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Partie I:Le bas de page : Eugène Sue &José de Alencar

2. S UITE AU PROCHAIN NUMERO

2.4. Vol du colibr

Un colibri qui voltige en zigzag, et qui aspire, comme le miel des fleurs, la grâce, le sel, et l’esprit qu’il doit nécessairement découvrir dans le fait le plus mesquin ! » Voilà la définition du feuilletoniste, donnée par José de Alencar en 1854, quelques semaines après son début dans ce métier. Une image qui nous rappelle le papillon évoqué par Frédéric Soulié lors du feuilleton inaugural de La Presse : « S’il me fallait représenter le Feuilleton sous une forme palpable, tout ce que j’oserais me permettre de proposer à mes lecteurs, ce serait de se figurer le Feuilleton sous l’aspect d’un vaste papillon. » Pour cet écrivain français, ils sont « légers tous les deux, celui-ci voltigeant de fleur en fleur, celui-là de sujets en sujets ; bizarres, brillants, capricieux. » Feuilleton et papillon, « nés le matin, morts le soir, existences éphémères, qui se laissent prendre quelquefois aux filets de soie de la beauté et aux filets d’or du pouvoir ».222 Entre le papillon de Soulié et le colibri d’Alencar, voltiger

reste le verbe indissociable de l’activité du feuilletoniste.

Lorsque José de Alencar est invité à assurer les bas de page du dimanche dans le

Diário do Rio de Janeiro, en juillet 1854, il est loin tant du journalisme que de la

littérature qu’il a frôlés dans sa jeunesse. Sorti quatre ans auparavant de la faculté de Droit, il travaillait depuis lors dans le cabinet d’un avocat célèbre, Maître Caetano Alberto Soares, comme son assistant.

Les conditions dans lesquelles a eu lieu ce passage par le journal ne sont pas connues. D’ailleurs, même l’existence de ces premiers feuilletons n’a merité que très peu de références de la part des spécialistes de l’œuvre d’Alencar. Magalhães Júnior avait déjà repéré, dans sa biographie de 1970,223 un témoignage d’Alencar, daté de 1875, où il commente, très brièvement, que c’est « le Diário do Rio de Janeiro la première des feuilles qui m’invite à devenir son feuilletoniste ».224 Mais le biographe ne cite pas ces textes. Comme la majorité des spécialistes de l’œuvre d’Alencar, il considère le Correio Mercantil comme le journal où Alencar écrit un feuilleton pour la première fois. Comme nous le verons ensuite, au Correio il fait sa deuxième expérience.

222 Frédéric Soulié, « Le Feuilleton », La Presse, 1er juillet, 1836, p.1.

223 Raimundo Magalhães Júnior, José de Alencar e sua época, op. cit.

224O Globo, 14/10/1875, cité par : Raimundo Magalhães Júnior, José de Alencar e sua época, op. cit., p.41 ; et Lira Neto, O

Les textes publiés entre juillet et août 1854 au Diário demeurent donc quasiment inconnus. Tout cela malgré toute la renommée que José de Alencar allait avoir, de son vivant et jusque dans l’actualité, dans l’histoire littéraire brésilienne. Exception faite du travail du journaliste Lira Neto qui, pour la biographie d’Alencar qu’il prépare en 2006 fouille dans la collection de la Bibliothèque Nationale du Brésil (actuellement disponible sur internet, en version numérisée), et identifie ces textes. Lira Neto les attribue à Alencar même si, jeune et débutant, l’auteur ne signe pas ses feuilletons.

Nous n’avons pas de doutes quant à cet attibution, puisque Alencar lui-même fera plus tard des références à certains des commentaires inclus dans ces textes initiaux, de même qu’il est possible de remarquer non seulement son style comme quelques idées et formulations qui réapparaîtront ultérieurement dans son œuvre.

