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Chapitre 2 : Evaluation des terres à risque d’inondation dû à

V- 3 La vulnérabilité de la voirie et du réseau de communication

essentiel du bien-être économique et social de la population. Avec la recrudescence de l’érosion côtière et les risques d’inondation probable prévus pour les prochaines décennies, les infrastructures du réseau de transport pourraient être autant menacées que les habitations et autres équipements littoraux.

V-3-1. La communication terrestre

L’élévation du niveau de la mer influera sur les infrastructures de transport et l'efficacité du réseau de communication. L'évaluation de la vulnérabilité de ces réseaux de transport au changement climatique peut aider les décideurs à en tenir compte dans les plans d’aménagements futurs.

Si l'intensité et la fréquence des fortes houles et par suite, les risques d’inondations s’accroissent, l’impact sur le réseau de transport (routes, autoroutes, ponts et voie ferrée…) serait inévitable, 145

particulièrement dans les régions urbanisées où les routes occupent une grande partie de la superficie (Tab. 18).

Avec un niveau minimum de submersion (5 m), 26 % du réseau routier serait inondé, il pourrait atteindre 35% en cas d’une hausse maximum des eaux (Fig.43).

Pour l’autoroute, sa situation éloignée des zones à risque fait que la partie affectée ne dépasserait pas 11% de la totalité de cette infrastructure. Les tronçons touchés correspondront aux zones des plaines alluviales où la pénétration des eaux marines serait plus importante. Alors que pour la voie ferrée si elle est construite parallèlement à la route nationale comme mentionnée sur le plan directeur d’aménagement, elle serait touchée de la même manière que la route nationale.

Tableau III.18 : Longueur et pourcentage des tronçons du réseau de transport susceptible d’être affecté par les inondations en cas d’événements marins paroxysmiques

V-3-2. La communication aérienne et maritime

La région d’étude dispose d’un aéroport, celui de Tétouan Saniat R'Mel, qui est situé sur la route de Martil. Son trafic est relativement faible ; il est réservé exclusivement aux vols intérieurs. Mais avec le développement de la région du Nord, et dans le but de le reclasser parmi les aéroports internationaux, des travaux de rénovation ont été entrepris pour l’aménagement et l’extension de la piste d'envol et des aires de stationnement. Cet aéroport ne pourrait être menacé qu’en cas d’inondation extrême. Situé sur la route de Martil, en amont de l’embouchure, il ne subirait des dommages que si la pénétration des eaux marines serait maximale, phénomène qui pourrait avoir lieu avec le niveau d’inondation maximum.

Avec l’élévation du niveau de la mer prévue, les impacts sur les digues des ports pourraient être importantes en cas d’intensité et fréquence accrues des houles de tempêtes qui coïncideraient avec la période des vives eaux. Ceci pourrait entraîner de nombreux dégâts matériels sur les différents de ce littoral.

Longueur des tronçons susceptible d’être affectée par les inondations Voiries Longueur (Km) 5 m 10 m Routes existantes 80 km Réseau routier en projet 230 km 80 km 26 % 110 km 35% Autoroute 28 km 1 km 4% 3 km 11% Voie ferrée en projet 32 km 14 km 44% 25 km 78% 146

510 580

M

e

r M

é

d

ite

rra

n

é

e

Fnidek 585 515 570 1 Km 565 555 560 Martil 575 M'Diq TETOUAN

Futur réseau routier

Future autoroute

Future v oie f errée

Routes existantes

500 505

Légende: Voiries

Centre urbain

Figure III.43 : Réseau routier actuel et en projet du littoral de Tétouan.

NI minimum

NI maximum

N

V-4. La vulnérabilité des ouvrages de protection

Parallèlement aux précédents équipements techniques, d’autres systèmes peuvent être endommagés par les risques de submersion et l’élévation du niveau de la mer tels : les ouvrages de protection contre l’érosion utilisés pour la protection des côtes, tel le mur en enrochement à Fnidek et M’diq ainsi que les digues à Martil et à Cabo Négro. L’élévation potentielle du niveau de la mer peut dans certains cas atténuer l’effet de protection de ces ouvrages et par suite l’accélération de l’érosion.

