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SYSTÈMES D’EXPLOITATION (PASE)

LE VOLET CEF DU PASE II

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bjectifset résultats attendus

Le PASE II, financement de l’agence française de développement (AFD) et acteurs de la filière cotonnière, a démarré en 2013, avec six ans de retard suite aux difficultés rencontrées pour la levée des conditions suspensives par l’AFD et aux évènements politiques de mars 2012. Ses objectifs en rapport avec le conseil sont de :

- Renforcer les capacités des producteurs pour les amener à adopter un raison-nement économique pour la conduite de leur exploitation (cf. le volet CEF, Tableau 1) ;

- Renforcer les capacités des coopératives afin qu’elles deviennent des parte-naires reconnus pour la gestion de la filière, et rendre des services aux pro-ducteurs, dont le conseil et la formation (Composante 2 du projet non abor-dée ici).

Tableau 1. Les objectifs du volet conseil à l’exploitation familiale du PASE II

Objectifs spécifiques du volet CEF Résultats attendus

Accompagner et contribuer à la coordination des principaux acteurs de la filière (C-SCPC, CMDT, SNV, autres) vers la pérennisation d’un conseil agricole répondant aux besoins des agriculteurs cibles de leurs interventions

z la coordination des activités de conseil agricole des acteurs intervenant dans la zone cotonnière est améliorée,

z les supports méthodologiques et outils de gestion sont mis à disposition des acteurs intéressés : DNA, APCAM, OHVN, ONG, C-SCPC, etc.

Evaluer la faisabilité technique et financière d’un dispositif de conseil agricole pouvant être pérennisé et répondant aux problèmes spécifiques rencontrés par les agriculteurs, et définir un montage institutionnel cohérent avec les objectifs précédents

z des indicateurs d’impact et de suivi-évaluation sont définis,

z les activités du volet CEF et du volet R/D sont menées en collaboration

z la recherche a alimenté le volet CEF en modules technico-économiques répondant aux besoins des producteurs,

Elaborer un dispositif de CEF basé sur une adhésion volontaire des exploitations, touchant à terme 2500 exploitations bénéficiant de l’appui de prestataires conseillers

z le diagnostic global est élaboré avec la participation des producteurs concernés,

z des solutions technico-économiques adaptées sont trouvées et diffusées,

z la gestion et la productivité des exploitations familiales sont améliorées et leurs revenus monétaires augmentés,

z au moins 2500 agriculteurs auditeurs du CEF sont plus autonomes dans leurs prises de décisions, et leurs exploitations sont plus performantes.

Mali ; CMDT. Compagnie Malienne de Développement des textiles ; CEF. Conseil à l’Exploitation Familiale ; SNV. Service Néerlandais des Volontaires ; R/D. Recherche/Développement.

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évision du disPositifdu volet

cef

Le contenu du volet CEF de 2007 a été revu en 2015 lors de l’atelier sur l’état des lieux du conseil agricole en zone cotonnière pour l’adapter aux changements intervenus dans la filière cotonnière malienne (Rebuffel et al.2015). L’APCAM, la C-SCPC, la CMDT, les groupements d’intérêt économique (GIE), et le CIRAD sont les acteurs de la mise en œuvre du CEF. L’APCAM coordonne les activités (Tableau 2).

Tableau 2. Le dispositif de CEF revu en 2015

Acteurs Activités Pilot ag e e t c oor dina tion APCAM, maître d’ouvrage délégué du volet CEF du PASE II

z préside une commission nationale de coordination des actions de CEF et de R/D

z élabore des protocoles de partenariats,

z organise les ateliers méthodologiques et de restitution et la diffusion des acquis du CEF,

z apporte un appui aux formations et recyclages (4 sessions de 5 j/an) des prestataires de services chargés des activités de conseil,

z organise des visites d’échanges (2 de 5 j/an) pour les conseillers et les AP,

z assure le suivi évaluation du dispositif en association avec l’IER,

Mise en œuvr e (pr es ta tair es) C-SCPC

z choisit les zones d’interventions du CEF,

z conduit des activités CEF avec les animateurs de gestion, z participe aux formations, ateliers et visites,

4 GIE* z conduisent des activités CEF avec leurs conseillers, z participent aux formations, ateliers et visites CMDT

z fournit des informations relatives aux performances des SCPC, z conduit des activités CEF par les chefs ZPA,

z participe aux formations, ateliers et visites,

Appui

thodologique

CIRAD

z réalise l’état des lieux,

z anime les ateliers méthodologiques pour l’APCAM et les différents prestataires,

z Forme des formateurs C-SCPC, CMDT et des prestataires afin de renforcer leur capacité et leurs compétences pour assurer les formations des conseillers, chef ZPA et animateurs de gestion.

