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Partie I:Le bas de page : Eugène Sue &José de Alencar

1.4. Vers d’autres mers

Mardi gras, 1826. Eugène et ses amis, en quête de distraction, partent à la maison de campagne du docteur Sue, le château de Bouqueval (Val-d’Oise). Ils arrivent et ils ont faim. Ils trouvent un beau mouton dans les étables et le passent aux fourneaux. Détail : il s’agissait d’un mérinos d’exception, que le docteur Sue gardait comme échantillon déjà destiné au célèbre musée familial.

Cette fois-ci, Eugène, qui n’est plus un gamin, dépasse toutes les limites. À Legouvé de raconter : « Son père entre chez lui un matin et lui dit : Préparez-vous à partir dans huit jours. – Pour où, mon père ? – Pour Toulon. – Pourquoi, mon père? – Pour vous embarquer dans quelque temps sur un vaisseau de l’État. »117 Voilà la solution

rencontrée par le chevalier Sue pour discipliner son fils : la marine. Eugène doit laisser la vie bohème pour plonger dans la vie des colonies.

Le 21 février 1826, le chirurgien auxiliaire de 3e classe Eugène Sue embarque, en

qualité d’aide-chirurgien, sur la corvette de charge Le Rhône et part vers les mers du Sud, d’où il ne revient qu’un an après. Il découvre les îles, il travaille à l’hôpital de Martinique, où sévit une épidémie de fièvre jaune qui ne l’épargne pas. Il est soigné et sauvé par « une négresse devenue amoureuse de lui », dit Legouvé.118

S’ensuit une campagne sur la frégate Le Foudroyant, qui le mène encore une fois aux Antilles, entre le 7 avril et le 1er juin 1827. C’est une mission de « reprise de

possession » de la France sur ses colonies, particulièrement en Guadeloupe.119

Sur ce voyage aux Antilles, Sue publie plus tard, en 1830, cinq textes sous forme de lettres datées de 1826, dans La Revue des Deux Mondes. Il décrit les effets dévastateurs du passage d’un ouragan dans ces îles et fait une présentation détaillée de l’économie locale, des questions liées au commerce entre colonie et métropole, et de la vie des colons. On dirait un reportage d’un envoyé spécial avant la lettre.120

117 Ernest Legouvé, « Eugène Sue », op. cit., p.340.

118 Ernest Legouvé, « Eugène Sue », op. cit., p.341.

119 Plus de détails sur la carrière navale d’Eugène Sue (1826-1827): « Dossier Personnel d’Eugène Sue », CC7 2322, dans les

Archives Centrales de la Marine, Vincennes ; Fiche récapitulative des affectations militaires d’Eugène Sue, « Lemaire »,

Service Historique de la Marine ; et le dossier BB5 19 des Archives Nationales, contentant le « Registre matricule des

mouvements et des armements des bâtiments de guerre. 1823-1829 », cités par : Jacques Papin, Jean-Pierre Galvan, Jean- Louis Bory, Michel Sardet, op. cit.

120 Eugène Sue, « Lettres sur la Guadeloupe n. I, II, III», in : Revue des Deux Mondes, Journal des voyages, de l’histoire, de

la philosophie, de la littérature, des sciences et des arts, IIe série, Tome IV, octobre-novembre 1830, pp.12-20; « Lettres sur

Dans ces écrits il est difficile de saisir l’auteur « défenseur des opprimés » qu’il se révélerait plus tard. Dans les lettres de Guadeloupe, Sue relate son contact avec les maîtres et les esclaves et se dit persuadé, d’un côté, « que les nègres étaient loin d’être malheureux », et, de l’autre, que les colons « ne peuvent être foncièrement cruels ni méchants », comme il le pensait avant. Au point que la Revue de Deux

Mondes se croit obligée de donner une explication en note de bas de page suivant le

texte : « Les opinions libérales de notre jeune collaborateur sont trop connues pour que l’on puisse voir dans ces réflexions un plaidoyer en faveur de l’esclavage. Nous ferons observer à cet égard que ces lettres n’étaient pas destinées à être publiées : qu’elles n’ont pas été écrites dans des vues systématiques, mais, pour ainsi dire, comme confidence et sous l’impression du moment. »121

Après les Antilles, l’aventure maritime de Sue se poursuit à bord du vaisseau

Breslaw, où il embarque le 14 juillet 1827 pour une expédition en Méditerranée.

