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Synthèse bibliographique : les stéroïdes, cas des métabolites de la nandrolone, l’androstérone et la

I.2 S TEROÏDES DANS LE CORPS HUMAIN .1 Relation structure-activité .1 Relation structure-activité

I.2.5 Variations des concentrations en stéroïdes liées à l’exercice physique

a) Conséquences de l’exercice physique sur l’être humain

Deux types d’exercice sont à différencier et sont présentés en annexe 2.

Les conséquences physiologiques d’une pratique sportive sur le corps humain sont nombreuses 5, 33: augmentation de la fréquence et du débit cardiaque, augmentation de la pression artérielle, réduction du volume plasmatique (concentration des éléments présents dans le sang), augmentation de la ventilation, utilisation de 40 % de l’énergie utilisée pour produire de l’ATP (adénosine triphosphate, forme de stockage de l’énergie dans la cellule).

Chez la femme, des troubles des habitudes alimentaires, des perturbations du cycle menstruel et de la fertilité ont été décrits42. Des explications hormonales ont été avancées, notamment par un dérèglement de la sécrétion pulsatile de la gonadotropin-releasing hormone (GnRH) produite par l’hypothalamus, modifiant ainsi les sécrétions d’hormones hypophysaires et ovariennes.

b) Effet de l’exercice sur les concentrations en androgènes

b1) Exercice aigu anaérobie

La pratique d’un exercice anaérobie ne semble pas influencer les concentrations en androgènes chez la femme43. Ainsi, si une augmentation significative du taux de testostérone a été notée lors d’un exercice intense chez les hommes, celle-ci n’a pas été observée lors d’exercices d’intensité moindre. Chez la femme aucune variation n’a été observée 43. Une

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augmentation en testostérone a été notée chez les hommes après un effort de force basé sur des exercices de flexion-extension, ainsi qu’une augmentation en DHEAs pendant et après l’exercice44. Les quelques études45,46 consacrées aux femmes ont montré des résultats contradictoires : parfois aucune variation en DHEA plasmatique n’a été relevée45 et parfois une augmentation significative a été observée46. Ces contradictions illustrent le besoin de travaux supplémentaires en ce qui concerne l’effet d’un exercice anaérobie sur les concentrations en DHEA chez la femme afin de déterminer l’implication de l’axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien dans l’adaptation physiologique au sport.

b2) Exercice aigu aérobie

Une augmentation en stéroïdes androgènes est mise en évidence dans plusieurs études 43, 47 réalisées sur les hommes. Ainsi lors d’un exercice tel que le marathon une augmentation en DHEAs et en testostérone a été observée pour les hommes pendant et après l’exercice, les femmes présentant la même réponse uniquement pour la DHEAs 48,49. Plus récemment, il a été montré qu’après 30 min de course seize femmes postménopausées ont eu une augmentation de leurs concentrations en DHEAs dans le sérum50. L’exercice aérobie semble donc être en faveur d’une augmentation des concentrations en androgènes, et en particulier en androgènes surrénaliens (DHEA). Cependant, si une augmentation des concentrations en DHEA dans le sérum a bien été notée après 40 min sur un ergocycle chez 30 femmes de 19 à 69 ans, elle n’a pas été trouvée significative46, ce qui modère les conclusions sur l’effet d’un exercice aérobie.

b3) Exercice chronique

L’évaluation de l’entraînement sur les concentrations en androgènes chez la femme est peu décrite dans la littérature47, 50. En conditions basales, c'est-à-dire en l’absence d’exercice, il a été noté qu’un entraînement aérobie (20 mois d’entraînement à la course) provoque une diminution des concentrations plasmatiques en DHEAs aussi bien chez les hommes que chez les femmes48. De même des concentrations salivaires en testostérone et DHEA ont été observées significativement plus faibles chez des femmes handballeuses que chez des femmes sédentaires, au repos51.

