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Légifrance - Publications officielles - Documents administratifs - DAE n° 0010 du 23/06/2009

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Année 2009. – No 10

ISSN 0242-6773 Mardi 23 juin 2009

DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

NEUVIÈME ÉDITION

PLÉBISCITAIRE à POMMETTE

L’Académie française publie ici, au fur et à mesure de l’avancement de ses travaux, la suite

de la neuvième édition de son Dictionnaire, dont le tome I, A à Enzyme, a paru en novembre 1992,

et le tome II, Éocène à Mappemonde, en novembre 2000 (Imprimerie nationale – Librairie Arthème Fayard).

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Message aux abonnés de l’édition papier

des documents administratifs

Les documents administratifs sont dorénavant disponibles

en version électronique authentifi ée sur :

www.journal-offi ciel.gouv.fr

Certains documents pourront ne plus être diffusés sur support papier

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DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

NEUVIÈME ÉDITION

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Conformément aux dispositions prises par elle, et dont elle a fait état

dans le tome I de la présente édition du Dictionnaire, l’Académie signale

ci-dessous les mots pour lesquels une nouvelle orthographe a été

recommandée. Ces mots, dans le corps du texte, sont suivis d’une

indication typographique en forme de losange (

‘

).

L’Académie a précisé qu’elle entendait que ces recommandations

soient soumises à l’épreuve du temps. Elle maintiendra donc les

graphies qui fi gurent dans son Dictionnaire jusqu’au moment où elle

aura constaté que les modifi cations recommandées sont bien entrées dans

l’usage.

– Pocheter se conjugue comme Acheter

– Pœcile ou Pécile

– Pœcilotherme ou Pécilotherme

– Polysaccaride

– Pomérium

– Pommeler se conjugue comme Celer

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PLÉBISCITAIRE adj. XIXe siècle. Dérivé de plébiscite. De la nature du plébiscite ; issu du plébiscite ou y ayant recours. Vote plébiscitaire. Régime, république plébiscitaire. Subst. Vieilli. Partisan du recours au plébiscite.

PLÉBISCITE n. m. XIVe siècle. Emprunté du latin

plebi-scitum, « décret de la plèbe », composé de plebs, plebis, « plèbe »,

et scitum, « décret », participe passé substantivé de sciscere, « chercher à savoir », puis « agréer, décider », lui-même dérivé de

scire, « savoir ».

1. ANTIQ. ROM. Sous la République, résolution votée

par l’assemblée de la plèbe sur proposition d’un tribun, à la différence de la loi, qui émanait de l’ensemble du peuple romain. Après une dernière sécession en 287 av. J.-C.,

la plèbe obtint, par la loi Hortensia, que les plébiscites eussent la même autorité que les lois et s’appliquassent à tous les citoyens.

2. DROIT. Consultation directe de l’ensemble du corps

électoral pour l’adoption ou le rejet d’une question d’ordre législatif (en ce sens, on dit aujourd’hui Référendum).

Les Constitutions de l’an I et de l’an III furent adoptées par plébiscite. En particulier, consultation directe du

peuple sur un projet de loi, à travers laquelle le chef d’un gouvernement demande en réalité aux citoyens d’approuver sa politique ou de lui manifester sa confi ance. Le plébiscite de

1851 entérina le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, et celui de 1852 le rétablissement de l’Empire (le terme

a souvent revêtu depuis lors une connotation péjorative). Depuis la Révolution française, procédure utilisée dans divers pays, en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour consulter les populations sur un changement d’appartenance nationale. Le rattachement à la France

de la Savoie et de Nice en 1860 fi t l’objet d’un plébiscite. Après le plébiscite de 1935, la Sarre fi t retour à l’Alle-magne.

PLÉBISCITER v. tr. XIXe siècle. Dérivé de plébiscite. Approuver par voie de plébiscite ; manifester sa confi ance à un gouvernement, à un chef d’État à l’occasion d’un plébis-cite. Une réforme plébiscitée par les citoyens.

Par ext. Approuver sans réserve, de manière quasi unanime.

Cet ouvrage a été plébiscité par le public.

PLECTRE n. m. XIIIe siècle, plectron ; XIVe siècle, plectre.

Emprunté, par l’intermédiaire du latin plectrum, du grec plêktron, de même sens, lui-même dérivé de plêssein, « frapper, donner un coup ».

MUS. Dans l’Antiquité, petite baguette d’ivoire, d’os, de

bois, etc., ou mince tuyau de plume, avec lesquels on faisait vibrer les cordes de la lyre ou de la cithare.

Auj. Lamelle de forme ovale en écaille, en corne ou en matière synthétique, dont on se sert pour jouer de certains instruments à cordes comme la mandoline, le banjo, etc. (on dit aussi Médiator). En Extrême-Orient, on joue de

nombreux instruments traditionnels avec un plectre. Spécialt.

Nom donné, dans un clavecin, à la pointe de plume ou de cuir fi xée sur une lame de bois appelée sautereau, et qui sert à pincer les cordes.

PLÉIADE n. f. XIIIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire

du latin Pleiades, du grec Pleiades ou Plêiades, nom des sept fi lles d’Atlas et de Pléioné que Zeus changea en étoiles pour qu’elles échappent aux poursuites du chasseur Orion ; ce nom est

probable-ment dérivé du grec Plêionê, avec infl uence de pleîn, « naviguer », car le lever ou le coucher de ces astres servaient de point de repère aux navigateurs.

ASTRON. Avec une majuscule. Chacune des étoiles visibles

à l’œil nu dans l’hémisphère Nord qui forment un des groupes de la constellation du Taureau. Les Anciens comptaient

sept Pléiades. Le lever des Pléiades. Par méton. La Pléiade céleste, ce groupe d’étoiles.

Par anal. HIST. LITTÉRAIRE. Avec une majuscule. Groupe

de sept poètes grecs qui vécurent à Alexandrie au IIIe siècle

avant Jésus-Christ, sous le règne de Ptolémée Philadelphe ; par référence à celui-ci, nom donné en 1556 par Ronsard au cénacle qu’il constitua avec six autres poètes français : Du Bellay, Baïf, Belleau, Pontus de Tyard, Jodelle, et Peletier du Mans, remplacé après sa mort par Dorat. Les théories

littéraires de la Pléiade furent exposées par Du Bellay dans sa « Défense et Illustration de la langue française ».

Par ext. Réunion de personnes remarquables. Une pléiade

d’écrivains, de philosophes.

Titre célèbre : Les Pléiades, de Gobineau (1874).

PLEIN, PLEINE adj. et n. XIe siècle. Issu du latin plenus,

de même sens, lui-même issu d’une racine *ple-, *pol-, marquant l’abondance ou le fait d’être rempli (voir Poly-).

I. Adj. 1. Se dit d’un récipient qui est entièrement rempli,

qui ne peut contenir plus, par opposition à Vide. Une

bouteille pleine. Un verre plein à ras bord. Vider un cendrier plein. Ce seau n’est plein qu’à demi, n’est qu’à demi plein. Un trop-plein, voir ce mot. Plein est placé avant

le terme désignant le contenant lorsque celui-ci est suivi d’un complément de nom. Un plein boisseau de noix.

Par anal. Se dit d’un lieu susceptible de recevoir un nombre déterminé de personnes et dont toutes les places sont occupées. L’hôtel est souvent plein en été. Ce compartiment

est plein.

Par exag. Qui est en grande partie rempli ; qui contient une grande quantité de. Des greniers pleins de blé et des caves

pleines de vin. Un coffret plein de joyaux. Une salle pleine de spectateurs. Il a la tête pleine de chimères. Ellipt. Parler la bouche pleine. Spécialt. Bête pleine, qui porte des petits. Une chienne, une jument pleine.

Expr. fam. Plein comme un œuf, entièrement rempli, tel qu’on ne peut rien y ajouter. Avoir le ventre plein, être repu, rassasié. Pop. Être plein comme une outre, comme une

barrique, avoir trop bu ou trop mangé. Un gros plein de soupe, un homme gras, lourd, suffi sant.

Expr. fi g. La coupe est pleine ! il est impossible d’en supporter davantage. Être plein d’une chose, en être entièrement occupé. Il est si plein de son idée qu’il en est

fatigant. Un homme plein de lui-même, imbu de lui-même,

qui a une haute opinion de sa personne. Avoir le cœur plein, avoir des sujets de tristesse ou de satisfaction si vifs qu’on ressent le besoin de s’en ouvrir à autrui. Une tête bien pleine, par opposition à une tête bien faite, se dit, par allusion à une formule de Montaigne et parfois en mauvaise part, d’une personne encombrée de son érudition. Expr. proverbiale. Aux

innocents les mains pleines, la fortune favorise les esprits

simples, sans calcul. Prov. Quand le vase est trop plein, il

faut bien qu’il déborde.

