Marignano
1515:
la
svolta
Atti
del
congresso
internazionale
Milano,
13
settembre 2014
a
cura
di
Marino
Viganô
«TRIVULZIAN§)
PT]BBLICAZIONI DELLA FONDAZIONE TRryULZIO
ilvt
tzro
)Yçrûô
htum12
É
5VirdMqroTriwlqlo
IU.ûino \f8aûèbræ13
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-(1616)
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(bTtiorQioilMagno
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ut5
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Jbp2015
Marignano
L515:
la
svoka
Atti
del
congresso
intetnazionale
Milano,
13
settembrc
2014
a. crtrz-
di Marino Viganè
Sessione
terza
I
Les précédents: la
bataille
de Ravenna
(1512)
Jonathan
Dumont
LabatailTe
de
Ravenne (11avd
1512)constitue
l'un
des tournantsdes ptemières «g-uerres d'Italie».
À
h
suite de cette coûteusevictoire
hançaise contre les
ttoupes
coaliséesdu
pape et de Ferdinandu
(irt)dâragon,
c'est eneffet tout
léchiqüer
politique
italien, dominépen-dant plus <le
dix
ans parla
Frunce,qui
setrouve
chamboulé.Or,
si ledéroulement de la bataille semble
aujourd'hü
telativement bien connu,notamment gtâce aux travaux de Stefano Meschinil, un âspect en
parti-culier mériterait davantage
d'attention
de lapatt
des spécialistes. Nousvoulons
pader desmultiples
relecturesdont fit
l'obiet
la bataille,im-médiatement aptès qu'elle eut lieu.
En
effet, les Françaisprirent
soin,dans les
jous
qui
suivirentleru victoite,
d'otganiserun
ensemble de cétémonies tenant à lafois
de la célébtation et des funérailles deGas-ton
deFoix,
duc deNemours
(1489-1512),legén&al
françaismott
àRavenne2. Cet ensemble de relectures symboliques s'avère
paticuliète-ment intéressant
pow
comprendre le sens que les Ftançais entendentdonner à leur victoit
e
et,pattaît,
à leurs conquêtes italiennes. Mais lessuiets de
Loüs
xtt ne soflt pas les seuls à tenter de s'approprietl'événe-ment. Les pattisans du pape et du
roi
d'Aragon publient, dans les moisqui
suivent, de nombreuses pièces de circonstanceqü
infotment
lelecteur sur l'événement
tout
enl'interprétant
en faveur de leur camp.Nos propos
sur la bataille de Ravenne seront ainsi diviser en troispoints. Dans
un ptemiet
temps,il
sera question de l'engagementmi-litaire qui
eutlieu
le
11avtil
1.512 devantla cité
de Ravenne. Seront ensuite présentées les telectutes symboliques quemirent
en scène les Ftançais après l'événement et, flotâmment, la cétémonie funèbre qui sedéroula dans
la
cathédrale deMilan
Le25avri1.51'2.Fnfri,
nous126 MARIGNANO
r5r5:
LA SVOLTAsuivirent. C'est donc une bataille en
trois
actesqui
se iouerâici
et quisera, in
fne,
mise en patallèle avec cet autreaffrontement
d'envergure quefut
la bataille t1e Marignan.Acte 1: la baTaille
Les
événementscontlüsant
àla
bataille de Ravennepreflflent
plâcedans
un conflit
plusimportant
opposântLouis
xrr,roi
de France, au papeJules t t et à sa Sainte lipSre, entre 1 510 et 1,514. Après la victoire des Français coût{e 1es Vénitiens à Agnadel en 1509, le souvetainpontife
craint que l'affaiblissement de la Sérénissime ne renforce
ttop
lesFran-çais en Italie.
Il
entreptend dèslors
de seréconcüer
âvec Venise (24février
1510),püs
rallie à sâ cause les princrpales puissanceschrétien-nes.
Le
5octobre
1511,il
proclame une Sainte ligue, alliancemiütaie
anti-française rassemblant les États pontiÊcaux, l'Espagne, Veoise, les
Suisses,
plus tard rejoints par
lângleterre
(13 novembre) et, l'annéesüvante,
par
l'Empire
(19novembre
1512). Julestt
n'avùt
pourtzrfltpas tatdé à passer à l'offensive. Dès l'été 1510,
il
attaquattles États duduc de
Fetare,
fidèle allié des Français, et se râpprochaitdangereuse-ment du
Milanais.En
téponse,Louis
xtr
envoyâ enItalie
son neveu,Gaston
deFoix, duc
deNemours
(i11. 1), àla
tête d'uneimportante
armée et paré du
titre
de lieutenant-général dans la Péninsule, et ce afin de succéder à Chadesl
d'Amboise
(11févriet
1511)3. Gaston enlèveBologne au pape (mai 15i 1), puis se
porte
victorieusement contre lesVénitj.ens et leut reprend Brescia (19
févriet
1512)4.Mais Lours
xIt
ne se contente pas de s'opposer à Julestt
nzanumi-lirai.
Il
recourt
également àl'arme
spirituelle.Lots
d'une
assembléedu
clergé cle France tenue àTours
(septembre 1510), les prélats enappellent à l'organisation d'un Concile
qü
examinerait les crimescom-mis par
le
pape, avecpour ambition
finale de le destituer. Ce conciles'ouvre officiellement l'année suivante à Pise (5 novembre 1511), mais
rencontre peu de succès.
En
effet,ne
s'yreftouvent
presque que desecclésiastiques français.
Confrontés
àlire
populaire, les prélats sontrapidement forcés d'évacuer la
ville
pour
seréfugier
àMilan
(1,2r,o-vembre), tandis qu'en réponseJules rr convoque
un
contre-concile auLatran (19 avrtl 1512)5. Ce sont
pourtânt
les événements miütaires quivont mettle un
terme
à
cet intbroglio conciliaire.Après la
reprise deconmôle sur
le
Milanais,süte
àla
reconquête de Brescia,Gaston
deJONATHAN DU
Foix
pénète
enlaquelle
l'y
reioiL'armée
fra
gascons, que
fr
terun
fort
coûlr"' d'E,ste (1.176
On
notera quedes précédente: fraoçaises n'est
ment
desligae
cent sur celles-'(
cruellement
B
moins
sur le pa Folch rv de Carcomprend
eori soit un tiers mc câmp fratçaisë.Les
stratégi opposées. Gast cisive sur Ia Lg certains de se; r France, et d'aul surtout, à coos<c'est aussi avoû
problèmes d'rnt
nombreuses dé
Quant
à Carique joue eo
s
ennemis, taodis ses
efforts
ailleC'est d'ailleurs
nonté
numériq armée ayaot étdnotamment
cel (14e0-1s38). C detourner
eoLoüs
xrr. Si l'«r du vice-roi, Falcomte
de Tagl-..]
5: LA SVOLTA
)uera
ici
etqui
nt d'envetgure
rrennent place
de France, au
r la victoire des
rçerain
pontife
: trop les
Fran-rec \renise (24
mces
chtétien-liance
militaire
gre, Venise, les rre)
e!
l'annéeârait
pourtant
üt
les États duût dangereuse-üie son fleveu,
ae
impottante
rsule, et
ceafrn
Gaston enlève
Dent contre les rles
lt
manumi-uoe assemblée
les prélats en
as cdmes
com-rer. Ce conci.le
rre 1511), mais resque que des
es prélats sont
\rilan
(12 no-otre-coricile au s mihtairesqui
s la
repdse de <ia,Gaston
de JONATHAN DUMONTt27
Foix pénètre en Romagne, terte
pontificale,
af,n de l'enlever à la Ligue,laquelle
l'y rejoint pour l'affronter
(clébut avril1512).L'armée
française estforte
de 30.000 hommes,tant
allemands et gascons, que français, italiens et picards,parmi
lesquelsil
faut
comp-terun
fort
contingent ferrarais dingé par le duc de Ferrare, Alphonset"'
d'Este
(1.476-1.534)6,le
tout
assisté cl'environ 50 pièces d'artillerie.On
notera que cette armée est princrpalement composée de vétéransdes précédentes campagnes italiennes. Pourtant, la situation des forces françaises n'est pas aussi favorable
qu'il
y
paraît.À .urrr.
del'allonge-ment
des Lgnes del2vilqillement et, surtout,
clela
pressionqu'exer-cent sur celles-ci les Vénitiens, les vivres
viennent
en effet à manquercruellement.