C’est ainsi que nous pouvons affirmer que le premier feuilleton d’Alencar sort dans l’édition du Diário do Rio de Janeiro du dimanche 23 juillet 1854. Sous la rubrique Folhetim, en bas de la une, les lecteurs trouvent le titre : Album. C’est le nom qu’il donne à la section dont il sera désormais le titulaire. « L’album est un livre de souvenirs, c’est l’histoire de nos affections, des meilleures impressions de notre vie », dit-il, et il s’explique : « Les peuples ont leur grand livre, c’est leur histoire ; les villes ont leur chronique […]. Pour notre vie en société, la courte vie d’une semaine, celle que nous vivons de jour en jour, quelque chose de plus leste, de moins grave est nécessaire». Voilà sa perception de comment aborder les sujets de la semaine dans un feuilleton dominical. Après cette introduction, il commente l’actualité politique, où, curieusement, celui qui allait devenir « l’ennemi du roi » fait un long éloge à l’empereur d. Pedro II, à l’occasion de l’anniversaire de son couronnement.225

La semaine suivante, l’Album s’ouvre avec un amusant commentaire sur les difficultés du procès de création de « l’écrivain public » (c’est ainsi qu’Alencar appelle l’homme de lettres qui prête sa plume à la presse – révélateur du manque de statut du journaliste à son époque). « Il y a sur la table un maudit encrier et une horreur d’encre que je dois forcément déployer en idées et allonger sur le papier, malgré la conscience qui m’accuse de commettre un énorme attentat contre la bonne

raison, convertissant en noir ce qui, par la rigueur du terme et par la force de la paresse, devrait, incontestablement, rester en blanc ».226

Ce ton de causerie qu’il assume en dialogant avec le lecteur, métalinguistique dans le sens où l’auteur partage avec celui qui le lit toute son angoisse d’écrire et de trouver des sujets pour remplir l’espace qui lui est consacré, est une des caracteristiques des feuilletons de l’époque et restera comme un trait de la chronique développée au Brésil.

Le dimanche suivant, le 30 juillet, Alencar révèle une autre caractéristique très significative du journalisme de son temps : il consacre presque tout le feuilleton à discuter les nouvelles qui sont arrivées avec le dernier paquete. C’est-à-dire, le paquebot qui venait d’Europe avec les journaux du continent. Depuis 1850, il s’est établi une liason régulière entre Europe e Brésil via paquebots à vapeur. Si, auparavant, la navigation à voile ne permettait pas de prévoir la durée exacte du voyage, la traversée transatlantique dépendant des conditions météorologiques, avec l’introduction des paquebots on met désormais 28 jours exacts pour faire Liverpool- Rio. (À cause de cette régularité, d’ailleurs, « paquebot » est devenu aussi synonyme des règles féminines.227)

Chaque arrivée d’un paquebot suscite alors quelques jours de discussions sur les nouvelles internationales apportées – comme dans ce feuilleton d’Alencar du 30 juillet, qui relaye les nouvelles de la « guerre de l’Orient » qui se passe alors en Crimée. Son récit, fictionnalisé, parle de « trois à quatre individus » qui, « dans les bals et les théâtres, devant un magasin ou au coin de la rue », discutent chaudement la question de la guerre en Europe. Ce recours à la fictionnalistation pour commenter l’actualité est une autre des marques du feuilleton du XIXe siècle et, plus tard, de la crônica.

Après quatre dimanches, cependant, l’édition du Diário du 13 août 1854 informe : « Nous sommes désolés d’annoncer que des travaux d’une autre nature et plus importants vont priver le lecteur de continuer à apprécier l’habile et délicate plume du rédacteur de l’Album. Notre talentueux ami, malheureusement, ne peut plus continuer dans cette mission. Elle sera donc confiée à un autre talent déjà connu. »228

226 José de Alencar, « Album », Diário do Rio de Janeiro, 30/07/1854, p.1.

227 Luiz Felipe de Alencastro, « Vida privada e ordem privada no império », in : História da vida Privada no Brasil-Império:

A corte e a modernidade nacional. São Paulo, Companhia das Letras, 1997, pp.12-93, p.39.

