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MARRONS D INDE-' PARIS, SUR LES. Par A. BAUME, Membre du Collège. Au Magasin de Librairie, rue S. Hyacinthe;

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Texte intégral

(1)
(2)

PRE

'

(3)
(4)

J

(5)

MÉMOIRE

SUR

LES MARRONS D’INDE-'

DanslequelouexposelesMoyensd’entirerdelaFarine propre à faire du Pain salubref et une nourriture agréable pourl’Homme et pour les animaux domes- tiques;ainsiqueplusieurs Procédéspour faire,avec l’Amjdondece Fruit , une bonne Poudreàpoudrer.

Lu

Al’Institut National le 2i Pluviôse,

AnV.

Par

A.

BAUME, Membre du

Collège

de

Tharmacie

deParis; Démonstrateur de Chimie }

de V

Institut National des Sciences etdes Arts ,etc.

A PARIS,

Au

Magasin de Librairie, rueS.Hyacinthe;

N**. 683.

M.

DCC. LXXXXVII.

AnV.delaRép. Franc.

(6)

AVIS DE L’ÉDITEUR.

Ce Mémoirefaitpartie (}e la huitième Editiondes éléments de Pharmacie L’intérêtquesalecturea ins- piré^ lesressources incalculables quecettedécouverte offre)nefût«*cequepour la nourriture desanimauxda-

«nestiques danslestempsdedisette^ le désirenfinde satisfaire aux demandes^ particulières

^nous ontdéter- minésàen donnercetteEdition séparée

,en faveur sur- tout df»< cultivateurs et habitans des campagnes ^

qui poufroientnepas vouloir acheterle corps entierde l’ouvrage sur laPharmacie. Onregrettoit depuis long- temps quele fruitd’unaussibel ar^requeleMarronnier (d’Inde,demeurâtsansutilité.Onverra^dansceMémoire, dequellemanière l’Auteur, par des expériences et des procédésaussi savansqueprécis, estparvenu à obtenir désrésultatsextrêmementsimples,quimettentà lapor- tée desgensles moins instruits,1e moyen detirer,du Marrond’Inde,unefarine salubre et agréable pour la nourriturede l’hommeetdesanimaux.Cettedécouverte avoit été plusieursfoistentée sans succèsdepuisunsiècle, et notammentpar

Bon

, delaSociétéde Montpellier.

fAuteur développeles causesde^inutilitéde cesten- tatives.Ontrouvedéplus,dans ceMémoire, plusieurs procédés pour faire

,avec l’amidondu Marrond’Inde, uneexcellentePoudreàpoudrer

, ce à quoiPonn’étoit pointencoreparvenu.C’estuneacquisitiondeplus,dont, àla suitede tant d'autres

,les Artset la Société seront redevablesauxrecherches infatigables de l’Auteur dece Mémoire.

* Cettehuitième Edition

,2vol. zVz-8®. ^Paris

art delaRépub.Franc^

, se trouveaumêmeMaga-

sin deLibrairie.Ilexiste des contrefactions de cetOu-

vrage,dedivers formats.Les principauxsignes caracté- ristiquesdel’EditionOriginale sont, I^.Leformat 2^. lechiffre gravé dePEditeur

G

uillon ü’Assas auxfrontispices de l’Ouvrage; 3^. lasignature manus-

critedumêmeEditeur

,auba^del’avisplacéau versodu

frontispice du tome1er.Leshommeshonnêtes

,les amis

del’humanité sentirontlanécessitédecetAvis.

(7)

TABLE

Des

Articles

contenus

dans ce

Mémoire.

Introduction.

Page

1

Procédé

de

Bon

,

pour

enlever

V amertume aux Marrons

d’Inde. j Nature

du Marron

d’Inde. lo Choix, récolteétconservationdes

Marrons

d’Inde. i3

Séparationdel’écorce

du Marron

d'Inde. 1

6

Premier Procédé.

Farine de

Marrons

d’Inde séparée avec de

l’esprit-de-vin; matière sucrée séparée decefruitjigomme-résine. ia

Remarques. a3

De V

esprit-de-vin qnî a servi à préparer la farine de

Marrons

d'Inde. 31

De

la gomme-résine séparée des

Marrons parle moyen

de

V

esprit-de-vin. 34

De

lamatière sucrée,

amère

, séparée des

Marrons

d’Inde

par

le

moyen

del’esprit-

de-vin. “iS

Fermentation de la matière sucrée séparée des

Marrons

d’Inde

par

le

moyen

de

l’esprit-

de

vin. 3j

Fermentation desmarrons secs; tentatives inutiles

pour

enfaire del’esprit-de-vin.3^

(8)

IV

Tabiedes Articies^

Second Procédé.