C’est, en effet, une nouvelle guerre pour Eugène Sue.

Depuis 1821, la Grèce, partie de l’Empire ottoman depuis le XVe siècle, se soulève

contre les Turcs. Une insurrection longue, qui commence à dégénérer en 1827, quand le sultan demande l’aide de la moderne flotte égyptienne pour empêcher l’indépendance grecque. En juillet de cette année, l’Angleterre, la France et la Russie signent un protocole à Londres dans lequel les trois pays demandent la fin des exactions turques contre les Grecs. L’armistice et la médiation ne sont pas acceptés et les alliés européens décident de prendre parti dans le conflit. Ils dirigent une escadre vers la péninsule. Ils vont imposer l’armistice par la guerre. Le 20 octobre se déroule une bataille sanglante dans la baie de Navarin, à l’ouest du Péloponnèse.

Ce fut un vrai carnage : 60 navires ottomans détruits, 6 000 morts et 4 000 blessés du côté turc ; et 174 morts et 475 blessés du côté allié. Les alliés fêtent la victoire. Eugène Sue, présent dans le combat, déplore le massacre et l’hypocrisie des alliés dans cette tuerie, supposée pourtant vouloir faire arrêter l’effusion de sang. En France et en Europe, la plupart des intellectuels, des écrivains, des peintres soutiennent la cause grecque : Eugène Delacroix peint Les massacres de Scio ; le poète anglais Byron s’engage aux côtés des révoltés grecs et meurt au combat. Eugène Sue assume une position inverse à l’opinion générale, en faveur des Ottomans.

Dans le texte Combat de Navarin, publié bien plus tard, en 1842, Sue décrit la bataille en mettant l’accent sur son côté obscur : l’effroi des matelots français de son vaisseau, le jeune homme qui perd son père, l’odeur de poudre, le feu, les cris des blessés et des mourants et le paysage de la baie de Navarin, qui était blanc le matin et « rougi de sang » après cinq heures de lutte. Il fait son bilan : « Trois jours après, d’une flotte qui avait coûté des prodiges d’intelligence et des sommes énormes, il ne restait que quelques bâtiments épars et des cadavres. »122

Il est intéressant de noter qu’Eugène Sue ne fait pas de commentaire à propos de son activité comme chirurgien dans le combat. Legouvé trouve une explication : « À peine fut-il à bord, qu’il fit venir le docteur adjoint, son inférieur, celui qui aspirait depuis trois ans à cette place, et il lui dit : "Monsieur, l’uniforme que je porte devrait être le vôtre ; la place que j’occupe vous appartient ; je ne suis ici que par la plus monstrueuse iniquité [...] c’est vous qui ferez tout, j’ordonnerai vos ordonnances ; seulement, pour garder le décorum, je me chargerai de l’hygiène du bâtiment, c’est-à- dire que je conseillerai aux matelots de ne pas trop boire" ».123

Nous pouvons supposer que cette version fut racontée à Legouvé par Eugène Sue lui- même, non sans une certaine exagération. D’abord, il n’était pas « chirurgien-chef », comme le récit le laisse entendre. Il embarque au Breslaw « promu chirurgien- auxiliaire de 2e classe », d’après Michel Sardet, ancien médecin de la Marine, qui voit

dans cette promotion la preuve qu’il n’aurait pas déçu ses supérieurs au cours des voyages antérieurs, conclut-il.124 Quant à Eugène de Mirecourt, pour qui tout l’art

chirurgical d’Eugène Sue avait la saignée pour limite – « et encore parfois il manquait la veine », ceux qui se font opérer par Sue « ne coûtent pas à l’État de longs frais de convalescence ». C’est également Mirecourt qui affirme que Sue s’est caché pendant tout le combat, mais rapporte le témoignage d’un vieil officier qui se trouvait à bord du Breslaw, selon lequel Sue « avait toute la maladresse d’un novice jointe à l’aplomb d’un vieux chirurgien ».125

