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Map of phenomenaHohberg landslide

4.4.1. Carte des points d'eau

Une carte au 1:10'000 relevant les écoulements de surface, les sources, les captages et les zones humi- des, a été établie en collaboration avec P. Tullen du GEOLEP de l'EPFL (Ann. 5). La cartographie s'est concentrée uniquement sur le secteur Hohberg, c'est- à-dire aux limites du bassin versant hydrographique. Il n'est donc pas exclu que le système puisse être inuencé par des apports externes.

Dans la partie supérieure du versant, les exutoires sont très nombreux et surtout au sud, près du contact des Préalpes Médianes. Ils sont concentrés le plus souvent dans les éboulis des pentes du Hohmattli, soit au niveau d'une rupture de pente (secteur Leng- moos) où la couverture quaternaire est réduite, soit au contact avec le matériel de glissement (secteur Guglera; Ann. 4). Dans le secteur du Col, une dou- zaine de sources apparaissent en bordure du matériel de glissement et les zones humides abondent au sein de ces dépôts riches en argiles et en silts. Toute la partie nord du secteur Hohberg, située en zone de Flysch du Gurnigel, est caractérisée par une faible densité d'exutoires et très peu d'humidité. Les résur- gences sont localisées dans le secteur Udrischa, au niveau d'une importante rupture de pente, et

Glissement du Hohberg -

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dans le secteur Metzgera au contact avec les dépôts de matériel de glissement. Elles sont matérialisées par des captages qui, malgré leur nombre restreint, révèlent des débits parfois importants. La partie inférieure du versant, bien que composée essentiel- lement de matériel de glissement, est peu humide. Cette particularité s'explique par la présence de nom- breux captages communaux et par divers travaux de drainages superciels, entrepris vraisemblablement lors de la construction du lotissement de Gerenda- cherli et de Rohr.

4.4.2. Perméabilité

La perméabilité primaire du Flysch du Gurnigel, de la zone de Mélange ou des Préalpes Médianes est généralement très faible. Par contre, ces formations sont sujettes à une perméabilité secondaire induite par des phénomènes de fracturation et parfois de karstication qui peuvent être à l'origine d'écoule- ments souterrains importants. De plus, un phénomène de décompression postglaciaire et d'altération peut engendrer une augmentation de la perméabilité dans les niveaux épidermiques (de quelques mètres) du substrat rocheux et y abriter un aquifère (EPFL, 2002;

TULLEN, 2002).

Les dépôts quaternaires montrent une grande variabilité spatiale de la granulométrie qui implique une répartition hétérogène des perméabilités. Cette hétérogénéité a été mise en évidence par des essais de perméabilité in situ (essais Porchet) et par des sonda- ges géophysiques au RMT. D'une manière très syn- thétique à l'échelle du versant, on peut considérer la masse active comme imperméable (selon la classi- cation de MUSY & SOUTTER, 1991) avec des valeurs

de conductivité hydraulique (K) variant entre 10-6 et

10-8 m/s. Les autres secteurs, le plus souvent carac-

térisés par des dépôts de pente sablo-limoneux ou des éboulis, peuvent être dénis comme semi-perméa- bles (K >10-6). Le remplissage de vallée est, quant

à lui, composé de divers dépôts gravitaires compara- bles au matériel de glissement mais également d'allu- vions aquifères. Les essais de pompage dans le forage B99.02 ont révélé une valeur de conductivité hydrau- lique de l'ordre de 10-5 m/s (selon Jacob) à 10-6 m/s

(essai Lefranc) pour ces alluvions, ce qui les qualie de semi-perméables.

Les mesures RMT (Chap. 4.3.2) ont permis de mettre en évidence deux zones de recharge préféren- tielle, l'une dans le secteur Lengmoos et l'autre dans le secteur Udrischa-Aettenberg, susceptibles d'alimen-

ter le glissement en eaux souterraines. Les données ont été traitées par le GEOLEP an de modéliser l'or- ganisation de la répartition des perméabilités en sur- face et en profondeur. Les principaux résultats sont présentés dans l'annexe 6 avec les cartes de résistivité apparente et de phase, à différentes fréquences, et une série de prols de résistivité effectués dans le secteur Lengmoos. Dans le secteur Udrischa-Aettenberg, la partie supérieure montre un milieu relativement con- ducteur proche de la surface et des terrains plus résistants en profondeur, représentant vraisemblable- ment la couverture quaternaire (dépôts de pente) et le substrat rocheux ("Thanétien" du Gurnigel). Ce ysch dominé par les grès est très fracturé localement

(RAETZO-BRÜLHART, 1997) ce qui lui confère un pou-

voir drainant important. Ceci est conrmé par la pré- sence d'exutoires, aux débits parfois importants, au niveau de la rupture de pente d'Udrischa et dans le secteur Metzgera en bordure du glissement (Ann. 4). La région entre Udrischli et Udrischa est représentée exclusivement par des terrains conducteurs, quasi- ment imperméables, correspondant le plus souvent à du matériel de glissement. Les résultats obtenus dans le secteur Lengmoos révèlent deux zones distinctes avec une évolution inversée des résistivités en pro- fondeur. Les pentes escarpées du Hohmattli montrent un contraste net entre une couche supercielle rela- tivement conductrice et un milieu sous-jacent beau- coup plus résistant. Ce contraste traduit sans doute le contact entre la couverture quaternaire et la substrat rocheux, représenté ici par les formations des Préal- pes Médianes et le Flysch du Gurnigel dans la partie inférieure. La complexité stratigraphique et structu- rale de ces unités à cet endroit permet difcilement d'évaluer la perméabilité du milieu et son inuence sur les apports en eaux souterraines dans le glisse- ment. Il semble toutefois que l'essentiel des écoule- ments développés au sein de cette unité soit drainé, parallèlement au plongement axial, vers le fond de la vallée du Schwarzsee. Cette hypothèse est soutenue par la présence de sources karstiques très importantes en fond de vallée tandis qu'elles sont absentes dans la région du Hohberg. Le grand replat de Lengmoos est caractérisé en surface et en subsurface par des terrains assez résistants, correspondant à des dépôts quaternaires grossiers issus d'anciens phénomènes de chutes et d'éboulements. Les prols C, D et E mon- trent clairement cette zone supercielle de quelques mètres d'épaisseur qui surmonte des terrains moins résistants. Cette zone est propice à l'inltration et au développement d'écoulements hypodermiques en direction du glissement. Plus en profondeur, une dif- férence évidente apparaît entre les prols C et D et

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- Chapitre 4

le prol E avec un milieu conducteur dans le premier cas et un milieu résistant dans le second. Le milieu conducteur correspond soit à des dépôts quaternaires ns soit à des pélites de la zone de Mélange tandis que le milieu résistant traduit la présence d'une len- tille ou d'un olistholite plus compétent, probablement de Flysch du Gurnigel. Il n'est pas exclu que cette lentille contribue à alimenter le glissement par des écoulements de fractures.