Farine séparée des

Marrons

d^Inderécents

par

le

moyen de

Veau.

Page

,

Remarques.

^3

Examen

de

Peau

qiPon séparedes marrons d’Inde

pendant

la préparation de la

farine. * 54

Matière sucrée, séparée des

Marrons par

le

moyen

deVeau. 60

Hes

écumes séparées des trois infusions dontnousvenons deparler;matièreani-

male. 63

Troisième Procédé,

Farine séparée des

Marrons dinde

séchés et réduitsen

poudre

fine. 67

Remarques.

68

Nature

etpropriétéde lafarine de

Mar-

ronsd’Inde. jo

Pain

de

Marrons

d’Inde.

73

Amidon

de

Marrons dAnde.

Peut-on en faire de la

Poudre

à pou-

drer 1 75

Propriétéde V

amidon

de

Marrons

dinde. 77

Amidon

de

Marrons

d’Indey avec lesaci-

des minéraux, 8i

Amidon

de

Marrons

d’Inde

avec

les al-

kalis fixes. 83

Sur lescoques

de Marrons

d’Inde. 87

Sur

le

gland

de Chêne. 89

Finde laTabledes Articles.

MEMOIRE

(9)

MÉMOIRE

SUR

LES MARRONS D'INDE

,

D ANS

lequel

on expose

les mo)7^ens d^én tirer

de

laFarine propre à faire

du pain

salubre, et plusieurs Pro-^

cédés

,

pour

faire avec l’amidoii

de

ce fruit,

une bonne poudre

à

Lu à VInstitut Nationalle ài Pluviôse

^ an

Par

a.

b a U M

É.

I N

T

R

O

n U

C:T I O JT,

J E

passerai sous silence la deacription dé l’arbre qui produitles marrons d^Inde/

on

la trouvé dans les livres de botanique.

H

suffit de rappeler que cet arbre est ori- ginaire de l’Asie septentrionale, et qu’on

îe cultive en Europe depuis environ lia ans.

Le

premier marronnier fut planté, à

1

(10)

2

Mémoire

Paris, au jardin de Soubise, etle second au jardin des Plantes, en i656, et il est

mort

en 1767 , aurapport de Parmentier, dans sonexcellentOuvrage surlesvégétaux nourrissants.

Jusqu‘’à présent' cetarbre'n'’à eu d’utilité

que

celle de former l’agrément des jardins par le couvert,qu’il procure,j il est parfai- tementacclimaté en Eurppe;il croît assez Vite, et résiste treS'bien au froid de nos hivers;sonbéisest tendréj*!!*n’estguèreem- ployé que parle Layetier et le Sculpteurj

ilest'assezbonj)Ourlechauffage

, quoiqu’in- férièur aux bois durs de France. Quelques Auteurs ont cherchéà reconnoîtrè'àPécorce decetarbre,

une

vertufébrifuge,capable de remplacer le quinquina ; mais il paroît d’après les observations 'de Zùlatti, rap- portées

dans

le journal de'Pafis, 26 dé-

cembre

1784,, que ce remède a produit

beaucoup

de mal, etfort

peu

debonseffets., ce qui l’afaitproscrire de l’usagedela

mé-

decine. Ses feuilles, très-abondantes

, prér

sententplus d’utilité par le terreau qu’elles

forment j elles peuvent, après

un

certaiu

nombre

d’années , bonifier

de

mauvais ter- reinset les rendre cultivables.

(11)

SCR LES MARRONS

I>’lNE»E.

3 Le

fruit de cet arbre doit singulièrement fixer notre attention ; il est très - fari-

neux.

En

lui enlevant son

amertume

, il

peut être

employé

à la nourriture de

l’homme

età celle des

animaux

; il est fort

abondant; il ne diffère de lachâtaigne

que

par son

amertume

y il fournit plus de sub- stance nutritive, à poids égaux , que la

pomme-

de-terre.

Le

pain que j’ai fait avec la farine de ce fruit, diffèrepeu deceluide froment. Sisa préparation^ quoique très- simple et facile j l’a fait rejeter dans les

années d’abondance, parce qu’elle est

un

peu plusembarrassante que la simple

mou-

ture des grains, il est

du

moins bienimpor- tant de connoîtreles procédés par lesquels

on

lui enlève radicalement son

amertume

,

etonlarend propre àenfaireunenourriture salubre , toutes les fois quela nécessitéobli- gera d’y avoir recours. Il

y

a , en France,

des cantons dontleshabitants font à peine usage defroment et de seigle; leur nourri- ture habituelle esten orge^ enblénoir, en maïs, en vesce, en châtaigne, dontlesré- coltes ,ainsique celle du blé, sontsujettes à manquer.