Légende. *. GIE ayant mis en œuvre le CEF avec la SNV ; GIE. Groupement d’Intérêt Economique ; ZPA. Zone de

production agricole ; AP. Animateur paysan ; APCAM. Assemblée permanente des chambres d’agriculture ; CMDT. Compagnie Malienne de Développement des Textiles ; C-SCPC. Confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton ; IER. Institut d’Economie Rurale ; CEF. Conseil à l’exploitation familiale.

RÉSULTATS

le PrograMMe d

activités du volet

cef

du

Pase ii

L’état des lieux du CEF en zone cotonnière a été réalisé en 2014 avec l’appui du CI-RAD et de Nyeta Conseil, Organisation non gouvernementale malienne (Rebuffel et Coulibaly, 2014), puis restitué et validé par les acteurs du CEF lors d’un atelier à Sikasso en février 2015 (Rebuffel et al., 2015). Cet atelier a recommandé de centrer les objectifs du volet CEF sur la consolidation des acquis et sur l’accompagnement du processus de construction d’un système de conseil agricole en zone cotonnière, en s’appuyant sur les opérateurs de conseil dans cette zone : CMDT, C-SCPC et GIE prestataires. Il s’agit de renforcer les compétences des acteurs du système de conseil (formateurs, conseillers4, AP, auditeurs, équipes techniques des SCPC, élus, structures de formation et d’appui méthodologique), et les mécanismes de pilotage du dispositif de conseil par la CMDT et la C-SCPC.

Le programme d’activités du volet CEF comprend :

- Une composante d’appui aux fédérations5 de SCPC pour consolider les activités CEF en cours : actualiser la méthode et les outils, garantir un bon fonctionnement du dispositif (AP, superviseurs, élus chargés du suivi des ac-tivités CEF), former les équipes techniques des SCPC (dont les AP) incluant une composante alphabétisation, et mobiliser des prestataires de conseil en appui aux fédérations ;

- Une composante d’appui à la CMDT pour consolider les compétences des agents de terrain : élaborer des modules de formation sur le CEF, reconstituer un réseau de formateurs, et renforcer leurs compétences.

En 2015, les activités de CEF se sont limitées aux régions de Koutiala et Sikasso où les opérateurs (filiales CMDT et F-SCPC) ont des équipes expérimentées et sans contentieux avec les producteurs. En 2016 les activités ont été étendues aux régions de Fana et de Kita.

Des actions d’alphabétisation des auditeurs CEF ont été menées dans le cadre du PASE II, jusqu’à fin 2014 sur un financement de l’Union Européenne, puis à partir de 2015, sur le financement AFD en appui au renforcement des SCPC.

g

ouvernancedu volet

cef

du

Pase ii

Les acteurs du volet CEF du PASE II sont : APCAM, CRA, Confédération et fédé-rations des SCPC, Holding CMDT et filiales, OHVN, IER et 4 GIE.

L’APCAM a coordonné et supervisé l’ensemble des activités de ce volet et élaboré

des protocoles de collaboration avec le CIRAD et des contrats de prestation avec 4 GIE. Elle a présidé entre 2015 et 2017 au moins deux réunions annuelles de la com-mission nationale composée de représentants des acteurs cités ci-dessus du volet CEF. Ces réunions ont permis de discuter et valider les programmes d’activités de 2015, 2016 et 2017, les termes de référence (TDR) des formations et des 5 missions d’appui du CIRAD (Tableau 3 en annexe).

Une coordination régionale des activités du PASE II (CMDT, F-SCPC, IER, CRA, Académie et GIE prestataires) a été mise en place au niveau de chaque filiale6. Ces coordinations régionales se sont réunies trois fois par an pour la programmation, le suivi et la présentation du bilan CEF dans les filiales. Elles ont organisé des visites inter-paysannes et accompagné les missions de la coordination nationale.

Une commission pédagogique a été mise en place à la suite de l’atelier de Koutiala sur les méthodes et outils du CEF en 2015 (Rebuffel, 2015). Elle est composée de huit formateurs (4 de la CMDT, 2 des GIE, 1 des F-SCPC, 1 de la C-SCPC) et trois observateurs (le coordinateur du PASE II, le point focal de l’APCAM et l’assistant technique de la C-SCPC). La commission pédagogique, coordonnée par l’APCAM, a travaillé à l’harmonisation des modules sur les outils et méthodes du CEF pour les conseillers, l’allègement du module AP, l’adaptation du cahier de l’exploitant. Elle a bénéficié de l’appui méthodologique du CIRAD (Rebuffel, 2015 ; Rebuffel, 2016 ; Rebuffel et Havard, 2017). Les membres de la commission ont formé l’ensemble des formateurs de la CMDT, des GIE et de la confédération qui à leur tour ont formé les conseillers.

