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. de c o n fen fu E v a n-g elifl. c.
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. alibi.(
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alib i. « 6 àA v a n t - p r o p o s .
4
>'.*^ ifz / , a été fuivi par Fiügence ( o ) , E ue ber de Lyon I
( p) , Sédzilius , T bèodulpbe d’O rléans, P ierre de Riga , & par un très grand nombre d’autres m odernes, tant ' Latins que Grecs , comme il paraît par G erm ain pa triarche de Conftantinople , { q ) , en un mot par toute la fouie des peintres ( r ) .
Ces quatre Evangiles furent appelles au ten tiqn es par oppofition aux autres nommes apocrypher. On trouve ces deux mots grecs dans l’appendice du con cile de Nicée ( s ) , où il eft dit qu’aprés avoir placé pêle-m êle les livres apocryphes & les livres, auten- tiques fur l ’autel , les pères prièrent ardemment le Seigneur que les premiers tombalfent fous l’autel , tandis que ceux qui avaient été infpirés par le St. Efprit relieraient delfus , ce qui arriva fur le champ.
N icépbore ( ( ) , Baronnes ( u ) & AureVms P erugi-
nus ( # ) nous apprennent d’ailleurs que deux évêques nommés C bryfante & M ufonius étant morts pendant la tenue du concile de Nicée , premier écuménique , i l était néceflaire d’avoir leur fignature pour la vali dité dudit concile. On porta fur le tombeau des dé funts le livre où étaient renfermés les actes divifés
Î
* par fellions ; on palfa la nuit en oraifon ; on mit des gardes autour du tombeau , comme on avait fait au tour de celui de notre Seigneur ; & le lendemain on trouva ( ô chofe incroyable ) que les trépalfés avaient ligné.I
Comme le pape L éon I fit enfuîte { y ) livrer aux flammes les écritures apocryphes qui paffaient fous le nom des ap ôtres, il n’y en a qu’un petit nombre
( o ) Homil. in natalem Cfsrijli.
(p ) L. i. injlruEiion. (<j) Theoria ecdefiaftica. p. 160.
( r ) Job. Molanus , hift.
facrar. ïmagin. J. i j. çfj 28.
(O) Concil. Labb.T. r. p.
84-( t ) L. -8. c. 23.
( u ) T. 4. n. 82. adanmtm
32*.
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Ay a n t-p r o p o s. 63 ^
qui foient parvenues jufqu’à nous , & l ’on ne connaît plus des autres que les noms & quelques fragmens épars dans les écrivains eccléfiaftiques. St. Jé rô m e , par exemple , ( 2 ) fait mention de l’Evangile félon les Egyptiens , de celui de T hom as , de M ath ias , de
B artb elem i , des douze apôtres , de Bafihd.es , d’//-
pelles , & ajoute qu’il ferait trop long de faire l ’énumé ration des autres.
Un décret ( a ) connu fous le nom du pape G èlafe , quoique quelques manufcrits l’attribuent au pape D a-
m afe & d’autres au pape H orm ifd as f i b ) note com me apocryphes l'Itin éraire de P ier re apôtre en dix li vres fous le nom de St. C l é m e n t les A ile s d'A n dré
apôtre , de P hilippe apôtre , de P ier re ap ôtre , de T h o
m as apôtre ,• Y E van gile d e T h ad ée , de M ath ias , de
T hom as apôtre , de B arn abe , de Jacq zies le m ineur , de P ierre apôtre , de B artb elem i apôtre , d ’A n d ré apô
tr e , de L u c ie n , à'H éfyque ; le livre de Y E n fa n ce du
Sau veu r , de la N aifian ce du Sau veu r & de Ste. M a
rie & de f a fa g e-fem m e , du P a fieu r , de L en ticiu s •> les A ile s de T hécle & de P a u l ap ôtre ,• la tèv èlation
d e T hom as apôtre , de P a u l apôtre , d ’ Etienne apôtre ; le livre du trépas de Ste. M a rie , ceux qu’on appelle
les fo r t s des apôtres , & la louange des apôtres , celui des Canons des apôtres j Y E pitre de JESUS au ro i
A bgare.
