 12a est, en effet, plus large que celle du graphique 12b. Au total, comme l’indique le tableau 3b, 25,8 % de la population des minorités visibles est âgée de 0-14 ans comparé à seulement 17,3 % pour les non-minorités visibles.

Graphique 12a

Pyramide des âges des minorités visibles, Montréal, 2001 30,000 20,000 10,000 0 10,000 20,000 30,000 0 - 4 ans 10 - 14 ans 20 - 24 ans 30 - 34 ans 40 - 44 ans 50 - 54 ans 60 - 64 ans 70 - 74 ans Hommes Femmes Graphique 12b

Pyramide des âges des non minorités visibles, Montréal, 2001 150000 100000 50000 0 50000 100000 150000 0 - 4 ans 10 - 14 ans 20 - 24 ans 30 - 34 ans 40 - 44 ans 50 - 54 ans 60 - 64 ans 70 - 74 ans Hommes Femmes Tableau 3b

Structure par âge des minorités visibles et non-minorités visibles, 2001

Non-Minorité Visible Minorité Visible

Nb % Nb % Total 2 909 330 100 436 765 100 0 - 14 ans 502 390 17,3 112 695 25,8 15 - 24 ans 365 475 12,6 68 820 15,8 25 - 44 ans 905 275 31,1 148 510 34 45 - 64 ans 750 255 25,8 82 805 19 65 ans et plus 385 935 13,3 23 935 5,5

(27)

1.9 Comparaison de la situation socioéconomique entre immigrants et Canadiens de naissance en 2001

1.9.1 LA COMPOSITION DES MÉNAGES

Plus de 1,4 million de ménages ont été recensés dans la RMR de Montréal en 2001 (Tableau 4). Parmi eux, 24 % étaient des ménages d’immigrants. Par rapport aux personnes nées au Canada, les immigrants sont proportionnellement plus nombreux à vivre dans des ménages familiaux, c’est-à-dire dans des familles nucléaires ou élargies ou des familles multiples. En effet, 75 % des ménages d’immigrants (contre 61% pour les non-immigrants) sont des ménages familiaux dont 66 % des familles nucléaires (comparé à 57% des non-immigrants). Chez les immigrants arrivés après 1985, le pourcentage des ménages familiaux est plus élevé (79 % pour les immigrants arrivés entre 1986 et 1995 et 90 % pour ceux arrivés entre 1996 et 2000).

La part des immigrants vivant seuls ou avec plusieurs personnes non apparentées demeure faible par rapport aux taux observés chez les personnes nées au Canada. Alors que 34 % des ces dernières vivent seules et que 5 % vivent avec des personnes non apparentées, les pourcentages sont respectivement de 21 % et 4 % chez les immigrants. On remarque que les immigrants récents sont moins susceptibles de vivre seuls (17 %), mais plus susceptibles de vivre avec des personnes non apparentées, (6 % pour l’ensemble des immigrants récents et 10 % pour les immigrants arrivés entre 1996 et 2001).

Les familles d’immigrants récents avec enfants ont légèrement plus tendance à avoir plus de deux enfants à la maison que les familles d’origine canadienne avec enfants. Pas moins de 25 % des familles d’immigrants récents avec enfants en comptent trois ou plus, soit deux fois plus que les familles d’origine canadienne. Le nombre d’enfants varie selon l’âge des parents; plus ces derniers avancent en âge, plus le nombre d’enfants diminue. On observe un contraste frappant chez les familles de personnes âgées. Chez les familles de personnes âgées immigrées ayant des enfants à la maison, trois sur dix ont deux enfants et un peu plus de une sur dix en a trois. Chez les familles de personnes âgées d’origine canadienne, à peine une sur dix a des enfants à la maison et une proportion marginale en compte trois ou plus.

