1. En parlant d’enfants, vagabonder dans les rues (vieilli) ;
par ext., s’amuser, s’adonner à des facéties ou à des farces.
2. Se comporter avec trop de liberté, plaisanter de manière
leste, grivoise.
POLISSONNERIE n. f. XVIIe siècle. Dérivé de polisson.
1. Plaisanterie, espièglerie. Il adore faire des polisson-
neries.
2. Caractère inconvenant, osé d’un propos, d’un geste,
d’un écrit et, par méton., ce propos, ce geste, cet écrit lui- même. Cette polissonnerie l’a fait rougir.
POLISSURE n. f. XVe siècle, polisseure ; XVIe siècle, polis-
sure. Dérivé de polir.
Vieilli. Action de polir un objet, une matière (aujourd’hui, on dit plus couramment Polissage) ; par méton., résultat de cette action, aspect lisse et éclatant (aujourd’hui, on dit plus couramment Poli). L’hématite de ce collier présente
une belle polissure.
*POLISTE n. m. ou f. XIXe siècle. Emprunté du grec polistês,
« fondateur d’une ville », lui-même dérivé, par l’intermédiaire de
polizein, « bâtir une ville », de polis, « cité ».
Guêpe présente dans le Sud de l’Europe, qui vit en petites colonies dans des nids constitués de quelques alvéoles.
POLITESSE n. f. XVIe siècle. Emprunté de l’italien politezza,
« propreté », puis « raffi nement, civilisation », dérivé de polito, « lisse, poli, propre », lui-même issu du latin politus, « lisse, brillant », puis « poli, instruit ».
Manière d’être, d’agir ou de parler conforme à la civilité, à la courtoisie, au respect des usages ; ensemble de règles défi nissant ces usages. Il est d’une exquise politesse. Une
visite de politesse, que l’on se doit de faire. Apprendre à un enfant les règles de politesse, de la politesse. Des formules de politesse. « Croyez à l’expression, à l’assurance de toute ma reconnaissance » est une formule de politesse épistolaire.
Loc. et expr. Politesse du cœur, attitude dictée par la sensi- bilité, l’intuition et non par les usages. L’exactitude, dit-on,
est la politesse des rois. GRAMM. Le pluriel de politesse, voir
Pluriel.
Spécialt. À l’époque classique, culture sans affectation, raffi nement intellectuel et moral nés d’une connaissance parfaite du monde. La politesse de l’honnête homme.
Par méton. Le plus souvent au pluriel. Action, propos conformes aux usages de la courtoisie, aux règles de la bonne éducation. Faire une politesse, des politesses. Un échange
de politesses. Il s’est confondu en politesses.
Loc. fi g. Rendre une politesse, la politesse à quelqu’un, faire preuve à son égard d’autant de courtoisie qu’il en a lui- même usé et, iron., lui rendre un mauvais procédé. Brûler la
politesse à quelqu’un, le quitter brusquement, sans prendre
congé.
POLITICIEN, -IENNE n. et adj. XVIIIe siècle. Emprunté
de l’anglais politician, de même sens, lui-même dérivé de politic, « politique ».
1. N. m. Personne qui, par sa place et son rôle dans la vie
publique, est rompue aux luttes de partis, à leurs intrigues (s’emploie parfois péjorativement). Un habile politicien.
Un politicien retors. Ce sont des discours de politicien.
2. Adj. Péj. Propre à une personne qui s’occupe de
politique dans un esprit calculateur, partisan. Des manœu-
vres politiciennes. Loc. Politique politicienne, privilégiant
les manœuvres d’un parti et les ambitions personnelles, au détriment des enjeux du moment et de l’intérêt public.
I. POLITIQUE adj. XIVesiècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin politicus, « relatif au gouvernement », du grec politikos, « qui concerne les citoyens, l’État », lui-même dérivé de polis, « cité ».
1. Anciennt. Relatif à la vie d’une communauté d’hommes
vivant sous les mêmes lois. Pour Aristote, l’homme est un
animal politique.
Ne s’emploie plus guère que dans l’expression Économie
politique, science qui étudie les faits relatifs à la production
et à la répartition des richesses d’une nation.