2. Qui abonde en ; riche en. Une rivière pleine de poissons.

Une maison pleine de coins et de recoins. Une copie pleine de fautes d’orthographe. Absolt. Une vie pleine, bien

employée, bien remplie. Expr. fam. Être plein aux as, avoir beaucoup d’argent.

Fig. Qui possède par nature ou manifeste occasion-nellement une qualité, un défaut, une particularité. Un

homme plein d’esprit, plein d’à-propos. Être plein d’orgueil. Il est plein d’égards pour autrui. Un enfant plein de vie.

RELIG. « Je vous salue, Marie, pleine de grâce », paroles de

l’Annonciation reprises au début de l’Ave Maria.

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3. Qui offre une masse homogène, sans cavité intérieure,

vide, ni ouverture. Des briques pleines. Du bois plein, du bois compact, dont le fi l est serré. Un mur plein, aveugle.

Des volets pleins. Advt. Sonner plein, par opposition à sonner creux, en parlant de certains objets ou matériaux,

rendre, lorsqu’on les frappe, un son qui révèle leur densité.

Ce mur sonne plein.

Par anal. SYLVIC. Couvert plein, se dit du couvert

fores-tier lorsque les frondaisons se rejoignent ou débordent les unes sur les autres. – MILIT. Ligne pleine, front continu, par

opposition à Ligne à intervalles.

Spécialt. En parlant de certaines parties du corps. Rebondi, replet. Cet homme a le visage plein. Des formes pleines.

4. Qui est entier, complet ; dont rien n’est retranché.

Un jour plein, les vingt-quatre heures qui le composent. Ils ont passé deux mois pleins, deux pleins mois en sa compagnie.

Souvent placé avant le nom. La pleine lune, la lune éclairée tout entière ; la phase pendant laquelle la lune apparaît ainsi.

Un visage, une face de pleine lune (fi g. et fam.), un visage

large et rond. La pleine mer, l’état de la mer dont les eaux atteignent leur niveau le plus élevé ; chacun des moments de la journée où les eaux sont au plus haut. La mer est pleine.

À marée pleine, à marée haute. Désigne aussi, par confusion

avec l’adjectif Plain, la haute mer, le large. Gagner la pleine

mer. Le plein air, l’extérieur, l’air libre. Des activités de plein air. Un concert en plein air. BX-ARTS. L’école du plein air,

formule désignant les artistes qui peignirent des paysages d’après nature et non en atelier, notamment les impression-nistes.

Un billet à plein tarif. Plein temps, durée de travail fi xée

par la règlementation, que doit accomplir une personne pour obtenir un salaire complet. Travailler à plein temps, être à

temps plein. Être payé à plein traitement, pour un

fonction-naire, recevoir l’intégralité de son salaire. Plein emploi, situation d’une économie qui assure du travail à la quasi-totalité de la main-d’œuvre disponible. Plein rendement, rendement maximal. Pleine récolte, qui donne autant que l’on pouvait espérer. Expr. Être en plein rapport, se dit d’une propriété, d’une terre qui rapporte, qui produit autant qu’on peut le désirer.

Spécialt. HIST. Plein fi ef, qui dépendait directement de

la Couronne de France (on dit aussi Fief de la Couronne).

– HÉRALD. Armes pleines, celles de la branche aînée d’une

famille, qui sont sans brisure. – RELIURE. Reliure pleine,

dont les plats et le dos sont entièrement couverts de peau, de toile, par opposition à Demi-reliure. Plein chagrin, se dit d’un livre dont toute la reliure est en peau de chagrin.

Plein maroquin. – ARCHIT. Plein cintre, arc, voûte dont la

courbe forme un demi-cercle parfait. Un arc en plein cintre, par opposition à un arc brisé. – MARINE. Le plein bois, la

partie de la coque d’un navire située au-dessus de la ligne de fl ottaison, et qui, sur les navires de guerre, abritait les batte-ries. Tirer en plein bois. – MUS. Pleins jeux, jeux d’orgue à

plusieurs tuyaux par note, destinés à renforcer le son le plus grave. – JEUX. Numéro plein, à la roulette, numéro unique sur

lequel on place toute sa mise. Le numéro plein rapporte

trente-cinq fois la mise. – BILLARD. Prendre la bille pleine,

la toucher en son centre avec sa propre bille, par opposition à

Prendre la bille fi ne (on dit aussi Prendre la bille en plein).

Fig. Total, absolu. En ce sens, Plein est généralement placé avant le nom. Remporter un plein succès. Donner pleine

satisfaction. Il n’était pas en pleine possession de ses moyens. Nous en assumons la responsabilité pleine et entière. DROIT.

De plein droit, qui est autorisé sans qu’il soit nécessaire de

recourir à une formalité juridique particulière ; légitime. Cet

immeuble lui appartient de plein droit. Par ext. Au vu de ses compétences, le poste lui revient de plein droit.

DROIT INTERNATIONAL. DIPLOMATIE. Pleins pouvoirs,

pouvoirs conférés à une personne, dite plénipotentiaire, l’habilitant à négocier et conclure un traité au nom de l’État qu’elle représente. Le roi a donné pleins pouvoirs à son

ambassadeur. Par affaibl. Je lui ai donné pleins pouvoirs pour régler cette affaire. – DROITCONSTITUTIONNEL. Loi de

pleins pouvoirs, loi par laquelle le Parlement autorise le

gouvernement à prendre des décrets, des ordonnances ayant un caractère législatif.

Loc. De plein fouet, voir Fouet. De son plein gré, par sa seule volonté, sans contrainte. Il est venu de son plein gré.

5. Devant un nom et précédé des prépositions en, à ou

de, Plein sert à former diverses locutions prépositives ou

adverbiales.

Loc. prép. En plein, en pleine, au milieu de ; au plus fort de. Il a reçu le coup en pleine fi gure. La balle l’a atteint en

plein cœur. Il l’insulta en pleine rue. Être perdu en pleine campagne. Ils ont été cambriolés en plein jour. En plein hiver. Rester en plein soleil. Être dérangé en plein travail. Il a été interrompu en plein milieu de son discours. Elle est en pleine forme (fam.). Partir en pleine gloire. Fig. Agir, vivre en pleine lumière, sans rien dissimuler, ouvertement. Spécialt.

SYLVIC. AGRIC. Arbre en plein vent ou de plein vent, qui croît

sans abri. Plantation en pleine terre, de pleine terre, planta-tion faite directement dans la terre et non en pot ; s’applique aussi aux végétaux qui poussent à l’air libre et non en serre.

– PEINT. Peindre en pleine pâte, déposer une couche épaisse

de peinture sur la toile et en travailler les couleurs, les mêler pour obtenir des modelés souples, des tons fondus.

Loc. adv. En plein, droit sur, au beau milieu de. Le soleil

donne en plein sur la serre. Donner en plein dans le piège. Mettre en plein dans le mille, atteindre précisément l’objectif

visé et, fi g., deviner juste.

À plein, parfaitement, entièrement. À plein, à pleine, sert à

former diverses locutions, pour marquer la grande intensité avec laquelle une action est accomplie. Crier à pleine gorge.

S’embrasser à pleine bouche. Respirer à pleins poumons. La rivière coule à pleins bords, à son plus fort débit. Voguer à pleines voiles. PEINT. Peindre à pleine couleur, avec une

brosse très chargée et en déposant une couche de peinture très épaisse. Fam. À pleins gaz ou, ellipt., pleins gaz, à puissance maximale et, fi g., à toute vitesse. Rouler pleins gaz. À plein

nez, de manière évidente, criante. Cela sent l’escroquerie à plein nez.

Advt. Suivi d’un point cardinal. Aller plein nord, prendre la direction exacte du nord. Le vent souffl e plein est.

6. Devant un nom, Plein employé seul peut servir de

préposition à valeur intensive. Avoir de l’argent plein les

poches. Il a des rêves plein la tête.

MARINE. Mettre du vent plein la voile, gonfl er les voiles.

Advt. Porter plein, naviguer en gardant les voiles bien gonfl ées. Gouverner près et plein, au plus près du vent mais sans que les voiles faseyent.

Expr. S’en mettre plein la panse (pop.), manger avec excès, gloutonnement et, fi g., s’enrichir abusivement. Fig. et fam. En mettre plein la vue à quelqu’un, l’impres-sionner, l’éblouir. En avoir plein la bouche, parler continuel-lement et avec délectation de quelqu’un ou de quelque chose.

En avoir plein les bras, être épuisé par l’excès de travail.