Le

marronniervient par-tout,

on

lecultivera dans des terreins

rien ne

(12)

4 Meiutoire

peutvenir : lorsqu’on connoîtra les

moyens

\le faire de son fruit

une

nourriture plus agréable et plus salubre queles grains dont

je viens de parler,

on

le mettra en concurir rence.

Au

reste, nouscroyons qu’il est im- portantde faire connoître les différents vé- gétaux qui peuvent multiplier les

moyens

de satisfaire les besoins pressants de la faim,etd’indiquer lesprocédés pourrendre bons et salubres ceux riches en substances nutritives, maisquiont besoin de quelques préparations avant de pouvoir être

em-

ployés en aliment,

La

substancedesmarrons

,privéed’amer-

tume, comme

je l’indiquerai, fait encore

une

nourritureexcellentepour touslesani-

maux

domestiques, soustouteslesformes, en pain,en pâtée,

ou

seulement mouillée

comme on

le fait à l’égard

du

son; la vo-

laille la

mange

avec beaucoup d’avidité ,

même

lorsque cette substance n’a pas en-

tièrementperduson

amertume

: ilen estde

même

des autres

animaux, comme

chiens, chats, etc. à qui j’en ai

donné

sous forme depâtée, ce qui est

un

avantage précieux.

Si par hasard on

manque

en partie la pré- paration, quoique celasoitimpossible avec

(13)

SUR lES M ARROWS

u’iNDE. 5

lesdétailsqueje donnerai, on a

du moins

la ressource certaine de l’employer utile-

ment

J le teins et les peines ne sont pas perdus tout-à-fait.

Depuis qu’on cultive le marronnier d’Inde , on voyoit avec regret ce fruit se perdre tous les ans : à peine a-t-on été in- formé de

ma

découverte

, qu’on a tâché d’insinuer qu’elle étoit inutile, sous pré- texte que beaucoup d’animaux

mangent

ce fruiten nature j cela estvrai, les cochons

,

lesvaches,lesânes,etc.en

mangent un

peu, mais ne s’en nourrissent pasj ils préfèrent leur nourriture ordinaire : il est vraisem- blablequesion neleur donnoitquece fruit, ils ne tarderoient pas à s’en dégoûter. Si

lesmarrons d’Indepouvoientêtreleurnour- «

riture habituelle , on n’en laisseroit pas perdre tous les ans

une

quantité aussi im-

mense

; ceuxdes maisons de

campagne

se- roient vendus au lieu d’être mêlés avec le fumier.L’antroisième,j’en aifaitramasser, dans les mois de frimaire et nivôse , dans des lieux très-accessibles à tout le

monde

,

j’aurois

pu

m’en procurer des tombe- reaux. Siles

animaux

enétoientsifriands,il

est présumable qu’on nelesauroitpaslaissé

(14)

6

Mémoire

perdre

, puisqu’on avoitdelapeineàtrouver de quoi les fairesubsister.

Cependant

il est à croire qu’on espéroit quelques avantages de cette découverte , puisque^ dansdifférentstemps, beaucoup de personnes ont cherché , mais inutilement >

les

moyens

d’ôter l’amertume à ce fruit: plusieurs chimistes

modernes

s’en occu- poient avecaussi peu desuccès. N’ayant

pu

ôterl’amertume à ce fruit

on

a tâché d’en faire de la poudre à poudrer sans plus de succès

, parce que l’amidon est gras, et ne fortnepasune poudre légèreet voltigeante.

On

a

recommandé

aussi d’en faire de la collepourlesarts : ilenest résulté

un

grand inconvénient; la farine contient

une ma-

tière animale, qui attire les vers : les re^-

lieursquil’ontemployéejont

vu

leurreliûre devenirla pâture dé ces insectes enfort

peu

de temps.

Le

mauvais succès a

empêché

sans doute de publier les tentativesfaites pour enlever l’amertume à ce fruit;

du

moins

on

connoît

peu

d’expériences et de mémoires détaillés sur cet objet.

Bon

, de la société dè

Mont-

pellier , paroît être le premier qui ait pu-

blié

un

procédé , qui ne réussit pas^

au

(15)

SUR LES MARRONS d’iNDE.

7

moyen

duquel

on

fait

, dit-il , avec ce fruit une excellente nourriture pour en- graisser la volaille/son procédé est inséré

dans le

volume

de 1'académiedes Sciences, année 1720 , page i4^* L^’auteur

compare

l’amertume décefruit à celle des olivesj fait subir

aux

marrons d’Inde les niêrhëS*

opérations qu’aux olives qu'’on veut adou-

cir, parce qu’il a observé

que

lesmarrons écrasés et lavés dans beaucoup 'd’eau ne^

perdoient pas leur amertume.

