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I ne vous perfuade pas par mes paroles , croyez par

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [40] (Page 97-100)

édit , be'nediétinl 154

93 I ne vous perfuade pas par mes paroles , croyez par

l’effet que les conceptions longtems différées & les accouchemens ftériles n’en font d’ordinaire que plus merveilleux. Ainfi votre femme A nne vous enfantera une tille que vous nommerez M a rie , elle fera con- facrée au Seigneur dès fon enfance , comme vous en avez fait vœu , & elle fera remplie du St. Efprit meme dès le fein de fa mère ( e ) ; elle ne mangera ni ne boira rien d’impur ; n’aura aucune fociété avec la po­ pulace du dehors , mais fa converfation fera dans le temple du Seigneur , de peur qu’on ne puiffe foup- qonner ou dire quelque chofe de défavantageux fur fon compte. C’eft pourquoi en avançant en âge comme elle-même naîtra d’une mère ftérile , de même cette vierge incomparable engendrera le fils du Très-H aut , qui fera appelle Jé s u s , fera le fauveur de toutes les nations , félon l’étymologie de ce nom (/ ). E t voici le figne ( g ) que vous aurez des chofes que je vous annonce. Lorfque vous arriverez à la porte d’or qui eft à Jérufalem , vous y trouverez votre époufe A nne qui viendra au-devant de vous , laquelle aura autant de joie de vous v o ir , qu’elle avait eu d’inquietude du dé­ lai de votre retour. Après ces paroles l’ange s’éloigna de lui. t

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IV. Enfuite il apparut à Anne fon époufe , difant : Ne craignez p o in t, A n n e, & ne penfez pas que ce que vous voyez foit un fantôme ( b ). Car je fuis ce même ange qui ai porté devant Di e u v o s prières & vos aumônes (z ) , & maintenant je fuis envoyé vers v o u s , pour annoncer qu’il vous naîtra une fille , la­ quelle étant appellée M a r i e , fera bénie fur toutes les femmes ( £ ) . E lle fera pleine de la grâce du Seigneur auffi-tôt après fa naiffance , elle reftera trois ans dans

(?) Luc. c. i. v. iç . (/ ) Matth. c. i. v. 21. (g) Luc. c. 2. v. 12. (b) Matth. c. 15. v. 26.

( 0 Tob. c. 12. v. ij*. Apo- cal. c. 8. v. 3.

(£) Luc. c. 1. v. 42.

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la maifon paternelle pour être févrée, après quoi elle l ne fortira point du temple où elle fera comme engagée au fervice du Seigneur jufqu’à l’âge de raifon ; enfin y fervant Di e u nuit & jour par des jeûnes & des on i- fons, elle s’abftiendra de tout ce qui eft im pur, ne connaîtra jamais d’homme ; mais feule fans exemple , fans ta ch e , fans corruption , cette vierge fans mélange d’homme engendrera un fils , cette fervante en fan tera le Seigneur, le fauveur du monde par fa grâce, par fon nom & par fon œuvre. C’eft pourquoi levez-vous, allez à Jérufalem ; & lorfque vous ferez arrivée à la porte d’or , ainfi nommée parce qu’elle eft dorée , vous aurez pour ligne au-devant de vous votre mari dont l ’état de la fanté vous inquiète. Lors donc que ces chofes feront arrivées, fâchez que les chofes que je vous annonce s’accompliron-t indubitablement.

V. Suivant donc le commandement de l’ange, l’un & l’autre partant du lieu où ils étaient, montèrent à Jéru­ falem ; & lorfqu’ils furent arrivés au lieu défigné par la prédiètion de l’an g e, ils s’y trouvèrent l ’un au-de­ vant de l ’autre. Alors joyeux de leur vifion mutuelle & raffurés par la certitude de la lignée promife , ils ren­ dirent grâces comme ils le devaient au Seigneur qui élève les humbles (/ ) . C’eft pourquoi ayant adoré le Seigneur , ils retournèrent à la maifon où ils attendaient avec aflurance & avec joie la promette divine. A nne conçut donc & accoucha d’une fille , & fuivant le com­ mandement de l’ange fes parens J ’appellaient M arie.

VI. E t lorfque le terme de trois ans fut révolu & que le tems de la févreV fut accom pli, iis amenèrent au temple du Seigneur cette vierge avec des oblations. Or il y avait autour du temple quinze degrés à mon­ ter ( m ) fé lo n ies quinze pfeaumes des degrés. Car parce que le temple était bâti fur une montagne , il

(7) Luc. c. i. v. $2. | («) La chofe eft rapportée

(m ) Ezéchiel c. 4. v. <?. & I un peu différemment aittcle

34. fcqu. * 4 du Ercrtévangile de Jacques.