Pop. En avoir plein les bottes, plein le dos, être excédé par quelqu’un ou par quelque chose, en avoir assez.

7. Fam. Plein, suivi d’un complément introduit par de, sert

de déterminant indéfi ni et signifi e : beaucoup de, une grande quantité de. Avoir plein d’argent, tout plein de soucis.

Advt. Il est mignon tout plein, très mignon.

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II. N. m. 1. Dans l’expression Faire le plein, remplir

entièrement. Faire le plein d’eau, de vivres. Faire le plein

d’une cuve à mazout. Faire le plein d’essence ou, ellipt. et

fam., faire le plein.

Spécialt. MARINE. Le plein, le chargement complet d’un

navire.

2. État de ce qui a atteint son développement maximal,

son niveau le plus élevé. La lune est dans son plein. Le plein

de la marée, la marée haute. Au plein de l’été. Expr. Battre son plein, en parlant de la mer, atteindre son niveau le plus

élevé et, fi g., en parlant d’une activité, atteindre sa plus forte intensité. La fête battait son plein. Les célébrations battent

leur plein.

ÉCON. DROIT. Somme maximale qu’un assureur peut

couvrir sur un seul risque sans recourir à un réassureur.

3. Espace entièrement occupé par de la matière. Le plein et

le vide. Dans des emplois spécialisés. BÂT. Le plein d’un mur

ou de mur, la partie massive du mur, où il n’y a ni portes ni fenêtres. – ARCHIT. Les pleins, les parties solides, continues

d’une construction, par opposition aux vides, aux parties ajourées.

Par ext. CALLIGRAPHIE. Partie d’une lettre formée d’un trait

épais, large, par opposition au délié dont le trait est plus fi n.

La lettre O a deux pleins et deux déliés.

PLEINEMENT adv. XIIe siècle. Dérivé de plein.

Entièrement, tout à fait ; absolument. Être pleinement

satisfait. User pleinement de ses droits.

PLÉISTOCÈNE adj. XIXe siècle. Composé à partir du grec

pleistos, « le plus nombreux, très nombreux », superlatif de polus,

« nombreux », et kainos, « récent ».

GÉOL. Relatif à la première période de l’ère quaternaire qui

suit le Pliocène, dernière période de l’ère tertiaire, et précède l’Holocène. La fl ore et la faune pléistocènes. Subst. Le

Pléis-tocène est marqué par quatre grandes périodes glaciaires. Le Pléistocène, durant lequel les différentes espèces du genre Homo se diversifi èrent, correspond en grande partie au Paléolithique.

PLÉNIER, -IÈRE adj. XIe siècle, plener ; XIIe siècle, plenier.

Issu du latin plenarius, « complet », lui-même dérivé de plenus, « plein ».

Entier, complet. Ne s’emploie plus guère que dans quelques locutions. Assemblée, réunion plénière, à laquelle participe l’ensemble des membres qui composent un corps constitué.

L’Académie française siège le jeudi en séance plénière.

FÉOD. Cour plénière, assemblée générale des vassaux,

que le roi tenait solennellement dans sa résidence. – DROIT.

Adoption plénière, par opposition à adoption simple, par

laquelle l’enfant adopté perd sa fi liation d’origine au profi t de celle de sa famille d’adoption. – RELIG. CATHOL.

Indul-gence plénière, rémission complète d’une peine temporelle

attachée à un péché déjà absous, accordée par l’Église sous certaines conditions. Le pape a accordé une indulgence

plénière à l’occasion de la fête de Pâques.

PLÉNIPOTENTIAIRE (ti se prononce ci) n. m.

XVIIe siècle. Composé à partir du latin plenus, « plein », et potentia,

« puissance, pouvoir ».

Envoyé, agent investi des pleins pouvoirs pour représenter un pays, un gouvernement dans la négociation et la signature d’une convention, d’un traité de paix. Dépêcher un

plénipo-tentiaire auprès d’une puissance étrangère. Adjt. Ministre plénipotentiaire, voir Ministre.

PLÉNITUDE n. f. XIIIe siècle. Emprunté du latin plenitudo,

« développement complet, plénitude, achèvement », lui-même dérivé de plenus, « plein ».

1. État de ce qui est empli, comblé. MÉD. ANCIENNE.

La plénitude de l’estomac. La plénitude des vaisseaux par surabondance des humeurs.

Fig. La plénitude du cœur, de l’âme. La plénitude de

l’existence. Absolt. Éprouver un sentiment de plénitude, une

entière satisfaction des sens et de l’esprit.

2. Caractère de ce qui a atteint son plein épanouissement,

ou de ce qui est entier, complet, établi ou maintenu dans son intégrité. Elle est dans la plénitude de sa beauté.

Recou-vrer la plénitude de ses facultés. Jouir de la plénitude de ses droits.

Spécialt. THÉOL. Dans la plénitude des temps, au terme

marqué pour l’accomplissement des prophéties annonçant la venue du Messie.

*PLÉNUM (um se prononce ome) n. m. XIXe siècle. Emprunté

du latin plenum, forme neutre substantivée de l’adjectif plenus, « plein ».

Réunion plénière d’un corps constitué. L’assemblée, en

plénum, a pris cette décision.

HIST. Dans les partis communistes, réunion plénière du

comité central.

(On trouve aussi Plenum.)

PLÉONASME n. m. XVIIe siècle. Emprunté, par

l’intermé-diaire du latin pleonasmus, du grec pleonasmos, « surabondance, exagération », lui-même dérivé de pleôn, comparatif de polus, « nombreux ».

RHÉTOR. Figure par laquelle on renforce volontairement

le discours par l’addition de mots de même sens. « Je l’ai vu

de mes yeux » et « je l’ai entendu de mes propres oreilles » sont des pléonasmes admis et fort usités.

Péj. Pléonasme vicieux ou, simplement, pléonasme, addition inutile de termes de même sens, redondance souvent involontaire et fâcheuse. « Monter en haut », « descendre en

bas » sont des pléonasmes. (En ce sens, on emploie aussi Périssologie.)

*PLÉONASTIQUE adj. XIXe siècle. Dérivé de pléonasme,

avec infl uence de l’anglais pleonastic, de même sens.

Qui relève du pléonasme. Une expression, un tour

pléonastiques.

PLÉSIOSAURE n. m. XIXe siècle. Emprunté du latin

scientifi que plesiosaurus, lui-même formé à l’aide du grec plêsios, « voisin, proche », et sauros, « lézard, reptile ».

PALÉONT. Reptile marin fossile du Jurassique et du Crétacé,

au corps massif, à long cou et à petite tête.

*PLESSAGE n. m. Date incertaine. Dérivé de plesser.

AGRIC. SYLVIC. Création de haies composées d’arbustes

dont les tiges ont été entremêlées, tressées pour former des palissades.

*PLESSE n. f. XIVe siècle, plesa. Issu du latin médiéval

plaxi-tium, de même sens, lui-même dérivé de plectere, « courber,

tresser ».

AGRIC. SYLVIC. Haie très dense obtenue par plessage.

Les plesses permettaient de clore vergers et potagers.

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*PLESSER v. tr. XIIe siècle. Issu du latin plectere, « courber,

tresser ».

AGRIC. SYLVIC. Courber certains arbres et arbustes d’une

haie, quand ils sont jeunes, pour les contraindre à croître à l’horizontale et les entrelacer avec ceux qui poussent à la verticale. Plesser une haie de noisetiers.

PLÉTHORE n. f. XIVe siècle. Emprunté du grec plêthôrê,

« plénitude, surabondance ; pléthore », lui-même dérivé, par l’intermédiaire de plêthein, « être plein », d’une racine *ple-, *pol-, marquant l’abondance ou le fait d’être rempli (voir Plein).

1. MÉD. ANCIENNE. Surabondance de sang ou d’une autre

humeur dans tout ou partie de l’organisme.

2. Abondance excessive ; profusion. Il y a pléthore de

citations dans son ouvrage. Une pléthore de candidats.

PLÉTHORIQUE adj. XIVe siècle. Emprunté du grec médical

plêthôrikos, « atteint de pléthore ».

1. MÉD. ANCIENNE. Relatif à la pléthore ; qui souffre de

pléthore. État pléthorique. Un homme pléthorique.

Auj. PATHOL. Qui est lié à l’obésité. Surcharge

plétho-rique.

2. Qui est présent en trop grande quantité, en trop grand

nombre ; surchargé. Des réserves pléthoriques de

nourri-ture. Un effectif pléthorique.

PLEUR n. m. XIIe siècle. Déverbal de pleurer.