Sur les vaisseaux, Eugène Sue laisse volontairement les bistouris de côté et passe ses journées à regarder, à observer, à se renseigner. La mer, les autres bateaux, les

122 Eugène Sue, « Le Combat de Navarin », in : Royal Keepsake. Paris, Mme Vve Louis Janet, 1843, p.50.

123 Ernest Legouvé, « Eugène Sue », op. cit., pp.340-341.

124 Michel Sardet, Eugène Sue, chirurgien de la marine et écrivain maritime, op. cit., p.46.

pirates, les matelots, les contrebandiers, les négriers et les esclaves… Tout l’intéresse. Et il note, il esquisse, il fait des croquis.

Sue, le peintre

Lorsque Sue rentre à Paris, il est persuadé que sa vocation est la peinture et le dessin, et non l’écriture. Il commence donc à fréquenter l’atelier de Théodore Gudin (1802- 1880), rue Saint-Lazare. Spécialiste dans la peinture des scènes maritimes, Gudin disait : « Pour peindre la mer, il faut avoir navigué ». Et, comme Sue, il naviguait. Ancien marin, et également proche des nobles et puissants, il est fait chevalier de la Légion d’honneur par Charles X, devient baron sous Louis-Philippe et peintre officiel de la marine.

« Mes relations avec Eugène Sue avaient un tout autre caractère que celui d’élève et maître », raconte Gudin dans ses mémoires. « Nous étions convenus de faire un échange : il devait m’apprendre à monter à cheval, et moi, lui montrer à peindre. Nos débuts furent des coups de maître : du premier essai je montai les chevaux les plus vites et les plus difficiles de son écurie, et lui me fit de bonnes copies réduites de plusieurs de mes tableaux. »126

Les pinceaux sans doute inspirent Eugène Sue plus que le bistouri. Le retour en terre après la bataille de Navarin marque la fin définitive de sa carrière attendue de chirurgien. Importante rupture dans une famille qui « eut à cœur de conserver les saines traditions de leurs ancêtres pendant près de deux siècles », selon Pierre Vallery-Radot, pour qui Eugène était trop individualiste pour accepter une activité imposée. « En dépit de la pression paternelle, qui considérait ce refus comme une offense, presque une désertion. »127

Désertion qui allait représenter bientôt le début d’une révolution non dans la peinture, mais dans les lettres françaises. Selon Legouvé, Eugène « était parti gamin, il revint poète ! Poète sans s’en douter, et écrivain sans le savoir ».128

126 Théodore Gudin, Souvenirs du baron Gudin, peintre de la Marine (1820-1870). Publiés par Edmond Béraud. Troisième

édition, Paris, Librairie Plon, 1921. pp.36-37.

127 Pierre Vallery-Radot, Chirurgiens d’autrefois : la famille d’Eugène Süe, Paris, R.-G. Ricou, Ocia, 1944, p.16.

Journaux littéraires

Dans la lointaine ambiance des soirées enfumées du São Paulo des années 1840, la poésie inspire également les jeunes universitaires brésiliens. « Avant d’entrer dans la vie professionnelle, il y avait un grand prestige à être poète et étudiant », explique Ubiratan Machado.129 Alencar le confirme : « Tous les étudiants avec un minimum

d’imagination voulaient devenir un Byron ; et avaient comme destin inexorable celui de copier ou de traduire le barde anglais ».

Quoique éloigné de cette vague de « byroniser », en raison de, selon ses propres mots, ne pas se sentir à l’aise avec cette « transfusion », Alencar reconnaît cependant ne pas avoir échappé complètement à cette mode. Il ne copie, ni ne traduit le poète anglais, mais il s’amuse à créer des poèmes et les écrire sur les murs de sa chambre de la rua Santa Teresa. Détail : au lieu de signer avec son nom, il utilise ceux de Byron, Hugo ou Lamartine, autres écrivains vénérés par ses camarades. Certains des jeunes universitaires qui fréquentent le lieu répéteraient, d’ailleurs, des années plus tard, quelques vers, les attribuant à ces célèbres poètes romantiques, à la grande satisfaction d’Alencar. Cette poésie n’a cependant pas résisté à la brosse du peintre en bâtiment qui a rénové l’appartement après la sortie du locataire, futur illustre écrivain.130

Entré à la Faculté de Droit en 1846, José de Alencar fonde, avec d’autres étudiants de cette Academia de Ciências Sociais e Jurídicas de São Paulo, une revue intitulée

Ensaios Literários [Essais littéraires].131 Publié de 1847 à 1850, le périodique

devient célèbre dans l’histoire littéraire brésilienne pour réunir dans ses pages les premiers écrits de quelques-uns des plus remarquables auteurs du Romantisme national.

