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tr XVI e siècle Dérivé de poignard Frapper, blesser, tuer avec un poignard ou une arme

similaire. César fut poignardé en plein Sénat. Pron. Déses-

péré, il se poignarda.

Par anal. Colombe poignardée, variété de colombe origi- naire des Philippines, qui porte une tache rouge vif sur la poitrine.

Titre célèbre : La Colombe poignardée et le jet d’eau, calligramme de Guillaume Apollinaire (1915).

Fig. Poignarder quelqu’un, lui causer une vive douleur morale, une affl iction extrême. Poignarder quelqu’un dans

le dos, le trahir au moment où il ne s’y attendait pas.

POIGNE n. f. XIIe siècle. Forme régionale de poing. Force du poignet, de la main. Une poigne de fer.

Fig. et fam. Vigueur et fermeté d’action, de caractère.

Cet homme a de la poigne. Un gouvernement à poigne, très

autoritaire.

POIGNÉE n. f. XIIe siècle. Dérivé de poing.

1. Quantité que peut contenir la main fermée, que l’on peut

saisir d’une main. Une poignée de riz, de gros sel, d’herbe.

Une poignée de cheveux.

Loc. À poignée ou à poignées, à pleines mains et, fi g., en abondance. Lancer des confettis à poignées. Jeter l’or

à poignée. Par exag. Par poignées, en grande quantité. Ce chien perd ses poils par poignées.

Fig. Une poignée de, une petite quantité, un petit nombre de. Une poignée de mécontents. Ellipt. À cette réunion, nous

n’étions qu’une poignée.

2. Partie d’un objet par laquelle on le saisit, qui permet de

le manier. La faucille est un outil muni d’une poignée. La

poignée d’une épée, d’un archet, la poignée d’une valise. La poignée d’une casserole. Tourner la poignée d’une porte, d’une fenêtre. Poignées fi xes, à bascule, en bouton.

3. Spécialt. Action de saisir, de serrer. Seulement dans

la locution Une poignée de main, geste de salutation. Il lui

a donné une vigoureuse poignée de main. Échanger une poignée de main.

POIGNET n. m. XIVe siècle. Dérivé de poing.

1. Articulation qui joint la main à l’avant-bras ; partie du

bras correspondant à cette articulation. Le carpe du poignet, l’ensemble des huit os qui composent son squelette. Il s’est

cassé le poignet. Une foulure du poignet. Tâter, prendre le pouls au poignet. Porter une gourmette, une montre au poignet. Passer les menottes aux poignets du prisonnier.

Loc. Coup de poignet, mouvement aisé, marquant la dextérité acquise dans l’exercice ou la pratique d’une activité. Le coup de poignet du pêcheur à la mouche. À la

force du poignet, des poignets, en se servant uniquement de

ses bras et, fi g., par ses propres moyens et en faisant preuve de ténacité. Il s’est élevé à la force du poignet.

2. Par méton. Petite pièce d’étoffe montée transversale-

ment, et qui termine la manche d’une chemise, d’un corsage, d’une robe. Les poignets d’une blouse, d’un chemisier.

Poignets mousquetaire, voir Mousquetaire. Par ext. Poignet de force, bande de cuir qui protège l’articulation pendant les

exercices de force, notamment en lutte et en haltérophilie (on dit aussi Bracelet de force).

*POÏKILOTHERME adj. XXe siècle. Composé de poïkilo-,

tiré du grec poikilos, « peint de couleurs variées, bigarré, moucheté », puis « variable, changeant », et de -therme, tiré du grec thermos, « chaleur ».

ZOOL. Se dit d’un animal dont la température corpo-

relle varie avec celle du milieu ambiant, par opposition à

Homéotherme. Les Batraciens, les Reptiles et les Poissons sont des animaux poïkilothermes. Subst. Un poïkilotherme. Les poïkilothermes sont communément appelés animaux à sang froid. (On trouve aussi Pœcilotherme ; on dit aussi Hétérotherme.)

POIL n. m. XIe siècle. Issu du latin pilus, de même sens.

1. Filament riche en kératine produit par l’épiderme

de l’Homme et des autres mammifères, qui comporte une racine implantée sous la peau. Le poil est un phanère, comme

l’ongle, la corne ou la griffe. Poils longs, courts, frisés, raides. On trouve des poils sur la majeure partie du corps. Les poils peuvent se dresser grâce aux muscles horripilateurs.