1. Au singulier. Rare et vieilli. Écoulement de larmes,

souvent accompagné de plaintes et de gémissements. Un

pleur éternel. Loc. Verser un pleur.

2. Au pluriel. Larmes. Laisser couler ses pleurs. Retenir

ses pleurs. Un visage inondé de pleurs. Des yeux noyés de pleurs. Des pleurs de colère, de joie. Poét. Les pleurs de l’Aurore, la rosée.

Loc. et expr. Être en pleurs, tout en pleurs, pleurer d’abon-dance. Fondre en pleurs, éclater en sanglots. Fig. Sécher les

pleurs de quelqu’un, le consoler.

Expression tirée de l’Écriture sainte et devenue prover-biale. Il y aura des pleurs et des grincements de dents, évocation, dans l’Évangile de saint Matthieu, du désespoir et des souffrances des damnés.

Par anal. AGRIC. Les pleurs de la vigne, nom donné à la

sève qui s’écoule au printemps des plaies provoquées par la taille des sarments.

Titre célèbre : Les Pleurs, recueil de poèmes de Marceline Desbordes-Valmore (1833).

*PLEURAGE n. m. XXe siècle. Dérivé de pleurer.

ÉLECTRO-ACOUSTIQUE. Lors de la lecture d’un disque

phonographique ou d’une bande magnétique, déformation de la hauteur du son, résultant d’une fl uctuation de la vitesse de rotation ou de défi lement du support.

PLEURAL, -ALE adj. (pl. Pleuraux, -ales). XIXe siècle.

Dérivé du grec pleura, « côte, côté, fl anc ».

ANAT. MÉD. Qui se rapporte à la plèvre. Cavité pleurale,

mince espace entre les deux feuillets de la plèvre, contenant une petite quantité de liquide lubrifi ant qui leur permet de glisser l’un sur l’autre au cours de la respiration. Liquide

pleural. Dôme pleural, voir Dôme. Épanchement pleural. Frottement pleural, voir Frottement.

PLEURANT, -ANTE adj. et n. XVIe siècle, pour le sens 1 ;

XXe siècle, pour le sens 2. Participe présent de pleurer.

1. Adj. Vieilli. Qui pleure, qui est en pleurs. Elle est

toujours pleurante.

2. N. BX-ARTS. Sculpture représentant sur un tombeau

un homme ou une femme en pleurs. Un gisant entouré

de pleurantes. Les pleurants des tombeaux des ducs de Bourgogne, à Dijon.

PLEURARD, -ARDE adj. XVIe siècle. Dérivé de pleurer. Fam. et péj. Qui geint et verse des larmes à tout propos et souvent sans motif. Une vieille femme pleurarde. Par méton. Un ton, un air pleurard. Subst. Quel pleurard !

PLEURER v. intr. et tr. Xe siècle, plorer ; XIIe siècle, pleurer.

Issu du latin plorare, « crier, se lamenter, gémir ».

I. V. intr. Verser des larmes sous l’effet d’une douleur

physique ou morale, d’une émotion violente, etc. Pleurer

amèrement. Pleurer en silence. Pleurer pour un rien. Qu’avez-vous à pleurer ? « Ne pleure pas Jeannette »,

premières paroles d’une vieille chanson française. Pleurer

de rage, de honte. Être près de pleurer, sur le point de pleurer. Se mettre à pleurer. Spécialt. Sécréter des larmes en réaction

à une gêne, à une irritation de l’œil. L’oignon, quand on

le coupe, dégage une substance irritante qui fait pleurer.

Loc. et expr. Pleurer à chaudes larmes, pleurer comme

une fontaine, abondamment. Pleurer comme une Madeleine,

par allusion à la pécheresse repentie de l’Évangile, pleurer longuement et amèrement. Pleurer comme un veau (pop.), de façon excessive et parfois ridicule. Fig. À pleurer, à en

pleurer (généralement après un adjectif qualifi catif), se dit

de ce qui inspire une forte émotion ou, péj., un grand mépris.

Cette dispute est ridicule à pleurer. Il est bête à en pleurer. Une histoire à faire pleurer dans les chaumières ou, fam., à faire pleurer Margot, une histoire très sentimentale, qui

vise à émouvoir par des procédés faciles. Pleurer d’un œil

et rire de l’autre, être partagé entre le chagrin et la joie. C’est Jean qui pleure et Jean qui rit (fam.), se dit d’une personne

qui change rapidement d’humeur. Il n’a plus que ses yeux

pour pleurer, il a tout perdu. Fam. Pleurer dans le giron de quelqu’un, pleurer auprès de quelqu’un, se plaindre à lui,

chercher auprès de lui une consolation.

Par ext. Pleurer sur quelqu’un, sur quelque chose, s’affl iger, se désoler à son sujet ; regretter, déplorer sa perte.

« Ne pleurez pas sur moi », paroles du Christ aux femmes

de Jérusalem au moment de la Passion. Pleurer sur son sort.

Il pleure sur les malheurs de sa patrie. Pleurer sur sa jeunesse enfuie. Pop. Pleurer après quelqu’un, quelque chose, les réclamer d’un ton geignard. Une fi llette qui pleure toujours après sa mère. Il pleure toujours après l’argent.

Par anal. AGRIC. La vigne pleure, se dit de la vigne après

la taille, lorsque des gouttes de sève coulent des sarments.

II. V. tr. 1. Répandre, verser, laisser couler. Pleurer des

larmes amères, pleurer de grosses larmes. Surtout dans

des expressions fi gurées. Pleurer toutes les larmes de son

corps, en abondance. Pleurer des larmes de sang, être dans

le plus profond désespoir. Pleurer des larmes de crocodile, simuler un larmoiement pour émouvoir.

2. Déplorer un évènement douloureux, en être

profondé-ment attristé. Pleurer la perte de ses amis. Pleurer la mort

d’un proche. Par méton. Pleurer quelqu’un, s’affl iger de

sa mort. Il a été pleuré de tous. Expr. fi g. On ne l’a pleuré

que d’un œil, il n’a été regretté qu’en apparence et pour la

forme.

Litt. Regretter ce que l’on n’a plus. Pleurer ses jeunes

années. Pleurer un amour perdu.

Dans le langage de la piété. Pleurer ses péchés, ses fautes, en concevoir un grand remords.

3. Fig. et fam. Se plaindre sans cesse de quelque chose.

Ne s’emploie guère que dans les locutions Pleurer famine,

pleurer misère, se plaindre vivement de sa situation matérielle

(11)

et, par ext., se lamenter sur son sort pour éveiller la pitié. Subst., en composition. Pop. Cet homme est un véritable

pleure-misère.

Employer ou donner à regret, avec parcimonie. Pleurer

sa peine. Ne pleurer ni son temps, ni son argent. Expr. Il pleure le pain qu’il mange, se dit d’un avare qui lésine

même sur sa nourriture.

PLEURÉSIE n. f. XIIIe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire

du latin pleurisis, du grec pleuritis, de même sens, lui-même dérivé de pleura, « côte, côté, fl anc ».

PATHOL. Infl ammation aiguë ou chronique de la plèvre,

qui peut s’accompagner d’un épanchement de liquide dans la cavité pleurale. Pleurésie purulente, hémorragique.

Pleurésie tuberculeuse, cancéreuse. Pleurésie sèche, sans

épanchement de liquide (on disait aussi Pleurite).

PLEURÉTIQUE adj. XIIIe siècle. Emprunté, par

l’inter-médiaire du latin pleuriticus, du grec pleuritikos, « atteint de pleurésie », puis « qui provoque la pleurésie », lui-même dérivé de pleuritis, « pleurésie ».

PATHOL. Relatif à la pleurésie ; causé par la pleurésie.

Épanchement pleurétique. Douleur pleurétique, point pleuré-tique, douleur au côté, symptomatique d’une pleurésie. Souffl e pleurétique, que l’on perçoit à l’auscultation du poumon.

PLEUREUR, -EUSE n. et adj. XIe siècle, ploros ; XVe siècle,

ploureur, puis pleureur. Dérivé de pleurer.

I. N. 1. Personne qui pleure facilement. C’est un grand

pleureur. Adjt. Un enfant pleureur. Par méton. Un ton pleureur, larmoyant.

2. N. f. ANTIQ. Femme dont on s’attachait les services lors

de funérailles et qui avait pour tâche de manifester, par ses cris et ses lamentations, la douleur provoquée par la mort du défunt. Le nombre de pleureuses témoignait du rang du

disparu.

Dans nombre de sociétés contemporaines, femme proche de la famille, qui accompagne l’accomplissement des rites funéraires par des pleurs, des éloges du mort. En Sicile, les

pleureuses sont souvent rétribuées.

