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Évolution de la DAH suivant l’intervention centrée sur l’entrainement au mouvement

CHAPITRE 2. MÉTHODOLOGIE

4.3 Évolution de la DAH suivant l’intervention centrée sur l’entrainement au mouvement

Dans le cadre de cette étude, la DAH des participants ayant pris part à l’intervention a évolué de façons différentes de la DAH des sujets asymptomatiques. En effet, la DAH a augmenté significativement chez les participants souffrant de tendinopathie alors qu’elle est restée inchangée chez le groupe témoin. Par le passé, d’autres études ont démontré une augmentation significative de la DAH suivant une intervention. En effet, Maenhout et

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al.[138] ont démontré une augmentation de la DAH à la suite d'un programme d’étirement chez des participants ne présentant pas de douleur, mais présentant des déficits en rotation interne glénohumérale. Dans la même veine, Luque-Suarez et al.[139] ont démontré une tendance à une augmentation de la DAH pendant l’application de « kinésiotaping » chez des sujets sains. Dans le cadre de notre étude, bien que cette différence n’était pas statistiquement significative, il est intéressant de noter que la DAH était plus grande chez les participants après l’intervention que la DAH observée chez le groupe témoin. Une telle observation pourrait s’expliquer hypothétiquement par une adaptation effectuée afin de « normaliser » le ratio du tendon dans l’espace sous-acromial. En effet, Michener et al.[140] ont démontré que le tendon occupait une proportion plus importante de l’espace sous-acromial chez les personnes souffrant de tendinopathie. Cette hypothèse se défend par les observations de Maenhout et al.[141] démontrant que les athlètes asymptomatiques de sports « overhead », donc des sports pratiqués avec les mains au-dessus des épaules, possèdent un tendon plus épais et une DAH plus grande de leur côté dominant que leur côté non dominant. Dans une étude ultérieure, il pourrait être intéressant de vérifier cette hypothèse en mesurant simultanément la DAH et l’épaisseur du tendon des muscles de la coiffe.

Comme mentionné plus tôt, la DAH a augmenté de façon significative chez les participants souffrant de tendinopathie ayant pris part à l’intervention axée sur l’entrainement au mouvement. Toutefois, parmi tous les participants, un sous-groupe présentant une DAH initialement plus petite à 45° d’élévation a progressé significativement plus que les participants qui présentaient une valeur de la DAH se situant à l’intérieur ou au-dessus de l’intervalle de confiance à 95 % des sujets asymptomatiques. Lors de la revue des facteurs menant à la tendinopathie, plusieurs causes sont avancées; il est donc probable que seule une fraction des sujets souffrant de tendinopathie présente réellement un problème relativement à leur DAH. Dans ce contexte, il semble assez intuitif que les participants du sous-groupe présentant un déficit initial de la DAH (groupe DAHinf) aient une augmentation de l’amplitude de la DAH, alors que ceux qui ne présentent pas de déficits (DAHmoy) restent stables; c’est ce qui a été observé dans la présente étude.

Certains pourraient avancés que les participants qui étaient plus éloignés de la moyenne, en l’occurrence le sous-groupe DAHinf, a simplement progressé davantage que le sous-groupe

DAHmoy suite au phénomène de la régression vers la moyenne. Toutefois, puisque deux mesures de la DAH ont eu lieu avant l’intervention, il est possible d’observer que les changements de la DAH surviennent suite à l’intervention et non pas lors de la seconde mesure qui a eu lieu une semaine après la première évaluation, mais avant le début de l’intervention. Suite à ces observations, il semble inadéquat d’attribué au phénomène de régression vers la moyenne la responsabilité des changements observés au niveau de la DAH. 4.3.1 Changement de la DAH vs amélioration clinique

Tel que mentionné précédemment, le groupe DAHinf a présenté une augmentation significative de la DAH, alors que le groupe DAHmoy est resté stable. Toutefois, le sous- groupe DAHinf, ne présente pas davantage d’amélioration des niveaux de douleur et d’incapacité que le sous-groupe DAHmoy à la suite de l’intervention. Lorsque l’on considère les niveaux de douleur et les limitations fonctionnelles, les deux sous-groupes ont présenté une amélioration statistiquement significative de leur condition. L’étude préliminaire effectuée par Desmeules et al.[94] a démontré une corrélation significative entre des changements à la DAH et des changements au score du WORC. Toutefois, puisque le sous- groupe DAHmoy présente une amélioration significative des niveaux de douleur et incapacités sans changement à la DAH, il ne nous est pas possible de corroborer les observations de Desmeules et al.. Dans le même sens, l’étude de Timmons et al.[147] n’a pas établi de lien entre la DAH et les symptômes de douleur. Dans cette étude, les participants souffrant de tendinopathie éprouvaient plus de douleur lors du test « empty can » que lors du test « full can ». Toutefois, il n’y avait pas de différence significative dans l’amplitude de la DAH lors de l’exécution de ces tests. Les résultats de ce mémoire et ceux de l’étude de Timmons et al.[147] suggèrent donc que l’amélioration des symptômes ne dépend pas uniquement de la DAH. On peut également déduire, à la suite des résultats de cette étude, que l’entrainement au mouvement a un effet sur d’autres facteurs menant à la tendinopathie que la DAH. Cette déduction tient du fait que plusieurs participants se sont améliorés sans que leur DAH soit modifiée.