Dans cette revue, même si les auteurs optent pour l’anonymat, et le défendent comme une façon d’assurer leur « liberté d’expression », les biographes d’Alencar, basés sur des études critiques, des republications et des témoignages de contemporains, sont unanimes à affirmer qu’Alencar a publié au moins trois articles dans cette revue. Hélder Garmes, auteur d’une étude spécifique sur ce titre, en indique encore un

129 Ubiratan Machado, A vida literária no Brasil durante o Romantismo, op. cit., p.104.

130 José de Alencar, Como e porque sou romancista, op. cit., p.33.

131Si, dans ses mémoires, Alencar cite 1846 comme la date de parution de la revue, les études plus récentes montrent que le

titre n’est apparu que l’année suivante, 1847. En 1846 fut fondée l’association Instituto Literário Acadêmico, responsable de la publication du périodique. Voir : Hélder Garmes, O Romantismo paulista: os Ensaios Literários e o periodismo academico

quatrième : une charade, forme littéraire très répandue à l’époque et particulièrement prisée par Alencar.132

Alencar aurait donc fait son entrée dans le journalisme avec un texte sur une plante native du Nord-Est du Brésil, la carnaúba, une espèce de palmier. Le texte paraît dans l’exemplaire daté d’avril 1848.133 Son deuxième article est consacré à l’histoire

de d. Antonio Filipe Camarão (c.1600-1648).134 Cet indigène de la tribu Potiguar, né à Pernambouc et élevé par les jésuites, est considéré comme un héros de la bataille de Guararapes (1648), où il a lutté aux côtés des Portugais pour expulser les Hollandais du Brésil.135 Camarão, appelé aussi Poti, apparaîtra dans un des romans les plus célèbres du futur écrivain, Iracema.

Dans son dernier texte pour la revue, c’est Alencar lui-même qui fait la défense du national. C’est un essai sur la question du style dans la littérature brésilienne où il discute le besoin d’adopter un style « moderne », un langage plus compatible avec le Nouveau Monde américain, pour se libérer du style « lent et tronqué » venu du Portugal. C’est déjà le grand sujet qui l’occupera tout au long de sa vie.136

La question de l’identité nationale à partir de la littérature est l’un des enjeux les plus importants pour la génération d’Alencar et elle est très présente dans le périodique. Entre les idéaux romantiques des participants de l’Instituto Literário Acadêmico, il se trouve, selon Hélder Garmes, une conception du journalisme comme « l’écriture de l’histoire nationale et l’outil principal de diffusion de la civilisation ». Un objectif, montre-t-il, qui passait également par la production littéraire. « En concevant la littérature comme un thermomètre avec lequel il serait possible de mesurer le degré de civilisation d’un peuple, les académiciens entreprennent des efforts dans le sens de constituer une littérature nationale qui serait l’expression la plus vive et sincère de la nation. De cette façon, la discussion sur la nationalité littéraire gagne du terrain. »137

132 Hélder Garmes, O Romantismo paulista, op. cit., pp.171-172.

133 José de Alencar, « Botânica – A carnaúba ». Ensaios Literários, 1848, 3ª série, n. 2, pp.25-28.

134 José de Alencar, « Traços biográficos sobre a vida de D. Antonio Filipe Camarão ». Ensaios Literários, maio de 1849,

s.n., pp.8-12.