Un effet de l’entraînement peut également être étudié dans des conditions d’effort physique. Chez les hommes, une différence est faite par rapport au type d’entraînement. En effet, il a été montré43 que les sportifs entraînés en endurance ont peu de variations hormonales en réponse à un exercice, tandis que ceux entraînés en force montrent un effet plus prononcé.

Les variations des concentrations plasmatiques en DHEA et DHEAs en réponse à un exercice physique chez la femme ont conduit à des résultats peu concordants 43-50. La DHEA est un marqueur de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, étant majoritairement sécrétée par les glandes surrénales. Son étude permet ainsi de déterminer l’implication de cet axe dans les modifications hormonales liées à l’exercice, et par conséquent d’attribuer l’origine de l’influence de l’activité physique.

c) Effet de l’exercice sur les concentrations en métabolites de la nandrolone

L’exercice physique est considéré depuis une dizaine d’années comme une cause possible de la présence de métabolites de nandrolone à l’état de traces dans les urines. Plusieurs études 26, 52 -56 récentes ont été réalisées à ce sujet, elles concernaient les sportifs amateurs ou professionnels, principalement de sexe masculin. La première de ces études s’intéresse à l’effet de l’exercice sur les concentrations en métabolites de la nandrolone, elle considère le cas d’un sportif et de son frère52, celui-ci ayant été ajouté aux sujets suite aux résultats positifs du premier. Les auteurs 52 ne soulignent pas d’augmentation, mais en revanche parlent d’une inversion des rapports NA/NE, NE étant majoritaire après exercice.

C’est sur 358 échantillons de footballeurs professionnels et 137 échantillons de footballeurs amateurs que les travaux de Robinson et al 53ont montré que 6 % des sportifs amateurs présentaient des traces des métabolites de la nandrolone après un match alors qu’ils étaient indétectables avant le match. Le Bizec et al 54 ont complété les recherches sur les footballeurs par l’analyse de 385 échantillons récoltés avant et après matchs. Les auteurs 54 ont noté une nette augmentation des concentrations urinaires en NA et en NE, beaucoup plus d’échantillons dépassant le seuil de détection après exercice. Ces résultats confirment les précédents travaux 26 de la même équipe ayant démontré que les concentrations urinaires en NA et NE de trois hommes étaient multipliées par trois après un match de football.

En revanche, dans le cas de travaux menés au Service Central d’Analyse55 sur 14 judokas et 15 athlètes masculins dans des conditions d’efforts physiques aérobie et anaérobie, aucune variation n’a été notée dans les concentrations urinaires de NA et NE. De même les deux types d’entraînement n’ont apporté aucune modification. Récemment l’analyse d’échantillons urinaires de 15 hockeyeurs amateurs avant et après 30 min d’exercice a conforté ces résultats56. En effet aucune augmentation des concentrations des métabolites de la nandrolone n’a été relevée. Il faut toutefois remarquer que dans cette étude, un seul échantillon dépasse la limite de détection.

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Aucune étude, à notre connaissance, n’a été effectuée sur l’effet d’un exercice physique sur les concentrations en métabolites de la nandrolone chez les femmes, objet de ce travail. I.2.6 Objectifs thérapeutiques de l’utilisation de stéroïdes

Un traitement thérapeutique à la DHEA aurait pour effet d’améliorer les paramètres de dépression, d’anxiété et de sentiment de bien-être10 et aurait une influence sur l’aspect de la peau, la densité osseuse et la libido des femmes57. Les stéroïdes androgènes sont également utilisés en complément des traitements contre le Sida58, afin d’améliorer le poids et les paramètres biologiques.

La nandrolone est, quant à elle, prescrite en traitement des troubles de la cicatrisation de la cornée.

Comme décrit dans le paragraphe consacré à l’action des stéroïdes dans la cellule, le principal effet des androgènes est d’augmenter la masse musculaire par activation de la synthèse protéique. C’est pour cette raison que les androgènes sont largement utilisés dans le dopage dans un but non thérapeutique.

I.3LE DOPAGE