celle quireste,parce qu’elleest fort amère;
elle se mêleroit avec la nouvelle dans le lavage subséquent. Pour plus de célérité,
on
peut la mettre égoutter surun
linge pendant qu’onremplitlebaquet denouvelieMémoire
48
eavtJ ce qui produit
un
meilleur effet poursedébarrasser plus promptementde l’amer-tume.
Dans un
travail en grand, on peut la mettre égoutterdansdes paniersd’osier^garnis de toile dans l’intérieur.
Dans un
baquetdelacontenance dedeux ou
trois cents pintes,ou
desixcents livres d’eau, onpeutlaverà-la-foisjusqu’àquinze à seize livresde marronsbroyésj ily auroit<^elques inconvéniens d‘’en mettre davan-tage j l’eau des premiers lavages sur -tout deviendroit épaisse
comme du
lait, etseroit aussi blanche;la gomme-résine trop abon-dante dans lemême volume
d’eau, se pré-cipiteroit en partie; ce qu’il est essentiel d’éviter : on seroit obligé de faireun
plus grandnombre
de lavages : quoique l’eau soit bien éloignée d^êtresaturée d’extrait etde
gomme-résine
, cependant tout ne se sépare pas dansun
premier lavagej maisilsefaitplus vite, lorsqu'’on n’en
met
qu’une proportion convenable. J’ai quelquefois éprouvé qu’une livre de marrons broyés se trouvolt suffisamment lavée enun^
seule fols dans cette quantité d’eau. Je mettois,
au
bout dedeuxheuresd’infusion, lafarine surun
filtre de papier,et je passoisunpeu
d’eau
SUR LES MARRONS b’inDE.
49 d’eau pourladébarrasserde celledu
baquet dont elle étoitimprégnée, et jevoyoisavecplaisir qu’elle étoit absolument sans amer-tume.Ainsi, on peutdoncpréparer decette farine en deux heures de temps
, pourvû cependant que la pâte aitétébien broyée, ce qui est absolument indispensable.
Tout
cela nous prouve qu’ily a une proportion àobserver entrela quantitédepâte
démar-rons qu’onveut laver à-la-fois, et lacapa-cité
du
baquet qu^’ondoit employer.On
observe qu^àmesure que les marronssedébarrassent de leur gomme-résine et de leur partie extractive
, l’eau devient de moinsenmoinsmousseuse,etmoinscolorée;
le lavage n’est réputéachevé, quelorsque, par l’agitation , l’eau ne mousse plus
du
tout, qu’elle est absolumentsans couleuret sans saveur : mais il ne faut pas se laisser surprendre à l’insipidité del’eau, nià celle
de la farine mouillée; dans cet état d’hu-midité, la farine presque lavée n'’a pas l’apparence d’amertume, et lorsqu’elle est sèche, elleest amère,sielle n^apas été suf-fisamment lavée. Il n’y a aucun inconvé-nient de la laver plusieursfois de trop, et
ily en abeaucoup en la lavantune fois de 7
5o
M
É WC O I B. EmoinsJ puisqu'elle fait
du
pain dont la saveur amèren’est pas supportable, si elle conserveun
demi-grain d^extraitpar oncej maisune
fois qu’on a réglé le poids de la pâte à laver sur la capacitédu
baquet , etque
lenombre
de lavagesest déterminé,on
peut être certain de ne jamaismanquer
aucuneopération.Au
reste, voiciune expé-rience très-simplepour connoîtresilafarine estsuffisamment lavéeavant de la sortirdel’eau.
Lorsqu^’on ajetéladernièreeau,
on
prendune
petite cuillerée de farine en bouillie ,on
lamet
surunefeuillede papier grispliéeen seize; on la
comprime
avec les doigts :lorsqu’elle a perdu parce
moyen
beaucoup de son humidité,on met
cette farine dansune
fioleà médecine;on
verse par-dessusune
onceou une
otice et demie d’esprit-de-vin à trente degrés demon
aréomètre;on
présente la fioleun moment
au-dessus d’un feu de braise pour échaufferl’esprit-de-vin : sila farine estbien lavée, il n'’en tire absolument aucune teinture; si , au contraire,ellene l’est pas suffisamment, il
en tire
une
teinture plus ou moinscolorée :sil’esprit-de-vin prend seulement une
cou-SÜR
LESMARRONS
BLINDE. 5l leur depaille,on
peut être certain qu’elle n’est pas assez lavée^ et qu’elle sera amère étant sèche, quoiqu’elle ne paroisse pasl’êtreétanthumide. Alors, il faut procéder à
un
ou deuxlavages de plus, sans quoi lepain qu’on feroit avec cette farine seroit
! sensiblement amer. Cette petite expérience simpleest de la plus grande certitudej elle n’estmalheureusement pas trop à la portée des gens dela campagne,qui, s’ils veulent la faire, emploieront de l’eau-de-vie déjà coloréeJ mais l’expérience leur apprendra
le
nombre
de lavages qu’il convient de donner,relativementà laquantitéemployée àlafois,età la capacitédu
baquet.Les marrons ramassés bien sains dans leur saison,
comme
jesuppose qu’onlefera toujours, peuventrester très-long-temps dansTeau
sans s’altérer,même
pendantun
mois, si la température est à dix degrés, pourvû qu’on ait l’attention de changerl’eau deux fois parjour.
Ceux
qui sontmal
divisés, pourriront plutôt
que
de perdre entièrement leur amertume.A
larigueur,ils peuvent rester vingt jours dans l’eau sanss’altérer; maisilfaudroitbiense garder deles laisserce temps-làdansl’eau.Lafarine
S
'2,Mémoires
estlavée suffisamment en trois jours; il y a beaucoup à gagner
du
côté de la blan-cheur, ennela laissantpasplus long-temps.Les marrons que j’ai tenus si long-temps dansl’eau, changéetouslesjours, s^altèrent sans contracter de mauvaise odeur; ils de-viennentbienblancs,ilsdonnentune poudre
fined’un blancéclatant tantqu’elle restedans
l^eau
;mais mise sur
un
filtre, elle devient brune aussitôt qu’elle est frappée del’air;
les marrons dans cet état d’altération de-viennent rougeâtres , et rendent
un
peu d’huilequivient nageràlasurfacedel’eau,
en formed’unepelliculegrasse ; etlafarine devientbiseen se séchant, etnetardepoint à devenird’unerancidité insupportable.
Lorsquelafarineest finied’êtrelavée,nous avons ditdela mettreégoutter sur
un
linge;
elle est
comme
unebouillieliquide; il con-vientde passer de l’eaudessus pourplusde sûreté,afind’emportercellequilabaignoit: quoique,lorsqu’elleestbien lavée,cette der-nièreopérationne soit pas biennécessaire, c’estune
sûreté de plus. Alors on lamet
à la pressedansune
toile, pour la priver le plus possible de lagrosse humidité, afin qu’elle puisse se sécher plus promptement.
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