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L’amidon de

pomme-de-

terre est d’un beaublanc ti’ansparent^ tirantsur lebleu

,

et

comme

jdisposé en petites écaillesy la

fi-gure de ses molécules, grosses et cristal-lines, le rend peu propre, parcette cause^ à fairede lapoudreàpoudrer. L’amidon de racine de brionneest fin ,formeune poudre voltigeante

comme

celuide lafarine de

fro-ment

J j’en aifait de lapoudre quine diffé-roit en rien, à l’usage,

du

plusbel

amidon

ordinairej cette racine est fort

commune

,

vient par-tout avec laplus grande facilité :

les racines sontfort grossesj mais elles ne rendent que six gros d’amidon par chaque

livreîil estde la plusgrande beauté.

SUR

I.ES

MARRONS

D^IN BE. 79 L’amidon paroît être une matière

univo-que

: quellequesoitlasubstancequile four-nisse, ildiffère seulement par quelques pro-priétés particulières, suivantlevégétal

em-ployé. C’est une substance singulièrej qui n’a pas encore été examinée suffisamment.

On

peutcroire , d’après l’observation queje viens derapporter, que le blanc-laiteu*)£:de

la colle d•'amidon ,

ou

de farine, est dû à une légère portion d’huile qu’ils contien-nenttous,aveclaquelleilsformentunesorte d’émulsionpendant lacuissondansl’eau de la matière amilacée j les

gommes

simples pures forment

un

mucilageou unecolle par-faitement semblable, mais qui n’a rien de laiteux, parcequ’ellesne contiennentpoint d‘’huilepourprincipeprochain.Sionnepeut manifesterde

même

cettehuileparpression dans les autresamidons,c’est qu’ilsen con-tiennent infiniment moinsquel’amidondes marrons d’Inde.

L’huile , dans les marrons d'’Inde, se trouve dans deuxétats différents :

une

par-tieest volatile, et delanature des huiles es-sentiellesJ elle s’élève à une chaleur infé-rieure àcellede l’eau bouillante:nousavons

faitremarquer que l’esprit-de-vin quiavoiî

<

8o

Mémoire

servi à préparer la farine, a passé bland et laiteux sur la fin de la distillation au bain-marie, tant il estchargédecette huile.

Au-cunehuile grasse, mêléeavec de l’esprit-de-vin , ne s’élève aveclui pendantla distilla-tion , ni surla fin j ainsi l’huile , dont l’es-prit-de-vin s’est chargé pendant l’infusion des marrons , étoit bien véritablement en dissolution,et elleestdelanaturedes huiles

essentielles, puisqu’elle a passé au bain-marieavecluipendantladistillation.L’autre partie de Phuile estde la nature des huiles grasses , indissoluble dans l’esprit-de-vin, puisqu’on, la retrouve dans lafarine prépa-réepar son

moyen.

Cette farine, ainsi

que

celle préparée à l'’eau, soumiseàlapression dans l’étau

, graisse les papiers d’une

ma-nière très-sensible.

Il

me

paroîtdémontré, d’après les obser-vationsquejeviensde rapporter, que

l’ami-don , de quelque substance qu’on le tire

,

contient essentiellement

une

petitequantité d’huile, qui n^empêchepas d’enfaire dela

poudre à poudrer,

quand

ellenes''y rencon-tre que dans

une

proportion infiniment pe-tite; mais que, lorsqu’elle s’ytrouve dans uneproportionplusgrande,

comme

elleFest dans

SUR LES MARRONS

d’i

N

DE. 8l dans l’amidon demarronsd’Inde , elle

s’op-pose à cette légèreté nécessaire. C’est faute d’avoir remarqué la cause de cet inconvé-nient^ qu’on a rejeté l’amidon de ce fruit

pourl’usage de la poudreà poudrer: après

1’avoirreconnu, j’aifaitdes recherchespour enlever cet excès d’huile; j’y suis parvenu pardes

moyens

simples et de pratique,sans changer , ni sans détruirelanaturede cette espèce d’amidon : voici lesrésultats de

mes

expériences.

Amidon

de marronsd’Inde,avecles acides minéraux.

JE

me

suis d’abord assuré quele simple lavage dans l’eau , et dans l’esprit-de-vin,

ne le dégraisse pas. J’ai mis

un

peu de cet

amidon

dans

une

fioleavecbeaucoupd’eau, et l’ai laissé en infusionpendant deux fois vingt-quatre heures : au bout de ce temps

j’ai filtréla liqueurj l’amidon, rassembléec séché,s’esttrouvétoutaussigrasqu’ill’étoit

auparavant.

J’airépétécetteexpérienceavec del’esprit-de-vin très -rectifié , qui ne l’a pas

mieux

dégraissé.

Nous

allons voir queles acides

n

Mémoire

82

et lesalkalis opèrentceteffetde lamanière

la plus complette.

J’ai mis dans trois fioles , de l’amidon grasdemarrons d’Inde, devenu fortrance :

j’ai ajouté de

Peau

dans chacune pour dé-layer la poudre; dansle premier mélange,

j’aiversé de l’acide vitriolique foible, mais très-pur; dans lesecond, de l’acide nitreux ordinaire, et dans le troisième , de l’acide

marin très-pur. Jen’aimis dans chaquefiole qu'’autant d’acide qu’il en a fallu pour les aciduler ; l’amidon estdevenu plus blanc :

lelendemain, j’ai filtréséparément ces trois

mélanges; j’ai passébeaucoupd’eau surles filtres, pour emporter tout l’acide; j’ai fait

sécher ces amidons séparément:quoique les acides fussent très-affaiblis , ils ont

néan-moins

dissous quelques atômes d’amidon : de l’alkaliversé danscesliqueurs,les afait

louchir légèrement.

J’aivu, avec plaisir,quel’amidon , dans ces troisexpériences

, avoit perdutouteson huile

, qu’il avoit conservé sa blancheur , qu’ilétoitdevenusec,etqu’ilformoitune pou-drefinevoltigeante,

comme

lameilleure

pou-dre àpoudrer.Ainsi,voilàdéjàtrois

moyens

d’enlever à l’amidon demarronsd’Inde son

SUR lES MARRONS

d’iNDE. 83 huile surabondante, qui empêchoit qu’on ne pût enfaire dela poudreàpoudrer.

Des

trois acides minéraux

, je donnerois la préférenceàl’acide marin;il estplus fa-cilede l’avoir propreà ces opérations

, que

l’acide vitriolique du

commerce

, qui

con-tienttoujoursdufer, du

plomb

,

du

souffre, etc. L’acide nitreuxdoit être encore rejeté, parce qu’il a

une

telleaction sur lamatière animale , qu’ildéveloppe sur-le-champ

une

couleur citrine; il pourroit arriver qu’en re-tirant l’amidon, on enlevâten

même

temps

un

peu deparenchyme , ce quiseroit indif-férent pourl’objet de la poudreà poudrerj mais l’amidon s’empare de lacouleur déve-loppée par hacide nitreuxj les lavages sub-séquentsnel’emportent pas.

Amidon

de marronsd’Indeyaveclesalkalis fixes,

L’alkalifixeordinaire, délayé, ou con-centré , n’a aucune action sur l’amidon de marrons d’Inde j il n’en dissout pas la plus légère portion: maisil s’empareavec laplus grande facilité de l’huilesurabondanteàcet

amidon

, sans lui

communiquer

aucun