En
face, l'armée dela
Iigue sembleplus
faible, àtout
lemoins
sur le papier. Menée par levice-roi
de Naples, donÿtan RamônFolch ry de Cardooa
y Urgel,
t"' duc de Cartlona (ca. 1,446-1.513)7, ellecomprend environ
20.000 hornmes assistésde
24 pièces d'artillerie,soit un tiers moins d'hommes et
moitié
moins de bouches à feu que le camp français8.Les
stratégies des deux campssont quant
à elles diamétralementopposées.
Gaston
deForx
entendobtenir
unevictoire
rapideet
dé-cisive sur
la
ligue, laquellepourrait
enttaîner sonimplosion,
poussercertains de ses membres, notâmment les Suisses, à se rapprocher de la France, et d'autres âcteurs plus hésitants, Nfaximilien
t"
de Habsbourgsurtout, à conserver leur alliance française. De plus, vaincre rapidement
c'est aussi avoir l'assurance que I'armée souffrira moins longtemps des
problèmes d'intendance
qü
risquent, s'ils se prolongent, d'entraîner denombteuses défections.
Quant
à Cardona,il
saitpertinemment
que sonrnfériorité
numé-rique joue en sa
défaveu.
Il
entend dès lors temporiser et fatiguer sesennemis, tandis que la ligue, sur ordre de Ferdinand II d'Âragon,
porte
ses
efforts
ailleurs, dans les Pyrénéeset
âunord
du
duché de Milan.C'est d'ailleurs ce
choix
tactiquequi
estla
causeprincipale
del'infé-riorité
numérique dans laquelle seüouve
Cardona en Romagne, son armée ayant été drvisée. Cardona doit lui aussi faire face aux défections,notarnment
celle de FrancescoMaria
t"
della Rovere,duc d'Urbino
(1490-1538). Celur-ci avait
en
effet
estimé quele
vent
était
entrain
de
tourner
en faveut
des Françaiset avait
préîéré serapprochet
deLouis xrr. Si
l'on
ajoute à cela des brouilles internes entre les capitainesdu vice-roi, Fabrizio I"' Colonna, connétable du royaume de Naples et
t28
MARIGNANOI5I5:
LA
SVOLTAcomte
d'Oliveto
(ca. 1460-1528)10 en premier lieu, on s'expüque mieuxl'attitude
prudente et tempodsaftice de Cardona. Pourtant, au sein de la ligue, tous ûefont
de la prudence leurvettu
première.Au
cows
des semaines précédant la bataille, lebouillonnant
et belliqueux pape JulesIr presse sans relâche Catdona d'attaquer les Fraaçais11.
Ravenne, capitale de
la
Romagne, constitue une place essentiellepour
le contrôle de la région. I1 était donctout
naturel que Gaston deFoix
tente del'emporter.
II
l'assiège dès le 9 avril et, le lendemain, à la suite de cette attaque particulièrement brutâle, la cité est sur lepoint
detomber. C'est ce
qui
décide Ramôn de Cardona à passer à l'offensive.Il
ordonne à son armée,campâtt
à quelques milles de Ravenne, de serapprocher. Craignant que les coalisés cherchent à pénétrer dans la
vil-le, Gaston de Foix redirige ses troupes vers celles de la ligue. Le
lende-main, 11 avril, les deux atmées sont face à face. Ayant traversé la rivière
Ronco, oon
loin
de la cité, les forces ftançaisesont
été déployéespour
l'offensive.
À
dtoit., on
trouve
1.500 lances, diviséesen
deuxgrou-pes,
l'un
commandé par le duc de Fertare etJacquestt
de Chabannes,seigneur de
La
Palisse (ca. 1,470-1,525)1',l'autre par
Loüs
deBrézé,
comte de Maulévrier et sénéchal de
Notmandie
(L463-'t531)13.Au
cen-tre se tient l'infanterie composée de Français, de Gascons, d'Italiens et
de lansquenets allemands, tandis qu'à gauche se présente
la
cavalerie légète.L'artillerie
est, dansun
premier temps, disposée au-devant dela
ligne de
front.
L'amièregardg
commatdée
par Yves de Tourzel,seigneur
dâllègre
(1452-1512)1a, demeure en retrait, derrière le Rooco.Gâstofl
deFoir
ne semble pas avoir eu derôle
précis à iouer dans cedispositif,
se destinant certaiaement à êtremobile
af,nd'apporter
del'aide là où celle-ci serait nécessaire.
Iiatmée
dela ligue
s'organise différemment.À
gauche, face à la cavalerte ftançaise, setient
celle des coalisés commandéepat
Colonna,Àlfonso
Carvajal et levice-toi
Cardona.Au
centre, ontetlouve
l'infan-terie dirigée par Pedro
Navarro
et, à droite,la
cavaleite légète deFet-nando Francisco de Âvalos, marquis de Pescata (1'489-1525)15. Mais la
grande originalité de ce déploiement réside dans son caractère défensif.
En
effet, l'armée a été déployée detdère un fossé, tandis que l'infanterieet une troupe d'arquebusiers à cheval
bénéfcient
de laptotection d'un
mur
constitué de chariots renvetsés. Uensemble se veut ainsi dissuasif,Cardona restant fidèle à son plan: tempodser et fatiguer l'ennemi16. Mars la mâflæuvre décisive,
qü
décida du sort de la bataille,revient
au
duc
de Ferrare. Peu avantle
début
des hostilités,celui-ci
déplaçaJONATHAN DUI
plusieurs pièces
à
ce qu'eilesmt
les
tirs frança§
ie flanc
français à mal leplan
dc cavaliers lourds prises avec la ca momenq\îes
<franchir le
Rooc laquelle,totaleo
évoluent différer tégés par leursc
à 1üinfliger
deI
ton
deFoix
et sad'infléchir
le rap va jouer enleur
coalisée setrou§
tactiqueplutôt
q le reste de l'armrDe
prime ab,victoire pour
lespertes et est eo r
et on peut en
e{
rement importar
coalisés
ont
été estlivrée
aupill
aussi importante nes de
renom,
t
Yves deTouze[
Gascons,JacobI
lui-même, abattu cours de lapour
Les chroniqt
Brantôme
(rz
I 1538),ont
aboo Ravenne,l,
irg"
commettre des e de <génie tactigu semble en effer rI5:
LA SVOLTA'explique mieux
tÀrt,
au sein dee-
-\u
cours desueux pape Jules rlace essentielle que Gaston de leademain, à la r sur le
point
de er àfoffensive.
Ravenne, de seitrer dans Ia
vil-ligue. Le lende-aversé la riviète déployées
pour
eo deux grou-de Chabannes,.oüs
de Brézé, 1531)13.Au
cen-ns, d'Italiens etnte
la
cavalerieb
au-devant de res de Tourzel, rdère le Ronco. àjouer
dans cer d'appotet
de ruche, face à lab
par Colonna, etrouve l'ir,fan-e légère de Fet-1525)'5. Mais la actère défensif. gue liinfantede protectiond'un
t ainsi dissuasif, r I'ennemi16. bataille,tevient
cdui-ci
déplaça JONATHAN DUMONT 129plusieurs pièces
d'artillerie
sur 1e flanc gauche de l'armée de manièreà ce qu'elles menaceflt
\a
cavalenelourde
des coalisés.Éprouvé
parles
tirs
fratçais, un premier groupe de cavaliers de la ligue se jette surle
flanc français abandonnant ainsi leurposition
défensive et mertantà
mal
leplan
de Cardona. Ce groupe estvite rejoint
parle
reste descavaliers
lonrds
etparla
cavalelrrc légère. Tous sereftouveflt
alors aux prises avecla
cavalerie ftançaise, les Gascons et les lansquenets.À
cemoment, Yves de Tourzel, commandant de
l'arrière
garde,choisit
deftanchir le
Ronco et defondre
surle flanc
dela
cavalerie espagnole, laquelle, totalement brisée,s'enfüt.