V-5. La vulnérabilité sociale

Suite aux impacts sur l’infrastructure et l’environnement, l’élévation du niveau de la mer et les inondations potentielles auront des incidences directes sur la population. Sur ce littoral, la population de Martil semble être la plus menacée vu l’extension de l’agglomération, le nombre d’habitants et des ménages qui devraient dépasser les statistiques actuelles : 40 000 personnes pour 10 000 ménages, pour une population autochtone (RGPH, 2004).

Les risques d’inondations pourraient engendrer des dégâts considérables et des effets socio-économiques néfastes sur la santé et le bien-être communautaire qu’elles peuvent entraîner. Parmi ces conséquences on peut citer:

- Les pertes d’habitas, de revenu et de productivité ;

- La perturbation sociale ;

- L’atteinte à la qualité de vie ;

- L’augmentation des coûts des soins de santé ;

- La faim et la pauvreté seront largement dévoilées, car de nombreuses activités économiques telles que l’agriculture et la pêche seront gravement affectées…

A ceci s’ajouterait la raréfaction de l’eau douce qui sera la contrainte majeure pour les populations qui utilisent encore l’eau de la nappe phréatique. Les intrusions d’eau saline seront inévitables et l’eau sera impropre à tous les usages et au bien-être humain. Une grande partie de la population de ce littoral risque de subir les fortes agressions des phénomènes.

Elle est occupée par une population nombreuse qui dépasserait durant les prochaines décennies largement les 40 000 habitants actuels (R.G.P.H., 2004).

VI- CONCLUSION

L’évaluation des risques de submersion sur le littoral de Tétouan a montré que l’élévation du niveau marin conjuguée à une fréquence accrue des houles de tempêtes provoquerait des inondations considérables. La

cartographie des zones inondables révèle que les plaines alluviales de Restinga, Smir et Martil seraient les sites privilégiés des submersions. Sur la totalité du littoral, 20 % de sa superficie présenteraient un risque de submersion avec un niveau d'inondation minimum ; et 27% pour un niveau de submersion maximum. La côte la plus vulnérable aux inondations, est celle de Cabo Négro - Azla, qui est topographiquement basse ; elle perdrait entre 25 et 30 % de sa superficie en cas de submersion due aux événements marins paroxysmiques.

Quelque soit le niveau d’inondation, les conséquences seraient lourdes pour les aménagements et les infrastructures en front de mer : 57% de la superficie des zones urbaines et périurbaines (Fnidek, M’diq, Cabo Négro, Martil et Tétoua

n) risquent d’être endommagés lors des submersions marines avec un niveau d’eau minimum, et 63% en cas d’un niveau d’inondation maximum. Le risque pour les zones rurales (Azla, Mellalyine et Allalyne), est moindre, entre 1O% à 17% de la superficie totale seraient touchées, respectivement, pour des niveaux d’inondation minimum et maximum.

Ce sont essentiellement les aménagements situés le long de la côte et ceux qui longent les oueds qui seraient les plus menacés. En outre, les réseaux d’approvisionnement en eau potable et d'assainissement risquent d’être fortement affectés par la montée du niveau de la mer. La menace est grande pour les canaux d’assainissement, insuffisants en égard aux opérations. Le risque de refoulement des eaux usées serait important particulièrement pour ceux qui débouchent directement en mer

Dans ces régions à risque de submersion, les infrastructures du réseau de communication et du transport pourraient connaître de fortes perturbations : Avec un niveau minimum de submersion, 26 % du réseau routier serait inondé, 35% le seront en cas d’une hausse maximum des eaux. Quant à l’aéroport de Tétouan, il ne pourrait être menacé qu’en cas d’inondation extrême. Situé sur la route de Martil, en amont de l’embouchure, il ne subirait des dommages que si la pénétration des eaux marines serait optimale à l’intérieur des terres, et ceci en cas de conditions extrêmes.

En outre la conjonction de l’élévation du niveau de la mer et les fortes houles entraînerait de nombreux dégâts matériels des divers ouvrages portuaires et ceux utilisés pour la protection des côtes. Tel le cas des murs en enrochement à Fnidek, à M’diq et à Azla, ainsi que les digues construites à Martil et à Cabo Négro.

CHAPITRE 3 : VULNERABILITE DES AQUIFERES COTIERS DE

TETOUAN A L’INTRUSION SALINE, CONSEQUENCE D’UNE

REMONTEE ACCELEREE DU NIVEAU DE LA MER

Chapitre 3 : Vulnérabilité des aquifères côtiers de Tétouan