Bon

ne dé- taille qu’une expérience. Je vais la rap- porter,autantpour enfaireconnoîtrel’inu- tilité>

que

pour faire voir que toutes les téntativesfaites sur ce fruit ont été infruc-' tueuses, fauté d’avoir observé sa nature

lisse etcompacte, qui ne perniet à aucun' liquide delepénétrer. . " ;: .

Brocédé

de

Bon

,

pour

enlever

V amertumd aux Màrrons

d-

Inde

d

Il fait d’abord

une

lessivé alkàliriè caiis^

tique, avec

une

partie de

ehaùx

vive, ef trois parties de cendres ordinaires-, et suffi- sante quantité d’eau,* il fait treniper péUr dant quarante - huit heures , dans cette

(16)

M

É

M

O I R jS

B

lessive, des marrons pelés et seulement coupés par quartiers .* ils se teignent d’une couleur jaunâtre, ainsi que la liqueur :

au

bout de ce temps ,il les ôte dela lessive ,et les fait tremper dans de l’eau pendant dix jours, en changeant l’eau toutes les vingt- quatre heuresj après cela, dit-il, les

mar-

rons deviennentblancsetsansamertume.

J’ai répété le procédé de Boj>r tel qu’il l’indique

j je l’ai varié, en le répétant sur des marrons réduits en pâte , et sur des marrons secs bien concassés , avec tout aussi

peu

desuccès. L’alkali fixeordinaire

^ l’alkalicaustique,•développent sur-le-champ

une

belle jcouleur orangée très-foncéej les

marrons

conservent

une

partiede cette cou- leur, et ne deviennent jamais blancs; ceux

pilés et employés en pâte, ainsi que'ceux concassés, retiennent

une

légère couleur citrine, conservent beaucoup,

d’amertume,

et l'esprit-de vin en tire une teinture amère.

Au

reste, nous verrons bientôt

que

sans

aucune

matière saline,,

on

enlève

aux

marronsd’Indetoute leur

amertume

,parle simple lavage dans l’eauj mais c’est lors*

qu’ils ont été suffisamment divisés.

Le marron

d’Inde fait partie de la col- lection

(17)

SUR UES MARRONS d’iNDE.

9

lection des végétaux nourrissants que Par- mentier a examinés : cet habile Chimiste

fait mention de la ténacité de

Pamértumé au

parenchyme de ce fruit ; il dit

même

que la difficulté de la lui enlever, a fait croire à beaucoup de personnes que cela étoit impossible;il observeen

même

temps

,

page 181 , qu'ilestcertain qu’onpeuttirer

du

marron d’Inde lapartiefarineuse qui!

rerferme, en

former

une nourrituresaine, sans

amertume

, et analogue

à

certains pai/zi.Ilindique, àlapageaiS, qu’on peut

tirer de l’amidon de cefruit , par le

même

procédé qu’il a

donné

pourobtenir celuide

la

pomme

-de-terre. J’ai reconnu

que

ce

moyen

de division estinsuffisantpour tirer tout l’amidon, etpourenlever toute l’amer-

tume au parenchyme

j ce dernier estnutri- tiffetilest àpeu-prèségal enpoids à celui

del’amidon pur. Aussi ces premières con- noissances^ toutes précieuses qu’ellessont

,

restentencore sans utilité , faute d’avoir examiné suffisamment la nature

du marron

d’Inde , celle des substances étrangères à matière farineuse , et les

moments où

ces différentes substances se séparent*

(18)

io

M

É

M

b i K is

Nature

du Marron dinde»

L

E

marron

d’Inde

, séparédeson écorce, coupé récent

, présente

un

corpsplein^ lisse

comme du

verre et

du

crinyil ne se laisse point pénétrer, ni par

Feau

, ni parlaplû- part des agents chimiques j les parties

mal

divisées, grosses seulement

comme

laving- tièmepartied’un grain deblé

, ne sontpoint pénétrées, après

un

long séjour dans l’eau

,

ni dans l’esprit-de-vin , ni dans l’alkali fixe i elles conservent presque toute leur amertume. C’est faute d’avoir faitcette ob- servation, qu’on n^estpointparvenu à en- leverl’amertume au

parenchyme

dece fruit.

Nous

verrons que lorsqu’il est divisé suffi-

samment

, l’eau seule envient à boutdans vingt-quatre heures.

