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CHAPITRE 2. MÉTHODOLOGIE

2.4 Variable indépendante :

Programme de réadaptation : Tous les participants du groupe expérimental ont pris part à un programme de réadaptation. Le but du programme était de corriger les déficits observés par le physiothérapeute lors de l’évaluation clinique initiale. Le programme incluait des composantes obligatoires pour tous les participants et une composante facultative. Les composantes obligatoires incluaient de l’entrainement au mouvement, du renforcement musculaire et de l’éducation aux participants. Les autres composantes du programme de réadaptation, soit la thérapie manuelle et les étirements musculaires ou capsuloligamentaires, étaient offertes lorsque jugées nécessaires par le physiothérapeute traitant, en se fiant à ses observations cliniques et aux données normatives. Le programme de réadaptation incluait 10 traitements en physiothérapie répartis sur 6 semaines, avec la recommandation (non contraignante) de trois visites la première semaine, deux visites par semaine lors des deux suivantes et une visite par semaine lors des trois dernières semaines. Tous les participants ont également reçu un programme d’exercices à domicile. Le programme d’exercices était similaire à d’autres programmes décrits dans des études précédentes[116, 128]. Les trois physiothérapeutes traitant de l’étude ont pris part à une séance de formation de 90 minutes expliquant le programme en détail.

Entrainement au mouvement : Afin de rééduquer les déficits de mouvements, des exercices dont le but était de promouvoir un contrôle optimal ont été effectués. Le contrôle optimal se définit comme étant la capacité de bouger la scapula et l’humérus de façon à maximiser la centralisation de la tête humérale au niveau de la glène scapulaire. Au début, une brève explication de la biomécanique « normale » a été fournie afin de permettre aux participants d’auto-évaluer leur performance lors de l’élévation active ou passive de leur membre supérieur. Afin d’augmenter la difficulté, une augmentation graduelle de l’amplitude articulaire, de la vitesse de mouvements, de

la résistance et une diminution de la rétroaction a permis la progression. La correction de mouvement s’est faite à l’aide de rétroaction extrinsèque. Il a été démontré que l’utilisation de rétraction favorise l’apprentissage moteur [22, 129]. Trois types de rétroaction ont été utilisés dans cette étude, la rétroaction visuelle, verbale et tactile. Dans le contexte de l’étude, les exercices ont été progressés selon six niveaux de difficulté (voir annexe B). Une progression vers des exercices fonctionnels était effectuée lorsqu’un contrôle adéquat lors de mouvement simple (élévation dans un plan) était atteint. Finalement, des exercices ciblant le contrôle moteur dans les activités sportives ou de travail ont été exécutés avec les patients les plus performants.

Renforcement musculaire : Il y avait deux groupes musculaires ciblés : 1) les muscles GH et 2) le muscles scapulothoraciques. Le programme de renforcement pour les muscles GH a été exécuté à l’aide de tubes élastiques. La progression s’est faite selon la capacité des participants; lorsque les patients pouvaient faire trois séries de 20 répétitions sans fatigue et/ou douleur, ils migraient vers une résistance plus élevée et éventuellement vers des exercices plus difficiles. Il y a eu trois phases d’exercices GH, bien que les exercices d’une phase à l’autre pouvaient se chevaucher selon l’évaluation du physiothérapeute traitant (voir annexe C). La première phase était un renforcement en position neutre de l’humérus afin d’activer les muscles de la coiffe qui permettent de centrer la tête humérale. La deuxième phase était un renforcement des muscles de la coiffe alors que le membre supérieur était en élévation. La troisième phase incorporait des exercices qui incluaient des mouvements du tronc et travaillaient l’endurance des muscles ciblés. Le programme scapulothoracique s’est surtout attardé au renforcement et au contrôle des muscles de la ceinture scapulaire, particulièrement le dentelé antérieur, et les composantes du trapèze. Ces derniers muscles ont reçu davantage de considération puisqu’ils ont la capacité de faire de la rotation latérale scapulaire (dentelé antérieur et trapèze supérieur) et de la bascule postérieur scapulaire (dentelé antérieur et trapèze moyen/inférieur) tout en prévenant l’élévation de la ceinture scapulaire (trapèze inférieur).

Thérapie Manuelle et étirements : Une liste préétablie de techniques admises a été donnée aux physiothérapeutes traitants (voir annexe D). Ces techniques étaient utilisées à la discrétion du physiothérapeute et touchaient l’articulation GH et la région « cervicothoracoscapulaire ». À la région GH, les traitements se concentraient avant tout sur la capsule postéro-inférieure. À la région thoracique, la priorité était donnée à l’extension thoracique et à l’étirement du muscle petit

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pectoral. De plus, les manipulations thoraciques étaient fortement recommandées chez les sujets qui répondaient aux critères de la prédiction clinique décrits par Mintken et al.[130]. Ces critères sont : 1) une amplitude de flexion non-douloureuse inférieure à 127°, 2) moins de 53° de rotation interne à 90° d’élévation, 3) test de Neer négatif, 4) pas de prise de médicament associée à la douleur et 5) symptômes à moins de 90° d’élévation du membre supérieur Puisque les traitements étaient d’une durée de 30 à 45 minutes et que l’emphase était dirigée vers l’entrainement au mouvement, la thérapie manuelle a été limitée à un maximum de 10 minutes par session.

Éducation aux patients : Les participants ont reçu des explications concernant la mécanique corporelle et les bienfaits d’une posture adéquate. De plus, les participants ont reçu des suggestions concernant l’approche de situations dans le but de diminuer les mouvements où l’articulation GH se retrouve en position d’abutement, donc diminuer les positions où l’épaule est en élévation à plus de 70°.