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LES LIEUX LES PLUS FRÉQUENTÉS POUR DORMIR DURANT LES DOUZE DERNIERS MOIS CHEZ LES PERSONNES ATTEINTES DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES SÉVÈRES

Au cours des douze derniers mois, plus de la moitié (52,2 %) des personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères a dormi le plus souvent dans des lieux précaires : 17,7 % ont dormi le plus souvent dans l’espace public, 14,4 % dans un CHS, 8,9 % dans un CHU et 11,2 % dans un squat ou chez des connaissances ou de la famille (A13a, annexe). Elles sont 28,2 % à avoir dormi le plus souvent dans le dispositif d’insertion, 11,1 % dans des hôtels sociaux.

Parmi les personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères, celles qui souffrent de troubles psychotiques sont celles qui dorment le plus souvent dans l’espace public (23,1 %) et parmi elles, un quart est atteint de schizophrénie.

Si l’on s’intéresse à la population qui a dormi le plus souvent dans l’espace public au cours des douze derniers mois, près de la moitié des personnes (44,3 %) a un trouble psychiatrique sévère détecté (soit un millier de personnes). Parmi elles, un quart a un trouble psychotique (soit près de 600 personnes) et parmi ces dernières 16,7 % une schizophrénie (soit environ 400 personnes) (tableau A13b, annexe). Par ailleurs, il faut prendre en considération les éléments suivants : parmi les personnes ayant déclaré dormir le plus souvent dans les douze derniers mois dans un CHU, 21 % citent l’espace public comme second lieu de fréquentation. De même, parmi les personnes qui disent dormir le plus souvent en squat ou chez des connaissances, 38 % citent comme second lieu l’espace public. Il semble ainsi qu’un petit noyau de personnes circule entre espace public, CHU et squats ou connaissances.

Au total, parmi les personnes dormant le plus souvent dans l’espace public, près d’une personne sur deux a un trouble psychiatrique sévère et une sur quatre un trouble psychotique.

2. LES TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ

Les troubles de la personnalité et du comportement concernent 21,1 % de la population (tableau A28, annexe). Ils sont plus fréquents parmi les personnes rencontrées dans le dispositif d’urgence (26,6 %) comparé au dispositif d’insertion (19,3 %) et aux hôtels sociaux (5,1 %) (p=0,01). Ils sont plus fréquemment repérés chez les hommes que chez les femmes (26,1 % versus 11,8 %, p=0,01) et chez les personnes nées en France que chez celles nées hors de France (32,3 % versus 13,7 %, p=0,01). Le diagnostic de trouble de la personnalité n’est pas aisé au cours d’un seul entretien. Ainsi un tiers des troubles repérés n’a pu être classé dans une sous catégorie précise. Les prévalences de ces troubles sont :

- 4,9 % de personnalité dyssociale essentiellement repérées chez les hommes (7,3 % versus 0,5 % chez les femmes, p<0,001) et chez les personnes nées en France (8,4 % versus 2,6 % chez les personnes nées à l’étranger, p=0,05) (tableau A29, annexe) ;

- 3,5 % de personnalité dépendante repérée exclusivement chez les personnes nées en France (p<0,001) (tableau A30, annexe) ;

- 1,5 % de personnalité borderline (tableau A31, annexe) et 1 % de personnalité émotionnellement labile (tableau A32, annexe) avec une différence significative par lieu de naissance : respectivement 3,2%% et 2,2 % chez les personnes nées en France versus moins de 0,5 % pour les personnes nées à l’étranger (p=0,004 ; p= 0,008)

- 2,2 % d’autres troubles de la personnalité (tableau A33, annexe) ;

- 7,5 % de troubles de la personnalité sans précision, avec une fréquence plus élevée chez les hommes (10,1 % versus 2,6 % chez les femmes, p<0,01) (tableau A34, annexe).

3. LES TROUBLES NON SÉVÈRES DE L’HUMEUR

Les troubles non sévères de l’humeur (essentiellement des troubles dépressifs légers ou moyens) sont présents chez 15,8 % de la population (tableau A35, annexe). Ils concernent près d’un quart des personnes rencontrées à l’hôtel, près d’une personne sur cinq rencontrées dans le dispositif d’insertion et une sur dix dans le dispositif d’urgence. Les troubles non sévères de l’humeur se répartissent en troubles dépressifs moyens (7,9 %), troubles dépressifs légers (6,0 %) (tableaux A36 et A37, annexe) et autres troubles dépressifs (1,9 %). On n’observe pas de différence entre les hommes et les femmes.

4. LE RISQUE SUICIDAIRE

Au cours de leur vie, 21,8 % des personnes sans logement déclarent avoir tenté de se suicider (24,2 % des hommes et 17,2 % des femmes).

Un risque suicidaire moyen ou élevé a été détecté (par le MINI) au jour de l’enquête chez 12,9 % des personnes interrogées (tableau A38, annexe). Les personnes rencontrées dans le dispositif d’urgence présentent un risque suicidaire moyen ou élevé dans 16,8 % des cas, il reste non négligeable dans les hôtels sociaux (12,2 %) ou le dispositif d’insertion (7,9 %). Près de 15 % des hommes et 10 % des femmes ont un risque suicidaire moyen ou élevé.

5. ASSOCIATIONS ENTRE TROUBLES PSYCHIATRIQUES

ET CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES

Des associations significatives entre des troubles psychotiques ou de la personnalité et des caractéristiques sociodémographiques ont été observées. Les personnes atteintes de troubles psychotiques et celles atteintes de troubles de la personnalité sont plus nombreuses à être nées en France que les personnes n’ayant pas ces troubles ; elles travaillent moins souvent; elles vivent moins souvent avec au moins un de leurs enfants ; elles ont, enfin, plus souvent été placées dans l’enfance (tableau 13).

Tableau 13 : Associations significative entre troubles psychiques et caractéristiques sociodémogra- phiques (autre que le sexe) chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

6. COMORBIDITÉS ENTRE LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES

Il existe peu de comorbidités entre les différents troubles. En effet, moins de 5 % des personnes présentent des troubles associés (tableau 14). Cependant le risque suicidaire, moyen ou élevé, est associé à chacune des quatre grandes catégories de troubles.

Tableau 14 : Prévalence des comorbidités entre troubles psychiatriques chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

7. COMORBIDITÉS ENTRE TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET MALADIES CHRONIQUES

La présence d’au moins une maladie chronique concerne près de 40 % des personnes qui présentent un trouble de l’humeur ou un trouble de la personnalité, 30,3 % des personnes ayant des troubles anxieux et 14,7 % des personnes ayant des troubles psychotiques (tableau 15).

Les personnes présentant des troubles de l’humeur déclarent significativement plus être atteintes de diabète. Elles sont près de 10 % à déclarer une maladie du système digestif versus moins de 3 % pour celles ayant d’autres troubles.

Les personnes ayant un trouble de la personnalité déclarent plus fréquemment une maladie respiratoire ou ORL (16,4 %).

Tableau 15 : Fréquence des comorbidités entre les différents types de troubles psychiatriques et les maladies chroniques chez les personnes sans logement personnel d’Ile-de-France, enquête Samenta, 2009.

8. LES VIOLENCES SUBIES ET LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES