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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Pourquoi voul(i)ez vous liquider l'Éducation Nationale Française ?

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Texte intégral

(1)

PoURQ.Uot vout(r)EZ-vous.

UQUtDE~

t'E.llUQATtON NATrONAtf

F~NQAIS.f

'

Dans le Monde de l'Education de Sept 98, Mme D. Sallenave écrit qu'une grande partie des professeurs est "persuadée à juste titre que l'abandon des prin-cipes fondateurs d'une instruction PUBliQUE serait une erreur éthique et politique dont les conséquences frapperaient surtout ceux dont l'ECOLE est 1 'unique ···recours ; •. Et èlle ajoute un peu plus loin 1

' Du refus que

manifestent ces professeurs lucides et courageux, on ne tient pas compte : on tente plut6t de faire passer leur résistance pour une obstination désuète, une " crispa-tion "pour tout dire un comportement réaccrispa-tionnaire " et conservateur. Bref, ils seraient, soit disant, opposés a toute évolution.

Notre Association ose penser que l'Education Nationale Française a fait ses preuves et continue de les faire. N'est-elle pas enviée et copiée par nombre de pays étrangers. Mais pour combien de temps encore ?

Nous sommes fiers de l'E.N. française. Nous nous battons tous les jours pour faire évoluer et faire en sorte que les jeunes qui nous sont confiés réussissent dans les meilleures conditions et ce n'est pas facile. Nous sommes sur le terrain tous les jours et nous sommes parfaitement conscients des besoins et des pro-grès constants, journaliers, nécessaires. C'est pour tout cela que nous nous battons.

Or le M.E.N. et son Ministre n'ont de cesse, abrités derrière une invraisemblable quantité de Rap-ports commandités, de faire accroire qu'il n~y aurait rien de bon actuellement dans l'Education Nationale Française. Nos ingénieurs seraient donc si mauvais que cela ? Nos médecins ? Nos chercheurs ? Nos ensei-gnants ? Nos pédagogies ? ... Pourquoi un tel acharne-ment ? Pourquoi une telle précipitation ? Pourquoi une telle obstination à refuser la concertation ? Un en-semble d'attitudes difficilement acceptable et, surtout peu exemplaire, confirmé par un entretien accordé au Monde en Nov. 99, à la veille du Salon de l'Education, par le Ministre qui " ne croit pas aux réformes qui se font dans le consensus ". Un beau modèle de

démocra-ti. ' e.

. Hors concertation, avec les associations de spé-cialistes et avec les syndicats, le ministre a décidé unila-téralement que " le " remède à tout ces maux, serait

par

M LETOURNEAU

d'étouffer le corps professoral et ses professeurs, l'ins-pection pédagogique et ses inspecteurs (causes, bien sûr, de ce que l'E.N. française est devenue !). Après quoi il ne restera plus qu'à poursuivre le démantèle-ment des collèges, des lycées, des CPGE, des STS, des grandes éçoles ... Bref, LIQUIDER .L'ECOLE fran-çaise au profit d'ùn. Système ultra-libéral dont on connaît les aboutissants. Là, où le service public de l'E.N. remplissait ses fonctions démocratiques et d'as-censeur social, des services privés marchands prendront le relais mais seulement pour les plus fortunés : les riches avec les riches, les pauvres avec les pauvres ...

Un SYSTEME EDUCATIF ultra-libéral et

destruc-teur •••

Une certitude, sur cette voie, notre E.N. ne sera plus dans quelques années qu'une" éducation" vassali-sée, soumise aux bons vouloirs de " chefs régionaux " et aux lois mercantiles. Quant aux disciplines jugées non rentables, telles des marchandises sans espoir de bénéfice, elles seront exclues du " marché pédagogique ". Pour exemple les langues, les STI, les Technologies, les Arts, les Lettres, la Philosophie .. . !

En Fv. 98,

Un

premier rapport, le rapport Pair, (sur la rénovation du service public de l'E.N.) dressait déjà les grandes lignes d'un nouveau service " public " régionalisé. Lancé comme des pistes à explorer, ce pro-jet apparaît comme un" propro-jet clés en main" mettre en oeuvre sans concertation.

Puis les rapports Bancel (Rôles, missions , temps de travail des professeurs, encadrement ... ), Blanchet (Rôles, missions, temps de travail, carrière, autorité des chefs d'établissements ... ), Monteil (Evaluation et nota-tion des professeurs ... ), Dasté (Rôles, missions, temps de travail, carrière des inspecteurs pédagogiques ... ) ainsi que le rapport Meirieu (Elèves, lycées ... ), le rap~

port Dubet (Elèves, collèges ... ), le rapport Marois et Forestier (Enseignement professionnel et technologique ... ) n'ont fait que confirmer nos craintes. La démolition de l'E.N. française est bien engagée :

-1- Au devant des " élèves " devenus des jeunes seraient placés des vacataires (actuellement contrat de

(2)

-200H 1), des emplois-jeunes, des contractuels, des inter-venants, des chargés d'animation ...

Les cours seraient des " cours-télévisés " ou des cassettes vidéos fournies par le CNDP (ou par réseau intranet). Les exercices seraient élaborés par des équipes extérieures au lycée d'enseignement.

Ces personnels, " animateurs-surveillants-répé-titeurs ", seraient recrutés localement sans véritable compétence et sans stabilité de l'emploi, donc vulné-rables et prêts à toute compromission.

-2- Des" professeurs" (non fonctionnaires ?) seraient recrutés et affectés à des bassins de formations. Ils seraient chargés de la tutelle pédagogique dans les collèges et les lycées et, les vacataires seraient chargés de toutes les autres activités : TP, TD, surveillances, travaux divers administratifs, ...

Dans l'Express du 24/02/00 on peut lire cette ré-ponse du Ministre "Quand j 'aurai fini mon travail, 1 'école ne sera plus la même. Il n

y

aura plus de ges-tion centralisée de 1 'Education Nationale. Nous avons déjà déconcentré 1 'administration cèntrale, et nous dé-centralisons maintenant la gestion des rectorats. Envi-ron 500 "bassins" d'éducation vont être créés, où

1 'école, le collège et le lycée travailleront en coordina-tion et mettront en commun leurs ressources pour assu-rer, par exemple, les remplacements sans avoir à pas-ser par l'académie. C'est un changement radical! Les chefs d'établissements, eux aussi, vont gagner en auto-nomie".

-3- Les moyens (DHG, Budgets, ... ) seront assu-jettis au projet pédagogique de 1 'établissement scolaire adopté par le CA puis négocié avec le Rectorat. Avec pourquoi pas une prime au meilleur scénario ? à la meilleure mise en scène?

-4-Les " diplômes " seraient pour la part essen-tielle sous forme de CCF (Contrôle en Cours de Forma-tion) ou/et CC (Contrôle Continu). L'évaluation se fe-rait sur les compétences et non plus sur les savoirs.

-5- La hiérarchie serait à deux étages.

Un premier, au niveau" académique". Ces res-ponsables (l'équivalent des I.A, Inspecteur d'Acadé-mie) seraient chargés de faire appliquer ·les réformes dans les écoles, les collèges et les lycées ! Aidés en cela par les chefs d'établissement devenus puissants, puis-qu'ils seraient les interlocuteurs directs tant pour lapé-dagogie (notation, orientation, ... ), que pour la carrière (embauche, statut, ... !) des " chargés des activités d'éducation ".

Ainsi, le paysage pédagogique de chacun des 500 bassins prévus (constitués d'un ensemble géogra-phique " écoles+collèges+lycées " ) se dessine claire-ment. Tout devient possible ! Gare aux réfractaires 1

Gare aux initiatives personnelles !! Gloire au seigneur des lieux ! ! !

Un second, toujours au niveau " académique " serait composé de responsables chargés de veiller à la mise en place des nouvelles pédagogies. Il s'agirait d'" Inspecteurs territoriaux " ( qui marquerait 1' extinction des IPR et des IEN !)

Dès lors, plus rien, à partir de cette organisation, ne pennet d'entrevoir une autre issue que la régionali-sation des recrutements, des formations, des moyens, des contenus, des établisseniènts . . . (Cf EXpress du 24/02/00)

INSPECTION ••• vers un corps unique !

3 000 inspecteurs pour 725 000 professeurs envi-ron. Des chiffres bruts, avec lesquels il ne faut pas faire n'importe quoi! (Ex: 725000/3000

=

241,6 ... 1!)

Le Ministre met à 1' écart autant qu'illui est pos-sible les différents corps de notre inspection pédago-gique avant de proposer une refonte importante de ce corps. Pourquoi là encore faut-il tout détruire, et mettre à la place une seule inspection pour l'école+collège+ lycée?

La presse, et en particUlier " Le Monde de l'Education ''de Mars 2000, se met au diapason (du Ministre) en titrant "Inspection : le règne de l'hypo-crisie ".

Ainsi, dès le chapeau d'entrée, ce journal fixe la -teneur des articles qui suivront. '1nfantilisahte, 1

'ins-pection des enseignants est-elle encore utile ? Peut-elle être efficace lorsqu 'elle n'intervient que tous les trois, cinq, voire douze ans? A-t-elle un sens lorsque la visite de l'inspecteur se limite à quelques dizaines de minutes et se conclut par une note, forcément en hausse ? Parce qu'elle ne permet pas de valoriser les profs qui le méri-tent, parce qu'elle ne réussit pas à soutenir ceux qui sont en difficulté, l'inspection ne remplit pas sa mis-sion. Au détriment des enseignants, des inspecteurs et du système scolaire dans son ensemble. Trop peu nom-breux, les inspecteurs n'ont pas les moyens d'évaluer sur le fond le travail des enseignants. Souvent déni-grés, ·les profs ont tout intérêt à être évalués, indivi-duellement ou par équipe, pour faire taire les critiques. A défaut, il risque de s'instaurer une évaluation oc-culte, plus pernicieuse, moins juste encore.".

Que penser de cette virulence ? voire de ce règle-ment de compte ? ·

.&tlp 11'1'1

info -

N°83 - Jv. Fév. - 2000

(3)

Nous répondrons d'abord à Mmes et Mrs les journalistes (R Barroux ; L Branner ; M Baumard ; L Cédelle ; M Bulard; A Klarsfeld ; F Basset) ayant parti-cipé à ce dossier que nous sommes PROFESSEURS et non pas "prof.", comme d'autres ne sont pas "flic",

"pute", ou ...

Notre inspection générale pédagogique a des dé-fauts, comme tout système, mais est-elle aussi mauvaise que cela?

Certains pourfendeurs (et ils sont nombreux), tels de mauvais élèves, souhaitent régler les comptes à

ces professeurs dont ils estiment qu'ils sont principale-ment la cause de leurs échecs scolaires, et/ou de l'échec éducatif de leurs enfants, et/ou de l'échec de leurs ambi-tions, ... Ils rêvent de se substituer à l'Inspection Péda-gogique actuelle et expliquent à qui voudra les écouter qu'ils ont" la" solution, et qu'il s'agit, bien évidem-ment du remède llliracle 1

Tous les jours, à chaque heure de classe nous sommes jugés et à chaque séquence d'enseignement dé-marre une nouvelle bataille devant un nouveau public. Les élèves dans leur grande majorité n'ont pas lors de leurs dernières manifestations rejetés les professeurs .... Ils en ont même demandé plus !

CC et de justifier 1 'exclusion de certaines disciplines ? Demandez-vous, quel sera le sort des STI ?

(même si actuellement les baccalauréats technologiques et professionnels ne sont pas sur la table des discus-sions) ; des Arts ? ; des langues à l'exception de l'an-· glais (ou de l'américain! ) ? ; des Lettres (suppression de la dissertation à la rentrée 2000 ?) ; ...

POSTES AUX CONCOURS ...

Environ 2700 postes en moins cette année (soit

-Mécanique 61 10

- Cénie Mécanique

52

13

- Génie électrique 14

- Génie électronique et informatique 20 - Génie électrotechnique et électro- 27 nique

A ces donneurs de leçons, nous leur offrons vo-lontier, quand bon il leur semblera, une semaine

gra-tuite face à nos élèves avec bien entendu un bilan sur - Technologie 240 75 70 leurs prestations écrites et orales, sans oubfier les cor-

1---+---f---+---1

rections de copies, les préparations, les réunions, et ·Génie civil · 44 10 9

autres tâches...

1---+---f---+---t

RUMEURS SUR LE BAC ••• de 2002

(Pourquoi 2002 ? Echéances électorales obligent !) Lors du· Salon de l'Education, le Ministre en a profité pour réitérer ses critiques sur le baccal~ùréat :

- Un examen final qui ne permet pas d'évaluer l'ensemble du travail de l'année et plus particulière-ment les travaux de TD et de TP ;

- Un examen couperet ;

-Un examen comportant trop d'épreuves ; - Un examen trop cher ...

Bref, le baccalauréat français est, lui aussi, à ré-nover!

Il semblerait qu'en Novembre une mission ait été commanditée. Les conclusions sont prévues pour Avril-Mai 2000 ·! Toute concertation retarderait ce pro-jet ! Y-a-t-il des professeurs dans cette commission ?

Y-a-t-il un autre objectif que de réduire le nombre d'épreuves, d'introduire une part majeure de CCF ou de

- Génie mécanique : - construction -productique - maintenance - Génie électrique : - électronique • électrotechnique - informatique et télématique - Génie industriel : -bois - matériaux souples -verre et céramique - structures métalliques - plastiques et composants - Génie industriel, matériaux moulés - Génie mécanique, microtechniques - - - A.tlll ll'irl

info-

N°83 - Jv. Fév. - 2000

45 6 60 12 20 7 55 13 15 6 12 5 1 4 10 1 2 2 1 1 1 1 1

(4)

- 12%, après - 11% l'an dernier !) c'est à dire 19830 postes mis aux concours au lieu de 225341'an dernier.

Sans oublier que tous les postes mis aux concours ne seront pas automatiquement pourvus par les jurys et que les recrutements régionaux sauvages de vacataires vont masquer les besoins réels.

Ne pas négliger, la suppression le 25 jv 2000, par le ministre, du Bureau qui gérait nationalement les stagiaires ...

FORMATION CONTINUE ••• à la réforme Allègre! B. O. N°46, 23 Déc .. 99, "Nouveaux dispositifS de formation continue année 2000-2001 "

B. O. N°3, 20 Jv. 2000, "Rentrée 2000 dans les écoles, collèges et lycées d'enseignement général et technologique "

Lire absolument ces deux B. O.

Une fois de plus il faut constater l'écriture préci-pitée de ces directives. Par exemple, la première phrase du B. O. N°3, pl17, signale que "La présente note de service traite de la préparation de la rentrée 2000 dans les écoles, les collèges et les lycées. Concernant 1 'en-seignement professionnel, des instructions complémen-taires paraîtront " !

n

n'est pas question de formations discipli-naires, malgré le titre racoleur "formation continue ",

pas plus que de permettre aux professeurs une mise à jour de leurs connaissances et de leurs méthodes

péda-gogiques.

Ces textes ne proposent pour l'année à venir que des formations de mise en application de la ré-forme du ministre, ••• avant d'en connaître les conte-nus disciplinaires !!! La logique de Mr Allègre est

peut~être qu'il n'y ait plus de contenu disciplinaire ? Nous approchons de Ubu Roi ...

Les méthodes pour imposer ces réformes sont précisées dans la lettre de cadrage adressée à la DESCO. "Rencontres, colloques disciplinaires, inter-disciplinaires, sur thèmes transversaux ... ". Tous les personnels de l'E.N. devront, pèle-mêle, supporter en masse cet endoctrinement :

- PNP (Plan National de Pilotage) :

Conférences Universitaires " sous forme · de cycles, de formations à distance (CNED, EAD}, de visioconférences, de diffusion de cassettes vidéo (CNDP)"

Séminaires nationaux qui auront " pour objectif d'expliciter les évolutions de la politique édu-cative, d'en préciser les enjeuX et les modalités de mise

en oeuvre " !

Universités d'été pour un "large public 150 à 200 personnes "par session. Elles doivent être

".favorables à une réflexion plus prospective et distan-ciée, à des approfondissements et de mises en perspec-tive " !1!

-PAF (Plan Académique de Formation)

Il doit être l' " expression locale de la politique ministérielle "!Conférences, colloques, auto-formation tutorée par TIC, ... , lUFM, CRDP, ...

Quant aux contenus, ils sont proposés par

".thèmes" "d'accompagnement de la réforme "sans apParemment se préoccuper de disciplines et de niveau d'enseignement !

En Lycée : 1PE ; Aide individualisée ; ECJS ; Evaluation ... Et pour les " séries technologiques, les actions de formation priviligient, pour les STL le dé-cloisonnement entre les diverses composantes de la technologie ... " ! ! ! !

En LP, toutes les actions sont issues de la Charte de 1 'Enseignement Professionnel Intégré : projets in-dustriels, projets pluridisciplinaires, stages en entre-prises, "organisation spatiale et temporelle ",évalua-tion, prévention des risques, ...

INRP ••• sciences de l'éducation et rien d'autre ••• Rappelons que Ph. Meirieu en est le directeur et adepte des" Sciences" dites de l'Education.

Jugez-en!

Un B.O., N° spécial, N°l Fév. 2000, "INRP :

. Préparation de la rentrée 2000. Appels d'offres"

L;INRP "propose pour la prochaine rentrée aux enseignants, cadres éducatifs, enseignants-chercheurs, de s'associer à ses travaux ". Les ensei-gnants seront soit détachés à plein temps, soit en demi poste, soir doctorants.

L'ensemble des propositions de travaux "à des orientations de recherche prioritaires et essentielles pour l'évolution du système éducatif"telles que.:

"-1- Evaluation des élèves et des établissements; -2- Usages éducatifS des technologies de 1 'information et de la communication,·

-3- Place et rôle de l'argumentation dans la classe; -4- Questions scolaires: enjeux philosophiques et de société,·

-5-lnnovation, recherche, formation etprojèssionnali-sation des enseignants;

-6- Structuration des connaissances et organisation des dispositifS d'enseignement ... ".

A.t119 6'1'11

irifo -

N°83 - Jv. Fév. - 2000

(5)

A l'offre : "Disciplines technologiques en Ly-cée " on peut lire par exemple " Ce(tte) candidat(e) participera ... à des recherches suries utilisations édu-catives des technologies de réseau, en particulier "les conditions d'appropriation d1nternet par les commu-nautés scolaires "." !

Sans surprise l Ces propositions sont le prolon-gement du livre de Ph. Meirieu " L'Ecole ou la guerre civile". Dans le N°75 de l'Adp STI info, nous vous invitions à lire ce livre assassin de notre Education Na-tionale. A noter que l'enseignement des sciences et des techniques n'y est même pas évoqué. Il ne paraît pas sans doute utile, dans le microcosme dit des " sciences de l'éducation" de former des ingénieurs, des techni-:-ciens, des concepteurs, des chercheurs, des inventeurs, des chefs de chantier, ...

RENTREE 2000 ••• exécutez les ordres ! CfB.O. N°3, Jv. 2000

Pour la classe de seconde une nouvelle grille sera applicable dès la rentrée 2000. "Celle-ci se dis-tingue de la précédente par un ajustement horaire en productique et par quelques différences dans 1

'organi-sation et l'intitulé des enseignements technologiques, modifications qui recouvrent des évolutions des conte-nus actuellement en cours d'élaboration par les groupes techniques disciplinaires concernés " (G'ID). Un comble ! Appliquez la réforme, rien que la réforme ... mais vous n'en connaîtrez le contenu que plus tard ! ! Au fait, quels ont les membres du G'ID ? Quel est le planning du ou des groupes de travail ?

"Au plan de 1 'organisation pédagogique des ly-cées, les proviseurs ont autorité pour ajuster et équili-brei'-l'offre d'enseignement et la demande des élèves

... ". Ces proviseurs "vellleront avec un soin tout parti-culierà un équilibre de l'offre d'enseignements à l'in-térieur de chaque bassin de formation et entre les diffé-rents bassins de formation de l'académie.". Ainsi

"Dans ces conditions, les familles et les élèves doivent être clairement informés que les couplages ne peuvent être offèrts partout.'' Et comme; si cela n'était pas suf-fisamment clair, notifié dans la marge de ce B. O. en vis à vis des lignes précédentes " ... et 1 'offre de formation des lycées ne peut être exhaustive ". A Lycée riche, tout devient possible .. A région pauvre, Ecole pauvre, Collège pauvre et Lycée pauvre ... Ajoutons une DHG insuffisante, un budget timide, un petit nombre d'ins-criptions d'élèves. L'assassinat des sections de STI peut commencer. Bien entendu

ce

ne sera pas de la faute du Ministre mais de celle des professeurs ...

Quant à la mise en application de ces " réformes Allègre " elle se fait au pas de charge, autrement dit, sans concertation ! Ci-dessou.S un calendrier

prévi-sionne! pour 1 'examen des nouveaux programmes et des nouvelles modalités du baccalauréat :

PROGRAMMES Envoi des textes 3Av.

Examen en CSL 25Av. 5Mai 7 Juin Examen par le CSE 4Mai 25Mai 29 Juin

CSL : Commission Spécialisée Lycées CSE : Conseil Supérieur de l'Education

BAC.·

29Mai 8Juin

· IUFM ••• pour

un

corps unique de socio-éducatifs ••• Refusé il y a quelques années, lors de la création des IUFM par les professeurs, ce projet pas très nou-veau donc, est servi à nounou-veau. Il propose une forma~

ti on " light ", orientée socio-éducative exclusivement, SANS FORMATION COMPLEMENTAIRE DISCI-PLINAIRE .. Scandaleux !

Sans doute n'a-t~on plus besoin que d'un corps unique d'éducatrices(eurs)?

Pour s'en convaincre, il suffit de lire dans la re-vue "Education infos " N°32 -Déc. 99 - de l' Acadé-mie d'AAcadé-miens les propos de la nouvelle directrice de l'IUFM d'Amiens sont clairs à ce sujet "La formation IUFM a un caractère essentiellement professionnel (elle prépare à un métier et non pas à l'obtention d'un diplôme supplémentaire). Il faudra donc répertorier les compétences antérieures des étudiants et individualiser leur parcours de formation. Apprentissage de 1 'autono-mie, travail en équipe, démarche de projet, appropria-tion des ifutils documentaires seront privilégiés ".

Par ailleurs, lors du recrutement d'entrée à

1 'IUFM, les textes officiels demandent expressément, de " tenir compte des expériences diverses de surveil-lance, d'animation ou de monitorat (par exemple en centre de loisirs ou en colonies de vacance), à égalité d'importance avec le cursus universitaire " ! ! ! !

Voilà, chers collègues, résumée la nouvelle ".formation " au " professorat ".

