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COTONNIÈRE DU MALI

MATÉRIELS ET MÉTHODES

z

one d

étude

L’étude a été menée dans trois terroirs de la zone cotonnière, choisis selon un gradient climatique dont les caractéristiques diffèrent en termes de pluviométrie, de répartition de la surface des terroirs entre les espaces cultivés, pastoraux, etc. (Tableau 1).

Tableau 1: Les caractéristiques de la population, du cheptel et du milieu des trois villages

d’étude

Benguéné Ziguéna Nafégué

Zone climatique Soudano-sahé-lienne Soudanienne Pré-gui-néenne

Pluviométrie (mm/an) 800-1000 1000-1200 1200

Population (habitants) 1463 1462 1226

Terroir

Surface totale (ha) 3645,77 6908,08 7994,43

Surface cultivée (ha) 2192,48 3470,26 3113,11

Parcours naturels

(ha) 1453,29 3437,82 4881,32

Cheptel bovin (UBT) 623 1438 1272

MATÉRIEL

Dans le cadre de cette étude le matériel suivant a été utilisé :

Supports (cartes d’occupation des sols des trois terroirs, des GPS de marque Gar-min) ;

Matériel d’inventaire floristique (ruban métrique de 100 m, 1 plaçeau de 1 m², des faucilles pour la fauche de la biomasse, 1 peson pour la pesée des échantillons, des sacs à cretonne pour le conditionnement des échantillons de biomasse).

MÉTHODES :

e

stiMation dela bioMasseherbacée

L’estimation de la biomasse a été faite à partir de la méthode de la récolte intégrale, ou la méthode destructive. Elle est basée sur la coupe de biomasse sur pied (Couli-baly, 2002 ; Djiteye, 1988 ; Hiernaux et Diarra, 1989). Elle consiste à faire une stra-tification des zones homogènes après une exploration du site. Les strates sont dis-tinguées en fonction de la densité apparente du tapis herbacé. Quatre strates sont distinguées dans chaque village. Il s’agit d’une strate sol nu, (pour les plages dénu-dées), une strate faible ou basse où la biomasse est jugée inférieure (strate basse), une strate moyenne (biomasse moyenne) et une strate forte ou haute où la biomasse est jugée supérieure. L’extension de chaque strate est mesurée mètre par mètre le long d’un ruban métrique de 100 m.

Les observations et mesures sont faites sur seize (16) plots de 1 m2 répartis de façon aléatoire de telle sorte que la moitié des échantillons (huit) se trouve dans la strate moyenne (M1, M2, M3, M4, M5, M6, M7, M8) et un quart (quatre) dans les strates extrêmes faible ou basse (F1, F2, F3, F4) et strate forte ou haute (H1, H2, H3, H4). Aucune mesure n’est effectuée sur sol nu.

A l’intérieur de chaque placette, la biomasse herbacée a été moissonnée au ras du sol et mise dans des sacs à cretonne, suivie d’une étiquette portant toutes les infor-mations (Numéro de relevé, poids frais de l’échantillon, type de sols, localité…). Le poids vert de chaque placette est pesé individuellement. Un échantillon de 500 g du mélange de la biomasse des relevés de chaque strate herbacée a été prélevé. Il a été séché à l’étuve à la température de 70°C pendant 72 heures pour déterminer le poids de la matière sèche (MS). Par la suite, les moyennes de biomasse par strate herbacée ainsi que les valeurs de stratification obtenues ont été utilisées pour calcu-ler la moyenne pondérée du site. Cette méthode a servi pour déterminer la quantité de biomasse en matière sèche par hectare. L’évaluation de la biomasse a été

effec-i

nventaire du chePtel

Cette méthode consiste à recenser de façon exhaustive le cheptel bovin (Ba, 2011). C’est une enquête qui se fait en ayant la vue sur le troupeau. L’enquêteur interroge le propriétaire du troupeau, mais il ne compte pas les animaux. L’enquête vise à collecter des informations relatives aux pratiques d’élevage, notamment la structure du troupeau, et la pratique de transhumance. Cette enquête a été effectuée en dé-cembre 2014.