En verité, les « travaux d’autre nature » de ce « talentueux ami » (qui n’est pas nommé) ne sont pas exactement d’une autre nature : en fait, les services d’Alencar sont désormais destinés à une autre feuille, concurrente. Voilà ce qui s’est passé : le 6 aôut, le jour de la publication de son troisième feuilleton, Alencar reçoit une proposition irrécusable. En fait, non seulement une, mais deux. Elles viennent de la même personne, Francisco Otaviano de Almeida Rosa229.

Alencar connaît ce journaliste depuis le temps de la faculté de Droit à São Paulo – c’était lui le propriétaire de bibliothèque la plus enviée parmi les étudiants, avec, entre autres, les œuvres de Balzac qui furent responsables de l’aprentissage de français d’Alencar, comme nous l’avons vu. Plus âgé qu’Alencar, Otaviano a déjà un certain prestige dans le journalisme en 1854. Celui qui restera connu comme « la plume d’or de l’Empire » signait, depuis décembre 1852, le feuilleton hebdomadaire le plus celèbre de l’époque, publié dans le Jornal do Commercio, sous le titre A

Semana [La Semaine]. C’est sa plume qui avait répandu la recette du feuilleton à

succès de leur temps : espace délimité ; fréquence hebdomadaire ; sujets variés, allant de la politique à la mode. Avec un ton souvent humouristique, le feuilletoniste assume une légèreté dans le registre de texte, ainsi que dans son contenu, le différenciant du restant du journal.

Il se trouve que dans ce début juillet 1854 Otaviano devient le gendre du propriétaire du journal Correio Mercantil, Joaquim Francisco Alvez Branco Muniz Barreto. Il se voit donc obligé à quitter le concurrent pour renforcer l’équipe de sa belle-famille. Et lorsqu’il lit, le 23 juillet, le premier feuilleton d’Alencar dans le Diário, il pense avoir trouvé un bon nom pour le remplacer au Jornal do Commercio. Mais il est partagé. En même temps, Otaviano confie à Alencar qu’il amerait l’avoir à ses côtés au

Correio Mercantil.

De cette façon, avec seulement trois textes publiés, Alencar a déjà deux offres de travail. Il convient d’ajouter que ces trois quotidiens – Jornal do Commercio, Diário

do Rio de Janeiro et Correio Mercantil constituent, dans ce début des années 1850,

les trois principaux journaux du pays.

229 Francisco Otaviano de Almeida Rosa (1825-1889), avocat, journaliste, homme politique. Diplômé en Droit, il débute sa

carrière dans le journalisme en 1845, dans le Sentinela da Monarquia. Il passe par la rédaction de la Gazeta Oficial do

Império do Brasil (1846-48 ; en 1847 il devient son directeur), Jornal do Commercio (1851-54) et Correio Mercantil (1854-

75). Entre plusieurs fonctions publiques, il exerce des mandats de député (1853-66) et de sénateur (1867-89). Source : Biographie sur le site du Senado Federal.

Entre les deux offres, Alencar préfère quitter le Diário et part travailler avec Otaviano. D’autant plus que ce dernier, qui venait d’assumer la partie politique du

Correio, lui propose de se charger de l’actualité des tribunaux mais aussi de son

feuilleton dominical, auquel il n’aura plus le temps de se consacrer. C’est dans ces termes que, le 3 septembre 1854, Correio Mercantil annonce José de Alencar dans son équipe de rédacteurs.230 Fait curieux sur ce quotidien en ce qui concerne notre étude des échanges culturels France-Brésil: du 5 octobre 1851 au 21 mars 1852, le

Correio Mercantil, fondé en 1848, publiait ses éditions du dimanche intégralement en

français, adressés aux Français expatriés, avec l’objectif manifeste d’être « utile et agréâble à nos compatriotes habitant à Rio de Janeiro », comme ils l’expliquent dans le texte de la première édition en français.231

