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Premièrement parce que, comme l’énonce Le Nouveau Bescherelle, le verbe est la partie la plus importante de la phrase : c’est le noyau central de la phrase sur lequel les autres parties s’appuient ; c’est autour de ce noyau que les autres éléments de la phrase s’articulent ; c’est par rapport au verbe qu’ils marquent leurs fonctions (1984 ; p.255). Les erreurs commises dans ce domaine peuvent changer le sens d’un message. Ex. j’irai vendu, ou j’ai vendu.

Deuxièmement, parce que le nombre des verbes de la langue source pour notre population est beaucoup plus limité que celui de leur langue cible. En effet, en langue persane, il n’existe que 277 verbes simples dont entre 150 et 200 verbes s’utilisent de nos jours à l’écrit et seulement 115 s’utilisent aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, le reste faisant partie de la langue morte, alors qu’en français on compte 4160 verbes simples11 (Bateni, 1990, p. 68). Ce fait rend compliqué l'emploi des verbes français par les étudiants persans. Ainsi, pour faire leurs phrases, sans prendre compte de la subtilité sémantique qui existe entre plusieurs signifiants d’un seul signifié12, ils choisissent celui qui est le plus courant pour se faciliter la tâche.

- Ex. parmi tous les verbes : utiliser, appliquer, employer, manier, servir et user, ils choisissent souvent le verbe [utiliser].

Au lieu d’employer les verbes simples existant déjà dans la langue cible, les étudiants ont tendance à construire des verbes composés par la traduction mot à mot.

- Ex. 1 : En français : utiliser, appliquer, employer, manier, servir, user,

En persan : [faire l'utilisation/ faire l'application/ prendre au travail/ prendre au service] ;

. "./01 ) ' ،"./01 ر ،ند0 ر ،ند0 هد 4.5ا - Ex. 2 : En français : profiter, bénéficier, exploiter.

En persan : [prendre le profit/ faire exploit] ;

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- Ex. 3 : En français : Améliorer, amender, corriger, perfectionner, réformer, rénover, transformer.

En persan : [donner l'amélioration/ faire la correction/ faire un perfectionnement/ faire une rénovation/ faire une transformation] ;

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- Ex. 4: En français : Grossir, maigrir, rougir, jaunir, rajeunir, vieillir.

En persan : [devenir gros/ devenir maigre/ devenir rouge/ devenir jaune/ devenir jeune/ devenir vieux] ;

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Donc, en persan, on rencontre beaucoup de cas où il n'y a pas de verbe simple pour un signifié ; l’idée est exprimée par un composé des verbes avec des noms, des adjectifs, des

pronoms ou des prépositions. Les verbes les plus utilisés dans ce but sont : faire, être, avoir, prendre, rendre, devenir, poser, donner, arriver, manger etc.

Troisièmement, en langue persane, le genre n’existe pas, tout est neutre. Ainsi, dans le domaine du verbe, faire la correspondance entre le sujet ou le complément d’objet direct avec le verbe, là où la grammaire l’exige, est un nouveau défi pour les étudiants iraniens.

Quatrièmement, en persan, il n'y a que deux radicaux pour chaque verbe, dont l'un correspond au présent de tous les modes et l'autre au passé. En français par contre, on compte parfois trois radicaux en conjuguant un verbe à un temps et à un mode précis.

Ex. pour le présent de l'indicatif de pouvoir, il existe trois radicaux: peu- (pour : je peux, tu peux, il/elle peut), pouv- (pour : nous pouvons, vous pouvez) et peuv- (pour : ils peuvent).

Cinquièmement, parce que le verbe français comporte une variété étendue de modes et de temps qui rend son application compliquée, notamment pour les étudiants persanophone dont la langue maternelle n’en inclut pas autant. De façon générale, dans les deux langues, le temps sert à installer l'action dans la chronologie : dans le passé, dans le présent ou dans le futur, donc il porte la valeur temporelle du verbe. Le mode est en rapport étroit avec le sens du verbe ; par exemple, l'indicatif est le mode de l'affirmation et du réel, le subjonctif est le mode du doute et du possible et l'impératif comprend le mode de l'ordre. Pourtant ce sont souvent des critères syntaxiques qui régissent l'emploi de tel ou tel mode, les critères sont différents d’une langue à l’autre.

La langue persane ne possède que trois modes : l'indicatif, le subjonctif et l'impératif, alors que le français en a sept, divisés en modes personnels : l’indicatif, le subjonctif, l’impératif ou le conditionnel et en modes impersonnels : le participe, l’infinitif ou le gérondif.

Le nombre de temps, de la même façon, est plus limité en persan qu’en français : on en trouve sept en persan : le présent, l'imparfait, le passé simple, le passé composé, le plus-que- parfait et le futur simple pour le mode de l'indicatif ; le présent du subjonctif ; le présent de l'impératif. Mais, en réalité, le temps grammatical est une notion ambiguë en français, car il n'a pas la même fonction pour tous les modes grammaticaux. Les temps de l'indicatif situent le procès dans la chronologie, tandis que les temps des autres modes sont relatifs de ce point de vue et ne situent l'action que par rapport au contexte et aux verbes principaux.

Les temps de l’indicatif sont les suivants : présent, futur simple, passé simple, imparfait, passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur et futur antérieur.

Les autres modes (conditionnel, impératif, infinitif, participe) ont deux temps chacun : présent et passé.

La combinaison des temps et des modes en français donne 22 formes de verbes, alors qu’en persan nous n’en avons que sept.

De plus, quand les temps et les modes sont communs aux deux langues, ils ne s'emploient pas toujours de la même façon.

3. Pourquoi le présent de l’indicatif, le futur de l’indicatif et le présent du