(28)

Tableau 4

Structure des ménages d’immigrants (selon la période d’immigration) et des ménages de personnes nées au Canada, 2001 (nombre et répartition en pourcentage)

Ménages familiaux Ménages non familiaux

Total des ménages familiaux Familles nucléaires Familles élargies Familles multiples Personnes seules Plusieurs personnes Tous les ménages Ménages Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nb % Nés au Canada 648 470 61 610 640 57 33 630 3 4 210 0 359 230 34 55 540 5 1 063 240 100

Tous les immigrants 255 570 75 224 190 66 25 120 7 6 260 2 71 760 21 14 720 4 342 050 100

Immigrants antérieurs3 148 600 73 134 310 66 12 050 6 2 240 1 47 960 24 6 310 3 202 870 100

Immigrants récents4 106 970 77 89 880 65 13 070 9 4 020 3 23 800 17 8 410 6 139 180 100

Immigrants des années

1986-1995 65 280 79 55 600 67 7 830 9 1 860 2 13 450 16 4 030 5 82 760 100

Immigrants des années

1996-2001 41 710 90 34 300 59 5 260 9 4 150 7 10 340 18 4 390 8 58 440 100

Tous les ménages 908 080 64 838 660 59 58 940 4 10 480 1 437 500 31 71 780 5 1 417 360 100

Source : Citoyenneté et Immigration Canada.

3

Les immigrants antérieurs sont ceux qui sont arrivés avant 1986.

4

(29)

Tableau 5

Familles ayant un enfant jamais marié vivant à la maison, selon l’âge du conjoint le plus âgé ou du parent seul, 2001 (nombre et répartition en pourcentage)

Nb % Nb %

Tous les âges (y compris 15-24 ans)

Un enfant 194 080 48 30 930 38

Deux enfants 160 310 39 30 050 37

Trois enfants ou plus 51 820 13 19 960 25

25-44 ans

Un enfant 85 410 39 19 770 39

Deux enfants 100 500 45 19 240 38

Trois enfants ou plus 35 770 16 12 050 24

45-64 ans

Un enfant 84 490 54 8 890 34

Deux enfants 56 120 36 9 810 37

Trois enfants ou plus 15 500 10 7 540 29

65 ans et plus

Un enfant 19 410 87 1 580 58

Deux enfants 2 650 12 810 30

Trois enfants ou plus 350 2 320 12

Source : Citoyenneté et Immigration Canada

1.9.2 LA SCOLARITÉ

Selon les données du recensement 2001, parmi la population active âgée de 15-64 ans, les immigrants de la région de Montréal sont surreprésentés aux deux extrémités du niveau de scolarité (Graphique 13a). Tandis que seulement 3,3 % des personnes nées au Canada ont un niveau de scolarité inférieur à la neuvième année et que 22 % ont un diplôme universitaire, ces proportions sont respectivement de 10,7 % et 27,7 % chez les immigrants. Par contre, les Canadiens de naissance sont proportionnellement plus nombreux à avoir complété des études de niveau secondaire et collégial : la part de ceux qui détiennent un diplôme secondaire est de 26,6 % et celle de ceux détenant un diplôme collégial ou d’une école de métier est de 35,5 % (comparativement à 20,3 % et 29,8 % pour les immigrants). Cependant, l’analyse par période d’arrivée montre que les immigrants récents (ceux qui sont arrivés entre 1996 et 2001) sont généralement plus scolarisés que les cohortes précédentes d’immigrants et les Canadiens de naissance. En effet, 41 % d’entre eux possèdent un diplôme universitaire contre 20,8 % pour les Canadiens de naissance et environ 25 % et 28 % pour les cohortes d’immigrants arrivées respectivement avant 1986 et entre 1986 et 1996. De moins en moins

(30)

d’immigrants récents arrivent avec un niveau de scolarité inférieur à la neuvième année. Par exemple, pour les immigrants qui sont arrivés avant 1986, 13,4 % d’entre eux ont un niveau de scolarité inférieur à la neuvième année, alors que cette proportion n’est que de 5,6 % pour la cohorte de 1996-2001.

On observe aussi des différences entre les femmes et les hommes aussi bien chez les Canadiens de naissance que chez les immigrants (Graphiques 13b et 13c). Par exemple, chez les non-immigrants, les femmes ont davantage atteint les niveaux secondaire, collégial et universitaire (respectivement 27 %, 37 % et 22 %) que les hommes (26 %, 34 % et 20 %). Ceci n’est pas le cas pour les immigrants. En effet, la proportion des femmes immigrantes détenant un diplôme universitaire est de 26 % contre 29 % chez les hommes. De même, la proportion des femmes immigrantes ayant moins de 9 ans d’éducation est un peu plus élevée que celle des hommes immigrants (11 % contre 10 %).