Les A ile s d e P ie r r e , fon E v an g ile & ceux de T ha-
dee , de Ja c q u e s le m in eu r , & d'A ndré , ne fe trou vent pas dans quelques manufcrits de ce décret. Le favant F ab riciu s a publié une notice de cinquante Evangiles apocryphes que l’on trouvera dans ce recueil avant la traduction de quatre confervés en entier.
I
(
x)
I n annalibus abbrevia- tis ad annum325.
( y ) E p ifi.9j.
ad T u r ib iu m c . I s . ( 2 ) F ro em . in M a t t h .( « )
I n j u r e canon, d ijl.I J.
can.A y A N T- P R O P O s.
A ta n t.d ’écrits didés ( c ) par up zèl-e..,qui n’était point félon la fcience , les ennemis An:, chriftiariifme ne manquèrent pas d’en oppofer-d'autres qu’ils d é coraient des mêmes titres. Pour,; ne parler d’ab.ord que des Evangiles , St. Irén ée ( d .) .dit-que les difci- ples de Valentin étaient parvenus à un-tel peint, d’au dace , qu’ils donnaient- le titre d'E van gile d e v érité à un écrit qui ne s’accordait en rienr ayec las<Ejvap, giles des apôtres ; de forte , ajo u te-t-il, que cîje z eux l’Evangile même n’eft pas fans blafphêm e..
T ertu llien nous apprend ( e ) que cette Infamie avait commencé par les Juifs , & que par e u x , & à caufe d’e u x , le nom du Seigneur eft blafphémé parmi les nations. En e ffe t, au rapport de St. Ju ftin ( / ) , d’E u-
fè b e ( g ) & de N icépbore ( b ) , les Juifs de la Palef- tine avaient envoyé dans toutes les parties du mon de tant par mer que par terre des écrits remplis de blafphêmes contre
JESUS
, pour, les faire publier & même enfeigner à la jeuneffe dans les écoles des villes& des champs.
Quoique les empereurs Conjiantin ( i ) & T héodofe
( k ) ayent donné chacun un é d it, portant ordre fou» peine de mort de brûler tous les écrits contre la re ligion des ch ré tien s, on trouve encor des traces des blafphêmes des Juifs dans les A Jles de P il a t e , mieux connus fous le nom d’E van gile d e Nicodèm e. On y lit ( /) que les Juifs , en préfence de P il a t e , repro chèrent à Jé s u s qu’il était magiGien & né de la for nication. On
(e).Rôm. cr. ie. v. 2.
C
d ) .L. 3.
a d v e r fu s h e re fes . c. n . ( e ) Contra Marcion. 3. 23. (/") Dialog. eum Tryphon,p.
m -
Y( g ) L. 9. hift. c. 5 .
( h ) L. 7. hift. c. 26. ( i ) Socrates I. r. c. 9• Ge las hiji. concil. Nicœni. 2. 3«J. çff hift. tripartit. s. ï f .
( k ) A d . Synodi ephçjîn. a. e, 435. T .i i. Harduin. p. 1720. & Coi. Jnftinian. de Suimna
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'iU U A v a n t - p r o p o s . , f-U-31
^... -jl ■ n r . --ac.-6 î % t On ne doutera pas que ce ne foit-là le blafphême de Y E van gile de la vérité , fi l’on fait attention qu’ O-rigène ( wi ) témoigne que Celfe intitulait D ifc o m s de
vérité un ouvrage dans lequel il faifaic reprocher par un Ju if à JESUS d’avoir fuppofé qu’il devait fi naif- fance à une vierge : d’étre originaire d’un petit ha meau de ja Ju d é e , & d’avoir eu pour mère une pau vre villageoife qui ne vivait que de fon travail , la quelle ayant été convaincue d’adultère avec un foldat nommé P a n t h e r , fut chaflee par fon fiancé qui était charpentier de profefïion. Qu’après çet affront , er rant miférablement de lieu en lieu , elle accoucha fe- crétement de JESUS ; que lui fe trouvant dans la né- ceftité fut contraint de s’aller louer en Egypte , où ayant appris quelques-uns de ces fecrets ( n ) que les Egyptiens font tant v alo ir, il retourna dans fon pays , & que tout fier des miracles qu’il favait faire , il fe pro clama lui-même Di e u.