Au
centre,pff
contre, les chosesévoluent différemment.
L'infanterie
et les arquebusiers de la ligue,pro-tégés pat leurs chadots, pârviennent à contenir
l'infanterie
ennemie età
lui infliger
de lourdes pertes. Signe de Iagraité
de la situation,Gas-ton de
Foix
et sa garde rapprochée sont forcés d'intervenir pourteflter
d'infléchir
lerapport
de force. La débandade de la cavalede espagnole vajouer
enleur
faveur. Désormais exposée sur ses flancs,l'infanterie
coalisée se trouve dans une position précaire.
Elle
choisit donc unrepli
tactique
plutôt
que de risquerl'annihjlation
totale.À
sa süte, c'esttout
le resfe de l'armée qui bat cn reffaite.
De
pnme abord, la bataille de Ravenne prend laforme
d'une bellevictoire
pour
les Français.L'armée
de la ltgue a subi de nombreusespertes et est en déroute. Plusieurs prisonniers de matque
ont
été faitset on peut en espéret de belles rânçofls. Le butrn amassé est
particuliè-remeflt
important:
tous les chariots, bannières et pièces d'artillerie descoalisés
ont
été récupérés.Enfin, le
jour
suivant, Ravenne elle-même estlivrée
au pillage. Pourtant, les pertes françaisesont
été au moinsaussi
importantes
que celles dela
ligue.De
surcroîqmaints
capitai-nes de
renom,
tous vétérans des «guerres d'Italie»,ont
perdu la
vie:Yves de
Tourzel
Sofftey Alleman, seigneur deMollart
et capitaine desGascons,Jacob Empser, capitaine des lansquenets, et, surtout, de Foix,
lui-même,
abatttpar l'infanterie
ennemie, soit en pleine mêlée, soit aucours de la
poursüte
àLa frn de la bataillelT.Les
chroniqueurs français,tels Pierre de Bourdeille,
seigneur deBrantôme
(ca. 1,540-1614)ou
Symphorien Champier
(1.471/1472-1538),
ont
abondamment commentél'attitude de Gaston
deFoix
àRavenne, la jugeant
ttop
téméraire,trop
emportée et, donc,prompte
àcoûrmettre des erreursls. Une image qui correspond assez mal au
pro{il
de <<gérue tactique» que
l'on
accole généralement au duc de Nemours.Il
130 MARIGNANO
I5I5:
LA SVOLTAchoix
tactiqueréfléchi
qued'un
emportement que certâinsn'ont
pashésité à qualif,er d'immaturele. C'est ce
qu'affirme
entout
casFran-cesco Guicciardilrtt (1483-1540) dans sa Sloria d'Itdlia. Pour
l'historio-graphe,
Nemours
savait très bien que lavictoire
ne serait totale que sil'infanterie
ennemie,le
cceur et l'âme même de L'armée des coalisés, était décrmée2o.En
ce sens, si le duc de Nemours estmort
c'estsurtout
parce
qu'il
chetchait à appJiquer son plan de bataille afind'obtenir
unevictoire
tapide, totâle et décisive sur ses ennemis.Quoi qu'il
en soit, le succès ftançais à Ravenne a davantage legoût
amer d'une rcvictoire à la Pyrrhus».
Affaiblis
numériquement et privésde leurs plus
brillants
capitaines, Gaston deFoix
enpremiet
lieu, lesFrançais
voient leut
chance tourûer. Le nouveau lieutenant-général duroi, Jacques de Chabannes,
doit
se résoudte à abandonnet le Milanais(uin
1512). Par l'entremise des Süsses, le pape place alors sur le trônede
Milan
lefils
deLudovico Sfona,
Massimiliano. Ce dernierfait
son entrée dans laville
le 29 décembre.Louis
xtt
ne s'avouepourtant
pasvaincu.
Il
lève I'année süvante une nouvelle arrnée. Après avoir passéles
monts
en mai, les Français obtiennentla teddition
deMilan,
puismettent
le
siège devantNovare où
Sforza s'est téfugié.Mais
dans lanuit
du 5 au 6juin,
les Sui.sses âttâquerit par sutptise le camp françaiset metteflt l'armée en déroute. Ayant désormais les cartes en main, la
li-gue
porte
l'estocade en France. Des troupes anglo-autrichieffrespren-nent
Thérouarne
(23 aoûrt 1513) tandis que les Suisses envahisseût laBourgog'ne et mettent
le
siège devantDijon.
Le plan
d'encerclementimagrné
par
Ferdinandrt d'Aragon
se concrétise ainsi d'une manièrebien plus ambitieuse que celle imaginée er.15'12. La
mort
deJules u (21février) et l'électj.on du cardinal Giovanni de'
Medici
(1475-1521), sousle
nom
de Léonx
(11 mars)2l, apaisent quelque peu les tensions.A
Iafin
del'automne
1513,le
roi
se réconciliefinalement
avecla papauté(19 décembre) ce
qui
entraîne de facto la dislocation de la Sainte ligue.Il
faudra encore attendrelannée
suivaatepour
que 1^pn
soit signéeavec l'Espagne,
l'Angleterre
etl'Empire.
Aüe
2: célébration ü synboliqueRestés maîttes
du
champ de bataille, les Ftançaisfont
main basse suttout
ce que contient le camp ennemi âmassant un impressionnantbu-tin
dont
l'étendard duroi
d'Âragon
et l'épée pontificale quepotait
le.IONATHAN DUI
vice-roi
Cardoo,l quels PedroNa
pontifical
enFn
venne est égaler
que
parmi
lesc
lieutenant-géoér Ces
trois
élémerprendre place ar
par
un
foisonnebataille que les
I
Dans ies heu
un cortège semb ptemière cérémt corps de Gastor dans l'édifice,
pr
(espagnoles surt afin d'expdmer Ipagné des piece
et si bien que ce
de
tnomphale
LModène.
Ici
enc24 avriT,le
coort
résetvée, avant ( du haut clergé dpopulation
mile, ficiers de sa mai des ptisonniers,' d'une cétémonie Ces célébrati, d'abotd,il
semblquï
estle
neçe puisque ce dernid'ailleurs pas à
I
la cérémonie mil
Prato23 rappelle
cés dans 7a cathé
teua>>z4 . Cette sta
le fait
que beaucI5:
LA SVOLTÀrtains
n'ont
pasI
tout
câsFrân-Por.rr
l'historio-zit
totale que siê
des coalisés,ort c'est surtout
o d'obtenir
unersâûtâge le gorït
ment
et privésre-ier
lieu, les naot-général du mer le Milanaisbn;
sur le trônedemier
fait
sonre
pourtant
pas xès avoir passé deI'{ilan,
puisê
}{ais
dans la:
camp ftançais :s enmain, lali-ichiennespren-l
envahissent la d'eacerclement d'uoe manière rt deJules rr (21l7ai521),
sous s teosions.Â
la rvecla
papaaté la Sainte ligue. paix soit signéem^in
basse suressionnant
bu-e que
portait
leJONATHAN DUMONT
vice-roi
Cardona.À
ceci s'ajoute des pdsonniers de marque parmi les-quels PedroNavarrq
trabrizio
Colonna etGiovanni
de'Medici,
légatpontifical
en Émiüe-Romagne etfutur
pape Léon x. Mais on le saitRa-venne est également une bataille coûteuse
pout
l'armée ftançaisepüs-que
parmi
les capitaines et les soldats tombéson
tïouve
le
cotps
dulieutenant-général du
roi
enItalie,
Gaston deFoix,
duc de Nemours.Ces
ttois
éléments, lebutin,
les prisonniers, le corps du général,vont
ptendre place au sein d'une cérémonie grandiose chatgée de ptoposer,
par
un
foisonnement de symboles, ufleinterprétation politique
cl,unebataille que les F'rançais entendent réclamer comme leur.
Dans les heures qui suivent la
fin
des combats et le pillage de la cité,un cortège semble s'être mis ea route à destination de
Milan
(ill. 2). Unepremière cérémonie a
tout
d'aborci lieu à Saint-Pétrone de Bologne. Lecorps de Gaston de Foix, recouvert d'un drap de brocatd
d'ot,
pénètredans l'édilice,précédé de l'épée pontificale et de nombreuses bannières (espagnoles surtout, dont celle du
roi
d'Espagne) qur ftaînent sut le solafin d'expdmer la défaite de l'ennemi. Le défunt est égâlement
accom-pagné des pièces
d'honneur:
son ârmure, son épée, ses chevaux, tantet si bien que certaines sources n'hésitent pas à qualifier la cérémonie
de tnomphale.