Analyse et traitement de données

Les données sur les mesures de biomasse et de l’enquête sur le cheptel ont été sai-sies dans une base de données relationnelle sous Microsoft ACCES. La détermina-tion de la capacité de charge a été effectuée avec Microsoft Excel, et la modélisadétermina-tion de l’évolution des effectifs a été réalisée avec DYNMOD.

Détermination de la capacité de charge

La capacité de charge est définie selon Boudet (1984) comme étant la quantité de bétail que le pâturage naturel peut supporter sans se détériorer. Elle est calculée selon l’équation de Lesse et al., (2016).

Dans le cadre de cette étude, la détermination de la capacité de charge n’a pas pris en compte la biomasse des espèces ligneuses et des résidus de cultures.

Ou

- CC : Capacité de Charge exprimée en UBT/ ha

- BD : Biomasse disponible exprimée en kg de MS par ha - tMs : tonnes Matières sèches

- 6,25 : Besoin journalier de Matière Sèche (MS) de l’UBT (Unité Bétail Tropi-cal), animal de 250 kg de poids vif, exprimé kg de MS/J

- 1/3 : Fraction de la biomasse consommable

- 180 : nombre de jours où la pénurie d’aliment est cruciale. Formule de calcul de la capacité de charge (Lesse et al., 2016)

M

odélisationde l

évolution du chePtel et caPacité de charge aniMale

Le modèle DYNMOD a été utilisé pour la modélisation du cheptel bovin (Lesnoff, 2013). Ce modèle permet de réaliser des projections démographiques des cheptels

a été développé par deux instituts de recherche, à savoir le Centre Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et l’Institut International de Recherche sur l’Elevage (ILRI). Il est constitué de trois principales composantes à savoir STEADY1, STEADY2 et PROJ.

Dans notre travail nous avons utilisé la composante PROJ. Cette dernière prend en compte les paramètres démographiques tels que le taux de mise-bas, le taux de mortalité, le taux d’exploitation et le taux d’importation (Tableau 2). Ces paramètres ont été utilisés pour calibrer le modèle notamment la projection du cheptel bovin. L’estimation du disponible fourrager a pris en compte la production de la bio-masse herbacée. L’hypothèse formulée est que la production de biobio-masse ne croît pas rapidement face à la pression anthropique et naturelle et sans une intervention d’aménagement (ensemencement des pâturages…). Alors, la simulation a été faite en fixant la production de biomasse de l’année de référence (2015) pour évaluer l’impact du cheptel sur le tapis herbacé à long terme. L’année de référence corres-pond à l’année de l’évaluation de la biomasse herbacée.

Tableau 2 : Paramètres démographiques du cheptel bovin de la zone cotonnière en 2014

Sexe Catégories animales Taux en %

mortalité exploitation importation

Femelle JUV 4 2 2 SAD 4 5 6 ADU 5 8 3 Mâle JUV 8 3 1 SAD 3 12 13 ADU 2 18 12

Légende : JUV : animale Juvénile ; SAD : Sub-adulte ; ADU : Adulte. Source: Soumaré et al., 2015

Pour le calcul de la capacité de charge et le nombre de jours de pâture, les effectifs ont été convertis en unité bétail tropical (UBT). La conversion UBT a été faite à partir des coefficients de (Kanté, 2001).

Le nombre de journée de pâture a été déterminé par la formule suivante (Bagayoko et al., 2005 ; Kouassi et al., 2014 ; Boudet, 1984).

JP=BD(MS)/3*6,25

- JP= journée de pâture de l’UBT, BD= Biomasse disponible ; MS = Matière Sèche, 1/3= Fraction de la biomasse consommable ; 6,25= Besoin journalier de Matière Sèche (MS) de l’UBT