Cet écrit pernicieux , quoique réfuté par Origène , fit cependant une telle imprefTion , que deux pères écrivirent ferieufement qu’en effet Jésus avait été ap- pellé fils de P an th er , & cela , dit St. E piphan e ( o ) , parce que Jo fe p b était frère de Clèophas fils de Jhcv
ques furnommé P a n t h e r , engendrés tous les deux d’un nommé P an ther. E t félon St. D am afcèn e ( p ), parce que M arie était fille de Jo a c h im fils de B arm an t b er ? fils de P an ther.
Comme ces furnoms ne fe trouvent point dans les
deux généalogies différentes de Jésus écrites l’une
par St. M atthieu ( <7) , l’autre par St. L u c (r ) , l’égli-
fe s’en çft tenue au confeil de St. P a u l ( r ) de ne
Sutntna Triti. ( / ) Art. 2. (w* ) L. 1. contra Celfum. ( 0 ) Hceref. 78. (/>) L. 4 .deJîde orthod. c. 15-cc. 9. ( « ) Voyez Y Evangile de l'Enfance art. 37. note d.
( q ) C. I. v. I. ( r ’t C. 3. v. 23. O ) I .Timoth. c. 1. v. Pièces attribu ées , & c . I I I . Part.
“ .... .... - " I ,» .* »■ .« ..n ». . .... ....
66
A V A N T - P R O P O S.point s'attacher à des fables & à des généalogies fans fin, quiproduifentplutôt des doutes que l’édification
de Dieu qui eft dans la foi.
L aclan ce ( t ) remarque auffi qu'H ièroetes avait pris le titre d’am ateu r de la v é r it é , dans deux livret adref- fés aux chrétiens. Il ajoutait aux blafphèmes de Cèl-
f e , que l é Ch r i s t ayant été chatte par les Ju ifs , rattembla une troupe de neuf cent hommes , avec lefqueîs il fit le métier de brigand. Ces nouvelles calomnies furent aufti aifément réfutées par Eufèbe de Céfarée que celles de Cf//f l ’avaient été par
Origine. - '
-J ’ai honte de parler ici d'autres ouvrages encor fubfiftans. L ’A r é tin , par exemple ( ■«) , compare M a
rie à L è d a qui devint enceinte de Ju p ite r transformé en cygne ; comme lî c’était en cette occafion que l ’Ef- I prit faint eût pris la forme d’un pigeon. Le jéfuite j
S an cbez ( x ) agitant de bonne foi la queltion fi la vierge- M a rie fournit de la femence dans l’irtcarna- tion du CHRIST , s’autorife pour l’affirmative du fen- timent de Suare? ( y ) & de P ero M ato ( z ) . Ces théo,- logiens ignoraient-ils que tout ce qui concerne ce myftère ineffable eft fi au-defius des lumières de notre faible fa ifo n , qu’il falut que Dieu révélât fon fil s à
P ierre ( a ) & à P a u l ( b ) avant de confier au premier
VEvangile de la circon cijion, & au fécond V Evangile
du prépuce ( c ) ?
Il en a été des A éles des apôtres tout comme des Evangiles. E ’impofture des méehans & la pieufè= eu- riofité des fimples les ont également multipliés.
Ou-(t) Inftitut. divin. î. J. c. 2 .
f a ) jQuatro libri délia humar nita di Chrijlo. Venet. 1538.
(s: ) Trait. d e watrim. L. 2. âifp. 21. ». I I .