135 Pendant trente ans, de la première attaque à Bahia en 1624, à leur expulsion par les troupes luso-brésiliennes en 1654, des

représentants de la Compagnie des Indes Occidentales et de la République de Provinces Unies des Pays Bas ont occupé une partie du Nord-Est du Brésil. Cette courte période historique, connue comme Brésil Hollandais, a représenté la seule expérience d’occupation européenne dans ces terres tropicales qui a effectivement menacé la continuité de l’empire portugais. Voir : Graziella Beting, « Açúcar, arte e sangue », in : Brasil Holandês – História Viva. Temas Brasileiros, n.6, 2007.

136 José de Alencar, « O estilo na literatura brasileira ». Ensaios Literários, s.d., s.n., pp.34-36.

Un autre article de réflexion littéraire publié dans cette revue est celui, inachevé, de Bernardo Guimarães, paru dans quatre livraisons des Ensaios Literários. Dans ce texte, l’un des plus importants poètes romantiques brésiliens, alors au début de sa carrière, affirme que la littérature brésilienne vivait sous le signe de l’imitation de l’Européen, ce qu’il considère un mal irréversible qui pourrait abîmer définitivement notre originalité.138

Ces années dans la presse universitaire, Alencar les considère les « pages les plus agitées » de son adolescence, d’où datent ses premières racines de journaliste.139

Retour à la terre natale

À la fin de 1847, après avoir passé les examens de sa deuxième année en Droit, Alencar part rejoindre son père pour les vacances. José Martiniano avait laissé la capitale pour un séjour au Ceará. Souffrant et un peu faible, le sénateur pensait y retrouver le calme nécessaire à son rétablissement.

Pour José de Alencar, la rencontre avec les paysages de son enfance provoque un sentiment qu’il ne peut pas reconnaître immédiatement. « Quelque chose de vague et incertain qui devait ressembler au premier germe du Guarany ou d’Iracema », dit-il, en référence à deux de ses futurs livres.140 Le paysage et la nature locaux ressortiront

plusieurs années plus tard comme décor de ces romans, en inaugurant une nouvelle tendance dans la littérature du pays.

La convalescence du sénateur dure plus de temps que prévu. Pour rester plus proche de son père, José de Alencar ne rentre pas à São Paulo et s’inscrit pour sa troisième année de Droit à la faculté d’Olinda, ville de la province de Pernambouc, voisine du Ceará. Outre les cours juridiques, le futur écrivain est attiré par la bibliothèque de la faculté, installée dans le couvent de São Bento. Il y passe des heures, lisant les chroniqueurs de l’époque coloniale, et s’inspire des passages historiques de sa région pour trouver des thèmes pour son premier roman. Un texte qui répondrait à ses inquiétudes à propos de la recherche d’une littérature nationale.

En attendant que le grand roman n’arrive, il commence à écrire deux nouvelles, qu’il ne publie que vingt-cinq années plus tard141, retravaillées : O Ermitão da Glória

138 L’article complet est reproduit et analysé dans : Hélder Garmes, O Romantismo paulista, op. cit., pp.149-167.

139 José de Alencar, Como e porque sou romancista, op. cit., p.34.

140 José de Alencar, Como e porque sou romancista, op. cit., p.36.

[L’ermite de la Glória] et A Alma do Lázaro [L’Âme du lépreux]. Ce sont des textes courts, qui se passent au début du XVIIe siècle, à Rio de Janeiro, et décrivent les

disputes entre français, anglais, portugais et hollandais pour le commerce – et la contrebande – des richesses du Brésil, comme le pau-brasil.

Ce sont les premiers mouvements d’Alencar avant de se lancer dans le monde des lettres.

Certificat de vie littéraire

Paris, fin 1827. Depuis son retour dans sa ville natale, Eugène fréquente, comme nous l’avons vu, l’atelier de Gudin. Mais pas seulement. Il mène d’autres activités et accompagne ses amis, de plus en plus mêlés à la littérature, au journalisme et au théâtre.

N’ayant pas besoin de gagner sa vie, il écrit en dilettante. Il publie dans plusieurs journaux, des feuilles et des revues plus au moins éphémères qui se multiplient à cette époque – comme le Kaléidoscope, la Nouveauté, La Psyché. Et aussi le Voleur et le

Figaro, d’après les recherches de Jean-Pierre Galvan. « Ces collaborations restent

difficiles à confirmer et à plus forte raison à évaluer, les articles étant publiés