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Hohberg landslide

4.6.4. Variation spatiale de l'activité

Jusqu'ici, les résultats exposés concernent unique- ment la zone de transit (zone 1), c'est-à-dire le secteur principal du glissement. Pour dénir l'organisation spatiale de l'activité, ainsi que son évolution dans le temps, des échantillons supplé-mentaires ont été récoltés dans les deux couloirs principaux qui ali-

mentent le glissement. Les pré-lèvements ont eu lieu dans trois zones distinctes: la zone 2, située dans la partie inférieure du couloir sud (au cœur même du "Schuttstrom"), la zone 3 dans la partie inférieure du couloir central et la zone 4 dans la partie supérieure de ce même couloir. Les résultats de ces analyses sont présentés dans la gure 4.22. Pour comparer l’évo- lution générale des différents secteurs, les résultats concernant le type A ont été retenus. Par ailleurs, un tableau synthétique a été établi pour représenter l'évolution des différents secteurs selon un intervalle de temps plus espacé. Il faut cependant souligner que le nombre d'échantillons n'est pas égal dans tous les secteurs ce qui peut avoir des conséquences sur la a- bilité des résultats. C'est le cas notamment des zones 2 et 4 qui ne comptent respectivement que 9 et 6 échantillons. On peut toutefois admettre que, pour une interprétation à l'échelle de la décennie, ce décit n'est pas préjudiciable. En revanche, les résultats sont

Glissement du Hohberg -

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insufsants pour étudier de manière systématique les variations d'ordre annuel.

La zone 1, décrite précédemment en détail, fait ofce ici de référence. Elle servira à déterminer quel- les étaient les inuences des couloirs amonts sur l'ac- tivité de la zone de transit.

La zone 2 révèle clairement deux états d'activité, qui caractérisent l'avant et l'après 1950. En effet, les mouvements, très faibles de 1930 à 1950, augmen- tent brutalement au début des années 1950. L'acti- vité y est ensuite très élevée, et ceci jusqu'à la n du siècle. D'après l'analyse dendrogéomorphologi- que, cette réactivation a eu lieu en 1952. Cette infor- mation est conrmée par un rapport de l'Inspection Cantonale des Forêts, daté de 1953, qui relève la pré- sence de mouvements très importants dans ce sec- teur durant les printemps 1952 et 1953 (ICF, 1953). Il

apparaît donc de manière évidente que le processus de "Schuttstrom", tel qu'on le connaît actuellement, se soit déclenché en 1952.

Les zones 3 et 4 ont une évolution assez simi- laire jusque vers 1970 avec une première phase active entre 1930 et 1945 et, après une période d'accalmie de quelques années, une intensication des mouve- ments qui débute entre 1949 et 1950. Vers 1970, la tendance semble s'inverser entre les deux zones. En effet, depuis cette date, la zone 3 montre une activité très soutenue et relativement constante jusqu'à la n du siècle tandis que la zone 4 entre plutôt dans une phase de ralentissement. Cette différence d’activité est marquée actuellement par la présence de niches d’arrachement entre ces deux zones (H. Raetzo, comm. orale).

La répartition spatiale de l'activité et son évolu- tion permet de mieux comprendre le comportement dynamique du glissement. On remarque notamment que la zone de transit est, sur l'ensemble de la période étudiée, moins active que les secteurs situés en amont. Cette caractéristique est conrmée par les mesures de déplacement qui indiquent une diminution des vitesses entre les couloirs et la zone de transit (Chap. 4.5.1). Ce ralentissement s'explique sans doute par un adoucissement de la pente qui passe de 14-15 % dans la partie inférieure des couloirs à 10-11 % au niveau de la zone de transit. On constate également que l'évolution de l'activité de la zone de transit est assez similaire à celle du couloir central, surtout entre 1920 et 1970. Par contre, cette corrélation est moins

évidente en ce qui concerne le couloir sud. En effet, ce dernier est peu ou pas actif durant toute la période 1930-1950 alors que les trois autres secteurs mon- trent des variations signicatives d'activité. De plus, la réactivation du "Schuttstrom" débute seulement en 1952 alors que les zones 1, 3 et 4 révèlent une accélération déjà en 1949-50. Ces observations sug- gèrent que l'activité de la zone de transit est davan- tage liée aux mouvements produits dans le couloir central qu'à ceux du couloir sud qui seraient plus localisés. Cette hypothèse coïncide très bien avec les résultats des mesures GPS qui indiquent que, durant la période 1995-2001, le "Schuttstrom" n'affecte que partiellement la zone de transit (Chap. 4.5.1).

4.7. A

NALYSECLIMATOLOGIQUE

4.7.1. Introduction

Un traitement basé sur les données de précipita- tions et de températures a été effectué pour déterminer les principaux paramètres climatiques susceptibles d'inuencer l'activité du glissement. Outre les données brutes de précipitations et de températures qui peuvent être utilisée individuellement, les paramètres déterminés sont les précipitations efcaces (Chap. 4.7.2), les chutes de pluie et les chutes de neige (Chap. 4.7.3).

Les données locales de précipitations et de températures ont été fournies par la station météorologique de Rotenbach du WSL, située juste en face du glissement du Hohberg sur le versant est du Schwyberg, à une altitude très proche de l'altitude moyenne du glissement du Hohberg, soit à environ 1300 m (Fig. 4.1 et 4.23). Toutefois, comme cette station n'est en fonction que depuis 1970, on a dû faire appel à d'autres stations moins récentes pour pouvoir corréler les résultats des analyses dendrogéomorphologiques. Le choix s'est porté sur les stations ISM voisines les plus en phase avec les données enregistrées au Rotenbach, c'est-à-dire celles dont les valeurs présentaient le meilleur coefcient de détermination R2 (Fig. 4.23); ont ainsi été retenues

la station de Châteaux-d'Oex pour les températures et les stations de Boltigen et Châteaux-d'Oex pour les précipitations (mesures des deux stations moyennées). Toutes les données ont ensuite été corrigées par rapport aux mesures de Rotenbach au moyen de l'équation de la courbe de régression linéaire obtenue

Rotenbach (WSL) 587800/170400 1330

Château-d'Oex (ISM, nr. 5610) 576970/147280 980

Boltigen (ISM, nr. 5370) 596150/164200 855

Mean Château-d'Oex & Boltigen - -

Daily Reference 0.51 0.54 0.56 Monthly Reference 0.79 0.79 0.83 Daily Reference 0.93 0.90 0.90 Monthly Reference 0.98 0.96 0.97 05.08.1993 01.01.1931 01.01.1931 01.01.1931 Coordinates

[m] Altitude[m.a.s.l] Beginning of

measurement PRECIPITATION TEMPERATURE Coeff. of determination (R2) 01.03.1970 01.01.1901 01.01.1901 01.01.1901 Beginning of

measurement Coeff. of determination (R 2)

Fig. 4.23 Characteristics of meteorological stations dealt within the climatological study of the Hohberg landslide. In grey: selec-

ted stations for the corresponding parameter.

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- Chapitre 4

par confrontation des valeurs. La correction a été effectuée indépendamment sur deux séries de données avec d'un côté les valeurs mensuelles, utilisées pour les corrélations d'ordre mensuel ou annuel, et d'un autre côté les valeurs journalières, beaucoup moins précises mais qui permettent d'étudier les variations d'ordre journalier et d'estimer la part des précipitations tombées sous forme de neige ou de pluie.