Graphique 13a

Répartition par pourcentage des 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001

0 10 20 30 40 50

Nés au Canada Ensemble des immigrants

A dmis avant 1986 A dmis entre 1986 et 1995

A dmis entre 1996 et 2001

M o ins que 9e année Seco ndaire no n terminé Dilpô me d’ études seco ndaires Diplô me d’ un co llège Grade universitaire

Graphique 13b

Répartition par pourcentage de la population féminine de 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001

0 10 20 30 40 50

Nées au Canada Ensemble des immigrantes A dmises avant 1986 A dmises entre 1986 et 1995 A dmises entre 1996 et 2001

M o ins que 9e année Seco ndaire no n terminé Dilpô me d’ études seco ndaires Diplô me d’ un co llège Grade universitaire

(31)

Graphique 13c

Répartition par pourcentage de la population masculine de 15-64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, 2001

0 10 20 30 40 50

Nés au Canada Ensemble des immigrants A dmis avant 1986 A dmis entre 1986 et 1995 A dmis entre 1996 et 2001

M o ins que 9e année Seco ndaire no n terminé Dilpô me d’ études seco ndaires Diplô me d’ un co llège Grade universitaire

1.9.3 LE REVENU

En 2000, les ménages d’immigrants récents (arrivés depuis 1986) gagnaient en moyenne presque 44 800 $, soit 82 % du revenu moyen des ménages dont le principal soutien était né au Canada. Ceux arrivés très récemment (1996 à 1999) avaient un revenu correspondant à seulement 60 % du revenu des ménages d’origine canadienne. Toutefois, le revenu des ménages d’immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1986 est légèrement supérieur à celui des natifs (Tableau 6).

Tableau 6

Revenu moyen des ménages (immigrants et non-immigrants), 2000

Revenu

Nés au Canada 54 360 $

Immigrants admis avant 1986 59 690 $ Immigrants récents (admis en 1986 et après) 44 780 $ Immigrants des années 1986-1995 46 880 $ Immigrants des années 1996-1999 32 150 $

Tous les ménages 53 730 $

Source : Citoyenneté et Immigration Canada

De façon générale, la distribution du revenu des ménages d’immigrants admis dans le pays avant 1986 diffère peu de celle des Canadiens de naissance (Graphique 14a). Par contre, une proportion de 30 % des ménages d’immigrants arrivés depuis 1986 disposent d’un revenu inférieur à 20 000 $, comparativement à 21 % des ménages natifs du Canada. Comme le montre le graphique 14a, les ménages regroupant des immigrants admis entre 1996 et 1999 sont les plus affectés, puisque plus de 50 % de ces ménages gagnent moins de 20 000$ par an et moins de 5 % gagnent 80 000$ et plus.

(32)

Les immigrants admis après 1986 ont plus tendance que les immigrants antérieurs et les personnes nées au Canada à vivre dans une famille dont le revenu est inférieur au revenu familial médian, ou, s’ils ne vivent pas dans une famille, à gagner un revenu inférieur au revenu médian des personnes hors famille (Graphique 14b). Ils sont également plus susceptibles d’avoir un revenu inférieur à la moitié du revenu médian ou de vivre dans une famille ayant ce niveau de revenu. Le pourcentage des immigrants disposant d’un revenu se situant dans les tranches inférieures de revenu décroît avec la durée du séjour au Canada.