Le
19 avril, le coîtège,rejoint
pat les prisonniers, gagneModène.
Ici
encore, épée et bannières sont bien mises en évidence. Le24 avd,,le convoi funéraire
artve
àLodi,
où une entrée sirnilafuelü
estréservée, avant de gâgner
Milan
le lendemain.Accueilli
par l'ensembledu haut clergé de la ville, les cardinaux et les évêques en tête,
etparla
populâtion
milanaise accompagnée de tous les gentilshommeset
of-ficiers de sa maison, ainsi que des pièces
d'honneuq
des bannières etdes prisonniers, Gaston de
Foix
est entetré dans la cathédrale âu coursd'une cérémonie gtandiosez.
Ces célébratioris peuvent ême interprétées de plusieurs façons.
Tout
d'abord,
il
semble clair que si Gaston est à cepoint
honoré, c'est pârcequT
estle
neveudu
roi
de FranceLoüs
xrr,particulièrement
chéripuisque ce detniet n'a pas de fils. En ce sens, certâins auteurs n,hésitent
d'ailleurs pas à le présenter colnme un
individu
hors-notme.Lors
dela cérémonie milanaise, par exemple, le chroniqueur Giovanni Andrea
Prato2s rappelle que plusieurs textes écrits
pour
l'occasion etpronon-cés dans
la
cathédrale ou aux abords qualif,aient le défunt de «Martein
terra>>24 . Cette
statue
quasi divineqü
est conférée au duc s'expüque parle fait
que beaucoup d'auteurs, français cofirme italiens, s'imaginaientque Gaston de troix auraient
pu coiffer
ure
couronne royale.En
effet,132 MARIGNANO
I5I5:
LA SVOLTAJONATHAN
la France er
qui composr
venne et la d:
pour
les Frar delutter
por Franco-Ilalia. Acte 3:hiÿoi
Ce n'est r la luttepour
coûünence r( écrites en faç lie» correspo relativement déroulemenrd'informatior
les véhiculesil
s'agit d'ouo cequi
concer tairement d'o sante édition, Rappelons, tc ensemble de de la ligue en ticulier, dans . vue de la ligurLe
premiement
été écnque
l'on
peurdoni, autour e
taire, un cerrat
se souvenir d,
Pourrait-oo er
La question d,
que
le fait
c1u'(1,s23-1$a)
p
Ravenne une r
pout
ceux-ci, si Nemours n était pasmort
à Raveflne'il
serait descenduI*
Ro-.,
puis sur Naples,""t't
dt
recevoir l-etitre
deroi
de Naplesou
po.rtqrài
pasd'unJ
lt,li" to't
entièreunifiée
par sa main2t'Ctly
;;;;;r'..dle
le plus clair à ce suiet reste le chroniqueurJacques detituill..,
dit le <<Loyai Serviteun>,qü
déclare que.Louisxil'
secrètement',*ui
o.aorré
à plusieurs reprises que tout- soitfait pour
que Gaston deFoix
devienne le flouveauroi
de Nap1es26'Mais une intetprétation
plus
génétalepeut
être
égalementpro-p";;.'èo*.
noirsl'avons démàntré
ailleurs'durant
les premièresIg.r"rr..
d'Italie» (1'494-1,525),les 1ut9ur1 proches de la cour de FranceéiÀot".tt
une idéàlogie,la
Éranco-Ilalia,laquelle vise à tégitimer finté-;;;;;
à.s
t.r..s
itili.,,,'"t
conquises âu royâume de Ftance' Dansine
certaine mesure'iI
nous"tblt
possible devoir
dans lacérémo-nie
milanaise l'expressiond'une telle
idée27'En effet'
à l'issue de labataille de Ravenie,
le
corps deGaston
deFoix
est ramené àMilan'
dans la cathédrale,
pÉcédi
px
les ennemis capturés'^ainsi que pâr les;;.rg"*
..r.r.-i.r'
et fépéL duvice-roi.de
Naples' Ses. funérailles sedoirrerrt donc
de manerl,
loi" dut"
la célébtation de lavictoire
aucha-grin
causé par lâmott.
C'est bien l'ambiance dans laquelle se meuventÏ",
ltilrrrri,
réunis dansla
cathédrale, sil'on
en croitl'aute,t
ânonyrne de Ln Journée fu la baraille faicte presÿ
ÿuan&.8'
Dans lerécit qu'il livre
d..
érri.r.-.nts,
le contiriuateur de la chronique latine de RobertGa-gr-
1f+:A-fS0i;,
Pi.r,"
Desrey, développe cette clescription2e'Outre
i..f-rrg..
d..
,oidut.
de France,il
évoquecelü
des Italiens alors que;hi;L.
éloges dutléfunt
sont pfollorrcés3o'Le
chtoniqueurmillats
Prato en retient deux,
I'un
"ottÿ-t,
l'autre attribué àun
certainDio-mededaPô'Lesdeuxpiècesinsistentsutuntraitessentiel:Gastonde
Fok
se setait sacrif,éi
R,t"tt"",
non
seulementpour
la France' mais^r..i
po*
tous les Lombards3l'I1 apparaît comme une pure.-colombe
qri
u téursi à conserver f intégrité clÀ la patrie en combattanÉ2'Ces quelques textes pÏop-osent
doni
-unevision
coflvergente desfunérailles de Gaston
a.
f.i"
dans laquelle les captifs, l'épéepontifi-cale, les étendards espagnols et le corps du défunt duc transforment les
diffârentes cérémonies"en
âutâflt
cle commémorations de laüctoire.
Les célébrations symbolisent,
qui plus
est' l'allianceente l'Italie
et laFrance. Les soldats, français-càmme
lombatds'
y
fêtent leut victoire
comlnune à Ravenne tout en pleurant d'une seule voix leur défunt chef'
Les éloges funèbres
interprèient
samort
commeun
sacrif,cepour
lâp*i.,
!o"..pt
hybride
dànsle
cas présentpuisqu'il
désigne àla
foisA SVOLTA t descendu de Naples
rin5.
Celui Jacques de crètement,pe
Gastonment
Pro-premières r de Ftanôeimer
l'inté-ance. Danslt
cérémo-'Lssue de la oé à N[ilan,que
pat
les6[lailles
se oire au cha-se0euveflt
,rr aûoflymeit
qu'il
üvre Robert Ga-ioore.Outre
ûs alors que eur milanais certain Dio-[: Gaston de :rance, mais rre colombe ,oC2. :ergente des ipee pontifi-sforment les e la victoire. :l'Italie
et la leurvictoire
défunt chef.i6ce pour
la gae àla
fois JONATHAN DUMONTla France et la Lombardie fiançaise. Cet enchevêtrement de symboles
qui compose ces cérémonies permet de rérnterpréter la bataille de
Ra-venne et la disparition du duc de Nemours colnme une victoire à la fois
pour
les Français et les Italiens.Elle
renforce,polrr
tous, le sentimentde
lutter pour
urre cause coflrmune: celle d'uneItalie
française, d'uneFranco-Italia.
Acte 3: historiogrEhie imnédiaTe
Ce n'est qu'une fois le corps du duc de Nemours mis en terre que
la lutte pour la possession de l'événement qu'est la bataille de Ravenne
commence réellement à ftavers les nombteuses pièces de circonstance écrites en faveur d'un camp ou de l'autre. La période des «guertes
d'Ita-üe» correspond en
effet
àl'apparition d'un
genre de textes imprimés,relativement courts et peu coûteux,
rra:r
ttt dans différentes langues ledéroulement des batailles et des entrevues princières. Mais ces feuilles
d'information,
euel'on pourtait
quaüf,et de proto-presse, sont surtoutles véhicules de
points
de r,'ue généralement très orientés. Clairement,il
s'agitd'outils
de communication politique, sinon de propagande.En
ce
qui
concetne les pièces favorables à la ligue, celles-ci sontmajori-tairement
d'origine
italienne etsoflt bien
connues gràce à uneimpo-sante
éütion,
datant des années 1980,intituléeles
Guerre in olTaua rimà3. Rappelons,tout d'abotd,
que ces pièces,huit
entout,
s'intègrent à unensemble de textes plus
important
relâtant l'ensemble des campagnes de la ligue en Italie3l. Nous avons choisi d'encorrmenter
deux enpar-ticulieq dans Ia mesure où celles-ci semblâiett révélauices du
point
devue de la ligue sur l'événement.