M

iseenœuvre desactivités de

cef

sur le terrain

La mise en œuvre du CEF s’appuie sur les expériences antérieures du PASE I et de la SNV. Les auditeurs sont des agriculteurs volontaires s’engageant sur 2 à 3 ans. Des AP volontaires et disponibles sont identifiés et formés au diagnostic, et au suivi-évaluation du CEF avec les auditeurs. Les conseillers mobilisés sont ceux des prestataires de services, des C/ZPA de la CMDT et des animateurs de gestion des F-SCPC.

Dans les secteurs, les SCPC ayant les plus faibles rendements en coton sont pro-posées en priorité. L’acceptation des SCPC de participer au CEF se décide en as-semblée générale. Elle tient compte de la disponibilité du délégué à la production ou d’un autre néo-alphabète volontaire pour être AP et capable de conduire le programme CEF. Les exploitations des SCPC auditrices dans le passé sont automa-tiquement retenues.

anima-teurs, C/ZPA) des opérateurs (prestataires privés, F-SCPC, CMDT) et les AP ont été formés. Dans le cadre de la collaboration avec le volet R/D du PASE II, des auditeurs du CEF ont expérimenté des innovations du volet R/D (écimage du co-tonnier, aménagements en courbe de niveau, Phosphate Naturel de Tilemsi). Des visites inter-paysannes regroupant des auditeurs du CEF sont organisées chaque année entre et à l’intérieur des filiales.

Les activités de CEF, programmées sur les campagnes agricoles, incluent :

- les diagnostics du milieu et des exploitations pour cerner les besoins des au-diteurs,

- les formations en salle pour l’acquisition de nouvelles connaissances et ma-nières de faire, et comme lieu d’échanges apprécié par les auditeurs,

- le cahier du paysan très contraignant pour les auditeurs, mais apprécié par ceux qui parviennent à le tenir correctement,

- le suivi individuel offrant au conseiller l’occasion de travailler avec les audi-teurs pour le remplissage de leurs cahiers, et pour discuter avec les respon-sables de la SCPC,

- les expérimentations des innovations du volet R/D,

- la mise en relation par les conseillers des auditeurs et de fournisseurs de ser-vices (matériel agricole, institutions de financement, recherche, etc.),

- les visites de terrain, lieux d’échanges entre les AP et auditeurs sur leurs pra-tiques, et le développement de leur capacité d’observation,

- les voyages d’études, appréciés par les auditeurs et les AP.

Les outils du CEF, disponibles en français et en Bambara pour la plupart, s’adressent à tous les producteurs (scolarisés, néo-alphabètes, non alphabétisés7) pouvant dis-poser d’un appui de l’AP. Ils prennent en compte les préoccupations des exploita-tions à travers une gamme variée de modules et de thèmes élaborés par la commis-sion pédagogique.

Les conseillers, C/ZPA, animateurs de gestion disposent de supports pédagogiques pour les différents modules et thèmes du conseil.

En début de campagne, les conseillers discutent le plan de campagne avec le chef d’exploitation et les membres de sa famille en prenant en compte les préoccupa-tions de tous. Chaque auditeur dispose d’un cahier pour enregistrer les résultats de son exploitation. Des efforts sont encore nécessaires pour la conception d’outils adaptés au niveau d’éducation des adhérents, et surtout pour les non alphabétisés, et sur la détermination de ceux réellement utiles à chaque exploitation, car elles

n’ont pas toutes les mêmes besoins, capacités et parcours. Enfin, une réflexion mé-rite d’être engagée avec les SCPC afin de prendre les dispositions pour étendre le conseil à la plupart des exploitations et cela de façon pérenne.

Evolution des effectifs des acteurs (opérateurs, conseillers, animateurs paysans et auditeurs) entre 2015 et 2017

Entre 2015 et 2017, la mise en application du CEF s’est faite progressivement, tou-chant deux filiales en 2015 puis les 4 filiales à partir de 2016 (Tableau 4 en annexe). Les effectifs et les conseillers des GIE, des filiales de la CMDT, de l’OHVN et des F-SCPC assurant le CEF ont augmenté (figures 1, 2 et 3). Grâce à l’implication de la CMDT et de la C-SCPC, le nombre d’auditeurs du CEF est passé de 250 en 2015 à 2 170 en 2016 et 5 755 en 2017, alors que les objectifs à atteindre dans le cadre du PASE2 étaient de 2 500 auditeurs.

Figure 1. Les effectifs des conseillers, chef ZPA, et animateurs de gestion entre 2015 et 2017

Figure 3. Les effectifs des auditeurs du CEF entre 2015 et 2017 selon les opérateurs et les zones