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VillarbeneyPra Bon

5.1.4. Hydrologie et hydrogéologie

Au cours du printemps 1999, une carte des points d'eau a été établie, caractérisant le bassin ver- sant hydrographique du glissement de Villarbeney (Ann. 16). En tout 41 exutoires ont été recensés, dont 36 sources et 5 captages. La majorité des sources sont situées dans la partie supérieure et intermédiaire du secteur d'étude, entre Biffé Dessus et Les Baumes (Fig. 5.1). Une partie d'entre elles apparaissent au sein des éboulis ou du matériel de glissement mais la plupart surgissent, par effet de débordement, juste au

contact avec le matériel de glissement très peu per- méable. La partie inférieure du secteur cartographié est, quant à elle, marquée par une faible densité de sources et très peu d'humidité. Ce relatif assèche- ment résulte sans doute de l'activité d'anciennes tran- chées drainantes et de la mise en place de plusieurs captages.

Analyses physiques et chimiques des exutoires

Lors du levé cartographique, des mesures de débit, de conductivité et de température ont été réalisées simultanément à chaque exutoire. Des mesures systé- matiques de conductivité ont également été entrepri- ses le long des principaux cours d'eau an de déceler d'éventuelles inltrations ou exltrations. Ce procédé a permis de mettre en évidence une source fortement minéralisée (source n°24) qui alimente directement un ruisseau dans le secteur du Rojé (Ann. 16). Suite

Na K Mg Ca SO4 Cl HCO3 0.001 0.01 0.1 1 10 100 C on ce nt ra tio n (m eq /l)

Villarbeney: LOW WATER (19.10.00)

Legend:

other spings 22 24

Fig. 5.3 Hydrochemical characterization of Villarbeney main

outlets in Schoeller diagram.

300 350 400 450 500 550

Tot. salinity

[mg/l] 0 4 8 12

M

g

7 4 3 1 2 46 13 14 39 41 42 28 29 31 2216 [m g/ l]

Fig. 5.4 Hydrochemical analyses of main outlets of the Villar-

beney landslide, sampled at low water regime (19.10.2000): relationship between Mg and SO4 concentrations and the total salinity. 300 350 400 450 500 550

Tot. salinity

[mg/l] 0 20 40 60

SO

4 7 4 3 1 2 46 13 14 39 41 42 28 29 31 2216 [m g/ l] Autres sites -

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à cela, les exutoires les plus importants, en terme de débit, ont été sélectionnés pour une analyse chimi- que des ions majeurs (Fig. 5.2); la campagne d'échan- tillonnage a eu lieu en octobre 2000, en période d'étiage. Une campagne supplémentaire en régime de hautes eaux était également prévue mais, faute de temps, n'a pu se réaliser.

La abilité des analyses a été contrôlée à l'aide du calcul de la balance ionique qui a révélé un résultat favorable pour l'ensemble des exutoires échantillon- nés, à savoir des valeurs inférieures à 5 % (Fig. 5.2). Globalement, les analyses font clairement ressortir un caractère bicarbonaté calcique, typique d'écoule- ments en milieu calcaire. Seuls deux exutoires se distinguent très nettement des autres d'un point de vue hydrochimique: la source 24, dont la très forte teneur en calcium et en sulfate indique un transit au travers de roches gypseuses (probablement une len- tille du Mélange Infrapréalpin Frontal; Fig. 5.2, 5.3 et Ann. 16), et le captage 22 qui présente une concentra- tion élevée en chlorures, résultant probablement du déversement de substances agricoles (engrais ou pes- ticides). Néanmoins, en observant plus nement les propriétés chimiques des eaux échantillonnées, des variations apparaissent également sur les autres exutoires du bassin versant. Deux exemples qui met- tent en relation les teneurs en sulfates et en magné- sium avec la salinité totale illustrent ces variations (Fig. 5.4). Bien que la répartition des valeurs ne per-

mette pas de déterminer des familles hydrochimiques distinctes, il est possible d'établir un lien entre dif- férents exutoires. On relève notamment une analogie entre les sources 1, 2, 14, 28, 39 et 41 riches en magnésium et en sulfates et les exutoires 3, 4, 7, 13, 16 et 22 qui, à l'inverse, en sont appauvris (Ann. 16). Le premier groupe est représenté exclusivement par des sources émergeant au sein des éboulis, disposés le long des pentes entre Biffé Dessous et Gros Commun (Fig. 5.1). En revanche, le deuxième groupe est plus disséminé avec trois exutoires au niveau des niches d'arrachement du secteur Rojé (3 4 et 7) et trois autres au cœur du matériel de glissement, dont deux loca- lisés dans la partie frontale (16 et 22). Etant donné la distance qui les sépare, un lien direct entre ces exu- toires suppose un système d'écoulement franchement souterrain situé en dessous de la masse en glissement.

0 10 20 30 40 50 60 D iff. [%] Conductivity Temperature 1 2 3 4 7 10 13 14 39 28 41 Gros Commun Gros Rosé Rojé

Bifé Dessous Outlet n°

data source: ACKERMANN (1980)

Fig. 5.5 Conductivity and temperature variability of main

outlets of the Villarbeney slope, corresponding to the differ- ence (in %) between the highest and lowest values measured in 1980. For outlets location, see annexe 16.

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- Chapitre 5

Mais vu la complexité tectonique locale et surtout la grande variation lithologique, ce lien est peu proba- ble car les eaux auraient subi des changements chimi- ques signicatifs au cours de leur trajet. Par ailleurs, comme seule une campagne de terrain a été effec- tuée, la variabilité des propriétés physico-chimiques de chaque exutoire n'a pas été observée et, par consé- quent, il est difcile de se prononcer sur le temps de séjour et le type d'écoulement. Pour pallier cela, les propriétés de certaines sources ont été corrélées avec des analyses entreprises par ACKERMANN (1980)

20 ans auparavant (Ann. 17 et 18). Cette approche a permis d'évaluer les variations hydrochimiques appa- raissant entre les régimes de basses et hautes eaux (Fig. 5.5). Les résultats, établis sur la base des valeurs de conductivité et de température, démontrent que seules deux sources peuvent être considérées comme stables, donc potentiellement issues d'écoulements souterrains. Il s'agit des sources 4 et 7 dont les varia- tions de conductivité et de température n'excèdent pas les 10 % entre basses et hautes eaux. En revan- che, la source 13 est très variable, indiquant plutôt un écoulement de type hypodermique. Il est donc dif- cile d'avancer une hypothèse quant à l'existence d'un lien entre les exutoires du deuxième groupe (3, 4, 7, 13, 16 et 22), d'autant plus qu'il n'a pas été possible d'étudier la variabilité des eaux des captages 16 et 22.

En tout, une cinquantaine de points ont été implantés sur l'ensemble du glissement mais, par souci de lisi- bilité, seuls 12 ont été retenus dans cette étude. Les mesures des déplacements, effectuées à l'aide de la méthode de triangulation et de polygones, ont été réa- lisées entre juillet 1977 et août 1980 au rythme d'une campagne par année. Toutefois, quelques points ont fait l'objet d'une mesure supplémentaire en automne 1978 lors d'une campagne intermédiaire (Ann. 19). Sur l'ensemble des campagnes, aucune série de mesu- res n'a été soumise à un calcul d'erreur permettant d'évaluer la précision des résultats. Cependant, les intervalles de mesures sont sufsamment espacés et les vitesses sufsamment élevées pour accepter les valeurs sans avoir connaissance des imprécisions. Les résultats, illustrés par une série de trois cartes des vitesses, représentent l'évolution spatiale et tem- porelle de l'activité du glissement selon un intervalle de mesure annuel (Fig. 5.6).

Evolution spatiale

Le couloir nord est caractérisé dans sa partie supérieure par des vitesses relativement faibles (points 203 et 205). Ces dernières augmentent ensuite vers l'aval pour atteindre leur paroxysme au niveau de la zone de transit où le glissement se resserre for- tement (points P1.2, P2.3 et 211). A l'amorce de la zone frontale, les vitesses diminuent drastiquement suite à l'étalement du glissement (points 1212, 1214 et P3.1). Ce ralentissement n'est par contre pas con- servé jusqu'au pied du glissement car, face à une légère augmentation de la déclivité de la pente, la zone intermédiaire du front de glissement subit une ré-accélération (points 1205, 1216 et QS12). A l'approche du pied de glissement, les vitesses vont ensuite décroître rapidement, du moins en ce qui concerne la partie nord (points 501, 503 et 504), car, au niveau de la langue sud, le ralentissement est beaucoup moins marqué (point 72). Cette variation latérale d'activité est sans doute occasionnée par le fait que la partie nord est inuencée uniquement par le couloir nord alors que la langue sud est alimentée à la fois par le couloir nord et sud (Fig. 5.1). En revanche, très peu de données permettent d'évaluer l'activité du couloir sud si ce n'est un point de mesure situé à la sortie de la zone de transit (point 1206). Comparativement à l'ensemble du glissement, les vitesses enregistrées dans ce secteur sont moyennes, mais il est légitime de supposer que plus en amont, au niveau du resserrement de la zone de transit, les vitesses soient plus importantes.