Le premier
texte,El fafio
d'armefalto
in Ronagna(ill.
3), acertâifle-ment
étéécrit
quelques années après la bataille.La
ptemièreédition
que
l'on
peut
dateratratt
étéimprimée
à Venise, chezÂgostino
Bin-doni, autour de 152515. L'auteur afloûyme en appelle à son
commandi-taire, un certain «Signor clemente iusto bono e pio»36.
Il
lü
demande dese souvenir des événements de Ravenne, présentés coûune anciens3T.
Pourrait-on en conclure que ce cornmanditaire est le Pape Clément vil?
La question demeure posée, mais 1e
ton pro-pontifical
de la pièce ainsique
le fait
qu'elle sembleavot
été publiée durant le règne dupontife
(1523-1534) permet de le suggérer. De plus, Ie texte fait de la bataille de Ravenne une opposition eritre le pape Jules tI,
Loüs
xtt,roi
de France,134 MARIGNANO
I5I5:
LA SVOLTA JONATHAN DUmeflts de blaror
Il
est néanmoioqui
teçoive le pdont
leschok
rale,
le
texte seutiüse à
l'enri
le-
donc les Frarsâuts s'épuisent
comportement
dinales
-
et l'is{tappelant
l'érea
et la décision
&
son atmée d'unr pièce, c'était
lïd
tificale qui
dompar
ses ressordss'étoffe qui phr.s
incatnent
lIdÉalpar les humanist
De telles
intr
d'une France ita
lanaise
d'avril l5
françaises que l'
italien, les texter
1512
sont ooml
but
est dejustif
Pise-Milan53.
À
I
en
patticulieg
L
avant
tout
d'uo tLa première est r
avril
1512, que-len Milanais,
ecr
Suit
un
secoûd (reprend les
term
de Ftance56. I-a 1 Nenours dcdan-c
I
troix
déjà signalé Concentroo-srendu de du Ples
Fetdinand
tt d'Aragon
et sonvice-roi
Cardona n'étantici
que lesins-truments de la volonté pontif,cale. Jules II s'allie aux Espagnols afin de
«tuor de
ltaha/l,Re
de Francia cofl sua gente gallia>38.Le
pape est donc présentécofilme
le protecteur del'Italie
contreles visées expansionnistes françaises, idée
qui
n'est pas sans rappelerla polinque
de Clémentvll. Uû
autre élémentimportant
réside dansl.
rapp,rit
qu'entretient le texte avecle
concile, ouplutôt
les concilesqü
se déroulent aumomeflt
de la bataille de Ravenne @ise-Milan etLatan). L'auteut
présente les citésd'Imola,
Faenza etFodi
qü
conti-nuent de résistet aux Français malgré
la
défaite de la ligue. Les Françaispour leur part sont ptésentés comme faisant partie du camp du
«conci-üo [dei] ribelli>3e. La pièce présente donc la bataille de Ravenne colnme
l'opposition
entre deux visioos très différentes delltalie
et de l'Eglise'L'une,
considérée commepositive et
défendue pat Julestt,
est celled'une
Italie libre
de toute tutelle étrangère au sein d'une Église dirigéepar
le
souverainpontife. L'aufte,
perçuecolnme
négative et incarnéepar les Français, est celle d'une Italie dominée par les étrangers
-
Fran-çars
ici
-
et d'une Église aux mainsdun
concile schismatique.Le
second texteqü
nous intéress e,La
Rolla di Rauenna(ill.
4), dupoète
Cristofoto Fiorentino
(t1515), possède unton
quelque peudif-lérentao. Plus proche des événements
-
elle paraît en effet à Florence, chez Àlessandro Rossegli,vers
1516-,
l'tpuvre
transforme la batailleen un conflit
entre, d'une
part,
les
<<gented'Italia e
di
Spagna», etd'autre part, les «Francesi»al. Très vite, on coristate que l'auteur adopte
le
point
de vue italo-espagnol en décrivant les événements depuis le «campo SpagnuoL>a2.Il
entend en effetmootrer
qu'à Ravenne, It'alienset EspaS,nols se baftaienr
pour
la liberté
del'Italie.
Il
loue
ainsi tantles Itaüens que les Espagnols en érigeant en héros un représentaot de
chaque groupe, l'espagnol Pedro Navarro et l'italien Fabrizio Colonna'
Les
ihoix
tactiques du premier sont encensés,notarnmett
celü
de setetirer
<<in orditanz»> etnon
de manière désordonnée, ceqü
permetau
vice-roi
Cardona de se sortir indemne de l'engagement. Cet acte estempreint de uirTù,autïement dit de force morale, puisque le persoffrage
gartle la tête
froide
face aux assautsbrutaux
de l'ennemi et prend unedécisioo réfléchiea3.
Colonna,
pour
sapatt,
est hautement estimépout
sa bravoureaa;il
est cl'ailleurs
mis
sutle
mêmepied
que Gaston de Foixas' Reconnais-sons toutefois que l'auteur n'est pas totalement manichéen dans samo-I5:
LA SVOLTAr
ici
que lesins-spagnols afin de
b
l'Italie
contreLi
sâns rappelerrrnt
réside dans ütôt les concilesc
@ise-Milan etForü
qui
conti-;ue. Les Français
camp du «conci-taYeone cofiune
lie et «le l'Église.
ules
tt,
est celleÉr'
le
Egllseüflgee
rdve et incarnée Eeogers-
Fran-oarique. annna (tlJ.4),
d'o quelque peudif-sffet à Florence, lôrme la bataille
:
di
Spagna>, et : l'auteut âdopte ments depuis le larenne, ItaliensI
loue
ainsi tantreprésentant de
rbdzio Colonna.
meat celui de se
i
cequi
permetrcûL Cet âcte est
oe le personnage
mi
et prend unesa bravoureaa;
il
ris*i.
Reconnais-réen dans sa
des-lroit
à leursmo-JONATHAN DUMONT
ments de bravoure46 et Gaston
jouit
d'unportïait
relativement nuancéa7.Il
est néanmoins assez révélateur que le capitaine de l'armée ftançaiseqü
reçoive le plusd'attention
soitle duc
de Ferrare,un Italien
donc,dont
leschoix
tactiques s'avèrent décisifsas.Enf,n,
de manière géné-rale, ie texte se veut unejustification
de la défaite espagnole. L'auteurutilise à
l'envi
le thème de la <<fuÀa francese>>4e, selon lequel les Gaulois-
donc les Français-
particuliùemeflt
sauvageslors
des ptemiersas-sauts s'épüsent
vite
contreun
adversaiteqü
leur résiste.Il
oppose cecomportement à
l'intelligence,la
prudence-
pterniète desvettus
car-dinales
-
et l'ingéniosité des Italiens et des Espagnols, notamment entappelant
l'étection
dumut
de chariots destiné à protéger l'infanteties0et la décision de Cardona, homme
çtudenti in
questi cas|>, de retirerson armée d'une bataille aussi cofiteusesl.
Àlots
que dans la précédente pièce, c'était l'idée d'uneItalie
et d'une Égtse unie sous la tutellepon-tificale
qü
dominait,ici
c'est davantage celle dela
défense del'Italie
par
ses tessortissants, épaulés des Espagnols,qui
émerge.Le
ptoposs'étoffe qui plus est d'un jugement civilisationnel: les soldats de la Lgue
incarnent
lldéal
de (§irtù)), cher aux Romains delântiquité
et exaltépar les humanistes italiens, contre labarbane d'oufte-monts2.