O )
b p . q.«•
IO.
fect.î.
f i ) In affend. ad de Slemnel •( â)'Matt. c. 16. v. a S 3 « .« u ... ... 1 . difp» t r a c t . I/.Av a n t-p r o p o s.
a ^ î ? g î !«
« 3
tre les AEles apocryphes mentionnés dans le décret de G élaJ’e , St. E piphane ( d ) dit que les ébionites en avaient fuppofé dans lefquels ils prétendaient que P au l était né d’un père & d’une mère , Gentils , & qu’étant venu demeurer à Jérufalem , il devint profélyte & fut circoncis dans l’efpéran'ce d’époufer la fille du pontife ; mais que n ’ayant pas eu cette vierge , oit
bien ne l ’ayan t p a s eue vierge , il en fut fi irrité qu’il écrivit contre la circoncifion , contre le fabbat & contre toute la loi. Cette alTertion paraiflait fondée fur ce que P a u l lu i-m êm e fe dit ( ? ) natif de Tarfe en Cilicie dans les A tfes autentiques écrits par L u c. Mais F ab riciîls ( / ) en cite un manufcrit g re c , dans lequel P au l ne dit pas qu’il eft né à Tarfe , mais qu’il a été fait citoyen de cette ville. E t St. Jé r ô m e lui- même , fi favant dans les langues , vient à l’appui î de ce fentiment. Dans deux de fes ouvrages ( g ) il
(. fait naître P a u l à G ifcfiale, ville de la Galilée. Sur ce que le même P a u l ^écrit à T im othée ( h )
qiâ’ H erm ogènes & ( z ) D entas l ’ont abandonné , & qu’il lui parle en même tems ( k ) des grandes perfécutions & des fouffrances qu’il avait effuyées à Icône & à Antioche ; un de fes difciples , pour fuppléer aux A ftes
des apôtres qui n’en difent qu’un mot ( / ) , compofa les A â e s de T bècle & de P au l. Cet ouvrage a été fi célèbre autrefois , que l’on ne fera pas fâché d’en trouver ici le précis avec les noms des pères qui l’ont cité.
f Dorique P a u l , dit l’auteur, après fa fuite d’Antioche s en allait à Icône , deux hommes pleins d’hypocrifie,
(b) Galat. c. i. v. 16. ( c ) Galat. c. 2. v. 7. ( d ) Haref. JO . n . t6. ( ? ) Aü. c. 83 v. 3. ( f ) Codex Apocrypb. p. $71. ( g ) Devinsilluflr. c. j. Et
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comment, in tpijl. ad. Pkiletn.
(h) II. Timoth. c. I. v . i J. ( i ) Ibid. c. 6. v. 9. ( k j Ibid. c. 3. v. 11. (/ ) A â. c. 14. v. i. E ij ■ - -r rr u 1— rv ■
-A v A N T - E R O P O S .
D énias & Hermogènes , fe joignirent à lui. Cependant un certain Onèjîpbore avec fa femme L ettre & fes en fans Sim nne & Z e n o n , vint l ’attendre fur le che min royal qui conduit-à Lyftres pour le recevoir chez lui. Comme il n’avait jamais vu P a u l , il Je reconnut à fa taille co u rte , fa ( ? « ) tête chauve , fes cuifles courbes , fes grolfes jambes , fes fourcils joints & fon nez aquilin. C’était-ïà le fignalement que T ite en avait donné.
Comme P M i lprêchait à Icône , la vierge T bècle qui était fiancée à un prince de la ville nommé T b am iris
( n ) , paflait les jours & les nuits à l’écouter de la fe nêtre de fa maifon , voifine de celle ù’OnèJipbore où fe tenait l’aflemblée. E lle n’avait point encor vu la fi gure de P a u li niais elle défirait de paraître devant lui & d’être du nombre des femmes & des vierges qu’elle y voyait entrer. T beoclia fa mère fit avertir fon gendre qu’il y avait trois jours que T bècle féduite par les dif- cours trompeurs de cet étranger, oubliait de boire & de manger.
Les tendres repréfentations de T bam iris pour la dé tourner des difcours de P a u l, furent auffi vaines que les larmes de la mère & des fervantes ( o ). T bam iris alors voyant fortir d’auprès de P a u l deux hommes qui fe querellaient vivem ent, les alla joindre dans la rue & les invita à fouper, ce qu’ils acceptèrent. Ces deux hypocrites, D em as & H erm ogènes, gagnés par la bonne chère & les grands préfens que leur fit T bam iris , lui déclarèrent que P a u l empêchait les jeunes gens de fc
( r ,i) G r a b iu s ( T . x .