II. Adj. Se dit de certains arbres dont les branches

secon-daires, longues et souples, retombent vers le sol. Saule

pleureur. Bouleau, acacia pleureur.

PLEURITE n. XIXe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire

du latin pleurisis, du grec pleuritis, « pleurésie », lui-même dérivé de pleura, « côte, côté, fl anc ».

1. N. f. PATHOL. Syn. vieilli de Pleurésie sèche ou

de Pleurésie localisée. Se disait des poussées congestives accompagnant la tuberculose pulmonaire.

2. N. m. ZOOL. Chez les Arthropodes, chacune des plaques

latérales des segments thoraciques et abdominaux.

*PLEURNICHARD, -ARDE adj. XVIIIe siècle. Dérivé de

pleurnicher.

Fam. Qui geint et larmoie sans cesse et sans raison.

Un gamin pleurnichard. Par méton. Une voix pleurnicharde.

Subst. Quel pleurnichard ! (On dit aussi Pleurnicheur.)

PLEURNICHER v. intr. XVIIIe siècle. Altération du normand

pleurmicher, de même sens, lui-même composé à l’aide de pleurer

et du normand micher, « pleurer », d’origine inconnue.

Fam. Larmoyer sans raison, ou affecter de pleurer pour attendrir ou apitoyer autrui. Cet enfant pleurniche à la

moindre contrariété.

Par ext. Péj. Se plaindre, récriminer d’un ton geignard auprès de quelqu’un. Il est encore allé pleurnicher auprès

du directeur.

PLEURNICHERIE n. f. XVIIIe siècle. Dérivé de pleurnicher. Fam. Plainte geignarde ; larmoiement. Généralement au pluriel. De continuelles pleurnicheries.

PLEURNICHEUR, -EUSE adj. XIXe siècle. Dérivé de

pleurnicher.

Fam. Qui geint et larmoie sans cesse et sans raison.

Un enfant pleurnicheur. Par méton. Un air, un ton pleurni-cheur. Subst. Quelle pleurnicheuse !

(On dit aussi Pleurnichard.)

*PLEURO- Tiré du grec pleuron, « côte, côté, fl anc ».

Élément de composition signifi ant Côte, côté, fl anc et servant à former de nombreux termes scientifi ques, dont les plus courants fi gurent ci-dessous.

PLEURONECTES n. m. pl. XIXe siècle. Composé de pleuro-

et de -necte, tiré du grec nêktos, « qui nage ».

ZOOL. Groupe de poissons téléostéens au corps aplati,

couramment appelés poissons plats, qui nagent sur le côté du corps opposé à celui où se trouvent leurs yeux. La sole,

la barbue, la plie font partie des pleuronectes. Symétriques à l’état larvaire, les pleuronectes ont pendant leur crois-sance un des deux yeux qui migre vers l’autre. Au sing. Le turbot est un pleuronecte.

*PLEURONECTIDÉS n. m. pl. XIXe siècle. Composé à partir

de pleuronecte et d’-idés, tiré du grec eidos, « forme, apparence ».

ZOOL. Famille de poissons plats qui nagent couchés sur le

côté gauche, dont les nageoires pectorales sont inégalement développées et dont la bouche dissymétrique possède une forte denture. Le fl étan, la limande font partie des

Pleuro-nectidés. Au sing. Le carrelet est un pleuronectidé.

*PLEUROTE n. m. XIXe siècle. Composé de

pleur(o)-et d’-ote, tiré du grec ous, ôtos, « oreille », parce que la forme évasée de ce champignon, qui pousse le plus souvent sur le côté des arbres, rappelle celle d’une oreille.

BOT. Genre de champignons basidiomycètes dont le

pied, court et excentré, porte un chapeau lisse. Pleurote du

panicaut. Pleurote en huître, de forme évasée, qui pousse

en touffes sur les souches et les vieux troncs. La plupart des

espèces de pleurote sont comestibles.

*PLEUROTOMIE n. f. XIXe siècle. Composé de

pleuro-et de -tomie, tiré du grec tomê, « coupure, incision ».

Ouverture de la plèvre, pratiquée afi n d’en évacuer une collection liquide ou d’en explorer la cavité à l’aide d’un endoscope.

PLEUTRE n. m. XVIIIe siècle. Probablement emprunté du

fl amand pleute, « chose sans valeur », puis « coquin, vaurien ».

Péj. Individu lâche et sans dignité ; couard. Il a fui comme

un pleutre. Quel pleutre ! S’emploie parfois adjectivement.

PLEUTRERIE n. f. XIXe siècle. Dérivé de pleutre.

Péj. Couardise, lâcheté. Il est d’une pleutrerie honteuse. Par méton. Action lâche, indigne.

*PLEUVASSER v. impers. XXe siècle. Dérivé de pleuvoir. Fam. Pleuvoir par intermittence.

(12)

*PLEUVINER v. impers. XIIIe siècle, ploviner ; XVIe siècle,

pluvener, puis pleuviner. Dérivé de pleuvoir.

Fam. Pleuvoir doucement, à très fi nes gouttes ; bruiner. (On dit aussi Pluviner.)

*PLEUVIOTER v. impers. XIXe siècle. Dérivé de pleuvoir. Fam. Pleuvoir légèrement (on trouve aussi Pleuvoter).

PLEUVOIR v. impers. et intr. (il pleut ; il pleuvait ;

il plut ; il pleuvra ; il pleuvrait ; qu’il pleuve ; qu’il plût ; il a plu). XIIe siècle. Issu, par l’intermédiaire d’une forme populaire

plovere, du latin classique pluere, de même sens, lui-même tiré

d’une racine *plu-, *fl u-, marquant l’action de couler.

1. V. impers. Il pleut, il tombe de la pluie. Il commence

à pleuvoir. Il pleuvra avant peu. Il a plu pendant toutes les vacances. Qu’il pleuve ou qu’il vente, nous sortons chaque jour. « Il pleut, il pleut, bergère », premières paroles

d’une vieille chanson française. Loc. et expr. Il pleut à verse,

à fl ots, à torrents, à seaux et, pop., il pleut comme vache qui pisse, abondamment.

Suivi d’un sujet réel. Il pleuvait de grosses gouttes, des

trombes d’eau. Expr. fi g. Il pleut des cordes, des hallebardes,

il pleut violemment, sans discontinuer. Par anal. Tomber en grande quantité, en grand nombre, de manière serrée et rapprochée. Il pleuvait des obus sur la ville. Fam. Comme

s’il en pleuvait, en abondance. Il dépense l’argent comme s’il en pleuvait.

2. V. intr. Tomber, s’abattre en quantité sur quelqu’un

ou quelque chose. Dieu fi t pleuvoir le feu et le soufre sur

Sodome et Gomorrhe. On fi t pleuvoir sur eux une grêle de pierres, de fl èches. Les balles pleuvaient autour d’eux.

Fig. Les critiques pleuvent de tous côtés.

PLÈVRE n. f. XVIe siècle, pleure ; XVIIIe siècle, plèvre.

Emprunté du grec pleura, « côte, côté, fl anc ».

ANAT. Membrane protectrice des poumons, formée de

deux feuillets séreux, le feuillet pariétal qui tapisse la paroi de la cavité thoracique, et le feuillet viscéral ou pulmonaire qui enveloppe les poumons. Plèvre pariétale. Plèvre

viscé-rale ou plèvre pulmonaire.

*PLEXIGLAS (s se fait entendre) n. m.XXe siècle. Emprunté

de l’allemand Plexiglas, nom déposé, lui-même formé à l’aide de plexi-, tiré du latin plectere, « courber, tourner, tordre », et de l’allemand Glas, « verre ».

TECHN. Résine synthétique qui, sous l’effet de la chaleur,

devient transparente et incassable, et sert à la fabrication de divers objets. Des hublots en plexiglas.

PLEXUS (s se fait entendre) n. m. XVIe siècle. Emprunté

du latin plexus, « entrelacement », lui-même dérivé de plectere, « courber, tourner, tordre ».

ANAT. Lacis, réseau formé par plusieurs fi lets de nerfs,

spécialement de nerfs rachidiens, ou, plus rarement, par plusieurs petits vaisseaux entrelacés et anastomosés. Plexus

brachial. Plexus pulmonaire. Plexus solaire ou, simplement, plexus, amas de ganglions et de fi lets nerveux, situé à la

hauteur de l’estomac devant l’aorte.

PLEYON n. m. XVIe siècle. Dérivé de ployer.

Petit brin d’osier qui servait à lier la vigne ou les rameaux des arbres.

I. PLI n. m. XIIe siècle, plei, « articulation d’une armure » ;

XIIIe siècle, pli, au sens actuel. Déverbal de plier, ployer.

