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PROTÈVANGILE ATTRIBUÉ A JAQUES,

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [40] (Page 104-107)

furnommé le

ju fte

, frère du Seigneur.

.ART. I.T 'V A n s les hiftoires des douze tribus d’Ifraël J L / on voit que Jo a c h im était fort riche & of­ frait 3 Di e ü des doubles offrandes, difant en foi- même : que mes facultés'foient celles de tout le peu­ ple pour la rémiffion de mes péchés auprès de Di e ü ,

afin qu’il ait pitié de moi. Or le grand jour du Seigneur approchait & les enfans d’Ifraël offraient leurs d ons, & R u ben s’éleva contre l u i , difant : il ne vous efi: pas permis d’offrir votre d on , parce que vous n’avez point eu d’enfant en Ifraël. Jo a c h im en fut très attrifté , & il s’en alla voir la généalogie des douze tribus d’Ifra ë l, difant entre f o i , je verrai dans les tribus d’Ifraël fi je fuis le feul qui n’ai point eu d’enfant en Ifraël. C’eft pourquoi en examinant il vit que tous les juftes en avaient eu. E t il fe reffouvint du patriarche A b rah am ,

à qui dans fes derniers jours Di e u avait donné un fils

ïf a a c . Alors Joptchim étant tout trille , n’alla point voir fa femme , mais il fe retira dans le d é fe r t, où ayant dreffé des ten tes, il jeûna quarante jours & qua­ rante nuits ( a ) difant en foi-même : je ne mangerai ni ne boirai jufqu’à ce que le Seigneur mon Di e u m’ait regardé

;

mais mon oraifon fera ma nourriture ( b ) .

Y

II. Or fon époufe A nne pleurait de deux pleurs & était accablée d’un double chagrin, difant : je pleure

(d)Jtfofes E x o d .

24.

18.

34.

I E lia s

2.

Reg. ij?» 8. Jefus

28* & Beat. 19. $. g? n .

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Matth. 4*

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M tS ' D E J A C Q_ U E S.

101

ma viduité & ma ftérilité. Le grand jour du Seigneur

étant donc arrivé,

J u d i t h

fa fervante lui dit : jufqu’à

quand enfin affligerez-vous votre ame ? 11 ne vous eft

pas permis de pleurer, parce que c’eft: le grand jour

du Seigneur (e). Prenez donc ce diadème que m’a

donne la maitreffe où j’allais travailler à la journée, &

parez-en votre tête. Car comme je fuîfe votre fer­

vante vous avez une forme royale. Et

A n n e

lui dit :

lailfez-moî

( d )

, car je n’en ferai rien : D

I E U

m’a

trop humiliée. Prenez bien garde qu’il ne vous ait été

donné par quelque voleur,

&

que

Di e u

ne m’impli­

que dans votre péché.

Ju d it h

fa fervante lui répondit :

que vous dirai-je ? eft-ce que je vous fouhaite un plus

grand mal, puifque vous n’écoutez pas ma voix ? Car

c’eft avec railon que

Di e u

vous a rendue ftérile , pour

ne vous point donner de fils en Ifraé'l. Et

A n n e

en fut

très attriftée; & ayant quitté fes habits de deuil, elle

orna fa tête & fe vêtit de fes habits de noces (

e

). Et

fur les neuf heures elle defcendit dans fon jardin pour

fe promener, & voyant un laurier elle s’aiïit deffous,

& fit fes prières au Seigneur

Di e u

, difant :

Di e u

de

mes pères, béniffez-moi, & écoutez mon oraifon :

comme vous avez béni le fein de

S ara

( / ) & lui avez

donné un fils

Jfa a c

.

III. Et regardant vers le ciel elle vit dans le laurier

un nid de moineau, & elle fe plaignit en elle-même &

dit : Hélas ! que je fuis malheureufe ! ( à qui puis - je

être comparée? ) qui eft-ce qui m’a engendrée , ou

quelle mère m’a enfantée pour que je naquilfe ainfi

maudite devant les enfans d’Ifraël ? car ils m’acca­

blent de reproches & d’infultes, ils m’ont chalfée du

temple du Seigneur mon D

i e u

. Hélas ! que je fuis

malheureufe ! à qui fuis-je devenue femblable ? Je ne

puis point être comparée aux oifeaux du ciel : parce

6 .

(b ) Jean 4. 94. (c ) Pf. 1 1 g. 14.