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(») i. Sam. c. i. v. 25:. ( p) Pf. 27. v. 10.

(7 ) Il eft nommé Zacharie

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falait des degrés pour aller à l’autel de l’holocaufte qui était par dehors. Les parens placèrent donc la petite bienheureufe vierge M arie fur le premier. E t comme ils quittaient les habits qu’ils avaient eu en chemin , & qu’ils en mettaient de plus beaux & de plus propres félon l’ufage, la vierge du Seigneur monta tous ; n ) les degrés un à un fans qu’on lui donnât la main pour la conduire ou la foutenir , de manière qu’en cela feul on eût penfé qu’e'lle était déjà d’un âge parfait. Car le Seigneur dès l’enfance de fa vierge opérait déjà quelque chofe de grand , & faifait voir d’avance par ce miracle combien grands feraient les fuivans. Ayant donc célébré le facrifice félon la coutume de la loi (0) & accompli leur v œ u , ils l’envoyèrent dans l’enclos du temple pour y être élevée avec les autres vierges, & eux retournèrent à la maifon.

V II. Or la vierge du Seigneur en avançant en âge profitait en vertu s, & fuivant le pfalmifte ( p )fo ? z p êre £•? f a m ère P avait d è la fjê e , m ais le Seigneur p rit fo i n

d ’elle. Car tous les jours elle était fréquentée par les anges, tous les jours elle jouiffait de la vifion divine qui la préfervait de tous les maux & la com blait de tous les biens. C’eft pourquoi elle parvint à l’âge de quatorze ans , fans que non - feulement les méchans puffent rien inventer de rcprehenfible en elle , mais tous les bons qui la connaiiïaient trouvaient fa vie & fa converfation digne d’admiration. Alors le pontife (<7) annonçait publiquement que les vierges que l’on éle­ vait publiquement dans le temple & qui avaient cet âge accompli, s’en retournaient à la maifon pour fe marier félon la coutume de la nation & la maturité de l’âge. Les autres ayant obéi à cet ordre avec em preffem ent, la vierge du Seigneur M arie fut la feule qui s’exeufa de le faire , difant : que non-feulement fes parens

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dans le Protévangile de Ja c ­ ques.

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valent engagée au fervice du Seigneur, mais encore qu’elie avait voué au Seigneur fa virginité qu’elle ne voulait jamais violer en habitant avec un homme. Le pontife fort embarraifé ne penfant pas qu’il falût en­ freindre fon vœu , ce qui ferait contre l ’Ecriture qui dit : Vouez & rendez ( r ) , ni s’ingérer d’introduire une coutume inufitée chez la nation , ordonna que

tous les principaux de Jérufalem & des lieux voifins fe

trouvaient à la folemnité qui approchait, afin qu’il pût favoir par leur confeil ce qu’il y avait à faire dans une chofe fi douteufe. Ce qui ayant été fa it , l’avis de tous fut qu’il Calaic confulter le Seigneur fur cela. Et tout le monde étant en oraifon , le pontife , félon i’ufage , (s) fe préfenta pour confulter Di e u. E^fur le champ , tous entendirent une voix qui fortit de l’oracle & du lieu du propitiatoire ( r ) , qu’il Calait , fuivant la prophétie

A'J f u i e, chercher quelqu’un à qui cette vierge devait être recommandée & donnée en mariage. Car on fait qu'Ifaie dit ( u ) : Il lortira une verge de la racine de

Je fie , & de cette racine il s’élèvera une fleur fur la­ quelle fe repofera l’efprit du Seigneur , l ’efprit de fa- gefle & d’intelligence , l’efprit de confeil & de force, l’efprit de fcience & de piété, & elle fera remplie de l’efprit de la crainte du Seigneur. Il prédit donc félon cette prophétie que tous ceux de la maifon & de la fa­ mille de D av id qui feraient nubiles & non mariés , n’a­ vaient qu’à apporter leurs verges à j ’a u te l, & que l’on devait recommander & donner la vierge en mariage à celui dont la verge après avoir été apportée produirait une fleur , & au fommet de laquelle l’efprit du Seigneur fe repoferait en forme de colombe.

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VIII.

Jo fep b entr’autres delà maifon & dë la famille

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