1. Partie d’une pièce d’étoffe, d’une feuille de papier,

etc., rabattue sur elle-même et formant une double épais-seur. Faire un pli au bas d’un rideau. Marquer au fer

les plis d’une jupe. Une manchette à petits plis. Les plis d’un accordéon, d’un souffl et, d’un éventail.

COUT. Pli couché, constitué par un double rabat du tissu

sur lui-même. Pli creux, formé de deux plis disposés en vis-à-vis, et dont les arêtes se touchent sur l’endroit du vêtement, par opposition à pli plat, dont les arêtes se touchent sur l’envers du vêtement. Pli d’aisance, retenu à son sommet par une couture et qui tombe librement pour faciliter les mouve-ments. Plis à la religieuse ou, en apposition, plis religieuse, piqués à l’horizontale et qui se recouvrent partiellement.

Par ext. Au pluriel. Sinuosités, ondulations que présente le tombé d’une étoffe, d’un vêtement. Ajuster les plis d’une

draperie, d’une tenture. BX-ARTS. Représentation en

sculp-ture, en peinture ou en dessin de ce type de tombé.

2. Marque que conserve une étoffe, un vêtement, une

feuille de papier, etc., que l’on a pliés ou froissés. Remettre

une nappe dans ses plis, la plier comme elle l’était

précé-demment. La carte se déchire au niveau des plis. Cette

chemise fait un pli, un faux pli, fait une marque là où il ne

devrait pas y en avoir.

Expr. Ce vêtement a pris son pli (vieilli), les marques y demeureront toujours. Fig. Prendre le pli, un pli, acquérir durablement certaines habitudes. Il est trop tard pour le

changer : le pli est pris. Fam. Cela ne fait pas un pli, se dit

à propos d’une affaire qui ne fait aucune diffi culté ou d’un évènement que l’on considère comme certain.

Par ext. COIFFURE. Mise en plis, ondulation qu’on donne

aux cheveux en les roulant en boucles avant de les sécher.

3. Feuille de papier pliée et cachetée. Par ext. Lettre

contenue dans une enveloppe ; par méton., cette enveloppe elle-même. Porter, remettre un pli à son destinataire.

J’ai reçu les deux lettres sous le même pli. Un pli cacheté, qui

ne doit être ouvert que dans certaines circonstances ou par le seul destinataire. Le bureau des plis cachetés à l’Académie

des sciences, qui recueille des documents cachetés dont les

auteurs ont souhaité qu’ils ne soient ouverts qu’un siècle après leur expédition. Un pli ministériel, une lettre émanant d’un ministre.

4. Par anal. Ce qui, par sa forme naturelle, rappelle le

pli d’une étoffe, d’une feuille de papier. Les plis du fanon

du dindon. Les plis du cou. Pli mongolique, que présente

la paupière supérieure à son angle interne, chez les peuples mongols. Le pli du bras, la saignée du bras. Le pli de l’aine.

Le pli du jarret, chez les quadrupèdes, creux que présente

l’articulation des membres postérieurs.

Spécialt. Sinuosité, accident que présente un sol, un terrain. Les plis du terrain ont permis à l’ennemi de

se mettre à couvert. GÉOL. Déformation, ondulation des

couches de roches sédimentaires, qui se produit sous l’action des forces tectoniques. Pli anticlinal, synclinal, isoclinal. Un

pli droit. Un pli couché, déjeté. La charnière, les fl ancs d’un pli. Le pli de Saint-Clément, dans la vallée de la Durance.

Fig. Les plis et les replis du cœur, ce qui cache, renferme les pensées, les sentiments secrets d’une personne. Sonder,

fouiller les plis et les replis de l’âme.

5. JEUXDECARTES. Ensemble des cartes qui ont été jouées

en un coup, et que celui qui a gagné rassemble devant lui.

Compter les plis. Faire le dernier pli. (On dit aussi Levée.)

*II. PLI n. m. XXe siècle. Emprunté de l’anglais ply(wood),

« couche (de bois) », lui-même formé à partir de ply, « pli », puis « couche, épaisseur de tissu ».

TECHN. Chacune des feuilles de bois qui composent un

panneau de contreplaqué.

(13)

PLIABLE adj. XIIe siècle, ploiable ; XVe siècle, pliable. Dérivé

de plier, ployer.

1. Vieilli. Que l’on peut aisément plier ; qui est fl exible.

Cette sorte de bois n’est guère pliable.

2. Se dit d’un objet dont les différentes parties s’articulent

et peuvent se rabattre les unes contre les autres. La banquette

pliable d’un véhicule. Parapluie pliable. (On dit aussi Pliant

ou Repliable.)

PLIAGE n. m.XVIIe siècle. Dérivé de plier.

Action, manière de plier ; résultat de cette action. Le

pliage des étoffes, du linge. Le pliage d’un parachute. Le pliage des feuilles d’impression varie selon le format désiré. Les Japonais pratiquent l’art du pliage du papier, qu’ils appellent « origami ».

MÉTALL. Action de rabattre une partie d’une tôle

métal-lique sur elle-même.

PLIANT, -ANTE adj. XVIIe siècle. Participe présent de plier.

1. Souple, fl exible, facile à plier. L’osier est extrêmement

pliant. Fig. et vieilli. Docile, accommodant. Avoir un carac-tère pliant.

2. Dont les différents éléments sont articulés et peuvent

se rabattre les uns sur les autres. Un lit pliant. Un mètre

pliant. Un siège pliant. (On dit aussi Pliable ou Repliable.)

Subst. Un pliant, un siège portatif dont l’armature articulée forme un X.

PLIE n. f. XVe siècle. Issu, par l’intermédiaire de l’ancien

français plaïs, du latin tardif platissa, ou platessa, qui désignait un poisson plat.

Poisson de mer plat de la famille des Pleuronectidés, qu’on appelle aussi Carrelet. La plie est un poisson comestible.

PLIÉ n. m. XIXe siècle. Participe passé substantivé de plier.

CHORÉGR. Mouvement qui consiste à fl échir les jambes en

ouvrant les genoux et en gardant le buste droit. Faire des

pliés. Grand plié, où l’on descend le plus bas possible.

PLIER v. tr. et intr. (se conjugue comme Crier). IXe siècle,

pleier, « contraindre quelqu’un à quelque chose » ; XIe siècle, au

sens de « rabattre une chose souple sur elle-même ». Issu du latin

plicare, « plier, replier, enrouler », lui-même dérivé de plectere,

« courber, tourner, tordre ».

I. V. tr. 1. Rabattre une pièce d’étoffe, une feuille

de papier, etc., dans sa totalité ou seulement en partie, une ou plusieurs fois. Plier sa serviette. Plier une feuille en

in-octavo, en in-douze.

Par ext. Rabattre les unes sur les autres les différentes parties d’un objet. Plier un paravent. Plier une tente. Pron. à sens passif. Un siège, une table qui se plie aisément.

Expr. Plier bagage, en parlant d’une armée, d’une troupe, se préparer à lever le camp ; fi g., en parlant d’une personne, partir et, pop., mourir. Plier boutique, ramasser ses marchan-dises et, fi g., partir. Fig. et fam. L’affaire est pliée, c’est plié, l’affaire est réglée.

2. Courber, fl échir. Plier une branche de saule. Plier

une tige pour faire une marcotte. En parlant de parties du

corps. Plier les genoux. Garder les jambes pliées. ÉQUIT.

Plier l’encolure d’un cheval ou, ellipt., plier un cheval,

assouplir son encolure pour lui donner de la facilité dans les épaules.

Pron. L’endroit où le bras se plie. Par exag., en parlant d’une personne. Se plier en deux sous l’effet de la douleur.

Expr. fi g. Plier le dos, l’échine, accepter sans protesta-tion ce qui est dit, ce qui est imposé ; adopter une attitude résignée (on dit plutôt Courber). Fam. Être plié en deux, être

plié de rire, rire à gorge déployée.

Fig. Assujettir, soumettre. Il a plié ses adversaires à

sa volonté. Plier son esprit aux désirs d’autrui. Pron. Se plier aux caprices de quelqu’un. Se plier aux circonstances.

II. V. intr. 1. Fléchir, se courber. Le roseau plie. La branche

pliait sous lui, sous son poids. Faire plier un arc. Plier sous un lourd fardeau.

Expr. fi g. Plier sous le poids des ans, des affaires, en être accablé. C’est un roseau qui plie à tout vent, se dit d’une personne qui cède à toutes les infl uences. Il vaut mieux

plier que rompre, par allusion à la fable de La Fontaine

« Le Chêne et le Roseau », une habile concession est parfois préférable à une vaine résistance.