2. Qui a trait à l’art de gouverner un État, aux différentes
manières de concevoir son organisation, son fonctionnement et ses relations avec les autres États. Discours, ouvrage
politique. Les institutions politiques. La science politique. L’Académie des sciences morales et politiques. Le collec- tivisme et le libéralisme sont des doctrines politiques. Le système politique du fédéralisme. Les différents régimes politiques de la France au XIXe siècle. Lois politiques, voir Loi. Capitale politique, ville dans laquelle se trouvent les centres de décision d’un pays, d’une région. Washington
est la capitale politique des États-Unis. Spécialt. Une carte politique de l’Europe, représentant les États et les entités
administratives de cette partie du monde. Géographie
politique, qui s’attache à la description des États, de leurs
institutions et de leur organisation administrative.
Subst. Le politique, l’ensemble des phénomènes qui ressortissent au gouvernement de la cité. Le politique et le
social, le politique et l’économique.
3. Qui concerne plus particulièrement les droits et les
devoirs du citoyen d’un État. Les droits politiques, en vertu desquels un citoyen peut participer au fonctionnement des pouvoirs publics, et peut notamment voter pour des représentants élus, ou se porter candidat aux fonctions électives. Exercer ses droits politiques. Domicile politique, lieu d’inscription d’une personne sur les listes électorales (on dit aujourd’hui Domicile électoral). Liberté politique ou, simplement, liberté, jouissance des droits politiques accordés à chaque citoyen dans un État de droit. Asile
politique, protection, refuge qu’un individu peut trouver dans
un État étranger lorsque ses libertés fondamentales sont menacées dans le sien. Prisonnier politique (par opposition à Prisonnier de droit commun), personne détenue en raison de ses convictions, pour des actes qui portent atteinte à l’intégrité ou à la sûreté de l’État, ou encore pour des crimes qualifi és d’internationaux.
Vieilli. Droit politique, ensemble des lois fondamentales d’un État, qui règle ses formes de gouvernement et déter- mine les rapports entre le pouvoir et les citoyens ou les sujets (aujourd’hui, on dit plutôt Droit public).
4. Qui concerne les affaires publiques d’un gouver-
nement, d’un État, d’un pays. Le monde politique. Un parti
politique. L’actualité, la vie politique. Un idéal politique. Des convictions politiques. Les luttes politiques. Une crise politique majeure.
Un homme politique, une femme politique, qui exerce des
responsabilités publiques, qui a reçu un mandat électif et, ellipt. et subst., un politique, une personne qui se montre habile dans l’exercice du pouvoir. C’est un politique
consommé, un grand politique. Bonaparte était un militaire doublé d’un politique.
5. Par ext., parfois péj. Qui, dans les affaires privées, se
montre habile et prudent. Il est trop politique pour se fâcher
avec un homme de pouvoir. Par méton. User de précautions politiques pour arriver à ses fi ns.
II. POLITIQUE n. f. XIIIesiècle. Emprunté, par l’intermé-
diaire du latin politice, du grec (ta) politika, « (les) affaires de l’État », neutre pluriel substantivé de politikos, « qui concerne les citoyens, l’État », lui-même dérivé de polis, « cité ».
I. Art, manière de diriger, en vue du bien commun, toutes
les activités d’une société. 1. Discipline consacrée aux systèmes d’organisation de la cité et aux moyens employés pour conquérir ou exercer le pouvoir. Avoir l’intelligence
de la politique. En bonne politique, il fallait prendre cette décision. Selon Aristote, la politique est fondée sur la morale, alors que, pour Platon, elle repose sur l’obéissance aux lois. Machiavel a enseigné le recours nécessaire à l’histoire dans la politique.
Titres célèbres : La Politique, d’Aristote (345-343 av. J.-C.) ; Essais de politique et de morale, de Francis Bacon (1597) ; Traité de politique, de Spinoza (1677) ; Politique à
l’usage du peuple, de Lamennais (1838).