^ Il semble

que

la natureait pris plaisir à réunir dans ce fruit des substances directe-

ment

opposées par leur saveur et leurs propriétés. Il contient d’abord

une

matière sucrée très-abondante , et

une

substance extractive d’une

amertume

insupportable, ensuite

une

très - petite quantité d’huile

(19)

SUR tES MARRONS d’iNDE

11

douce

, sans odeurparticulière, qui se

ma-

nifeste de

deux

manièresdifférentes,etqui devient rance presqu’en même-rtempsqu’elle se sépare de la matière farineuse ; deplus

,

pne

gomme-résine fort abondante , singu- lière par sa nature , différente de toutes celles qu’on connoît ; ce qui tient lieu de

gomme

dans cette substance, est

une

nia- tière animale de

même

nature que la

ma-

tière glutineuse de la farine de froment , excepté qu’elle n’est point élastique j celle- ci est très-friable , la partie résineuse est

une

résine ordinairej elleestd’une couleur jaune,plusbellequelagomme-gutte:enfin

,

l’amidonestle

parenchyme

pulpeux.

Telles sont les différentes substances que

j’aiséparées

du marron

d’Inde : ce sont les

deux

dernières qu’il faut se procurer abso- lument sans mélange des autres , sur-tout de lapartie extractive; elle est d’une telle

amertume

, qu’elle

communique

cette qua-

lité au pain, s’ilen reste seulement

un

de- mi-grain par once defarine. Il n’en estpas de

même

de la matière animale , elle ne

donne

aucun mauvaisgoût au pain ; ellese sépare

mieux que

la substance amère pen- dant le lavage

, quoiqu’il enreste

une

cer-

(20)

13

Mémoire

taine quantité dansla farine bienpréparée.

Mes

expériences m’ont conduit à découvrir

trois procédés pour préparer la farine de marrons d’Inde, dont

deux

sont simples , d’une exécution facile , et à la portée des personnes les

moins

habituées

aux

mani- pulations dece genre.

Le

troisième , estpu- renmnt chimiquej jene l’offre pas

non

plus

comme un

procédé à suivre^maisil

m’a

été fort utile pour connoîtrelanature des sub- stances contenues dans le

marron

, il est

bon

de le consignerici.

Le marron

d’Indecontient donc cinqsoi' tes de substances différentes

que

je viens de désigner. Je distribuerai ce

Mémoire

en autant d’articles , afin de

mieux

faire connoître la nature et l’ordre dans le-

quel ces produits se présentent. l<es

deux

procédés qu’on peut suivre pour se procu- rer facilement la meilleure farine possible de ce fruit,

ne

diffèrent l’un de l’autre, qu’en ce

que

par le premieron emploie les

marrons frais

ou

récents, et par le second

on

en fait usage après les avoir fait sécher entièrementpour pouvoir lesconserver au- tantqu’on veut. Jepréviens encorequepar

Lun

et par l’autre procédé, je ne fais point;

(21)

SUR LES MARRONS

b’iNDE. l3 la séparation de l’amidon d’avec le paren-

chyme

pulpeux , parée qu^’elle m’a paru

inutile , et qu’il yauroit trop de substance nutritive à perdre j Je

me

servirai toujours

du mot

farinej pour exprimer collective-

ment

le mélange de ces

deux

substances.

Si les circonstances

me

l’eussent permis , j’aurois

recommencé

plusieurs des expérien- ces pourindiquer avec précision lepoidsde chacun des produits par chaque livre de marrons d’Inde;Jen’aiemployécette exac- titude que pour la farine qui étoitmonob-

jet.

Avant

d’entrer enmatière , il convient dedire

un mot

sur les marrons , sur leur choix^sur lamanière delesconserver,etc.

Choix

, récolte, et conservation des

Marrons

d’Inde.

Les

marrons d’Inde parviennent à leur maturitévers la lindeSeptembrejilnesont pas

mûrs

tousensemble, on peutlesramas- ser à mesure qu^ils tombent.

Beaucoup

de marrons vieux , tombés et mouillés à terre sous les feuilles ^ éprouvent une altération qui fait exuder au travers de l’écorce de

la gomme-résine jamère semblable à de la

(22)

l4

MsMOZItX

glue, etqui s’attache de

même aux

mains

j

elle est de la nature de celle qu’on voit

au

printempssedétacherdesbourgeons del’ar-r

bre,au

moment où

lesfeuilles sontprêtes à se développer.

On

doitrejeter cesmarrons ,

la chair est déjà altérée d’une manière sen*

sible

, quoiqu’elle soit quelquefois bien blanche j ils ne fournissent qu’une farine bise, qui prend des couleurs rougeâtre et purpurinependant la préparation, etquise réunit avec la plus grande facilité.

On

doit rejeterégalementceux quisontviciésd’une manière quelconque.