Graphique 14a

Distribution du revenu des ménages (immigrants et non-immigrants)

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6

Nés au Canada Immigrants admis

avant 1986 Immigrants admis en 1986 et après Immigrants des années 1986-1995 Immigrants des années 1996-1999 0 - 19 999 20 000 - 39 999 40 000 - 59 999 60 000 - 79 999 80 000 et plus Graphique 14b

Distribution du revenu des ménages (immigrants et non-immigrants)

Source : Citoyenneté et Immigration Canada

1.9.4 LES PROFESSIONS

Sur les 621 885 immigrants recensés en 2001 dans la RMR, 348 200 (soit 56 %) sont âgés de 15 ans et plus et ont une profession. Selon le graphique 15a, le secteur de la vente et des services emploie la plus grande proportion des hommes (20 %) et des femmes immigrantes (22 %). Une proportion comparable de femmes (21 %) travaille dans le

(33)

secteur des affaires, finances et administration; mais plus de la moitié d’entre elles (51 %) sont des employées de bureau et 23 % sont des secrétaires. Les hommes immigrants ne sont que 9 % à travailler dans ce secteur; 54 % d’entre eux y travaillent comme employés de bureau et 24 % comme professionnels en gestion des affaires et en finance. Par contre, une importante proportion d’hommes (16 %) est employée dans le secteur des métiers de transport et de la machinerie, secteur qui n’emploie que 2 % de la main-d’œuvre féminine immigrante. La gestion est le secteur qui emploie la troisième plus grande proportion des hommes immigrants (14 %) dont plus de la moitié travaillent comme directeurs spécialistes, le tiers comme directeurs des ventes, de la restauration et des services d’hébergement et 16 % comme cadres. Par contre, la gestion n’emploie que 7 % des femmes immigrantes.

Graphique 15a

Répartition de la population par profession (%), 2001

0 5 10 15 20 25 30 35

Homme Femme Homme Femme

Immigrants Non-immigrants

Gestio n A ffaires, finance et administratio n

Sciences naturelles et appliquées et pro fessio ns apparentées Secteur de la santé Sciences so ciales, enseignement, administratio n publique et religio n A rts, culture, spo rts et lo isirs

Ventes et services M étiers de transpo rt et machinerie

P ro fessio ns pro pres au secteur primaire Transfo rmatio n, fabricatio n et services d'utilité publique

Les hommes immigrants sont aussi nombreux à travailler dans le secteur de la transformation, de la fabrication et des services d’utilité publique (13 %), mais seulement 9 % de ceux qui travaillent dans ce secteur occupent un poste de surveillant et le reste sont des manœuvres (22 %), des monteurs dans la fabrication (23 %) et des opérateurs de machines (45 %). Les femmes immigrantes sont aussi nombreuses à travailler dans ce secteur (17 %) et se trouvent employées principalement comme opératrices de machines dans la fabrication (65 %) et comme manœuvres dans la transformation (21 %).

(34)

Cette répartition diffère de celle des non-immigrants dans le sens où la proportion de ces derniers travaillant dans le secteur des affaires, finance et administration est beaucoup plus élevée aussi bien pour les hommes (12 %) que pour les femmes (32 %). Également, la proportion des non-immigrants travaillant dans le secteur de la transformation, fabrication et des services d’utilité publique est beaucoup moins forte, puisque seulement 7 % des hommes non-immigrants (contre 13 % des hommes immigrants) et seulement 4 % des femmes non-immigrants (contre 17 % des femmes immigrantes) travaillent dans ce secteur.

Les différences entre immigrants et Canadiens de naissance semblent être moins importantes dans les autres secteurs d’emploi. Notons, entre autres, de faibles écarts en ce qui concerne le domaine des arts, de la culture, des sports et des loisirs. Ce domaine emploie 2,7 % des hommes immigrants et 3,7 % des femmes immigrantes en comparaison avec 3,7 % des hommes immigrants et 4,6 % des femmes non-immigrantes. Il est à noter que les minorités visibles sont largement représentées dans le groupe des immigrants de ce secteur, puisqu’ils constituent 35 % du total des immigrants travaillant dans le domaine des arts et de la culture et 40 % des immigrants travaillant dans le domaine des sports et loisirs (Graphique 15b). Leur proportion au sein du groupe des non-immigrants s’élève à seulement 2 % pour chaque domaine. Le domaine des sciences sociales, de l’enseignement, de l’administration publique et de la religion présente des caractéristiques semblables : les proportions d’hommes œuvrant dans ce secteur sont légèrement supérieures chez les immigrants par rapport aux non-immigrants et on observe la relation inverse chez les femmes.