Spe-cileg. p . p > . ) o b f e r v e q u e
Paul d a n s le Philofatris d e
Lucien efl: d c fig n é p a r c c s
m o t s : Ce chauve au nez aquù-
lin qui a été ravi par les airs jufqu'au troifiéme ciel.
( n ) St. Grégoire d e N y f f e
cite ce trait dans fa quator zième Homélie fur le Canti
que , T . i . p . 676. D.
( 0 ) St. Jean Chryfoflome ( Homil. de Theclâ, T- I p . 885. ) & St. Epiphane, ( Hat-
ref. 78. ». itf. ) commentent
cet endroit. -- ---, --
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*££% £**Av a n t-p r o p o s. 69
m arier, en leur perfuadant que la réfurreètion ne fera que pour ceux qui perfévéreront dans lachalfcté. Vous n’a v e z , ajoutèrent-ils , qu’à le faire conduire ;u gou verneur comme enfeignant la nouvelle dodrine des chrétiens ; & fuivant le décret de C èfar on le fera mourir , & vous aurez votre fiancée à laquelle nous enfeignerons ( p ) que la réfurredion que P a u l annonce comme à venir eft déjà faite dans les enfans que nous avons, & que nous fommes relfufcités lorfque nous avons connu Di e u.
Tbav.tlru tranfporté d’amour & de colère courut le lendemain matin avec des gens armés de bâtons fe faifir de P a u l ,• & l’ayant traîné devant le gouverneur
Cafiefîtis , il l’accufa de détourner les Vierges du ma riage , & toute la troupe criait : Ge magicien a cor rompu toutes nos femmes.
P a u l fut mis en prifon , & Thècle pendant la nuit détacha fes boucles d’oreilles (<7) dont elle fit préfent au portier de la maifon pour fe faire ouvrir la porte ; & courant à la prifon , elle donna fon miroir d’argent au geôlier pour avoir la liberté d’entrer vers P a u l dont elle baifa les chaînes en fe tenant debout à fes pieds.
Le gouverneur en étant inform é, la fit comparaître avec P a u l devant fon tribunal, 8c lui demanda pour quoi elle n’ époufait pas T bam iris ? Comme T b c c le, au- lieu de répondre, avait les yeux fixés fur P a u l ^ fa mère criait au gouverneur : B rû le z, brûlez cette mal- heurcufe au milieu du th é â tre , afin d’effrayer toutes celles qui ont écouté les enfeignemens de ce magicien.
CP ) •St. Hilaire ( Comment, in 2. Timoth. c. 11. ) femble citer ce pafiàge, quand il dit en parlant de l’héréfie iVHy- inenée & de Philete : ils pré tendent que comme nous
l'en-feigne me autre écriture, la ré- furreétîon fe fait dans les fils.
( <7 ) Jean Cbryfojlomc , Homélie 25 fur les aftes, pro- pofe cet exemple de Tbécle.
tf ôs si fi ig Ss ÿ Ë s ... —
^ 7 0 À V A K T - P R O P O S . ^
Alors le gouverneur très affligé ordonna que P aul fût fouetté & chatte de la ville , & condamna Tbècle k être brûlée. Comme elle parcour ut des yeux la foule des fped ateurs, elle vit le Seigneur affis ( r ) fous la forme de P a u l, & dit en elle - même : P au ! eft venu me re garder comme fi je ne pouvais pas fouffrir avec cou rage. E t comme elle tenait les yeux arrêtes fur lu i, il s’élevait au ciel en fa préfence. Le gouverneur la voyant nue ne pouvait retenir fes larmes , & il admirait fa rare beauté.
I
t b è c le ayant fait le figne de la croix monta fur le bûcher. Le peuple y mit le feu qui ne la toucha poinjt, quoiqu’il fût embrafé de tout côtés ; parce que Die u
prenant pitié de T h èch fit entendre fous terre un grand b ru it, un nuage chargé de pluie & de grêle la cou vrit, & le fein de la terre s’ouvrant & s’écroulant engloutit plufieurs fpedateurs ; le feu s’éteignit, & T bècle échap pa fans avoir aucun mal.
