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Suite à l’historique de la zone d’étude et à la phase de terrain réalisée en lecture du paysage, il est possible, à ce stade de l’étude, de proposer un zonage agro-écologique. Ce dernier est réalisé grâce aux informations obtenues lors des précédentes étapes et repose en partie sur le travail de M. Lucien-Brun (M. Lucien-Brun, 2014) qui consistait à réaliser un zonage agro-écologique de la Guadeloupe et de la Martinique.

Au Nord Grande-Terre, il est possible de mettre en évidence cinq zones agro-écologiques à savoir : les Plaines littorales, les Grands-Fonds Humides, la Partie continentale des Plateaux, la Face Atlantique des Plateaux et les Zones Humides (figure 18).

Figure 18 : Zonage agro-écologique de Grande-Terre (source : M. Lucien-Brun, 2014)

1. Les Plaines littorales

Figure 19 : Plaine du Grippon (source : M. Lucien-Brun, 2014)

Cette zone appelée Plaine du Grippon est située sur la commune de Morne-à-l’Eau. Immergée au cours de son histoire géologique, des dépôts marins s’y sont accumulés et il en résulte aujourd’hui une plaine alluviale. Elle présente une multitude de sols différents à savoir : vertisols, ferralsols compacts, sols vertiques, etc. Cette zone est l’une de celle recevant le plus de précipitations comparativement aux quatre autres.

Son relief est peu prononcé puisque les pentes ne dépassent pas 5%, cette absence de contrainte topographique rend la zone facilement mécanisable.

Cette unité agro-écologique est également une des zones les plus fortement anthropisée ce qui tend à diminuer la surface en terres agricoles.

Les cultures présentes sont majoritairement de grandes parcelles de canne à sucre, avec des pâturages étendus sur lesquels paissent des bovins au piquet. Quelques parcelles de cultures

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maraîchères sont également présentes mais leur taille reste relativement modeste (quelques ares environ).

2. Les Grands-Fonds Humides

Figure 20 : Grands-Fonds Humides (d'après M. Lucin-Brun, 2014)

Cette zone, située au Sud, Sud-Ouest de la commune de Morne-à-l’Eau est la formation géologique la plus ancienne de Grande-Terre. Ancien plateau calcaire érodé, elle présente des sols tels que des ferralsols, vertisols et quelques sols squelettiques.

Les précipitations sont également parmi les plus importantes dans cette zone par rapport aux autres. Les espèces naturelles présentes sont aussi bien des espèces mésophiles (dans les ravines plus humides) que des espèces xérophiles présentes elles dans les hauteurs des mornes.

Du fait d’une alternance de mornes et de vallées encaissées avec des pentes pouvant aller jusqu’à 40%, cette zone ne présente que peu voire pas de végétation cultivée. Les bosquets d’arbres fruitiers ou non cèdent la place à de la mangrove à proximité du littorale. Des bovins paissent à proximité des maisons en étant attachés au piquet et quelques caprins sont également présents.

3. La Partie continentale des Plateaux

Figure 21 : Partie continentale des Plateaux (d'après M. Lucien-Brun, 2014)

Cette zone couvre la partie la plus importante de Grande-Terre. Ayant une topographie relativement plane, elle est relativement sèche du fait d’une pluviométrie moins importante que dans les autres zones et du passage de vents dominants de l’Est. Les sols sont ici majoritairement des vertisols sur un socle calcaire favorisant l’infiltration des eaux de pluies. Contrairement à la Plaine du Grippon l’anthropisation est ici moindre, ce qui favorise des parcellaires, notamment canniers, plus grands.

: Délimitation de la zone d’étude

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Figure 22 : Plaine cannière de la Partie continentale des Plateaux (source : auteur, 2018)

C’est dans cette plaine (figure 22) que sont présents les plus grands systèmes canniers tant en termes de surface parcellaire qu’en termes de prédominance de cette culture sur les autres. C’est, historiquement parlant, le bassin cannier de Grande-Terre et c’est ici que sont principalement situées les distilleries. Aujourd’hui, cette importance de la canne tend toutefois à diminuer avec l’implantation de cultures maraîchères telles que des melons et des bananes, particulièrement au Nord de Grande-Terre, ainsi que des cultures d’ignames, de taro ou encore de patates douces plutôt présentes dans les parties plus vallonnées de cette zone. Des bovins au piquet et au pâturage sont également présents.

4. La Face Atlantique des Plateaux

Figure 23 : Face Atlantique des Plateaux (d'après M. Lucien-Brun, 2014)

Cette zone concerne la partie littorale Est du Nord Grande-Terre, principalement la commune du Moule. C’est la zone la plus sèche du Nord Grande-Terre en raison de la présence d’alizés asséchant le milieu et de précipitations moindres en comparaison des autres zones (moins de 1250 mm/an alors que les autres ont de précipitations supérieures à 1250 mm/an). Les sols sont ici majoritairement des sols peu profonds sur un socle calcaire permettant une bonne infiltration de l’eau en profondeur.

Ici, la canne à sucre n’est plus la culture prédominante contrairement à auparavant. Si les champs de canne sont toujours visibles, plus particulièrement dans la partie Nord de cette zone, ce sont les systèmes de cultures maraîchères qui sont les plus importants avec de la tomate, de l’igname, du concombre ou encore du giraumon. Ces systèmes sont d’autant plus importants dans la partie Sud de cette zone car le réseau hydrique y est particulièrement bien

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développé notamment avec la présence du barrage de Letaye. De nombreux bovins au piquet sont également présents.

5. Les Zones Humides

Figure 24 : Zones Humides (d'après M. Lucien-Brun, 2014)

Les Zones Humides sont situées sur le littoral Ouest de Nord Grande-Terre. Elles correspondent à différentes formations de mangroves, définies par le gradient de salinité du milieu. En fonction de ce dernier, les formations végétales à caractère halophile vont laisser place à celles à caractère hygrophile plus ou moins tolérantes à la salinité. On retrouve ainsi en termes d’espèces à caractère hygrophile : le palétuvier rouge (Rhizoma mangle) en zones inondées avec une forte salinité, puis le palétuvier noir (Avicennia germanis) en zones moins inondées et enfin le palétuvier blanc (Laguncularia racemosa) en zones inondables avec un taux de salinité moindre que pour les deux autres. Concernant les espèces halophiles, les suivantes sont présentes : une forêt marécageuse avec prairie humide particulièrement au Sud de cette zone ou un marais herbacé et une prairie humide. Il n’y a donc ici ni culture ni d’élevage.

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6. Conclusion zonage agro-écologique

Les deux transects suivants (figure 26 et 27) permettent d’avoir une vision globale des paysages de la région du Nord Grande-Terre et des cultures qui y sont présentes :

Figure 25 : Positionnement des transects du Nord Grande-Terre (d'après : M. Lucien-Brun, 2014)

Figure 26 : Transect Ouest-Est du NGT (source : auteur, 2018)

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