Graphique 15b

Nombre d’immigrants et non-immigrants travaillant dans les domaines des arts, culture, sports et loisirs selon l’appartenance à un groupe de minorités visibles, 2001

0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 Personnel prof essionnel des arts et de la culture Non immigrants Total des A rts, culture, sports et loisirs Personnel prof essionnel des sports et loisirs

(35)

1.9.5 LE CHÔMAGE

Les immigrants dans la région de Montréal sont confrontés à un taux de chômage plus élevé par rapport aux non-immigrants (Graphique 16a). En 2001, alors que le taux de chômage de ces derniers n’était que de 6,2 %, celui des immigrants s’élevait à 12 %. Les jeunes de 15-24 ans étaient les plus affectés aussi bien chez les immigrants que chez les non-immigrants mais on constate un écart très important entre ces deux groupes. Pour une personne immigrante âgée de 15 à 24 ans la chance de se trouver en chômage était de 19 % pour les hommes et de 17 % pour les femmes. En contraste, pour une personne du même groupe d’âge née au Canada, cette probabilité n’était que de 12,3 % pour les hommes et 9,6 % pour les femmes.

L’écart du taux de chômage entre immigrants et non-immigrants persiste aussi pour le groupe des 25 ans et plus. Les hommes immigrants de ce groupe d’âge avaient un taux de chômage de 11 % en 2001 (comparé à 5,4 % pour les non-immigrants) et pour les femmes immigrantes ce taux s’élevait à 12 % (comparé à 5,1 % pour les non-immigrantes). Les immigrants dont l’arrivée remonte à seulement quelques années sont plus souvent au chômage que ceux qui se trouvent au pays depuis plus longtemps (Tableau 7). Par exemple, le taux de chômage des immigrants très récents oscille entre 21 % et 24 %, selon le groupe d’âge et le sexe. Les personnes ayant immigré avant 1996 présentent un taux de chômage beaucoup plus faible, bien qu’il soit encore plus élevé que celui des personnes nées au Canada. Il semble donc que, assez fréquemment, les immigrants vivent une ou plusieurs périodes de chômage pendant leurs premières années à Montréal avant de trouver un emploi stable.

Graphique 16a

Taux de chômage des immigrants et des non-immigrants, 2001

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 15 ans et plus 25 ans et plus Hommes 15 ans et plus Hommes 25 ans et plus Femmes 15 ans et plus Femmes 25 ans et plus Immigrants Non-immigrants

(36)

Tableau 7

Taux de chômage selon l'âge et le sexe de la population active, née au Canada ou immigrante par période d'arrivée, 2001.

15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans Total

Femmes Nées au Canada 10 5 5 6 Immigrantes 17 14 10 13 Admises avant 1986 14 9 8 9 Admises 1986-1995 15 14 14 14 Admises 1996-2001 24 24 23 24 Hommes Nés au Canada 12 6 5 7 Immigrants 19 13 9 12 Admis avant 1986 18 7 7 7 Admis 1986-1995 18 12 12 13 Admis 1996-2001 22 21 22 21 Total Nés au Canada 11 5 5 6 Immigrants 18 13 9 12 Admis avant 1986 16 8 8 8 Admis 1986-1995 17 13 13 13 Admis 1996-2001 23 22 22 22

Source : Citoyenneté et Immigration Canada

1.9.6 L’EMPLOI

En 2001, le taux d’emploi des 15-64 ans chez les immigrants était inférieur à celui des immigrants (Graphique 16b). En effet, il était de 52 %, contre 63,4 % pour les non-immigrants, soit une différence de plus de 11 points. Cette différence s’élargit pour les 15-24 ans puisque 42 % des immigrants de ce groupe d’âge, contre 58,4% des non-immigrants, occupaient un emploi. Les femmes en général sont plus affectées que les hommes. Pendant que 45 % des femmes immigrantes (contre 58,2 % des non-immigrantes) travaillaient en 2001, cette proportion était de 68 % pour les hommes immigrants (contre 74 % des hommes non-immigrants).

