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tr Attesté au XVI e siècle, mais probablement plus

ancien. Dérivé de poix.

1. Enduire, frotter de poix. Poisser du fi l, un tonneau.

Par ext. En parlant d’une matière qui colle, adhère. Les

confi tures lui ont poissé les mains. Absolt. La résine poisse.

2. Pop. Arrêter, attraper. Il s’est fait poisser en fl agrant

délit. Pron. S’enivrer.

POISSEUX, -EUSE adj. XVIe siècle. Dérivé de poix. Qui donne la sensation de coller ; empreint d’une matière gluante. Il a les doigts poisseux de miel.

POISSON n. m. Xe siècle, peisson, pescion ; XIIe siècle,

poisson. Issu, par l’intermédiaire de l’ancien français peis, pois,

du latin piscis, de même sens.

1. Vertébré aquatique à respiration branchiale qui possède

des nageoires paires et une bouche pourvue d’une mâchoire.

Dans les classifi cations les plus anciennes, les Poissons constituaient une des cinq classes des Vertébrés. Les poissons sont des animaux généralement ovipares et hétérothermes.

Poissons cartilagineux, poissons osseux, dont le squelette

interne est soit cartilagineux, soit ossifi é. La roussette,

le requin sont des poissons cartilagineux. La truite, le hareng sont des poissons osseux. Poissons homocerques, hétérocerques, voir ces mots. Les poissons téléostéens ou,

ellipt., les Téléostéens, les poissons osseux dont la nageoire caudale a une forme symétrique. Les Téléostéens repré-

sentent la majorité des espèces actuelles. Les Cyprinidés, les Gadidés, les Salmonidés sont trois des nombreuses familles de poissons téléostéens. Poissons fossiles, groupe

de poissons qui ne possède plus de représentant actuel. Les

poissons cuirassés, encore appelés Placodermes, sont des poissons fossiles.

Poissons d’eau douce, de rivière. Poissons de mer, poissons marins. Le baliste est un poisson des mers tropi- cales. Poissons pélagiques, benthiques, voir ces mots. Le saumon, le thon et l’anguille sont des poissons migrateurs. Les poissons plats, nom usuel des Pleuronectidés. Tête, museau, barbes, opercules, ouïes, écailles, arêtes, vessie natatoire du poisson. Poisson laité, poisson mâle qui sécrète

de la laitance. Des œufs de poisson.

Poisson sert à former un certain nombre de noms composés

constituant la dénomination usuelle de plusieurs espèces.

Le poisson-lune, la môle. Le poisson-épée ou poisson- sabre, l’espadon. Le poisson-perroquet, le scare. Le poisson rouge, le cyprin doré. Poisson pilote, voir Pilote. Le poisson volant, l’exocet. Poisson électrique, qui possède des organes

grâce auxquels il envoie dans le milieu environnant de brèves décharges de courant électrique, pour s’orienter, se protéger ou communiquer avec ses congénères. La torpille,

le gymnote sont des poissons électriques. Poisson-scie, dont

le museau se prolonge en une lame plate garnie de deux rangées de dents. Poisson-chat, poisson d’eau douce, voisin du silure, à longs barbillons.

Pêcher, amorcer, ferrer un poisson. Repeupler un étang de poissons. Un élevage de poissons. Halle aux poissons. Préparer, écailler, ouvrir, vider des poissons. Ciseler, habiller, dresser un poisson.

Au singulier, avec une valeur collective. Prendre, attraper

du poisson. Le poisson ne mord pas. Le pêche au gros poisson

ou, ellipt., la pêche au gros. Du poisson de chalut. La vente

du poisson à la criée. Faire sécher, boucaner, saler, mettre en conserve, congeler le poisson. Une darne, des joues, un dos, un fi let de poisson. Fumet, soupe de poisson. Poisson cru, cuit au court-bouillon, poisson grillé, frit, mariné, fumé. Du poisson pané. Spécialt. Par opposition à la viande. Le vendredi était un jour maigre où l’on mangeait du poisson. Des couverts à poisson.

Colle de poisson, substance extraite de la vessie natatoire

des poissons, employée notamment pour clarifi er le vin.

2. Loc. et expr. Muet comme un poisson, totalement silen-

cieux (on dit plus couramment Muet comme une carpe).

Nager comme un poisson, à la perfection. Être heureux comme un poisson dans l’eau ou, simplement, être comme un poisson dans l’eau, parfaitement à son aise. Noyer le poisson, voir Noyer I. Le poisson a mordu à l’hameçon,

se dit fi gurément de quelqu’un qui tombe dans le piège qu’on lui a tendu. Il avalerait la mer et les poissons, il est assoiffé, affamé ou, fi g., avide de tout. Poisson d’avril, petite farce traditionnelle du 1er avril.

Fig. et fam. Un gros poisson, une personne importante.