Lorsque les marrons sontparvenusà leur maturité , il seroit difficile d’employer de

suite tous ceux qu’on pourroitramasser j il

convientdelesmettre à mesure dans

un

en.

droit sec et

chaud

, afin qu’ils éprouvent

un

certain degré de dessiccation : cela est

absolument nécessaire , tant pour les con- server , que pour pouvoir les écorcer plus facilement ,

comme

nousledirons.

On

peut lesétendre surleplancher d’ungrenierbien aéré,

le soleilpeutavoir accès, et lesre-r

muer

de temps en temps, ôter avec soin ceux qui semoisissent,parce qu’ils en font gâter d’autres.

Mais

si l’on en ramassoit

(23)

SUR LES MARRONS d’iWDE.

i5 beaucoup,

on

conçoitl’utilitédemultiplier les surfaces

du

local.

Dans

ce cas ,

on

fait construire

un

grand tabarinage en tringles

de bois ,

comme

ceux qui servent à faire éclore des vers à soie, mais sans tablettes ;

on

espace ces tringles à environhuit àneuf pouces, les unes au-dessus des autres

j elles eervent àsupporter

, parles

deux

bouts, des

clisses d’osiers à rebords et à claire-voies

,

dans lesquelles

on met

les marrons qu’on veut faire sécher et conserver.

On

observe de n’en mettrequ'’unepetiteépaisseurdans chaque clisse j par ce

moyen

on multiplie

beaucoup

la surface

du

local,

on

accélère ladessication, et

on

prévient la moisissure des marrons, ce à quoi ils sont fort sujets.

Ilfaut avoirfaitl’amasdesmarronsavant les pluiesdel’arrière-saison;passé cetemps, ceuxqui séjournent sur la terre

humide

et couverte de feuillesmouillées , crèvent de plétore , germent, semoisissent et sepour- rissent promptement. Lorsqu’ils ont con- tractéquelqu’altération,

même

insensible , parces

moyens

, la farine n’est jamais bien blanche , et elleestsujette àdevenirrance.

Il est

même

nécessaire, lorsqueles marrons sontemmagasinés,deleurfaireperdrepromp?

(24)

i6

Mémoire

teraent leur première humidité ^ soit

au

soleilJ soit à

un

courant d’air sec : si le

temps devenoit trop

humide

, il convient de placer

un

poêle dans le local afin d’ac- célérer leur dessiccation : d^’ailleurs,il faut qu’ils soient à demi-secs pour enlever leur écorce plus facilement.

On

peut employer utilementle dessus d’un four de boulanger, et

non

l’intérieur ;

du moins

sil’on en fait

usage, ce ne peut être que vingt - quatre heuresaprèsqu’on atiré le pain, sans quoi les marrons cuiroient, etne serolent bons à rien,* ce fruit

humide

se cuit à

une

cha- leur très-douce.

Séparation

de

Vécorce

du Marron

d’Inde.

L

E

marron

d’Inde , séparéde sonbrou, présente

une

écorce mince, lisse, dont la couleur a servi à désigner celle des autres substances pareilles : sous cette écorce, est

une

pellicule plus mince , rougeâtre ; et enfin l’amande ou le fruit divisé en deux lobes , au centre desquels paroît

un germe

qui doit servir à la reproduction.

Il estindispensablement nécessaire d’en- lever

(25)

SÛR

I. BS

MARRONS b’iNDE.

lever la première écorce aux marrons :

quant à la seconde,elle sesépareen grande

partie d’elle-

même

d’avec la première ; ce qui peut en resternenuit enrien à lablan- cheur de la farine ; il est inutile de s’assu- jettir àl’ôter,quoiquecelasoit facile:nous donnerons

un moyen

simple de le faire

promptement

, lorsque nous parlerons de l’emploi des marrons.

On

conçoit que dans unegrandemanutention,ceseroit

une

main*

d’œuvre impraticable, s’ilfalloit écorcerles

marrons

un

à

un

avec la pointe d’un cou- teau, sur-toutdansl’étatdefraîcheur

le

marron

estplein et l’écorce adhérente. Mais lorsque lesmarronssont àdemi-séchés,l’a-

mande

a pris beaucoup de retraite et

non

l’écorce , ce qui rend la séparation facile.