(37)

Graphique 16b

Taux d’emploi des immigrants et des non-immigrants, 2001

0 10 20 30 40 50 60 70 80 15 ans et plus 25 ans et plus Hommes 15 ans et plus Hommes 25 ans et plus Femmes 15 ans et plus Femmes 25 ans et plus Immigrants Non-immigrants

Les immigrants très récents ont un taux d’activité inférieur à celui des personnes nées au Canada (Tableau 8). L’écart est de 19 points de pourcentage pour les femmes et de 8 points pour les hommes. Le taux d’activité des immigrants établis au Canada depuis longtemps ressemble à celui des personnes nées au Canada, mais les femmes immigrantes continuent d’accuser un taux inférieur à celui des femmes d’origine canadienne. Dans les trois groupes d’âge, on constate que plus la durée de séjour au Canada est longue plus les immigrants ont un taux d’activité élevé. Toutefois, on remarque que les immigrantes ont un écart plus important à combler. Le taux d’activité a augmenté considérablement de 1996 à 2001. Il a grimpé d’environ 5 points de pourcentage pour toutes les catégories de femmes ou presque. Chez les hommes, ce sont les immigrants très récents qui ont connu la plus forte hausse du taux d’activité, soit 5 %, comparativement à 1 % chez les natifs du Canada et 3 % pour ceux qui ont été admis entre 1986 et 1995.

(38)

Tableau 8

Taux d’activité selon l'âge et le sexe de la population active, née au Canada ou immigrante par période d'arrivée, 2001.

15-24 ans 25-44 ans 45-64 ans Total

Femmes Nées au Canada 65 84 63 73 Immigrantes 49 70 60 63 Admises avant 1986 65 79 61 67 Admises 1986-1995 50 70 59 63 Admises 1996-2001 40 58 50 54 Hommes Nés au Canada 66 93 78 82 Immigrants 52 87 80 80 Admis avant 1986 67 90 80 83 Admis 1986-1995 52 89 81 79 Admis 1996-2001 45 81 76 74 Total Nés au Canada 66 88 70 78 Immigrants 51 78 70 71 Admis avant 1986 66 85 70 75 Admis 1986-1995 51 79 70 71 Admis 1996-2001 43 70 63 64

Source : Citoyenneté et Immigration Canada

1.9.7 LA SITUATION SOCIOÉCONOMIQUE DES IMMIGRANTS : UN PORTRAIT NUANCÉ, QUI S’AMÉLIORE AVEC LE TEMPS

Tout compte fait, en tenant compte des divers indicateurs de la situation socioéconomique que nous avons examinés, nous nous trouvons devant un portrait plutôt nuancé. Sur le plan de la scolarité, on note chez les immigrants un taux plus fort de personnes ayant une scolarité inférieure à la 9e année que chez les natifs mais, par ailleurs un taux beaucoup plus important de personnes ayant un diplôme universitaire, particulièrement chez les nouveaux arrivants les plus récents. En ce qui concerne les revenus, si dans l’ensemble le revenu moyen des immigrants se situe à 82 % de celui des non-immigrants, il est plus faible chez les nouveaux arrivants (60 %) et, au contraire, plus élevé chez les immigrants dont la date d’arrivée est antérieure à 1986. Pour ce qui est des professions, nous avons noté que par rapport aux natifs les immigrants sont moins présents dans le secteur des affaires, de la finance et de

(39)

l’administration et plus présents dans celui de la transformation, de la fabrication et des services d’utilité publique; par contre, les proportions des deux groupes sont relativement semblables dans le secteur des arts, de la culture, des arts et des loisirs et dans celui des sciences sociales, de l’enseignement, de l’administration publique et de la religion. Ces deux derniers secteurs sont, à notre sens, susceptibles de recruter davantage de personnes intéressées aux activités culturelles, dont le théâtre, que d’autres secteurs d’activité.

Dans l’ensemble, le profil socioéconomique de la population immigrante qui se dégage comporte des points forts tels le haut niveau de scolarité, par exemple, et des points faibles tels les revenus plus bas et les niveaux élevés de chômage, mais il s’agit là de désavantages qui ont tendance à s’effacer avec le temps.