Lorsqu’Alencar arrive, le feuilleton du Correio s’appelle Páginas Menores [Pages Mineures], et a été créé depuis peu par Otaviano. C’est lui qui avait expliqué ce nom, le jour de l’inauguration de la rubrique, le 9 juillet 1854 : « En fondant dans cette feuille les Páginas Menores, comme nous avons créé, en décembre 1852, A Semana, pour un autre journal important de cette Cour, nous prévenons les lecteurs qu’il n’est pas dans notre idée de circonscrire le feuilleton à l’historique des sept jours passés, mais celui de réduire aux proportions et au style du feuilleton tous les sujets qui s’y prêtent, vu que la littérature facile obtient aujourd’hui la préference du public. Bon gré, mal gré, il faut écrire le dimanche une rétrospective des faits de la semaine ; une chronique politique ; un compte-rendu des douleurs et des divertissements ; un cadre de la société et de la littérature ». 232

Ce n’est pas une tâche facile pour le débutant Alencar de remplacer Otaviano, la « plume d’or ». Et il le reconnaît clairement dans son premier feuilleton. Sous la forme d’un conte, Alencar narre l’histoire d’une fée, passionnée par un auteur talentueux, qui prend la forme d’une plume. Lorsqu’ils sont tous les deux dans le cabinet de travail, la plume danse, se promène sur le papier, y distille la poésie, le

230Correio Mercantil, 03/09/1854, p.1.

231 « Un comité composé de quelques membres, ayant conçu l’idée de créer un journal à Rio de Janeiro, s’est adressé à MM.

Rodrigues et Comp. [alors propriétaires du périodique] qui ont bien voulu consentir à laisser paraître le dimanche, la partie politique et littéraire de leur feuille en français. Un premier-Paris, un coup d’œil sur la politique générale, une revue des journaux, la publication des discours prononcés à la tribune française, des faits divers, une revue commerciale, un feuilleton et les nouvelles les plus importantes qui nous viendront de l’étranger : telle est la tâche que nous nous sommes imposée. Le comité ne donnera que deux ou trois articles de fonds au plus, étant convaincu qu’on préférera de beaucoup lire ce qui se passe en France, d’après tel ou tel journal que nous citerons, que les idées plus ou moins confuses sur la politique, d’un homme qui est éloigné du creuset où elles s’élaborent de plus de deux mille lieues. ». « Aux Français », Correio Mercantil, 05/10/1851.

texte coule avec facilité et harmonie. Au bout de deux ans, cependant, cet auteur est « appelé à traiter des études plus graves » et se souvient d’un « ami obscur » à qui il passe sa « plume d’or ». L’ami obscur la prend comme un « objet sacré ». Et bientôt on remarque un changement radical du comportement de cette plume magique. Lorsque le nouvel auteur lance la fée-plume sur la table, elle « ne faisait que courir ». Elle a perdu tout son charme et élégance. Résigné, le rédacteur commence à écrire « au courant de la plume » des textes qu’il demande au lecteur de lire « au courant des yeux ».233

Voilà comment le feuilleton hebdomadaire est rebaptisé par son nouveau titulaire, « Al. ». Désormais, la rubrique s’appelle Ao Correr da Pena [Au courant de la plume].

Si Ao Correr da Pena d’Alencar sort tous les dimanches, les lundis, les bas de page du Correio Mercantil sont occupés par Alexandre Dumas fils, avec son roman A

dama das pérolas/La Dame aux perles, publié en épisodes. Cela nous montre que,

dans cette feuille brésilienne, en 1854, la rubrique comportait aussi bien le feuilleton- roman que le feuilleton dans le sens défini par Brito Broca (et pratiqué alors par Alencar): « C’est un genre de commentaire littéraire-journalistique qui allait de la politique nationale et internationale à l’appréciation d’un fait divers234, des derniers

évènements sociaux, mondains et théatrâux au roman qui venait de sortir dans les vitrines des librairies ». Pour ce critique littéraire et historien, dans la série Ao Correr

da Pena, Alencar s’est révélé un feuilletoniste « agile, lucide et élégant », et

« quelques unes de ses pages sont devenues célèbres ».235

Les feuilletons d’Alencar reflètent forcément le contexte de Rio de Janeiro de ce début des années 1850. Et c’est un moment spécial dans l’histoire du pays. Avec la politique de la Conciliation, d. Pedro II arrive à maintenir la paix politique entre les libéraux et les conservateurs. Au niveau économique, sous les réflexes de la Seconde Révolution Industrielle, on est en plein essor : demande croissante de matières premières dans le marché mondial, l’amplification du commerce international, l’expansion de la production de café dans l’ouest de São Paulo. Après l’interdiction de la traite d’esclaves, entre 1850-1852, on commence à investir dans d’autres secteurs économiques. Un exemple, en 1854, ’est l’inauguration des chemins de fer,