Pourquoi avons nous fait des Etudes Supé-rieures.? Pourquoi avons nous passé des concours natio-naux? Pourquoi est-il nécessaire d'avoir des compé-tences disciplinaires élevées dans la matière que l'on enseigne ? Pourquoi avec ces compétences, nous faut-il continuer, de préparer nos cours ?

Pour preuve : Cette semaine, j'ai eu la visite

(6)

d'un ancien élève de STS CPI.

n

est actuellement en Licence avec des résultats très irréguliers dans les diffé-rents modules. TI a pris l'option" enseignement" et doit pour cela effectuer, dès cette année un " stage " (de 40:ij si j'ai bien compris !) sur un site de son choix. Ce sera son ancien lycée, bien sûr. Son dossier, semble-t-il, lui permettra d'entrer à l'IUFM ! ! !

... Et d'être professeur, labélisé, sur dossier!?!? Pour toute information complémentaire sur la structure nouvelle des IUFM : Admission. Déroulement des stages. Répartitions des semestres (Pensez au rap-port Attali sur la nouvelle Université à l'Européenne) ! ! cf. http://www.education.gouv.fr/ dossierlrefiufmb.htm

TSA ••• mais pour combien de temps ?

QUe va-t-il advenir des TSA ? De bonne source, il semble qu'un groupe de travail disciplinaire est à la tâche pour une mutation en "Sciences de 1 'Ingénieur."

avec toutes les incidences associées.

Mais, au fait, quels sont les participants à ce groupe ? ... Des universitaires et pas de membre de l'inspection générale des STI, dit-on !

Et l'on pourrait parler de : CAPES et CAPET •••

MOUVEMENT 2000 •••

NOUVEAUX PROGRAMMES ••• TPE •••

NOUVEAUX BREVETS •••

En conclusion, j'emprunterai quelques interro-gations à Blaise lJachojèn -professeur de philosophie

Ecrire pour

l'

Atlll

11'1'1

info ...

au lycée Louise Michel de Gisors (Eure) - dans un article du Monde du sam 13 Mars 99:

((Sans doute, la jeunesse à laquelle nous faisons face résiste. Faut-il en conclure que cette jeunesse a raison, et que nous avons tort de vouloir la sortir de sa jeunesse ? Sans doute, il est difficile de lui enseigner les mathématiques, le français, 1 'histoire, la physique, la philosophie ... Mais cela a-t-il jamais été facile ? Faut-il considérer, avec les faiseurs de slogans, que la société d'aujourd'hui, c'est à dire, pour parler claire-ment, que 1 'on ne peut attendre et exiger la même chose des jeunes générations que de celles qui les ont précé-dées? "

"Est-il vraisemblable que des milliers de profes-seurs qui s.'apprêtent à défiler dans les rues se trom-pent contre tout le monde ?Est-il vraisemblable qu'ils soient les seuls, dans ce pays, à ne pas être frappées par la grâce du "bon sens" ? La réalité est que les professeurs, dans leur majorité, ne sont ni "pour" ni "contre" les quelques slogans et mesures volontaristes proposées récemment à la presse par le ministère. Leur révolte mal relayée par les syndicats, vient de plus loin et ne peut être réduite à un schéma manichéen. "

"Qu'est-ce qui est réellement "moderne"? Que doit-on attendre de 1 'ECOLE, si 1 'on se place, précisé-ment, du point de vue d'une exigence démocratique ?

L'école doit viser

à

libérer l'enfant. Mais la

façon la plus absurde de rendre un enfant

libre est de le laisser être ce qu'il est, à savoir

un enfant.

Il y a bien du respect dans l'idée que 1 'élève doit être instruit, guidé, sorti de sa sphère propre et de la tyrannie de son désir immédiat; et bien du mépris à considérer qu'il a vocation à rester dans son monde et à y faire régner sa loi, qui est celle de l'enfance". 0 M.L.

Références

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