Le chat angora a de longs poils. Brosser les poils de son poney. Cet animal perd ses poils. Une touffe de poils. Un pinceau en poils de martre. Par anal. Un blaireau en poils synthétiques.

Loc. et expr. fam. Ne pas avoir ou Ne plus avoir un poil

de sec, être trempé de pluie, ou en sueur sous l’effet de

la peur et, par ext., être terrorisé. Il n’a pas un poil sur le

caillou, il est totalement chauve. Fig. Avoir un poil dans la main, être porté à la paresse. Chercher des poils aux œufs,

se montrer critique et pointilleux à l’excès. Un poil de, une très petite quantité de (surtout dans des tournures négatives).

Il n’y a pas un poil de vrai dans son histoire. À un poil près,

à un détail, à peu de chose près.

2. Au singulier, avec un sens collectif. Désigne l’ensemble

de ces fi laments sur une partie du corps humain. Le poil de

la barbe. Ne pas avoir de poil au menton. Le poil follet,

le duvet rare et léger qui vient avant la barbe. Poil se dit familièrement de la chevelure. Il a le poil roux. Le héros de

Jules Renard, Poil de carotte, est ainsi nommé en raison de sa chevelure rousse.

Pour désigner la fourrure, le pelage d’un animal. Un chien

à poil long, à poil ras. Un poil soyeux et lustré est signe de bonne santé. Ce lapin a son poil d’hiver. Le poil angora d’une chèvre, le poil laineux d’un ânon. Spécialt. ÉQUIT.

Faire le poil à un cheval, lui peigner la crinière, lui couper

les crins du bas des jambes, et arracher ou brûler ceux qui sont autour des mâchoires. – CHASSE. Gibier à poil, par

opposition à gibier à plume. Ce chien est dressé au poil et à

la plume, est dressé à arrêter toutes sortes de gibier. Le grand poil, le gros gibier à pelage, comme le loup ou le sanglier. Lapin, lièvre en poil, animal tué qui n’est pas encore dépecé.

– FAUCONNERIE. Mettre l’oiseau à poil, dresser un faucon à

chasser le gibier à poil, tels les lapins, lièvres, etc.

Par méton. Un bonnet à poil, fait de peau garnie de fourrure. Les grenadiers de l’Empire portaient des bonnets

à poil. Poil de chameau, tissu chaud et souple, fabriqué avec

la toison de cet animal.

Loc. et expr. Faire le poil à quelqu’un (vieilli), lui raser la barbe. Être, se mettre à poil (pop.), être, se mettre nu. Avoir

le poil qui se hérisse, se dit d’un animal dont le poil se dresse

et, fi g., d’une personne en proie à une profonde irritation. Fig. et fam. Reprendre du poil de la bête, retrouver du courage, de l’énergie. Tomber sur le poil, attaquer par surprise, avec violence et, par ext., accabler brusquement de reproches.

Tout le monde lui est tombé sur le poil. Caresser quelqu’un dans le sens du poil, le fl atter, à rebrousse-poil, l’irriter. Être de bon, de mauvais poil, être de belle, de méchante humeur. De tout poil, de toute sorte. Il a invité des gens de tout poil.

Pop. Au petit poil ou, plus souvent, au poil, pleinement satis- faisant. Pile-poil, exactement, précisément.

3. Par anal. ZOOL. Filament issu du tégument de certains

arthropodes. Les chenilles processionnaires, les tarentules

sont recouvertes de poils. Les bourdons ont sur les pattes des rangées de poils, appelées brosses, qui leur permettent de récolter le pollen. – BOT. Prolongement plus ou moins

délié de certaines cellules de l’épiderme des végétaux. Les

poils de l’artichaut, de la tige du coquelicot. Les poils des feuilles du droséra capturent les insectes. Poil absorbant,

cellule qui, sur certaines racines, permet à la plante d’absorber l’eau et les sels minéraux du sol. Poil urticant, contenant une poche remplie d’un liquide vésicant qui se déverse quand elle est percée. Les poils urticants de l’ortie provoquent

des brûlures passagères. Poil à gratter, bourre contenue

dans le cynorhodon, ou gratte-cul, dont les fi laments ont un effet irritant, et qu’on vend dans les magasins de farces et attrapes.