2. Céder, se soumettre. Plier sous l’autorité de quelqu’un.

Plier sous les lois de la nécessité. Rien ne le fera plier.

Spécialt. MILIT. Dans un combat, reculer devant l’ennemi.

Faire plier les lignes ennemies.

PLIEUR, -EUSE n. XIVe siècle, ploieresse, « ouvrière qui plie

une matière souple » ; XVIe siècle, plieur. Dérivé de plier, ployer.

1. Personne dont le métier consiste à plier certains

matériaux, certains objets. Plieur de draps. Plieuse en

dentelle. Plieur de feuilles métalliques.

2. N. f. TECHN. Nom donné à différentes machines-outils

qui servent à plier certains matériaux. Une plieuse à tôles. Spécialt. Machine permettant de plier des feuilles de papier, des documents de grand format, des journaux. Une plieuse

de courrier, qui plie les lettres au format voulu.

PLINTHE n. f. XVIe siècle, masculin jusqu’au XVIIIe siècle.

Emprunté, par l’intermédiaire du latin plinthus, du grec plinthos, « brique ».

1. ARCHIT. Tablette carrée ou rectangulaire, appliquée à la

base d’une colonne, d’un pilastre, etc.

2. Bande, saillie plate protégeant le bas du mur d’un

bâtiment, d’une pièce, d’un lambris, et qui, à l’origine, dissi-mulait le raccord de la cloison et du parquet. Une plinthe de

bois, de carrelage. Une plinthe en pierre, en marbre.

PLIOCÈNE adj. XIXe siècle. Composé de plio-, tiré du

grec pleiôn, « plus nombreux », lui-même comparatif de polus, « nombreux », et de -cène, tiré du grec kainos, « récent ».

GÉOL. Qui se rapporte à la dernière époque de l’ère tertiaire.

Terrain, fossile pliocène. Subst. Le Pliocène succède au Miocène. Les australopithèques apparaissent au Pliocène en Afrique australe. Les tigres à dents de sabre vivaient au Pliocène.

PLIOIR n. m. XVIIe siècle. Dérivé de plier.

Petit instrument de bois, d’ivoire ou d’une autre matière, plat et tranchant, arrondi aux deux extrémités et dont on se sert pour plier ou couper du papier.

Par ext. PÊCHE. Planchette de bois ou de plastique,

sur laquelle on enroule sa ligne pour la ranger.

– TEXTILE. Vieilli. Lame de bois mince servant à plier les

étoffes. Plioir à dentelles.

PLIQUE n. f. XVIIe siècle, plica, puis plique. Emprunté du latin

plica, de même sens, lui-même dérivé de plicare, « plier, replier,

enrouler ».

Vieilli. Enchevêtrement de cheveux ou de poils collés et agglutinés, propice au développement des parasites.

(14)

*PLIQUE-À-JOUR n. m. (pl. Pliques-à-jour). Date incer-taine. Composé de l’ancien français plique, « applique », probable-ment tiré du latin applicare, « appuyer, appliquer », d’à et de jour.

JOAILL. Technique d’émaillage permettant d’obtenir des

motifs d’émail translucide pris dans un réseau de fi ls d’or ou d’argent et rappelant l’aspect d’un vitrail ; par méton., ouvrage ainsi réalisé. Le plique-à-jour, largement utilisé

par les émailleurs du Moyen Âge, fut remis à la mode par l’Art nouveau. Un plique-à-jour de Fabergé, de Tiffany, de Lalique.

PLISSAGE n. m. XIXe siècle. Dérivé de plisser.

Action de plisser une étoffe, un vêtement ; ensemble de plis. Le plissage d’une jupe.

PLISSEMENT n. m. XVIIe siècle. Dérivé de plisser.

1. Syn. de Plissage. Le plissement du crêpe.

Par anal. En parlant d’une partie du corps. Un plissement

d’yeux.

2. GÉOL. Déformation de couches sédimentaires

horizon-tales, sous l’action des forces tectoniques ; ensemble des plis qui se forment ainsi. Plissement hercynien. Plissement alpin,

jurassien.

PLISSER v. tr. XVIe siècle. Dérivé de plis, pluriel de pli I.

1. Marquer de plis ; en particulier, former les plis

d’un tissu, d’un vêtement. Plisser une robe, une collerette. Pron. à sens passif. Cette étoffe se plisse bien. Au participe passé, adjt. Lampion, abat-jour en papier plissé. Une jupe

plissée. Subst. COUT. Un plissé, une série de plis réalisés

sur une étoffe. Un plissé creux, plat, formé de plis creux, de plis plats.

Intranst. Avoir des plis. Ces rideaux plissent bien, plissent

trop.

2. Par anal. En parlant d’une partie du corps. Serrer en

contractant, froncer. Plisser le front, le nez.

Au participe passé, adjt. Marqué de plis, fripé. Un vieil

homme à la peau plissée.

3. GÉOL. Provoquer un plissement. Surtout au participe

passé. Un relief plissé. Des couches plissées.

*PLISSEUR, -EUSE n. XVIIe siècle. Dérivé de plisser.

1. Personne chargée du plissage des étoffes. 2. N. f. Machine qui sert à plisser les étoffes. PLISSURE n. f. XVIe siècle. Dérivé de plisser.

Façon de marquer des plis, en particulier sur un tissu ; assemblage de plis. La plissure de cette étoffe est parfaite.

*PLIURE n. f. XIVe siècle. Dérivé de plier.

1. Pliage des feuilles de papier ; résultat de cette action.

Le format in-quarto est obtenu par deux pliures de la feuille d’impression, le format in-octavo par trois pliures.

2. Arête, marque que forme un pli sur une étoffe, sur une

feuille. Un pantalon usé à la pliure de l’ourlet.

Par anal. Jointure, endroit où s’articule, où se plie un membre. La pliure du bras.

I. PLOC n. m. XIVe siècle. Emprunté du néerlandais plock,

« fl ocon ».

Anciennt. 1. Poil de vache. MARINE. Mélange de poil de

vache et de verre pilé, puis de feutre et de goudron, que l’on mettait entre le doublage et le bordage d’un navire pour le calfater.

2. TEXTILE. Ensemble des déchets de laine, de poil qui

proviennent des diverses opérations de fabrication du drap.

*II. PLOC ! interj. XIXe siècle. Onomatopée.

Petit bruit que fait un objet ou un corps en tombant, notam-ment en s’enfonçant dans un liquide.

*PLOIEMENT n. m. XVe siècle. Dérivé de ployer.

Action de ployer, de plier ; résultat de cette action. Le

ploiement du portefaix sous sa charge.

PLOMB n. m. XIIe siècle, plum, plon ; XIVe siècle, plomb. Issu

du latin plumbum, de même sens.

I. Métal très dense et malléable, d’un gris bleuâtre,

facile-ment fusible et résistant à la corrosion (symb. Pb ; no at. 82 ;

m. at. 207,2). Un gisement, une mine de plomb. La galène est

le principal minerai de plomb. Le minium et le massicot sont des oxydes de plomb. La température de fusion du plomb est de 327,5 °C. Plomb natif. Plomb argentifère. Blanc de plomb, carbonate basique de plomb, autrefois utilisé comme

pigment blanc dans la fabrication des fards et des peintures (on dit aussi Blanc de céruse). Une intoxication au plomb.

La pollution de l’eau par le plomb.

Les alchimistes prétendaient transformer le plomb en or. Les assiégés se défendaient en versant du plomb fondu sur l’assaillant. Jouer avec des soldats de plomb. Une canalisa-tion en plomb. Des balles de plomb. De l’essence, du carbu-rant sans plomb, par opposition aux carbucarbu-rants auxquels on

ajoute du plomb pour améliorer le rendement des moteurs. Abusivt. Un crayon à mine de plomb, dont la mine est en graphite (on dit aussi à mine de plombagine).

Spécialt. PHYS. CHIM. Écran de plomb, écran de protection

utilisé contre les rayons gamma et les rayons X. Chambre de

plomb, enceinte close dans laquelle on brûlait du soufre et

du salpêtre dont les vapeurs se condensaient et produisaient de l’acide sulfurique. Accumulateur, batterie au plomb, dont les électrodes sont faites de ce métal. – VERRERIE. Verre au

plomb, obtenu en incorporant au verre de l’oxyde de plomb. Le cristal est un verre au plomb. – IMPRIMERIE. Typographie

au plomb, dont les caractères étaient fondus à partir d’un

alliage de plomb. Composition au plomb, au moyen de ces caractères. Par méton. Lire sur le plomb, sur la composi-tion même et non sur épreuve. – PATHOL. Vieilli. Colique

de plomb, due à une intoxication chronique par le plomb,

et qui est l’un des symptômes du saturnisme (on disait aussi

Colique saturnine). Plomb des vidangeurs, intoxication

causée par les émanations des fosses d’aisances.