Pour

y parvenir,

on

semet sur

une

grosse tahle de cuihne j

on

prend d’une

main une

poignée de marrons , de l’autre

un

petit

marteau de bois

ou

de fer; on pose surla table les marrons

un

à

un

^ et au

moyen

d’un petit coup de marteau y

on

casse l’é- corce , l’amande se détachej

un

enfant

,

placé à côté

du

casseur , sépare à mesure

l’écorced’avec le fruit; si quelque portion reste adhérente,illadétache avecla pointe

3

(26)

î8

Mémoire

d'’un couteau ( pour l^ordinaire ellese dé- tache aisément) : il coupe le germe quiest entrelacé dans l’écorce , laquelle est plus dure et' plus épaisse danscette partiej par ces

moyens

simples^ des enfans peuvent

êtreemployés àce travail^

comme

ilslesont à casser les noix desquelles

on

veut tirer l’huile , l’opération n'’estpas plus longue ni plusdifficile.

De

tous les

moyens

quej’aitentés,je n'’en ai pas trouvé de meilleur etdéplus expédi-

tif j’ai essayé d’écraser légèrement les

marrons récents dans

un

mortier de mar- bre, et de les faire sécher ensuitedansl’es- pérance quel’écorce se détacheroitet se sé- pareroitpar levannagejmaisl’écorce suitle

mouvement

de retraite

que

prendl’amande etdevient plus adhérente. J’aiaussiéprouvé

si une légère torréfaction des marrons dans

«ne

poêle percée et

non

percée ne rempli-

roitpas

mon

objet.; le peu de chaleur

em-

ployée a suffi pour cuireenpartie lesmar- rons dans les

deux

cas.

. Les marrons d’Inde écorcés,

comme

nous venons de le dire , sont en état d’être em- ployés à-faire de la farine; il estnécessaire de

ne

pas différerplus dehuit à dix jours,

(27)

SUR

I.BS

MARRONS DINDE.

I9

parce qu’ils contiennent beaucoup d’humi- dité^etqu’ils seconservent moinsbien dans cet état,quelorsqu^’ilssont enveloppés dans leurs écorces. Si les circonstances ne per- mettent pas de les employer sur le

champ

, il convient de les fairesécherentièrement

,

soit dans

une

étuve , soit sur le four d’un boulanger, et jamais dans l’intérieur, à moins que ce ne soit après vingt - quatre heures au moins qu’on a tiré le pain, et

que la chaleur soit devenue bien douce.

Alors on les réduit en poudre fine,

comme

nous ledirons parlasuite. Lorsque lesmar- rons sont bien séchés avec leur écorce ,

ou mondés

decetteécorce,ils peuventêtrecon- servés d’une année à Lautre et

même

plus long-tempsJonles tiendra proprement dans des sacs à blé , ou dans des tonneaux , ou dans des boîtes , à l’abri des insectes , des

rats , dessouris , de la poussière, etc. Ces

animaux

les mangent. Cependant le

peu

d’expérience que j’ai encore sur cette

ma-

tière

me

faitprésumerqu’on obtiendra

une

farineplus blanche des marrons qui n’au- rontpas été séchés completteroent, que des

autres. * . .

Voici les résultats qxi’il convient d^avoir sous les yeux.

(28)

20 M

É

M

O X n X

loo livres de marrons récents , fournis- sent i5 livres lo oncesd’écorcesy ces 84li- vres 6 onces de fruit récent se réduisent à

54

livres 9 onces5gros parladessiccation ;

on

en retire 39 à3olivresde farine.

Un

boisseaude marronsrécentsavecleurs écorces pese 18 livres.

Dans un

article à la fin de ce

Mémoire nous

dirons le parti qu’on peut tirer des écorces.

PREMIER PROCÉDÉ.

Farine

de Marrons

~d*Inde préparée avea deVesprît-devin,matière sucrée séparée de ce Fruit,

Gomme

- résine^

On

prend six livres de marrons d’Inde écorces ,

comme

nous venons de le dire , et qui sont par conséquent à moitié secsj

on

les

met

tremperdans l’eau pendant vingt- quatre heurespourles faire renfler et reve- nir à peu-près àleurétat d’humidité natu- relle : pendant cetteinfusion, il se dissout

une

petite quantité de matière extractive qui

communique

à l’eau

une

couleur rousse et

une

saveur

amère

très-considérable. Si

(29)

SUR lïS MARRONS d’inOB.

ZI l’on veutséparerl’écorce fine rougeâtrequi peut leurêtre restée, c’est le

moment

d’y parvenir

commodément. On met

à ceteffet ces marrons dans

un

torchonde toile neuve tenu par deux personnes ,

comme

si l’on

vouloitlesexprimer.

On

les fait aller et ve- nir d’un bout à l’autre du linge par des

mouvements

brusquesj le frottement qu’ils

éprouvent entr’eux et contre le linge déta.

cbe cette écorce; mais,

comme

nous l’a-

vons déjà dit,elle n’altère paslablancheur dela farine : lesmarronsainsitrempéssont augmentés environ d’une livre/ cette aug- mentation est très*indifférente et très-va- riable.

