• Aucun résultat trouvé

Au cours de la vie, les personnes atteintes d’au moins un trouble psychiatrique sévère (psychotique, ou de l’humeur sévère, ou anxieux) rapportent significativement plus de violences subies que les autres (tableau 16).

Les violences psychologiques ou morales répétées sont rapportées par la moitié des personnes ayant au moins un trouble sévère versus 23,6 % des personnes n’ayant aucun trouble diagnostiqué (p<0,001). Les violences physiques marquantes, régulières, répétées concernent plus d’un tiers des personnes (38,7 %) ayant au moins un trouble versus 16,9 % de celles n’ayant aucun trouble diagnostiqué (p=0,007).

Enfin, les violences sexuelles sont rapportées par 26,9 % des personnes ayant au moins un trouble sévère. Parmi les personnes n’ayant pas de trouble diagnostiqué, moins de 3 % ont fait part de ce type de violence (p<0,001).

Si l’on s’intéresse aux violences subies en fonction des différents troubles, on constate que les personnes qui souffrent de troubles anxieux ont subi plus de violences psychologiques ou morales

répétées que celles n’ayant pas ces troubles (62,6 % versus 39,3 %, p=0,03) ainsi que plus de violences sexuelles (26,3 % versus 11,7 %, p=0,07) (tableau 16bis).

Le constat est identique pour les personnes souffrant de troubles psychotiques. En effet, près de 60 % des personnes ayant des troubles psychotiques ont été victimes de violences psychologiques ou morales répétées, versus 39,5 % des personnes n’ayant pas ces troubles (p=0,06). Les violences sexuelles sont rapportées par 38 % des personnes ayant des troubles psychotiques versus moins de 10 % des personnes n’ayant pas de trouble psychotique avéré (p<0,001) (tableau16bis).

Tableau 16 : Fréquence des violences subies au cours de la vie, par sexe en fonction de la présence ou non d’au moins un trouble psychiatrique sévère chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

Tableau 16bis : Violences subies au cours de la vie en fonction des troubles chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

B. LES VIOLENCES SUBIES AU COURS DES DOUZE DERNIERS MOIS

Au cours des douze derniers mois également, les personnes atteintes d’au moins un trouble psychiatrique sévère (psychotique, sévère de l’humeur ou anxieux) ont été significativement plus souvent victimes de différentes formes de violences que les personnes n’ayant aucun trouble diagnostiqué (tableau 17).

Les agressions les plus fréquentes sont les regards ou paroles irrespectueux ou humiliants déclarés par 43,1 % des personnes ayant un trouble et par 27,3 % des personnes n’en ayant aucun (p=0,07). Puis les menaces verbales, qui touchent 33,3 % des personnes avec au moins un trouble comparé à 10,5 % ce celles non atteintes (p=0,003). Plus d’un quart des personnes a été victime de vols versus 12,5 % des personnes n’ayant aucun trouble diagnostiqué (p=0,02). Les agressions physiques concernent 15,7 % des personnes atteintes (versus 7,3 %, p=0,06) et les coups reçus lors de bagarres 8,1 % (versus 3,9 %, p<0,01). Enfin, les agressions sexuelles au cours des douze derniers mois sont rapportées par 2,3 % des personnes ayant au moins un trouble et 0,3 % des personnes n’ayant aucun trouble (p<0,01). Les femmes atteintes de troubles psychiatriques sévères sont plus souvent victimes d’agressions sexuelles (4,9 %) que les hommes (0,6 %) ainsi que d’agressions physiques (26,0 % versus 8,6 %, p<0,05) (tableau 17)

Comme pour les violences au cours de la vie, on constate que les personnes atteintes de troubles psychiatriques, à l’exception de celles souffrant de troubles sévères de l’humeur, rapportent significativement plus de violences dans les douze mois que celles non atteintes de ces mêmes troubles (tableau 17bis).

Au cours des douze derniers mois, ce sont les personnes atteintes de troubles psychotiques qui ont plus souffert de menaces verbales (53 %), de regards ou paroles irrespectueux (50 %) comparé aux personnes atteintes d’autres troubles ou non atteintes (pour ces dernières respectivement (18,4 %,p<0,001 et 34%, p=0,08). Les personnes atteintes de troubles anxieux ont été, au cours de l’année écoulée, plus souvent victimes d’agressions sexuelles (3,5 %) que celles n’ayant pas ce type de trouble (0,5 %) (p<0,001) (tableau 17bis). Les personnes ayant un trouble de la personnalité rapportent plus souvent que les autres personnes (non atteintes de ce trouble) des regards ou paroles irrespectueux (60,2 % versus 29,5 %, p<0,01) et des coups reçus lors de bagarres (25 % versus 6,5 %, p<0,01).

Tableau 17 : Fréquence des violences subies au cours des douze derniers mois, par sexe en fonction de la présence ou non d’au moins un trouble psychiatrique sévère chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

Tableau 17bis : Violence subie au cours des douze derniers mois en fonction des troubles psychiatriques chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

Dans ce chapitre nous nous intéressons aux consommations de produits psycho-actifs à problème, c’est-à-dire à la consommation à risque (score à l’AUDIT supérieur ou égal à 7 pour les hommes et supérieur ou égal à 6 pour les femmes) et à la dépendance (score à l’AUDIT supérieur ou égal à 13) pour l’alcool. Pour les drogues illicites et médicaments détournés de leur usage, nous regardons la consommation régulière (plus d’une à deux fois par semaine pour le cannabis, et plus d’une à trois fois par mois pour les autres produits). L’expérimentation (c’est-à-dire le fait d’avoir consommé un produit au moins une fois au cours de la vie) est aussi présentée.

La dépendance ou la consommation régulière de substances psychoactives (alcool, médicaments détournés de leur usage et/ou drogues illicites) concerne 28,6 % de la population (6 049 personnes) (tableau A39, annexe).

Dans le dispositif d’urgence, un tiers des personnes est dépendant ou consomme régulièrement des substances pyschoactives. Dans le dispositif d’insertion, 29,1 % des personnes sont concernées. Elles sont moins d’une personne sur dix dans les hôtels sociaux.

Les hommes consomment trois fois plus souvent de produits psychoactifs que les femmes : plus d’un tiers (37,5 %) est dépendant ou consomme régulièrement des substances psychoactives contre 11,9 % des femmes (p<0,001).

1. L’ALCOOL

Au cours de leur vie, 82,3 % des personnes sans logement personnel déclarent avoir bu au moins une fois des boissons alcoolisées (91,3 % des hommes et 65,5 % des femmes). Au cours des douze derniers mois, elles sont 81,1 % à déclarer avoir consommé au moins une fois de l’alcool.