1.10 La répartition spatiale des immigrants en 2001

Nous avons vu précédemment que les immigrants constituent plus de 18 % de la population de la région de Montréal. Mais, dans la majorité des 68 zones géographiques de la RMR5, la proportion des immigrants est supérieure à la moyenne de la région. Sur les 68 zones 43 ont une proportion supérieure à la moyenne comme on peut le constater au tableau 9. La plus grande proportion d’immigrants se trouve dans le quartier Parc-Extension où 62 % de la population est d’origine étrangère. De façon générale, les plus fortes proportions se trouvent dans les zones suivantes : Parc-Extension, Savane, Saint-Laurent, Parc-Kent, Snowdon, Saint-Michel, Lincoln-Tupper, Cartierville, Loyola, Université de Montréal et Côte-Saint-Luc, Hampstead, Montréal-Ouest. Dans beaucoup d’autres zones sur l’île de Montréal, notamment à Dorval-L'Île-Dorval, Beaconsfield-Baie-d'Urfé, Pointe-Claire, Anjou, Rosemont, Petite-Patrie, Mercier/Hochelaga-Maisonneuve et Verdun, la proportion des immigrants tourne autour de la moyenne de la région. Les plus faibles proportions se trouvent dans les banlieues des rives nord et sud sauf à Brossard et Chomedey où l’on note une forte concentration d’immigrants. La carte 2 fournit un aperçu du degré de concentration de la population immigrante par zone.

5

Ces zones ont été établies par une équipe de l’INRS-UCS dans la première phase de l’Atlas de l’immigration de la RMR de Montréal en 2001.

(40)

La carte 2 traduit bien la tendance à la concentration des immigrants sur l’île de Montréal, notamment dans les quartiers du centre-ouest de l’île tels Parc Extension et Côte-des-Neiges et les anciennes municipalités telles Saint-Laurent et Côte Saint-Luc. À l’inverse, la relative absence des immigrants caractérise les banlieues des rives nord et sud à l’exception de Brossard et Chomedey.

Carte 2

Figure

Graphique 5a  Pyramide des âges 1996
Graphique 5c  Pyramide des âges 2006
Graphique 9  Soldes migratoires, 1986 à 2005  -20000-10000010000200003000040000 1986 -87 1988-89 1990-91 1992-93 1994-95 1996-97 1998-99  2000- 01  2002-03  2004-05
Tableau 1  Période d’immigration (%)     1991  1996  2001  Avant  1961  22,9 16,9 13,3  1961-1970  20,2 16,7 14,4  1971-1980  23,7 19,7 17,1  1981-1990  33,3 23,8 20,6  1991-1995 – 22,9  16,2  1996-2001 –  – 18,4

Références

Outline

Documents relatifs

Des examens spécifiques à votre état de santé peuvent éventuellement être prescrits par l’anesthésiste ou votre chirurgien.. Une infection urinaire peut faire

A permanent strain, which is not of viscous nature (in the Boltzmannian sense) but which depends on the stress applied formerly, exists in et and ei. De- formation of senescent or

Cette intervention, consacrée à la revivification de la langue arabe par une approche plurilingue, sera étayée par le biais de deux cas d’étude, l’un se rapportant

Les philosophes des Lumières souhaitent construire une société nouvelle, éclairée par le savoir, dans laquelle les hommes peuvent accéder à la liberté.. Ils mettent l’accent

Ils sont alimentés par les idées des Lumières qui souhaitent plus de justice et remettent en cause la division de la société.. Dans tout le pays, des représentants de chaque ordre

Pour faire revenir le calme, les députés de l’Assemblée Nationale Constituante proclament, dans la nuit du 4 août 1789, la fin des droits.. féodaux et

D’une part, des modérés comme La Fayette souhaitent que le roi conserve son pouvoir et le partage avec l’Assemblée nationale.. D’autre part, des révolutionnaires plus

Au cours de l’année 1792, les relations sont très tendus entre la France et les monarchies voisines, qui craignent que la Révolution arrive chez eux.. Les nobles français, qui