233 Al., « Páginas Menores – Ao correr da pena», Correio Mercantil, 03/09/1854, p.1.

234 Expression en français dans le texte original.

qui commencent à relier cet immense pays. On peut suivre tous ces changements à partir des textes d’Alencar.

D’autres exemples de sujets traités dans les feuilletons d’Ao Correr da Pena : l’inauguration du Jockey Club de Rio de Janeiro ; l’arrivée des machines à coudre américaines – dont il devient un enthousiaste, puisqu’elles donnent la possibilité d’entrevoir sous les ourlets des jupes des femmes les « petits pieds enchanteurs » – ; l’ouverture de la Pinacothèque impériale, qu’il salue comme « une salutaire impulsion » au développement des arts dans le pays ; la défense du bal masqué au lieu de la tradition portugaise et populaire de l’entrudo236 au Carnaval ; une critique sur l’entretien des rues ; ou un commentaire sur l’éclairage public à gaz.

En résumé, des thèmes toujours puisés dans l’actualité, même si l’auteur utilise souvent des procédés littéraires pour les aborder. Cela met mal à l’aise l’écrivain dans un premier moment, si l’on en croit son texte du 24 septembre. Avec une fine ironie, Alencar fait référence au folhetim comme un « monstre », « une idée désastreuse ». Et il explique pourquoi : la rubrique « oblige l’homme à parcourir tous les événements, à passer de la plaisanterie au sujet sérieux, du rire et du plaisir aux misères et aux plaies de la société ; et tout cela avec la même grâce et la même nonchalance237 avec

laquelle une dame tourne les pages dorées d’un album »238.

Or, cet ancrage à l’actualité serait plus proche de la définition de la chronique – et non du feuilleton – pratiquée alors en France. « La chronique répertorie les principaux événements intervenus depuis le dernier numéro d’un journal ou d’une revue », expliquent Marie-Ève Thérenty et Alain Vaillant dans leur étude consacrée au journal La Presse, de Girardin. Dans ce qu’on appelle alors chronique, décrivent- ils, sont abordés les faits politiques, les bruits de la ville, de l’édition et des théâtres, quelques anecdotes et des faits divers. « Lié par les options esthétiques et politiques du journal, voué à une écriture qui est souvent fragmentée, répétitive et impérative, le chroniqueur est attelé à la nécessité impérieuse de l’actualité ».239

236L’entrudo est une fête portugaise où le peuple joue dans la rue, se jetant des sceaux d’eau, des fruits, de la farine et des

œufs les uns sur les autres. Considéré par Alencar comme un « jeu grossier et indécent qui a fait les délices d’un certain type de gens pendant longtemps », fut réprimé par la police au Brésil en 1854, et cédera la place au défilé avec les chars allégoriques, origine de la fête de Carnaval devenue typique dans le pays. Al., « Páginas Menores – Ao correr da pena»,

Correio Mercantil, 14/01/1855, p.1.

237 En français dans le texte original.

238 Al., « Páginas Menores – Ao correr da pena», Correio Mercantil, éd. 263, 24/09/1854, p.1-2.

C’est un sujet d’actualité, d’ailleurs, qui est à l’origine de la première polémique publique d’Alencar. Responsable de la rubrique judiciaire, en mars 1855 il écrit un article où il critique les frais de justice. Selon lui, ces taxes étaient tellement élevées qu’elles finissaient par éloigner la population de la Justice. Cette prise de position provoque des réactions, parmi elles une série d’articles dans le Jornal do Commercio concurrent. Alencar répond à l’auteur, qui signe « P. », dans les colonnes de son feuilleton. Le duel, marqué par le ton ironique des attaques d’Alencar, amuse les