De telles interprétations de la bataille se siruent à des lieu-x de I'idée
d'une France italienne, ou Franco-Italia, que suggérait la cérémonie
mi-lanaise d'avrt71512. C'est bien entendu dans les pièces de circonstance françaises que
l'on
retrouveune
telle idée.Tout
colnme
dansle
casitalien, les textes
qui
commentent les campâgnes françaises de1510-1512 sont
nombreux et
s'intègrent àun
ensemble plus largedont
lebut
est dejuxifiet
les actions deLoüs
xrr
àl'époque
du
concile dePise-Milans3.
À propor
de la bataille de Ravenne, on connaît une pièceen pârticulier, I-^a journée d.e la bataillefaicte pret de Rauane (i11. 5). 11
s'agt
âvant
tout d'un
texte hybdde puisqueformé
de trois parties distinctes.La premiète e§t un compte rendu de la bataille5a, daté deRavenne, le 17
avr:[ 1512, queJean du Plessis,
dit
Courcou, commissaire des guerresen N{ilanais, envoie à
Louis rr
de Chandieu, gouverneur de Gênesss.Suit
un
second document du même âuteur âu même destinataireqü
reprend les termes
d'un
traité de paix en devenir entre le pape et leroi
de Ftance56. La plaquette s'achève sur ufle Enlree du corps
ù
monrieur d.eNemoun dedans
Millan, soit la
description des obsèques deGaston
cleFox
déjà signalée plus hauC7.Concentrons-ûous sur la première
patie
du
document, le compterendu de du Plessis.
Il
ne s'agit pas dans ce câs dutécit d'un
littéraire,t36
MARIGNANOI5I5:
LA SVOLTAmais de celui
d'un
homme de guerre. L'auteur énonce sa pensée, sansaucun
effet
de style, cequi
neveut
pasdire
quï
n'interptète
pas lesévénements.
Après
quelques très brèves explications surle
déroule-meflt
et l'issue de la batailless, l'auteur laisse eneffet
filtrer
unevision
toute
personnelle. I1 s'âmuse,par
exemple,du
vice-roi
Catdonaqui
«c'est saulvé et s'est mis en met
pour
s'en aller a Naples», sansqu'il
nesoit
ici
question deretraite
statégique5e. D'ailleurs,il
estclair
qu'auxyeux de du Plessis, malgré
l'importance
des pertes françaises, Ravenneest une grande victoire car «toute la fleur des gens d'Espaigne et de
Na-ples
ÿ]
est demiouree»60. Là où l'auteurd'Elfatto
d'armefalto in Romagnalouait
la tésistance des cités romagnoles faceàI'armée
des schismati-ques, du Plessis aflnonce que ces mêmes places serontbientôt
mises <<al'obeissance du consille»61.
I1 érige donc clairement le concile de Pise-Milan en bénéficiaire de
la victoire:
Iabataile
aurait été livrée afin que soient mises en æuvre lesüsées réformatrices
du
concile jugéesbien
entendu positives.Enfn,
là où les deux précédeflts textes faisaient des Italiens et des Espagnols des alliés dans un combat
pour
la liberté del'Italie,
du Plessis se plaît àévoquer ces <<v"illains du pays» de Romagne
qü
harcèlent l'arméeenne-mie en détoute jusqu'à
lui
faite petdreenviron
500 hommes de plus62.Ainsi,
son témoignage adopte unpoint
de r,'ue très clifférent des deux précédents,tout
entiet
dévoué àla
défense dela
cause française, duconcile de Pise-Milan
et
del'Italie
française elle-même.Trois
textes,trois intetprétations diffétentes du
même événement,reflet
de cettebataille des mots qut perdute longtemps après que
le
lracas des armesait cessé de tésonneq preuve de
l'importance
de la bataille de Ravenne dans cette Europe du début duxvr'
siècle.Dans les pages
qü
précèdent, nous nous solnmes efforcé dedémon-trer
quela
bataille de Ravenne s'est déroulée entrois
actes: celui del'événement, celui de Ia célébration de la
victoire
française etcelü
desintetprétations
littétaires.À
ce dtre, les comparaisonsefltre
cetteba-taille et celle de Marignan sont nombreuses.
Sut le plan des événements, Ravenne et Marignan sont comparables
à
tout
le moins sur unpoint:
le rôledétetminaflt
que joual'attillerie
ences deux occasions. Dans les deux cas, c'est une
utilisation
judicieusede
l'arme
à feuqui
décida en gtande partie du cours des événements.JONÀTHAN DUMO
Mais
il
semble queont
âvâncé que Ra'déjà, f
infanterie
r
que ce n'est pas
râ
binaison d'un
mou
cavalerie lourde de
le plan de la symhx
et Marignan se resr
Marignan a permi
cela n'avait plu-s
a
quelque sorte, l'idé
trouvait au momeo
les auteurs ftancais
civilisée
sut
des StSi le détoulement r
âcteurs
-
les Fraoçpurement intellecn
donnet
un
seûs etd'Itaüe» où -ils viçer
Note
1.
On pense surtotrti
( 499-1 51 2) - Tan t
declino e rollo
ùi,h
2.
On ne possède paspréciew our-rage
d
(Gaslon v dcGnii
et Ané, 1979,tæ
Foix,FoLj Gadnr.
3.
Gaston devient offc}rni, I-^aFraniia
ul
4.
Pourunpointdent5:
LA svoLTAsa pensee, safls
[erprète pas les
sur
le
déroule-Itrer
unevision
oi
Cardonaqui
§',
saûsqu'il
ne estclair
qu'aux,caises, Ravenne raigne et de
Na-'_l'dtto in Romagna
e des
schismati-bientôt mises «a
r bénéficiaire de
ses en ceuvte les
rcsitives.
Enfin,
't des EsPagnols Plessis se plaît à
nt l'armée
enne-,mmes de plus62.
[férent des deux
r-se ftançaise, du
ne
Trois
textes,I
reflet
de cette fracas des atmes eille de Ravenneiorcé de
démon-Ls actes: celui de
caise et celui des
s eûtre cette
ba-oot comparables oua
l'attillerie
en -.ation judicieusedes événements.
JONATHAN DUMONT
t37
Mais
il
semble quela
compataisondoit
s'attêter 1à.En
effet, cettainsont
ayancé que Ravenne avaitpÉfrgué
Marignan dans la mesure où, déjà, l'rnfanteney
avait occupé une place déterminante63. 17 apparaltque ce n'est pas réellement le cas.
A
Ravenne, c'est avanttout
lacom-binaison d'un mouvement ingénier:x de
l'artillerie
et d'une charge de lacavalerie lourde de réserve qui
fut
déterminante. C'est donc surtout surle plan de la symbolique et des
intetptétations
littéraires que Ravenneet Madgnan se tessemblent le plus6a.
En
effet, la victofue française deMarignan a permis
de
réaff,tmer
i'idée
d'une Franco-Italia, te17e que celadavait plus
étéfait
depuis Ravenne. Par ailleurs, técupérant, enquelque sorte, l'idée d'une
lutte
entrecivilisation
et barbarie, quel'on
trouvait
âu moment de Ravenne,flotamment
dansI'a
Rotta di Rauenna,les auteuts français célèbrent, après Matignan, la
victoire
d'une Franceciviüsée sur des Suisses batbares, âyânt
mis
l'Italie
àfeu et
à sang65.Si
le
déroulement de ces deux batailles se révèle assezdifférent,
leursacteurs
*
les Français enptemiet
üeu-
établissentvolontiers un
lienpulement
intellectuel,voire
idéologique, efltre elles de manière à leurdonnet
ufl
sefls et ainsi à expliquer-
ou
à s'expüquet-
ces «guerres d'Itaüe» où ilsvivent...
et meurent.Note
1
.
On pense surtout à S. Mescliti, Ltt Francia nel Dtcato di Mikno. I tr ltolitica di Luiginr
(1499-15/ 2) -Tonor. Dall'occupaqione ddDucato alla L,ega di Cambrai,etTono n. Apr4eo d.ecüno e rollo del doninio francese in I.onbardia, Milan, FrancoAngeü, 2006.