Alors

on

lespiledans

un

mortierdemarbre avec

un

pilon de bois pour les réduire en pâte, etde suite onles broyé sur

une

pierre dure avec

un

rouleau de bois , de

même

qu’on broyé le Cacao pour en faire

du

cho- colatJ avec cette différence

que

ce broye-

ment

se faità froid.Lorsqu’ilssont suffisam-

ment

broyés ,

on

les

met

àmesuredans

un

grandbocal de verre , danslequelon a mis dix livres d’esprit-de-vin à trentedegrés

j il

devient

promptement

d’une couleur jaune- orangée très-foncée :

on

faitcette infusion

(30)

22

M

É

M

O I » E

à froidf mais on l’expose au soleil ou dans

un

lieu

un

peu chaudj

on

a soind’agiter le

mélange plusieursfois dans la journée.

Au

bout de vingt-quatre heures,

on

le coule au travers d’un linge en exprimant forte-

ment.

On

remet lafarine danslebocal avec dix livres de nouvel esprit-de-vin j et

on

laisse infuser de

même

pendant vingt-quatre heu- res : l’esprit-de-vin prend encore beaucoup de couleur ;

on

le sépare

comme

lapremière fois : onréitère encore quatreinfusionssem- blablesdansdixlivres d’esprlt-de-vinchaque

fois-, oujusqu’à ce que l’esprit-de-vin n’en

tire plusaucune couleur.

On

remarque que Fesprit-de vin de latroisième etde la qua- trième infusions est d’une couleur citrine

j

celui de la cinquième est d’une couleur de paille , et enfincelui dela sixième est sans couleur : pour peu qu’ileneût , il faudroit absolument augmenter le

nombre

des infu- sions, sans quoi la fariné seroit amère.

Lorsqu’oncoule la dernière infusion, il

convient de passer de l’esprit-de-vin surla farine dans le linge à plusieurs reprises,

afin delalaver davantage.

On

metlafarine à la presse pour tirer le plus possible d’es-

(31)

SUR XES MARRONS d’iND*.

S.3 prit-de- vin : encet état la farine pèse trois livres quinze onces 5 elle retient une livre

6 oncesd’esprit-de-vin.

On

étend cette farine sur des clisses d’o«

sier garnies de papier , et on lafait sécher à l’air

j

on

en trouve, après qu’elle estbien sèche , deux livres 9 onces : elle est bien blanche et sansla moindre

amertume

j

on

la réduit enpoudrej on lapasse au travers d’un tamis de soie.

Ccttefarine, au toucher^alecraquement

ou

le

maniement

delapoudrequ’on

nomme

purgée à l’esprit-de-vin : cet effet est dûà l’acide de l’esprit-de-vin

j elle perd cette propriété si

on

la lavedans del’eau ender- nier lieu : mais cela n’est pas nécessaire^

ce craquement ne nuit en rien aux bonnes

qualités

du

pain.

A

mesure qu’onséparel’esprit-de-vlndes infusions, onleréunitdansunebouteille; il contient la matière extractive

, la résine et la matière sucrée

j nous en parlerons dans

un

instant.

Remarques.

Il est nécessaire de fairetremperlesmar- rons dans de l’eau,avant de lespileret de.

(32)

$4

MéMOznfi

les broyer, afin de lesattendrirégalement5 sans cela

on

ne parviendroit pas à lesdivi*»

ser suffisamment , la petite dessication qu’ils ont subie pourles écorcer, lesades- séchés inégalement, les parties les plus sèches ont

une

duretéélastique quinecède ni au pilon ni au rouleau ; elles se divisent

mal

etneperdentpoint toute leur

amertume

,

même

après avoir séjourné

un

mois dans

l’esprit-de-vin: cependant c’est lemenstrue

le plus con venableàextraire^des marrons , ce qu’on veut leur enlever j à plus forte raison cette grandedivision devient-elle en- coreplusnécessaire,lorsqu’on préparecette farineavecdel’èau,quia moinsd’action

que

l’esprit-de-vin sur les substances résineuses.

C’est faute d^avoir observé lanaturelisse et

compacte de ce fruitqui est

comme du

crin

ou comme du

verre

, qui ne se laisse péné- trer par

aucun

liquide pour

peu

qu’il soit

mal

divisé , qu’on n’a

pu

jusqu’ici luienle- ver entièrement son amertume. Elle est d’une telle intensité que sfil en resteseule-

ment un

demi-grain par once defarine ,le pain n’est pas mangeable. Si les marrons sontdivisésau point depasser par

un

tamis de crin

moyennement

gros ^

on

est surpris qu’après

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