Loc. fi g. De plomb, pesant, accablant. Un soleil, une

chaleur de plomb. Un ciel de plomb, gris et lourd. Un sommeil de plomb. Un silence de plomb, un silence absolu, que l’on

n’ose pas rompre. Une chape de plomb, en référence à un instrument de torture formé d’un manteau de ce métal dont on revêtait les condamnés, désigne ce qui pèse, écrase, paralyse. Après le coup d’État, une chape de plomb

s’abattit sur le pays. HIST. Les années de plomb, désigne des

périodes de l’histoire contemporaine qui, dans divers pays, furent caractérisées par une grande violence politique ou par l’emploi d’un appareil répressif visant à interdire toute forme de contestation.

Expr. fi g. et fam. Il lui faudrait un peu de plomb dans la

cervelle, il lui faudrait se montrer moins léger, moins étourdi. J’espère que cette aventure lui mettra du plomb dans la tête,

l’assagira.

II. Objet fait de ce métal. 1. Masse métallique dont le

poids sert à divers usages. TECHN. Fil à plomb ou, ellipt.,

plomb, instrument constitué d’une petite masse suspendue

à une fi celle, qu’utilisent les charpentiers, les maçons, etc., pour vérifi er la verticalité d’un ouvrage de construction.

Loc. fi g. À plomb, à la verticale. Dresser à plomb une

charpente. Tracer une ligne à plomb sur un édifi ce. Cette muraille est à plomb (on dit aussi d’aplomb). À midi le soleil donne à plomb.

(15)

MARINE. Plomb de sonde ou, simplement, plomb, petite

masse que l’on accroche à une ligne et qu’on laisse tomber jusqu’au fond pour connaître la hauteur d’eau ou la qualité du fond. Jeter le plomb. – PÊCHE. Petite masse qui permet

de lester les fi lets, les lignes de pêche. Monter des plombs

sur une ligne. – COUT. Petit disque ou chapelet que l’on fi xe

dans l’ourlet d’un rideau, d’un vêtement afi n de lui donner un tombé plus net.

2. Cachet que l’on utilise pour sceller une fermeture ou

marquer une marchandise dont les droits ont été acquittés.

Ôter le plomb d’un compteur électrique. Le plomb de l’admi-nistration des douanes.

Spécialt. Petit cachet servant à sceller les bulles pontifi -cales.

3. CHASSE. Chacun des petits grains dont on remplit les

cartouches pour charger les armes à feu ; ensemble de ces grains, de ces projectiles. Recevoir une décharge de plombs.

La chasse au plomb est interdite dans les zones humides. Le gros, le menu plomb.

Expr. fi g. Avoir du plomb dans l’aile, être atteint dans sa santé ; voir sa position compromise.

4. ÉLECTR. Plomb fusible ou, simplement, plomb, dans

un dispositif électrique, fi l ou lamelle qui fond en cas de court-circuit ou de surtension, servant ainsi de coupe-circuit.

Changer un plomb. Fam. Les plombs ont sauté.

5. BX-ARTS. Baguette qui, dans un vitrail, une fenêtre,

maintient les différentes pièces de verre.

6. HIST. Les Plombs de Venise ou, simplement, les Plombs,

la toiture de plomb du palais des Doges qui abritait, au dernier étage, la prison de Venise et, par méton., la prison elle-même, qui avait la réputation d’être d’une chaleur insoutenable l’été. Dans « Histoire de ma fuite des Plombs

de Venise », Casanova raconte son évasion.

7. Anciennt. Cuvette, ordinairement de plomb, placée aux

différents étages d’une maison pour recueillir les eaux usées et les conduire au canal de descente.

PLOMBAGE n. m. XVe siècle, plommage. Dérivé de

plomber.

1. Action de garnir de plombs, de recouvrir de plomb ;

résultat de cette action. Le plombage d’un fi let de pêche. Le

plombage du faîte d’un toit.

Spécialt. CHIR. DENTAIRE. Opération qui consiste à obturer

une dent cariée avec un amalgame qui, autrefois, contenait du plomb ; l’amalgame utilisé à cet effet. Poser un plombage.

2. Action de sceller avec un plomb ; résultat de cette

action. Le plombage d’un chargement. Acquitter le prix du

plombage.

PLOMBAGINE n. f. XVIe siècle, plombage, puis plombagine.

Emprunté du latin plumbago, « mine de plomb ».

MINÉR. Substance minérale noirâtre, tendre et friable, qui

est faite de carbone cristallisé et presque pur. Des mines de

crayon en plombagine. (On dit aussi Graphite.)

*PLOMBÉ, -ÉE adj. XIIe siècle, ploume ; XIVe siècle, plombé.

Participe passé de plomber.

1. Qui contient du plomb, est garni de plomb. De l’essence

plombée. Une canne plombée, dont l’extrémité est munie

d’une petite masse de plomb recouverte de cuir ou de métal.

Spécialt. CHIR. DENTAIRE. Une dent plombée, obturée par

un amalgame.

2. Scellé par un plomb. Une caisse plombée. HIST. Le

« wagon plombé », qui, en mars 1917, permit à Lénine et à

ses camarades de rentrer de Suisse en Russie en traversant l’Allemagne sans contrôle de douane et de police, par suite d’un accord avec les autorités allemandes.

3. Dont la couleur rappelle celle du plomb. Un ciel plombé.

Un teint plombé, grisâtre, livide.

*PLOMBÉE n. f. XIIe siècle, plomee ; XIVe siècle, plombée.

Forme féminine substantivée du participe passé de plomber.

1. Anciennt. Masse, maillet de plomb ou fl éau d’armes

dont se servaient les fantassins au Moyen Âge (on dit aussi

Plommée).

2. TECHN. Vérifi cation de la verticalité d’un ouvrage

à l’aide d’un fi l à plomb (on dit aussi Plommée).

3. PÊCHE. Ensemble des plombs que l’on fi xe à une ligne,

à un fi let pour les lester.

*PLOMBÉMIE n. f. XXe siècle. Composé de plomb et d’-émie,

tiré du grec haima, « sang ».

MÉD. Présence de plomb dans le sang.

PLOMBER v. tr. XIe siècle, plomer ; XIVe siècle, plomber.

Dérivé de plomb.

1. Garnir avec des plombs ; recouvrir de plomb. Plomber

des fi lets de pêche. Plomber les faîtes, les arêtiers d’un toit d’ardoise.

Spécialt. CHIR. DENTAIRE. Obturer la cavité d’une dent

cariée avec un amalgame qui, autrefois, contenait du plomb.

Plomber une molaire.

Fig. et pop. Gâcher, compromettre ; porter atteinte à. Cette

nouvelle a plombé la journée. Ce scandale a plombé sa carrière.

2. Appliquer un sceau de plomb sur un objet pour en

garantir la fermeture ou sur des marchandises pour indiquer que les droits de douane ont été acquittés. Plomber un

compteur. Plomber un conteneur.

3. Tasser, damer un sol afi n de l’affermir, d’éviter son

affaissement. Il faut plomber les terres rapportées.

4. Vérifi er la verticalité d’un ouvrage à l’aide d’un fi l à

plomb. Plomber un mur.

PLOMBERIE n. f. XIVe siècle, plomerie, « objet de plomb » ;

XVe siècle, plomberie, « garniture de plomb sur un toit » ; XVIe siècle,

au sens d’« atelier de plombeur » ; XVIIe siècle, au sens d’« ouvrage

de plombier ». Dérivé de plomb.

1. Vieilli. Art de fondre et de travailler le plomb. Par

méton. Lieu où l’on coule, où l’on travaille le plomb.

2. Métier, travail du plombier. Une entreprise de plomberie.

Cet apprenti se destine à la plomberie. Par méton. Atelier du

plombier.

3. Ensemble des installations et des canalisations d’eau et

de gaz, dans une maison, un bâtiment. Refaire la plomberie

d’un appartement.

PLOMBEUR n. m. XVe siècle. Dérivé de plomber.

1. Vieilli. Personne chargée de plomber, d’apposer un

sceau de plomb sur des marchandises.

2. En apposition. Rouleau plombeur, qui sert à tasser,

à damer un sol pour des travaux d’horticulture ou de terrassement.

PLOMBIER n. m. XIIIe siècle, plunmier, « celui qui vend ou

travaille le plomb » ; XVIe siècle, plombier. Dérivé de plomb.

1. Vieilli. Ouvrier qui travaille le plomb.

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