On ne possède pas à proprement parier de biographie sur ce persoflnâfJe, outre le
précierx ouvrage de Meschini citê supra, on consultera:J.-Ch. Roman d'Amtt,Pbix
(Gaston v de Grailly, Ga:ton dQ, tn Dicîionnaire de biogrEbie;t'rançaise, Paris, Letouzey
et Anê, 1,979, tome xrv, co17.209-210, püs, avec prudence, A. Rebouleg Caston de Foix, F otx, G
rdr*
Atnê, 19 1 3.Gaston devient officiellement üeutenant-génétal du Milanais le 25 jün 1511:
Mes-cliti, L,a Francia nel Ducato ü Milano [...] Tomo n, cit., pp. 843-845.
Pout un point de r-ue général sur les événements diplomatiques et miütaires des
an-nées 1510-'14: F-.J. Baumgartner, Lnuit xtt, NewYotk, Ptaeger, 1994,pp.209-234;
138 MARTGNANO
r5r5:
LA SVOLTAM. Gattoni, Leone x e la geo-pzlitiîa delk stato pontifco (15/ r-1521), Città del Vaticano,
Archivio Segreto Vaticano, 2000, pp. 57-105; H. I-emonniet, Charles vtn, ltuis xn et
l;rançoit f'. L-es Gueres d'Italie, I 492-1 517, Paris, 'Ihllandier, 1.982'z, pp. 107-130;
Mes-chini,l-aFranria nel Dacato di Milano [...] Tono u, cit.,pp.743-1.101,;8. Qrilltct,l,nuis fl4 ?ère du Peil?le, Paris, Fayard, 1986, pp. 394-428; L. Vissière, «Sans poinct sortir hors
de I'orniere». Inuis rt deIuTrénoilb (a60-l 525), Paris, Champion,2008, pp.218-2301' sur l'épisode sanglant de la teprise de Brescia voir, outte les ouvrages cités sapra, S.
D
Bowd, Wnicel no.ü lryal C;ry Ciaic Identity in Renaissance Brucia, CrmbÀdge(Mass.)-Londres, Flatvard University Press, 2010, pp. 202-21,3.
Sur les événements liés aux dcux conciles concurtents: C.-J. Flefele -J. Hergenroether,
Hi.çtoire des condles d'aprù les documents originarx, trad. H. l,ecletcq, Patis, l,etouzey et Ané, 1921, vol. rr:r/1,pp.297-445; O. de La Brosse -J. kclet - H. Holstein - C. Lefe-bvre, Lztran v et Trente , Paris, Édrtion de l'Otante, 1975, vol. r, pp. 35-68; Lemonnier,
Charles wn, lttuis xrr et [mnçois t", cit., pp. 120^123; L. von Pastot, Llistoire des Papu depilis ta fn du Mrfen zîg,, ttad. F. Raynaud, Paris, Plon, 1898, vol. w, pp. 298-424.
Sur Alphonse r"' d'Este et son rôle à Ravenne: R. Q.atzzt,Alfon.çl1 dEire, duca di Ferrara,
in Diqionaio Biografa degli ltaliani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiânâ, 1960, vo1. n, pp. 332-337 ; Meschini, Lz Francia ne l D acato di Mi kno [...] Ton o n, cit., pp. 992-99 4. Sur I'action cle ce capitaine espagnol à l'époque de Ravenne: C. B. Fernândez, Folch
de Carulonal Llrgel, Juan Ramôn,in Diccionario biognifim eEaiîol,Madrid, Real Academia de la Flistoria, 2009, vol. xx, p. 34i; Meschini, L,z Fraxcia nel Dacato di Mikno [...]
Tono tr, cit.,pp. 881 ,921,928,942,944,945,948,951,,978, 981, 983, 984, 987, 988, 991-993, 1.000.
Meschini, I-a llrancia nel [)ucato di Mikno [...] Tomo n, cit., pp. 982-983.
Sur ce personnagg condoTTiere italien au service dcs Atagonais de Naples et lieute-nant général des forces espagnoles en Italie, voir, en patticuJier sur les événements
üés à la bataille de Ravenne et à ses suites: Meschini, Ltt. Prancia rcl Dacato di Milano 1...J 1-ono n, cit., pp. 77 5, 77 9, 7 80, 7 82, 7 87, 7 91, 822, 866, 928, 984, 991-994, 1.008,
1.019, 1.057, 1.086; F. Petrucci, Coknna, Fabiqio,rn DiTionaio Biografru degli ltaliani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia ltalian4 1982, vol. )ixvn, pp. 288-2931' A. Serio, Una gloiosa vonf.ua. I Colonna tra p@ato e impero nella pina üà noderna,Rome,Ytella,
2008, pp. 17 4, 1,7 5, 180-182, 186-188. JONATHAN I 1. 8. o Universitair lano [...] Ta 13. Sur ce per* du cottrilb thèses' 19& Tono t,
qt-14. Sur cet imf
bu t
(dSi coll. 1.38& 100, n- 1'11 15. Sur le marqn
Diqioaat vol. n', pp 928,997,9 16. Meschioi, I 17. Meschini, I 18. <<Et, saos « d'honneste pouvoieat r voit descer passer: si q eurert lier meût, eutI
de coups, r motD.'. cr72 L-deI-}n' cheret, Bar xÿ7iè,*,i
<ô{ons"igo hardiesse, aiospr: S(
Paris,lry
(Slnpbaia 19. On retmu un <<Geoer solle,roP-l Genère,f
20. <<IV[a oon 1 quasi coo1 0
.
À propos de ce lieutenant espagnol et commândant de l'infanterie à Ravenne, voirsurtout I". del Campo lesûs, Pedro Na»arro, conde dc Oliueto, Pampelune, G6mez,
19833; Meschini, I-.a Francia nel Ducato di Mikno [...] Tono n, cit., pp. 855, 928,929,
943, 944, 984, 991, 994, 995.
11. Meschini, Lz bmncia xel Ducato di Mikno [...] Tomo n, cit., pp. 983-984.
12. Sur Chabannes et, en particulier, sur son implication à Ravenne: R.J.
r5I5:
LA SVOLTAî2î l, Città del Vaticanq
t
( ktrlts :Iil, bili.r xII et,*I,
pp. 107-130;Mes-- l. 101 ; B. Qttiüet, ltais
æ- ".|ans ?oincl sortir hort
mrq 2008, pp. 218-230; hs ousra4;es cités .ruitra,
'.trt B re s ci a, Cambridge
:t -1.
Ietele -
-f . Hergenroethet,
ercq, Paris, Letouzey et
: - H. Hoistein - C. Lefe-r. pp. 35-68; Lemonnier,
H<tor, I listoire des P@et r-ol. rr, pp. 298-424.
w t dEste, daca di Frrara,
rtdie ltaliana, 1960, vol.
)o It, ot.,pp.992-994.
: C B. FetniLndez, Fobb
\tadrid, Real Academia
ui
Drculo di Milano [...]/8 r, 983, 984, 987, 988,
,82-983.
ù
de Naples etlieute-rEer sur les événements
xia nel Dacato di Milano 11. 984, 991 -994, 1.008, æ Biografco degli ltaliani,
pp.288-293; A. Serio, i
sdat4
Rome, Viella,intcrie à Ravenng voir
r. Pampelune, G6mez,
<:t-, pp. 855, 928,929,
983-984.
ennc: R- J. Knecht,
Jac-rhoq
Rennes, PressesJONATHAN DUMONT 139
UniversitairesdeRennes,2011,,pp. 1,63-1,70;Meschiai,
IaFrandanelD&carldiMi-lano [...] Tono n, crt., pp. 982,983, 988-990, 993.
13. Sur ce persoffrâge et son rôle à Ravenne, voir M. Harsgor, Ilccherches sur /e personnel da conyi/ da rui sous Charlet t m et Llxli:i xll,Paris, Atelier national de reproduction des thèses, 1980, tome tl, pp. 1.467-1..473; Meschini, I-z l]runda nel Duailo di Mibna [...] Tono t, cit., p. 477 , n. 340, et Tomo n, cit., pp. 988-990.
14. Sur cet importânt câpitâine de Louis xrr et son rôle à Ravenne: M. Dousse, Alègre
Yues u (d), rn Diûionnaire de liographie Jiungaiv, Prtis, Letouzey et Ané, 1933, vol. t,
coll. 1.386-1.388; Meschini, l-a Frranda nel l)atato di Milano 1...1 Tono t, cit., pp.
