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Chapitre 2 : Paramètres naturels et potentialités de la zone

III- 5-3 Les secteurs économiques

Bien qu’il s’agit d’un territoire à vocation essentiellement rurale, abstraction faite des centres urbains de Martil, de M’diq et de Fnidek, la zone côtière de Tétouan est lieu d’activités économiques très diversifiées. Néanmoins, 20% de la population active sont des chômeurs ; ce fort de chômage touche principalement le milieu urbain (SDAULTT, 1998 ; Rharbi, 2004).

III-5-3-1. L’agriculture et l’élevage

L’agriculture est traditionnelle et reste la principale activité d’une majeure partie des paysans locaux, tant en matière de culture que d’élevage. Située au niveau d’une zone agro-climatique favorable pour la culture en bour - 127 353 ha d’après la Direction Provinciale de L'Agriculture (D.P.A)- la région de Tétouan n’est cependant pas parvenue à un développement important de son secteur agricole. Celui ci y est limité par la faiblesse des ressources en sol. Le relief difficile laisse recourir davantage aux pratiques traditionnelles de labours avec une faible utilisation d’engrais et de semences sélectionnés d’où un rendement faible et insatisfaisant. Les terres agricoles représentent 36Km², soit 16 % de la superficie de la zone d’étude. Les périmètres irrigués à Martil et Smir correspondent aux cultures des céréales, les cultures maraîchères et fourragères, les légumineuses, et les cultures industrielles en particulier les oléagineuses.

En ce qui concerne l’élevage, la région présente les conditions adéquates pour le cheptel (caprins, ovins et bovins) qui utilise principalement les parcours. L’effectif du cheptel recensés dans la région selon les statistiques de la production animale de 2004 a atteint 98.6OO têtes de Bovins, 194.8OO têtes d’ovins et 238.2 têtes de caprins (RGA, 2004).

III-5-3-2. La pêche

Elle occupe une main d’œuvre importante grâce au port de M’diq et de quelques quartiers maritimes le long de la côte : Fnidek, Martil et Azla. Ce secteur emploi 22.5% de la population active (SDAULTT, 1998).

Malgré sa pratique de pêche essentiellement traditionnelle et côtière, la région dispose de potentialités importantes dans ce domaine (INRH, 1998), principalement dans le port de M’diq (Tabl.7), ainsi que dans des sites de débarquements, capables d’activer ce secteur et d’assurer l’autosuffisance de sa population en protéines animales.

Port de M’diq Poisson pélagique

Poisson blanc

Céphalopodes Crustacés

Poids en tonne 4987 1516 113 1

Tableau I. 7 : Débarquement des produits de la zone côtière au port de M’diq (ONP, 2005).

Néanmoins, la médiocrité des infrastructures existantes ne permet pas l’exploitation, de façon optimale, des ressources halieutiques que recèle le milieu marin. Vu la diversité des espèces pêchées (Tabl. 8), La pêche est une activité d’appoint non négligeable puisqu’elle contribue dans le domaine de l’emploi et elle est parfois complétée par d’autres activités

comme le commerce et l’agriculture. C’est une activité qui opère en général, sur le plateau continental et dans des zones très côtières.

Province de Tétouan Nombre de site de pêche Nombre de barques Nombre de marins Principaux engins Principales espèces Turlutte Calmar, seiche et poulpe Palangre Sparidé, mérou, congre Ligne à main Sparidés FMD* Melva, Bonite Ligne de traîne Loup, Mérou, Abadèche Tétouan 17 641 1880 Trémail Sparidés * FMD : Filet Maillant Dérivant

Tableau I.8: Principales caractéristiques de la pêche artisanales à Tétouan (INRH, 1998).

III-5-3-3. Le tourisme

De par sa situation privilégiée, à proximité de l’Europe et compte tenu de ses potentialités naturelles variées (mer, montagne et plaine), cette côte est un pôle très attractif tant pour l’immigration rurale et urbaine que pour les investissements économiques, et le tourisme national et international. Cette attraction se traduit par une forte densité de la population notamment en été, une émergence du phénomène urbain et un développement accru du créneau touristique. Ce dernier est doté d'une infrastructure importante et variée, dont la plupart des unités sont concentrées sur la corniche de Fnidek à Martil. Ce littoral connaît un tourisme de haute gamme (partie Smir, Kabila et Cabo Négro), et un second, plus populaire à M'diq et Martil. Ainsi, l’importante concentration d’équipements hôteliers et de résidences secondaires implantées sur cette zone côtière montre que le tourisme constitue une activité omniprésente dans la structure de l’économie de cette région frontalière. En moyenne les nuitées réalisées dans les hôtels classés à Tétouan sont de 300000 (MT, 2005), et la saisonnalité est concentrée sur 4 mois (75% de l'activité), avec un engorgement fort aux mois de juillet et août.

Avec les futurs projets programmés sur le littoral, ce secteur va connaître un développement de grande envergure : Parmi d’autre, la réalisation d’une station balnéaire sous forme d’îlots (huit hôtels, un golf, une cité lacustre, un parc aquatique, des commerces et des restaurants etc…) est prévue sur l’ensemble de la côte de Tétouan. « Tamuda Bay » constituerait la nouvelle enseigne du littoral M’diq-Fnideq, La région de

Tétouan, qui compte aujourd'hui 3.944 lits, offrira une capacité de près de 14.000 lits en 2010 et de 15.000 lits en 2014 (toutes catégories confondues), selon le Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale (MTAES). De tel projet devrait servir de locomotive pour le secteur du tourisme qui semble présenter un effet positif, et l’incitatif à la création d’autres activités qui lui sont plus au moins liées telle l’artisanat.

III-5-3-4. L’industrie et l’artisanat.

Le secteur d’activité le plus pourvoyeur d’emplois dans la zone d’étude est l’industrie et les bâtiments. En effet il emploi prés de 25% de la population active (SDAULTT, 1998). Ce secteur est appelé à se développer davantage avec l’aménagement de la nouvelle zone industrielle de Tétouan.

La région possède environ 4% des unités industrielles du pays. D’après les données existantes (Ministère de l’Environnement, 1998), 46% des unités industrielles appartiennent au secteur des industries chimiques et parachimiques, 28% au secteur des industries mécanique, métallurgique, électrique et électronique, 21% au secteur des industries agro- alimentaires et enfin 5% au secteur des industries textiles et du cuir (Dahhou, 1999).

Quant à l’artisanat, il est caractérisé par sa richesse et sa diversité ; il joue au niveau régional un rôle primordial tant au niveau social qu’au niveau économique. Tétouan constitue ainsi le principal centre d’artisanat au Nord du Royaume où le nombre d’artisans travaillant au sein des coopératives dépasse les 500 adhérents (DAT, 1999). La ville dispose également d’un grand complexe artisanal pour la commercialisation de divers produits artisanaux.

III-5-3-5. Le commerce

C’est le troisième secteur employeur de cette zone ; il occupe prés de 17% de la population active, et constitue ainsi une des principales activités de l’économie de la région, en effet, il présente une source de revenus non négligeable pour une grande partie de la population, en raison de sa proximité de la zone franche de Sebta. Ceci a permis de créer une intense activité commerciale : l’afflux de commerçants attirés par cette situation semble être accentué par le phénomène de contrebande qui induit dans la région une importante composante d’emploi informel.

La fonction commerciale de Fnidek se renforcera par l’aménagement prévu d'une zone commerciale off-shore de 200 ha. Ce mégaprojet comportera des centres commerciaux avec une large gamme de produits (duty free pour les voyageurs en partance pour l’étranger).

III-5-4. Les équipements en infrastructures de base