Les policiers sont tombés sur de gros poissons et pas sur le menu fretin. La sauce fait passer le poisson, l’accommo-

dement d’un mets fait oublier sa mauvaise qualité ; certains arrangements rendent supportables les désagréments. Il n’est

ni chair ni poisson ou Il est moitié chair, moitié poisson, voir Chair. Finir, se terminer en queue de poisson, tourner court. Faire une queue de poisson, se rabattre brusquement devant

le véhicule que l’on dépasse. Pop. Engueuler quelqu’un

comme du poisson pourri, le prendre à partie de façon

violente.

Expr. proverbiale. Petit poisson deviendra grand, promesse d’avenir, par allusion à la fable de La Fontaine « Le Petit Poisson et le Pêcheur ». Prov. Ce sont toujours

les gros poissons qui mangent les petits, les puissants oppri-

ment toujours les faibles. Le poisson pourrit par la tête, la décadence d’une société commence par celle de ses élites, selon un proverbe chinois.

3. Par anal. Poisson d’argent, nom usuel du lépisme, petit

insecte au corps effi lé couvert d’écailles argentées, vivant dans les endroits humides des maisons.

Poisson d’étain, leurre en forme de poisson utilisé par les

pêcheurs.

4. Représentation de cet animal utilisée conventionnelle-

ment dans différents systèmes symboliques. Dans l’Égypte

ancienne et la Grèce antique, le poisson était un signe de vie et de fertilité. RELIG. CHRÉTIENNE. Symbole sacré, souvent

associé à la fi gure du Christ. Employé avec le monogramme

ichthus (voir Ichthus), le poisson était l’emblème du Christ pour les premiers chrétiens.

ASTRON. Les Poissons, constellation zodiacale de l’hémis-

phère boréal. Poisson austral, Poisson volant, nom de deux constellations de l’hémisphère austral.

ASTROL. Au pluriel. Douzième et dernier signe du zodiaque,

correspondant à la période du 19 février au 21 mars. Elle est

née sous le signe des Poissons.

POISSONNAILLE n. f. XVe siècle. Dérivé de poisson. Fam. et vieilli. Menu poisson, fretin.

POISSONNERIE n. f. XIIIe siècle. Dérivé de poisson. Lieu où l’on vend aux particuliers des poissons et des fruits de mer.

POISSONNEUX, -EUSE adj. XVIe siècle. Dérivé de

poisson.

Abondant en poissons. Une rivière poissonneuse.

POISSONNIER, -IÈRE n. XIIIe siècle. Dérivé de poisson.

1. Celui ou celle qui vend du poisson, qui tient une

poissonnerie.

Expr. proverbiale vieillie. Se faire poissonnier la veille

de Pâques, par allusion à la fi n du carême, prendre une

profession quand il n’y a plus rien à gagner ; fi g., entre- prendre une action à contretemps.

Spécialt. Dans une brigade de cuisine, celui ou celle à qui incombe la charge de préparer le poisson, exception faite des poissons grillés et frits.

2. N. f. Grand récipient de cuisine, de forme oblongue,

muni d’un couvercle, où l’on peut faire cuire au court- bouillon un poisson entier.

*POITEVIN, -INE adj. XIIe siècle. Dérivé de Poitou, nom

géographique.

Originaire de la région du Poitou ou de la ville de Poitiers ; propre à cette région, à cette ville, ou à leurs habitants.

Le Marais poitevin. L’art roman poitevin. Un baudet, un cheval, une chèvre de race poitevine.

Subst. Un Poitevin, une Poitevine, habitant ou originaire du Poitou ou de Poitiers. Le poitevin, dialecte de langue d’oïl parlé dans le Poitou et jusqu’aux confi ns du territoire de la langue d’oc.

POITRAIL n. m. (pl. Poitrails). XIe siècle, peitrail ;

XIIIe siècle, poitrail. Issu du latin pectorale, « cuirasse qui couvre la

poitrine », puis « attelle de cheval », neutre substantivé de l’adjectif

pectoralis, « de la poitrine, qui couvre la poitrine », lui-même

dérivé de pectus, « poitrine ».

1. Partie antérieure du corps d’un cheval ou d’un grand

mammifère, située en dessous de l’encolure, entre les épaules. Ce cheval a un poitrail large, étroit. Un poitrail de

bœuf, d’éléphant. Par méton. Partie du harnais placée à cet

endroit et reliée à la selle afi n d’empêcher celle-ci de glisser vers l’arrière.

Fam. et parfois péj. Le torse humain, dont on souligne la puissance. La chemise ouverte sur le poitrail.

2. BÂT. Grosse pièce de bois ou de fer, formant linteau

au-dessus d’une baie très large.