99-100, n. 143, et'l'omo u, cit., pp. 875, 877.
15. Sur le marquis de Pescara: R. 'Zzppei, Arulo5 t;mnæsto l';brdinando, marchete di Pescara,
rn DiTjonaio BiograJin degli ltaliani, Rome, Istiruto dell'Enciciopedia knhal*, L962,
vol. w, pp. 627-635; Meschin, La ]';runda nel Dacalo di Milana [...] Tomo tt, cit., pp. 928, 991, 994, 1.008, 1.0i9, 1.020.
16. Meschini, l
t
Francia nel Dacato di Milano [...] T ono tt, ci:t., pp. 990-992.17. Meschini,
Iz
Francia nel Dacuto di Mikno [...] Tomo rt, cit.,pp. t1t12-9t1r.1 8. «Et, sans regarder derrière soy qui le suivoiq donne, suiry pourtant rl'une vingtaine
d'homestes hommes, et charge en un lieu si désadvantageux que bonnement ne s'y
pouvoient remuer; car la chaussée estoit estroicte du costé du canal, où I'on ne
pou-voit descendre, et de l'autre costé y âvoit un merveilleux fossé où l'on ne pouvoit
passer: si que les Espagnolz zyrtt rechargé leurs harquebuz, et les picqucs baissées,
erxent biertost raison des trostres et de M. de Nemours, qui, combanant vaillam-ment, eut ies ,ârretz de son cheval couppez, tumbâ pâr tere, où il fut blessé dc tant
de coups, que, despuis le meaton iusques au fronq en avoit quatorze, et puis iaissé
mofi» Grands ca?ituinesfrançois,rn P de Bourdeille de Brantôme, (Euures comphtes,ôd.
L. <le Lalanne, Paris, Renouarrl, 1867, vol. lr, pp. 13-14, et sur cet auteur: É. Vatr
chuet, BranTôme (Pierre de lïourdeille, :eigneur de),
it
Dictionnaire des lellres Jlançaites.lL
xv't' siècle, éd. G. Grente - M. Simonin, Patis, Le Livre de Poche,2001, pp. 183-189;
<À4onseilyreur le duc de Nemours, nepveu du roy Loys, lequel, par sa tropt Éîraflde
hardiesse, fut tué en icelle bataille, et s'il eust creu le noble bayard, ne fut pas mort
ainsp>: S. Champier, I-zrgestes ensenble h rie du preulx Cheualier bayrd, éd. D. Crouzet,
Paris, Imprimerie Nationale, 1,992, p. 1,7 5, et sur cet
^,rt"*'
É. Vaucheret, Cltanpicr(ÿnpltoien), rn Dictionnuire de: lefires Jiançaisu, ctt., pp. 245-248.
19. Oa retrouve un tel portrait chez Gringore, dans lequel Nemours est dépeirt tel
un «General d'Enfance», geignant et pleurnichant l-,e J eu du
pi
næ des .\' ot'i el de m eresolle,itP. Gringore, O)awupo/éniques rédigéet srns h règne de Loais xu, éd. C.J. Brown,
Genève, Dtoz, 2003, pp. 259 -260, w. 1 04-1 1 9.
20. <À,{a non potendô comportâre Fois che quella fanteria spagnuola se ne andasse,
140 MARIGNANO
I5I5:
LA SVOLTAvittoriâ se questi come gli altri non si rompevanq andô furiosamente âd âssaltargli
con urla squadra di cavalli, percotendo negü ultimi; da'quali attorniato e gittato
da cavallo o, come alcuni dicono, essendogli caduto mentre combatteva il cavailo addosso, ferito d'una lancia in uno fianco fu arnmazzato: e se, come si ctede, è desiderabile
il
morire a chi è nel colmo della maggiore prosperità, morte certo fclicissima, morendo acquistata già si gloriosa vittoria. Mori di età molto giovane, ecor fima singolare per tutto il mondq avendo in manco di tre mesi, e prima quasi capitaao che soldato, con incredibile celerità e ferocia ottenuto t^fte\ittoi,e>». Sloria
d'halia (libi Lx),
i,
p' Çgiçsi21clini, Opere. Tome u, Turin, Unione Tipografico-Edi-trice Torinese, 1,987, p. 1.025; sut cet historiographe et chancelier florentin, voir, parmi f immense bibliographie qui lui est consacrée: P. Jodogne - G. Benzor, Guic-riardini, fmnmco,rn DiTionaio Biagrafco degli ITaliani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italilrna,2003, vol. LxI, pp. 90-104; M. Martelli - F. Bausi, Polüica, sloria e lelteralura: Macltiauel/i e Czicdardini, tn Staia della /etteratara italiana, êd. E. Malato, Rome,Sa-Ierno Etlitrice, 1 996, vol. w, pp. 251-253, 320 -347 .
Sur ce personnage clé des «guerres d'Italie», et, cn pârticulier, sr.u son actiüté
du-rant la cmpagrre de Gaston dc Fbix: C. t'alconi,Itone x. Giouanni de'Mediri,Mllal,,
Rusconi, 1987, pp. 200-224; Gattori, L.eone x, cit., pp. 23-551'M. Pellegtni, I-rone x, lapa,
n
Diqionaio Biografm degli ltaliani, Rome, Istituto deli'Enciclopedia ltaha:na,2005, vol. Lxrv, pp. 51.3 -523; N. Rubello, I-eaa e x (1 5 1 3 1 5 2 1 ) : i I pontifcato di un papa pruùnte,
ir
Nelkt rplendore nediceo. Papa Ltone x e Firen1e, éd. M. Bietti - N. BâIdiil,Livourne, Sillabe, 2013, pp. 171-181.
Sur tout ceci: S. Leydi, «Con ponpa mas îianfanle qae;t'unébra» I funerali ruildnui di
Cusron de Foix, in Mikno e l.uigi xn. Ncerche sul
pino
doninio franæse in Lonbardia (1499-1512), éà. L. Arcangeü, Milan, FrancoÂngeh,2002,pp.59-73;J. Dumont - A.Marchandisse, Cli uiti Junesti della uiltoia di Raunna:
k
norte e il funerale di Caston deFdx, duca di Nemours,tn 1512.
It
baaaglia du Rauenna, I'Italia, lEurEa, éd. D.Bo-logmcsi - G. Chittolini - C. Giovannini - M. Pellegrid - G. Ricci, Ravenne, Longo, 2014,pp. 1.02-1,15.
Sur ce contiruateu de la chronique de Bernardino Coriq sur lequel on possède
peu d'informations: S. Meschini Uno stoico umaniÿa alla corte sJorryua. Biografa di
Bernardino Corio, Mthno,Yrta e Pensierq 1995, p. 123r.
G. A. Pratq Stmia di Mikno rcriîtd dd Ciounni Andrea Pratopariqio nilanese
ir
conîi-nuaqlone ed emenda del Coio - Dall'anno 1499 sino al / 51 9, <lÂtchrvto Storico Italiano»[f,irenzel
tt
(1,842), pp. 21,7 -41,8, ici p. 296.On trouve de telles pensées chez Brantôme, Grands capiTaines;t'rançois, cit., vol. rtr, p. 18; Champier, I-zr gerter, cit., p. 177;L. da Porto, L.ettere :toiche di I aigi da Porlo
uicen-lino dall'anno I 509 al 1 528 idaue u casîigata le'4ione e corredate di filte ?er cara cli Bartolomeo
Bressan,Florence, Le Monnier, 1857, p.298; Guicciardini, Srlia d'Itaüa, cit., vol.
JONATHAN DUII
rr, p. 1.019; À- d
da Paalk edita 'i-t
pp. 91-378, io 1 commentarit dii
t
Nicola Zanichd Ronq 19-2nst
To-vane,Ptil lt
26. J. de Mailles drt seignear de Batzt queur ftancais : pp.776-717 -27. À cc propos: -1. durant lesPndt
ment PP. 38&-1! 28. Ltjoarnæ ù i,: r. xtt., awc I'ordm* l'ame, s.1., s-t-, :.,29. Sur l'auteur. sor tionnaire det Lt:n du