4. TEXTILE. Partie velue, surface duveteuse d’un drap ou

d’autres étoffes. Feutre à long poil, à poil court. Velours

à trois poils, à quatre poils, velours dont la trame est de trois,

quatre fi ls de soie. Loc. fam. et vieillie. C’est un brave à

trois, à quatre poils, un homme d’une bravoure éprouvée.

Par anal. BÂT. Les ardoises de poil noir, dont le grain

présente la meilleure qualité. Les ardoises de poil roux ou

taché sont considérées comme de second choix.

POILU, -UE adj. XIIe siècle, pelu ; XVIe siècle, poilu. Réfec-

tion, d’après poil, de l’ancien français pelu, lui-même issu du latin

pilosus, de même sens.

Couvert de poils, velu. Une main, des jambes poilues. Fig. et vieilli. Viril et, par ext., courageux.

Subst., au masculin. HIST. Nom donné par les civils aux

soldats français de la guerre de 1914-1918. Les poilus des

tranchées.

POINCILLADE n. f. XVIIe siècle. Emprunté du latin scien-

tifi que poinciana, de même sens, lui-même dérivé de Poinci, nom d’un gouverneur des Antilles françaises au XVIIe siècle.

BOT. Arbrisseau de la famille des Légumineuses, dont

une espèce a des feuilles employées comme purgatif sous le nom de séné.

POINÇON n. m. XIIe siècle, poncon ; XVIe siècle, poinçon.

Dérivé d’une forme régionale poincer, « piquer », elle-même issue, par l’intermédiaire du latin populaire *punctiare, du latin pungere, « piquer ».

1. Outil formé d’une pointe emmanchée de fer ou d’acier,

de forme conique ou cylindrique, utilisé pour percer des trous. Le poinçon d’une brodeuse, d’un tailleur de pierres,

d’un menuisier. Le mandrin est un poinçon servant à percer les métaux à chaud. L’étampe est un poinçon utilisé en maréchalerie. Le cordonnier troue les cuirs à l’aide d’un poinçon nommé alêne. En métallurgie, certains poinçons permettent aussi de découper et d’emboutir des tôles.

Par anal. CHARPENTE. Pièce de bois reposant sur l’entrait

d’une ferme de charpente et dont l’autre extrémité est taillée en pointe pour soutenir les arbalétriers. Le poinçon d’un

comble pyramidal.

2. Bloc d’acier trempé portant, gravé en relief, un motif

décoratif ou une marque distinctive et, par méton., le motif ou la marque qu’il permet d’imprimer. Un poinçon à tête

de Minerve. Le poinçon de l’orfèvre, qui lui sert à frapper

les ouvrages précieux d’or et d’argent. La marque d’un

poinçon. De l’argenterie ancienne marquée au poinçon de Paris. Poinçon d’État, qui garantit la teneur en or fi n

d’une pièce d’orfèvrerie. Poinçon de maître, qui équivaut à la signature de l’orfèvre, du fabricant.

Spécialt. NUMISM. Le poinçon des monnaies, le bloc

d’acier gravé avec lequel on frappe les coins des monnaies et des médailles et, par méton., l’empreinte ainsi obtenue.

Les petits grains d’une médaille sont obtenus à l’aide d’un poinçon nommé grènetis. La contrefaçon de poinçons.

– TYPOGR. Le poinçon d’un caractère d’imprimerie, servant

de modèle pour frapper les matrices qui permettent de fondre les caractères d’imprimerie. L’Imprimerie nationale détient

les poinçons originaux du garamond.

3. Anciennt. Tonneau estampillé, où l’on conservait du vin

ou d’autres liquides. Un poinçon de vin, de cidre.

POINÇONNAGE n. m. XVe siècle. Dérivé de poinçonner.

1. Action de perforer, de percer des trous à l’aide

d’un poinçon. Le poinçonnage d’un carton de broderie.

Le poinçonnage des tôles.

2. Le fait de doter un objet d’une marque distinctive

à l’aide d’un poinçon. Le poinçonnage désigne le lieu

de fabrication ou le fabricant, atteste un contrôle.