2. Ensemble des principes d’action d’un État ou
d’un gouvernement, qui détermine des objectifs, de manière générale ou dans des domaines particuliers, et décide des moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. La
politique sage et pragmatique de Richelieu. La politique étrangère, extérieure d’un pays. Politique intérieure. Politique agricole, industrielle. Politique de l’emploi. Politique diri giste, étatiste, libérale. Politique infl ationniste. Politique de rigueur, d’austérité, ensemble des mesures fi nan-
cières et économiques envisagées pour réduire la demande et prévenir ou contrecarrer l’infl ation. Politique sociale, destinée à améliorer les conditions de vie de la population ou à corriger les disparités. La politique monétaire de l’Europe.
La politique agricole commune et, par abréviation, la PAC,
l’ensemble des mesures de soutien apportées, au sein de l’Union européenne, aux agriculteurs.
Dans les relations internationales, en particulier dans les situations de confl it entre les États. La politique d’accul-
turation menée par les Romains en Gaule. Politique de la terre brûlée, dans une guerre, retraite accompagnée d’une
destruction systématique de tout ce dont l’ennemi pourrait tirer parti et, fi g., adoption délibérée d’une stratégie qui ôte toute possibilité de profi t à l’adversaire. Une politique
impérialiste. Les politiques de décolonisation. Politique de non-alignement, stratégie adoptée lors de la conférence de
Bandoeng, en 1955, par les pays du tiers-monde, marquant leur volonté d’indépendance à l’égard des deux blocs de l’Est et de l’Ouest. Politique atlantique, suivie par les États qui adhèrent aux principes de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et inspirée par les États-Unis.
HIST. La politique de collaboration, voir Collaboration.
La politique de la chaise vide (par référence à la décision du
général de Gaulle qui suspendit en 1965 la participation de la France au Conseil des ministres de la Communauté écono- mique européenne), attitude qui consiste, afi n de marquer son désaccord profond, à s’abstenir volontairement de participer à un débat, à une réunion, etc. La politique des petits pas (par référence à la stratégie mise en œuvre par Henry Kissinger, secrétaire d’État américain, pour favoriser le rapprochement entre Israël et l’Égypte), action qui procède par étapes inter- médiaires, par menues avancées.
Spécialt. Politique-fi ction, nom donné à une variété de récits d’anticipation élaborés à partir d’une situation politique contemporaine. « L’An 2440, rêve s’il en fut jamais », de
Louis-Sébastien Mercier, est une œuvre de politique-fi ction publiée en 1770.
3. Ensemble des affaires publiques d’un État, d’un pays.
S’occuper de politique. Réussir en politique. Entrer en politique, embrasser une carrière publique. Loc. Faire de la politique, jouer un rôle actif dans la vie publique. Parler politique.
II. Par anal. 1. Ensemble des orientations choisies par une
entreprise, stratégie. Une politique éditoriale. La politique
de développement d’un groupe industriel.
2. Manière calculée de conduire ses affaires privées.
Il a fait preuve de politique en agissant ainsi, d’habileté, de
prudence. Cet écrivain courtise les critiques, c’est de bonne
politique. En mauvaise part. Calcul intéressé pour parvenir
à ses fi ns.
Par affaibl. (Surtout dans des locutions et des expres- sions.) Comportement, attitude. Être partisan de la politique
du moindre effort. La politique du pire, qui favorise l’aggra-
vation d’une situation pour en tirer avantage. Politique de
gribouille, voir Gribouille. Politique de l’autruche, refus de
prendre en considération un danger qui menace. La politique
de la carotte et du bâton, où alternent récompenses et
punitions, promesses et menaces.
POLITIQUEMENT adv. XVe siècle. Dérivé de poli tique I.
1. Dans le domaine politique. S’engager politiquement.
Il se situe politiquement à droite. Une nation politiquement indépendante. Politiquement correct, expression calquée
de l’anglo-américain politically correct et qualifi ant une attitude appelant au respect des différences, au refus des discriminations à l’égard des minorités ; par extension et en mauvaise part, se dit de propos et d’attitudes inspirés par le conformisme du moment.
2. D’une manière fi ne et adroite, calculée et prudente,
permettant de ménager ses intérêts, dans la conduite des affaires privées. Il agit politiquement en toutes
circonstances.
POLITIQUER v. intr. XVIIe siècle. Dérivé de politique II.