Cependant P au l avec Onèjlphore qui avait quitté les richelfes mondaines pour le fuivre avec fa femme & fes enrhns, jeûnait cache dans un monument fur le che min qui conduit d’Icone à Daphné. Un des enfans étant allé vendre la tunique de P a u l , pour acheter du pain , apperçut Thécie auprès de la maifon de fon père ; & il la conduifit vers P aul. Et far ce qu’elle lui dit : je vous fuivrai où que vous alliez : P a u l lui répliqua : nous fonimes dans un tems où régne le libertinage & vous êtes b elle ; prenez garde qu’il ne vous furvienne pas une fécondé tentation pire que la première.
b e-là P au l renvoya Qnêflpbore chez lui avec toute fa Famille, & prenant T bècle , il s’en alla à Antioche. Us n*y furent pas plutôt arrivés qu’un Syrien nomme
A lex an d re qui en avait été gouverneur, voyant T bècle, feh fut amoureux & offrit de grands & riches prefens
( r ) Cetèe .apparition eft I ê iè f I. I. de Theclâp. àyr, ) rapportée par Ba/Île dé Séîêu- J & par d'autres.
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- ... »A v a n t - p r o p o s . 71 IjÜ
4
à P a u l qui lui dit : je ne connais pas cette femme dont vous me parlez , & elle n’eft pointa moi. Le gouver neur l’ayant embrartee & baifee dans la ru e , elle cou rut vers P a u l , en criant d’une voix trille : N 'in fo’ tez point une étrangère & ne violez point la fervante de
Di e u. Je fuis des premières familles d'Icone , & j ’ai é t é
contrainte de quitter la ville parce que je refuütis d’épou- fer T ham iris. Et fe faififfant d’A lex an d re , elle lui dé- j chira fa tunique , fit tomber la couronne de fa tête , & lerenverfa parterre devant tout le monde. A lex an d re tranfporté d’amour & de honte la conduifit au gouver-
J
n e u r, qui gagné par un préfent d’A lex an d re , la con- i damna aux bêtes.
b
j
T bècle fe voyant condam née, demanda au gouver neur d’être confervée charte jufqu’au jour qu’elle de vait combattre. Elle fut confiée à une veuve fort riche nommée T rijina ou T riphena , dont la fille venait de mourir & qui la regarda comme fa fille.
Tbècle fut d’abord expofée à une lionne très cruelle , qui lui léchait les pieds. Et comme T rijin a qui n’avait pas rougi de la fu ivre, l’eut ramenée dans fa maifon , voici que fa fille qui était morte lui apparut en fonge & lui dit : Ma m ère, prenez à ma place T bècle la fer vante du Ch r i s t, & demandez-lui qu’elle prie pour moi afin que je fois tranfportée dans un lieu de repos.
T bècle pour calmer les pleurs de la m è r e , fe mit à prier le Seigneur , difant : Seigneur Dieu du c i e l & de la terre , JESUS-CHRIST fils du T r è s -H a u t, fa ite s que f a fille Ealconille vive éternellem ent. Ce qu’entendant T ri-
J i n a , elle pleura davantage, difant: O ju gem en sin ju fies!
v crim e indigne ! de livrer au x bêtes une telle p erfoim e !
I
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T becle fut expofée une fécondé fois aux bêtes , après qu’on l’eut dépouillée de fes h a b its, & on lâcha contr’eile des lions & des ours ; & la cruelle lionne courant à e lle , fe coucha à fes pieds. Une ourfe l’ayant attaquée , fut arrêtée & mife en pièces par la lionne.
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7* A
v a n t p r o p o s.
Ënfuite un lion accoutumé à dévorer des hommes & qui appartenait à A e x a n d r e , fe jetta contr’elle. Mais la lionne, en le com battant, tomba morte avec lui. On lâcha enfuite plufieurs béte-s , pendant que Tbècle