(ri; Matth. 4 10.

1

(e) Judith. IO. 3. (/ ) Genef. 21. 3.

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---P r o t é v à n g i l e

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que les oifeaux font féconds en votre préfen ce, Sei­ gneur : car ce qui eft en moi je le remets en vous. Hélas ! que je fuis malheureufe ! ( à qui puis - je être comparée ? ) J e ne puis être comparée avec les animaux mêmes de la te rre , parce qu’ils font féconds en votre préfence , Seigneur ! Hélas ! que je fuis malheureufe ! à qui fuis - je femblable ? Je ne puis être comparée avec les e a u x , parce qu’elles font fécondes en votre préfence. ( Car les eaux elles-mêmes tant claires que flottantes vous louent avec les poiffons de la mer. ) Mais hélas ! que je fuis malheureufe ! à qui p u is -je être comparée ? J e ne puis être comparée avec la terre, parce que la terre porte fes fruits en fon tems & vous b én it, Seigneur.

i

IV. E t voici que l’ange du Seigneur vola vers elle en lui difant : A n n e , Di e u a exaucé votre prière, vous concevrez & vous enfanterez , & votre enfant fera célèbre dans toijt l e monde. Mais A nne d it: lé. Seigneur mon Di e u eft vivant, foifc que j ’engendre garçon ou fille , je l’offrirai au Seigneur notre Di e u , ( g ) & il le fervira dans les chofes facrées tous les jours de fa vie. E t voici que deux anges vinrent en lui difant : Jo a c h im votre mari vient avec fes troupeaux ; car l ’ange du Seigneur eft defcendu vers l u i, difant :

J o a c h i m, J o a c h i m , le Seigneur a exaucé votre prière, defcendez d’ici. Voici qu’A nne votre femme concevra dans fo# fein. E t Jo a c h im defcendit, & il appella fes bergers, difant : apportez-moi ici dix agneaux femelles (pures & fans ta c h e ) , & elles)feront pour le Seigneur mon Di e u. E t am enez-m oi douze veaux purs, & ils feront pour les prêtres & pour le clergé , foit pour l ’aflemblée des vieillards : & apportez-moi cent boucs , & les cent boucs feront pour tout le peuple. E t voici que Jo a c h im vient avec fes troupeaux , & A nne fe tenait debout fur la porte , & elle vit Jo a c h im qui ve­ nait avec fes troupeaux, & accourant ejie s’attacha à

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de J a c q u e s, 103

Ton cou , difant : à préfent je connaîs que le Seigneur

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ieu

m’a extrêmement bénie. Car moi qui étais veu­

ve , je ne fuis plus veuve ; & moi qui étais ftérile, j’ai

con çu

dans mon fein. Et

Jo a c h im

fe repofa dans fa

maifon le premier jour.

V. Le lendemain il offrit fes dons , difant en foi-mê­

me : fi le Seigneur

Di e u

me bénit, la lame du prêtre

(

h )

me le fera connaître. ( Et

Jo a c h im

offrit fes dons )

& fit attention à la lame ( foit à l’éphod ou au

ratio»-nal ) du prêtre , lorfqu’il fut admis à l’autel du Sei­

gneur , & il ne vit point de péché en foi, &

Jo a c h im

dit :

à

préfent j’ai connu que

Di e u

a eu pitié de moi,

& m’a remis tous mes péchés. Et il defcendit juftifié (i)

de la maifon du Seigneur, & il vint dans fa maifon.

Ainfi

A n n e

conqut, & fes fix mois furent accomplis.

Mais au neuvième mois

A n n e

. enfanta & dit à la

fage-femme : qu’eft-ce que j’ai enfanté ? Elle dit, une fem­

me. E

t A n n e

dit : moname eft magnifiée à cette

heure-ci , & elle fe recoucha. Or les jours étant accomplis,

A nne

fut purifiée, & elle allaitait fa fille & nomma fon

nom

M arie.

Or la petite fille fe fortifiait de jour en jour,

&

lorf-qu’elle eut fix mois , fa mère la pofa par terre pour

efl’ayer fi elle fe tiendrait debout. Et elle fit fept pas en

marchant, & elle vint dans le fein de fa mère. Et

A n n e

dit: le Seigneur mon

Di e u

eft vivant , parce que

Dans le document [Oeuvres de Mr. de Voltaire]. T. [40] (Page 104-107)