POITRINAIRE adj. XVIIIe siècle. Dérivé de poitrine. Vieilli. Qui est atteint d’une affection pulmonaire, particu- lièrement de la tuberculose. L’héroïne du roman d’Alexandre

Dumas fi ls « La Dame aux camélias » est poitrinaire. Subst. Un, une poitrinaire.

POITRINE n. f. XIe siècle, peitrine. Issu du latin populaire

*pectorina, de même sens, lui-même dérivé de pectus, « poitrine ».

1. Partie du corps humain qui s’étend des épaules à

l’abdomen, dont elle est séparée par le diaphragme, et qui contient les poumons et le cœur (on dit aussi Thorax).

Poitrine large, étroite. Son cœur cognait dans sa poitrine. Gonfl er sa poitrine. La lance lui perça la poitrine.

Par méton. Partie antérieure du thorax. Un ancien combat-

tant à la poitrine bardée de médailles. Sa tête s’affaissa sur sa poitrine. Loc. et expr. Se frapper la poitrine, en signe

de contrition et, fi g., reconnaître ses torts (on dit plus couram- ment Battre sa coulpe). Bomber la poitrine, faire saillir

le thorax et, fi g., arborer une attitude fi ère (on dit plus couram- ment Bomber le torse). SPORTS. Il a gagné d’une poitrine,

il l’a emporté de très peu. – MUS. Une voix de poitrine,

qui produit une tessiture de son plein et grave, en faisant intervenir la résonance de la poitrine, par opposition à une

voix de tête. Chanter de la poitrine. Vieilli. Ce chantre a de la poitrine, il a du souffl e, de la voix.

Désigne plus particulièrement les seins, la gorge de la femme. Une belle poitrine. Une poitrine pigeonnante. Le

tour de poitrine.

2. Par méton. Ensemble des organes contenus dans cette

partie du corps, et particulièrement les poumons et les bronches. Une fl uxion de poitrine (vieilli). Avoir la poitrine

oppressée.

Spécialt. Angine de poitrine, voir Angine. Loc. vieillies.

Être faible, mourir de la poitrine ou, fam., s’en aller de la poitrine, se disait de personnes atteintes de la tuberculose.

3. Région antérieure du corps de certains animaux,

comprise entre le cou et le ventre. La poitrine rouge vif du

bouvreuil.

BOUCHERIE. Désigne une partie des côtes, avec la chair qui

y tient. De la poitrine de veau, d’agneau, de la poitrine de

porc salée.

POIVRADE n. f. XVIe siècle. Dérivé de poivre, avec infl uence

de l’ancien provençal pebrada, « sauce poivrée ».

Assaisonnement de sel et de poivre. Manger des artichauts

à la poivrade ou, ellipt., des artichauts poivrade, de petits

artichauts crus, avec cet assaisonnement.

Par ext. Sauce dans laquelle il entre beaucoup de poivre, notamment des grains de poivre concassés, et qui accompagne en général une viande marinée ou du gibier. Un lièvre à la poivrade ou, en apposition, à

la sauce poivrade.

POIVRE n. m. XIIe siècle. Issu du latin piper, de même sens.

1. Fruit du poivrier, petite baie à la saveur piquante ;

poudre obtenue à partir de cette baie et employée comme condiment. Poivre blanc, poivre noir, se dit de ces baies débarrassées de leur enveloppe, ou entièrement séchées.

Poivre gris, mélange de poivre noir et de poivre blanc en

poudre. Poivre vert, cueilli avant maturité. Une sauce au

poivre vert. Poivre en grains. Poivre concassé, pulvérisé. Broyer, piler, moudre du poivre, des grains de poivre. De la mignonnette de poivre, voir Mignonnette. Un moulin à poivre. Une pincée de poivre.

Fig. Loc. adj. inv. Poivre et sel, se dit d’une chevelure, d’une barbe où poils blancs et noirs sont mêlés.

2. Par anal. Nom donné à diverses plantes dont l’odeur, la

saveur rappellent les fruits du poivrier. Poivre des murailles, espèce ornementale d’orpin. Poivre d’eau, variété de renouée à feuilles lancéolées. Poivre sauvage ou petit poivre, gatti- lier aux fruits d’un noir rougeâtre. Par méton. Poivre rouge,

poivre de Cayenne, poudre obtenue à partir du piment rouge,

du piment de Cayenne.

3. Pop. et très vieilli. Eau-de-vie.

*POIVRÉ, -ÉE adj. XIIIe siècle. Participe passé de poivrer.

1. Assaisonné de poivre. Un plat trop poivré. Par anal.

Qui a le goût ou l’odeur du poivre. Menthe poivrée. Le goût

poivré de la cardamome. Un parfum poivré.

Fig. et fam. Leste, licencieux. Une plaisanterie poivrée. Se dit d’un prix abusif. L’addition est poivrée. (Dans ces emplois, on dit aussi Salé.)

2. Fig. et pop. Ivre. Il est complètement poivré.